Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'histoire appartient à Ashwinder, et la traduction m'appartient.
Note : Les paroles de l'auteure sont entre crochets []. Je ne les traduis pas, Ashwinder écrit directement en français.
Réponses aux reviews :
Lunenoire : Merci de continuer à reviewer. Et pour ta review, je ne dirais qu'une chose : l'amour à ses raisons que la raison ne connaît point.
alana chantelune : Merci beaucoup, pour la review et pour l'info.
Céline : Réponse dans ce chapitre. Merci.
Miya Black : Effectivement. C'est pour ça que j'ai mis la note au début de l'autre chapitre, pour nous la signification du nom est évidente, mais pour eux c'est dans une langue étrangère.
solla : Tu te rends compte que, si je ne me suis pas trompée, j'ai mis vingt-cinq chapitres en ligne jusqu'à présent et que tu m'as laissé vingt et une reviews ? C'est peut-être pour ça qu'il y a du favoritisme. Pour ce qui est des expressions françaises, je vais laisser à l'auteure le soin de te répondre. Merci. [Non, il n'y a pas vraiment d'autres dans cette fic. J'ai employé certaines expressions françaises car je parle français et c'est des choses que j'ai remarquées en lisant. C'est vraiment juste les significations de Voldemort et Malefoy que j'ai relevé pour mes fins.]
Merci aussi à Leacmoa, celina, eilema, Fleur, Marina, Aria Lupin.
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Ginny's Gift, Chapitre Vingt-Six
"Une attaque ?" Ginny semblait paniquée, sa voix devenant aiguë, ce qui augmenta le mal de tête d'Harry. "Mais... mais... Papa ne voulait pas qu'on rentre à la maison. Il savait..."
Elle mit ses mains sur sa figure. Harry l'attira contre son épaule. "Si autre chose arrive..." Elle trembla contre son torse. Puis elle se mit à pleurer pour de bon.
Harry ignora la brûlure sur son front et mit ses deux bras autour d'elle, la tenant aussi fermement que possible. Ce n'était pas juste. Sa famille venait juste de subir une perte terrible. Comment était-ce possible qu'ils doivent en subir une autre aussi tôt ?
Il attendit jusqu'à ce que ses larmes se soient arrêtées. "Gin, nous ne savons pas si c'est ta famille," dit-il doucement.
"Mais papa..."
"Parfois quand ça arrive, je peux voir... des images de Voldemort."
"Est-ce que tu sais ce qui est arrivé cette fois-ci ?"
Mince. Peut-être qu'il n'aurait pas dû parler de ça. "Non."
"Alors c'était peut-être chez moi."
"Ou pas. Nous ne savons pas."
Harry espérait sincèrement que Ginny avait tort. En plus d'avoir encore plus de chagrin, ce qui était déjà assez mauvais, Harry se souvenait de la réaction de Ginny à la mort de Charlie. Si elle perdait un autre membre de sa famille, il était certain qu'elle recommencerait à se sentir coupable de ne pas en avoir fait plus. Il pouvait la sentir se tendre de plus en plus dans son étreinte, et il était sûr qu'elle pensait qu'elle aurait dû fabriquer plus de talismans protecteurs pour ses frères.
"Et si c'était le Ministère cette fois-ci ? Ils ont réussi à attaquer le Chemin de Traverse la dernière fois, et papa a dit que c'était seulement un test..."
"Écoute, Ginny. Il fait toujours nuit noire. S'ils attaquaient le Ministère maintenant, il n'y aurait personne à l'intérieur."
"C'est à la maison alors... maman..."
"Nous ne savons pas cela."
"Si quelqu'un d'autre... meurt... je ne pourrais pas le supporter."
"Moi non plus."
Il continua à la tenir, la berçant légèrement, espérant que ça la calmerait. Il savait que d'autres morts surviendraient, et qu'elles affectent directement la famille Weasley ou pas, chacune d'entre elles seraient difficiles à supporter pour lui.
Il attendit jusqu'à ce qu'elle se sente plus détendue contre lui et s'arrêta pour l'embrasser avant de sortir du lit.
"Où vas-tu ?" demanda Ginny.
"Chercher Dumbledore. Il va vouloir savoir tout ça."
"On est en plein milieu de la nuit."
Harry s'arrêta alors qu'il attrapait son pantalon et jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Il se souvenait qu'elle faisait face à l'est depuis la dernière fois qu'il avait dormi ici. Maintenant il pouvait voir que le ciel au-dehors n'était pas complètement noir. "En fait je pense qu'on est très tôt le matin. Dans tous les cas, Dumbledore va vouloir savoir à propos de ça aussi vite que possible."
Il s'habilla et tendit le bras vers ses lunettes. Ginny balança ses jambes sur le côté du lit et attrapa son peignoir.
"Tu ne crois pas que tu ferais mieux de rester ici ?" demanda Harry. "Ça va avoir l'air bizarre si tu viens avec moi."
"Mais je veux savoir ce qui se passe." Il faisait trop sombre pour voir sa figure, mais le ton de sa voix semblait indiquer qu'elle était déçue.
"Je reviendrais et je te dirais tout. Tu devrais te rendormir."
"Je ne pourrais plus dormir maintenant. Je vais m'habiller et aller t'attendre dans la salle commune."
"Prends ton temps. Je ne sais pas dans combien de temps je reviendrais."
La douleur dans sa cicatrice semblait disparaître à présent ; au moins ça ne lui faisait plus aussi mal que plus tôt. Harry descendit les escaliers jusqu'à la salle commune, se demandant comment il allait trouver où dormait Dumbledore. Harry ne pensait pas que le directeur dormît dans son bureau, après tout. Harry devrait aller chercher la Carte du Maraudeur. Peut-être qu'elle lui montrerait où il était.
Il arriva dans la salle commune, sans même lever la tête, se dirigeant directement vers l'escalier des garçons, quand une voix le fit sursauter.
"Ah, tu es là, Harry !"
"P-Professeur Dumbledore. Je... J'allais justement venir vous voir."
"Je t'ai épargné la peine de trouver l'endroit où je dors."
Harry avala. Dumbledore avait dû remarquer qu'il était descendu par l'escalier des filles. Dumbledore, quoi qu'il en soit, s'était tourné vers la cheminé. "Incendio !" Des flammes surgirent dans l'âtre, diffusant une lumière orange dans la salle commune. Dumbledore se retourna vers Harry. "Viens, assieds-toi. Je pense que les autres seront bientôt là."
Harry fit ce qu'on lui demandait. Effectivement, Ginny descendit assez rapidement après, ayant enfilé une paire de jeans usée et un pull. Harry l'entendit avoir le souffle coupé alors qu'elle entrait dans la pièce, surprise de trouver le directeur là. Ron et Hermione étaient sur ses talons, tous deux pâles et les yeux gonflés, mais, eux aussi, avaient pris le temps de s'habiller.
"J'ai réveillé Ron et Hermione," expliqua Ginny. "Je me suis dit qu'ils voudraient savoir."
Harry vit Ron et Hermione rougir et avoir l'air gêné tous les deux, alors que Ginny mettait en avant le fait qu'ils avaient partagé une chambre, mais Dumbledore ne fit pas de commentaire. En fait, il ne trahit pas la moindre surprise à propos des arrangements de coucher apparents.
"Ginny a dit que ta cicatrice brûlait, Harry," dit rapidement Hermione.
"Oui," dit Harry. "En fait elle brûle toujours, mais plus autant qu'avant."
"Je veux bien te croire, Harry," dit Dumbledore.
"Professeur Dumbledore," interrompit Ginny, clairement incapable de se contenir, "savez-vous ce qui c'est passé ? C'est... rien n'est arrivé au Terrier, si ?" Elle s'était assise sur le sofa à côté d'Harry, et il mit un bras autour de ses épaules et l'étreignit.
"J'ai bien peur de ne pas encore le savoir."
Harry baissa la tête vers Ginny et la vit se mordre la lèvre pour l'empêcher de trembler.
"C'est juste que papa nous a écrit la semaine dernière et nous a dit de ne pas rentrer à la maison," dit Ron, sa propre voix un peu tremblante. "Alors il avait dû apprendre quelque chose, mais si vous avez laissé rentrer tous les autres élèves, ça doit vouloir dire que notre famille était spécifiquement visée."
Dumbledore soupira. "C'est ce qu'on dirait. Je suis désolé, Ron." Le fait que le directeur utilise le prénom de Ron était une indication de la gravité de la situation. "Je ne sais pas ce que votre père a pu apprendre au Ministère. J'attends des nouvelles, tout comme vous."
Il y avait une nervosité dans la voix de Dumbledore qu'Harry n'avait jamais entendu auparavant. Pour Harry, il semblait extrêmement inquiet... et coupable d'une certaine façon. Ce n'était pas une pensé réconfortante.
Soudainement il y eut un pop, qui semblait anormalement fort. Harry se tourna et vit avec une alarme grandissante que la tête du Professeur Grubbly-Plank était apparue dans la cheminée.
"Excusez-moi," dit Professeur Dumbledore, alors qu'Harry échangeait des regards inquiets avec les autres. Qu'est-ce qu'il se passait ici ? De toute évidence le Professeur Grubbly-Plank allait leur donner des nouvelles sur l'attaque apparente, mais Harry n'était pas certain du tout qu'elle fût digne de confiance.
Elle et le Professeur Dumbledore se mirent à parler à voix basse, pendant qu'Harry essayait difficilement de comprendre ce qu'ils disaient sans avoir l'air d'écouter aux portes. Mais il n'arrivait pas à comprendre un seul mot de leur échange, et d'après l'air sur la figure de Ron et Ginny, eux non plus. Hermione se concentrait totalement et secouait la tête.
"Ça à l'air d'être du Gobelbabil," marmonna-t-elle.
Harry se demanda pourquoi il était nécessaire pour les deux adultes d'échanger des informations dans une autre langue. Dumbledore ne leur faisait-il pas confiance, ou est-ce que ça venait du Professeur Grubbly-Plank ? Elle était certainement dans la cabane d'Hagrid. Ça n'avait aucun sens.
Il y eut un autre pop, et Professeur Dumbledore se retourna vers eux, l'air grave.
"Qu'y a-t-il ?" demanda Ginny d'une toute petite voix. Harry pouvait la sentir se rétrécir à côté de lui dans l'anticipation de très mauvaises nouvelles.
"Vous serez soulagez de savoir que personne de votre famille n'a été affecté par les attaques d'hier soir," dit Dumbledore.
Harry sentit Ginny se détendre contre lui, soulagée, mais il s'assit un peu plus droit. "Attaques ? Il y en a eu plus d'une ?"
"J'ai bien peur que oui. Je suis au regret de vous dire que plusieurs élèves de Poudlard d'origine Moldue ne seront plus dorénavant avec nous."
Tout le monde sembla s'effondrer dans son siège alors que la nouvelle s'imprégnait.
"Qui ?" demanda Hermione, révélant la question dans l'esprit de chacun.
"Kevin Whitby, Morag MacDougal, Owen Cauldwell, et Stewart Ackerly. Miss Granger, il est de mon devoir de vous dire que votre maison a aussi été attaquée."
"Mais... maman et papa sont partis voir Tante Tillie. Ils ne devaient pas être à la maison."
"Ceci était très chanceux, mais apparemment votre maison a été détruite."
Ron prit sa main et la pressa, alors qu'Hermione devenait toute blanche, mais Harry se sentit soudainement en colère. "Comment pouvons-nous être aussi sûrs que le Professeur Grubbly-Plank nous dit la vérité ?" demanda-t-il d'un air véhément. "Comment pouvons nous savoir qu'elle ne nous récite pas un texte venant directement de Lucius Malefoy ?"
Hermione eut le souffle coupé à l'effronterie d'Harry, mais le Professeur Dumbledore soupira simplement et s'assit. "Une question pertinente, Harry. Jusqu'à février cela aurait pu être vrai. Ce n'est plus le cas."
"Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?"
"Le Professeur Rogue, depuis son retour à Poudlard, a été très attentif pour repérer la personne qui pourrait être l'espion. Quand Viktor Krum a démissionné..." Hermione eut l'air positivement soutenue a cela. "...nous avons espéré que l'espion deviendrait trop confiant et ferait une erreur, et c'est ce qui s'est produit. Ou peut-être qu'elle voulait être découverte. Elle a pris du Veritaserum de son plein gré et nous a tout avoué."
Harry, se sentant de plus en plus agité, se leva et se mit à faire les cent pas. "Alors elle a transmis des informations à Lucius Malefoy toute l'année ?"
"Oui, Harry."
"Et c'est elle qui a parlé de Ginny à Lucius Malefoy ?"
"J'en ai bien peur."
"Elle a utilisé un Sort d'Amnésie sur Ginny," dit Harry d'une voix mortellement calme, qui ne trahissait absolument pas sa colère. Ses mains commençaient à trembler, pourtant.
"Oui, et elle a placé l'Imperium sur Krum pour qu'il l'aide à découvrir qui était le Jewel-wright. Et elle a attiré Miss Weasley hors de Poudlard juste avant Noël."
"Alors pourquoi est-ce qu'on lui fait confiance maintenant ? Pourquoi n'a-t-elle pas été envoyée à Azkaban à vie ?" cria Harry.
Dumbledore ignora l'explosion d'Harry et commença à expliquer patiemment. "Parce qu'elle agissait sous la contrainte, Harry. Lucius Malefoy lui a dit qu'il tuerait sa famille si elle ne faisait pas ce qu'il lui ordonnait. Elle a un fils et des petits-enfants, et elle est très attachée à eux. Quand nous avons appris cela, nous nous sommes arrangés pour que sa famille soit emmenée dans un endroit sûr. Ils sont partis se cacher. Depuis, elle a continué à communiquer avec Lucius Malefoy, mais elle espionne pour notre compte maintenant. Elle a dit que c'était le moins qu'elle puisse faire."
Harry s'assit de nouveau, ne sachant pas vraiment quoi dire. Il n'était toujours pas sûr que Professeur Grubbly-Plank était vraiment digne de confiance - il lui en voulait toujours pour ce qu'elle avait fait, même s'il pouvait comprendre sa motivation - mais ce n'était pas à lui de décider, en fait. Il ne pouvait qu'espérer que Dumbledore avait raison à son propos. Il faisait confiance à Sirius, après tout, alors que la plupart des gens ne s'y risqueraient pas.
"Alors c'est pour ça que vous lui parliez en Gobelbabil," dit Hermione. "Au cas où quelqu'un écouterait de son côté."
"Exactement, Miss Granger."
Harry se demanda pourquoi Dumbledore était monté à la Tour de Gryffondor pour utiliser la cheminée ici, alors qu'il y en avait une dans le bureau du directeur. Il arriva à la conclusion que Dumbledore devait avoir peur que sa propre cheminée soit surveillée d'une façon ou d'une autre. Personne ne s'attendait à ce qu'il utilise celle-ci.
"Est-ce que cela n'était pas dangereux pour Professeur Grubbly-Plank ?" demandait Ron. "Si quelqu'un écoutait, ne deviendrait-il pas soupçonneux ?"
"Effectivement, Mr Weasley, mais nous vivons à une époque dangereuse qui le restera jusqu'à ce que Voldemort soit vaincu." Harry le vit jeter un coup d'oeil à la table où les livres de la bibliothèques traînaient toujours. "Si vous voulez bien m'excuser, j'ai quelques mauvaises nouvelles à donner au Professeur Flitwick et au Professeur Chourave." Il avait l'air résigné.
Une fois qu'il fut parti, Hermione dit, "Morag MacDougal. Elle était dans mon cours d'Arithmancie..." Personne ne savait quoi répondre à cela. Alors Hermione sembla se secouer.
"Avez-vous remarqué à quel point il paraissait fatigué ?"
"Oui," dit Ron. "Comme s'il n'avait pas dormi depuis des semaines."
"Il doit se sentir mal pour avoir laissé les élèves rentrer chez eux. S'il les avait gardé à l'école ils auraient été en sécurité."
"Oui, mais leurs familles ne l'auraient pas été," dit Ron. "De toute façon, il ne pouvait pas savoir, si ? Il ne les aurait pas laissé partir s'il avait eu la moindre idée que cela allait arriver."
"Et quoi que votre père ait entendu, c'était faux," dit Harry.
"Mais Dumbledore n'était même pas au courant de ces rumeurs," lui rappela Hermione.
"Pourquoi Professeur Grubbly-Plank ne pouvait-elle pas savoir que cela allait se produire ?" demanda Ginny.
"Ils n'ont pas dû le lui dire," dit Hermione, faisant un mouvement de tête vers la table avec les livres de la bibliothèque. "Et bien, nous savons ce que nous avons à faire. Continuer à chercher."
Pas même Ron ne protesta sur cette ligne de conduite.
Ils se remirent tous à chercher, plus déterminés que jamais à trouver ce qu'il faudrait pour vaincre Voldemort. Harry trouvait cela plus difficile de se concentrer aujourd'hui.
Même si sa cicatrice avait arrêté d'être aussi douloureuse, elle lui faisait toujours faiblement mal, un rappel constant de la menace qu'était Voldemort.
Ginny, à côté de lui, semblait attaquer son texte avec vigueur, ses sourcils froncés dans une concentration profonde. Elle repoussait ses limites, réalisa-t-il subitement. Elle s'était mis énormément de pression à propos de Charlie, et maintenant elle recommençait. Elle n'avait vraiment pas besoin d'une autre forme de pression sur elle venant de l'extérieur. Ce serait bien mieux si Harry se résolvait à dormir dans son propre lit à partir de maintenant.
Sa cicatrice lui donna un autre élancement, et il se rappela qu'il était censé être en train de chercher un moyen de vaincre Voldemort. Une fois que la guerre serait terminée ça enlèverait la pression de toutes leurs épaules.
*
Les vacances de Pâques passèrent et le trimestre d'été commença, mais ils n'avaient toujours pas progressé dans leurs recherches. Ils avaient travaillés durement pendant des jours entiers, négligeant leurs devoirs scolaires, jusqu'à ce qu'ils aient examinés tous les livres de la bibliothèque. Mais ils n'avaient rien trouvé. Il commençait à sembler que la source du texte qu'ils cherchaient n'était pas dans la bibliothèque de Poudlard après tout.
Comme elle l'avait fait en quatrième année quand ils n'avaient pas réussi à trouver un bon sort pour rester sous l'eau pendant une heure, Hermione prenait ce défaut de la bibliothèque comme un affront personnel. Harry la regardait maintenant, et sa figure semblait empreinte d'inquiétude. Il avait des soupçons grandissants qu'elle avait veillé tard le soir pour consulter les livres pendant que le reste d'entre eux dormait.
Il savait que la raison de son inquiétude n'était sûrement pas ses parents. Elle avait reçu une lettre d'eux peu après que la nouvelle de l'attaque sur sa maison n'ait atteint Poudlard. Ils étaient manifestement mécontents à propos de leur maison mais assez soulagés de ne pas avoir été chez eux à ce moment-là. Il y avait un petit appartement disponible en location au dessus de leur cabinet dentaire, où ils pourraient loger pendant que la maison serait reconstruite. Le seul problème était, qu'apparemment ça allait être un peu juste pour qu'Hermione rentre chez elle fin juin.
"J'écrirais à maman," avait dit Ron. "Je suis sûr qu'elle te laissera rester chez nous. Ce sera plus sûr pour toi au Terrier dans tous les cas."
Le tout dernier jour avant que le trimestre ne commence, ils avaient dû mettre les runes de côté alors qu'ils se dépêchaient de terminer les devoirs de vacances qu'ils avaient négligés. Pour une fois, Hermione n'avait pas grondé Harry et Ron pendant qu'ils inventaient leurs devoirs de Divination. Elle était trop occupée par ses calculs d'Arithmancie.
Même si les cours avaient recommencé et le reste des élèves étaient revenus, l'atmosphère dans le château était très abattue. Il y avait beaucoup moins de bruit et d'exubérance dans les corridors entre les cours, ce qui donnait l'impression que bien plus de quatre élèves manquaient à leur nombre. Même la salle commune de Gryffondor était plus silencieuse ces jours-ci. Leur maison n'avait peut-être pas été touchée aussi directement par les dernières attaques, mais ça aurait pu être le cas. En fait, ça avait failli l'être, et tout le monde le savait.
Harry soupira et se remit à ses devoirs. Plus tôt cette semaine ils avaient dû voir la réalité en face et avaient ramené les livres à la bibliothèque. Non seulement les avaient-ils parcourus aussi attentivement que possible, mais en plus ils n'avaient pas le temps de travailler à leur projet en ce moment. Nous étions presque en mai, et les ASPICs approchaient de plus en plus.
Ginny avait déjà fini ses devoirs et était pelotonnée dans un fauteuil près du feu. Harry avait du mal à ne pas être jaloux de son temps libre. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas pu s'asseoir et lire un livre parce qu'il en avait envie et non parce qu'il devait le faire. Tant qu'elle n'avait pas réussi à trouver Dr Zog...
Il étendit le cou et plissa les yeux en direction du titre pour en être sûr. Le livre s'était étonnement bien comporté dernièrement, et il n'était pas sûr si c'était dû à sa conversation avec Professeur Flitwick ou si c'était parce qu'il planifiait quelque chose de vraiment terrible.
Il poussa un soupir de soulagement quand il vit qu'elle lisait Talents Magiques Rares. Harry se souvenait de la réaction de Ginny par rapport à ce livre quand Hermione avait essayé de la convaincre de le lire l'automne précédent, il était donc assez surpris de la voir le lire calmement maintenant. En fait elle avait l'air assez absorbée. Peut-être que c'était le signe qu'elle acceptait qui elle était. Il espérait vraiment que c'était le cas.
Bien plus tard cette nuit-là, Harry se retourna dans son lit, incapable de dormir. Depuis l'attaque pendant les vacances de Pâques, sa cicatrice avait continué à le tracasser. Ça n'allait jamais jusqu'à un point qu'il pouvait décrire comme étant exactement douloureux, mais il était constamment conscient de sa présence sur son front. Ce soir c'était légèrement pire que d'habitude, et ça l'empêchait de s'endormir. Il pouvait savoir par les ronflements dans la pièce que les autres garçons de septième année avaient sombré dans le sommeil. Il frappa impatiemment sur son oreiller et se retourna, s'ordonnant de s'endormir, mais rien ne se produisit.
Après environ une heure, il en avait assez. Il sortit du lit, mit sa robe de chambre et prit ses lunettes. Quelque chose l'empêchait de se reposer, et il décida de descendre dans la salle commune un moment. C'était mieux que de rester allongé dans son lit.
Il se rendit près de la fenêtre pour un verre d'eau, s'attendant un peu à voir une lumière venant de la cabane d'Hagrid. Mais tout était sombre et silencieux dans le parc. Trop silencieux, d'une certaine façon.
Il descendit rapidement et fut surpris de voir de la lumière dans la salle commune. Quelqu'un était toujours éveillé. Il se figea un moment sur les escaliers, se demandant s'il allait interrompre un rendez-vous. Ça serait un des garçons de sixième année, décida-t-il. Tous les garçons dans son année étaient endormis dans le dortoir. Il l'aurait entendu si l'un d'eux était sorti en douce. Il n'arrivait pas à imaginer Ralph Chapman ou Kevin Graham avec une fille ; il ne pouvait penser à eux qu'en tant que Batteurs. Ça pouvait être Colin Creevey, quoique Harry ait du mal à imaginer qu'une fille soit intéressée par lui, aussi. Peut-être que Colin avait finalement réussi à convaincre Parvati de le rencontrer sans aide du Dr Zog.
Harry resta sur la marche et écouta un moment avant de décider qu'il pouvait continuer sans risque. Il n'avait rien entendu qui pouvait indiquer qu'il était sur le point d'interrompre un couple dans une étreinte passionnée. À la place, il trouva Hermione assise à l'une des tables avec sa tête dans un livre.
"Hermione, qu'est-ce que tu fais ici ? Il est plus d'une heure du matin."
Hermione sursauta au son de sa voix et leva la tête. "Harry !"
Il alla vers elle et s'assit à sa table. "Je ne pouvais pas dormir," répondit-il à une question implicite. Puis il vit sur quoi elle travaillait. "Je pensais que nous avions tout ramené à la bibliothèque."
"C'est le cas. Je l'ai repris." Elle continua à examiner la page très méticuleusement.
"Pourquoi ?"
Elle leva la tête. "Ne dis pas à Ron que j'ai dit ça, mais je ne pense pas qu'il se soit correctement occupé de ses livres."
"Alors tu le fais toi-même ?"
"Oui." Elle tourna une autre page, alors qu'Harry se demandait si elle avait déjà vérifié le travail qu'il avait fait. Elle avait semblé très fatiguée ces jours-ci, comme elle l'avait été en troisième année, et ceci expliquerait pourquoi. Combien de nuits avait-elle passé à travailler sur cela toute seule ?
"Je ne peux pas m'empêcher de penser," dit-elle après quelques pages de plus en silence, "que nous avons manqué quelque chose quelque part. Où alors nous avons le mauvais texte."
Harry ne savait pas quoi répondre, et elle tourna une autre page. Après un moment elle émit un bruit de surprise et examina les runes plus attentivement. "Je le savais ! Il l'a complètement manqué ! Il est là !" Elle ne semblait pas vraiment fâchée contre Ron ; elle semblait plutôt excitée que son dévouement ait finalement payé.
"Tu es sûre ?"
Hermione vérifia de nouveau. "Oui, regarde !"
Elle tourna le livre et indiqua la page, mais Harry ne savait absolument pas si c'était le bon texte sans la copie de Ginny pour comparer. "Je te crois sur parole."
Alors qu'Harry s'asseyait et regardait, Hermione sortit une plume et commença à recopier soigneusement le passage sur un morceau de parchemin. Elle laissait beaucoup de place entre les lignes, et Harry vit rapidement pourquoi elle faisait cela. Prenant un symbole à la fois, elle écrivit le son que chaque rune représentait au-dessus, commençant avec la partie du passage qu'ils avaient déjà découvert et remplissant lentement le reste de la page. Elle se marmonnait à elle-même de temps en temps quand elle s'attaquait à une rune dont elle n'avait pas encore déterminé la valeur. Quand elle eut fini, Harry vit un tas de lettres et de runes sur la page, mais aucune d'entres elles n'avaient aucun sens pour lui.
"Comment sais-tu ce que ça veut dire ?" demanda-t-il.
"J'ai seulement trouvé les valeurs sonores. Je dois toujours le traduire en anglais." Elle fouillait dans son sac, souriant finalement triomphalement alors qu'elle sortait un dictionnaire.
"Est-ce que ça ne va pas te prendre toute la nuit ?"
Hermione haussa les épaules, et commença à chercher dans le dictionnaire.
"Peut-être que nous devrions attendre demain matin," essaya de nouveau Harry. "Nous pourrons alors dire à Ron et Ginny que tu l'as trouvé."
"Je ne pourrais plus dormir maintenant. Je veux décoder ça. Tu peux aller te coucher si tu veux."
Mais quelque chose poussa Harry à rester et à regarder pendant qu'elle traduisait patiemment le passage, ses sourcils se fronçant sur son visage alors qu'elle progressait.
"Je ne suis pas sûre de ça, Harry," dit-elle à un moment.
"Est-ce que ça dit comment nous pouvons vaincre Voldemort ?"
"Oui, mais..."
Harry ne la laissa pas terminer. "Continue, alors."
Hermione se mordit la lèvre et continua. Il était presque quatre heures du matin quand elle posa finalement sa plume. Elle n'avait pas l'air très contente malgré le fait qu'elle venait de déchiffrer un passage difficile, un que personne d'autre n'avait sûrement même pas regardé depuis des siècles.
"Regarde ce que tu peux faire de ça."
Elle tendit le parchemin à Harry. Là, dans son écriture précise, Harry lut : "Pour vaincre celui qui tromperait la mort, celui qui porte le signe de la victoire doit faire un sacrifice."
Il y avait d'autres choses, mais il s'arrêta là et lut la première phrase à Hermione. "Je ne comprends pas. Ce n'est pas ce que nous pensions que ça voulait dire."
"C'est ce que ça veut dire dans le bon contexte," expliqua Hermione.
"Celui qui tromperait la mort, c'est Voldemort. Mais qui est celui qui porte le signe de la victoire ?"
"Je pense que c'est toi, Harry."
"D'où est-ce que tu tiens ça ?"
Elle ne répondit pas immédiatement ; à la place elle replongea dans son sac et en sortit un autre gros livre. Harry reconnut son dictionnaire de runes, celui qu'il avait utilisé pour pratiquer les sorts d'attraction alors qu'il se préparait à affronter le Magyar à Pointes en quatrième année. Elle tourna des pages et indiqua. "Là."
Harry regarda la page.
"Celle-ci s'appelle un sigil," expliqua Hermione. "C'est communément utilisé pour exprimer la victoire."
"Elle... elle ressemble assez à ma cicatrice, non ?"
"Oui, exactement."
Harry avala. "Quel âge a ce texte déjà ?"
"Plus de mille ans. Peut-être deux mille. Beaucoup, beaucoup plus vieux que Poudlard."
Un frisson le traversa, et il sentit les poils fins de ses bras se redresser. "D'accord. Et qu'est-ce que c'est que cette histoire de sacrifice ?"
"Continue à lire," dit sombrement Hermione.
Harry le fit. Elle était là. La clé pour vaincre Voldemort, il en était sûr. Ce sort mettrait un terme à tout, les crimes, le désespoir, le mal... Il emporterait tous les sentiments de culpabilité de Ginny après chaque attaque, son impression qu'elle devrait faire quelque chose pour protéger tous ces gens quel que soit le prix que ça lui coûterait. Il enlèverait la peur que chacun ressentait, la méfiance, l'incertitude... Finalement, ça ne lui demandait pas grand chose, pas si il pouvait accomplir tout cela...
"Tu ne peux pas considérer cela sérieusement." La voix tranchante d'Hermione interrompit ses pensées.
"Si."
"Harry, tu ne peux pas !"
"Je le peux, Hermione. Quel est le choix que j'ai ? Tu n'as plus de maison à laquelle rentrer à cause de Voldemort. Ginny et Ron ont perdu un frère. Combien d'autres personnes devront mourir ? On peut arrêter ça !"
"Mais tu..."
Harry l'interrompit. "Ne le dis pas. Je ferais ce que j'ai à faire." Il la regarda durement, pendant qu'Hermione le regardait aussi, ses yeux devenant de plus en plus brillant à cause de larmes retenues, mais Hermione détourna le regard la première. Elle savait qu'il avait raison.
"Harry, je ne pourrais pas le supporter si..."
"Personne n'a jamais dit que ça serait facile, mais je suis prêt à faire ce qu'il faudra, quel qu'en soit le prix."
"Il doit y avoir un autre moyen de le faire. Nous trouverons un autre moyen."
Harry secoua la tête. "Combien de temps est-ce que ça t'a pris pour trouver ça ? Si il y a un autre moyen de le faire, et je ne suis pas sûr que ce soit le cas, combien de temps encore est-ce que ça prendra pour le trouver ? Combien d'autres attaques y aura-t-il pendant le temps que ça prendra ?"
Hermione baissa les yeux et renifla fortement. "Tu ne vas pas partir à sa recherche comme ça, si ?" chevrota-t-elle.
Harry hésita. Il ne connaissait pas la réponse à cela lui-même. S'il savait où était Voldemort, il irait, mais ça n'avait pas d'intérêt de partir sans aucune idée de l'endroit où chercher.
"Je ne partirais pas ce soir," dit-il finalement. "Mais je ne peux pas te garantir que je ne disparaîtrais pas un jour sans avertissement si j'apprends quelque chose, non plus."
Hermione se mordit la lèvre et acquiesça. Elle bougea pour se lever, mais Harry mit une main sur les siennes et elle se figea. "Jure-moi que tu ne parleras pas de ça à Ron et Ginny. Jure que tu ne le diras à personne."
"Harry, je..."
"Jure-le."
"Qu'est-ce que je leur dirais quand tu disparaîtras alors ?"
"Tu peux leur dire que nous avons découvert ce que veux dire le texte. Tu peux leur dire que nous avons trouvé le sort. Mais je ne veux pas qu'ils sachent les détails ni l'un ni l'autre."
Il la clouait du regard, et elle tremblait devant lui. Il pensa qu'elle était presque effrayée par lui à ce moment-là. "Ginny va vouloir savoir. Elle est intéressée par ça. Elle va vouloir voir le passage entier, et elle va vouloir savoir comment je l'ai traduit."
"Alors nous ne lui montrerons que le morceau que nous voulons qu'elle connaisse."
Harry sut quoi faire alors. Il se souviendrait du sort. Il était définitivement ancré dans sa mémoire maintenant. Hermione eut un hoquet de surprise alors qu'il déchirait la page du livre de la bibliothèque. "Harry !" cria-t-elle, outrée.
Il ramassa le parchemin sur lequel elle avait fait la traduction, aussi, le froissa avec la page du livre de la bibliothèque et les jeta dans la cheminée. Les pages commencèrent à fumer alors qu'elles entraient en contact avec les cendres, qui restaient du feu du soir précédent, mais Harry voulait être sûr qu'il ne resterait rien.
"Incendio !"
Le feu s'alluma et consuma les preuves. Hermione le regardait, les yeux écarquillés.
"Jure, Hermione, jure que tu ne leur dira rien."
Elle acquiesça finalement avant de sortir de la pièce en courant.
Note : L'auteure a profité de la note dans ce chapitre pour 'disclaimer' quelque chose. Le concept de Jewel-wright, qui est quelqu'un qui peut magiquement créer une gemme, vient de J. R. R. Tolkien. Il a aussi inventé le terme Jewel-wright, d'après ce que l'auteure sait. Dans son légendaire, The Silmarillion, il y a une race d'elfes qui découvrent comment des gemmes peuvent être crées à travers leur propre pouvoir, et le plus puissant de ces elfes crée trois gemmes magiques. Ces gemmes n'ont pas les mêmes propriétés que celles que fabrique Ginny dans l'histoire d'Ashwinder, mais l'idée vient de là.
