Disclaimer : Les lieux et les personnages appartiennent à JK Rowling, l'histoire appartient à Ashwinder et la traduction m'appartient.
Note : Très longue note en fin de chapitre.
Réponse aux reviews :
Plusieurs d'entre vous ont demandé si j'avais toujours l'intention de traduire la suite. La réponse est oui, mais ne vous attendez pas à avoir un chapitre par semaine comme pour cette histoire, parce que je ne peux plus tenir ce rythme. Merci à tous de m'avoir soutenue.
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Ginny's Gift, Chapitre Vingt-Neuf
La première chose dont Harry devint conscient fut une lumière dorée. Elle appuyait sur ses paupières alors il n'essaya pas de les ouvrir. Est-ce que c'était cela être mort, se demanda-t-il, mais cette pensée ne dura pas longtemps, car la chose suivante dont il fut conscient fut une douleur sourde qui semblait résonner dans chaque muscle de son corps. Il était douloureux, comme s'il avait abusé de ses forces, plus douloureux qu'il ne pouvait se souvenir l'avoir été dans sa vie. Et s'il avait aussi mal, il ne pouvait pas être mort, si ?
Mais cela n'avait pas de sens. La dernière chose dont il se souvenait était un sortilège de la mort. Il ne pouvait pas avoir de nouveau survécu, si ? Et si tout avait été un mauvais rêve ? Et s'il n'avait pas vraiment vaincu le Seigneur des Ténèbres ? Cette pensée le secoua. Il ne savait en fait absolument pas s'il avait réussi à vaincre Voldemort, à le réduire à néant pour toujours, comme il en avait eu l'intention. Il avait senti le pouvoir sortir de lui, mais il n'avait pas vu s'il avait réussi ou pas. Il n'y avait rien à faire. Il allait devoir ouvrir ses yeux et le découvrir.
Il les referma immédiatement, et des tâches mauves dansèrent sous ses paupières. Il y avait un genre de lumière qui l'éclairait, comme s'il y avait une lampe suspendue au-dessus de son lit. Car il savait qu'il était dans un lit maintenant. Il pouvait sentir la texture ondulée des draps sous ses mains, et sa tête était posée sur un oreiller doux. Les plumes à l'intérieur s'écartèrent contre sa joue alors qu'il tournait la tête sur le côté.
Il essaya d'ouvrir ses yeux de nouveau et ne vit rien d'autre qu'un écran blanc. Il devait être à l'infirmerie, réalisa-t-il. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'il avait fait quelque chose, s'était blessé, et avait fait un cauchemar ? Où que l'école était sauvée ? La bataille était-elle terminée ?
Il n'avait aucun moyen de le savoir. Il était complètement seul ici, semblait-il. Il n'y avait pas de bruit venant de la salle, rien pour indiquer que quelqu'un d'autre était même là. Peut-être qu'il était mort, après tout.
Mais comment avait-il fait pour venir ici ? Et où étaient les autres ?
Plus d'images lui revenaient maintenant. Il avait laissé Ron, Hermione et Ginny derrière, à la barricade. Les autres Gryffondors avaient été là, aussi, se rappelait-il maintenant. Chacun des Gryffondors de sixième et septième année avaient été là, avec la plupart des Serdaigles et des Poufsouffles et Drago Malefoy, le seul Serpentard. Que leur était-il arrivé à tous ?
Il inclina légèrement sa tête en arrière et vit ses lunettes posées sur la table de nuit. À côté d'elles se trouvait sa baguette. Quelqu'un d'autre était là, quelqu'un qui avait enlevé ses lunettes et récupéré sa baguette sur le champ de bataille. Il ignora sa baguette pour le moment et tendit le bras pour attraper ses lunettes. Il les mit et se redressa avec précaution en position assise. Il avait eu l'intention de sortir du lit et d'aller chercher Madame Pomfresh, mais le simple fait de se mettre assis lui dit que marcher n'était probablement pas une bonne idée pour le moment.
Puis il tourna sa tête vers la droite et vit qu'il n'était pas seul après tout. Ginny était assise sur une chaise, assoupie. Son cou était plié à un angle semblant vraiment inconfortable, appuyée sur sa main comme elle l'était. Ses cheveux étaient emmêlés et en bataille sur sa tête, alors que sa robe était froissée, déchirée et poussiéreuse, comme si elle n'en avait pas changé depuis des jours. Harry envoya une prière silencieuse de remerciement à la quelconque divinité qui écoutait peut-être pour le fait que Ginny aille bien, même si elle était épuisée et sale.
Alors qu'il la regardait, sa tête se pencha plus sur le côté, jusqu'à ce qu'elle glisse complètement hors de sa main, et elle se réveilla en sursaut. Son expression changea plus rapidement que ce qu'Harry avait jamais vu dans le passé, de groggy à surprise à heureuse à inquiète dans l'espace d'un instant. Puis elle avait jeté ses bras autour de lui et le serrait intensément alors qu'elle murmurait, "Oh, merci mon Dieu," encore et encore. Harry sentit sa gorge se serrer alors qu'il retournait l'étreinte, ignorant pour le moment la douleur vive dans sa poitrine au contact. Ils tremblaient tous les deux. Des centaines de questions passaient dans son esprit, et il ne pouvait formuler aucune d'entre elles.
Ginny s'écarta finalement et regarda profondément dans ses yeux, comme pour s'assurer qu'il était réel. "Est-ce que tu va bien ? Comment te sens-tu ?"
Harry essaya de répondre, mais sa voix ne semblait pas fonctionner correctement. Tout ce qui en sortait était un étrange son de croassement.
"Je vais chercher Madame Pomfresh. Je reviens tout de suite," dit Ginny, puis elle fut partie.
Harry aurait aimé qu'elle ne parte pas chercher l'infirmière. Il avait l'impression que tout irait bien tant qu'elle était assise sur son lit, à le serrer. Mais dès qu'elle fut partie, les doutes revinrent à toute vitesse.
Ça ne fut pas long avant qu'elle revienne, l'infirmière s'agitant derrière elle. Harry pensa que les yeux de Madame Pomfresh s'agrandirent de surprise pendant un moment, mais une seconde plus tard elle était tout à son travail, envoyant Ginny attendre derrière le paravent pendant qu'elle tapotait et piquait. Elle ouvrit le haut de son pyjama et déplaça le talisman sur le côté, pendant qu'elle défaisait un large bandage et frottait de l'onguent dans la peau sensible. Baissant les yeux, Harry put voir une brûlure sur sa peau ayant la taille et la forme exacte de son talisman. Elle avait été imprimée profondément dans sa peau.
Finalement l'infirmière sembla satisfaite. "Je ne pensais pas que je dirais ça," dit-elle, et il y avait quelque chose ressemblant à du respect dans sa voix, "mais à part cette brûlure, je ne trouve absolument rien d'anormal chez toi."
L'esprit d'Harry protesta à cette déclaration. Oui, il y avait en fait quelque chose qui n'allait pas chez lui, mais il ne répondit pas. Il n'était pas sûr de vouloir le dire à voix haute pour l'instant, et en plus, sa voix ne marchait pas.
"J'imagine que tu dois avoir soif," remarqua Madame Pomfresh.
Harry acquiesça. Il était assoiffé. Il était aussi affamé, mais il ne pouvait rien dire.
L'infirmière disparut derrière le paravent, et bientôt Ginny revint avec une carafe et un verre sur un plateau. Elle lui servit un verre d'eau, et il tendit le bras pour le prendre, ayant désespérément envie de l'engloutir.
"Pas si vite," dit Ginny. "Tu dois le prendre doucement si tu veux qu'il reste à l'intérieur. Ton estomac a été vide pendant trois jours."
Harry s'étouffa presque avec l'eau, qu'il s'était forcé à boire petites gorgées. Il pouvait voir qu'il faisait noir dans le reste de la salle d'hôpital - ce devait être la nuit - mais il avait supposé que c'était la même nuit que la bataille dont il se souvenait.
"Quoi ?" Sa voix avait finalement commencé à marcher. "Que s'est-il passé ?"
Ginny le regarda vivement. "Tu ne t'en souviens pas ?"
"Il y avait une bataille à Pré-au-Lard, et Voldemort était là..."
Ginny acquiesçait.
"...et normalement je devrais être mort."
Il pouvait voir qu'elle n'était pas tout à fait à l'aise avec cette déclaration, puisqu'elle impliquait que son talisman avait marché bien mieux qu'ils n'avaient pu l'espérer. Et pourtant celui de Voldemort ne l'avait pas sauvé, si ?
"Où est Voldemort ?"
"Parti définitivement aux dires de tous."
"Que s'est-il passé ?" demanda-t-il de nouveau, espérant qu'elle pouvait le lui dire.
"Je ne pense pas que qui que ce soit sache cela, exactement. Professeur Lupin..." Ginny insistait toujours pour l'appeler comme ça malgré le fait qu'il n'avait pas été leur professeur de Défense Contre les Forces du Mal depuis quatre ans. "... a vu quelque chose. Peut-être qu'il t'en parlera demain matin."
Harry finit son verre d'eau et le tendit de façon à ce que Ginny puisse le remplir de nouveau. Au moins il savait que le Professeur Lupin allait bien. Et Ginny. Mais il ne savait toujours rien sur personne d'autre. "Et pour les autres ? Est-ce qu'ils vont bien ? Ron..."
Ginny acquiesçait. "Ron et Hermione sont tous les deux en bonne santé. Ils sont restés à tes côtés aussi. Nous avons tourné entre ça et aider Madame Pomfresh."
Cela semblait impliquer qu'il y avait eu beaucoup de blessés. "Et pour Sirius ?"
"Il va bien aussi. Professeur Lupin pourra te parler de lui, aussi."
"Bill ? Les jumeaux ?"
"Ça va."
"Et tous les autres ?"
"Professeur Dumbledore..."
"...il est mort. Je sais."
"Et Professeur Sinistra, et Professeur Grubbly-Plank. Et il y a eu beaucoup de blessures, mais le pire est passé. Madame Pince est en assez mauvais état, mais elle devrait s'en sortir. Viktor Krum aussi..."
"Et les élèves qui ont combattu ?"
"Miraculeusement, personne n'est mort." Elle s'arrêta et le regarda. "Harry, qu'est-ce que tu as fait ?"
Mince, elle avait vu clair dans son jeu. Il avait voulu continuer à la faire parler pour qu'elle ne lui pose pas de questions à ce sujet. "Est-ce que ça peut attendre ? Je ne pense pas que je suis prêt à en parler pour l'instant."
"Tu as trouvé le sort que nous cherchions, n'est-ce pas ?"
"Hermione l'a fait, en fait."
Ginny eut l'air de vouloir continuer sur le sujet, mais Harry lui fut reconnaissant de ne pas le faire. Ça allait déjà être assez dur de devoir le dire à tout le monde plus tard, mais il ne l'expliquerait qu'une fois, avait-il décidé, alors il attendrait jusqu'à ce que Ron et Hermione soient présents aussi.
Ginny tendit le bras au-dessus des couvertures, prit sa main et la serra. Un silence plein de questions non-dites tomba, et Harry s'en sentit un peu gêné. Finalement il essaya de le combler. "Ginny, tu as l'air épuisée. Pourquoi ne dormirais-tu pas un peu ?"
Elle secouait la tête. "Je ne vais nulle part."
"Tu n'arrivera pas à dormir correctement sur cette chaise," fit remarquer Harry.
"Il n'y a pas de lits dans l'infirmerie, et je ne te laisserais pas."
Harry commença à sortir du lit.
"Où vas-tu ?" demanda Ginny.
"Échange avec moi."
"Madame Pomfresh aura ma peau si je te laisse sortir de ce lit. Qu'est-ce qui ne va pas ?"
Le mouvement avait fait grimacer Harry. "Rien, rien, j'ai juste un peu mal."
Ginny eut l'air sceptique. "Tu ne bouges pas de là."
Harry se déplaça et tapota le matelas à côté de lui. "Viens, nous avons déjà fait ça."
Ginny regarda sa robe sale, consternée.
"Ce n'est pas grave," lui dit Harry.
Il s'autoriserait une dernière nuit avec elle. Dans la matinée ils sauraient tous ; ils apprendraient qu'il les quitterait et pourquoi. Elle s'était glissée à côté de lui, et il passa un bras autour de ses épaules pendant qu'elle posait sa tête contre son torse, prenant soin d'éviter le centre où était sa brûlure.
"Est-ce que tu veux me dire ?" demanda-t-il après un moment.
"Te dire quoi ?"
"Ce qui s'est passé de ton point de vue."
"Pas cette nuit."
Elle semblait heureuse d'être allongée à côté de lui pour qu'ils puissent être dans les bras l'un de l'autre, comme si elle savait instinctivement que ce serait leur dernière occasion d'avoir une telle intimité. Elle s'endormit à un moment, mais Harry resta éveillé alors qu'il rageait silencieusement contre l'injustice de tout cela.
*
La nature de la lumière changeait graduellement, presque imperceptiblement. L'aube allait arriver bientôt, mais Harry ne pouvait pas l'accueillir chaleureusement. Ginny avait dormi silencieusement dans ses bras pendant des heures maintenant, alors qu'il était resté allongé et avait regardé les murs en essayant de trouver un moyen de tous le leur dire. Ginny et Ron serait fâchés contre lui, réalisa-t-il, une fois qu'ils auraient appris qu'il leur avait caché quelque chose durant les deux derniers mois. Qu'il en soit ainsi, pensa-t-il. Ça rendrait peut-être la séparation plus facile finalement.
Harry bougea désagréablement. L'eau qu'il avait bu se faisait sentir, et il allait devoir faire quelque chose à ce propos bientôt. Le chemin jusqu'aux toilettes n'allait pas être facile, mais c'était mieux que l'alternative.
Précautionneusement, afin de ne pas déranger Ginny, il se dégagea d'en dessous d'elle. Puis il roula hors du lit et se leva difficilement. Ses muscles protestèrent contre l'activité, mais il serra les dents et se força à mettre un pied en avant. Se tenant au lit comme appui jusqu'à ce qu'il se sente plus stable, il avança de pas en pas douloureux jusqu'à ce qu'il ait contourné les paravents qui cachaient son lit du reste de la salle.
Il avait été mis dans un coin éloigné des autres lits pour une intimité maximale. L'infirmerie était plus remplie qu'il ne l'avait jamais vue, chaque lit était occupé. Il y avait assez de lumière dans la pièce pour voir ça - à part la lumière qui brillait au-dessus de son lit derrière les paravents, la pièce était sombre et les stores avaient été baissés, pour que la lumière du jour ne puisse pénétrer que par les fentes entourant les bords des fenêtres. Il ne pouvait pas non plus voir les visages, quoi qu'il en soit.
Heureusement, il n'était pas de l'autre côté de la salle par rapport aux toilettes. L'espace à traverser semblait déjà assez difficile, mais finalement il y arriva. En sortant, il aperçut son reflet dans le miroir et s'arrêta. Semblait-il différent ? Il ne voyait aucun changement. Ses yeux étaient aussi verts que d'habitude derrière ses lunettes, et ses cheveux étaient décoiffés. La cicatrice partageait son front. C'était évident qu'il ne s'était pas levé depuis un moment. Il y avait une barbe de plusieurs jours sur son menton et ses joues, mais le miroir ne lui avait rien dit.
Instinctivement il fit un geste pour prendre sa baguette... et se figea.
Il commença à trembler et agrippa les côtés de l'évier pour retrouver l'équilibre pendant qu'il jurait à voix basse dans sa barbe.
Un coup sur la porte le fit sursauter. "Harry, est-ce que tu es là ?" la voix douce de Ginny s'introduisit dans sa colère.
Il lutta contre lui-même jusqu'à ce qu'il pense pouvoir parler en ayant une voix normale. "Je suis désolé, je ne voulais pas te réveiller."
"Et bien, est-ce que ça va ? Je ne pense pas que tu sois censé être hors du lit pour l'instant."
Harry sourit sombrement, son reflet dans le miroir se tordant d'un air grotesque, alors qu'il se souvenait de Noël dernier quand leurs situations avaient été inversées. "Regarde qui parle." Il espérait que le tranchant dans sa voix ne traverserait pas la porte.
"Et bien, si tu as besoin de quoi que ce soit..."
"Je vais bien... Désolé," il recommença plus doucement. "Je sors dans une minute."
Il devait se reprendre, se dit-il. Elle allait savoir que quelque chose se passait sinon. Mais il n'arrivait pas à se reprendre. Il était secoué plus violemment maintenant, et il n'était pas sûr que ses jambes le supporteraient plus longtemps. Ses yeux commençaient à piquer, et il pouvait maintenant voir les yeux verts de son reflet brillants et emplis de larmes. Il dut détourner le regard.
Ginny frappa de nouveau. "Écoute, je me fiche de ce que tu fais là-dedans ; j'entre."
Harry voulait désespérément lui dire qu'il sortirait bientôt et de ne pas s'inquiéter, mais sa voix avait arrêté de fonctionner. Il n'avait pas le pouvoir de l'arrêter de toute façon.
L'instant suivant la porte s'ouvrait violemment, et Ginny le retournait pour pouvoir le prendre dans ses bras. Harry ne put rien faire pour empêcher les larmes de venir alors, et il perdit la notion du temps, ne sachant pas pendant combien de temps elle le serra et le berça alors qu'elle lui murmurait des mots rassurant dans l'oreille. Quand les sanglots prirent fin, ils étaient tous les deux sur le sol.
Harry s'écarta, mais il se rendit soudainement compte qu'il ne pouvait pas la regarder. Ses yeux marrons brillaient de ses propres larmes retenues et le regardaient avec inquiétude et confusion. Apparemment ils allaient le hanter.
Il s'occupa en enlevant ses lunettes et en s'essuyant les yeux. "Désolé," marmonna-t-il.
"Harry, qu'est-ce qui ne va pas ?"
Il ne pouvait pas le lui dire ; il ne pouvait pas la regarder. Il se tourna et se leva, pas trop stable, plus de colère et de frustration commençant à faire surface sur le fait qu'il n'arriverait jamais à retourner jusqu'à son lit sans aide. Pourquoi devait-il être aussi fichtrement faible ? Il détestait ça.
"Harry," la voix de Ginny contenait une note de supplication, "ne me repousse pas, s'il te plaît. Dis-moi ce qui ne va pas."
"Il n'y a rien que tu puisse faire même si je te le dis, alors à quoi bon ?"
Elle ne répondit pas immédiatement. Elle sembla analyser ce qu'elle venait juste de voir. "Harry, je ne t'ai jamais vu comme ça. Ça me fait peur. S'il te plaît dis-moi ce qui se passe."
La tristesse et la peur dans son ton lui déchiraient le coeur. Il devait faire quelque chose, n'importe quoi pour qu'elle s'arrête, où il avouerait tout, et tout serait terminé.
"Arrête, d'accord ?" lui cria-t-il. Il savait qu'il était rude et injuste, mais il pensait que s'il pouvait la faire le haïr ce serait plus facile finalement. "Je ne vais pas te le dire ! Alors... pars et laisse-moi tranquille !"
Les yeux de Ginny devinrent ronds de choc et de confusion, et il pouvait dire qu'elle luttait vraiment pour ne pas pleurer devant lui. "Harry..."
"Que se passe-t-il ici ?" Madame Pomfresh avait été alertée par le bruit et se tenait à la porte en les regardant tous deux d'un air mécontent. "Ceci est un hôpital ! Et que fais-tu hors du lit ?"
Harry avait l'impression que l'infirmière avait vraiment envie de le ramener à son lit en le tirant par l'oreille. En fait, elle prit sa main impérieusement et le traîna pratiquement jusque derrière les paravents, marmonnant dans sa barbe pendant tout le trajet. Elle le fit se remettre au lit, puis Harry fut seul. Il ne s'était pas attendu à ce que Ginny le suive après les choses qu'il avait dit, mais ça lui faisait tout de même mal.
*
Harry fut alors laissé seul. Tout autour de lui, il pouvait entendre les autres occupants de la salle commencer à bouger, et il pouvait les entendre parler à voix basse. D'après ce qu'il entendait, Madame Pomfresh avait toujours de l'aide pour s'occuper de tous les malades.
À un moment il reconnut la voix de Ginny de l'autre côté de son paravent. Elle parlait à un patient qui répondit avec un léger accent, faisant prendre conscience à Harry qu'elle parlait à Viktor Krum. Il ne pouvait pas entendre ce qu'ils se disaient, il y avait trop de bruit de fond dans la pièce.
Ginny ne revint pas le voir, et il n'était pas sûr de ce qu'il ressentait par rapport à ça. C'était mieux comme ça, se dit-il, mais son coeur lui dit qu'il devait s'excuser pour ce matin et lui dire la vérité.
L'après-midi était déjà bien avancé quand il eut ses premiers visiteurs. Subitement Ron et Hermione apparurent derrière le paravent suivis par Remus Lupin.
Ron souriait. "Hey, mon pote ! Nous sommes venus te voir plus tôt, mais Madame Pomfresh a dit que tu n'étais pas en état de recevoir des visiteurs.
D'après sa manière d'agir, Harry pouvait savoir que Ginny n'avait rien dit à Ron à propos de son comportement ce matin. Hermione, d'un autre côté, semblait bien plus sérieuse. Harry se força à leur sourire à tous.
Pendant une minute, personne ne parut savoir quoi dire, puis tout le monde parlait en même temps. Hermione avait dû leur dire de baisser d'un ton plusieurs fois pour empêcher Madame Pomfresh de venir et de les mettre dehors. Ils regardaient tous les trois Harry, attendant, et il savait qu'ils voulaient entendre son histoire. Il ne se sentait pas prêt à dire quoi que ce soit pour l'instant, alors, comme il l'avait fait avec Ginny la nuit dernière, il demanda des nouvelles de Sirius, Bill et des autres.
"Ils vont tous bien, d'après ce que je sais," répondit Lupin. "Sirius n'est pas là pourtant. Il a vu Pettigrow et s'est lancé à sa poursuite. Mais je suis bien plus fasciné par quelque chose que j'ai vu il y a quatre jours..."
Et il leur dit comment lui et quelques autres avaient été au coeur de la bataille quand Voldemort lui-même était apparu. Les professeurs de Poudlard venaient juste d'entrer en scène, et Dumbledore avait fait un pas en avant pour s'occuper du Seigneur des Ténèbres. Leur duel avait été long, mais finalement Dumbledore avait été battu, et les Forces du Mal avaient été très encouragés par sa perte. Les rangs de l'Ordre avaient éclaté, et beaucoup avaient commencé à s'enfuir. Mais alors Harry était sorti de nulle part, et tout le monde avait semblé se figer là où il était pour regarder.
"J'étais trop loin" leur dit Lupin, "pour entendre ce que Voldemort t'a dit, mais alors il y eut une énorme explosion de lumière. C'était trop lumineux pour qu'on puisse la regarder, mais quand elle a disparu, Voldemort était parti. Je pouvais te voir étendu sur le sol, Harry, et j'ai vu l'un des Mangemorts se tenant au-dessus de toi. Il a dû t'envoyer le sort de la mort. Aucun autre sort ne produit un éclair de lumière verte comme ça. Mais il a été renvoyé. Je l'ai vu rebondir sur toi. Il a été réfléchi sur la personne qui l'avait envoyé. Plus tard nous avons vu, quand nous sommes venus te récupérer sur le champ de bataille, que c'était Lucius Malefoy. Tu avait une baguette éclatée dans ta main gauche, mais il y en avait une deuxième. Ta propre baguette était intacte dans ta main droite."
Lupin s'arrêta là, voulant manifestement qu'Harry explique ce qui s'était passé. Il pouvait en expliquer une partie, quoi qu'il en soit. "Je suppose que mon talisman a réussi à renvoyer le sortilège de la mort. Ça doit être ça. J'ai une trace de brûlure à cause de ça. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas... Si mon talisman était assez puissant pour repousser le sort de la mort, pourquoi celui de Voldemort n'a pas marché pour renvoyer le sort que je lui ai lancé ?"
"Les talismans sont parfois d'étranges objets," dit Lupin. "Beaucoup de choses dépendent de l'état d'esprit et des intentions du fabricant quand il est créé. Le talisman doit aussi être créé du plein gré du créateur."
"Mais Ginny a accepté de faire le talisman de Voldemort. Nous étions tous là et nous l'avons vu accepter."
"Mais il n'a pas vraiment été fabriqué de son plein gré, si ?" dit Hermione. "Elle a accepté seulement pour que Malefoy arrête de torturer Ron. Elle a accepté sous la contrainte. Ce n'est pas comme si elle avait vraiment eu le choix."
"Je pense que c'est suffisant pour expliquer cela," dit Lupin. Puis il fit une pause, et Harry sentit de nouveau la pression pour leur expliquer le sort.
"S'il vous plaît," dit-il à la place, "pouvez-vous me dire ce qui s'est passé pendant le reste de la bataille. Est-elle même terminée ?"
"Oui, elle est terminée. Un bon nombre du côté de Voldemort ont perdu espoir quand il a disparu, et ils ont arrêté de se battre. Où peut-être qu'ils avaient été sous son contrôle d'une manière ou d'une autre. D'autres sont devenus désespérés et ont lutté plus énergiquement encore. Les jumeaux Weasley ont été obligés de faire exploser quelques autres immeubles. J'ai peur qu'il ne reste pas grand chose à Pré-au-Lard. Et un contingent du Ministère est finalement arrivé. Nous avons réussi à arrêter un bon nombre des fidèles de Voldemort restant. Les Détraqueurs ont été repoussés. Je pense que les explosions se sont occupées des géants..." Il s'arrêta. "Maintenant que j'ai satisfait ta curiosité, j'aimerais que tu satisfasse la nôtre et que tu nous parle du sort que tu as utilisé pour vaincre Voldemort."
Harry savait qu'ils ne le laisseraient pas repousser cela plus longtemps. "Je ne veux pas avoir à dire ça plus d'une fois," commença-t-il.
Lupin l'interrompit. "Tu vas devoir raconter cette histoire plus d'une fois, Harry. La presse va la réclamer à grand cris."
"Il y a des parties que je ne raconterais à personne d'autre."
"Ginny ne devrait-elle pas être là pour entendre ça ?" intervint Hermione.
"Dans l'idéal, oui, mais..." Et elle serait là si je n'avais pas été aussi idiot, Harry finit mentalement pour lui-même.
"Je suis là," dit une nouvelle voix. Ginny se tenait au bout du lit. Elle avait dû être dans la salle et les entendre. Harry la regarda, mais elle ne soutint pas son regard longtemps. Elle n'était pas contente de lui, et il ne pouvait pas lui en vouloir.
"Ce que je vais vous dire maintenant ne doit pas quitter cette pièce," dit Harry, regardant Hermione, qui saisit l'allusion et lança un Sort de Silence sur l'endroit. Puis Harry leur parla de comment Hermione avait trouvé le texte qu'ils avaient tous cherché, ne mentionnant pas le détail qu'elle avait été en train de vérifier le travail de Ron. Et il leur dit comment ils étaient tous deux restés éveillés dans la salle commune jusqu'à ce qu'elle ait traduit la page et réalisé que ça disait par quel moyen le Seigneur des Ténèbres pouvait être vaincu.
Harry s'arrêta là et les regarda tour à tour. Puis il prit une grande respiration avant de continuer. "Le sort impliquait un sacrifice de ma part." Il entendit Ginny émettre un bruit de surprise, mais il l'ignora. "Quand je l'ai lancé, j'ai perdu mes pouvoirs magiques. Je suis un Moldu maintenant."
Voilà, il l'avait dit à voix haute pour la première fois.
Un silence de mort suivit. Puis soudainement Ginny explosa, "Hermione, comment as-tu pu ? Comment as-tu pu le savoir et ne pas nous le dire ? Je pensais que tu étais mon amie ! Depuis combien de temps est-ce que tu sais cela et tu ne dis rien ?"
Hermione était devenue pâle devant la colère de Ginny. "Deux mois," dit-elle d'une petite voix, "mais..."
"Ne sois pas fâchée contre Hermione," intervint Harry. "Si tu veux être en colère contre quelqu'un, sois en colère contre moi. Si elle n'a jamais rien dit à personne à propos de ça, c'est parce que je lui ai fait jurer de garder le silence."
Mais Ginny n'en avait pas encore fini avec Hermione. "Même si c'est le cas, comment as-tu pu ne rien faire à propos de quelque chose d'aussi... d'aussi important ?"
"Je suis désolée. Tu ne sais pas comme ça a été difficile !" Hermione commençait à sembler énervée aussi. "Toutes les fois où je voulais dire quelque chose... Mais mets-toi à ma place ! Qu'est-ce que tu aurais fait ?"
Ginny ne répondit pas, mais elle continua à regarder Hermione d'un air furieux.
"Est-ce que tu es sûr de ça, Harry ?" demanda Ron, essayant d'amener la discussion à quelque chose de plus productif. "Est-ce que tu as au moins essayé de faire de la magie ?"
"Ce n'est pas nécessaire, Ron. J'ai senti le pouvoir me quitter." Il n'ajouta pas que le miroir ne lui avait pas répondu ce matin - en principe il aurait dû lui dire qu'il était débraillé - mais il avait pris ça comme un signe.
"Est-ce qu'il y a quoi que ce soit que tu puisses faire ?" demanda Ginny. "Il n'y a aucun moyen de le récupérer ?"
Harry haussa les épaules. Il n'en avait aucune idée.
Remus Lupin secouait la tête. "Je n'ai jamais entendu parler d'un sort qui pourrait restaurer les pouvoirs de quelqu'un une fois qu'ils étaient perdus. Si ça existait, je ne pense pas qu'il y aurait des Cracmols."
Hermione se mordait les lèvres. "Et pour Voldemort ? Il a perdu ses pouvoirs la première fois que tu l'as vaincu, et il les a récupéré, d'une façon ou d'une autre."
"Ça a dû être grâce à de la Magie Noire," fit remarquer Lupin.
"Il n'a pas complètement perdu ses pouvoirs, non plus," dit Harry. "C'était surtout son corps. Je me souviens avoir rêvé qu'il tuait un Moldu avant même qu'il ne récupère son corps, et ça s'est avéré être vrai. Il avait toujours ses pouvoirs. Je n'en ai aucun."
"Je pense toujours que tu devrais essayer," dit Ron.
"Très bien, si ça peut te faire plaisir."
Harry leva sa main jusqu'à sa figure, qui était toujours couverte d'une barbe de plusieurs jours. Il se sentit étrangement calme en attrapant sa baguette. Il avait utilisé ses émotions plus tôt avec Ginny. Il pointa sa baguette vers son visage et dit, "Imberbus."
Rien ne se produisit. Ginny cria, mais Harry ne sentit rien.
Hermione, quoi qu'il en soit, n'avait pas l'air convaincue. "Oh, Harry, il doit forcément y avoir quelque chose. Laisse-moi seulement chercher à la bibliothèque..."
"Quel intérêt ? Non, ne perds pas ton temps. C'est mieux comme ça. Quand Madame Pomfresh me laissera sortir d'ici, je partirais." Il regarda les expressions choquées de tous. "Quoi ? Peut-être que les Dursley accepteront que je revienne maintenant. Je ne serais plus une abomination pour eux." Il avait essayé de plaisanter mais n'avait réussi qu'à sembler amer.
"Ça n'est pas drôle, Harry," le gronda Hermione par-dessus les exclamations des autres.
"C'est de la foutaise, Harry, et tu le sais très bien !" cria Ron. "Tu reviens avec nous au Terrier, et c'est tout ce qu'il y a à dire. Maman deviendrait folle si tu disparaissais simplement comme ça."
"Quel bien est-ce que ça va me faire ?" demanda Harry. "À quoi ça me servirait de rester dans un monde ou je ne peux pas fonctionner ?"
"Tu n'es pas vraiment équipé pour t'intégrer dans le monde Moldu, si ?" fit remarquer Hermione. "Qu'est-ce que tu va faire, essayer d'entrer dans une université grâce à tes résultats aux ASPICs ?" Hermione s'arrêta, horrifiée, à ce qu'elle venait de dire.
"Alors pourquoi est-ce que tu as insisté pour que je passe ces fichus trucs ?"
"Pour que tu aies quelque chose à montrer pour te valoriser ! Je suis désolée, Harry, je ne voulais pas que ça sorte comme ça, mais... Tu vois ce que je veux dire. Tu as été fait pour vivre dans le monde magique. Tu serais mieux au Terrier."
Harry commençait à se sentir en colère de nouveau, mais Remus Lupin intervint à ce moment là, utilisant un ton raisonnable qui aurait dû avoir un effet calmant sur Harry. "Je pense qu'Hermione a raison. Tu devrais aller au Terrier. Tu seras entouré de gens qui t'aiment, et ils t'aideront à accepter..."
"Je ne veux pas accepter," dit Harry entre ses dents.
"Tu seras mieux là-bas que tout seul, fais-moi confiance."
"Qu'est-ce que tu en sais ?"
"Ta situation n'est pas aussi différente de celle de quelqu'un qui vient de se faire mordre par un loup-garou. J'étais simplement trop jeune quand c'est arrivé pour bien m'en souvenir, mais j'en ai vu beaucoup d'autres depuis. Oui, tu te sentiras en colère d'abord, et tu auras l'impression que tu es rejeté du monde auquel tu es habitué, mais ceux qui t'aiment vraiment ne te tourneront pas le dos, et ils ne voudront pas que tu partes."
Harry essaya en vint de couper le son. Il ne voulait pas s'entendre dire ce qu'il ressentait, même si Lupin avait raison.
"Avec le temps ils pourront t'aider à accepter..."
Ce mot était là de nouveau. "Je t'ai dit que je ne voulais pas accepter !" cria Harry.
Lupin ne tressaillit même pas. Il semblait avoir anticipé la réaction d'Harry. Ça ne faisait qu'énerver Harry d'autant plus.
"Alors nous allons en rester là pour l'instant," dit Lupin. "Penses à ce que j'ai dit."
Ron et Hermione regardèrent Harry tristement avant de suivre Lupin hors de la salle d'hôpital, mais Ginny s'attarda. Harry la regarda d'un air intimidant.
"Je n'ai qu'une chose à te dire," dit-elle. "Je comprends tes agissements de ce matin maintenant. En fait, je comprends bien plus que ce que tu pourrais penser."
"Comment est-ce que tu pourrais comprendre ?"
Elle leva légèrement le menton. "Je suis désolé que tu penses ça." Puis elle sortit, elle aussi, le laissant complètement seul. Personne n'avait pensé à enlever le Sort de Silence, alors maintenant Harry n'avait même pas l'effervescence de la salle pour le distraire de ses pensées.
*
Harry découvrit bientôt que ce que Remus Lupin lui avait dit était parfaitement vrai. Il devait répéter l'histoire de comment il avait vaincu Voldemort encore et encore. Il avait un flot régulier de visiteurs, surtout des professeurs et des élèves. Harry était heureux de voir que ses pairs de Gryffondors avaient tous survécu à la bataille. Le Ministre de la Magie était passé pour entendre l'histoire, lui aussi. Bien que ce soit fâcheux de devoir répondre aux mêmes questions encore et encore, cela aidait à soulager une partie de l'ennui de devoir rester allongé dans la salle d'hôpital toute la journée. Harry n'accepta pas les reporters de la Gazette du Sorcier, pourtant. Il refusait de leur parler pour l'instant, même s'il savait qu'il serait sûrement harcelé une fois qu'il aurait quitté l'école.
Il resta à l'infirmerie jusqu'au tout dernier jour de l'année. Au lieu d'un Banquet d'Adieu, cette année trouverait les professeurs de Poudlard et les élèves qui étaient restés à l'école se recueillant pour ceux qui étaient morts dans la bataille finale. Harry n'attendait pas cela avec impatience, car il savait qu'il serait le centre de l'attention. C'était la raison pour laquelle il était resté à l'infirmerie au lieu de retourner à la Tour de Gryffondor.
La nuit avant qu'il doive quitter l'école pour la dernière fois, il eut du mal à dormir. La salle était presque vide maintenant, bien qu'il pense que Viktor Krum était toujours là. Cette nuit il avait finalement réussi à s'endormir quand des voix basses le réveillèrent.
"Ginny, ne pars pas tout de suite," entendit-il la voix de Viktor Krum appeler doucement. Ginny aidait apparemment toujours Madame Pomfresh.
Des bruits de pas résonnèrent dans la salle alors que Ginny s'approchait du lit de Krum. "Qu'y a-t-il ?" fut sa réponse.
"Je te dois des excuses, Ginny."
"Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?"
"C'est en partie ma faute si tu as été kidnappée à Noël."
"Vous étiez contrôlé."
"Oui, et j'aurais dû résister ! Quel genre de professeur de Défense Contre les Forces du Mal ne peut même pas résister à l'Imperium ?"
"Tout le monde n'en est pas capable."
"J'ai travaillé dessus. Normalement je peux le repousser maintenant."
"C'est bien, Professeur Krum."
"S'il te plaît, c'est Viktor, et tu peux me tutoyer. J'ai démissionné, tu te souviens ?"
"Très bien alors, Viktor."
"Quoi qu'il en soit je suis désolé d'avoir pris part dans tout ça."
"Je te pardonne."
Harry entendit ses pas se retirer de l'autre côté de la salle, mais alors ils s'arrêtèrent brutalement et commencèrent à revenir. Quelque chose dit à Harry qu'elle venait voir comment il allait, et il ne pensait pas qu'elle apprécierait qu'il ait écouté sa conversation avec Krum. Elle avait été assez distante avec lui dernièrement. Il savait qu'il lui devait des excuses, aussi, pour toute les choses blessantes qu'il lui avait faites et dites, mais les mots ne voulaient pas venir, et il ne savait pas pourquoi. Alors il prit la manière lâche pour s'en sortir et fit semblant de dormir.
Il l'entendit approcher et il pouvait littéralement sentir sa présence à son côté. Il frissonna alors qu'il sentait sa main toucher sa joue, légère comme une plume. Puis ses lèvres passèrent sur son front. Elle l'évitait peut-être en ce moment - et il ne pouvait absolument pas lui en vouloir - mais elle l'aimait toujours ; il pouvait le sentir. Cette idée le secoua jusqu'au plus profond de lui alors qu'il écoutait ses pas disparaître dans la nuit.
*
Le matin suivant Harry quitta l'infirmerie et repartit à la Tour de Gryffondor pour la dernière fois. Il devrait préparer sa malle rapidement pour qu'elle soit prête à partir plus tard. Les élèves qui étaient restés à l'école prendraient le Poudlard Express pour retourner à King's Cross. La station de Pré-au-Lard et le chemin de fer n'avaient apparemment souffert que des dégâts mineurs et étaient toujours en état de marche.
Il trouva Ron l'attendant dans le dortoir des garçons, sa malle déjà faite. Ron avait commencé à s'occuper des affaires d'Harry quand ce dernier entra.
"Tu n'as pas besoin de faire ça pour moi," dit-il à Ron.
"Ça ne me dérange pas," répondit Ron. Il venait juste de ramasser l'Éclair de Feu d'Harry.
"Tu peux tout aussi bien garder ça," dit Harry.
Ron le regarda vivement. "Idioties, Harry. En plus j'ai déjà un balai."
"Ginny peut l'avoir alors, Peut-être qu'elle entrera dans l'équipe de Quidditch l'année prochaine."
"Harry, arrête !"
"Pourquoi ? Pourquoi devrais-je arrêter ? Ce n'est que la vérité que je n'aurais plus jamais besoin d'un balai !"
Ron semblait vouloir continuer à argumenter, mais des voix venaient de l'escalier. Harry prit son Éclair de Feu des mains de Ron et le jeta négligemment dans sa malle. Il quitta la pièce sans dire un mot de plus.
Il redescendit dans la salle commune, où il serait obligé de penser à autre chose. Il n'allait pas pleurer à propos de ça de nouveau. Ce qui était fait était fait, et il n'y avait pas de quantité de larmes qui changerait la situation.
Il trouva Hermione là ayant l'air contente d'elle. "Résultats partiaux des ASPICS," annonça-t-elle.
Normalement les septièmes années auraient reçu tous leurs résultats avant d'embarquer dans le train de retour, mais la bataille avait empêché cela. Harry prit le morceau de parchemin que lui tendait Hermione. Comme il s'y était attendu il n'y avait pas encore les résultats en Potion, Astronomie, ou Soins aux Créatures Magiques. La Divination était là, quoi qu'il en soit, et il ne s'en était pas trop mal sorti, si on prenait en compte qu'il avait inventé un bon nombre des réponses pendant l'examen. La métamorphose était mieux que ce à quoi il s'était attendu, aussi. Mais la plus grande surprise était en Enchantements, pas pour la note, mais pour la signature dessus. Le petit professeur d'Enchantements avait clairement signé "Filius Zog Flitwick". Harry oublia sa brouille avec Ron un instant et alla lui montrer qu'il avait eu raison à propos de l'identité du Dr Zog depuis le début.
La réalité revint le frapper bien trop rapidement, quoi qu'il en soit. Bien trop tôt, il était temps de dire au revoir. Avant qu'Harry ne s'en rende compte, lui, Ron, Hermione et Ginny partageaient une diligence sans cheval et descendaient à la gare de Pré-au-Lard. La vue du village était assombrissante. La gare elle-même était un des quelques bâtiments encore debout.
"Ils le reconstruiront," dit Hermione avant qu'ils ne montent dans le train.
Ils n'eurent pas de mal à trouver un compartiment pour eux étant donné le peu d'élèves prenant le train du retour. Heureusement, Drago Malefoy ne vint pas leur rendre visite, comme il ne l'avait fait que trop souvent les années passées, bien qu'il aurait certainement pu. Harry l'avait aperçut alors qu'ils montaient tous dans le train.
Personne ne dit grand chose pendant une bonne partie du trajet. Harry s'assit et se demanda ce qu'il trouverait, l'attendant à King's Cross. Bien qu'il avait dit à l'infirmerie qu'il ne voulait raconter l'histoire entière qu'une seule fois, il savait qu'il allait devoir dire aux Weasley qu'il avait perdu ses pouvoirs. Ils le remarqueraient forcément. Harry avait gagné une barbe pendant la semaine précédente, étant donné qu'il n'avait pas eu accès à un rasoir Moldu. Il pouvait même déjà imaginer la réaction de Mrs Weasley en le voyant.
Et puis il y avait Sirius. Il devrait une explication de son manque de pouvoirs à son parrain, aussi. Mais Sirius était parti après Pettigrow, et Harry ne savait pas quand il reverrait son parrain. Cette explication devrait attendre.
Alors qu'ils descendaient du train, Harry expérimenta un moment de panique. Et s'il ne pouvait plus traverser la barrière menant à la gare ? Il se souvint du miroir de l'infirmerie et de son manque de réaction envers lui. Et si la barrière marchait sur le même principe, sentant, d'une manière ou d'une autre, son manque de pouvoirs magiques ? Il ne devrait même pas espérer garder son secret s'il restait coincé sur la plate forme 9 3/4.
Mais d'une façon ou d'une autre la chance était avec lui, et il passa à travers sans problème. Ça avait peut-être aidé qu'il traverse à côté de Ginny. Effectivement, Mrs Weasley les attendait de l'autre côté, avec les jumeaux, qui étaient rentrés vivre chez eux jusqu'à ce que Zonko soit reconstruit. Mrs Weasley l'étreignit fort, en lui disant, "Nous sommes tous si fier de toi, Harry, mon chéri, mais tu ne crois pas que la barbe est un peu idiote ?"
Puis ils semblèrent très anxieux de faire sortir Harry de la gare, et il put rapidement voir pourquoi. Une foule de journalistes, menés par personne d'autre que Rita Skeeter elle-même, attendaient de pouvoir se jeter sur lui. Ils se dépêchèrent d'entrer dans la voiture du Ministère, qu'on avait prêté aux Weasley pour le trajet jusqu'à Ottery Saint Catchpole.
Une fois qu'ils furent tous en sécurité dans la voiture et en route, entrant et sortant magiquement des embouteillages de Londres, Harry marmonna à Hermione, "Je pensais que tu l'avais fait arrêter."
"Seulement pour un an, et elle a seulement accepté d'arrêter d'imprimer des mensonges. Elle s'est bien conduite, vraiment..."
"Et bien, je ne lui fais absolument pas confiance."
"Ne t'inquiète pas," dit Fred, qui avait entendu. "Elle ne s'approchera pas du Terrier. Nous veillerons à cela."
Harry l'espérait vraiment. Il détestait penser à ce que ferait Rita Skeeter si elle apprenait la vérité. Il décida qu'il prendrait des précautions supplémentaires en écrasant autant de scarabées que possible cet été.
FIN
~*~
Note : Comme vous vous en doutez peut-être, la note d'auteure était très longue pour ce chapitre-ci. Je vais donc vous retranscrire les éléments intéressants de la note originale, et en profiter pour ajouter ce que j'ai à dire. Au début, dans l'esprit de l'auteure, cette histoire ne devait faire que dix chapitres environ, et se finir avant qu'ils ne retournent à Poudlard. Ashwinder se souvient aussi avoir pensé en écrivant le chapitre quinze, qu'il lui en restait environ dix à écrire. Finalement, elle s'était trompée de quatre chapitres.
Une histoire aussi longue n'est jamais écrit en solitaire. L'auteure remercie ici J. K. Rowling et J. R. R. Tolkien pour des éléments utilisés dans cette histoire. Elle remercie aussi Monty Python pour leur humour extravagant auquel elle a pu faire référence.
Ses beta readers ne l'ont jamais lâchée. Chacun des suivant l'ont aidé et lui ont donné des conseils tout au long de l'histoire, et chacun est lui-même ou elle-même un auteur. Elle conseille ici d'aller lire leurs travaux si ce n'est pas déjà fait, malgré tout je ne peux retransmettre ce conseil qu'aux lecteurs comprenant l'anglais.
Voilà la liste de ces personnes :
Amy, Firebolt909, Harpinred, Imogen, James Bow, Magoo, et Maid Marian
Je vais en profiter pour remercier ici ma propre beta-reader, probablement une des meilleures, qui n'est autre que l'auteure elle-même, merci Ashwinder.
Elle a ensuite remercié tous les lecteurs qui ont pris le temps de commenter son histoire. Je vais suivre son exemple et faire la même chose avec les francophones, car bien que cette histoire ne soit pas la mienne, et que je ne l'ai pas créé, le fait de la traduire a mis un peu de moi dans ce texte. La liste suivante n'est forcément pas complète, étant donné que je ne peux noter que ceux qui ont reviewé avant le jour où j'ai mis ce chapitre en ligne. Si vous avez reviewé et que j'ai réussi à vous manquer, sachez que j'apprécie tout autant le 'feedback'.
0, alana chantelune, alena, Anarika, Angelina Johnson, Arathorn, Aria Lupin, Arlwendae, Ashwinder, Ataensic, Aziliz, bayram, bubu, C13m, Caroline Potter, carpe diem, Ccilia, ccilia johnson, Cécé Johnson, célina, Céline, celine.s, Coco, Crystal, Csame, Deedlit, Dracolutin, eilema, Ève, Falyla, Fizwizbiz, Fleur, gabdo, Ginny L, Ginny McGregor, Hermiona292, Hermione, HeRmIoN, kaeros, Kaorou, keit, kikoo, Kveld, Leacmoa, lindsay8633, LolieShing, Luna, Lunarde, Lune d'argent, Lunenoire, lyra (lyRa, lyra la folle, etc...), Mae, magic-phoenix, Majandra, Malalou, marie, marika jedusor, Marina, mary-evy, Michou, Miss-Tania, Miya Black, MPZT, Mystick, Olivier, Oyne, padmacho, Pam Phenixia Potter, PikaSpy, Pomfresh, ppdro, ptitte-folle, solla, Relena, rowena, rowena4, sandra, siria potter, tokra03, valerie, Winky, Wynzar, yokas.
La suite arrivera bientôt. Comme je l'ai déjà dit plusieurs fois auparavant, oui, je compte la traduire, seulement ne vous attendez pas à ce que je sois aussi rapide et aussi régulière que pour cette histoire.
Au revoir, et laissez donc une review en passant !
Note d'Ashwinder, l'auteure : Alors moi, je vais remercier Lyra Granger d'avoir pris le soin de traduire ma fic. Je la félicite de son travail soigneux. Je remercie à mon tour tous ceux qui ont pris la peine de reviewer. Chacun de vous qui laisse un petit mot me fait sourire.
