Bonjour,
me revoilà avec une nouvelle fanfiction. Le premier chapitre est un peu dur mais ne vous inquiétez pas, la suite le sera beaucoup moins.
Merci de me laisser en reviews vos retours sur ce chapitre, qui est le premier d'une longue fanfiction !
Des Bisous !
Chapitre 1
L'après-guerre
Rogue venait de transplaner, fuyant les assauts d'Harry Potter et de Minerva McGonagall. La directrice de Gryffondor hurla contre lui, le traitant de lâche. Peu de temps après, les torches et cheminées de la Grande Salle se rallumèrent et les élèves poussèrent des acclamations. Tous étaient bien contents de voir les Mangemorts affectés à Poudlard décamper comme des rats devant leur camarade, revenu pour libérer l'école et combattre le Seigneur des Ténèbres. Mais soudain, l'atmosphère changea. Potter vacilla un instant, inquiétant le professeur de Métamorphose. Et puis, deux filles se mirent à hurler de terreur alors que la voix sifflante de Voldemort résonnait dans l'esprit de chacun. Tous se figèrent, le temps sembla s'arrêter dans la Grande Salle.
« Je sais que beaucoup d'entre vous voudront combattre. Certains pensent même peut être que c'est une décision sage. Mais c'est pure folie. Livrez-moi Harry Potter et il ne sera fait aucun mal à personne. Livrez-moi Harry Potter et je quitterai l'école en la laissant intacte. Livrez-moi Harry Potter et vous serez récompensés. Je vous donne une heure. »
La foule d'élèves se recula lentement du garçon. Tous l'observaient, partagés entre la peur et le doute. Devaient-ils combattre aux côtés du garçon ou le capturer ? Devaient-ils sauver leur peau en le sacrifiant ? Pouvaient-ils faire confiance au Seigneur des Ténèbres ? Une fille fit un pas en avant.
« Qu'est-ce que vous attendez ? » demanda-t-elle d'une voix forte. « Que quelqu'un l'attrape, » continua-t-elle en pointant Potter du doigt.
La fille Weasley se plaça alors devant son petit ami. Cela fit sourire un Serpentard qui observait d'un calme olympien ce qu'il se passait. Il savait que c'était là l'occasion qu'il attendait depuis un an. Il sortit discrètement sa baguette et assomma d'un sort sa camarade. Pansy Parkinson était vraiment stupide, il lui avait tant de fois répété de surveiller ses arrières. Elle s'écroula alors que plusieurs élèves continuaient à se placer entre elle et Potter. Ils eurent un mouvement de surprise quand ils s'aperçurent qu'elle gisait au sol et que le Serpentard enjambait son corps inerte.
« Excuse-la, Potter. Cette fille a toujours été une idiote, » dit-il en continuant de s'avancer. « Elle agit d'abord pour elle avant le bien de sa propre maison. Une honte pour Serpentard…
- Nott, » souffla la directrice de Gryffondor en s'approchant à son tour.
« Oui, Théodore Nott, héritier de l'illustre Teignous Nott, auteur du Registre des Sang-Pur. Ma famille, de génération en génération, continue d'y inscrire le nom de chaque Sang-Pur de notre communauté, le jour de sa naissance. Et vous savez quoi ? » demanda-t-il ironiquement. « Le nom de Voldemort n'y apparaît pas. Ce mage noir se dit héritier de Salazar Serpentard alors qu'il n'est qu'une abomination, un bâtard indésiré né d'un père moldu drogué au philtre d'amour, une souillure pour la pureté du sang de la lignée de Serpentard. »
Tous les Serpentard se mirent soudain à siffler, comme des reptiles en colère. Plusieurs d'entre eux sortirent leur baguette. Nott ricana avant de reprendre d'une voix forte :
« Nous sommes rusés, malins, ambitieux mais surtout fiers d'avoir été choisis pour intégrer la maison au sang le plus pur. Voldemort ne nous fera jamais plier le genou, il est indigne de notre maison ! » Les Serpentards crièrent leur approbation. « Nous combattrons derrière toi, Potter. Les maléfices que nous ont appris nos Mangemorts de géniteurs vont se retourner contre eux. Et jamais plus les autres maisons ne pourront dire que les serpents ne méritent pas leur place à Poudlard ! »
Les pupilles de Théodore Nott brillaient de rage, derrière lui, ses camarades ressemblaient à une meute de loups enragés prête à attaquer. McGonagall s'approcha de lui et rappela qu'ils étaient justement les enfants de ceux qui se tenaient dehors, qu'elle ne pouvait accepter qu'enfants et parents s'entre-tuent. Plusieurs Serpentards ricanèrent. Nott affichait un sourire narquois. Il toisa la sorcière avant de se justifier :
« Vous êtes trop Poufsouffle si vous pensez qu'il y a de l'amour ou de la pitié pour nous dans leurs cœurs de pierre. Nous sommes juste pour eux des pantins qui les remplaceront un jour. » Nott se tourna ensuite vers Potter. « Tu peux ne pas nous faire confiance. Mais tu peux faire confiance à notre colère de voir la fierté de notre maison souillée par Voldemort, un sang-mêlé, un bâtard indésiré par son moldu de géniteur, une tâche dans la noble et pure maison de Salazar Serpentard. Laisse-nous réparer cette erreur. »
Harry Potter fixa un instant Théodore Nott puis il acquiesça lentement. Le Serpentard fit un geste de la main. Aussitôt, les plus jeunes sortirent des rangs et demandèrent à leurs camarades des autres maisons de les suivre pour se mettre à l'abri dans les souterrains. Un autre groupe de Serpentard se forma ensuite et fila dans la salle de Potions : ils avaient une heure pour fabriquer quelques potions explosives. Les plus anciens encouragèrent le reste des élèves à se placer autour d'eux pour retenir quelques maléfiques dont l'efficacité n'était plus à démontrer.
Théodore courait dans les couloirs. Sa baguette lançait des sorts sans s'arrêter. Il était à la recherche de quelqu'un. Drago était aux abonnés absents depuis bien trop longtemps. Et Théodore s'inquiétait pour son meilleur ami. Le blond était le seul au sang assez pur et à la lignée assez importante pour que son père accepte qu'ils se fréquentent. Durant des années, avant qu'ils ne fassent leur première rentrée à Poudlard, Théodore n'avait eu que Drago pour seul ami, pour confident. L'héritier Malefoy était aussi devenu bien plus que cela. Il l'aimait comme un frère. Théodore devait le retrouver et le protéger.
Au détour d'un couloir, il s'arrêta en voyant les jumeaux Weasley être aux prises avec son père et un autre Mangemort. Le sang de Théodore se mit à bouillir dans ses veines. Il pointa sa baguette et tua le Mangemort. Cela n'arrêta pas le sort que ce dernier avait lancé contre le jumeau avec une oreille en moins. Il ricocha contre l'un des murs en pierre. Personne ne fit attention à la fissure que cela produisit. Le vieux Nott jura et insulta son fils mais les jumeaux Weasley l'acculèrent rapidement. Se voyant pris au piège, le Mangemort hurla de colère avant de lancer un sort que Théodore reconnut immédiatement. Le garçon se précipita vers les deux frères et lança un sortilège dans leur direction pour les projeter plus loin alors qu'une explosion retentissait autour d'eux. Nott Senior venait de se faire sauter, pensant emporter avec lui les trois jeunes sorciers. Les jumeaux s'en sortirent indemnes mais Théodore fut blessé par plusieurs pierres et des éclats de verres.
Il y eu un cessez-le-feu. Voldemort rappela ses troupes. Les jumeaux portèrent Théodore jusqu'à la Grande Salle où étaient rassemblés les blessés. La mère Weasley écouta ses fils affirmer que le garçon les avait sauvés d'une mort certaine puis s'activa pour soigner les plaies de Théodore. Elle savait refermer les blessures mais pas réparer les os fracturés. Théodore resta alité, plusieurs côtes et une jambe cassées. Durant le calme que Voldemort leur octroyait pour la nuit, Potter s'approcha de Théodore. Il s'assit à même le sol et remercia le Serpentard d'avoir encouragé ses camarades à se battre et d'avoir sauvé les jumeaux.
« Je te doit une fière chandelle, » insista le Gryffondor.
« Je n'ai pas fait ça pour toi. Je veux que, pour une fois, on soit dans le camp des gentils et probablement des gagnants. Il n'est jamais bon d'être dans celui des perdants…
- Oh, alors ça fait partie d'un plan très rusé ?
- Juste celui de survivre et de veiller à ce qu'il n'arrive rien à mon meilleur ami, » rectifia Théodore. « As-tu vu Drago ? Je crains que parmi tous les miens, ce soit lui le plus en danger.
- Je l'ai vu tout à l'heure…
- Si tu penses avoir une dette envers moi, Potter : retrouve-le et veille à ce qu'il ne lui arrive rien. »
Harry Potter hocha lentement la tête puis se releva. Théodore était à bout de force et il ne tarda pas à s'évanouir. Il resta longuement inconscient. Cela l'empêcha de voir les Aurors du Ministère arriver en grand nombre et rafler tous ses camarades dont les parents étaient des Mangemorts notoires. Même lui fut emmené, malgré les exclamations indignées des jumeaux Weasley et de leur mère. Potter tenta bien de prendre la défense de la plupart d'entre eux, il ne fit pas le poids contre les ordres du Magenmagot. Le corps de Voldemort était à peine froid que le tribunal sorcier ordonna des mesures drastiques contre ses serviteurs. Tous ceux qui portaient la Marque des Ténèbres étaient jugés coupables sur le champ, les membres de leur famille étaient systématiquement fouillés à la recherche du moindre indice de corruption par le Mage Noir.
Lorsque Théodore ouvrit les yeux, il se rendit immédiatement compte qu'il n'était plus à Poudlard. Il grogna en sentant son corps le faire souffrir. Il avait une migraine digne d'une personne écrasée par un troupeau de centaures. Un visage entra soudain dans son champ de vision. La première chose qu'il reconnut fut la tignasse rousse caractéristique des Weasley. Il tenta de se redresser mais on l'en empêcha. En tournant la tête, il comprit qu'il était entouré par les jumeaux.
« Tu as dormi trois jours, les médicomages ont dit que tu devais te reposer.
- Que s'est-il passé ? » demanda Théodore, la bouche pâteuse.
« Harry a vaincu Voldemort. Tu as eu des côtes et la jambe cassées mais maman n'a pas vu que tu avais aussi une hémorragie interne, » dit celui avec ses deux oreilles.
« T'as failli y rester.
- Non, je veux dire : où sont les autres Serpentards ? » questionna le blessé.
Les jumeaux échangèrent un regard puis celui à qui il manquait une oreille se rapprocha du lit. Doucement, il expliqua à Théodore que le Ministère avait dépêché rapidement des Aurors pour capturer les derniers Mangemorts mais aussi arrêter leur famille. Tous ceux qui étaient apparentés de près ou de loin à un Mangemort avait été emmenés devant le Magenmagot, empressé de faire le ménage parmi la communauté sorcière pour satisfaire la population furieuse. Les pères de Goyle et Crabbe, de Parkinson et de Bulstrode avaient reçu le Baiser du Détraqueur, tout comme le père de Drago. Pour ne pas avoir dénoncé les actes de son mari, Narcissa Malefoy, quant à elle, fut condamnée à cinquante ans d'emprisonnement.
« Et Drago ? Qu'ont-ils fait à Drago ? » s'empressa de questionner Théodore, inquiet.
« Il porte la Marque. Harry a essayé de parler à Kingsley mais le Magenmagot a juste retenu que Malefoy était mineur lorsqu'il a été marqué.
- Et donc quoi ? » demanda Théodore, nauséeux.
« Il a été condamné à trente ans, dont dix avec sûreté. »
Théodore eu l'impression de manquer d'air. Il entendit sa respiration devenir sifflante alors que les jumeaux appelaient une infirmière au secours. La sorcière l'aida à soulager sa crise de panique. Quand il eut repris assez de souffle, il lança un regard furieux vers les jumeaux. Les Serpentards auraient pu rester cloîtrés dans leur souterrain, aucun n'aurait été blessé ni tué. Mais il les avait mis en danger, dans l'unique espoir que Saint Potter fasse ce dont il était le plus doué : jouer les héros malgré tout. Tout ce qu'il avait eu à faire était de protéger Drago, de le sauver du Ministère.
« Dégagez d'ici, » siffla-t-il, avec rage. « Et allez dire à Potter d'aller brûler en Enfer !
- Nott, écoute…
- Il avait ma confiance ! » hurla Théodore, hors de lui. « Qu'il soit maudit ! Je te maudis Harry Potter, je souhaite que ta vie soit aussi douloureuse que celle de Drago à Azkaban ! »
Ne portant pas la Marque des Ténèbres et ayant reçu le farouche soutien des Weasley, Théodore apprit que le Ministère s'était détourné de son cas. Il était libre mais le domaine de son père était réquisitionné. N'ayant nulle part où se réfugier, Théodore transplana naturellement à l'unique endroit où il se sentait en sécurité. Traversant le village de Pré-Au-Lard, il se présenta à la grille de Poudlard pour demander asile, le temps de passer ses examens de fin d'études. Mais la nouvelle directrice de l'école lui expliqua tristement qu'aucun examinateur du Ministère n'avait accepté de venir pour les ASPICS et les BUSES si des enfants de Mangemorts se présentaient devant eux. Le monde sembla s'effondrer autour de Théodore. Il tenta de se justifier, rappelant que ses camarades et lui s'étaient battus dans les rangs d'Harry Potter, que certains avaient perdu la vie pour la victoire contre Voldemort.
« Je sais tout cela, monsieur Nott. Et croyez-moi, je vous serai éternellement reconnaissante. Mais le Ministère a donné ses instructions. Si je peux me permettre, allez donc à Durmstrang : leur directeur s'est montré ouvert à l'idée d'accueillir les élèves de Serpentard souhaitant passer leurs examens ou y continuer leur scolarité. »
Médusé, Théodore ne demanda pas son reste et disparut dans un craquement sonore. Il dépensa ses dernières économies pour se payer un voyage vers Durmstrang en portoloin international. Au mois de juillet, il passa ses examens et obtint avec brio ses ASPICS, avec les meilleures notes de l'histoire de l'école suédoise. Karkaroff le félicita en personne et lui offrit un verre de vodka, avant de lui prodiguer un précieux conseil : le monde sorcier avait eu vent des sinistres évènements à Poudlard, s'il souhaitait continuer ses études ou vivre en paix, il valait mieux pour un fils de Mangemort ne plus en être affilié. Les mots du directeur de Durmstrang le hantèrent toute la journée. Et le soir venu, alors qu'il s'asseyait à son bureau d'étudiant, Théodore observa le formulaire d'inscription à l'Université de Médicomagie de Paris avec un nouvel œil. Lentement, il prit la plume et la trempa soigneusement dans l'encre. Le nom qu'il inscrivit sur le parchemin ne fut pas celui de son défunt géniteur mais celui de sa mère, avant que la pauvre femme n'épouse le monstre qui avait fini par la tuer.
On ne meurt pas du Baiser d'un Détraqueur. Il ne fait que retirer à sa victime toute volonté de vie, tout pouvoir d'action. Elle devient ainsi une coquille vide qui meurt de ces conséquences sur son organisme. Elle ne mange plus, ne boit plus et ne dort plus. Son agonie silencieuse dure généralement trois jours. Ce fut la première leçon que Drago Malefoy apprit à Azkaban. Impuissant, il avait tenu le corps inerte de son père contre lui dans leur cellule commune, jusqu'à ne plus l'entendre respirer. Un gardien était venu récupérer le corps puis un autre avait attrapé l'adolescent par le bras et l'avait tiré hors de la pièce. Choqué, Drago n'avait pas bronché lorsqu'on le déshabilla, ni même lorsqu'un sorcier lui rasa entièrement la tête. On le plaça ensuite dans une cage avant de l'asperger d'eau glacée et de lui jeter une poudre blanche sur le corps. Une voix annonça qu'il était désinfecté. La cage s'ouvrit et il put se vêtir d'une tenue de prisonnier.
Drago suivit son geôlier et descendit de nombreux étages de la forteresse d'Azkaban. Les hurlements des autres prisonniers étaient assourdissants. Il trembla alors qu'une lourde porte s'ouvrait. Dehors, il pleuvait et le vent était froid. Au loin, il finit par entendre le bruit des vagues qui s'écrasaient violemment contre les rochers. Il continua à marcher, passant à côté d'un charnier. Ses yeux se détournèrent lorsqu'il y aperçut la silhouette nue d'un homme, pâle, aux longs cheveux blonds presque blancs. Ils finirent par entrer dans une grotte où plusieurs gardiens surveillaient des mineurs en tenues de prisonniers. On le bouscula contre une paroi et une voix lui ordonna de creuser. Il resta un instant immobile, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Puis, le prisonnier à côté de lui poussa vers l'adolescent une vieille pioche rongée par la rouille. Il se mit alors à travailler. Ce n'est que bien plus tard qu'il apprit que les prisonniers en bonne santé et condamnés à de lourdes peines étaient envoyés ici, dans la Mine. Le sol de la prison regorgeait de minerais recherchés par le Ministère. Le jour, ils creusaient comme des taupes sous la surveillance impitoyable des gardiens cracmols. La nuit, ils remontaient dans de grandes pièces où ils étaient enchaînés avant l'arrivée des Détraqueurs.
D rago espéra qu'on viendrait le libérer de cet enfer durant une semaine. Il espéra que Potter parle en sa faveur au Ministre, qu'il le sauve encore. Puis, il perdit le fil du cours du temps. Les jours et les nuits se ressemblaient. Dans la Mine, il fallait creuser, encore et toujours, même avec les mains ensanglantées. Le soir, le dortoir devait rester silencieux. Personne ne se parlait. A quoi bon tenter de créer un lien, une bride d'humanité alors qu'elle serait détruite par les Détraqueurs dans la nuit ? Drago apprit à ne faire qu'un avec le silence, même lorsque des prisonniers réussirent à l'attraper et à brûler sa Marque grâce à une torche prise aux gardiens. Même lorsqu'un gardien maton le roua de coups de fouet, lui lacérant le dos. Même lorsqu'il se battit contre un autre prisonnier pour un morceau de pain frais et qu'il reçut un coup de pelle qui lui taillada le visage, laissant une cicatrice glissant de son front à sa joue, en passant par son œil droit.
