Hello, hello, hello ! Je reviens un peu plus tôt que prévu avec ce nouveau chapitre (j'ai été plus efficace que prévu, comme quoi les miracles existent...). Ce chapitre sera en multi point de vue, il est temps de découvrir ce qu'a trafiqué notre Serpentard favori ces dernières années.
Je vous souhaite une bonne lecture !
En entrant dans son appartement au cœur de la City londonienne, Drago ne fut pas surpris de voir un jeune homme noir confortablement installé dans son canapé, fixant la cheminée d'un air pensif.
« Rappelle-moi pourquoi j'ai accepté de te donner le double de mes clés ? » lâcha le blond avec un soupir en laissant choir son sac de voyage au sol.
« Parce que tu sais que je serais toujours là pour veiller à ce que ton jacuzzi ne se sente pas trop seul en ton absence. » lui répondit Blaise Zabini avec un sourire. « Alors ?! Crache le morceau, il s'est passé quelque chose avec Celle-dont-je-ne-dois-pas-prononcer-le-nom ?! »
Drago ne répondit pas tout de suite, laissant volontairement le suspens monter. Il s'approcha de la bouteille de Whisky-pur-Feu posée sur une table non loin de son canapé et se servit un verre. Blaise ne savait pas s'occuper de ses affaires. Il était aussi la seule personne de son entourage qui était au courant de son … inclination pour Hermione Granger.
« Je me suis toujours demandé pourquoi tu n'avais pas fait un crochet par Bordeaux lors de ton Grand Tour. » reprit Zabini. « Je m'étais même imaginé la scène : Hermione plongée dans un bouquin dans une immense bibliothèque, levant la tête et apercevant son ancien amant et oubliant qu'elle avait une dissertation à rendre le lendemain pour te sauter dessus. »
« Tu es complètement fou, Granger ne serait jamais en train de finir une dissertation la veille pour le lendemain, elle l'aurait fini au moins une semaine à l'avance. »
« N'essaye pas d'esquiver le sujet ! Comment c'était ? Est-ce que tu l'as plaqué contre le mur de la cuisine pour la faire grimper aux rideaux ?! »
« Evidemment, pour que tous les mâles de la tribu des Weasley me lancent un sort. » répliqua Drago d'un ton sarcastique. « Non, j'ai simplement déployé mon côté gentleman. »
« Donc pas d'action ? Bordel Drago, tu ne l'as pas vu depuis presque cinq ans et tu ne tentes rien ? Je ne sais pas si j'aurais pu. »
L'étonnement de son associé face à son inaction était justifié selon Drago. Il avait été difficile de la revoir sans avoir une envie irrépressible de lui enlever ses vêtements. Mais il se devait d'être plus malin que ça. Il ne voulait pas une seule nuit supplémentaire avec Granger, il voulait passer toutes ses nuits avec elle. Il voulait qu'elle oublie tous les autres hommes qu'elle avait connu.
« C'est donc bien que tu ne sois pas à ma place. J'ai attendu plus de quatre ans, je n'ai pas l'intention de risquer l'échec en me précipitant. Mais je ne dirais pas que j'ai été inefficace. »
En Serpentard exemplaire, il avait mis à profit ses tendances calculatrices dans sa quête de la Gryffondor. Il repensait aux frissons qu'il avait senti dans le dos d'Hermione alors qu'ils dansaient et à son regard, incapable de se détourner du sien. Lorsqu'ils avaient achevé leur danse, il avait bien vu qu'elle n'avait aucune envie de le lâcher. Il posa son regard sur la cheminée et se perdit dans ses pensées. Elle avait tellement changé tout en restant fondamentalement la même. Tout comme lui, elle avait laissé l'adolescente derrière elle, laissant place à une jeune femme assurée, brillante, ce qu'elle l'avait toujours été et toujours aussi magnifique – si ce n'est plus. Il avait remarqué des changements dans ses formes, mais le tissu de sa robe empêchait une analyse profonde.
La revoir lui avait aussi rappelé à quel point il regrettait de l'avoir laissé partir, d'avoir été trop lâche pour agir à Poudlard. Lorsqu'il avait quitté l'école de sorcellerie, il avait fui. Il avait abandonné ses responsabilités de fils et d'héritier. Il avait fui l'ombre de son père. Fui ses regrets, sa culpabilité et les sentiments inexplicables qu'il avait développé pour la jeune Gryffondor.
Bien que leur aventure n'eût été que cela, il n'avait pas pu s'empêcher de penser à elle pendant les mois qui avaient suivis. Il se surprenait souvent à l'observer. Il adorait la voir rire lors des repas. Il avait remarqué que lorsqu'elle était extrêmement concentrée, elle arquait son sourcil droit et tripotait une mèche de ses cheveux. Elle avait la manie de trier les livres par ordre alphabétique sur sa table à la bibliothèque. Il avait appris à la connaitre de loin, mais n'avait jamais trouvé le courage d'entamer une conversation. Pendant leur ronde, seul le silence accompagnait leurs pas, dans les murs de ce château qui avaient été le théâtre de leurs années de haine.
Au fond, Drago ne se sentait pas digne d'elle. L'idée de le devenir avait également motivé son départ. Ses voyages lui avaient ouvert les yeux sur son étroitesse d'esprit. Il avait plus appris d'un sorcier togolais sang-mêlé que de sa tante au sang pur mais si dégénéré.
Avec sa baguette et un sac-à-dos, il avait parcouru le monde, perfectionnant ses connaissances magiques et cherchant qui il était vraiment. Il n'était pas sûr d'avoir trouvé, mais il avait trouvé dans ses expériences une certaine maturité. La plupart des gens qu'il avait croisé n'avait pas la moindre idée de qui étaient les Malefoy. Il n'y avait donc aucun traitement privilégié mais également aucun ressentiment. Dans ses interactions avec d'autres cultures, il avait appris l'humilité. Il avait appris à gagner le respect des autres et non pas de l'attendre comme un dût.
L'ancien enfant gâté avait passé des jours sous la pluie pour trouver un ingrédient, et des nuits sans sommeil à dévorer d'antiques traités d'alchimie à la lueur d'une bougie vacillante. Il avait trouvé une forme de paix au cœur des plaines togolaises, recueilli par un village sorcier qui l'avait accueilli comme l'un des leurs. Pendant plusieurs mois, il avait vécu au rythme du village et leur chef l'avait pris sous son aile, sans rien attendre en retour. Ce dernier lui avait appris à sentir la magie dans la nature, à se connecter à cette puissance et non pas à puiser sans se soucier des conséquences. Les séances de méditation l'avaient forcé à se confronter à ses traumatismes. Lors d'une ultime séance, il avait revu et ressentit toutes les tortures qu'il avait subies – et parfois infligées alors que sa maison d'enfance était la résidence du Seigneur des Ténèbres.
Pour la première fois de sa vie, il avait éclaté en sanglots. Toute sa vie, on lui avait répété qu'un Malefoy ne pleure pas, mais au cœur de la forêt togolais, il avait passé ce qu'il avait pensé être des heures à sangloter. Il avait hurlé, il avait pensé que cette douleur allait le tuer. Tout ce qu'il avait refoulé, en grande partie grâce à l'Occlumentie, refaisait surface. Il ne méritait pas d'être vivant de toute façon, alors que tant de personnes ne s'étaient jamais relevé de ce conflit. A ses côtés, son mentor l'aidait dans son voyage grâce à des incantations qu'il ne comprenait pas.
Et pour la première fois depuis la mort du mage noir, la marque des Ténèbres sur son bras – désormais grisâtre mais toujours distinguable, le brûla. A mesure que la douleur s'intensifiait, il se força à ouvrir les yeux et découvrit avec effarement qu'elle était à nouveau écarlate. L'encre semblait être redevenue liquide et les molécules qui la composaient dansaient sur sa peau, lui faisant l'effet d'avoir plongé son bras dans un brasier. Il ne put regarder plus longtemps et poussa un cri d'agonie qui sembla duré des heures, puis rien. Sa respiration s'était calmée, la douleur s'estompait petit à petit. Le soleil s'était couché, il était en sueur et haletant mais il était vivant. Sur son bras, la tête de mort et le serpent avaient été remplacé par un chêne aux branchages denses.
Ce témoin de sa honte et de sa lâcheté qu'il croyait indélébile avait disparu (i). Drago avait eu du mal à y croire, il pensait halluciner, son esprit embué par le trop-plein d'émotions et le souvenir de la douleur. Mais sa marque avait bien disparu, remplacé par ce qu'il voyait comme un symbole d'espoir et de persévérance. Tout comme cet arbre, c'est dans les tempêtes qu'il avait forgé des racines plus fortes. Des racines qui ne reposaient pas sur une prétendue pureté, mais sur sa foi en lui-même. Il avait quitté le Togo à jamais changé. Les adieux avec le village, et surtout avec leur chef, avaient été déchirants pour le jeune Malefoy. Ce dernier avait été une figure paternelle plus impactante en l'espace de quelques mois que son propre père dans toutes ses années d'adolescence. C'est donc dans un nouvel esprit qu'il reprit la route de la Grande-Bretagne.
Mais son retour au pays, il avait été confronté à ses angoisses et ses démons. La communauté sorcière britannique, elle, n'avait pas oubliée le nom des Malefoy. Lorsqu'il entrait dans une échoppe ou dans un bar sorcier, l'ambiance se refroidissait automatiquement. Les gens le fuyaient ou lui jetaient des regards hargneux, certains l'insultaient. Il ne s'était pas rendu compte de l'ampleur de la situation auparavant car il ne vivait pas au cœur de la communauté. D'abord à l'abri derrière les murs de Poudlard, puis à l'étranger, il n'avait jamais pris conscience à quel point son nom de famille était désormais synonyme de traitrise et d'infamie.
Une vague de culpabilité s'était alors immiscé en lui. Il avait laissé sa mère seule face à ce ressentiment. Il avait honte. Honte de ne pas avoir su la protéger de la violence du Seigneur des Ténèbres. Honte de n'avoir pas su tenir tête à son père, alors qu'il détruisait la renommée que des générations de Malefoy avaient cultivée avec soin.
Alors l'héritier de l'ancestrale lignée avait fait profil bas, il avait racheté un laboratoire ainsi que la boutique d'un alchimiste partant à la retraite et avait monté son affaire. Il avait également décidé de s'installer dans le Londres moldu, fait étonnant mais qui lui avait permis de se protéger de la communauté sorcière. Il avait trouvé un complexe hybride proposant des appartements à la fois pour les Moldus et les sorciers en plein cœur de la City. Le gratte-ciel rectiligne attirait des locataires fortunés et friands de discrétion tout en conservant un certain standing.
Lorsqu'il avait repris la boutique, il était resté dans l'ombre de Blaise, qui avait accepté de s'associer avec lui et gérait l'aspect commercial et administratif, pendant que Drago se concentrait sur son art. Au bout de quelques mois, il avait eu la visite de la Gazette qui avait eu vent de l'identité du cerveau de l'opération. Il lui avait d'abord claqué la porte au nez, n'ayant pas oublié les horreurs qu'on avait écrit à son sujet et surtout au sujet de sa mère pendant l'immédiat après-guerre. Puis Blaise l'avait raisonné, lui rappelant qu'il avait une boutique à faire tourner et des innovations à financer. Drago avait donc ravalé sa colère et accepté qu'un journaliste l'interviewe. Il était resté vague sur ses voyages, avait refusé de parler de sa mère et le seul commentaire qu'il avait accepté de faire sur son père était : « La justice a fait son travail ». Il s'était cependant attardé de longues minutes sur les nouveautés de la boutique et les projets sur lesquels il travaillait.
Un petit article était donc paru dans la rubrique Potions de l'édition du samedi et sa clientèle avait commencé à croître, même lorsqu'il était obligé de quitter les sous-sols pour s'occuper du magasin lors des absences de Blaise. Les gens avaient fini par oublier, il était désormais vu comme un jeune alchimiste prometteur et non comme un apprenti Mangemort dont le père avait été condamné par la justice.
Il avait été le premier surpris en voyant débarquer Potter dans sa boutique, vêtu de son uniforme d'Auror. Les premiers échanges avaient été froids, mais ils s'étaient vite rendu compte qu'ils travaillaient très bien ensemble, lorsqu'ils mettaient leur passif houleux de côté. Bien qu'il n'ait pas entamé leur trêve à cause de cela, fréquenter Potter lui permettait d'avoir des nouvelles de Granger, même s'il restait très prudent. Il s'entendait peut-être bien avec Potter et Ginny, mais il n'était pas sûr que le Survivant voie d'un bon œil l'idée qu'il avait des sentiments pour celle qu'il voyait comme sa sœur.
Il sortit enfin de ses pensées et finit de raconter les évènements du week-end à son associé. Ce dernier fut amusé par l'idée de la directrice de Poudlard avec un coup dans le nez. Après son départ, Drago passa sa soirée au calme sur sa terrasse, à observer la vie londonienne, se perdant dans les lumières et le raffut de la ville moldue.
En retournant dans son laboratoire du Chemin de Traverse le lendemain, il réfléchissait à la manière d'aborder sa lionne. Il se doutait que Ginny avait raconté à Hermione qu'il fréquentait régulièrement le jeune couple. Son amitié avec le Survivant était un avantage : elle montrait à Hermione qu'il avait laissé l'immonde personnage qu'il avait été à Poudlard derrière lui, sans quoi Saint Potter n'aurait jamais accepté de se lier d'amitié avec lui. La fraîcheur et l'obscurité familière de son laboratoire l'apaisaient toujours et alors qu'il préparait ses instruments pour la journée, il continua ses réflexions. Pour lui, la précipitation était synonyme de risque inutile. Pour séduire Granger, il fallait l'amener à découvrir sa personnalité. Il se doutait qu'il pouvait la rendre fou avec ses caresses, mais une relation simplement physique n'intéressait absolument pas le jeune Malefoy. Il devrait donc retenir son envie constante de lui arracher ses vêtements et tenter une approche amicale. Il prit donc la décision de lui écrire lorsqu'il rentrerait chez lui après le travail.
Comme à son habitude, Hermione était plongé dans un dossier alors qu'elle traversait les couloirs bondés du Ministère. Elle avait développé cette habitude comme mécanisme de défense face aux regards des autres employés. La présence d'Harry était désormais normale dans ces couloirs, même s'il lui arrivait de percevoir encore des regards indiscrets. Hermione en revanche était la nouvelle attraction, son absence prolongée du monde des sorciers britannique n'avait pas tari l'intérêt parfois mal placé de la communauté, bien au contraire. Alors pour éviter qu'on la harangue toutes les cinq minutes, elle avait sa carapace : un dossier bien épais qui dissuadait quiconque de la déranger. Parfois elle faisait semblant de lire, mais aujourd'hui elle se préparait à une réunion importante.
Alors qu'elle sortait de l'ascenseur pour se diriger vers son bureau, attenant à celui d'Hestia Jones, elle fut tirée de sa lecture par le son d'une voix familière mais qu'elle n'avait pas entendue depuis longtemps. Elle pensait avoir confondue, mais lorsqu'elle entendit cette même voix passer de l'anglais à une autre langue, qu'elle identifia comme de l'allemand, elle n'eut plus aucun doute.
« Mais que fait-il en Angleterre ?! Et surtout, que fait-il dans le bureau de ma supérieure ? » pensa Hermione pendant qu'elle pivotait pour se diriger vers le bureau. La porte entrouverte, Hestia Jones conversait en allemand avec son ancien petit ami, qu'elle n'avait pas revue depuis près de deux ans. Lorsque sa responsable se rendit compte de la présence d'Hermione, elle la salua chaleureusement. C'est à ce moment qu'il se retourna vers elle, plantant son azur sur elle en lui adressant un grand sourire. Lui ne semblait pas du tout surpris par l'arrivée d'Hermione.
Peter Weimar était un grand jeune homme brun au corps fin et élancé. Ses boucles sombres tombaient sur son visage et Hermione se rappelait avoir été incapable de détacher son regard quand elle le voyait passer ses mains dans ses cheveux pour dégager son visage. Elevé par des parents diplomates allemands, il avait beaucoup voyagé pendant son enfance. Ses parents déménageant souvent, il avait fréquenté les écoles de magie de plusieurs pays, tout en acquérant un talent particulier pour les langues étrangères. En entrant à l'Institut, il maîtrisait l'allemand, l'anglais, le français et le japonais. Apprendre de nouvelles langues était un passe-temps pour lui et il s'était lancé dans l'apprentissage de l'espagnol et de l'italien en parallèle de son travail universitaire.
De prime abord, on pouvait le croire froid, mais cette façade s'effritait dès qu'on lui parlait, laissant place à un jeune homme souriant et très amical. Hermione se rappelait les journées passées dans sa petite chambre d'étudiant. Elle s'installait sur son lit, plongé dans un grimoire de théorie du droit, et ne se lassait pas de l'écouter marmonner des mots qu'elle ne comprenait pas. Ces quelques mois partagés avaient été très heureux. Elle avait trouvé un égal. Lorsqu'elle parlait avec lui, elle n'avait pas besoin de simplifier son discours. Elle n'avait pas besoin de tempérer son enthousiasme face à une métamorphose complexe ou une théorie philosophique, comme elle aurait dû le faire pendant ses années à Poudlard. Ils passaient des heures à refaire le monde, parfois jusque tard dans la nuit avant de se détendre dans les bras l'un de l'autre.
Lorsqu'ils s'étaient séparés, Hermione avait alors perdu son partenaire de joutes intellectuelles. Ils avaient continué à correspondre de temps en temps, mais quand Hermione avait débuté sa quatrième année, elle était tellement occupée qu'ils avaient perdu contact. Aux dernières nouvelles, il était en mission dans les Carpates pour mettre en place un nouveau sanctuaire de dragons. Après avoir passé quelques secondes à la détailler, il finit par ouvrir la bouche :
« Bonjour Herm'. Cela fait si longtemps, je suis ravi de te revoir. » Lui dit-il, en anglais cette fois-ci, un sourire rayonnant se dessinant sur son visage.
« Bonjour Peter. Mais qu'est-ce que tu fais là ? » lui demanda-t-elle, sans pouvoir cacher son étonnement.
« Je suis le délégué de la Confédération pour le projet de Ligue Magique Européenne. »
« Je ne savais pas que vous vous connaissiez » intervint Hestia. « Les parents de Peter sont des amis, ma mère est originaire d'Allemagne. » pour répondre au regard interrogateur de sa stagiaire face à sa familiarité avec un représentant de la Confédération.
Bien qu'Hermione assiste également la Directrice dans ses tâches du quotidien, le stage d'Hermione portait principalement sur ce projet ambitieux. Prenant exemple sur l'œuvre des Moldus, les différents gouvernements magiques européens avaient entamé un projet d'alliance économique et politique. L'objectif était la création d'un marché commun, de programmes d'échanges entres les écoles de magies et à terme, un organe de gouvernance à l'échelle du continent pour gérer certains aspects de la vie politique, notamment les rapports avec les gouvernements Moldus et la surveillance des mages noirs.
Cette Ligue Magique Européenne n'en était cependant qu'à ses débuts car comme chez les Moldus, il y avait de nombreuses dissensions entre les différents Etats, notamment entre la France et l'Angleterre. Ces deux pays entretenaient une rivalité mêlée de concurrence acharnée depuis des siècles. Afin de permettre aux négociations d'avancer plus facilement sans de constantes accusations de favoritisme, la Confédération avait envoyé une délégation dans chaque État impliqué dans le projet, afin de faire la modération et d'apporter son expertise dans la rédaction des traités. Son don pour les langues et son expertise juridique avait fait de Peter un choix idéal pour cette mission délicate.
Il allait donc passer les prochains mois au Ministère, à travailler avec les départements de la Justice magique et de la Coopération internationale. Le premier sommet allait avoir lieu à Londres dans deux semaines et les préparatifs battaient leur plein.
Hermione était surpris de l'aisance de Peter dans son rôle, il débriefait la Directrice sur l'opinion dans les autres pays participants au projet à savoir la France, l'Etat fédéral germanique (ii), l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la Confédération magique d'Europe orientale (iii). Elle ne l'avait pas revue depuis qu'il avait quitté Bordeaux, pourtant il avait vite repris ses habitudes. Il regardait Hermione avec son air de pédagogue exposant sa thèse alors qu'il faisait un récapitulatif des opinions concernant le projet dans chaque gouvernement, et elle ne put s'empêcher de sourire avec nostalgie tout en l'écoutant.
Les Allemands étaient les initiateurs du projet et les bonnes relations de la république fédérale avec les Anglais et les Français permettaient de faire le pont entre les deux Etats rivaux. Les Espagnols et les Portugais ayant déjà beaucoup de lien avec les sorciers sud-américains, ne voyaient pas forcément l'intérêt d'une alliance. L'Italie semblait plus impliquée, car elle pourrait atteindre de nouveaux marchés. Les Scandinaves et les Européens de l'Est étaient enthousiastes, ayant déjà une politique et une culture de la mise en commun. Les objectifs du sommet de Londres seraient de fixer la liste définitive des Etats participants, des domaines sur lesquels ces derniers étaient prêts à collaborer et l'agenda des conférences, sommets et visites qui suivraient.
Afin que le projet soit viable, il fallait aussi que la France et la Grande-Bretagne s'entendent, ce qui n'était pas une mince affaire, un accord entre les deux pays étaient en préparation afin de sceller une trêve. L'actuelle Présidente française, Marguerite de Saint-Simon, entrée en fonction au début de la deuxième guerre britannique, avait gardé un apriori sur le gouvernement magique anglais. Elle avait limité les relations entre les deux pays au strict minimum et Kingsley semblait bien décidé à la charmer et la convaincre du bienfondé des réformes qu'il avait mis en place depuis sa prise de poste.
Lors de ces réunions, le travail d'Hermione serait principalement de l'observation et de la prise de notes minutieuse mais elle se sentait au cœur de l'action. Son éducation de née-moldue la rendait également très utile dans la recherche, car elle maîtrisait l'informatique et connaissait l'histoire moldue. Elle allait pouvoir apprendre beaucoup de choses de ces rencontres et étrangement, la présence de Peter la rassurait. Non seulement il faisait office de traducteur, mais il connaissait beaucoup mieux qu'elle les rouages des relations intergouvernementales. Et elle savait d'expérience qu'ils savaient bien travailler ensemble.
Lorsqu'elle reprit le chemin de son bureau, Hermione avait un parchemin long comme le bras de choses à préparer avant la tenue de la réunion avec le Ministre et le Département de la Coopération Internationale. Être au cœur de l'action était exaltant mais promettait d'être épuisant.
(i) Alors, j'ai conscience que ce point peut être un peu controversé mais j'y ai vu une étape important dans le cheminement de Malefoy. Compte tenu de ce qu'on sait sur les sorciers africains, leur magie est différente et semble dans beaucoup de points, plus puissante. Normalement la marque est indélébile, elle ne peut pas être retiré sinon ça aurait été tellement facile après la 1ère guerre sorcière de se cacher et Papa Lulu aurait été le premier à en profiter. Dans mon esprit, le mentor de Drago se sert de sa magie pour permettre à la matière de se recomposer. Donc dans un sens Drago n'efface pas son passé, il change sa manière d'y penser. Il n'est prisonnier de ses émotions refoulées et il peut désormais avancer.
(ii) Comprendre par-là l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse.
(iii) Regroupement des communautés sorcières du Nord et de l'Est de l'Europe (du Danemark à la Bulgarie). Les communautés sorcières de chaque pays était limités en nombre, elles n'ont pas chacun leur propre ministère. Elles mutualisent déjà leurs infrastructures et leurs ressources.
Je sais pas beaucoup d'action dans ce chapitre mais des bases importantes à placer et un personnage à introduire. Lorsque j'ai développé ce personnage, j'avais Benedict Cumberbatch dans la série Sherlock en tête, si cela peut vous aider à visualiser *bave sur son tee-shirt*
Concernant le petit slub-plot européen, c'est en partie parce que je suis grande férue d'histoire et que j'ai eu la chance de travailler un temps au Parlement européen à Strasbourg, ce qui m'a inspiré. En plus, je vois bien Hermione en championne de l'Europe de la paix telle une Simone Veil ou une Louise Weiss.
J'espère que ce chapitre vous plaira, laissez moi votre avis et n'oubliez pas de mettre l'histoire en follow pour être prévenu de la suite de nos aventures !
