La chambre de Gustus Wood dans cette résidence spécialisée n'était pas bien grande. Cela allait à l'encontre de tous ce qu'il avait toujours connu dans sa vie. Un lit médicalisé trônait au milieu de la pièce, sur sa droite une table de nuit et face à lui une commode en bois sur laquelle était posée une télévision. Mis à part un fauteuil, la pièce était vide et d'une tristesse sans nom. Au fil du temps, Lexa avait essayé de la décorer mais les tableaux, les photos ou les tapisseries n'arrivaient pas à égayer l'endroit. Il sentait la mort, la tristesse et le dernier voyage. Il n'était pas étonnant que l'état de santé du chef d'entreprise dégringolait de jour en jour. L'homme ne sortait presque plus de sa chambre à présent. Les six mois qui s'étaient écoulés avait été épuisants pour lui et la fatigue pesait sur son état général.
Lexa lui rendait visite comme tous les dimanches. De plus en plus souvent accompagnée de Clarke, le couple passait la journée à lui faire la lecture ou à discuter comme s'il pouvait participer à leur échange. Clarke et Lexa s'efforçaient de l'inclure même si aujourd'hui, il ne prononçait plus aucun mot. Parfois, il balbutiait des choses incompréhensible et Clarke faisait comme si de rien n'était, cela la rendait mal à l'aise et elle s'efforçait de contrôler ses émotions pour ne pas vexer Lexa. Mais au fond d'elle, elle détestait venir ici, l'ambiance était lourde, la journée si longue qu'elle n'en voyait pas la fin. Voir dépérir un homme n'était pas chose facile, mais la vie ne lui laissait pas le choix.
Lexa était en train de lui donner à manger. Un plat loin d'être appétissant, des aliments mixés qui avaient perdu tout leur charme, et bien que la présentation soit soignée, rien là-dedans ne donnait envie.
Parfois-souvent, Gustus s'étouffait, il avait du mal à déglutir et à chaque fois, Clarke sursautait. Elle détournait les yeux et laissait Lexa gérer le repas.
Une sonnerie que Clarke connaissait trop bien retentit dans la chambre. Elle remarqua le soupire s'échapper de Lexa et la brune regarda l'écran.
- je suis obligée de répondre, désolée. Dit-elle en se levant. J'essaye de faire au plus vite.
Comme à son habitude, Lexa quitta la pièce et Clarke se retrouva seule avec son beau-père. Elle se leva son tour afin d'occuper la place que sa compagne avait laissé vide. D'une main peu assurée, elle saisit la cuillère et l'approcha de la bouche du patient.
Cela faisait quelques mois que Gustus ne mangeait plus tout seul, il avait perdu énormément d'autonomie, comme s'il se laissait aller volontairement, toute sa force n'existait plus maintenant.
- Désolée qu'elle se soit encore éclipsée, vous vous retrouvez encore une fois coincé avec moi. plaisanta-t-elle doucement avant d'essuyer la bouche de Gustus. Vous savez... ce n'est pas évident ces derniers temps. Je ne sais pas vraiment comment gérer tout ça. Ça fait 6 mois que l'article de Pike est sorti et depuis je ne l'a reconnais plus. Elle s'est renfermée comme une huître et passe le plus claire de son temps au bureau. Il faut dire que la société ne vit pas sa meilleure période, des actionnaires ont eu peur, elle a dû fermer des filiales et surtout sa crédibilité en a pris un coup. Elle remonte la pente comme toujours, mais à quel prix? Je veux dire...elle ne dort presque plus, elle est toujours au travail. Il n'y a jamais de coupure. Même notre couple commence à en faire les frais. On ne peut pas passer une soirée sans être dérangées, tout passe toujours après Polis et j'ai beau le comprendre, je commence à être fatiguée de tout cela.
Clarke ne s'attendait pas à une réponse, elle savait bien que Gustus ne comprenait certainement rien de ce qu'elle lui racontait, mais elle avait eu besoin de vider son sac, de dire enfin que cette situation ne lui convenait plus.
Lexa ouvrit la porte doucement et pénétra à nouveau dans la chambre. Elle fixa Clarke un instant et la jeune femme eut peur qu'elle ait entendu son monologue. Lexa ne laissa rien paraître, elle tappa rapidement un message avant de redonner de l'attention à son père en lui parlant de son repas. La blonde baissa les les yeux est chassa une fois de plus sa déception.
La visite se termina sur les coups de 16 heures, Gustus était épuisé et avait dormi une bonne partie de l'après-midi, laissant Lexa travailler sur son ordinateur portable et Clarke tenter de passer temps comme elle le pouvait.
Les couple entra dans la voiture et Clarke eut l'impression d'étouffer, cette journée était trop pesante, elle n'en pouvait plus.
- Tu sais Lexa. Commença Clarke doucement. Je commence à être vraiment inquiète, tu travailles trop et...
- Oui Vito? C'est Alexandria Wood!
Clarke tourna la tête et remarqua que Lexa passait un appel, la brune n'avait même pas remarqué que sa compagne essayait de lui parler. C'en était trop pour Clarke, ces mois lui pesaient, elle n'avait pas signé pour cela. Que Lexa soit prise, trop prise, elle le comprenait, mais qu'elle passe sans cesse après une entreprise, ça, Clarke ne le tolérait pas. Au fond d'elle, elle bouillonnait et bientôt, elle exploserait.
Elles arrivèrent chez Octavia en fin de journée. La brune les avaient invitées ainsi que leurs amis pour découvrir la chambre du futur bébé qui n'allait pas tarder à montrer le bout de son nez. Tout était prêt à l'accueillir dès à présent, et le couple mourrait d'impatience.
Dès l'arrivée des femmes, la future maman remarqua que quelque chose n'allait pas. Il y avait comme une distance entre elles, Lexa avait rejoint Raven à la cuisine tandis que Clarke s'était installée au salon. Pas un regard, pas un échange, pour ce couple fusionnel cela ne présageait rien de bon.
Même pendant la visite de la chambre, les deux femmes n'avaient pas échangé le moindre regard, en même temps, Lexa ne s'était pas vraiment intéressée. Elle avait rapidement jeté un coup d'œil, avait commenté la qualité du travail de Lincoln, puis, elle était redescendue. Tout cela ne l'intéressait visiblement pas.
Clarke quant à elle, était restée de longue minutes à contempler la chambre. Elle regardait la fresque mural qu'elle avait elle-même réalisée. Peinture qui représentait les animaux de la forêt. Octavia l'adorait. Alors que toute la bande était redescendue, il ne restait plus que les deux meilleures amies. Octavia s'approcha de Clarke qui avait les yeux rivés sur le berceau.
- Il y a des problèmes au paradis ? Demanda-t-elle l'air de rien.
- Non... tout va bien.
- Je connais ta tête de menteuse Clarke. Dis-moi ce qui se passe.
- Rien, un peu de fatigue.
Raven et Lexa avaient la même conversation dans la cuisine. Le comportement du couple n'avait échappé à personne, mais Lexa optait pour la même attitude que Clarke, elle restait évasive.
- C'est étrange de ne pas voir Clarke aggripée à ton bras. On avait pris l'habitude se vous voir collées l'une à l'autre.
- On peut aussi être chacune de notre côté de temps en temps, Clarke doit aussi passer du temps avec Octavia sans que je soie là.
- C'est tout? Il n'y a pas de problème entre vous?
Lexa hésita un instant avant de répondre.
- Il n'y a pas de problème.
Aujourd'hui
Clarke sonna à la porte et attendit quelques minutes qu'Octavia vienne lui ouvrir. La jeune femme eut une expression surprise en découvrant sa meilleure amie sur le porche de sa maison. A cette heure ci, Clakre aurait dû être au travail. Elle décida de ne pas relever immédiatement ce point et laissa son amie entrer.
Clarke se dirigea comme à son habitude dans le salon. Elle y retrouva Cillian qui jouait en se tenant debout grâce à la table basse. Le garçon babillait gaiement avec sa voix haut perché qui ne manqua pas de faire rire sa marraine, attendrie par le spectacle.
Octavia apparu quelque secondes plus tard, deux verre de limonade à la main. Elle en tendit un à Clarke et prit place sur le canapé. Voyant que son amie ne parlait pas, elle décida de brisera silence.
- Qu'est-ce qu'il se passe Clarke? Tu sais que tu es toujours la bienvenue ici, mais je sais aussi que tu n'es pas la à cette heure-ci dans le simple but de voir Cillian.
Clarke lui raconta alors son rendez-vous avec Marcus, les conseils que lui avaient donné son superieur, son envie de partir mais ses craintes de briser les progrès qu'auraient pu faire Lexa. Octavia l'écouta longuement sans la couper. Elle laissa son amie se confier, parler de tout ce qu'elle pouvait avoir sur le coeur, et lui dire malgré elle, a quelle point elle desirait rejoindre Lexa à Los Angeles.
Ce n'est qu'une fois convaincue que Clarke avait terminé qu'Octavia prit enfin la parole.
- Tu sais... Commença-t-elle, je ne porte pas Lexa dans mon cœur ces derniers temps. Après tout ce qu'elle t'a fait subire je suis loin d'être sa fan numéro un... mais je sais aussi que vous êtes faites pour être ensemble, tu as été tellement heureuse avant ça, il y a trois mois tu étais sur ton petit nuage et je sais très bien que c'est grâce à elle. Alors si elle est sincère si elle est réellement partie pour aller mieux... et bien je pense que tu devrais aller la rejoindre. Elle n'y arrivera pas sans toi.
Ces encouragements venus de la derniere personne qui pouvait soutenir Lexa étaient surprenants. Clarke aurait plutôt imaginé qu'Octavia lui conseillerait de ne surtout pas partir, d'essayer de tourner la page et d'avancer, de voir si, une fois Lexa revenue, leur couple comptait toujours autant pour elle. Pourtant il n'en était visiblement rien aujourd'hui. Et si Octavia validait cette idée, c'est qu'il s'agissait sans doute de la meilleure chose a faire.
A Los Angeles, Lexa descendit rapidement les escaliers. Elle n'eut pas le temps de poser la main sur la poignée de la porte d'entrée qu'Hanna était déjà sur ses talons, visiblement inquiète de la voit ainsi. Elle s'arrêta pourtant un instant en remarquant la tenue de sport qu'abordait Lexa.
- Où vas-tu?
- Courir, je me suis dit que ça pourrait me faire du bien de prendre un peu l'air.
- C'est une bonne idée, on mange dans une heure, sois rentrée.
Lexa hocha la tête avant de mettre ses écouteurs et de commencer a trottiner. Elle n'avait pas courru depuis des mois et sentit directement ses muscles se tendre, et sa respiration être mise à mal. Pourtant elle continua tout de même jusqu'à n'en plus pouvoir. Elle voyait les paysage défilés devant ses yeux, cet air chaud lui frotter le visage, la musique entrainante portait ses jambes mais son corps ne suivait plus.
Au bout de 20 minutes, elle s'arrêta à bout de souffle au croisement de deux rues. Elle trouva refuge sur un banc et respira, elle n'avait pas courru comme cela depuis si longtemps qu'elle en avait oublié toutes ces sensations. Sa tête tournait et des étoiles scintillantes courraient devant ses yeux. Un instant, elle ferma ses paupières et laissa le tambour dans sa tête prendre toute la place.
Il y a 6 mois.
Clarke sirotait nerveusement une coupe de champagne. Elle salua un couple qui entrait au même moment dans la galerie et regarda autour d'elle. Le lieu était bondé, bien plus que durant son premier vernissage. Ce soir, les connaisseurs s'étaient tous donné rendez-vous. La peintre ne s'y était pas préparée, elle ne s'était pas encore fait un nom dans ce milieu alors pourquoi la soirée rencontrait-elle un si grand succès ?
La réponse résidait certainement sur le fait qu'à présent elle n'était plus simplement Clarke Griffin, elle était aussi la compagne DE... Ce statut lui apportait une visibilité qu'elle n'avait pas anticipé. Les curieux se pressaient pour découvrir si la femme qui partageait la vie de Lexa Wood avait du talent. Clarke les reconnaissait maintenant, des aristocrates d'un certain âge, habillé de telle façon que leur bijoux montre leur richesse. Ce spectacle était pathétique.
Alors qu'elle terminait une conversation avec une jeune femme portant sur la création d'une de ses toiles, Clarke chercha Lexa des yeux . La jeune femme était pourtant à ces côtés il n'y a pas si longtemps, elle l'avait même présenté au nouveau patron d'une chaîne de restaurant qui cherchait de quoi garnir ses murs.
Elle l'aperçu enfin, en retrait de la foule, près des toilette. Elle était au téléphone, une main sur le combiné, l'autre à son oreille libre histoire de tamiser le bruit qui l'entourait. Elle capta le regard de Clarke et leva deux doigts en l'air afin de lui signaler qu'elle en aurait encore pour deux minutes.
La blonde soupira, elle ne supportait plus cela. C'était sa soirée et elle avait espéré que Lexa lui accorde du temps. Mais visiblement il n'en était rien.
- Tu devrais lui dire ce que tu ressens.
Clarke se retourna et accueillit Octavia qui n'avait pas raté une miette de la scène qui s'était jouée devant elle. Elle voyait de plus en plus son amie se faire du mal sans pour autant reagir. Lexa s'en sortait toujours, tout le monde lui trouvait des excuses mais personne ne lui disait la vérité en face. On laissait Clarke dépérir en attendant que les choses se reglent comme par magie. Les gens étaient tellement naïf comme si le temps pouvait arranger les choses.
L'appel de Lexa ne dura pas deux minutes, elle fut absente bien plus longtemps, rattant ainsi les remerciementa de Clarke lors de son discours. Tout le monde s'était retourné pour la chercher à l'évocation de son prénom, malheureusement, elle n'était trouvable nulle part.
Sans se rendre compte de rien, elle avait rejoint la fête, un sourire convenu sur ses lèvres. Elle chercha rapidement Clarke mais ne l'aperçu pas. Afin de patienter, elle se rendit au bar et attrapa une coupe de champagne avant de se retourner face à la salle.
- C'est sa soirée tu sais?
Octavia s'était approchée, un regard strict l'accompagnait mais Lexa n'en fut pas plus impressionnée que cela.
- Evidemment que je le sais. Répondit-elle
- Un minimum de considération aurait été appreciable de ta part.
Lexa fut surprise par cette reflexion, jamais Octavia n'avait utilisé ce ton avec elle. Cela ne lui correspondait pas. Mais elle sentait que la meilleure amie de sa compagne était pous que serieuse.
- J'ai juste pris un appel, Octavia, je ne pense pas que c'est la fin du monde. Essaya-t-elle de justifier.
- Tous les contrats du monde ne devraient pas être aussi important que la femme qui partage ta vie.
La remarque faisait mal mais Lexa encaissa le coup, tel un boxeur, elle était prête à tendre l'autre joue.
- Je suis en train de sortir de moments plutôt compliqués tu sais. Répondit Lexa sur un ton ferme. Je ne peux pas me diviser en 10 pour pouvoir soulager tout le monde.
- Wha, c'est donc ça le vrai visage de Lexa Wood, l'égoïsme à l'état pur! Je suis impressionnée.
- Hey on se calme les deux lionnes.
Raven s'était approchée des deux femmes, elle avait positionné sa main dans le dos de Lexa histoire de la retenir, elle sentait sa belle-soeur prête a bondir. Clarke ne méritait pas une scène le soir de son vernissage. Lexa se recula en balançant sa tête de droite a gauche, elle était stupéfaite par cette altercation.
Sans un mot, elle décida de se retirer, elle n'était pas venue ici pour être prise a parti.
Clarke était un peu plus loin et elle l'aperçu enfin. La blonde discutait joyeusement avec un homme d'une trentaine d'années, plaisant à regarder il la fixait de ses yeux charmeurs, ses dents parfaitement alignées brillaient lorsqu'il sourait. S'il avait tourné dans une pub pour du dentifrice, Lexa n'aurait pas été surprise. Une barbe bien entretenu, un costards à plus de 1000 dollars, du gel et de fines lunettes d'intellectuels, il avait visiblement tout pour plaire et Lexa ne voyait pas sa proximité avec Clarke d'un tres bon œil.
La jeune femme s'avança près de sa compagne. Elle plaça sa main autour de la taille de Clarke et devisagea le jeune homme. Clarke de son côté, sentit comme une décharge électrique et sentit son agacement grimper. Discrètement, elle se décala de Lexa, ne supportant pas cette proximité après avoir été délaissée. Elle entraîna son client plus loin afin de regarder une aute toile, du coin de l'œil, elle observa Lexa qui était restée sur place peinée par ce rejet. Clarke culpabilisait, elle savait qu'elle n'avait pas à faire cela, Lexa ne cherchait pas à la blesser volontairement lorsqu'elle avait prit cet appel, mais c'était la fois de trop.
Il était tard lorsque le couple quitta galerie. Les derniers clients étaient enfin parti et il ne restait actuellement plus grand chose a ranger. La fatigue l'emportait sur le reste, les deux femmes préféraient remettre au lendemain le reste du ménage.
Elles ne s'étaient pas adressé la parole, un silence de mort régnait entre elle, chacune dans son coin elles n'osait pas engager la conversation.
Clarke monta la première dans ma voiture suivie de près par Lexa, Dylan sentit sans besoin d'explication que l'ambiance était électrique, il décida de ne pas poser de question et de se mettte au volant. Il demarra et suivit la route alors que le couple ne se regardait même pas. Il n'était pas courant de les voir ainsi, en temps normal, Lexa prenait toujours la main de Clarke durant les trajets et il n'était pas rare que la blonde pose sa tête sur l'épaule de Lexa pour se reposer. Mais ce soir il n'en était rien.
Dylan arriva au bout d'une rue et s'apprêtait à enclencher son clignotant.
- Tournez à gauche s'il vous plait Dylan. Demanda Clarke en regardant par la fenêtre.
- Mon appartement est sur la droite. Repliqua Lexa avec une mine suspicieuse.
- Le mien sur la gauche.
- Je pensais qu'on...
- Et moi je préfère rentrer chez moi ce soir. Coupa Clarke d'une voix abrupte.
Dylan sentait que tout cela risquait de mal finir. Il remonta la vitre afin de leur laisser plus d'intimité.
- Je ne comprends pas. Continua Lexa. C'était convenu qu'on passe la nuit à Manathan, j'ai une grosse réunion demain matin, ça va me faire traverser tout New York de dormir chez toi.
Clarke soupira, elle refusait toujours de croiser son regard. Elle était fatiguée, déçue et blessée elle ne voulait surtout pas continuer cette conversation.
- Tu n'as qu'à rentrer rien ne t'en empêche. Repondit-elle en serrant les dents.
- Je peux savoir ce qui se passe ?
Lexa n'arrivait pas a comprendre ce qu'elle entendait. Le couple ne passait plus une nuit séparé depuis des mois, alors pourquoi cette envie soudaine de mettre de la distance?
Clarke ne put retenir son rire nerveux. Lexa avait un serieux culot de lui poser cette question. La brune sortit de ses gonds face a cette réaction. Elle serra les poings.
- J'y crois pas, tu me fais la tête par rapport à mon coup de téléphone? Demanda-t-elle sans attendre de réponse. Je suis désolée d'avoir dû m'absenter deux minutes. Pour ta gouverne je viens de signer un gros contrat avec l'Indonésie... j'ai sauvé pas mal de postes grâce à cet appel... mais visiblement jouer ton petit toutou ce soir était plus important pour toi.
- Mais tu t'entends parler lexa?! Je suis compréhensive jusqu'à un certain point et là tu dépasses les bornes. Ça fait six mois que je ne te vois pratiquement pas ou lorsque je te vois tu es téléphone ou sur ton ordinateur. Depuis combien de temps est ce qu'on n'a pas passé ne serait-ce qu'une seule soirée toute les deux sans être dérangée? Est-ce qu'on est sorties? Aller voir un film? Boire un verre? Rien, on ne fait plus rien toi et moi et en parlant de potiche je pense être bien placée pour savoir ce que ça fait puisque les seules fois où tu me sors c'est pour m'exiber devant tes investisseurs, leur montrer ta relation stable, ta fiabilité, je suis ton accessoire de travail au final.
Clarke avait dit cela d'une traite. Tout ce qu'elle avait sur le coeur depuis des mois. Lexa accusa le coup, mais chercha a se défendre.
- Ne sois pas idiote. Répondit-elle dans un soupire. Tu sais bien que ce n'est pas ce que tu représentes, et je te l'ai toujours dit Clarke, mon travail est prenant surtout après la crise qu'on a traversée, si je ne m'étais pas autant investie, j'aurai passé la clé sous la porte.
- Il n'y a pas que ton travail dans la vie, bon sang Lexa! C'était une soirée hyper important pour moi et tu n'étais pas là !
Clarke avait haussé le ton et regardait enfin sa compagne. Cette dernière ne supporta pas cette réflexion et s'énerva à son tour
- Pas là?! J'ai annulé un dîner pour venir ! Et j'ai essayé d'être à tes côtés mais tu as préféré m'éviter pour te pavaner devant une belle gueule, qui souhaitait plus te mettre dans son lit plutôt que de t'acheter une peinture.
- Ne joue pas au rôle de la petite amie jalouse. Ça ne te va pas.
Le silence reignat pour le reste du trajets. Les nerfs étaient prêt a éclater, un seul mot et les choses pouvaient exploser.
La berline se gara enfin devant l'immeuble de Clarke. Dylan n'osa pas sortir pour aller ouvrir la portière, il préféra que Clarke le fasse d'elle-même. La blonde ne se fit pas prier, Elle saisit son sac et sortit du véhicule avant de lancer une dernier regard en direction de Lexa qui prit une dernière fois la parole d'une voix froide et détachée.
- J'aurai aimé que tu ne joues pas à l'égoïste, ça m'aurait vraiment arrangé, je n'ai pas besoin de me prendre la tête avec toi en plus de tout le reste.
Le sang de Clarke ne fit qu'un tour, elle se tourna, la colère était si forte qu'elle devait se retenir pour ne pas frapper sa compagne.
- Et bien tu sais quoi, l'égoïste vas rentrer chez elle seule ce soir.
- Clarke...
Trop tard, la blonde avait refermé la portière et était partie aussi vite qu'elle le pouvait. Lexa la regarda s'en aller sans savoir quoi faire. Elle n'imaginait pas que la soirée se terminerait ainsi.
Clarke monta deux par deux les marches qui la conduisait à son appartement. Son cœur battait encore si fort dans sa poitrine qu'elle eut l'impression qu'il pourrait en sortir. C'était la première fois qu'elle osait parler ainsi à Lexa depuis qu'elles s'étaient mises en couple. Elle était blessée-blessée par son attitude, blessée par ses mots. Qu'on la traite d'égoïste lui retournait le ventre. Elle qui pensait sans cesse au bien être des autres, qui pesait chaque mots lorsqu'elle parlait à Lexa car elle savait que sa compagne pouvait réagir au quart de tour selon ce qu'on lui reprochait. Elle n'était pas égoïste, loin de ça .
Arrivée dans son appartement, elle trouva Harper et Bellamy bouche contre bouche sur le canapé. Le couple fraîchement retrouvé sursauta et Harper quitta sa place sur les genoux de Bellamy afin de se lever. Ils regardèrent Clarke surpris de la voir ici.
- tu n'étais pas sensé passer la nuit chez Lexa? Demanda Harper à bout de souffle.
- c'est mon appartement aussi non? Je ne savais pas qu'il me fallait une invitation pour dormir ici!
Le ton de Clarke était acerbe, en total contradiction avec sa façon d'agir au naturel. Harper leva les yeux et garda sa bouche en O, plus que surprise.
- OK... Dit-elle après une seconde. Je vois que le vernissage c'est mal terminé, ça avait l'air d'aller quand on est parti pourtant.
- oui et bien si vous n'étiez pas rentré si tôt pour vous envoyer en l'air sur mon canapé, vous auriez peut être remarqué que tout n'était pas si génial!
Clarke les accusait malgré elle, ce n'était pas ses plans de s'en prendre à eux. Elle lança sa veste sur l'accoudoir du canapé et se dirigea vers sa chambre.
- Sur ce je vais me coucher.
Ce matin-là, Lexa était d'une humeur massacrante. Ou plutôt, elle était de mauvaise humeur depuis 3 jours. Depuis sa dispute avec Clarke. Bornée, elle n'avait pas cherché à la contacté et s'était murée dans le silence. Mais la colère la rangeait de l'intérieur. Evidemment les premières victimes collatérales de son humeur étaient ses collaborateurs qui subissaient son venins sans sourciller. C'était une ambiance horrible, lourde et cauchemardesque. Lexa cherchait à tout gérer et ne laissait plus rien passer.
Alors qu'elle était dans son bureau, s'énervant de plus en plus a cause d'une agrafeuse qui avait miraculeusement disparue. Elle retournait tous ses tiroirs à sa recherche et jurait bien plus qu'il n'aurait fallu.
C'est dans cet état que Raven l'aperçu. Elle arrivait tout juste à l'étage du bureau de Lexa et la vit au travers de la porte restée ouverte. Nyilah s'approcha doucement, un classeur entre les mains et la mine déconfite.
- Elle est vraiment en pétard aujourd'hui... Courage.
La secrétaire l'avait encouragée doucement. Raven la remercia et prit une inspiration. Elle s'approcha du bureau et laissa sa belle-sœur sœur continuer tout son raffut. De sa voix la plus chantante et avec un sourire crispé, elle annonça :
- Livraison de nems ! Cria-t-elle et continua d'une traite. J'espère que tu as faim car j'ai pris la formule XL!
Lexa ne lui offrit pas même un regard, elle referma bruyamment un tiroirs avec son pied.
- Où est-ce que j'ai mis cette putain d'agrafeuse bordel?!
Raven s'approcha doucement du bureau, elle souleva une feuille et tendit le précieux sésame à la cheffe d'entreprise. Lexa soupira et put enfin agrafer le dossier qu'elle souhaitait classer. Cela faisait une dizaine de minutes qu'elle s'énervait ainsi.
- Tu m'expliques? Demanda Raven
Lexa se leva de sa chaise et commença à faire les cents pas, son cerveau était en ébullition, elle n'arrêtait pas de réfléchir depuis trois jours. La scène de la voiture lui était jouée et rejouée encore. Elle s'avança près du bar et servit deux verres de whisky sous le regard stupéfait de Raven qui jeta un coup d'œil à sa montre. Il était encore un peu tôt pour un alcool si fort. Raven se racla la gorge.
- Je suis bourrée au médocs'... pas sûr que ça soit conseillé.
Lexa haussa les épaule et s'enfila cul-sec les deux verres. Le breuvage lui brûla la gorge cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas bu un alcool fort. Elle se rassit et frotta son front comme pour réfléchir à toute cette histoire qui ne faisait vraiment aucun sens dans son esprit.
- Apparemment. Commença-t-elle. MADAME, trouve que je ne lui porte pas assez d'attention. Il faudrait que je me fasse cloné pour pouvoir être à 20 endroits en même temps.
Elle marqua une pause avant de se lever une nouvelle fois, une chose était sûre, Lexa ne tenait pas en place,
- Non mais tu y crois? Je n'ai pas des horaires de fonctionnaire moi! Je ne peux pas tout quitter à 17heures et rentrer paisiblement pour l'happy hour! On n'a pas tous cette chance!
- Tu es sûre que c'est ce qu'elle t'a demandé?
Lexa tourna la tête et lui lança un regard de feu avant de répondre.
- Tu es de quel côté?
- Hey! Je suis la Suisse moi! Neutre et je ne veux prendre parti pour personne. Mais je connais Clarke depuis passablement de temps pour savoir qu'elle ne te demanderait jamais ça.
Lexa soupira encore, Raven la voyait s'énerver. Sa réponse ne lui convenait visiblement pas et pourtant c'était la vérité. Clarke comprenait que le travail de Lexa était important, elle ne pouvait en revanche pas tolérer d'être reléguée inlassablement au second plan.
La femme d'affaire, réfléchissait à tout cela. Elle était en colère certes, mais plus elle y pensait plus elle se sentait responsable de toute cette histoire. Elle réalisait bien que ce qu'elle avait promis à la blonde n'était pas ce qu'elle lui offrait actuellement. Elle ne prenait pas assez de temps pour son couple, comme si tout était acquis. En presque 1 an de relation, le soufflé était quelque peu retombé. Pas que ses sentiments ne soient plus les mêmes, au contraire, elle aimait Clarke plus que tout au monde. Elle pensait d'ailleurs régulièrement à organiser une surprise, une sortie, une petite attention mais le temps lui manquait. Et à force de repousser tout au lendemain, les mois avaient défilés sans qu'elle s'en rende compte.
- Tu réalises que tu es une idiote ou il te faut encore quelques minutes? Demanda Raven en souriant.
Lexa ne put refreiner le rire qui la quitta malgré elle. Plus calme, elle reprit place en face de sa belle-sœur.
- Je sais que j'ai mes tors. Soupira-t-elle. Mais Clarke n'essaye pas de se mettre à ma place.
- Clarke aimerait juste passer de temps en temps avant tout le reste et ne me dis pas que c'est trop compliqué.
- Ça l'est pourtant Raven... Il y a tellement de choses à faire.
- Tu as justement besoin de te vider la tête! Pressa-t-elle. Enfin Lexa! Tu es tellement bornée que tu ne lui as pas donné de nouvelles depuis 3 jours!
- Elle ne l'a pas fait non plus.
- Tu as quel âge? 5 ans? Bon sang Lexa réveille-toi! D'une simple dispute d'amoureuses, tu vas finir par la perdre.
- J'ai du travail. Dit Lexa visiblement enclin à terminer cette conversation rapidement. Raven souffla et se leva.
- Sors, aères-toi l'esprit, fais quelque choses, ça serait trop bête de tout gâcher.
Les mots de Raven résonnaient dans sa tête, elle les entendaient en boucle tout au long de la journée sans réussir à la chasser. C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée à courir. Courir comme si elle fuyait quelque chose, courir à perdre haleine. A 18heures, lorsque Nyilah avait fait ses adieux pour la soirée, Lexa était également rentrée chez-elle. Elle répétait sans cesse le discours qu'elle comptait donner à Clarke en guise d'excuse. Mais plus elle y réfléchissait, plus ses paroles tournaient au procès. Comme pour se défendre de son attitude, elle en venait à accuser Clarke d'être la coupable. A chaque fois qu'elle disait son texte, le même processus se répétait: Des excuses, sa défense et l'accusation envers la blonde. Elle n'y arriverait pas, c'était sûr.
Il était plus de 21 heures lorsqu'elle enfila ses vêtements de sport. Elle commença à courir sans réel but jusqu'à ce qu'elle arrive devant le pont de Brooklyn. Elle s'arrêta enfin et pensa à Clarke, à sa bêtise, à ce qui comptait réellement.
Essoufflée, elle regarda une passante: si elle tourne à gauche, je rentre chez-moi si...
Elle n'eut pas le temps de continuer sa pensée que la femme prit le chemin de droite. Lexa essuya son front trempé et emprunta la voie piétonne du point de Brooklyn, jamais de sa vie elle n'avait couru aussi vite.
Il lui fallut encore trois quart d'heure pour arriver chez Clarke. Elle n'en pouvait plus, ses jambes allaient la lâcher elle en était sûre. Leur tremblements incontrôlable la faisait vaciller, elle ne savait même pas si son corps tiendrait encore ces quelques minutes qui la séparaient de l'appartement de sa compagne. Sans parler des escaliers qu'elle devait monter, ces derniers allaient l'achever.
Elle arriva enfin devant la porte de l'appartement et toqua frénétiquement tout en essayant de récupérer son souffle. Elle attendit, encore et encore mais personne ne vint lui ouvrir. La brune était épuisée et à bout de souffle. Elle frappa son front contre la porte avant que ses jambe ne la lâchent et qu'elle doive s'asseoir pour se reprendre.
Elle reste ainsi de longues minutes, ou était-ce des heures? Elle ne saurait pas le dire. Mais ce n'est que lorsqu'elle entendit des rires provenir de la cage d'escalier qu'elle reprit enfin ses esprits. Les yeux à peine ouverts, comme tirée d'une sieste, elle dû prendre quelque seconde pour réaliser où elle se trouvait.
Face à face avec Clarke, elle remarqua que le blonde avait perdu instantanément son sourire et se figea sur place.
Bellamy et Harper qui se tenaient la mains, baissèrent les yeux lorsqu'ils frôlèrent la silhouette de Lexa.
- On va vous laisser discuter. Murmura Bellamy en tirant sa douce à l'intérieur.
Lexa et Clarke se toisèrent un instant. La blonde croisa les bras sur sa poitrine et attendit, elle n'allait visiblement pas rendre la tâche facile à Lexa.
- Je ne savais pas que tu étais de sortie ce soir. Murmura la brune
- Et bien maintenant tu le sais.
Tel du venins, les paroles de Clarke étaient froides, tranchantes. Elle était en colère comme jamais. Lexa baissa les yeux, elle n'arrivait pas à regarder sa compagne si impressionnante.
- J'ai fait toute la route pour te parler...
- Tu as trois jours de retard. Coupa Clarke.
Cette phrase eut comme résultat de décrocher un rire nerveux dans la gorge de Lexa. Elle qui essayait maladroitement de faire le premier pas était face à un mur. Elle n'avait pas l'habitude que les gens se comporte de la sorte avec elle. En général, les gens essayait de lui rendre la vie plus facile, ils étaient dociles, compréhensible, mais Clarke était différente, elle était blessée et ça, Lexa ne savait pas comment le gérer.
- Tu sais quoi... c'était une erreur de venir. Dit-elle vexée par cet accueil. Je n'ai pas couru jusqu'ici pour que tu t'en prennes à moi.
Clarke était stupéfaite. Elle applaudit sarcastiquement.
- Classe comme excuse Lexa. Félicitations tu as pris 3 jours pour y réfléchir. Tu aimerais quoi? Une médaille?
- Je sais que j'ai mes tors mais tu ne me rend pas la chose facile.
- C'est ça quand on est égoïste.
Clarke répétait les derniers mots de leur dispute. La phrase qui lui avait fait tellement de mal et qu'elle n'arrivait pas à digérer malgré le temps écoulé. Lexa soupira, tout cela ne rimait à rien.
- Ca sera impossible de parler ce soir. Conclu-t-elle tristement. Et je n'ai pas la force de me disputer avec toi encore une fois. Alors... je t'attends demain devant Grunder café. A 9 heures. Si tu n'es pas là j'en déduirais que tu n'as pas envie de m'écouter.
Lexa repartit sans un mot de plus. Elle laissa Clarke au beau milieu du couloir sans la regarder d'avantage. Elle avait erré une bonne partie de la nuit, marchant dans tout New York sans avoir la moindre envie de rentrer chez-elle.
Une fois dans l'Upper East Side, Lexa avait encore prit son temps pour divaguer, repenser à l'attitude de sa compagne. Il est vrai qu'elle ne l'avait jamais vu ainsi et au final elle et Clarke ne s'était jamais disputée comme cela.
Arrivée devant son immeuble, elle s'arrêta un instant. Elle prit une grande inspiration et ferma les yeux.
- Si Gwen est à la réception, ça veut dire que Clarke viendra demain... Si c'est Fred, c'est peine perdue.
Lexa pénétra alors dans le hall d'entrée et s'approcha de la réception. Une jeune femme rousse se tourna alors et lui sourit visiblement ravie de voir Lexa.
- C'est une magnifique nuit pour une ballade au claire de lune. Lui dit-elle en allant appeler l'ascenseur.
Lexa lui rendit son sourire.
- Je ne vous le fait pas dire Gwen! Bonne soirée.
Elle était rassurée, tout se passerait bien demain, l'univers avait fait son choix.
Aujourd'hui
Depuis ce soir-là, Lexa s'était souvent amusée à prendre des décisions ainsi. Laissant parler le hasard.
La brune y repensait, un poids dans le cœur. Elle aperçut alors une femme blonde marcher dans sa direction. La passante ressemblait tellement à Clarke, sa façon de marcher était la même, son style vestimentaire identique, même la façon qu'elle avait de faire des bulles avec son chewing-gum était exactement la même que Clarke. Kexa prit alors une minutes pour l'observer, peut-être qu'elle rêvait, que cette femme n'était qu'une douce hallucination.
Elle décida de prendre cela comme un signe de l'univers et ferma un instant les yeux: "si elle rentre dans le café, les choses vont s'arranger". Elle y pensait si fort, comme une prière discrète. Lexa regardait la femme faire les derniers mètres qui la séparait du café. Si quelqu'un l'observait elle aussi, elle passerait pour une psychopathe.
Pleine d'espoir, elle fixa encore un instant la femme avant que cette dernière ne continue sans chemin sans même accorder le moindre regard au café.
Lexa soupira, déçue et blessée.
- Ce jeu est idiot après tout.
i mois
Lexa attendait, appuyée contre le capot d'une Tesla noire qu'elle avait louée au petit matin. Elle regardait sa montre sans cesse. 8heures 56 et toujours aucun signe de Clarke. Le froid pénétrait ses vêtements, elle commençait à grelotter et hésita à entrer à l'intérieur du véhicule pour se réchauffer. Hors de question se ravisa-t-elle, elle ne pouvait pas prendre le risque que Clarke ne la repère pas. Il fallait mettre toutes les chances de son côté.
Elle sentit alors une main se poser sur son épaule délicatement. Un sursaut, puis un espoir. Elle se retourna mais son soulagement fut de courte durée. Un soupire s'échappa d'elle en découvrant Raven qui lui tendait un gobelet de café.
- Il y a pas mal d'embouteillage ce matin, laisse lui le temps.
Les paroles étaient encourageantes mais les minutes défilaient et Clarke ne montrait aucun signe de vie. Encore une fois, Lexa regarda sa montre 9heures 07, il était trop tard, les destin s'était moqué d'elle et la ridiculisait une fois de plus. Son coeur se serra, elle brûlait de douleur à l'intérieur. Les épaules baissées, elle fit le tour de la voiture afin de rejoindre le côté conducteur.
- Lexa?
Cette voix! Cette voix, elle pouvait la reconnaitre entre mille. Impossible de la confonde. Lexa leva les yeux et vit enfin Clarke s'approcher d'elle. Bonnet fixé sa tête, grosse écharpe assortie autour du cou et manteau épais sur le dos. La blonde était frigorifiée, son nez rouge montrait lui aussi à quel point elle devait avoir froid. Lexa marcha en sa direction sans pouvoir cacher son sourire salagé.
- Tu es venue. Dit-elle dans un souffle.
- Je suis d'accord pour discuter.
Clarke était plus calme que la veille, presque timide et réservée. Elle parlait avec sa voix douce. Lexa lui tendit alors le café que lui avait remis Raven 13 minutes plus tôt.
- Pour toi. Indiqua-t-elle. On a un peu de route.
- Comment ça un peu de route?
- J'ai pris mon week-end, je t'emmène ailleurs.
Clarke fronça les sourcils, elle ne comprenait as ce qui était en train de se jouer devant ses yeux. Que voulait dire Lexa? Elles s'étaient mise d'accord sur le fait de discuter mais il n'avait jamais été convenu d'un quelconque week-end. Elle fit un pas en arrière, sur la réserve. Lexa le remarqua et s'approcha à nouveau avant de déposer délicatement une main sur son avant-bras.
- Tout ira bien, fais-moi confiance s'il te plait.
Clarke jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur du Grunder, elle aperçut Raven dans la vitrine qui lui montrait son pouce levé en l'air, comme une dose de courage. Il fallait qu'elle laisse parler son cœur et qu'elle donne cette chance à Lexa de pouvoir s'excuser. La brune avait fait ce premier pas, c'était à elle maintenant de faire le second.
Anxieuse mais décidée à se laisser porter, Clarke pénétra dans la voiture et s'installa confortablement avant que la brune ne la joigne. Cette dernière entra des coordonnées dans le GPS et sans un mot, elle démarra la voiture.
Les building défilèrent alors devant leur yeux, elles les quittaient pour deux jours et espéraient secrètement qu'à leur retour tout serait différent.
