Bonjour tout le monde :)
Un peu d'avancée dans ce chapitre, surprise après surprise pour Eren, comme d'habitude le petit ne cesse d'être malmené par la terrible auteure que je suis XD Décidément...
Bonne lecture !
Cela faisait maintenant bientôt quatre jours qu'Eren était enfermé dans sa prison transparente qui, il l'avait appris, n'était pas faite de verre mais d'un plastique renforcé extrêmement résistant. Il n'avait pas d'horloge ni de montre, cependant les lumières artificielles semblaient suivre le cours de la journée, théorie qui avait été prouvée lorsqu'il avait noté six heures du matin sur la montre du médecin et que les ampoules éclairaient à ce moment-là particulièrement timidement la pièce.
Eren sentait déjà une certaine routine s'installer : le docteur arrivait à la même heure matinale suivi de deux gardes, ils sortaient le brun puis longeaient sa prison afin de le mener à la salle de bain. Il ne pouvait jamais passer la tête de l'autre côté du mur de plomb, il ne pouvait pas voir ce qui se trouvait là : une autre cage vide, un prisonnier, ou bien totalement autre chose. La salle de bain était entièrement blanche, des carreaux lisses du sol jusqu'au plafond. Elle n'était pas très large mais longitudinale, longue de plusieurs mètres et constituée de boxs individuels pour se doucher et, le sachant sans avoir besoin de le voir, également constituée de plusieurs entrées comme la porte par laquelle Eren passait chaque matin. Il était cependant seul à chaque fois, jamais un autre prisonnier n'était présent en même temps que lui. Soit il était l'unique détenu de cette unité, soit le temps était précisément chronométré - et c'était d'ailleurs sûrement le cas. Comme beaucoup, et surtout davantage que du fait que son paternel ait fait partie de la Police Spéciale, il avait entendu parler de la prison sophistiquée attribuée aux lunaires. L'architecture de celle-ci avait été poussée à l'extrême, il s'agissait sans nul doute de l'un des niveaux consacrés aux dons à danger potentiel.
" Des douleurs ? demanda le médecin, un homme de la quarantaine à l'air stricte et aux cheveux rasés de très près à la façon militaire.
Il s'exprimait clairement, ses mots tranchaient dans l'air dans un accent italien assez prononcé. Son vocabulaire était excellent et sa grammaire proche de la perfection, si l'on omettait quelques tournures de phrases. Il était assez bavard, ou peut-être était-il dans la norme, en tout cas il semblait parler davantage que ce à quoi on pouvait s'attendre dans un tel endroit. Eren secoua lentement la tête.
- Non.
Le médecin avait changé le pansement de son cou, puis retiré celui du haut de son torse et nettoyait maintenant la blessure avec minutie, les sourcils froncés. Eren était assis sur une chaise près d'une petite commode où se trouvait du nécessaire médical, ni ses poignets ni ses jambes n'étaient attachés, et les deux gardes conversaient un peu plus loin. Pas une seule once de tension ne se faisait sentir dans l'air. Le brun avait cependant été mis au courant, les larges bracelets transparents autour de ses poignets pouvaient transmettre une décharge électrique élevée s'il essayait quoi que ce soit. Cela expliquait pourquoi le personnel semblait aussi détaché. Employer davantage de personnel était particulièrement onéreux, en tout cas apparemment plus que des menottes électriques. Nul doute quant à la personne qui en avait fait la demande. Stohess était l'une des rares villes du continent à user de cette méthode barbare due à son taux élevé de criminalité lunaire – et terre-à-terre. Le médecin recula alors sur sa chaise ivoire à roulettes, se plaçant contre le mur et sortant une petite tablette de sa poche.
- La plaie au cou est en bonne voie de guérison, dit-il tout haut, sans qu'Eren ne sache s'il s'adressait à lui ou bien parlait pour lui-même. Etant donné l'emplacement, un pansement est recommandé pour encore quelques jours. La blessure au niveau du petit pectoral a bonne allure également, uniquement les soins basiques quotidiens sont jugés suffisants à partir de maintenant.
Contre toute attente, Eren s'en était extrêmement bien sorti. La plaie au niveau de son cou laisserait sans doute une cicatrice, cependant la blessure aurait pu être bien plus grave. Quant au haut de son torse, le brun ne l'expliquait pas. Il avait cru sentir la balle lui perforer la peau, pourtant il n'avait là que des écorchures créant une étrange forme d'étoile.
- Votre pouvoir vous a protégé, répondit pour lui le médecin qui l'étudiait maintenant avec minutie sans qu'Eren n'y ait fait attention.
- Protégé ? ne put-il s'empêcher de dire sans comprendre.
L'homme leva ses yeux bleus au ciel en soufflant du nez, mais il changea de sujet au lieu de lui donner une réponse.
- Deux témoignages confirment le changement des couleurs de vos cheveux. Puis bien sûr les caméras sur les uniformes prouvent les faits. Pas comme si on pouvait compter sur celles dans la rue, elles sont bien sûr inutilisables, renifla-t-il avec un petit rire. Comme la majorité de celles de la zone sécurisée. Stupido.
Ses cheveux. Eren n'avait pas de miroir dans sa cellule, cependant il parvenait à distinguer son reflet dans les vitres et la couleur électrique de sa chevelure ne passait pas inaperçue. Son don était activé en permanence. Était-ce une réaction due aux injections lunaires passées qu'il avait reçu, parce qu'il était un bébé bleu ? C'était en tout cas la seule explication plausible qu'il pouvait trouver. La présence de son pouvoir à travers son corps ne s'exprimait en revanche pas de la même manière ; ce n'était plus une forme d'adrénaline qui le maintenait en éveil, mais plus comme une rivière tranquille qui suivait son cours. Vers quelle destination, c'était ça qui effrayait le brun. Mais le lunaire en lui le rassurait : il avait toujours pu compter sur son don jusqu'à maintenant, il ne lui avait jamais failli et il n'y avait pas de raison que ça change. Le pouvoir tiède et paisible parcourant les fibres de son corps approuvait. Quand le jeune infirmier releva les yeux, ce fut pour trouver le médecin qui le dévisageait de nouveau, avec cette fois-ci un intérêt non dissimulé.
- Anomalia. 'Late Bloomer'. Je ne sais pas encore. On va trouver la réponse ensemble Monsieur Jaeger. En attendant, essayez de vous relaxer. Allongez-vous, respirez lentement et faites le vide. Parfois ça peut aider... En tout cas ça n'a jamais tué personne." fit-il avec un drôle de rire.
Late Bloomer, autrement appelé en France par l'Eveil Tardif, était le nom, ou adjectif, donné aux lunaires dont les pouvoirs se manifestaient à un âge plus avancé que la moyenne. Souvenez-vous : plus le don apparaît tôt, plus il est puissant, comme notre cher Eren. Les pouvoirs sont également soumis aux changements émotionnels, ce qui est d'ailleurs intéressant puisque la grande majorité des lunaires s'éveillent aux débuts de l'adolescence. Certains pouvoirs se manifestent naturellement avec le temps,d'autres ont besoin d'un petit coup de pouce tel un choc, la peur, une joie intense etc. Cela dépendait des personnes, il n'y avait jusqu'à aujourd'hui pas d'explication satisfaisante quant à ces variantes. Mais, pour certaines raisons, un lunaire ne recevra parfois pas son pouvoir tant que celui-ci n'aura pas été forcé à s'activer. C'était ce qu'on appelait les Late Bloomer, la catégorie dans laquelle étaient mis les lunaires endormis dès qu'ils passaient l'âge de dix-sept ans. Ils représentaient une faible portion seulement de la population, mais étaient tout de même bien présents. Lorsque leur don apparaissait, les réactions étaient diverses et inattendues, mais bien souvent le pouvoir était maintenu activé pour une période de quelques jours pouvant aller jusqu'à deux ou trois semaines. Voilà pourquoi le médecin pensait qu'Eren pouvait faire partie de cette classe. Si le brun était un Late Bloomer, alors il était possible qu'il ait été mal catégorisé, puisque ceux-ci ne réagissaient pas cent pour cent aux tests scientifiques à un trop jeune âge. Le jeune infirmier remercia intérieurement ses cours de biologie.
Anomalia, avait également dit le docteur. Les anomalies, elles, pouvaient survenir, mais elles n'étaient pas aussi courantes. C'était une mutation des gènes lunaires, où avec le temps le don s'effaçait ou au contraire évoluait, et cela avec des manifestations physiques dans les deux options. Cela montrait à quel point un pouvoir faisait partie intégrante de son possesseur. Eren se souvenait de cette histoire, où une femme qui pouvait jouer avec l'eau était devenue une anomalie et était passée à un nouveau stade d'évolution. Elle avait causé un gigantesque raz-de-marée au Sud des Philippines, puis en quelques mois son corps était devenu de plus en plus transparent, comme l'eau. Elle avait plus tard été portée disparue. Certains témoignages affirmaient qu'elle était partie en mer, qu'elle avait souhaité cesser de vivre. Une autre source insistait sur le fait qu'il n'en était rien, que la femme était toujours en vie, mais qu'elle faisait maintenant partie des eaux des Philippines. Certains pensaient que les dons lunaires avaient une âme, des émotions, ce qui ne faisait pas l'unanimité puisque cela prenait des dimensions bien trop surnaturelles et qui ne reposaient plus sur des preuves scientifiquement prouvables.
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Il faisait nuit maintenant et le noir était presque total, seule la petite lumière rouge clignotait faiblement à l'extérieur comme à son habitude. Eren fixait le plafond de sa cage, il pouvait parfaitement l'imaginer dans le noir pour l'avoir observé pendant plusieurs heures depuis qu'il avait été placé dans ce lieu séparé du monde. Le drap lui arrivait à mi-hauteur du corps. Il n'avait ni chaud, ni froid ; c'était comme si la température avait été programmée de manière à se calquer sur sa propre température corporelle. Le brun était pour le moment en période d'observation, il le savait, il n'avait pas besoin qu'on le lui dise. Pour cette raison sans doute, il n'avait que très peu de moyen de combler son ennui. Pas de sortie, pas de télévision ni même une radio pour écouter de la musique. Il soupira. Il marmonnait parfois pour lui- même, une manière de combler ce silence infini.
" Bien sûr qu'ils n'attendent qu'une chose." murmura-t-il.
Que son pouvoir soit enfin révélé au grand jour, qu'il l'utilise face aux caméras bien fixées à chaque angle de la pièce. Ou bien que son don cesse d'être activé, confirmant ainsi sans aucun doute qu'il avait un statut de Late Bloomer. Ce qui n'était évidemment pas le cas, mais il restait tout de même la possibilité que le pouvoir du jeune infirmier cesse enfin d'être activé. Eren ferma doucement ses paupières. Il se concentra sur sa respiration puis suivit ensuite les directives bien connues des exercices de relaxation : se focaliser sur les sensations dans la plante des pieds, puis remonter le long des chevilles, des mollets, et cheminer ainsi lentement jusqu'à la tête et au-delà. "Faire le vide", avait dit le médecin. Il était bien connu que les lunaires étaient davantage productifs lorsqu'ils étaient détendus et serein, il n'y avait pas besoin de faire partie de ces gens qui pensaient que les dons avaient une âme pour s'en être rendu compte. Le brun nageait dans un entre-deux, son esprit flottait dans ce mince espace séparant le sommeil de l'état d'éveil. Le peu de pensées qui s'échappaient de lui concernaient simplement ce désir de se reposer et d'être en harmonie avec lui-même.
Au bout de quelques minutes, et alors que la brume des rêves menaçait de le happer, des fourmillements vinrent chatouiller le bout de ses doigts. Ce fut léger au début, il n'y prit que très peu garde, et simplement accueillit pleinement la sensation. Les fourmillements se transformèrent en des picotements qui vinrent chatouiller l'intérieur de ses paumes, puis soudainement cela s'étendit sur toute la surface de son corps. Eren battit des paupières avec confusion, et ce fut en ouvrant les yeux qu'il se rendit compte qu'il ne faisait plus tout aussi noir dans la pièce. Ce fut comme lors de sa première injection mais de manière plus intense et avec déjà une certaine impression de familiarité. Des lignes lumineuses étaient visibles sous sa peau, où voguaient des points brillants à faible allure. Au lieu de cette lumière fraîche tirant plus ou moins sur des tons de bleu, la couleur tranchait cette fois-ci très nettement sur un azur profond semblable à la couleur des cheveux d'Eren. Il sentit ces derniers se hérisser sur sa nuque ainsi que les poils de ses avant-bras, tandis que des filaments s'échappaient de sa peau afin de se rejoindre, fusionner puis s'éteindre pour réapparaître bientôt après à un autre endroit. Il ne s'agissait plus d'éclairs claquant furieusement dans l'air comme lorsqu'il activait son don, mais plutôt comme de fines flammes dansant ensemble avec la tranquillité d'un serpent endormi. Le jeune infirmier se trouva ainsi bizarrement apaisé, et le bien que cela lui procura lui monta les larmes aux yeux. Il se tourna sur le côté puis contempla les lumières qui sillonnaient l'intérieur de son avant-bras et le creux de son poignet. Il resta ainsi jusqu'à, sans même s'en apercevoir, ses paupières ne se ferment et le sommeil ne s'empare de lui.
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Il fut réveillé comme pour les jours précédents au petit matin par le médecin et les deux gardes. Quand il ouvrit les yeux, l'esprit serein, il se trouva parfaitement calme et repu. Il se redressa lentement sur sa couchette puis enfila les chaussons ouverts en fin tissu blanc avant d'être guidé vers les douches.
L'eau dégoulinait le long de ses mèches et de son dos, ruisselant sur son visage baissé en direction du carrelage au sol. Les pupilles d'Eren étaient fixées sur ses mains, plus exactement sur ses ongles qui étaient maintenant devenu d'un sombre bleu Klein. Les lumières sous sa peau et les filaments dansants, eux, avaient disparu. Son regard remonta le long de ses mains jusqu'à ses poignets, où il remarqua alors quelque chose d'inhabituel. Il les brandit devant ses yeux avec stupéfaction.
"Putain c'est quoi ça" murmura-t-il.
Sur le côté extérieur, au niveau de son scaphoïde et du niveau supérieur de son radius, sa peau était couverte de minuscules points blancs. Il passa ses doigts dessus et fut surpris de constater cette étrange texture dure au toucher. Il tenta de pincer l'un des brins qui dépassaient à peine entre ses ongles, cependant lorsqu'il tira il ne s'attendit à ce que la douleur soit encore plus terrible que l'un poil qu'on s'arrache du nez. Eren avait vu plusieurs films de fiction et d'horreur, il n'était cependant pas suffisamment superstitieux pour penser qu'il s'agissait là peut-être d'une invasion parasite... En revanche il avait appris à être prudent. Parasite ou pas, il n'était absolument pas question qu'il laisse cette chose se propager sans alerter personne. Très peu de choix à ce niveau-là bien évidemment, il ne pouvait se confier à qui que ce soit d'autre que ce cher médecin pénitencier. Il pria d'avance pour ne pas le regretter ensuite. Il termina sa douche en vitesse puis mit les vêtements propres qui avaient été déposés au-dessus du rideau de douche. Il alla se planter devant le médecin qui était nonchalamment installé sur la chaise blanche à roulettes, gribouillant un dessin illisible sur le calepin posé sur ses jambes croisées. Il releva doucement le menton vers l'infirmier avec un petit sourire.
" C'est là depuis ce matin, fit le jeune homme en brandissant ses avant-bras ouverts.
Le docteur fronça les sourcils, puis bientôt ses yeux s'écarquillèrent et il tira soudainement l'une des mains d'Eren très près de son visage.
- Non de Dieu, laissa-t-il échapper. Est-ce que c'est douloureux ?
- Tant que je n'essaye pas de les arracher, non, fit Eren en soufflant du nez.
Le médecin prit son second poignet, l'observa sous toutes les coutures, puis il se leva et tourna autour d'Eren, l'inspectant dans un silence qui mit celui-ci mal à l'aise.
- Vous êtes différent monsieur Jaeger.
- Différent de quoi, demanda l'infirmier prit de doute.
- Depuis que vous êtes arrivé ici. Vous avez changé.
Il s'éloigna d'Eren, fixant le vide tout en grattant sans ménagement sa barbe fraîchement rasée de près. Il marmonna quelques mots que le jeune ne parvint pas à entendre, jusqu'à ce qu'il fasse subitement volte-face.
- Anomalia, bien sûr. Directement d'un terre-à-terre... Porche Dio ! Est-ce possible ?
- Anomalie ? Comment vous pouvez en être sûr ?
Le médecin se dirigea vers la commode, ouvrit les deux tiroirs du haut d'un même mouvement des bras, puis en sortit bientôt un miroir pas plus grand que la taille de la paume. Il le tendit à l'infirmier qui s'en empara sans comprendre.
- Comme je l'ai dit, monsieur Jaeger, vous avez changé.
Eren comprit lorsqu'il vit son reflet. La première chose qu'il remarqua fut l'omniprésence du bleu. La couleur n'était ni sombre, ni claire, mais un simple entre-deux profond qui tranchait nettement dans le paysage. Cela ne s'arrêtait pas à sa chevelure mais s'étendait également à ses sourcils et ses cils. Ses yeux, quant à eux, n'étaient pas totalement bleus, cependant la prédominance du vert n'était plus aussi évidente. Au lieu de l'habituelle rivière étincelante qui caractérisait son regard, les tons s'étaient assombris en un bleu canard foncé dont la presque totale absence de nuances leur donnait cette aura troublante car peu naturelle. Autre détail inquiétant, ses iris paraissaient prendre davantage de place sur le blanc de son œil : leur forme tirait maintenant plus sur l'ovale que le rond, et même ses pupilles semblaient être dilatées. Pour autant, il n'avait pas l'impression que sa vue s'en trouvait modifiée. Obnubilé par son reflet, Eren passa une main sur son visage et se rendit compte de la texture particulièrement douce de sa peau. Ses poils ne barbe n'avaient pas poussé, c'était même l'inverse, comme s'il avait remonté le temps de plusieurs années et qu'il avait retrouvé cet aspect lisse du visage que pouvait avoir un enfant avant les premiers signes de puberté. Même ses traits de manière générale paraissaient adoucis, lui conférant, sans exagération, une allure plus angélique. L'axe de sa mâchoire ne semblait plus aussi tranchant, ses joues n'étaient plus aussi plates, pas comme s'il avait pris en rondeur mais plus comme s'il avait ce côté bénin et doux qui avait fait surface. Cela expliquait sûrement pourquoi les muscles de son visage étaient endoloris. Ils s'étaient modifiés.
- Anomalia, répéta encore une fois le docteur. Cela donna la nausée à Eren.
- Les premiers changements physiques sont en train de se produire à une vitesse extraordinaire, je ne l'explique pas...
Le jeune infirmier recula de quelques pas jusqu'à ce que son dos ne bute contre le mur derrière lui, où alors il se laissa glisser en une position accroupie, prenant sa tête dans ses mains. Les anomalies étaient choses peu courantes, et la majorité du temps elles impliquaient une perte progressive du don du lunaire. Exceptionnellement, l'effet inverse se produisait et le don prenait en proportion, envahissant le lunaire jusqu'à totalement l'engloutir et que le pouvoir et ses implications ne soient les seuls à subsister. Eren devait-il réellement être surpris au fond ? Il était un fœtus bleu, c'était comme s'il était voué à ce sort. Il se ferait totalement submerger jusqu'à prendre une toute autre forme et l'être humain en lui disparaîtrait. Le médecin se baissa à sa hauteur.
- Nous n'avons pas une seconde à perdre monsieur Jaeger. Venez avec moi dans mon bureau.
- Aidez-moi, dit Eren avec un air désespéré. Vous êtes médecin lunaire non ? Y a bien quelque chose que vous devez pouvoir faire.
Il n'en avait plus rien à faire de paraître faible, son instinct de survie parlait pour lui. L'homme le regarda longuement, le perçant de ses yeux bleu brillant. Eren pensa à ses amis, à son père à l'hôpital, à Levi. Il n'était pas question qu'il ne les revoit plus jamais. Non. Disparaître ? Juste comme ça ? Il avait encore tant à faire, il n'avait jamais vécu une vie normale. Il voulait tellement plus. S'il était une anomalie alors il n'y avait pas de solution à son mal, c'était fini pour lui. Le compte à rebours avait commencé. La pression du temps propulsa une poussée d'adrénaline à travers son organisme et son tempérament de feu prit alors le dessus, donnant naissance à une détermination farouche. Il devait à tout prix ficher le camp d'ici. Le médecin interrompit à ce moment-là son flot de pensées :
- Je peux faire quelque chose pour vous. Cependant j'ai besoin de votre totale coopération.
Eren releva ses yeux assombris sur lui, refusant de laisser ce mince espoir faillir sa nouvelle résolution. Il avait trop longtemps espéré étant plus jeune, il ne faisait plus cette erreur aujourd'hui.
- Si je ne vois pas d'amélioration alors je vous jure, peu importe si je me tue à la tâche, je me casse de cet endroit.
Etrangement, les traits de l'homme s'adoucirent.
- Si vous ne voyez pas d'amélioration, alors je serais celui qui vous tiendrait la porte ouverte. Una promessa."
Je ne sais pas quelle dent j'ai contre Eren, mais elle est grosse lol. Je suis trop méchante avec lui, je sais... Il a la vie dure!
Sinon, j'ai enfin mon billet d'avion pour passer des vacances en France Janvier/Février, trop contente de rentrer un peu à la maison *-* Et louper le mois de chaleur étouffante à Melbourne :)))
Bonne journée/soirée à tout le monde, gros bisous !
