Un meilleur monde – partie 18
OOC : Bonjour à tous. Je vous présente un nouveau chapitre de cette histoire alternative. On approche de la fin. J'espère que vous apprécierez. Bonne lecture !
La cascade...
Ce fut la première pensée qui traversa l'esprit de Shiro. Lorsqu'il vit Nero surgir devant Héméra, les ténèbres crépitant autour de lui, une détermination sans faille brillant dans ses yeux magenta, Shiro comprit douloureusement ce que cela signifiait.
« Je t'ai vu... adulte... tu avais l'air si heureux. C'est ça qui m'y a poussé... »
Son corps tremblait comme une feuille. Ses oreilles sifflèrent, sa vue se troubla...
« Je sais qu'on prendra soin de toi... »
Il revoyait le dernier sourire de Nero aux lèvres. Il sentait encore le contact de sa main dans la sienne tandis qu'il disparaissait dans les ténèbres, de manière définitive !
Non.
Non ! Il ne voulait pas revivre ça. Il avait tout fait pour éviter cette confrontation... Et actuellement, c'était comme un cauchemar qui recommençait !
C'était juste ça... un cauchemar... Le destin. C'était le destin qui intervenait. Héméra releva le menton vers Nero et le fixa, hautaine.
« Et qui crois-tu être pour te dresser sur ma route ? »
Nero garda le silence. Elle ne valait pas la peine qu'il lui réponde. Les bras le long du corps, ses poignets dévoilant les marques de ses ténèbres, il était prêt à l'affrontement.
- Oh, je vois, remarqua Héméra. Alors, tu es son Hôte, hein ? L'Hôte d'Erebus.
La rage brillait dans les yeux du Tsviet sombre en même temps qu'il assemblait ses pouvoirs.
- Tu étais complice, hein ? Tu sais qu'il a traversé le destin et qu'il sera puni par les dieux, mais tu es prêt à le protéger ?
- J'ai surtout un compte à régler avec toi, le Jour, lui répondit enfin Nero, le ton sinistre.
Alors, c'était ça...
- Tiens donc ? rétorqua Héméra. Si j'avais rencontré une monstruosité telle que toi, crois-moi que je m'en souviendrais.
- Pourtant, nous nous sommes déjà rencontrés. Ou nous nous rencontrerons. Cela dépend du point de vue. Toujours est-il qu'il est temps pour toi de te retirer, Héméra.
Le sourire d'Héméra s'effaça de son visage.
- Tu oses t'adresser à moi de cette manière ? Tu as beau être son Hôte, tu n'es rien pour moi.
- Et tu as beau être le Jour, tu ne signifies rien pour moi.
Les joues d'Héméra s'empourprèrent. Fusillant Nero du regard, le Jour se plaça en position défensive.
Le teint livide, la gorge sèche, Shiro se dégagea vivement des bras d'Ophelia.
- Shiro ! cria sa mère.
- N'ose pas intervenir, Shiro ! cria Nero qui lui tournait le dos.
L'enfant de cinq ans s'immobilisa net. Il était prêt à l'épauler, à assister son oncle dans cette confrontation... faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher la fin qui lui était destinée...
Parce qu'il le savait ! Si dans la réalité originale, Nero avait perdu ses pouvoirs, même s'il les possédait pleinement à l'heure actuelle, ce combat n'avait pas d'autre issue que sa défaite... et voilà que cette boucle infernale recommençait.
Pourtant, ce ne furent pas les mots de son oncle qui le surprirent, qui le coupèrent dans son élan.
Non... ce fut ce qui se dessina dans son champ de vision...
Cette brusque chute de température, cette atmosphère qui devint soudainement pesante... Et quand Shiro entendit un son qui lui était devenu tellement familier, il leva lentement la tête en direction de sa source.
Autour de lui, d'eux, partout, dans tous les coins... ces silhouettes encapuchonnées noires, tourbillonnant dans le ciel.
Les Fileurs...
Depuis qu'il avait traversé le destin, Shiro n'en avait jamais vu d'aussi nombreux... il devait y en avoir environ des centaines. Des centaines de Fileurs encerclant Héméra et Nero, formant un mur noir pour les couper du monde...
Ophelia les voyait aussi. La couleur avait disparu de son visage en les apercevant, suivant le regard de son fils.
Et quand Shiro tendit le bras en direction de Nero, dans une vaine tentative de l'atteindre... l'un des Fileurs apparut sur le côté. Agressive et vicieuse, la créature du destin chargea et lui traversa le bras, manquant presque de le lui arracher. Immédiatement, l'enfant aux cheveux blancs le rabaissa, une douleur vive le prenant à l'endroit où la serpillère l'avait visé.
Horrifié, l'enfant garda ses yeux rivés sur son oncle. Ce dernier n'avait pas bougé, disparaissant partiellement derrière le nuage de Fileurs qui les séparait.
- N'interviens pas, Shiro, répéta Nero plus calmement alors que les ténèbres dansaient autour de lui.
- Mais...
- Si tu interviens, si tu essaies de faire quoi que ce soit qui aille à l'encontre du destin, c'est toi qui disparaitras.
« Tu ignores le châtiment qui t'est réservé. »
Les larmes aux yeux, Shiro voulut crier qu'il en était conscient !
Encore une fois, le destin... le destin les séparait tous. Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait le laisser faire ! Qu'il resterait ici sans rien faire, les bras croisés, à le regarder mourir une deuxième fois !
- Je vais la téléporter à la dimension de Deepground... celle où on aurait dû vivre ensemble, tous les trois, déclara Nero. Weiss, toi et moi... je vais nous y téléporter. Je la ferais sauter en même temps que nous deux.
- Non, Papa !
C'était son plan. Depuis le début, il s'agissait de son plan ! Et pour respecter le cours du destin, la dimension de Deepground devait être détruite.
Même si cela signifiait...
Héméra renifla, dédaigneuse.
- Voyons. Et tu crois sincèrement que ton plan fonctionnera ? Tu penses réellement pouvoir me détruire ? Je suis le Jour, rappelle-toi. La Planète ne peut exister sans-
- Je parle à mon neveu. Je ne crois pas t'avoir donnée l'autorisation de m'interrompre, la coupa Nero, tout aussi méprisant.
Les yeux du Jour s'écarquillèrent.
- Non...
La gorge nouée, Shiro se laissa presque tomber contre sa mère. Nero fit apparaître ses revolvers, les braquant sur Héméra. Les Fileurs continuaient de les encercler, leurs mouvements devenant de plus en plus erratiques.
- Prête à danser, Héméra ?
Derrière son masque, Nero souriait.
Furieuse, Héméra invoqua son voile en même temps que les ténèbres les enveloppaient, elle et Nero, prête à les faire sombrer ensemble.
- Papa !
- Shiro...
Avant qu'il ne disparaisse complètement, le Tsviet sombre se tourna lentement vers l'enfant, l'émotion évidente dans ses yeux.
Il prononça seulement quelques mots. Des mots simples, mais qui possédaient cependant tellement de force.
- ... Merci. Merci pour tout. Mais tu ne peux pas sauver quelqu'un qui est irrécupérable, Shiro.
« Tu m'as sauvé, Shiro. »
Une larme tomba au sol. Les épaules montaient et descendirent. Shiro avait cédé aux émotions. Cette expression, ce regard... il l'avait déjà vue. Il y avait déjà fait face...
Cela avait été l'expérience la plus douloureuse qu'il n'ait été en mesure de traverser.
Et alors que Nero laissait les Ténèbres l'absorber, Shiro cria, l'appela, le supplia de revenir !
Mais ce fut trop tard...
Nero et Héméra avaient déjà disparu. Et Shiro s'effondra au sol, frappant ses poings dans la terre tandis que la rage et la douleur animaient son être.
- Shiro...
Au loin, Sonon et Yuffie avaient frayé leur chemin à travers les Fileurs pour les rejoindre, ensemble.
- Denzel et Marlène sont en sécurité! cria Sonon.
Bien... C'était la seule bonne nouvelle à l'heure actuelle.
Shiro secoua la tête, ignorant l'appel de sa mère. La mâchoire serrée, il se redressa.
Cela ne pouvait pas finir comme ça !
- ... Je ne perdrais plus personne. Pas une deuxième fois, déclara-t-il, le ton éteint.
Le ciel noir tournait au-dessus de lui.
Weiss recula abruptement. Presqu'à genoux, il luttait pour rester debout. La respiration rauque, sa vision diminuée de moitié, il releva péniblement le regard vers son adversaire.
« ... C'est donc tout ce que tu sais faire ? » grinça-t-il, un rictus de douleur aux lèvres, provocateur.
Que croyaient-ils ? Il avait vécu bien pire que la perte d'un œil. A Deepground, ce n'était rien du tout. Inhalant, exhalant, Weiss fit immédiatement disparaître le canon encombrant d'Azul. Il agrippa « Paradis » et « Terre », la rage et l'excitation à leur apogée.
Il ne voyait pas Genesis.
Non... Genesis n'était pas là. Il n'était plus là. Tout ce que Weiss voyait, à l'heure actuelle, était Jenova, matérialisée en la forme de Sephiroth, qui tenait Genesis contre lui, un sourire mauvais aux lèvres.
Ils n'étaient reliés que par des fils. Les fils liant un Maître à sa marionnette, de manière similaire à ce qu'Hojo lui avait fait subir autrefois.
Non... pas des fils. Weiss irait même encore plus loin.
Des chaînes. Les chaînes qui empêchaient à n'importe quel être d'accéder à la liberté promise...
Il ne pourrait pas vaincre Jenova. Weiss le savait.
Mais il pouvait au moins rompre ces chaînes.
Le sang marquait son visage, ses cheveux blancs. Weiss prit son élan et chargea à nouveau. La Rapière rencontra « Paradis » alors que « Terre » visait la gorge.
L'échange devint bien plus virulent. Ni Weiss ni Genesis ne retenaient leurs coups. La lumière purificatrice fumait autour de l'Immaculé, le rendant inaccessible aux yeux des humains, des mortels. Lui qui n'avait jamais utilisé qu'un quart de sa puissance durant son existence, y compris à Deepground, Weiss donnait actuellement tout ce qu'il avait dans ce combat si passionnant et jouissif...
Tout ce qu'il devait faire, tout ce qui était nécessaire pour libérer Genesis... pour le rompre de ses chaînes... Weiss invoqua la « Fin Immaculée », qui fut immédiatement contrée par « Black Flurry », faisant disparaitre Genesis dans un nuage de plumes noires. Weiss se releva et immédiatement, fit volte-face dès l'instant où Genesis se téléporta derrière lui. L'Empereur de Deepground para la Rapière avec « Paradis ».
Pourtant, en dépit de toute sa force, de sa rapidité, même si Weiss s'acharnait sur la Rapière, l'Empereur de Deepground réalisa qu'il reculait progressivement face aux assauts de Genesis. Il commençait à être essouflé et Genesis ne laissait rien transparaître...
Il lui adressa seulement ces quelques mots, d'une voix sans émotion.
« ... Tu as encore des gens qui t'attendent dehors, Weiss. Ne me laisse pas te tuer. »
Weiss plissa les yeux à cette remarque.
Tu as encore des gens qui t'attendent dehors...
Exactement les mêmes mots qu'il adressait autrefois aux recrues de Deepground. Ou plutôt, aux défectueux ne possédant aucune puce et que Weiss soumettait à sa propre volonté dans le cadre de sa révolte contre Restrictor.
Il ignorait si Genesis l'avait fait exprès...
Weiss poussa un rugissement de guerre. L'instant d'après, son corps surhumain fit barrage à Jenova et contre-attaqua, un flot de boules d'énergies explosant autour de lui, visant toutes la même cible.
Genesis les reçut avec violence, le projetant quelques mètres plus loin. Comme si elles n'avaient pas eu le moindre effet, il se releva de manière mécanique.
Mais Weiss ne reculait plus. Il prit quelques secondes pour récupérer son souffle, et la lumière baignant la Fin s'élança sur le Début.
Il y était revenu...
Il n'y avait mis les pieds qu'une fois, une seule fois. Pourtant, il reconnaissait l'endroit comme s'il y avait toujours habité. Comme s'il y appartenait...
Ces montagnes, ces arbres, ce lac...
Il reconnut l'endroit où leur maison se situerait. Celle où ils habiteraient, tous les trois...
Oui. Nero estimait que ce n'était probablement pas un hasard. Peut-être que ces souvenirs aussi précis ne dataient pas de cette réalité, mais bel et bien de la précédente...
Il huma l'air pur. Un air non pollué par le Mako. Le véritable air.
Le paysage était magnifique. Et le temps était plaisant.
« Dis-moi... Quel effet cela fait, de te retrouver ici ? De mourir dans un endroit dans lequel tu aurais pu vivre ? »
La voix mielleuse d'Héméra résonna derrière son épaule. Nero ferma les yeux, les poings serrés.
Il n'avait pas le choix.
Il devait détruire ce paradis sur Gaia. C'était le destin qui suivait son cours. Finalement, il se retourna lentement vers le Jour, les ténèbres s'agitant autour de lui.
« Mon père ne te sauvera pas de moi. »
Oui. Nero sentait les émotions d'Erebus résonner en lui. Il entendait sa peine, sa colère, son deuil...
Elle restait sa fille, après tout. Et Erebus lui donnait le feu vert pour la combattre. Pour l'utiliser à son plein potentiel.
Alors, il ôta son masque... et les ténèbres toutes entières le recouvrirent.
Son apparence fut semblable à celle d'un trou noir au milieu des montagnes.
« Tu m'entends, père ? » cracha Héméra, le ton animé de rage alors que le voile l'entourait, telle une toile d'araignée. « Quel effet cela te fait ? D'être le pire père que Gaia n'ait jamais porté ? Choisir un simple Hôte au détriment de TON ENFANT ? »
- Abrège, grinça Nero.
Il n'avait pas le temps pour ses états d'âme. Il marqua un temps avant de tendre la main vers elle, un halo de ténèbres lui dévorant le bras.
- Et finissons-en. Maintenant. Tout de suite.
Cette fois-ci, les Ténèbres l'accompagneraient.
Les Ténèbres seraient à ses côtés.
« N'aie pas peur ».
Ils n'échangèrent pas d'autre mot. La mâchoire serrée, Héméra lui adressa un regard à la fois haineux et résigné, alors qu'au-dessus d'elle, la lumière illumina le ciel. Quant à Nero, il se plaça en position de combat.
Et alors que la foudre s'abattait sur lui, le Tsviet sombre leva le bras au-dessus de sa tête, se protégeant d'un immense bouclier de ténèbres l'entourant, le protégeant.
Tu ne peux pas sauver quelqu'un qui est irrécupérable, Shiro.
Comme un écho à la pensée de Nero qui l'atteignit malgré les dimensions les séparant, Shiro se remit debout, la détermination brûlant dans les yeux azure qu'il tenait de l'Empereur de Deepground.
« La Pierre de Chintamani. »
Sonon, Yuffie et Ophelia le dévisagèrent, crucifiés.
- Shiro... balbutia sa mère.
- On doit la récupérer !
- Mais que comptes-tu faire ? Cette Matéria... bredouilla Yuffie, incrédule.
- ... Est capable d'exaucer n'importe quel vœu ! acheva Shiro, approbateur. Oui !
Les deux Ninjas se dévisagèrent. Ophelia écarquilla les yeux.
- Que veux-tu dire...
- Cloud a peut-être déjà souhaité le dernier vœu ! Il n'en reste peut-être plus ! s'exclama Sonon.
- On doit essayer !
La gorge nouée, Shiro leur adressa un regard suppliant.
- On doit arrêter Héméra ! Il n'y a pas d'autre solution.
- Mais... mais si on attendait... riposta Yuffie.
- Peu importe ce que vous pensez de Nero, je refuse de le perdre ! cria Shiro à s'en perdre la voix. Pas une deuxième fois ! Même s'il possède ses pouvoirs, il ne ressortira pas vivant de ce combat !
Le silence tomba. Sonon et Yuffie se dévisagèrent, hésitants.
Même si ce fut bref, Shiro put croire une certaine appréhension apparaître dans les yeux du Ninja.
- Mais... Shiro ! Le destin, cria Ophelia.
Shiro se retourna vers elle.
- Si tu vas à l'encontre du destin, Shiro... tu... tu seras puni ! lui rappela sa mère, la voix tremblante.
Comment était-elle au courant ?
- Elle dit vrai, ajouta Yuffie, le ton sombre.
- Je le sais, Shiro ! renchérit Ophelia, les larmes aux yeux. Ton père me l'a dit!
Son père...
Weiss... Il était ici aussi...
- Tu ne peux pas... tu risques de...
- Mais on doit arrêter Héméra, leur rappela Sonon en levant le menton, observant la destruction se répandre autour d'eux.
- Shiro...
Ophelia l'avait agrippé par les épaules, le forçant presqu'à la regarder. A sa vue, le cœur de l'enfant se déchira presque.
Ils s'étaient retrouvés bien plus tôt que prévu... c'était déjà beaucoup.
- Je te promets que rien ne m'arrivera, lui assura Shiro.
- Tu te moques de moi? Comment puis-je te croire ?
- J'ai un plan... je te promets que je ne prononcerai aucun vœu allant à l'encontre du cycle de la Planète. A l'encontre du destin...
C'était un mensonge. Tout ce que Shiro déblatérait était des mensonges.
Il n'avait aucun plan. Aucune certitude. Du moins, rien qui ne puisse le sauver de sa punition s'il choisissait de continuer à s'aventurer sur cette pente glissante.
Mais Shiro l'acceptait... il l'avait accepté. Et il avait fait son choix. Même si cela revenait à lui mentir. Pourtant, il eut encore le courage de la rassurer, tout en posant sa main sur celle de sa mère, un sourire confiant sur son visage.
- Shiro, s'il y a le moindre risque pour toi... lui avertit Sonon.
- Il ne m'arrivera rien ! répondit Shiro. Je sais ce que je dois faire ! J'ai une idée. Vous devez seulement me faire confiance !
Il avait peur... il était terrifié...
Mais à l'heure actuelle, il était bien plus terrifié pour son oncle que pour lui-même. Et il souhaitait seulement que ses amis le suivent.
Juste une fois... une dernière fois...
- Shiro...
La voix d'Ophelia se brisa. Shiro l'étreignit fortement, pendant de brefs instants qui signifièrent le monde à ses yeux.
- D'accord ! On ne va pas attendre trois heures. On te fait confiance, déclara Yuffie en brandissant son Shuriken. Quelqu'un a un téléphone ?
- J'ai cassé le mien.
- Tu es pire que Vincent, Sonon !
Les autres... les autres n'étaient pas loin de leur position.
S'ils se dépêchaient de les rejoindre, ils pourraient y arriver à temps.
- J'ai un véhicule, déclara Ophelia en se redressant, tout en gardant Shiro contre elle.
- Non, j'ai mieux ! dit Sonon alors qu'un filet de ténèbres apparaissait dans le creux de sa main.
Oui...
Oui, c'était une bonne idée !
Un rugissement terrifiant les interrompit. Le groupe se retourna.
D'autres monstres avaient surgi derrière eux. Des Vlakorados, des Eligors... immédiatement, Ophelia cria, tenant son cutter comme s'il s'agissait d'une épée, prête à s'en servir pour défendre Shiro. Sonon et Yuffie se placèrent tout de suite devant eux, assurant l'avant-garde.
- D'où ils sortent, ceux-là ? Je croyais qu'on avait arrêté Sephiroth !
- ... Il est peut-être encore là, quelque part, gronda Sonon.
Yuffie adressa un regard significatif à destination de son partenaire. Alors que les monstres franchissaient les derniers mètres les séparant de leurs proies, le groupe se rapprocha les uns des autres.
- Pense à tes leçons, lui adressa Shiro.
- Tu peux le faire, Sonon ! l'encouragea Yuffie alors qu'elle s'agrippait à lui.
- Je...
Sonon déglutit, avant d'acquiescer, l'expression grave.
Se téléporter loin du danger pour rejoindre Cloud, Tifa, Vincent Barret, Cid et Nanaki, récupérer la Pierre de Chintamani... Shiro adressa un regard oblique à sa mère.
La dernière fois, un portail aurait pu la sauver... Il serra fortement sa main dans la sienne, alors que chacun s'accrocha à un bras de Sonon.
Le Ninja ferma les yeux, se concentrant de toutes ses forces alors qu'il laissait les Ténèbres s'assombrir progressivement autour d'eux, formant comme une barrière empêchant les monstres de les atteindre.
- N'aie pas peur, chuchota une dernière fois Shiro à Ophelia, la voyant pâlir alors que les ténèbres de Sonon les enveloppaient.
Et avant même qu'un Eligor ne traverse les ténèbres, leur sautant dessus pour les dévorer, le groupe avait déjà disparu dans un nuage noir.
Frappé de plein fouet par l'éclair d'Héméra, une attaque si puissante qu'elle consuma entièrement sa copie de ténèbres, Nero profita de cette diversion pour se téléporter derrière le le Jour.
Tendant ses bras devant lui, les tentacules de ténèbres émergèrent de sa silhouette. Nero les croisa sur sa poitrine, et les tentacules s'élancèrent sur Héméra pour la transpercer, telles des épées noires et tranchantes. Tout de suite, le Jour les esquiva en disparaissant de sous ses yeux.
Une lueur aveuglante apparut dans la paume de sa main et elle jeta son énergie sur son adversaire. Avec facilités, Nero se téléporta de part en part dans le ciel, évitant les assauts de lumière, avant de faire apparaître un bouclier pour neutraliser l'éclair éblouissant d'Héméra.
Ses Ténèbres n'avaient jamais été aussi déchaînées que maintenant...
Sifflant de colère, Héméra se retrouva l'instant d'après devant Nero, choisissant de l'attaquer au corps-à-corps. Le voile entoura son poignet et elle visa la gorge du Tsviet sombre afin de le décapiter d'un coup sec.
Cela fonctionna. La tête de Nero vola avant de retomber quelques mètres plus loin, séparée de son corps. Le cadavre se dissolvait dans un nuage sombre l'instant d'après.
« Tu ne me fais pas rire du tout ! » cracha Héméra en se retournant net vers le véritable Nero qui émergea, un sourire tordu derrière son masque.
Nero se contenta de faire craquer ses phalanges.
« Oh si ! C'est à mourir de rire. »
Les tentacules firent irruption sous ses pieds, repoussant violemment Héméra qui s'effaça. Enragée, un halo de lumière du Jour encercla sa tête, avant de s'agrandir à vitesse foudroyante.
Nero s'attendit à une nouvelle contre-offensive. De son côté, il risqua le tout pour le tout et invoqua son tsunami de ténèbres qui balaya tout sur son passage.
Dès l'instant où les deux puissances entrèrent en collision, une onde de choc fit trembler la terre et les montagnes de Deepground. Du coin de l'oeil, il remarqua plusieurs d'entre elles s'effondrer comme un château de cartes.
Nero perdit l'équilibre durant quelques secondes. Il se redressa net, son sourire ayant quitté son visage depuis longtemps.
« Tu sombreras toute seule, Héméra. Seule et oubliée de tous. » lui promit Nero avant de charger encore, enchaînant coups de pied et tirs de boule d'énergie noire qu'il usa à répétition.
Pas question qu'elle lui retire sa dignité, en plus !
Nero fit apparaître ses revolvers au-dessus de sa tête et tira à nouveau sur Héméra avec ses seules armes humaines, les ténèbres formant un chemin parsemé de piques noires qui les séparèrent.
Héméra releva lentement la tête vers lui, méprisante.
- Tu es pathétique, grinça Nero alors que le silence tombait entre eux. Tu as beau être une déesse tu n'en as pas l'étoffe. Tout ça parce que papa ne t'a accordée aucune attention. Tout ça parce que tu n'étais pas sa favorite. C'est triste!
Le visage d'Héméra se déforma sous la rage. A nouveau, elle explosa et envoya son voile dans sa direction. Nero eut seulement le temps de le faire dévier avec ses pouvoirs, sans pour autant l'arrêter. Le voile lui traversa le masque à l'emplacement où sa bouche était située, le coupant en deux et le faisant soigner en même temps.
- Espèce de sale enfoiré !
Héméra invoqua une nouvelle boule d'énergie. Nero l'observa faire, avant de ricaner.
- Jolie lumière du Jour.
Les yeux de la déesse s'écarquillèrent.
- ... Mais aussi brillante soit-elle, elle ne brillera jamais autant que ma seule lumière.
Immédiatement, Héméra tomba dans le piège et tout de suite, elle s'acharna sur le bouclier de Nero avec ses seules offensives magiques, le Jour brillant de mille feux au milieu de la dimension qu'elle devait détruire.
Cette réunion entre un éclair de lumière dans la mer de ténèbres était une image poétique, une peinture qui avait toujours été significative aux yeux du Tsviet sombre.
Même si elle était une déesse, elle réagissait facilement à la provocation. Aussi facilement que ne le ferait un simple humain.
Nero ne voulait pas paraître arrogant, mais se laisser aller à ses émotions conduisait très souvent à la perte du combat.
Aussitôt qu'elle fondit sur lui, hors d'elle, Nero fit appel à ses vortex pour absorber ses invocations.
Il avait peut-être une chance...
Non. C'était impossible.
Mais Nero voulait y croire.
« Paradis » coupa l'air en arc de cercle. Immédiatement, sa rencontre avec la Rapière provoqua une pluie d'étincelles, les deux combattants reculant et avançant à la fois.
Le souffle commençait à lui manquer... Weiss se sentait nauséeux et étourdi, quand bien même il ne laissa rien paraître face à son ennemi. L'Empereur de Deepground n'avait jamais été connu pour montrer quelconque faiblesse devant ses adversaires.
C'était tout ce qu'il devait faire... rejouer les arènes de Deepground. Rejouer son combat contre Restrictor...
Mais contrairement à Restrictor, Genesis n'était pas un adversaire que Weiss souhaitait voir souffrir. La mâchoire serrée, Weiss fit un pas en direction du Début, pressant sur la Rapière qui protégeait le cou.
Quelques centimètres...
Juste quelques centimètres de plus... et Weiss en aurait fini.
L'éclat vert des yeux de Genesis se refléta dans son regard.
Weiss ne se laissa pas émouvoir et continua... persévéra...
Ce qui s'ensuivit se déroula si vite... trop vite pour que Weiss comprenne que Jenova n'avait plus d'un tour dans son sac. Pour comprendre qu'elle ne se laisserait jamais abattre aussi facilement.
Avant même qu'il ne puisse déchirer la chair de Genesis, une lumière aveugla Weiss. L'instant d'après, l''Empereur de Deepground poussa un cri déchirant de douleur, sentant les flammes lui brûler le corps tout entier.
Non... Non !
Il fut forcé de reculer, de se détacher de Genesis... mais ce fut trop tard. La marionnette de Jenova frappa le vide d'un coup tranchant...
L'instant d'après, « Paradis » se brisa en un millier de morceaux. Comme si elle avait été aussi fragile que du verre.
Weiss ne put que la fixer avec choc et colère.
Argento lui avait offert des épées qui devaient résister à tout... Absolument à tout...
Jenova... tu es la seule monstruosité qui existe sur Gaia.
Weiss gronda, mais Genesis s'était déjà téléporté devant lui. Il l'avait violemment agrippé par le cou et l'avait positionné à l'horizontale.
Weiss crut qu'il le plaquerait au sol mais ce ne fut pas le cas.
Le bruit de la chair qui se déchirait. La pointe de la stalagmite le poignarda net au dos, ressortant à travers son torse.
Le sang jaillit de la bouche de la Fin tandis qu'il releva douloureusement le regard vers le Début. Genesis n'afficha aucune émotion face à ce qu'il venait de commettre. Il se contenta de secouer la tête, avant de rejoindre les bras de Sephiroth qui démontrait un plaisir évident devant la souffrance des deux frères ennemis.
Bien sûr. Si Jenova avait fait tomber Sephiroth, Genesis ne serait rien pour elle.
Et si Weiss avait possédé les cellules parfaites de Sephiroth lorsqu'il avait récupéré Genesis à Banora, nul doute qu'il serait devenu la marionnette de Jenova à son tour. Même si Hojo s'en était déjà chargé lui-même.
Le goût ardent du sang dans la bouche, Weiss demeura immobile, empalé sur la stalagmite, les bras étendus, la tête rejetée en arrière. Ses yeux vides fixèrent le plafond.
Et il le sentait... il sentait le souffle de la mort sur sa peau.
Il n'y aura plus Omega.
Les craintes d'Angeal étaient fondées. Le destin était désormais détruit. Genesis corrompu, l'Hôte d'Omega mort, l'existence de Shiro effacée...
Il n'y aurait plus rien.
« Tu as encore des gens qui t'attendent dehors. »
Oui...
« Tu voudrais un petit frère, alors ? »
« Cela signifie que ce sera bien un petit frère ? »
Sa mère... Agrippina... Weiss se souvenait de leur dernier échange ensemble. Même encore maintenant, il pouvait presque sentir la main chaude de sa mère effleurer sa joue froide.
C'était impossible... Elle était morte il y a des années. Pourtant, Weiss entendait ses mots qu'elle lui chuchotait à l'oreille.
En dépit de la douleur, en dépit de la faiblesse de ses membres, en dépit de sa terrible blessure, Weiss cligna des yeux, reprenant conscience.
Genesis s'éloignait déjà, au bras de Jenova.
S'il n'avait pas aussi mal, nul doute que Weiss rirait. L'Empereur de Deepground inhala, exhala.
Finalement, il se fit violence et, rassemblant toutes ses forces restantes, Weiss se redressa péniblement.
Lorsqu'il se libéra du poignard de la stalagmite, une effusion lui éclaboussa sa veste, sa poitrine et ses bottes. Weiss grimaça de douleur, se concentrant sur les mots de sa mère pour ne pas sombrer dans l'inconscience et laisser Jenova gagner.
Il ne sut par quel miracle il parvenait encore à tenir debout... Il releva la tête vers Genesis, une main pressée sur sa blessure.
« Je ne me laisserai pas... tuer d'une manière aussi stupide ! » cracha Weiss.
Il jurait entendre le rire de Sephiroth.
Sans un mot de plus, Weiss dégaina « Terre » de son fourreau. Il ne lui restait plus que cette épée et il espérait que ce serait suffisant.
Tant pis s'il s'agissait de la dernière chose qu'il faisait... La lumière purificatrice l'illumina à nouveau, et Weiss chargea sur Genesis.
Tout de suite, l'ex-Gardien bloqua avec la Rapière et à nouveau, les coups furent échangés. Weiss était handicapé à cause de sa main qu'il gardait sur sa profonde blessure, mais c'était suffisant. Il savait se battre avec une seule épée.
Aussi rapides que des balles de revolver, le Début et la Fin dansèrent à nouveau. Weiss tira à répétition, lança ses boules d'énergie. Genesis usa de son feu pour le contrer, mais Weiss répliqua avec sa puissance qu'il utilisa pour l'électrocuter.
« Ils seront pourchassés, exterminés, tailladés, étranglés, massacrés, battus, poignardés, pulvérisés, asphyxiés, empalés, fusillés et exécutés sans pitié. »
A nouveau, Genesis réitéra l'attaque pour pulvériser « Terre », de la même manière qu'il avait fait exploser « Paradis ».
« Oh non, je ne crois pas ! » railla Weiss alors qu'il esquiva en sautant au-dessus de lui, avant de bloquer à nouveau.
Usant de toute sa force, Weiss repoussa Genesis avec hargne, parvenant à le faire reculer tant bien que mal. « Black Flurry » le frappa en pleine figure, mais Weiss se concentrait toujours sur les mots de sa mère.
Nero...
Weiss provoqua un tremblement de terre autour de lui. « Terre » en main, sa main quitta sa blessure. Il serra son poing aussi fort qu'il le pouvait, et la lumière illumina la grotte de mille feux, brillant avec une telle intensité que Weiss n'en aurait été capable.
Le regard de la Fin rencontra celui du Début... pour la dernière fois.
Puis, les yeux de Weiss dérivèrent sur le côté... pour se porter sur son aile gauche. Un sourire macabre aux lèvres, l'Empereur de Deepground chargea, passant au travers de la Rapière qui lui faisait barrage.
« Même si je t'ai déçu, même si je vous ai déçus toi et les Tsviets... je te considère comme la seule famille que j'ai à présent. Sincèrement. »
« Même si tu me détestes. »
Oui, il ne l'avait pas oublié...
Weiss se retrouva soudainement proche de Genesis, leurs torses se frôlant presque, leurs visages à seulement quelques centimètres l'un de l'autre.
« Terre » se dirigea vers l'aile noire de Genesis.
Immédiatement, Genesis utilisa la Rapière pour contrer le coup.
C'était exactement ce à quoi Weiss s'attendait. Sans aucune hésitation, l'Empereur de Deepground agrippa le poignet de Genesis qui tenait l'épée.
Et « Terre » changea sa trajectoire.
Au lieu d'attaquer l'aile noire, comme Genesis le croyait, Weiss passa son bras par-dessus l'épaule du seul Gardien de la Planète.
Dans une dernière étreinte, Weiss l'attira contre lui, enfouissant son visage contre sa poitrine.
Genesis le laissa venir.
Le Début et la Fin... éternellement liés...
Dès l'instant où « Terre » s'enfonça dans le cœur du Gardien, tout s'arrêta.
C'était comme si le monde entier avait cessé de tourner. Comme si tout avait cessé d'exister.
Weiss et Genesis demeurèrent dans les bras l'un de l'autre, en même temps que « Terre » ressortit à travers le dos du Début.
Weiss fixa le sol. Proche de lui, la respiration de Genesis devint plus rauque, plus rapide...
Autour d'eux, le ciel, la grotte... tout cela avait disparu.
Et quand Weiss observa plus attentivement, il remarqua des lumières tomber, les entourer.
On aurait dit... des lanternes. La lumière de lanternes.
Les âmes des morts qui rejoignent la Planète.
C'était ce qu'Aika disait.
Weiss avait réussi.
Il avait rompu les chaînes liant Genesis à Jenova. Tel un écho, il crut entendre un hurlement de rage mêlé au deuil.
Sephiroth... Sephiroth venait de disparaître.
Genesis était libre.
Serrant son grand frère contre lui, Weiss sentit des gouttes tomber sur eux.
De la pluie...
L'énergie du Jour traversa le ciel. Telle une comète blanche, l'attaque d'Héméra s'écrasa sur la plus haute montagne dans un grondement assourdissant.
De façon similaire aux autres montagnes qu'elle avait détruites, celle-ci s'effondra en à peine quelques minutes. Projeté dans les airs, Nero ne vit pas le coup de pied d'Héméra s'enfoncer dans son estomac, lui coupant la respiration.
Immédiatement, le Tsviet sombre disparut dans un halo de ténèbres et Héméra profita de cette opportunité. Elle étendit les bras et provoqua un séisme qui résonna à travers la dimension, une fissure se formant dans le sol, avant de l'ouvrir en deux. Les uns après les autres, les arbres de la forêt tombèrent net.
Seul le lac tenait encore. Sous ses yeux, Nero assistait à la destruction de la dimension. Lorsqu'il réapparut, il fit apparaître des tornades de ténèbres qu'il lança sur Héméra. Cette dernière se téléporta avant que ses attaques ne puissent la toucher, et le voile s'enroula autour du cou de Nero pour l'étrangler, à la manière d'une corde qu'on utiliserait pour pendre un condamné.
Le visage furieux d'Héméra apparut dans son champ de vision, alors que Nero luttait désespérément pour reprendre sa respiration.
« Tu crois encore pouvoir avoir raison de moi ? Toi ? Tu n'es même pas un humain chéri de Gaia ! Tu n'es qu'une abomination ! »
Las, Nero fit appel à ses propres ténèbres pour sectionner net le voile d'Héméra, lui permettant de reprendre son souffle.
Malheureusement, le voile se reforma net et Héméra l'invoqua encore, le visant au milieu du front. Pour se protéger, Nero refit appel à son bouclier, mais il avait déjà usé trop de puissance pour qu'il soit efficace qu'auparavant. Alors qu'Héméra s'acharnait dessus, les secousses que ses attaques engendrèrent secouèrent Nero qui peina à maintenir son bouclier, ce dernier s'effritant au fur et à mesure que les attaques d'Héméra s'intensifiaient.
Erebus, non...
Ne me lâche pas.
« Je vais t'anéantir ! Une fois que je me serais débarrassée de toi, je tuerai tout ce que tu aimes ! Je les anéantirais ! Tous ! Vous tous ! » hurla Héméra.
Non... ses pouvoirs... il avait ses pouvoirs, cette fois.
Ce qui devait arriver se produisit.
Le bouclier de ténèbres céda enfin et Nero se retrouva plaqué au sol, Héméra au-dessus de lui. Les ténèbres s'écoulant de son corps, Nero put sentir la détresse d'Erebus se joindre à la sienne.
Il avait donné tout ce qu'il pouvait...
La mâchoire serrée, Héméra leva le bras et Nero ferma les yeux.
Quand la main du Jour le poignarda à la poitrine, à l'endroit même où Weiss possédé par Hojo l'avait poignardé, le Tsviet sombre n'émit qu'un léger sursaut.
Au-delà de la douleur, il laissa la résignation l'envahir.
A croire que son destin était celui de mourir poignardé...
Alors que le souffle de vie quittait peu à peu son corps, Nero pensa seulement à Weiss. A Shiro...
Dire qu'ils avaient eu une chance... une deuxième chance de vivre tous ensemble...
Quel gâchis, pensa-t-il amèrement alors que la main d'Héméra l'atteignait au cœur.
S'il vous plait...
« J'ignore si cela fonctionnera... trop de vœux ont été utilisés », murmura Cloud.
Les deux moitiés du groupe étaient enfin réunies. Et à l'instant même où Shiro récupéra la Pierre de Chintamani, il ordonna à Sonon de lui ouvrir un passage de ténèbres vers la destination dans laquelle Nero se trouvait.
Pitié, mes dieux...
« Peu importe... je n'ai plus rien d'autre à tenter ! » s'exclama Shiro une fois que le portail fut ouvert.
- Shiro...
La faible voix d'Ophelia le fit tressaillir. Pourtant, l'enfant faisait de son mieux pour ne pas l'affronter. S'il le faisait, nul doute qu'il céderait à la panique. Le regard de Shiro se porta sur Vincent, blessé par la Masamune, que Cloud et Cid peinaient à soutenir à deux.
Il s'en voulait... il s'en voulait de l'abandonner comme ça, au moment même où il en avait le plus besoin, alors que Vincent avait tant fait pour lui. Autant dans cette réalité que dans l'originale...
Pourtant, Shiro le sonda du regard, le supplia intérieurement. Une dernière fois, il lui demanda conseil.
Une dernière fois, il chercha son approbation.
- Fais ce que tu as à faire... lui adressa simplement Vincent d'une voix rauque.
Malgré tout, il souriait discrètement. Un sourire qui n'était pas convaincant, mais il était si rare de le voir sourire. Surtout dans de telles circonstances.
Bien sûr... il avait deviné ce que cela signifierait, à l'instant même où Shiro avait demandé à recevoir la Pierre de Chintamani pour l'utiliser.
- Merci, le gratifia Shiro avant de s'enfoncer à l'intérieur du portail de ténèbres, sans même se retourner.
Sans même dire un dernier au revoir...
- Shiro ! le supplia Ophelia d'une voix déchirante, ses appels déchirants résonnant derrière lui.
« Je suis tellement fier de toi, mon fils. »
A nouveau, Shiro se fit violence. Il aimerait tellement revenir auprès d'elle, l'étreindre une dernière fois...
Mais il devait être auprès de Nero...
- On se retrouve de l'autre côté ! lui répondit Shiro tandis que le groupe s'éloignait au fur et à mesure de ses pas, les ténèbres les séparant de manière définitive.
Dès que Shiro eut disparu, Cloud fut le premier à sentir la pluie tomber du ciel.
Il leva le regard, les mots d'Aerith résonnant en écho.
« Le ciel est bien cruel »
Telle une petite lumière blanche au milieu d'un océan noir, Shiro se mit à courir comme il n'avait jamais couru à travers le portail, se précipitant droit vers la sortie.
Il devait rejoindre Nero...
Intérieurement, il suppliait les dieux encore et encore pour que ça marche.
Et lorsqu'il remarqua la faible lueur émanant de la sortie, Shiro redoubla d'effort, la Matéria à la main.
Et dès l'instant où il passa le pied pour pénétrer à l'extérieur, les Fileurs l'assaillirent.
Quoique surpris, Shiro ne s'arrêta pas. Toutefois, les serpillères l'entourèrent de tous les côtés. Se déplaçant de manière menaçante, ils étaient au moins une dizaine cette fois, qui l'attaquèrent tous de manière simultanée.
Le sang coula du nez de l'enfant, bien plus intensément qu'auparavant, au point qu'il tâcha ses bottes. Comme si cela ne suffisait pas, de manière réitérée et répétée, Shiro se fit frapper au visage, au ventre. Le nuage de Fileurs l'empêcha d'avancer, l'empêchèrent de voir ce qui se produisait derrière eux.
Pitié, mes dieux... laissez-moi... juste une fois...
Shiro força néanmoins le passage. Un pas après l'autre, il endura les coups. La nausée, la chaleur montèrent en lui.
Il persista. L'un des Fileurs le frappa aux mains, comme pour lui faire lâcher la Pierre de Chintamani, qui était actuellement sa dernière chance.
Shiro dérapa, manquant de tomber. Un autre pas... puis un autre.
Finalement, à bout de force, il resserra sa prise autour de la Matéria.
« Tu ignores le châtiment qui t'est réservé. »
« Tu seras puni. »
Rassemblant toute son énergie, Shiro ouvrit la bouche pour prononcer le dernier vœu.
Et l'un des Fileurs lui recouvrit la bouche, l'empêchant de parler.
Alors qu'elle agrippait presque le cœur corrompu de Nero qui ralentissait dangereusement, Héméra ne put s'empêcher de penser que son père avait bien choisi son Hôte. Il avait tout d'un Maître des ténèbres, après tout.
Au-delà de l'apparence, il avait embrassé les Ténèbres. Il avait fait un avec elles.
Et plus que tout, il résistait. Il était suffisamment déterminé pour survivre, malgré les épreuves.
Mais Héméra refusait de croire que c'était pour un être aussi abject que lui qu'Erebus avait abandonné sa propre famille. Elle infligea une dernière décharge, prête à arrêter son cœur de manière nette.
« Encore en vie, à ce que je vois ? » cracha Héméra alors qu'elle enfonçait son bras presque jusqu'au coude dans la poitrine de Nero, qui toussa en retour. « Tu ne peux pas crever, une bonne fois pour toutes ? »
Elle en avait assez ! Ils avaient toujours été dans ses pattes ! Ils étaient toujours passés avant elle !
Minerva, Charon, Nero... Ils avaient toujours été plus importants qu'elle ! Aux yeux d'Erebus, aux yeux de Nyx, aux yeux de tous... ! Même Eleos, Epiphron... ils avaient toujours été plus considérés alors qu'ils lui étaient inférieurs !
Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir droit à ce qu'elle voulait, elle ? Sans penser au Rôle, sans penser à la Planète !
Sans penser à ...
« Je te jure qu'aussitôt que tu auras claqué, je détruirai tout ! Si ce n'est pas Sephiroth qui aura réglé le problème, ce sera moi qui le ferai ! Et cette fois...
- Quoi ?
Ce ne fut pas Nero qui lui parlait.
Non... il était à l'agonie. Il était incapable de...
- « Cette fois », quoi, Héméra ? »
Cette voix... cette voix si familière...
Impossible. Il ne pouvait pas...
Héméra abaissa abruptement le regard.
Deux yeux bleus la dévisagèrent avec froideur et mépris. Des yeux qu'elle reconnaitrait parmi mille.
Les yeux de son frère.
- Ether... ?
Elle prononça son nom comme dans un souffle.
Avant même qu'elle ne s'en rende compte, les tentacules de ténèbres émanèrent du corps meurtri de Nero.
Et sans aucune hésitation, sans aucune pitié, elles transpercèrent de part en part le corps du Jour.
Elles transpercèrent leur propre fille.
Ce n'était pas...
Ce n'était pas ce que prévoyait le destin, pensa Héméra alors que sa gorge se noua.
A sa vision, Héméra se trouva soudainement incapable de réagir.
Elle fut incapable de bouger. Elle était comme paralysée, choquée de voir son propre frère la fixer avec un tel dédain, une telle rancœur.
Dire qu'Ether l'avait toujours protégé.
Ether s'était relevé.
Mais ce n'était pas Ether. C'était Nero lui-même qui s'était remis debout.
Les ténèbres avaient recouvert son cœur, l'ayant ainsi protégé de l'attaque fatale d'Héméra.
La poignardant encore, lui arrachant simplement un faible glapissement, Nero plaça une main sur l'épaule d'Héméra, comme pour la maintenir en équilibre alors qu'il continuait de la lacérer, de s'acharner sur elle.
Mais c'était comme si tout s'était effacé. Comme si plus rien, à part Héméra elle-même, n'existait.
- ... Ether... répondit-elle, la voix tremblante.
Elle oublia le Jardin. Elle oublia sa vie d'avant.
Elle oublia qu'Erebus avait été son père. Elle oublia Charon, Eleos, Epiphron... elle oublia Nyx...
Elle ne se souvenait plus de ce qu'elle faisait... qu'était-elle en train de faire, exactement ? Elle oubliait même pourquoi elle était en colère.
Elle était en train de... perdre ses souvenirs ?
Pourquoi perdait-elle ses souvenirs ?
L'eau tombait sur ses cheveux blonds en cascade, sur ses épaules... la Rivière de la Vie... on aurait dit qu'elle l'appelait...
Pourtant, Ether... seul Ether demeurait auprès d'elle...
Le Tsviet sombre ferma les yeux.
La bouche proche de son oreille, il lui adressa d'un ton presque navré :
- Tu as perdu un grand frère, toi aussi. Il te manquait.
Son grand frère... ?
- Aimer un frère qui ne nous aime pas en retour... je n'ose pas imaginer ta souffrance.
Ether ne l'aimait pas ? Il ne l'avait jamais aimée ?
Les larmes aux yeux, Héméra supplia. Elle supplia Ether de rester auprès d'elle.
Elle ne voulait pas être... seule, à assurer son Rôle.
Ce fut tout.
Et en même temps que les Fileurs qui avaient tant œuvré à la sauvegarde du destin, Héméra s'effaça dans la lueur de l'aurore, laissant Nero debout, seul, au milieu des décombres de la dimension.
Grâce à l'appel des Cetras, au soutien des dieux... Aerith avait réussi. Elle avait réussi à invoquer le Grand Gospel pour purifier la Rivière de la Vie.
Tout le monde attendit en silence, auprès du puits. Aerith jeta un coup d'œil oblique à Erebus et Nyx. La Nuit et les Ténèbres s'étreignirent en silence, Nyx pleurant silencieusement dans les bras de son âme sœur.
Elle sentit sur son épaule la main de Zack qui se tenait derrière elle. Le premier homme qu'elle avait aimé. La Cetra ferma les yeux, quand bien même elle apposa la sienne, leurs doigts s'entremêlant.
Et quand Minerva se matérialisa enfin, lavée et purifiée du sort de Sephiroth, resplendissante et aussi majestueuse que jamais, chacun se redressa par respect, à l'exception de Charon.
La rancœur ne disparaîtrait jamais, pensa amèrement Aerith. Mais cette rancœur ne durerait pas. Tout comme Héméra, les autres membres de la famille, y compris lui, devraient affronter les conséquences de la décision de la Déesse.
Peut-être qu'effacer leurs souvenirs était la meilleure solution... mais Aerith ne saurait jamais imaginer ce qu'ils pouvaient ressentir. Elle n'osait pas imaginer ses propres souvenirs, ceux impliquant sa mère, Zack, Cloud, Tifa et ses amis effacés...
« ... Où est Genesis ? »
Ce fut la première question de Minerva. Pas G. Pas le Gardien.
Genesis.
Et sur un ton qui trahissait son inquiétude et sa peur. Elle n'était plus Minerva, la personnification de Gaia. Non.
Au-delà du fait que Jenova leur avait prit le Gardien de la Planète, au-delà du fait qu'il n'y avait plus personne pour assurer cette position, il s'agissait d'un être sur le point de perdre un ami.
Aerith se détourna d'elle. Son Rôle était fini. Maintenant, tout appartenait aux dieux. Alors qu'elle quittait la grande pièce blanche, elle fut bientôt rattrapée par Zack.
« Aerith ? »
Aerith s'arrêta.
Elle et ses amis venaient encore une fois de sauver la Planète. Pas seulement d'Héméra mais également de Sephiroth. Pourtant, elle ne ressentit aucune joie.
Juste de la tristesse.
- Tu as fait tout ce que tu pouvais, Aerith, lui adressa Zack, cherchant les mots pour la réconforter.
- Je sais.
Mais le mal était fait. Elle pensa à Genesis... elle pensa à ce que devait ressentir Angeal. Peut-être aussi que quelque part, Sephiroth n'était pas insensible à la perte de son ami, aussi corrompu et dénué d'émotion soit-il.
Et Shiro... Shiro qu'elle avait essayé de guider, de protéger... il avait formé ce vœu qui avait fait pencher la balance de manière définitive. Un vœu qui avait tout changé, même le cours du destin.
Maintenant, il devait assumer les conséquences.
- Reste avec moi, l'implora Aerith.
Zack sourit en guise de réponse.
- Toujours. Je suis ton héros, non ?
- En effet, fit Aerith en lui souriant.
Fermant les yeux, elle joignit les mains et pria.
« ... La pluie... »
Elle s'était intensifiée. Il s'agissait maintenant d'une averse qui recouvrait la grotte entière.
Au-dessus d'eux, le ciel s'était dégagé. Orange, rosé, tacheté de quelques nuages noirs, sa lumière illuminait la grotte.
Weiss gardait Genesis dans ses bras, l'ayant allongé sur le sol tandis qu'il repoussait distraitement une mèche rousse de ses cheveux pour lui dégager le visage.
Les yeux de Genesis se refermèrent. Et Weiss fixa la blessure au cœur, qu'il avait infligée de sa propre main, avec « Terre ».
- ... J'ai toujours voulu découvrir la pluie, à Deepground, lui chuchota presque Weiss.
- Je le sais.
- C'est grâce à la pluie, non ? Qu'il y a tant de pommiers à Banora ?
Il ne savait plus ce qu'il disait. Weiss n'était pas du genre à discuter avec ses victimes. Il n'était pas du genre à leur tenir la main quand ils passaient de vie à trépas... il n'était pas du genre à les réconforter.
Il n'était pas du genre à pleurer.
Non. Mais son cœur brûlait. La gorge serrée, il avait du mal à respirer. Encore une fois, un frère venait de périr de sa main.
- Merci, articula Genesis. Merci... d'avoir fait ça pour moi.
Weiss secoua la tête. Il aurait aimé railler qu'il ne l'avait pas fait pour lui. Non... mais ce serait se mentir à lui-même.
- Cela aurait dû être quelqu'un d'autre.
- Je suis heureux que ce soit toi, malgré tout.
Il marqua un temps, avant de rouvrir péniblement les yeux. Il se forçait à garder conscience et à nouveau, Weiss l'étreignit.
- Tu dois survivre, maintenant. Pour accomplir ton Rôle... murmura l'ancien Gardien.
L'Empereur de Deepground détourna le regard en guise de réponse. Oui... sa blessure... sans soin, en dépit de son corps surhumain, il ne tiendrait pas longtemps.
- Et aussi... pour protéger les personnes qui t'attendent à l'extérieur, ajouta Genesis.
Il lui adressa un faible sourire. Un sourire sincère, dépourvu de sarcasme et d'arrogance.
- Genesis...
- Contrairement à toi, personne ne m'attend dehors. Même si... Minerva...
Sa voix se brisa.
Oui. Minerva pleurait aussi. La pluie était les larmes de la Planète.
- Et moi, alors ? finit par lui demander Weiss, le ton sombre.
- Tiens ? Tu n'as jamais été aussi sentimental, petit frère. Pas envers moi.
Weiss gloussa, quand bien même il n'y eut aucune joie.
- Excuse-moi pour tout.
Genesis laissa retomber la tête sur le côté.
Les lèvres tremblantes, l'Empereur de Deepground inhala, exhala pour se contenir.
- ... Va les rejoindre, grand frère. Angeal, Sephiroth... va les rejoindre, répéta Weiss en enfouissant son visage dans le cou de Genesis. Toi, moi et Nero... on se reverra tous. Genesis... Genesis ?
Mais Genesis ne répondit pas. Il ne respirait plus.
Weiss aurait aimé que cet échange dure un peu plus longtemps. En même temps que le corps de son grand frère se dissipait lentement dans la Rivière de la Vie, il se frotta l'œil, essayant tant bien que mal de garder son calme.
Une fois que son aîné eut disparu, il releva la tête vers le ciel. Les dernières particules de la Rivière de la Vie qui avaient emporté Genesis s'effacèrent.
Genesis avait gagné sa rédemption. Il l'avait méritée. Il la mériterait toujours bien plus que lui... Il avait gagné sa place dans la Rivière de la Vie...
C'était ce qu'il se répétait, quand bien même Weiss était probablement destiné à un autre dessein. La Rivière de la Mort... ou autre chose.
La douleur se réveilla brusquement et Weiss poussa un cri d'agonie avant de tomber au sol.
Il se mit à ramper, rassemblant le peu de forces qui lui restaient pour sortir de la caverne.
Il devait rejoindre Nero... il était peut-être en danger...
La lumière apparut à nouveau. Weiss releva le regard vers la main qui lui était tendue. Il n'hésita pas à la saisir.
Et quand elle disparut, Weiss se tenait debout, dans la ville d'Edge. Il posa sa main à l'endroit où il avait été poignardé et remarqua que sa blessure avait disparu.
A ses pieds, une plume noire.
Un dernier geste de son grand frère.
Weiss la ramassa avant de la placer dans sa poche. « Terre » rangée dans son fourreau, il marcha péniblement à travers Edge.
Tout était détruit autour de lui, mais il y était complètement indifférent.
Son esprit était concentré sur un seul objectif. Et quand il contourna l'angle d'une ruelle, il tomba face à un groupe entier, se tenant face à un portail de ténèbres.
Nero... Il y était forcément.
Parmi eux, Ophelia.
- Weiss ! cria une gamine habillée comme une Ninja, qui braqua un Shuriken dans sa direction.
Tout le monde se retourna vers lui. L'un après l'autre, ils sortirent leurs armes. Weiss se contenta de leur sourire, dédaigneux, sa main oscillant sur son fourreau.
Même au bord de la mort, il les massacrerait tous.
- Qu'est-ce que cet enfoiré fout là ? cracha un homme blond avec un bâton qui fumait une cigarette.
- Enchanté, humain que je ne connais pas, se moqua Weiss. Mais à croire que vous me connaissez.
- Attendez, s'interposa Ophelia. Il n'y a aucune raison de se battre !
A sa place, il n'en serait pas aussi sûr, mais Weiss se garda de le dire.
- Quelle blague, grinça un autre aux cheveux noirs et aux lunettes de soleil.
- Je pense qu'Ophelia a raison, ajouta un homme aux cheveux noirs et aux yeux rouges, soutenu par la même Ninja qui avait tenté de s'en prendre à lui.
Sa respiration était rauque. Il était mortellement blessé par plusieurs coups à la poitrine.
Weiss le détailla, intrigué. Il ressemblait étrangement à Nero. Et il était sûr que...
- Ne sommes-nous pas déjà rencontrés ? l'interrogea-t-il avec hauteur.
- Oui, affirma-t-il. Je suis Vincent Valentine. Je suis l'Hôte de Chaos.
- Ah... Mon écuyer.
Intéressant.
- Nous aurons tout le temps de discuter plus tard. De Maître à serviteur.
- Va te faire voir ! cracha la gamine. Vincent n'est pas ton serviteur!
- Ophelia, où est Shiro ? l'ignora Weiss pour se concentrer sur son ex-compagne de voyage. Et où est mon frère ?
Il remarqua avec plaisir qu'elle avait gardé son cutter à la main. Nerveuse, Ophelia lui désigna le portail de ténèbres de la main.
Weiss acquiesça. Cela avait du sens. Sans aucune hésitation, il s'avança vers le portail.
- Attends, tu vas le traverser ? s'exclama un autre homme, également vêtu en Ninja Wutaïen.
- Les ténèbres de mon frère ne m'affecteront pas.
Il n'avait pas envie de discuter, de toute manière.
- Et ma famille se trouve de l'autre côté. Faites-vous partie de ma famille?
- Shiro fait également partie de la nôtre, releva un homme aux cheveux blonds et à une grande épée qui suscita l'admiration de Weiss.
Ophelia se mordit la lèvre. Alors que Weiss enjambait le portail, il fut pris d'étourdissement et manqua de tomber.
Il était plus affaibli qu'il ne le croyait.
- Je viens avec vous, dit Ophelia en lui emboîtant le pas.
- Ophelia ! cria une femme aux cheveux noirs et aux yeux marrons. Non ! C'est trop dangereux !
Ophelia secoua la tête, ferme.
- Il s'agit de notre fils. Shiro a dit qu'on se retrouverait de l'autre côté.
Sa remarque fit sourire de fierté Weiss. Elle avait fait son choix, manifestement. Sans un mot, il lui tendit le bras, plus pour qu'il s'appuie sur elle que pour éviter qu'elle ne se perde dans les ténèbres.
Alors qu'ils s'enfonçaient ensemble vers le portail, Weiss tourna la tête vers elle.
- ... Je vous ai promis un rencard... choisissez ce que vous souhaitez.
- Ce n'est pas—
- Tiens, vous aimez les plans à trois ? mon frère et moi, nous sommes indissociables...
Le visage d'Ophelia s'empourpra. Pourtant, Weiss ne faisait pas réellement attention à elle. Il avait besoin de parler pour rester éveillé, pour éviter de penser à Genesis, à tout ce qui s'était produit entre eux...
Weiss continua de parler jusqu'à ce qu'ils aperçoivent la sortie du tunnel.
Shiro répétait qu'il n'aurait pas survécu à Héméra... Elle devait détruire la dimension de Deepground.
Héméra devait le tuer. Il s'agissait de son destin. Et même avec toute la puissance des ténèbres, Nero n'aurait pas eu raison d'elle. La paume apposée à l'endroit précis où était situé son cœur, il avait encore du mal à croire qu'il était vivant.
Pourtant... il respirait encore. Il tenait encore debout.
Hagard, Nero ne comprenait toujours pas comment une telle chose avait pu se produire. Les Fileurs avaient disparu et il était encore là.
Qu'est-ce que cela signifiait pour lui ? Qu'est-ce que cela signifiait pour Weiss ?
Qu'est-ce que cela signifiait pour leur avenir ? Leur futur ? Etaient-ils désormais hors de danger ? Est-ce que cela signifiait qu'ils avaient eu droit à une seconde chance ?
Une chance pour vivre... pour être libres... ce qui ne leur avait pas été accordés dans la réalité d'où provenait Shiro ?
Shiro...
« Papa... » murmura une voix faible derrière lui.
Immédiatement, Nero se retourna.
Shiro lui rendit son regard, un sourire ému jusqu'aux oreilles.
La vue de Nero s'embua. Derrière son masque, il ne put s'empêcher de sourire à son tour, la surprise et l'incrédulité laissant place au soulagement.
Ils avaient réussi...
Ils avaient réussi à provoquer les évènements... à les contourner...
Nero était vivant. Il était supposé mourir mais il était vivant... Grâce à leur plan.
- On forme une bonne équipe, hein ? chuchota Shiro.
Il n'y avait pas d'équipe à Deepground...
Mais Nero était d'accord avec lui.
- Oui, souffla Nero. On forme une bonne équipe.
La dimension avait été atteinte, meurtrie par les assauts répétés d'Héméra ainsi que par ses propres ténèbres à lui...
Mais elle existait encore. Elle n'avait pas été totalement réduite en cendres. Le lac était encore là.
Peut-être que... avec un peu de travail, avec un peu d'efforts, ils sauraient en faire quelque chose.
Pour faire renaître Deepground... mais surtout pour leur donner une maison. A eux trois.
Leur maison...
Un futur qui n'aurait pas été possible autrement...
- Maintenant, on n'a plus qu'à rejoindre Weiss. Il nous attend. Ensuite... on ne sera plus jamais séparés, Shiro. Plus jamais, répéta-t-il.
Shiro acquiesça, les larmes coulant le long de ses joues.
Nero effectua un pas vers lui, prêt à le rejoindre.
Il abaissa le regard... et ce fut à ce moment-là qu'il la vit.
Il vit la Pierre de Chintamani qui était tombée aux pieds de l'enfant.
Au début, Nero refusa de le croire. Il refusa d'affronter la réalité... mais lorsqu'il sonda Shiro du regard, lui demandant des explications, l'enfant se contenta de détourner la tête, ses yeux cachés par ses cheveux.
Il avait compris. Et il eut l'impression que son cœur allait exploser.
- ... Tu n'as pas fait ça...
Shiro ne répondit pas. Nero inclina la tête sur le côté, ses épaules secouées par les tremblements.
- Dis-moi que tu n'as pas fait ça ! Dis-moi que ce n'est pas toi !
- Pardonne-moi, Papa.
Son ton était sombre.
Sa réponse sonna comme une condamnation à mort.
- Je ne pouvais pas laisser le destin suivre son cours.
Tout le soulagement, toute la joie que Nero avait ressentie disparut en ces quelques mots.
Les émotions positives qu'il venait de ressentir laissèrent place à l'horreur et à la peur. Sans réfléchir, il agrippa les épaules de Shiro pour le secouer frénétiquement, le forçant à le regarder, à le rassurer...
- Je t'avais dit de ne rien faire ! Je t'avais dit de ne pas t'en mêler !
- Si je n'avais pas fait ce vœu... si je n'avais pas invoqué Ether... tu serais mort et tout cela aurait été pour rien ! répondit Shiro à travers les larmes.
Nero ne s'arrêta pas. Il était incontrôlable. Il cherchait encore l'espoir dans les yeux de l'enfant...
Mais il n'y eut rien. Il ne trouva rien.
- Idiot ! cria-t-il. Imbécile ! Tu ne m'écoutes jamais ! Tu en fais seulement à ta tête ! Pourquoi ? Pourquoi, hein ?
Nero se laissa tomber contre lui, enfouissant son visage dans l'épaule de l'enfant. Ne retenant plus ses émotions, il céda aux sanglots alors que Shiro l'étreignait fortement.
- Shiro... on avait dit qu'on ne serait plus séparés... que plus personne ne nous séparerait... répéta Nero, la voix éteinte. On se l'était promis...
- Je sais.
- Est-ce que cela en valait la peine, hein ? Tu crois que tout cela en valait la peine ? Tu n'aurais pas pu accepter les choses comme elles étaient ?
Mais c'était trop tard, maintenant. Shiro inspira, expira. Il se détacha doucement de lui pour le regarder, les mains sur les joues de son père.
Il pouvait le voir... il crut que son imagination lui jouait des tours... mais il pouvait voir les montagnes à travers le visage de Shiro.
Nero le réalisa. L'enfant devenait progressivement transparent... son visage, ses mains...
Les dieux l'avaient prévenu et l'enfant avait continué quand même. Maintenant, Shiro endurait sa punition.
Son existence serait effacée... il allait être oublié.
Nero l'oublierait, Weiss l'oublierait... tout ce qu'ils avaient connu de lui...
- Je ne peux pas laisser faire ça, articula péniblement Nero.
- Tu n'as pas le choix, Papa.
Non. C'était à Nero de le protéger, pas l'inverse...
- Je ferais tout pour te ramener !
- Non... s'il te plaît. Ne recommence pas la même erreur qu'avec Weiss. Pas avec moi.
- Il existe sûrement un moyen !
- Non.
Sa voix était sans appel.
- Je savais ce que je risquais... tu... tu ne saurais l'empêcher. Ce n'est pas grave... on s'est déjà dit au revoir. Dans une autre vie... je t'avais dit au revoir.
Non...
Pas un au revoir. Nero ferma les yeux, avant de le serrer fort contre lui, l'étreignant comme il n'avait jamais étreint quelqu'un d'autre auparavant.
- Pour répondre à ta question... c'était stupide de ma part, mais je crois que cela en valait la peine.
- Shiro... je ne veux pas t'oublier.
Il marqua un temps avant d'ajouter :
- Non. J'en serais incapable. Même si les dieux m'y forçaient... je serais incapable de t'oublier, pas après ce que tu me fais ressentir.
- Je suis content, Papa... moi non plus, je ne t'oublierai pas. Jusqu'à la fin... je ne t'oublierai pas.
Shiro entoura son cou de ses bras. Ses traits avaient disparu... il ne restait plus que ses yeux bleus azure et son sourire.
- Shiro...
- Papa... j'ai peur.
Ce furent ses derniers mots.
Oui. Bien sûr qu'il avait peur. Le Tsviet sombre le sentait. Il avait toujours causé la peur chez les autres.
Maintenant, c'était à lui de rassurer quelqu'un.
Nero l'attrapa pour le soulever, avant de le poser délicatement sur ses genoux. Doucement, de la façon qu'un parent le ferait dans le monde des humains, il le berça.
C'était le moindre qu'il puisse faire.
- « Petite lumière au milieu des ténèbres... »
Il avait prétendu ne pas se souvenir des paroles de cette berceuse ridicule.
Mais il avait menti. Nero s'en souvenait parfaitement.
- Guide l'enfant perdu jusqu'à la lune éternelle
Qui l'enlace dans son sommeil
Shiro laissa sa tête retomber contre son épaule, un air paisible sur son visage.
- L'enfant s'endort dans les étoiles...
Jusqu'à l'or du soleil... »
Lorsque Weiss émergea du portail, accompagné d'Ophelia, Nero était déjà seul.
Shiro venait tout juste de quitter ses bras.
Pourtant, il resta comme ça. Dans cette position, les bras étendus. Comme si l'enfant allait réapparaître à tout moment. C'était ce qu'il espérait encore. Nero tourna lentement la tête vers son grand frère, les larmes coulant de ses yeux magenta.
Son expression était lourde de sens.
Accusant le choc, Ophelia cria, hystérique. Elle se couvrit le visage tandis qu'elle se laissa aller aux sanglots, appelant le nom de son fils encore et encore.
- Shiro... Shiro! hoqueta-t-elle à travers les larmes.
Quant à Weiss...
Weiss ne montra aucune émotion.
Il ne cria pas. Il ne se mit pas en colère. Il ne frappa pas la terre. Il n'émit aucun mot.
Il se laissa seulement tomber au sol, une expression profondément vide sur ses traits.
Au-delà du choc que lui inspira l'apparence de Weiss, cette attitude heurta le cœur du Tsviet sombre. Ce fut ce qui motiva Nero à se lever, quand bien même son corps ne lui obéissait plus.
Il se dirigea vers son grand frère et l'attrapa doucement contre lui, cherchant n'importe quel moyen de le réconforter.
Se tenant debout, Weiss à genoux, Nero laissa sa tête reposer contre sa poitrine.
- ... Sssh... ça va aller...
« Lorraine ? »
Ils avaient eu l'autorisation de l'ORM pour quitter le QG. Selon les autorités, la zone était désormais sécurisée.
A peine sorties, le visage ruisselant de pluie, Shelke se tourna vers la petite fille qu'elle avait pris sous son aile, qu'elle avait protégé tout au long de cette crise.
Lorraine ne la regardait pas. Sa peluche Moogle à la main, elle ne demanda aucune nouvelle de ses parents. Ni même de sa sœur Mitsuko.
Non. Elle fixait le ciel, comme si elle y cherchait quelque chose, une expression inquiète et meurtrie sur son visage.
« Mon ami, le destin est cruel.
Il n'existe ni rêve ni honneur
La flèche a quitté l'arc de la déesse. »
- ... Loveless, Acte IV.
Genesis releva la tête vers Sephiroth.
En dépit de la guerre qui sévissait au Wutaï, la SHINRA leur avait accordés une permission. Il était naturel que Genesis emmène Sephiroth, le Héros de la guerre, à la ville de son enfance. Banora.
Certains diraient qu'il l'avait tout bonnement forcé. Mais Genesis s'en moquait. Un sourire aux lèvres, il plia le livre.
- Avoue que tu adores m'écouter réciter les citations de Loveless.
- Pas vraiment. Tu ne fais que me bourrer le crâne avec. Angeal serait d'accord avec moi.
Genesis ricana. Alors que Sephiroth s'asseyait auprès de lui, le Banorien sortit une pommesote pour la contempler. De manière à montrer au Héros l'influence de sa ville.
- C'est beau, non ? lui demanda Genesis en désignant les terres de sa ville natale, espérant que Sephiroth les apprécie tout autant.
Sephiroth émit un léger sourire.
- En effet.
- Parfois, je le regrette, déclara Genesis, les yeux rivés sur l'horizon.
- Que regrettes-tu ?
Genesis haussa les épaules.
- Tu me prendrais pour un sentimental.
- Tu es un sentimental. Autrement, tu ne lirais pas Loveless à longueur de journées.
- Le « Grand » Sephiroth, hein ?
Genesis ferma les yeux avant de laisser sa tête tomber contre l'épaule de son ami.
- ... Je regrette parfois d'avoir rejoint la SHINRA. Parfois, j'avoue que j'aurais préféré rester ici.
- A Banora ? A remporter les concours de pommesottes ?
- ... J'en ai gagné un. Et tu as goûté à un de mes jus de pommesottes, non ?
Oui... un instant tellement mémorable. Le jour où Sephiroth avait goûté la pommesotte banorienne pour la première fois. Quelque chose que Genesis n'oublierait jamais. Il en était tellement fier.
Sephiroth abaissa le regard, sans pour autant se séparer de l'étreinte de son rival, qui était également son ami.
- ... Si toi et Angeal quittiez la SHINRA...
- Hm ?
- ... Je n'aurais pas vraiment de raison d'y rester non plus, avoua le Général.
Cela surprit Genesis. Taquin, il lui tapota le bras, un sourire sarcastique aux lèvres.
- Oh. Tu nous rejoindrais ? On récolterait du jus de pommesottes tous les trois ensemble ?
- N'exagère pas.
- Oh, je plaisante, Sephiroth.
Genesis marqua un temps avant d'ajouter :
- Cela me fait plaisir que tu nous voies comme tes amis.
- N'est-ce pas ce que nous sommes ?
Si... c'était ce qu'aurait souhaité répondre Genesis ce jour-là. Mais à la place, il n'avait rien dit.
Il s'était juste contenté... de rester silencieux.
- Angeal nous attend, remarqua Sephiroth avant de se lever.
- Cela tombe bien. Il y a une fête grandiose ce soir, à Banora, fit Genesis avant de l'attraper par le bras pour l'entraîner avec lui. La fête du village.
Il lui adressa un coup d'œil par-dessus son épaule.
- Et cette fois, Sephiroth... je vous ferai danser, Angeal et toi.
Oui... qu'ils dansent ensemble. Qu'ils dansent éternellement.
- Vous êtes tous les deux ma première famille, lui adressa Genesis avant de se détourner de lui, sans pour autant s'en séparer.
Un sourire amer s'afficha sur les lèvres de son rival et modèle.
- ... Vous l'êtes tout autant pour moi, Angeal et toi.
- Hé! Qu'est-ce que vous fabriquiez? Encore en train de vous battre?
Au loin, Angeal les attendait, les mains sur les hanches, sa Buster Sword sur le dos. Il les toisa avec réprobation et amusement, tel un père inquiet.
- Pas du tout! répondirent Genesis et Sephiroth, l'air faussement innocent.
- Pff, j'ai du mal à vous croire.
- On va danser tous les trois, mon ami, ricana Genesis.
- Ouais, ouais. En attendant, on va être en retard à cause de vous.
- Je suis Général, répliqua Sephiroth en l'attrapant par le bras alors que Genesis lui saisissait l'autre.
- Le seul Général pour l'instant, le corrigea Genesis avec malice.
« Même si les lendemains sont vides de promesses
Rien ne pourra empêcher mon retour ».
Tiens... ?
Où était-il ?
D'abord, tout son environnement fut flou.
Puis, au fur et à mesure que sa vision devenait nette, il réalisa qu'il se trouvait dans un endroit bien familier.
Le sable blanc et chaud... la mer bleue... des coquillages similaires à celui qu'il avait ramassé, des années auparavant.
« Oniisan ! »
Une petite fille l'appelait... Il releva péniblement le regard vers la source de la voix. Cette dernière apparut devant lui.
Des cheveux marrons, presque noirs. Des yeux de même couleur. Une barrette en forme de soleil dans les cheveux.
Il savait qu'il la connaissait, mais... il n'arrivait plus à se souvenir de son nom.
« Oniisan ! » répéta-t-elle, boudeuse. « Pourquoi as-tu dormi pendant si longtemps ? »
Melphie...
Son nom était Melphie, se rappela-t-il, l'esprit encore dans le brouillard.
Pourquoi ? L'instant d'avant, il était dans les bras de Nero. Il s'endormait en écoutant la berceuse qu'il lui chantait, qu'il lui avait appris... et aujourd'hui, il se réveillait ici ?
Elle disait... qu'il s'était endormi ?
Il observait ses mains. Elles étaient plus grandes que celles auxquelles il était habitué. Des mains d'adulte...
Il n'avait plus cinq ans... non. Il en avait vingt-cinq ans aujourd'hui.
« Tu n'as même pas vu mon château de sable ! C'était le Palace de l'Empereur du Wutaï ! La mer l'a emporté ! »
Il s'en souvenait. Il avait emmené Melphie à la plage, avec l'accord de ses parents. La petite ne changea pas d'expression et se détourna de lui, prête à s'éloigner. Il était clair qu'elle lui en voulait.
« Attends, Melphie. »
Il l'arrêta doucement d'une main. Il s'abaissa pour ramasser un coquillage, bien plus beau que les autres qui étaient sur le rivage.
Il lui tendit, en guise de cadeau.
« Ma façon de me faire pardonner », lui déclara-t-il, un sourire chaleureux sur son visage.
Melphie fit semblant d'hésiter, mais ses yeux brillaient d'intérêt. Elle attrapa le coquillage et le rangea dans sa poche, avant de se mettre à courir vers la mer.
Il la surveilla de loin, son sourire se teintant légèrement d'amertume.
Alors, il s'était endormi...
Tout cela n'avait été qu'un rêve ? Le fait qu'il ait traversé le destin... les Fileurs... le fait qu'il ait revu ses parents une dernière fois...
Son cœur se serra de douleur. Cela ne s'était jamais produit... il ne s'agissait que d'un rêve.
Il abaissa le regard. Soudain, il remarqua quelque de chose de curieux.
Sa poche brillait. Il ressortit ce qu'elle contenait.
Le cristal qu'il avait reçu de la part de Genesis, lors de la Traversée du Destin...
Il brillait de mille feux.
Shiro ignorait ce que cela signifiait... Pourtant, quelque part, sans même qu'il ne sache pourquoi, cela lui redonna le sourire tandis qu'il observait ce qu'il y avait à l'intérieur.
Peut-être avait-ce été un rêve...
A lui de le dire.
