Bonjour à toutes et à tous,

La reprise de l'écriture se fait piti à piti, promis ça avance.

N'hésitez pas à me mettre un petit commentaire à la fin du chapitre pour me dire ce que vous en avez pensé :)

Bonne lecture !


Dolosa jeta un regard inquiet à Hermione qui ne broncha pas. Elle voulait savoir.

- Je… hésita Dolosa en remontant sa robe pour cacher la chaine qui s'enroulait autour de sa clavicule. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Je suis curieuse c'est tout.

- C'est une erreur de jeunesse, marmonna-t-elle en détournant le regard. Vraiment.

- Pourquoi de jeunesse ? C'est quelque chose de grave ?

Elle fixait à présent le parchemin posé devant elle avec une intensité telle qu'elle aurait pu le faire fondre. Hermione sentait la gêne parcourir le corps de sa collègue mais ne lâcha pas l'affaire. Après de longues secondes de silence, Dolosa releva finalement les yeux vers Hermione et soupira lourdement.

- J'ai fait un pacte avec une très vieille amie et nous l'avons scellé par un tatouage mutuel.

Hermione leva un sourcil. Elle ne comprenait absolument pas en quoi c'était si inavouable que cela, mais ne le fit pas remarquer, préférant attendre que Dolosa développe d'elle-même.

- Je n'en suis pas fière et je préfère le cacher.

- Excuse-moi d'insister mais, en quoi est-ce si grave que ça ?

A présent, Dosola affichait un air de chien battu. Comme si les questions d'Hermione représentaient une tâche insurmontable à laquelle elle ne pouvait pas échapper. Hermione ne bougea pas d'un pouce, redoutant que le moindre mouvement de sa part n'incite Dolosa à se murer dans le silence.

- J'aimerai être libre de ces chaînes qui me lient à elle mais c'est de la magie noire. Tant que l'une de nous ne perdra pas la vie, nous resteront liées par ce sortilège.

- Oh… je vois.

Un silence de plomb s'abattit sur le bureau où on pouvait à présent entendre une mouche voler. Dolosa regardait les parchemins posés devant elle, mais sans les voir, et Hermione observait Dolosa sans savoir quoi dire pour briser le malaise qui s'était installé entre elles.

- JE M'EN FICHE !

Le cri venant du couloir fit relever les yeux de Dolosa qui leva un sourcil. D'un coup brusque, la porte du bureau d'Hermione s'ouvrit et Drago entra en trombe, suivit par Nathalie qui gesticulait en hurlant.

- INDIGNE ! DERANGER AINSI LA MINISTRE DE LA MAGIE !

- Laissez Nathalie, tempéra Hermione en se levant. Qu'est-ce qu'il se passe Drago ?

Mais ce dernier s'était interrompu dans son entrée fracassante en s'apercevant que Dolosa était assise à la table, ce qui n'échappa pas à Hermione.

- Il faut que je te parle, répondit-il en reprenant un ton calme. Seule.

- Je suis en pleine réunion, ça ne peut pas attendre ?

Il lui jeta un regard de biais qu'elle interprétât comme « tu penses vraiment que je t'aurais dérangée de la sorte si ça pouvait attendre ? »

- Bon, j'ai compris, capitula Hermione. Dolosa, peux-tu nous laisser s'il te plait ? Nous poursuivrons tout à l'heure.

Sans un mot, l'intéressée se leva et quitta rapidement le bureau, laissant l'opportunité à Nathalie de fusiller Drago du regard avant de refermer la porte derrière elle en marmonnant des injures que Drago fit semblant de ne pas entendre.

- Bon ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? C'est quoi ce chahut ?

- J'ai reçu ça, lâcha-t-il en tendant à Hermione une enveloppe en papier kraft dont un côté était déchiré.

- Qu'est-ce que c'est ?

Pour toute réponse, Drago croisa les bras devant lui et adopta une posture d'attente. Hermione leva les yeux aux ciel et entrepris de sortir le contenu de l'enveloppe. Celle-ci contenait un seul document qui s'avérait être une photographie. On y voyait deux personnes enlacées, visiblement prises en photo à leur insu au vue de la distance à laquelle elles se trouvaient, et du grain de l'image dû à un zoom important. Hermione détailla les deux personnes et ouvrit de grands yeux ronds.

- Mais … commença-t-elle, incapable de prononcer un mot de plus face à la vision qui s'offrait à elle.

- Oui… répondit Drago en s'asseyant sur le bord de la table.

La photo se mit à trembler dans la main d'Hermione qui eut l'impression que les muscles de son bras allaient lâcher. Elle s'appuya doucement sur le bord de la table, se pris le visage dans une main et se mit à respirer un peu plus vite. Elle allait faire une nouvelle crise de panique. Elle senti la photo lui glisser des mains alors que sa vision se troublait.

- Hermione ! hurla Drago en se précipitant vers elle pour la soutenir. Viens t'assoir.

Elle se sentit entraînée vers le canapé où il la déposa délicatement. Il agita alors sa main devant son visage pour lui faire de l'air, ce qui l'aida quelque peu à reprendre constance. Après quelques secondes, la vision d'Hermione s'éclaircit enfin et elle put à nouveau parler.

- Tu as reçu ça quand ? demanda-t-elle en levant les yeux vers lui.

- A l'instant.

- ça a été pris aux états unis. Je reconnais la rue, c'est juste à côté de l'hôtel où…

La fin de la phrase se perdit alors que ses yeux se posaient à nouveau sur la photo tombée au sol. On y voyait nettement Ginny enlacer une femme qui ressemblait fortement à une serveuse qu'elles avaient rencontré quelques jours plus tôt dans l'un des restaurants qu'elles avaient visités. Une larme coula sur la joue d'Hermione qui ne chercha pas à la retenir.

- Je suis désolé, murmura sincèrement Drago en s'asseyant à son tour sur l'un des fauteuils du salon.

- Tu n'y es pour rien. C'est moi, j'ai été stupide.

- Hum…

Hermione su pertinemment ce que voulait dire Drago mais ne lui laissa pas l'opportunité de le faire. Si, elle avait été stupide. Elle avait cru à une histoire avec Ginny alors qu'elle la connaissait par cœur. Incapable de se lier à quelqu'un, incapable d'être fidèle, incapable d'aimer. La violence de ses pensées donna un haut le cœur à Hermione qui eut soudainement envie de vomir.

- Euh, tu ne veux pas que j'aille te chercher à boire ? demanda Drago en levant un sourcil face à la dégradation soudaine de l'état d'Hermione.

- Non, cracha-t-elle en lui lançant un regard mauvais. J'ai du travail. Va me chercher Dolosa. On doit finir notre réunion.

Elle se redressa d'un geste brusque, se saisit de la photo laissée sur le sol et la jeta dans une poubelle posée à côté de son bureau avant de se réinstaller à la table où étaient restés posés les parchemins amenés par Dolosa.

- Comme tu voudras, abdiqua Drago en se dirigeant vers la porte.

- J'aimerai que tu te concentres sur la tâche que je t'ai donnée, ajouta Hermione avant qu'il ne quitte la pièce. A savoir : trouver qui est vraiment Embit !

- Bien cheffe ! grogna-t-il en claquant la porte derrière lui.

Hermione profita des quelques minutes seule avant que ne revienne Dolosa pour laisser exploser sa colère.

- JE SUIS SI STUPIDE ! hurla-t-elle en frappant d'un poing sur la table.

La réalité lui sauta soudainement au visage. Elle était ministre de la magie, elle avait trente ans, elle était responsable de l'avenir de tout un pays. Ce n'était certainement pas le moment de s'effondrer pour des raisons personnelles si encombrantes soient-elles.

- Je peux ? fit alors une petite voix derrière la porte.

Hermione se redressa de toute sa hauteur, afficha un air serein et invita Dolosa à entrer.

- Tout va bien ? demanda cette dernière en poussant doucement la porte.

- Très bien ! Installe-toi, nous avons une réunion à finir.

Dolosa ne put cacher l'air circonspect affiché sur son visage mais ne fit pas de commentaire. Elle s'installa et rassembla les parchemins toujours étalés sur la table avant de se tourner vers Hermione.

- Quelle est la marche à suivre à présent ? demanda-t-elle d'une voix douce.

- Nous devons nous assurer du bon respect des accords par les différents clans de géants. Il n'est pas question qu'ils reviennent sur leur parole. Cependant, et c'est là que je compte sur toi, nous devons nous en assurer avec délicatesse car il n'est pas question non plus que l'accord soit rompu par notre faute.

- Nous leur avons promis de les laisser tranquille. Il ne faudrait pas qu'ils pensent qu'on les espionne ou autre.

- Tout à fait ! s'exclama Hermione avec intérêt. Que proposes-tu ?

- L'idéal serait de faire des visites protocolaires régulièrement, leur offrir quelques cadeaux et renouer contact dans une relation non pas de soumission mais de collaboration.

- Excellent ! Serais-tu intéressée par cette tâche ?

- Euh... bafouilla Dolosa en rougissant.

- Tu as mainte fois prouvé tes compétences indéniables en négociation et en diplomatie. Je te fais une confiance absolue sur ce sujet. Ce dont tout le monde ne peut pas se vanter alors vraiment, j'aimerai que tu acceptes.

- Je suis flattée par tes éloges, répondit-elle d'une voix enfantine. Mais j'ai peur de faire des erreurs, notamment sur le protocole que je ne maîtrise que sommairement. Penses-tu pouvoir m'accompagner ? Du moins au début.

Elle affichait à présent un air suppliant, mêlé à un regard intense qui manqua de transpercer Hermione de toute part.

- Oui bien sûr, nous pourrons nous voir pour discuter de tes projets de visites.

- Super ! Nous avons terminé ?

- Oui, tu peux partir.

Hermione se leva pour retourner à son bureau, mais au moment de s'y assoir, elle constata que Dolosa s'était arrêtée à côté de la porte, dos à elle.

- Tout va bien ?

- Hermione, murmura-t-elle en se retournant doucement. Je suis désolée de te demander ça, et je comprendrais que tu m'en veuilles mais… pourquoi tu tenais tant à savoir la signification de mon tatouage tout à l'heure ?

- Pourquoi je t'en voudrais de me poser la question ? s'interrogea-t-elle en haussant un sourcil.

- Je pense connaître la réponse.

- Ah ?

Ne sachant vraiment pas où sa collègue voulait en venir, elle attendit patiemment que celle-ci lâche le morceau, ce qui ne tarda pas à arriver.

- Tu es attirée par les femmes n'est-ce pas ?

Hermione ouvrit de grands yeux ronds en même temps qu'elle sentit le rouge lui monter aux joues.

- Ecoute, continua Dolosa visiblement peu troublée par l'air ahuri d'Hermione. Je veux que tu saches que je te comprends, et que tu n'es pas seule. Moi-même je…

- Dolosa ! l'interrompit Hermione qui la voyait commencer à s'avancer vers elle. Je… Je ne sais pas ce qui te fait dire ça, mais je ne pense pas que cela te regarde. Je suis ta responsable et…

- Mais enfin Hermione ! la coupa-t-elle à son tour. Cela n'a aucune importance !

Elle venait de poser les parchemins qui lui encombraient les bras sur la table de réunion et s'avançait à présent à grand pas vers une Hermione de plus en plus ahurie.

- Je vois bien la façon dont tu regardes mon tatouage depuis plusieurs jours ! Je ne suis pas dupe !

- Dolosa je t'assure que…

- Hermione, a qui veux-tu faire croire que je te laisse indifférente ?

Elle était à présent debout devant Hermione, que seul le bureau séparait de l'inarrêtable avancée de Dolosa. Penchée en avant, les deux paumes appuyées sur le bois sombre, elle l'observait d'un air grave qui empêchait presque Hermione de respirer.

- Alors ? insista-t-elle pour avoir une réponse.

- Dolosa je suis désolée mais… commença-t-elle avant de se faire à nouveau couper la parole.

- Regarde le ! murmura Dolosa en tirant sur le bord de sa robe pour dégager totalement son tatouage en forme de chaîne. Je vois comment tu le regarde. Arrête de te mentir.

- Ne me parle pas sur ce ton ! finit par lâcher Hermione dans un souffle. Je reste ta supérieure.

- Il n'empêche que je te plais, répéta inlassablement Dolosa en se redressant.

- Je trouve ta manière de te comporter très limite Dolosa, continua Hermione sur sa lancée. Tu pourrais en subir les conséquences.

Dolosa entreprit alors de contourner le bureau, sans la quitter des yeux. Incapable de comprendre le comportement de sa collègue, Hermione ne sut comment réagir et se retrouva bientôt à quelques centimètres de son visage.

- Qu'est-ce qu'il te prend ? s'emporta-t-elle soudainement en reculant d'un pas.

- Il me prend que je veux que tu ouvres les yeux ! Regarde-toi ! Tu …

- STOP ! hurla Hermione en repoussant violemment Dolosa avec ses bras. Laisse-moi !

Elle l'attrapa par le bras et l'entraîna jusqu'à la porte qu'elle ouvrit d'un geste vif avant de jeter Dolosa hors de son bureau avec force. Celle-ci manqua de tomber lorsqu'elle trébucha sur le tapis qui parcourait le couloir mais se rattrapa au dernier moment. Avant qu'elle n'ait pu se retourner, Hermione claqua la porte de son bureau et la verrouilla à l'aide d'un sortilège. Elle s'adossa à la porte pour supporter le poids de son corps qui menaçait de s'écrouler sous elle, et chercha à calmer sa respiration qui s'emballait de nouveau. Que venait-il de se passer ?

- Qu'est-ce qu'il se passe ? fit alors une voix dans le couloir.

- Rien, répondit la voix de Dolosa. Tout… tout va bien. Je file.

- Ok, répondit l'autre voix.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

Hermione s'en doutait, si quelqu'un se trouvait dans le couloir actuellement, c'était pour venir la voir. Mais en aucun cas elle n'avait envie de parler à qui que ce soit actuellement. Elle ne répondit donc pas et laissa l'inconnu s'éloigner avant de retourner s'assoir dans le canapé. En s'allongeant, elle cala ses pieds sur l'accoudoir pour s'installer dans une position confortable et observa le plafond en respirant lentement. Dolosa. Que lui avait-il pris ? Comment avait-elle pu deviner ? Hermione était-elle si transparente que ça ? Pouvait-on lire si facilement dans son esprit pour qu'en quelques regards, sa collègue eut été capable de comprendre qu'effectivement, elle la trouvait attirante ? Comment avait-elle pu en arriver là ?

Le temps sembla s'étirer comme une pelote de laine qu'on déroule et qui ne se termine jamais. Les pensées se bousculaient dans l'esprit d'Hermione, revenant tantôt à Ginny, tantôt à Ron et tantôt à la clavicule de Dolosa. Oui, elle devait admettre que Dolosa était une belle femme et que oui, elle s'était surprise à vouloir en savoir plus sur ce tatouage qui s'enroulait autour de son os. Oui, depuis qu'elle s'était découverte une attirance pour les femmes, elle voyait celles de son entourage d'une toute autre manière. Oui, elle avait compris que Ginny n'était pas la seule femme qui pouvait lui faire de l'effet.

Mais comment avait-elle pu se laisser aller pour qu'en si peu de temps, Dolosa s'en rende compte ? Comment pouvait-elle être si lisible ? Et à quel moment ne s'était-elle pas rendue compte que Dolosa était, elle aussi, attirée par les femmes ? Elle se redressa pour jeter un œil à l'horloge accrochée au mur et se figea quand elle constata qu'il était déjà treize heures. Au même moment, on frappa de nouveau à la porte mais cette fois-ci, Hermione décida d'aller ouvrir.

- Harry ! lança-t-elle avec un sourire forcé à son meilleur ami qui patientait, l'épaule appuyée contre le mur.

- Je peux entrer ?

- Bien sûr, tu veux me parler de quelque chose ?

- De ce sourire déjà, répondit-il en haussant un sourcil.

Il s'installa comme à son habitude dans le fauteuil qui faisait face au canapé et attendit qu'Hermione s'asseye à son tour.

- J'ai besoin de prendre un peu l'air, annonça-t-il en joignant ses mains devant lui. Je vais prendre quelques jours de vacances.

- Euh… hésita Hermione. Mais, et Jones ?

- Mes équipes peuvent très bien s'en occuper seules, répondit-il d'un ton sec. Je pense qu'au vue de mes états de service, tu peux bien m'accorder ça non ?

- Harry, tu sais très bien que je ne te refuse jamais une pause. Je suis juste un peu surprise de cette demande alors que pas plus tard qu'hier, tu te plaignais du manque de progression sur l'enquête.

- Et bien justement. Ce type est plutôt doué pour se planquer donc je peux bien prendre quelques jours. De toute façon, avec ta garde rapprochée, tu ne crains rien si ?

Hermione leva un sourcil et l'observa d'un air suspect. De quoi pouvait-il bien parler ?

- Non, non effectivement, répondit-elle en reprenant un air qu'elle voulut serein.

Tout en continuant de parler, elle se leva et se dirigea vers la porte de son bureau qu'elle ouvrit en grand.

- Quelle chaleur ici, j'ouvre pour faire un peu d'air. Donc, où comptes tu partir en vacances ? Et pour combien de temps ?

- En France sûrement, et pour quelques jours seulement. Je te tiendrai informée de mon retour.

- Super, répondit Hermione qui tentait au mieux de cacher son malaise. Par contre, je veux que le dossier Vulbert soit terminé avant ton départ.

- Euh… oui très bien, répondit Harry.

- STUPEFIX !

Le sortilège lancé par Hermione frappa Harry en pleine poitrine et le projeta violemment en arrière. Il se frappa le dos contre le mur, derrière le canapé et tomba évanoui sur le sol.

- Nathalie ! lança Hermione d'une voix forte en s'approchant du corps de son meilleur ami.

Son assistante déboula en courant dans le bureau et fut prise d'un air d'effroi en voyant Hermione la baguette pointée sur le corps de Harry.

- Mais… que… pourqu…

- Nathalie, coupa Hermione d'une voix forte. Va me chercher Drago. Il doit être dans son bureau. Une fois que tu me l'auras envoyé, va chercher un groupe d'auror et demande-leur de rappliquer ici immédiatement.

- Bien ! Je fonce !

C'était l'une des grandes qualités de Nathalie, son assistante. Elle avait une capacité impressionnante à faire ce qu'on lui demandait, sans poser de questions. Hermione pivota la tête vers le corps de Harry toujours allongé au sol et s'avança prudemment, la baguette tendue devant elle.

- Qui es-tu ? murmura-t-elle sans attendre de réponse.

Elle fit léviter le corps jusqu'à une chaise à laquelle elle l'attacha avec des liens solides, et s'adossa contre le mur en face pour l'observer. C'était bien le corps de Harry, mais était-ce vraiment son meilleur ami où un espion sous polynectar ? Au moment où elle se posait la question, Drago entra en trombe dans le bureau, baguette à la main tendue devant lui.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? lâcha-t-il en voyant Hermione faire face au corps inerte de Harry attaché sur la chaise.

- Je pense que c'est un espion.

- Pardon ?

- Et bien soit il est sous l'effet de l'imperium, ce qui m'étonnerait fort connaissant Harry, soit quelqu'un a pris du polynectar.

- Comment tu …

- Ce doit être quelqu'un de franchement mauvais qui n'avait pas bien répété son texte… Il m'a fallu moins de 30 secondes pour le trouver bizarre.

- Moi ce que je trouve bizarre, intervint Drago. C'est ce ton étonnamment calme sur lequel tu me racontes ça.

- Il se passe beaucoup de choses étranges dans ma vie en ce moment, j'ai appris à gérer.

- Madame la Ministre ? Que s'est-il passé ?

Le groupe d'auror réclamé à Nathalie venait de faire son apparition à l'entrée du bureau et regardaient à présent le corps inerte de Harry avec de grands yeux ronds.

- Mesdames, Messieurs. Il y a quelques instants, cette personne que je soupçonne d'être un espion est entré dans mon bureau pour m'annoncer qu'il souhaitait prendre des congés. J'ai trouvé ça étrange, mais n'ai pas relevé. Cependant, plusieurs indices m'ont apparus suspects, comme le fait qu'il mentionne une garde rapprochée, que je n'ai pas comme vous le savez, ou qu'il approuve l'existence d'un dossier que je venais d'inventer. Nous allons donc attendre que l'effet du polynectar, que je le soupçonne d'avoir utilisé, se dissipe pour l'interroger. D'ici là, je vous demande de rester ici en surveillance pendant que je m'absente.

- Comment ça tu t'absente ? interrogea Drago d'un air grave.

- Je dois quitter le bureau dix minutes, vous restez là jusqu'à ce que je revienne. Personne n'entre, personne ne sort.

- Et si j'ai envie d'aller aux …

- Drago ! le coupa-t-elle avant qu'il ne finisse sa phrase. J'en ai pour dix minutes ! A tout de suite.

Elle quitta le bureau alors que les aurors s'installaient face au corps toujours ligoté sur la chaise, leurs baguettes tendues et leurs mines déconfites. En sortant dans le couloir, elle tomba sur Nathalie qui regagnait son bureau et qui ne manqua pas de lui demander ce qu'il se passait.

- Je t'expliquerai, répondit Hermione en se dirigeant vers les ascenseurs. Je reviens dans 10 minutes !

A grandes enjambées, elle fonça vers les cages dorées et pénétra dans la première qui se présenta à elle, actionna le levier et se laissa emporter dans les profondeurs du ministère. Quelques secondes plus tard, la voix glaciale annonça « Département de Coordination avec les populations magiques » et la cage s'ébranla. Hermione en descendit et fonça à travers les couloirs, en sachant pertinemment ce qu'elle cherchait. Au bout d'un instant, elle s'arrêta devant une porte sur laquelle était inscrit en lettres dorées « Dolosa Havoc – Directrice du Département de Coordination avec les populations magiques ». Elle hésita un instant puis frappa avec force sur le panneau de bois qui trembla.

- Oui ? fit une voix féminine à l'intérieur.

- C'est… hésita à nouveau Hermione. C'est moi, Hermione.

Silence.

- Je peux entrer ? ajouta-t-elle.

La porte pivota sur ses gonds et laissa apparaître une Dolosa visiblement contrariée.

- Tu es ma supérieure non ? lâcha-t-elle d'une voix qui glaça Hermione. Tu fais bien ce que tu veux !

- Peut-on parler ?

Dolosa sembla vouloir lui claquer la porte au nez mais s'écarta finalement pour la laisser passer. Hermione pénétra dans la pièce et se plaça à côté fauteuil qui faisait face au bureau en bois massif.

- Si tu viens pour t'excuser de m'avoir jetée dehors tout à l'heure, ce n'est pas la peine. Je ne t'en veux pas.

- Je tiens quand même à le faire, répondit Hermione. Il vient de se passer quelque chose et je dois avoir les idées claires pour gérer ça.

- Que vient-il de se passer ? s'inquiéta sincèrement Dolosa.

- Je ne peux pas t'en parler pour l'instant. Sache juste que… tu as raison. Mais je dois t'expliquer.

- Je…

- Laisse-moi terminer s'il te plait. Tu as raison, car oui, je suis attirée par les femmes, et non tu ne me laisse pas indifférente. Sauf qu'il y a quelque chose que je veux être clair entre nous : il ne se passera rien. Tu es une directrice d'un département du ministère et je suis ta supérieure. De plus, il s'avère que je sors d'une relation avec un homme que j'aimais beaucoup, et je ne suis pas prête à me relancer dans quoi que ce soit pour l'instant.

- Je saurais être patiente.

- Dolosa, insista Hermione en se forçant à être la plus convaincante possible. Ça n'arrivera pas.

A suivre...