Dédicace : Pour ShaSei qui voulait un petit moment romantique entre eux. En espérant que tu aimes.

Correctrice : Clina

Personnages : Freya de Polaris, Hagen de Merak

Mention de : Fenrir d'Alioth, Cygne Hyoga

Ship : Hagen x Freya

Type d'écrit : romance

Arc temporel : Après la résurrection de tout le monde, quelques années après la fin de l'animé.

Lieu : Les jardins du palais d'Asgard

Nombre de mots : 1723

Titre : Confession


L'hiver semblait enfin étendre son manteau froid sur Asgard. Le paysage était de plus en plus blanc et le gel s'installait durablement. Pourtant on pouvait encore voir du vert ici et là, et des couleurs plus chaudes liées à l'automne. C'était peut-être sa saison préférée. Le jardin du palais était un lieu quasiment préservé des intempéries. De plus, on y trouvait des plantes qui ne poussaient pas naturellement dans le Nord de l'Europe. Hagen releva le regard vers le ciel relativement clair, mélange de bleu et de blanc. L'après-midi avançait doucement mais sûrement. L'air était plus doux. Freya n'était pas très loin de là. Il avait accepté de se promener avec elle dans le parc du palais. Les yeux bleus de Hagen suivaient chaque pas de la jeune femme. Ils se connaissaient depuis l'enfance et ils avaient grandi ensemble. Enfants, ils avaient partagé leurs jeux et leurs secrets. Freya n'était pas beaucoup plus jeune que lui après tout. Et Hagen était un membre de la haute aristocratie. Il avait toujours pris comme son devoir de devenir un bon Guerrier et de protéger la jeune Princesse.

Avec l'adolescence les sentiments avaient changé. Il n'avait vraiment compris que quand Freya avait choisi le camp de Hyoga. La haine farouche et la colère aveugle qu'il portait au Cygne étaient avant tout nées de sa jalousie. Il ne s'était jamais vraiment pardonné d'avoir levé la main sur elle quand elle s'était interposée lors de leur combat. Aujourd'hui, il savait qu'il aurait dû avoir plus en foi en elle, qu'il aurait dû l'écouter. Mais la jalousie l'avait privé de son sens de raison. Il s'estimait tellement coupable, qu'il avait été étonné de la trouver à son chevet, souriante et heureuse. Freya avait été contente de le retrouver, de cette seconde chance qui leur était offerte à tous généreusement. Elle lui avait pardonné. Et il n'avait jamais parlé de ce qu'il s'était passé dans le volcan. Ils avaient repris leur amitié comme avant. Mais les sentiments d'Hagen pour Freya n'avaient pas changé. Ils étaient toujours aussi forts et aveuglants, le rendant même jaloux de l'amitié naissante entre Fenrir et la Princesse. Mais que pouvait-il bien faire ? Il aimerait se débarrasser de ce poids, celui de sa culpabilité et de son secret. Il espérait arrêter d'en souffrir et retrouver une certaine sérénité. Mais pour cela il devait lui parler, seul à seul.

« Hagen ? » La voix douce de Freya attira son regard. « Tu comptes rester dans ton coin ? Quand tu as proposé de m'accompagner pour une promenade, je pensais qu'on pourrait au moins discuter. »

Les yeux verts le regardaient avec curiosité. Ils étaient seuls. Personne ne viendrait interrompre une conversation entre eux. Il ne pouvait pas continuer ainsi. Il n'avait sûrement aucune chance, mais s'il pouvait glaner son pardon… Alors il s'estimerait chanceux. Le Guerrier Divin acquiesça et il s'approcha de la jeune femme qui venait de s'asseoir sur un banc de pierre. Freya ferma les yeux et offrit son visage au rayon léger du soleil avec un léger sourire. Elle profitait des derniers beaux jours avant que l'hiver rude ne s'installe. Hagen resta debout un moment près d'elle. Finalement, Freya ouvrit un œil avec une moue amusée. Elle tapota de la main la place près d'elle. Après une légère hésitation, Hagen s'installa à une distance correcte. Il se fit la réflexion que tout était plus simple quand ils étaient enfants, avant qu'il ne réalise que Freya était de la famille royale et lui juste un aristocrate. Devenir Guerrier Divin avait était un honneur et un aboutissement pour lui. C'était la preuve que son entraînement avait porté ses fruits. Il avait cru alors qu'il pourrait la protéger. Et il avait fait le contraire…

« Tu es bien grave et sérieux. Vas-tu bien ? », demanda Freya avec un réel intérêt. Elle s'inquiétait pour lui, pour les autres aussi. Et elle tentait de leur rendre leur joie de vivre et de les aider à retrouver une vie normale dans cette seconde chance qu'on leur offrait. En cela elle était similaire à sa sœur aînée.

« Je réfléchis. », répondit lentement Hagen. C'était le bon moment. Il devait avancer. Et il ne pourrait le faire s'ils n'avaient point cette discussion. « Il y a quelque chose dont j'aimerais vous entretenir, Princesse Freya. J'ai conscience que le sujet est déplacé et délicat à aborder. Aussi j'aimerais vraiment que vous me laissiez finir ce que j'ai à dire avant d'intervenir. » Hagen releva lentement le regard vers la jeune femme qui l'observait en fronçant légèrement des sourcils. « C'est important pour moi. S'il vous plaît. »

« D'accord. », murmura Freya après quelques secondes de réflexion.

Cela lui coûterait sûrement de ne rien dire avant la fin de son discours, mais elle avait promis. Elle se tendit un peu. Hagen avait l'air tellement sérieux et mélancolique. Le silence s'éternisa un peu entre eux. Freya croisa les mains sagement sur des jambes et elle joua avec les décorations de ses manches. Elle ne voulait pas le presser. Elle pouvait attendre. Elle tenta de ne pas mordiller sa lèvre inférieure et de respirer calmement. Peu importait ce qu'Hagen avait à dire. Cela ne changerait rien à l'affection qu'elle lui portait. Elle sursauta un peu quand il reprit la parole à voix basse.

« Nous avons toujours été amis. Il fut un temps où j'imaginais que rien ne nous séparerait jamais. Je n'avais pas encore conscience à l'époque de nos statuts sociaux. », raconta Hagen sans la regarder, les yeux fixés sur le sol recouvert d'une très fine couche de neige. « Cette amitié d'enfance m'a toujours été précieuse. Je ne mentais pas quand je disais que je m'entraînais pour devenir un bon Guerrier pour vous protéger autant qu'Asgard. Vous avez toujours été importante pour moi. Et mon affection pour vous n'a fait que grandir. Je dois avouer que j'ai été flatté et honoré de porter une Armure Divine. Je pensais alors mieux vous servir. »

Un nouveau silence s'installa. Freya prit sur elle de ne rien dire, même si elle voulait vraiment lui dire qu'il avait toujours été un ami à ses yeux. Elle détourna légèrement le regard vers un oiseau, un des rares encore présents en cette période de l'année dans ces contrées. Freya le suivit des yeux, respectant le silence de son ami d'enfance. Elle avait promis de ne rien dire tant qu'il n'aurait pas fini. Et elle supposait qu'il n'avait pas fini. Elle bougea légèrement un pied, nerveuse. Un regard vers Hagen lui apprit qu'il était toujours perdu dans ses pensées. Il ne la regardait pas. Mais il avait les joues légèrement rougies. Elle se demanda si c'était dû au froid ou si c'était autre chose qui les colorait ainsi. Mais elle n'eut pas le temps d'élaborer plus de théories dans sa tête.

« Puis il est arrivé. », Hagen grimaça et Freya n'eut aucun doute qu'il mentionnait Hyoga. Les relations entre les deux hommes ne s'amélioraient pas vraiment à son grand désespoir. Cela la peinait, le Cygne était un ami proche pour elle. « J'ai cru qu'il vous avait manipulée et envoûtée. Ce jour-là, lors du combat dans le volcan… J'aurais dû vous écouter et vous croire. J'aurais dû… Je regrette vraiment de ne pas avoir retenu mon attaque. À ce moment-là, j'ai compris mes sentiments pour vous, même s'ils étaient déplacés. Et la jalousie et la colère m'ont aveuglé. Je voudrais vous demander pardon, Princesse. »

« Je ne t'en veux pas. », murmura Freya d'une voix tendre. Elle avait le cœur qui battait un peu trop vite. Elle le sentait tambouriner dans sa poitrine, comme un oiseau pris au piège qui désirait s'échapper. « Oh Hagen, nous sommes toujours amis. Je… je te pardonne. » Elle bougea la main pour attraper la sienne mais suspendit son geste.

« Je n'avais pas fini. Et vous aviez promis de me laisser tout dire. », commenta Hagen avec un léger sourire amusé. Il lui accorda un regard avant d'observer de nouveau le sol avec attention.

« Ah je suis désolée. », Freya porta sa main à sa bouche. « Continue. J'écoute en silence. Promis. » Et elle lui offrit un léger sourire d'excuse. Elle croisa à nouveau ses mains sur ses genoux.

« Euh… » Hagen hésita, coupé dans son élan. Il hésita. Obtenir le pardon de sa Princesse était énorme. Mais perdre son amitié avec une confession d'amour était peut-être au-dessus de ses forces. Mais il avait commencé. Et elle attendait. « Ces sentiments… Ils ne sont jamais partis, pas même après avoir eu une seconde chance. Je me doute qu'ils ne sont pas partagés. Même si je n'ai pas le droit d'être jaloux quand vous parlez à un autre. Je le sais. Je m'en excuse aussi. Mais je ne peux pas m'empêcher de vous aimer, plus que comme une amie. Vous êtes mon premier et seul amour. »

Voilà c'était dit. Mais ce fut un immense silence qui s'installa entre eux. Hagen évita de regarder Freya. Il avait le feu aux joues et le cœur qui battait à tout rompre. Il se sentait nerveux. Mais il n'ajouta rien. Il lui laissait le temps d'assimiler sa confession et de décider comment réagir. Il savait qu'il n'avait pas vraiment le droit d'éprouver ce genre d'attachement pour elle. Mais il ne savait pas combattre cet amour-là. Alors soit, il remettait son sort entre ses belles et fines mains blanches. Et s'il lui fallait quitter la Cour et vivre retiré sur ses terres, il obéirait. Il sursauta légèrement quand une main froide se posa sur la sienne. Il pouvait sentir ses légers tremblements. Elle était moite aussi malgré le froid. Ils restèrent encore quelques secondes sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Le silence devenait peu à peu confortable.

« Tes sentiments sont partagés et ce depuis toujours. », murmura doucement Freya. « Je suis désolée de ne pas avoir compris plus tôt… Hyoga et Fenrir sont des amis proches, mais rien de plus. » La jeune femme bougea et elle déposa une bise légère sur la joue chaude du Guerrier. Elle espérait que sa propre confession apaiserait Hagen. Elle déposa sa tête contre son épaule et eut un sourire tendre quand la main libre de Hagen se posa sur la sienne. Ils restèrent enlacés comme cela de longues minutes, jusqu'à ce que Freya frissonne de froid.


Merci d'avoir lu.