33. Activités de Mi-Semestre

Les vacances de mi-semestre commencèrent sous un temps d'automne mitigé : incapable d'atteindre le niveau froid, pluvieux et atroce, il se décida pour frais, humide et déplaisant. Le présentateur météo prévint que le crachin lugubre ne passerait pas avant dimanche soir. Par chance, la météo n'affecta pas notre programme du week-end.

Après déjeuner, j'appelais Ginny pour lui faire savoir que nous nous mettions en route. Quelques minutes plus tard, je suivais Mike sous la pas tout à fait pluie. Quand nous arrivâmes à Drakeshaugh, Ginny et ses enfants étaient prêts et nous attendaient. Tandis que Mike attachait les garçons Potter aux côtés de Henry dans sa voiture, j'aidais Ginny à attacher Lily dans la mienne à côté d'Annie. Dix minutes plus tard, nous nous dirigions vers la piscine.

Durant le trajet, Ginny et moi eûmes l'opportunité de programmer la semaine de mi-semestre. Comme ses parents étaient en France, ma proposition de garder les trois jeunes Potter le vendredi – quand Harry et Ginny assisteraient aux funérailles de Polly Protheroe – fut acceptée avec gratitude. Après avoir finalisé cet arrangement, nous planifiâmes également les autres jours.

Mike et moi avions un engagement de longue date pour rendre visite à ses parents à Stocksfield le dimanche, mais comme les Potter rendaient eux aussi visite à de la famille, ce n'était pas un problème. Ginny offrit de nous accueillir à Drakeshaugh tous les jours. Je refusais, évidemment, et contrais avec une invitation à Lintzgarth. Ce fut sans succès Ginny me rappela qu'elle n'avait pas de voiture et ne pouvait seulement nous rendre visite qu'en remontant la vallée à pied avec les trois enfants. Je fis à contrecœur machine arrière. Le temps que nous arrivions à Alnwick, nous avions la semaine grossièrement programmée.

"Et pour samedi prochain ?" demandais-je, essayant de compléter nos plans pour la semaine de vacances.

"Ron et Hermione amèneront Hugo et Rosie pour nous voir samedi prochain," commença Ginny.

"Oh, très bien. Vous n'êtes pas obligés de venir nager avec nous tous les samedis," lui assurais-je, ne voulant pas lui faire penser que j'étais insistante.

"Laisse-moi finir, veux-tu," me sermonna Ginny d'un ton taquin, un sourire aux lèvres. "J'allais te demander s'ils pouvaient venir aussi."

"Désolée," dis-je d'un ton penaud, "bien sûr qu'ils le peuvent."

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Nous passâmes la plus grande partie du trajet retour à discuter des progrès des enfants dans l'eau. Ginny était particulièrement fière d'Al, qui était parvenu à patauger de ses bras jusqu'au bord de la piscine sans bouées ni assistance – une distance de deux mètres. Nous étions passés à travers Thropton et j'expliquais la brasse et les techniques d'enseignement à Ginny quand Annie se mit soudainement à chanter. Elle avait été assise paisiblement derrière nous, essayant d'apprendre à Lily quelques comptines enfantines, mais pour une raison inconnue elle avait décidé de nous divertir avec l'une des chansons que je lui avais joué et chanté plus tôt dans la semaine.

"Ja peux vous dire 'xact'ment où j'a appris cette chanson, c'était à Rowston, on dirait des nez cotes."

"Au dîner des récoltes," la corrigeais-je. Avec mon aide, elle retrouva la plus grande partie des paroles. Le temps que nous rejoignons le chemin de Drakeshaugh, Annie et moi essayions de persuader Ginny et Lily de nous accompagner pour le refrain.

Nous y parvînmes, mais je découvris rapidement que Ginny ne pourrait pas chanter juste même si sa vie en dépendait. En conséquence, je me retrouvais à chanter d'autant plus fort.

"Tu as vraiment une belle voix," me dit Ginny. "Pas comme moi."

"C'est simplement de l'entraînement," lui assurais-je.

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La visite chez les parents de Mike le dimanche fut assez tendu. J'avais toujours été assez nerveuse face à mon beau-père aux idées plutôt arrêtées et nous n'étions pas les seuls invités de mes beaux-parents. Je dus supporter la sœur tout aussi redoutable de Mike, Lucy. Elle avait fait le voyage depuis Londres pour présenter son fiancé à la famille. Son nom était Jean-Paul et c'était un crétin prétentieux grand et bronzé de West Thurrock, dans la grande banlieue est de Londres. Je me pris immédiatement d'une forte antipathie pour lui.

Nous débutâmes sur de mauvaises bases, car il semblait avoir une notion très vague d'où il se trouvait et je fus peut-être un peu trop brusque pour corriger sa croyance fausse que nous étions quelque part aux environs de Leeds. Tandis que l'après-midi avançait, les choses ne s'améliorèrent pas. Il n'avait clairement aucune expérience avec les enfants et insista pour appeler Henry et Annie 'le jeune homme et la jeune demoiselle'. Non seulement retenir leurs noms était bien trop fastidieux pour lui, mais il ajouta de l'huile sur le feu en m'appelant Jacqueline au lieu de Jacqui. Cela m'agaça bien plus que de raison.

Henry ne l'apprécia pas non plus, et il est bien pire que moi lorsqu'il s'agit de masquer ses émotions véritables. Quand Richard lui fit une remontrance parce qu'il courait dans le salon en prétendant être un avion, la réponse de Henry fut de l'appeler 'Mr Vilain'. Je tentais de m'excuser pour Henry, mais il est difficile de s'excuser pour les paroles d'un enfant lorsque l'on approuve entièrement son évaluation. Par chance, Mike vint à ma rescousse et prouva qu'il avait été attentif.

"Mais enfin, Henry," dit Mike, soulevant notre fils dans ses bras. "Tu ne devrais pas appeler le petit-ami de ta Tante Lucy par des noms méchants c'est malpoli. Je m'excuse pour lui, Popaul !"

Mon mari peut-être une crapule sournoise. Son dernier mot flirtait avec la ligne séparant le diminutif innocent et l'insulte délibérée. Je savais de laquelle il s'agissait et quand Mike me fit subrepticement un clin d'œil, je dus étouffer un éclat de rire.

"C'est Jean-Paul," dit pompeusement Jean-Paul à Mike.

"Désolé, les diminutifs sont mon défaut, pas vrai Jacqui ?"

Je hochais la tête.

"Je n'ai habituellement droit à Michael que lorsque j'ai fait quelque chose de mal", poursuivit Mike.

Souriant, je hochais à nouveau la tête.

"Tu n'es pas un Popaul alors ?" demanda Mike. "Peut-être Paulo, Jipé, Jeannot, ou Jean-Jean plutôt ?"

"Jean-Paul !"

"J'essaierai de m'en souvenir," dit poliment Mike. "Ça risque d'être difficile, parce que tu as vraiment l'air d'un Popaul pour moi."

Pendant que je toussais et que Jean-Paul cherchait une réplique polie, Mike se jeta à quatre pattes et hurla "À dada."

Henry sauta sur le dos de son père et ils se mirent à galoper à travers le salon en faisant des bruits de chevaux. Puis, évidemment, ce dut être au tour d'Annie. Le temps que Mike termine, les enfants couinaient et criaient, les parents de Mike riaient de leurs petits-enfants et Richard boudait. L'atmosphère resta tendue tout le reste de l'après-midi.

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Le lundi, le présentateur de la météo locale du matin sur BBC Breakfast m'assura que le crachin s'arrêterait avant neuf heures. Malheureusement, il n'avait pas prévenu les nuages. Le ciel était toujours sombre et la bruine tombait encore à neuf heures et demi quand j'arrivais à Drakeshaugh avec Henry et Annie. Les enfants allèrent immédiatement jouer dans le salon. Après un salut rapide, je laissais Ginny préparer le café et suivis les enfants pour les garder à l'œil. Ginny arriva très peu de temps après avec du café pour nous, du jus de pomme pour les enfants et une assiette couverte de biscuits au gingembre tout juste sortis du four. Alors que nous buvions, les enfants faisaient un loup intérieur et je régalais Ginny du récit de notre visite chez les parents de Mike.

Heureusement, le temps que nous terminions nos cafés et rangions, le ciel s'était enfin éclairci. Il était toujours un peu couvert mais le sol séchait, donc Ginny et moi emmenâmes les enfants en ballade. Nous descendîmes paisiblement le chemin jusqu'à la route puis la suivîmes jusqu'au parking du Château d'Harbottle.

Malgré sa proximité de Drakeshaugh comme de Lintzgarth, ni Ginny ni moi n'avions emmené nos enfants visiter le château. J'avais visité la vieille ruine dentelée évidemment, mais pas depuis des années. Quand nous arrivâmes, Ginny ne se dirigea pas directement vers l'entrée. À la place, elle marcha sur l'herbe vers une pierre levée récemment érigée dont je ne savais pas grand-chose. Les enfants curieux la suivirent et je fermais la marche. À la demande de James, Ginny lut à haute voix les mots gravés dans la roche.

"Le château triste. Qui m'a changé en ruine tel une vielle ville ? Était-ce les soldats cavalant à cheval ? Était-ce mes vieux ennemis les Scots ? Ou était-ce ces Border Reivers ? Peut-être n'était-ce que les siècles passant."

Après la récitation par Ginny du poème, les enfants avaient beaucoup de questions. La première – 'c'est quoi un siècle ?' – fut simple à répondre, mais elle fut suivie par 'Combien de siècles il y a eu ? C'est quoi les Border Reivers ? Et Les Scots ? C'est toujours nos ennemis ? Quels soldats ?'

"Je regrette que Mike ne soit pas là. Il en sait plus sur ces choses-là que moi," admis-je à Ginny pendant que nous tentions de fournir des réponses aux enfants. Je répondis aux questions que je pouvais. "Non, les Scots, les Écossais, ne sont plus nos ennemis et les Border Reivers étaient des bandits qui venaient de l'autre côté de la frontière pour voler le bétail et tuer les gens. Je ne peux pas répondre aux autre questions, désolée. Peut-être qu'il y a quelque chose sur ce prochain panneau." J'indiquais du doigt le portillon, à côté duquel était érigé un panneau explicatif.

Les enfants coururent en avant pour le découvrir. Cependant, aucun d'entre eux ne savait lire plus que quelques mots, ils durent donc se contenter de regarder les illustrations usées par le temps jusqu'à notre arrivée. Quand nous fûmes là, Ginny parvint à répondre à une autre question.

"Le château a été construit il y a environ huit cent cinquante ans," dit-elle. "Le roi Henry deux a demandé à un homme nommé Odinel de Umfreville de le bâtir. Mais maintenant la plus grande partie a disparu."

Ginny ouvrit la grille et nous guidâmes les enfants à travers les buttes de terre et les fragments de mur. En regardant tout autour, je me souvins de quelque chose d'autre. "Je pense que c'était un château en motte castrale," dis-je, me souvenant d'une conversation que j'avais eu avec Mike un jour. Ce fut une erreur.

"C'est quoi une motte castrale ?" demanda James.

"C'est…" ne voulant pas l'induire en erreur, j'hésitais. "Ça à un rapport avec la façon dont il a été conçu et construit, je crois. Des gens bien plus intelligents que moi pourraient te dire comment la conception des châteaux a changé avec les années et quelles parties ont été construites à quelle période."

"Vraiment ?" James regardait fixement les murs effondrés que nous approchions, puis se retourna pour me regarder. "Il n'a pas été construit tout d'un coup ?" demanda-t-il.

"Probablement pas. Il y avait des gens dans ces collines depuis des milliers et des milliers d'années, James. Tu peux toujours en voir les traces, si tu sais où regarder. Malheureusement, ce n'est pas mon cas," reconnus-je, évitant la question que je voyais se former sur ses lèvres. "Si tu veux en savoir plus, demanda au Papa de Henry quand tu le verras. Il en sait plus sur ce genre de choses que moi. Mais oui, la façon dont les murs sont construits, la forme des arches – même s'il n'y a pas d'arches ici – sont des indices pour les gens qui savent quoi regarder."

"Indices ! Papa trouve dé indices," me dit savamment Al.

"Il le fait," approuva Ginny. "Mais Papa cherche des indices pour savoir ce qui s'est passé dans les derniers jours ou semaines. Les gens dont Jacqui…" elle s'interrompit, me regarda pensivement et poursuivit. "Les gens dont Tante Jacqui parle cherchent des indices pour découvrir ce qui s'est passé il y a très très longtemps."

Pendant que je souriais mon remerciement à Ginny de m'avoir nommée tante honoraire, Lily réfléchissait.

"T'ès longtemps, quand Mamie petite fille ?" demanda Lily.

"Bien plus longtemps que ça," dit Ginny avec un sourire. Bien plus longtemps que quand la mamie de Mamie était petite."

Lily trouva immédiatement une faille dans cet énoncé. "Mami a pas de Mamie," observa-t-elle.

"Plus vieux que Mamie ?" ajouta Al, montrant que lui aussi peinait avec ce concept.

Ginny fut épargnée d'une longue explication, car nous approchions des ruines et Henry avait choisi cet instant pour hurler "Je suis le roi du château !" Les enfants partirent vers la colline dans une tentative d'être le premier à atteindre le sommet. James, qui était au coude à coude avec Henry quand ils s'élancèrent, ralentit en en atteignant les premiers restes de construction en pierre. Par conséquent, Henry gagna aisément. Cela n'eut pas de conséquence, car les enfants perdirent rapidement leur intérêt pour ce jeu et revinrent examiner les pierres usées.

Nous passâmes le reste de la matinée et le début de l'après-midi au château. Nous escaladâmes les murs, courûmes de haut en bas des buttes, inventâmes de histoires sur la vie au château et jouâmes à cache-cache. Quand nous rentrâmes à Drakeshaugh pour le déjeuner, Henry et James étaient très occupés à déterminer lequel allait mourir de faim le premier. Annie et Lily s'étaient éreintées et étaient si fatiguées que Ginny et moi dûmes les porter le long de la route. Al, béni soit-il, suivit simplement les deux plus grands garçons dans un silence stoïque.

Nous venions juste d'arriver sur le chemin montant à Drakeshaugh et passé le portillon quand je repérais les nuages noirs montant derrière les collines. Ginny les repéra également.

Nous accélérâmes le pas, mais la pluie nous rattrapa juste avant que nous n'atteignions la cour de gravier, nous forçant à transformer notre marche rapide en course. Bien qu'il ne s'agisse que d'une trentaine de mètres, j'étais à bout de souffle quand nous atteignîmes la porte de la cuisine.

"J'étais sportive autrefois," dis-je. Tout en parlant, je savais que je devrais faire plus d'exercice. "J'avais l'habitude de nager quatre ou cinq fois par semaine. Maintenant tout ce que je fais, c'est de regarder les enfants nager, et ça se voit." Je me tapotais le ventre.

"Je ralentis aussi," admit Ginny. "On devrait essayer de faire plus d'exercice. Ce n'est pas facile avec tous ceux-là, n'est-ce pas ?"

Nous passâmes un après-midi tempétueux à l'intérieur, jouant avec les enfants et prévoyant ce que nous pourrions faire si le temps ne s'améliorait pas. Au moment de partir, je saisis l'opportunité d'interroger à Ginny sur l'affaire. Pelias Hume continuait d'apparaître aux informations, accompagné de l'avertissement de ne pas l'approcher, mais tous les journaux disaient que la police 'suivait un certain nombre de pistes'. Hormis le fait que la police, et Harry, aient toutes leurs ressources disponibles à la recherche de Hume, Ginny n'ajouta rien de plus.

Par chance, la tempête du lundi après-midi se dégagea finalement. Mardi matin était frisquet, mais sec. Nous nous en tînmes à notre programme initial et emmenâmes les enfants cueillir des mûres. Lorsque l'heure du déjeuner arriva, nous avions les doigts tâchés de violet et des dizaines de sacs remplis de baies juteuses. Nous avions également eu quelques incidents. Annie avait on ne sait comment réussi à écraser une mûre sur son front et avait étalé le restant collant dans ses cheveux. Al, tentant d'atteindre un amas de mûres particulièrement grosses, était tombé la tête la première dans les épines entremêlées. Son extraction avait été difficile, car ses vêtements étaient pris dans les ronces.

Malgré sa mésaventure et les écorchures sanglantes sur ses joues, Al restait joyeux. Les griffures ne le dérangeaient pas, il s'interrogea simplement s'il finirait 'avec une cicatrice comme Papa'. Quand nous revînmes à Drakeshaugh, je nettoyais Annie dans l'évier de la cuisine pendant que Ginny emmenait Al dans les toilettes du bas. Il était déçu quand il revint, car il n'y avait plus une seule marque sur son visage.

Après déjeuner, nous déambulâmes dans les bois entourant Drakeshaugh. Nous chargeâmes les enfants de chercher des pommiers, aisément identifiables en raison des pommes tombées autour d'eux à cause du vent. Quand ils les trouvèrent, nous donnâmes de bonnes secousses sur les branches et collectâmes presque toutes les pommes fraîches qui tombèrent. Seules celles qui étaient pourries ou mangées par les oiseaux furent rejetées, et elles n'étaient pas nombreuses.

Le temps que mercredi matin arrive, Ginny avait coupé la plus grande partie des pommes. Nous eûmes une journée très productive. Les enfants alternèrent entre faire des jeux dans la cuisine et nous 'aider', Ginny et moi. Nous fîmes bouillir les mûres et les pommes avec du jus de citron et du sucre dans un énorme confiturier de cuivre.

Il était plus sage et plus simple de ne pas avoir à s'inquiéter des enfants. Après le déjeuner, pour nous faciliter la tâche, Ginny et moi envoyâmes les enfants à l'extérieur pour chercher d'autres pommes dans les bois de Drakeshaugh. Ils avaient reçu la plus stricte instruction de ne pas quitter les bois et en avaient tous fait la promesse solennelle. Nous n'avions pas besoin des pommes, mais l'absence des enfants nous donna l'opportunité de filtrer la purée de fruit bouillante à travers des sacs de mousseline.

Quand je ramenais Henry et Annie à la maison ce soir-là, la cuisine de Ginny était dans un état inimaginable. Les sacs de mousseline étaient soigneusement pendus aux poutres au-dessus de la table de la cuisine et la gelée gouttant lentement était récupérée dans des pots de confiture. L'odeur était extraordinaire. Je voulais rester pour aider, mais je devais rentrer à la maison pour préparer notre repas du soir pour l'arrivée de Mike.

Grâce à nos enfants, Ginny avait également un autre grand panier de pommes. Elle n'en avait pas l'utilité et était affairée avec la confection de confiture, je proposais donc de les ramener à la maison avec moi. Ce soir-là, pendant que je faisais à manger, je préparais également quatre tartes aux pommes.

Le jeudi, j'emportais deux des tartes aux pommes toutes fraîches à Drakeshaugh, en cadeau pour Ginny. En échange, elle m'offrit vingt pots de gelée de mûre maison. Son décompte final atteignait, m'assura-t-elle, plus de quarante. Je protestais, puis proposais d'en emporter dix. Elle ne voulait rien entendre, prétextant que j'avais fait la moitié du travail. Mes arguments ne me menèrent nulle part. Je parvins à négocier quinze pots, mais elle nous nourrit tous de muffins – grillés dans le feu – au beurre et à la confiture de mûre maison toute fraîche, et Henry intervint.

"C'est vraiment ce qu'on a fait ?" demanda Henry, léchant la confiture sur le dessus de son muffin.

"Tout à fait, Henry," lui dit Ginny.

"C'est super bon, Maman," me dit-il de façon entendue.

"Prends vingt pots." Ginny profita de l'occasion pour rouvrir la discussion.

Nous nous accordâmes finalement sur dix-huit.

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Mike avait été au travail toute la semaine, mais il était parvenu à se dégager une journée de congé le vendredi. J'étais heureuse de sa présence car, malgré mon offre aux Potter, la semaine de vacance m'avait montré que cinq enfants excités demandaient beaucoup de travail, même pour deux personnes. Les prévisions météo pour le vendredi étaient pour un temps beau, si ce n'est venteux, pour toute la journée. Un coup d'œil par la fenêtre de la cuisine m'assura de son exactitude. Presque tous les arbres que je pouvais voir avaient été dépouillés de leurs feuilles par le vent qui les secouait et les seuls nuages dans le ciel bleu pâle étaient les hautes traînées blanches qui filaient dans la haute atmosphère.

Le jeudi soir, Mike et moi prévîmes à la fois pour du beau et du mauvais temps, et au cours du petit déjeuner le lendemain matin nous finalisâmes notre programme. En fonction du temps, nous emmènerions absolument les enfants marcher. Nous rangions la cuisine et discutions des routes alternatives 'au cas où' lorsque les Potter arrivèrent.

"Pile à l'heure," observa Mike.

Je jetais un coup d'œil à l'horloge juste à temps pour voir la seconde aiguille avancer pour marquer l'heure pile. Harry et Ginny nous firent signe en garant leur voiture à côté de la porte de notre cuisine.

"Les Potter sont là," appelais-je tout en pendant le torchon.

Hurlant avec excitation, Annie et Henry se précipitèrent depuis le salon. Ils ne s'arrêtèrent pas Mike avait ouvert la porte et était sorti aider les Potter à décharger les enfants et les sacs. Nos enfants le suivirent dans la cour. Quand j'atteins la voiture, les enfants Potter dansaient autour de Henry et Annie et discutaient avec excitation.

Harry et Ginny étaient déjà vêtus pour les funérailles. Ginny était splendide dans une robe fourreau unie sans manches qui lui descendait aux genoux. Harry portait un pantalon noir, une chemise blanche et une cravate noire. Le veston qu'il portait était, à mon avis, bien trop criard avec ses larges bandes bleues et jaunes. Mike avait sorti un grand sac du coffre des Potter et Harry en tenait deux de plus.

"Est-ce qu'ils restent pour la semaine ?" demanda joyeusement Mike.

"J'en ai probablement bien trop fait," admit Ginny. Il y a un rechange complet pour chacun d'eux. Jacqui a dit que vous pensiez les emmener marcher. S'il pleut, vous pourriez en avoir besoin, mais sinon mettez les juste dans un coin et oubliez-lez là."

L'attention de Mike était fixée sur le coffre de la voiture et il ne semblait pas écouter Ginny. "Jolie veste, Harry," dit-il.

"Mike !" dis-je sèchement. "Ginny t'a parlé."

"Rechange complet au cas où ils seraient mouillés, on en aura probablement pas besoin, j'ai entendu." Mike fit un clin d'œil à Ginny tout en parlant. "Le chapeau Homburg doit être à toi Ginny, il semble un peu petit pour Harry. Ce qui veut dire que le haut de forme est à toi."

"Tu as vu juste," dit Ginny en souriant.

Mike avait toujours le regard fixé sur l'arrière de la voiture de Harry, bien plus intéressé par ce qui y restait que par les sacs d'affaires des enfants. Curieuse, je fis le tour pour y jeter un œil. La veste noire et le Homburg était visiblement à Ginny, mais Mike était bien plus intéressé par la veste queue de pie violette et le haut de forme associé.

"Tu devrais l'essayer, Harry," suggéra Mike.

Harry secoua la tête. "Je vais apporter les sacs à l'intérieur," dit-il. "Et ensuite on devra y aller, n'est-ce pas…"

Sa voix s'estompa. Ginny avait plongé dans le coffre, enfilé le Homburg et l'avait incliné pour le style. Harry semblait subjugué. Quand elle ramassa le haut de forme et marcha langoureusement vers lui, il baissa silencieusement la tête et la laissa lui mettre.

"Les instructions de Polly," nous dit Harry, tandis que Mike utilisait son téléphone pour photographier les Potter. "Jusqu'aux plumes."

"Elle savait clairement ce qu'elle voulait," lui dit joyeusement Mike. "Tu ne voulais pas partir gothique total toi aussi, Ginny ?"

"Les instructions de Polly ne s'appliquent qu'à Harry et aux porteurs du cercueil," lui dit-elle. "Je suppose que je passerai inaperçue au milieu des Mo… du monde."

"Fais attention à ton chapeau dans la porte, Harry," dit Mike. Harry se baissa en suivant mon mari par la porte de la cuisine, bien qu'il n'en ait pas besoin.

"Merci de t'occuper des enfants, Jacqui," dit Ginny. Elle s'avança et m'étreignit. "Merci beaucoup."

"Il n'y a vraiment pas de quoi," lui dis-je. "Le chapeau te va vraiment bien," ajoutais-je dans un murmure quand nous nous prîmes dans les bras.

"Harry l'aime vraiment," chuchota-t-elle. Lorsque nous nous séparâmes, elle m'offrit un grand sourire.

"On doit y aller, Ginny." Harry semblait nerveux en revenant à ses côtés.

Le sourire de Ginny s'évanouit et elle se tourna pour faire face à son mari. Son visage était pâle et triste il ressemblait à ce qu'il était, un homme allant à un enterrement.

"Soyez sages," rappela Ginny à ses enfants. Retirant le chapeau, elle prit celui de Harry, lui embrassa la joue et le serra contre elle.

"Oui, tenez-vous bien, les enfants," ordonna Harry quand ils se séparèrent.

"Oui Papa," dit sérieusement James. Son frère et sa sœur hochèrent la tête.

"Et merci, les Charlton," ajouta Harry. Il avait déjà ouvert sa portière et son esprit était visiblement ailleurs.

Nous les regardâmes monter en voiture et encourageâmes les enfants à leur faire des signes et à crier 'au-revoir' tandis que les Potter partaient pour l'aéroport.

"Harry a l'air nerveux," observa Mike.

"Il va devoir parler à l'enterrement de Polly, des funérailles qu'il a dû organiser parce qu'elle n'a pas d'autres parents et il va le faire coiffé d'un chapeau violet orné de plumes d'aigle. Par-dessus le marché, malgré les affiches et la chasse à l'homme, la police n'a toujours pas capturé Pelias Hume."

"Vrai," admit Mike. "Mais je dois dire, ce sont de sacrés chapeau et veste, quand même. Je pense que Polly a voulu se moquer de lui pour la tenue gothique."

"Pourquoi ?" demandais-je.

"Une veste et un haut-de-forme violet ?" Les yeux de Mike étincelèrent. "Je pense qu'il fait moins goth que Willy Wonka !"

Je ris et, une fois l'image dans ma tête, je ne pouvais plus m'en défaire.

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Moins d'une demi-heure après le départ des Potter, nous étions en route. Mike et moi portions chacun un sac à dos. Le pique-nique que j'avais préparé pour le déjeuner – trois bouteilles d'eau, deux thermos de thé et nos imperméables légers – étaient divisés équitablement entre nous deux. Mike avait prit la bouteille en plus.

Après nous être assurés que les lacets étaient noués et que tout le monde était prêt à partir explorer, Mike et moi guidâmes les enfants hors de Lintzgarth le long de la route en direction du pub. Comme c'était les vacances, il y avait quelques familles sur le parking. Il y avait même une voiture qui circulait sur la route. Après avoir dépassé le pub et traversé le parc, nous prîmes le pont piéton au-dessus du Burn d'Hosedon et nous engageâmes sur la vielle route des vachers.

Bien que nous ayons emmené Henry et Annie sur ce chemin auparavant, Annie avait été dans un porte-bébé attaché à la poitrine de Mike. Henry avait été si jeune qu'il avait tout oublié. C'était nouveau pour eux. Ils n'avaient aucune idée d'où nous allions, mais cela ne semblait pas les perturber. Ils étaient simplement heureux d'être à l'extérieur. Une fois que nous eûmes passé la dernière ferme sur Clennell Street, Mike expliqua que nous visiterions une fortification des collines. Henry et James en furent excités, jusqu'à ce qu'il désigne la colline basse couverte d'herbe au loin.

"Ça s'appelle le Château des Collines," leur dit Mike dans l'espoir de raviver un peu d'enthousiasme.

"Peux pas voir aucun château," remarqua Al.

"Où est le château ?" demanda Henry.

"Où est l'autre colline ?" demanda James.

"Tu as raison, Al, et ce sont de bonnes questions, Henry et James," commença Mike. Il se frotta joyeusement les mains. Il était clairement dans son élément.

"La fortification a été construite à l'âge de fer, il y a plus de deux mille cinq cents ans, Henry. Ce qui veut dire qu'il est trois fois plus ancien que le Château d'Harbottle, et il ne reste plus grand-chose d'Harbottle, n'est-ce pas ?"

"Non," approuva Henry.

"Eh bien il reste encore moins de ce fort. Il y a quelques vieilles pierres là-haut, mais la plupart sont enterrées sous l'herbe. L'endroit est si ancien que personne ne sait comment il était appelé quand il a été construit. Ces temps-ci, les gens l'appellent le Château des Collines, et c'est le nom sur les cartes. Mais, comme l'a très intelligemment dit Al, il n'y a pas de château, et comme James l'a remarqué, il n'y a qu'une seule colline. Donc pourquoi est-ce que ça s'appelle le Château des Collines ? Je ne sais pas ! C'est un mystère. Peut-être qu'un jour l'un de vous le résoudra."

"Ouais." James hocha la tête.

Tout en marchant, Mike continua de distraire les enfants avec des récits sur Clennell Street – le vieux chemin des vachers sur lequel nous marchions. Il essaya également d'expliquer l'histoire des collines, et de Camp Knowe – une seconde fortification qui se tenait sur une colline de l'autre côté de la vallée d'Alwin. Les enfants commençaient à en avoir assez, il passa donc aux histoires du légendaire Arthur qui, prétendait-il, avait régné sur des terres non pas autour de la Cornouailles, mais des collines du Northumberland.

Le temps que nous commencions à grimper vers les fortifications du Château des Collines, il leur parlait des lointaines collines de Yeavering Bell et de Gefrin. Mike était passionné des contes des vieux royaumes, de Bernicie et de Northumbrie. Les enfants appréciaient les histoires de Mike et n'étaient pas pressés d'atteindre le sommet. Nous ne l'étions pas non plus. Malgré le fait qu'il n'y avait pas grand-chose à voir en arrivant là-haut, j'avais toujours trouvé l'approche de l'ancienne fortification de colline étrangement inspirante. Il était midi largement passé quand nous atteignîmes le sommet et, grâce aux légendes de Mike, les enfants étaient devenus des guerriers Anglo-saxons.

Une fois à l'intérieur des fortifications, monter notre camp et manger notre banquet était essentiel. Ce fut lorsque nous festoyons de sandwichs et de chips que Henry, James et Al se souvinrent de leurs questions sur le château d'Harbottle. Mike, s'apprêtant à rentrer dans bien plus de détails sur les châteaux en mottes castrales que les enfants ne pouvaient comprendre, commença par une explication enthousiaste mais bien mal reçue. Heureusement, quand il réalisa qu'il perdait leur attention, il changea de direction. Il revint à raconter les légendes des personnes qui habitaient les collines bien avant que les Saxons n'arrivent. J'étais presque certaine que ses histoires de Bretons, que l'Empereur Romain Hadrien avait maintenu dehors par la construction d'un grand mur, n'avaient que peu de liens avec la réalité historique, mais les enfants s'en délectèrent.

Après le repas, nous commençâmes à redescendre. Nous nous dirigeâmes vers le nord pendant quelques centaines de mètres avant de quitter Clennell Street pour nous diriger vers la rivière Alwin. Une fois la rivière franchie, nous nous dirigeâmes dans le sens du courant. James était complètement dérouté par le trajet et fut surpris de constater que nous étions incroyablement revenus à Alwinton. Le soleil descendait sur les collines quand nous arrivâmes à Lintzgarth.

Tandis que Mike supervisait les enfants dans le jardin, je commençais à préparer notre dîner. Les feuilles de salade à côté de la porte de derrière étaient rares et abîmée par le temps et très peu de tomates restaient dans notre serre. Nous arrivions même à court d'oignons et de radis. Malgré cela, il y avait assez pour une salade fraîche en accompagnement. Tout en travaillant, je me demandais comment les funérailles de Polly s'étaient passées. La journée avait filé en fait le second week-end était déjà devant nous. La semaine entière de demi-semestre avait défilé en un tourbillon de jours heureux et occupés.

Il était six heures et il commençait à faire sombre dehors quand Mike et moi installâmes les enfants pour le repas du soir. J'avais préparé un gratin de rigatoni aux saucisses et je servais une grosse part à James quand j'entendis le crissement de pneus de voiture sur le gravier. Mike se tenait à côté de l'évier. Il venait de verser la vinaigrette que j'avais préparée sur la salade et s'activait à la remuer. Il jeta un coup d'œil par la fenêtre et confirma ma déduction.

"Votre maman et votre papa sont là, les Potter," annonça-t-il.

"Youpi !" annonça Al.

"Mmm," dit Lily. Incapable d'attendre la salade, elle mâchait déjà ses pâtes et étalait de la sauce sur toute sa figure. En regardant les cinq enfants affamés, je me demandais comment la mère de Ginny avait pu en gérer sept.

"Je vais pas rentrer à la maison maintenant," nous dit fermement James. La fourchette fermement serrée dans sa main, il regardait avec avidité l'assiette que je tenais toujours.

"Pas maintenant !" approuva Henry.

"Tout juste, les garçons," leur dit Mike en revenant vers la table. "Ne laissez jamais des choses aussi ennuyeuses que des parents se mettre entre vous et un bon petit frichti."

"Frichti?" demanda James.

"Frichti, rata, fricot, ripaille." Mike parla comme s'il leur inculquait quelque important savoir ancien. "Les trucs que vous mangez, ou que vous vous apprêtez à manger. Voilà pour toi Lily."

Contournant la table, il ajouta de la salade de tomates, salade verte, oignons rouge et radis sur son assiette. Il servait Henry quand notre lumière extérieure s'alluma. À ce moment-là, j'avais terminé de servir les enfants, je me précipitais donc vers la porte de la cuisine. Je l'ouvris juste quand Harry levait la main pour frapper.

"Entrez, entrez," dis-je. "On vient juste de servir leur dîner aux enfants. Est-ce que vous avez mangé ? Est-ce que vous voulez quelque chose ?"

Ginny secoua la tête.

"Pas pour moi, merci. Il y avait un énorme buffet à la réception en mémoire de Polly," me dit Harry. "Salut les enfants, vous avez passé une bonne journée ?"

"N'a été voir une forfication," dit Al.

"É marsé," ajouta Lily. "É marsé."

"Des centaines de kilomètres !" ajouta James. "Alors on a trop faim."

"Très," corrigeais-je.

"On veut not' frichti," ajouta Henry.

"Rata," dit joyeusement Annie.

"Le papa de Henry il sait tout sur Merlin." Le commentaire de James sortit de nulle part, mais l'air stupéfait de Ginny m'étonna.

"Vraiment ?" sourit Harry. "Et sur Arthur et les chevaliers de la table ronde, je suppose ?"

"É les Bretons anciens é les Romains et les anguleux Saxons," ajouta Henry. "Mon papa l'est intelligent."

"Mon mien aussi," dit James à mon fils. Mike et Harry se sourirent.

"Vous voulez un thé ?" demandais-je.

"Je le prépare," proposa Ginny. "Vous mangez tous. Je peux réussir à faire bouillir une bouilloire et je peux voir ta collection de boîtes à thé et de théières."

Je voulais vraiment interroger Harry et Ginny sur l'enterrement, mais je n'en eus pas l'opportunité. Pendant comme après le repas, les enfants leur racontèrent la ballade et les endroits que nous avions explorés.

"On dirait que vous avez passé une excellente journée," dit Ginny.

"Comment était la vôtre ?" demandais-je.

Elle et Harry échangèrent un regard plein de sous-entendus. "Intéressante," me dit Ginny. "Harry se fondait parfaitement dans la foule, mais je n'étais clairement pas habillée pour l'occasion."

"Vous vous êtes changés," réalisais-je. Les Potter étaient tous deux en jean et sweatshirt.

"On a fait un détour par Drakeshaugh en venant," admit Ginny. "On a profité de l'occasion pour quitter nos tenues d'enterrement, pas vrai Harry ?"

Harry hocha la tête, et j'essayais de déterminer ce que le regard 'n'en dit pas plus' qu'il rendit à Ginny signifiait.

Mike rompit le silence qui suivit en disant : "J'ai cru comprendre que nous verrons Ron, Hermione, Rose et Hugo demain. Est-ce que tu auras besoin qu'on t'emmène, Ginny ?"

"Non," répondit Harry pour sa femme. "J'ai… quelque chose… à faire dans la matinée, mais après ça, je prends le reste du week-end."

"Comment se passe la chasse à l'homme ?" lui demanda Mike. "Il n'y a pas eu grand-chose aux informations. Il n'a été vu nulle part ?"

"Il a été vu à de très nombreux endroits," admit Harry. "C'est un des problèmes. Il a été vu à Truro et Thurso, et presque partout entre les deux. Mais j'espère que Polly – que des informations laissées par Polly – nous aideront à le trouver."

"Espérons-le," dit Mike avec sympathie.

"Merci pour le thé," dit Ginny. "Mais on doit vraiment rentrer à la maison. On aura des visiteurs demain et on a beaucoup à faire. Allez, venez les enfants."

Il y eut des récriminations, évidemment, mais Ginny les fit taire et, quinze minutes plus tard, nous n'étions plus que tous les quatre. La maison semblait étrangement vide.

"Pfiou," dit Mike. "Et demain, on verra aussi Ron et Hermione. Quelle vie animée nous vivons. Super frichti, au passage, Jacqui. Je vais aller remplir le lave-vaisselle, d'accord ?"

"Merci," dis-je.