Bonjour, très chers gens!
Comment qu'ça va chez vous?
– MAL!
… non mais Lulu, tu comptes pas parmi les « gens », toi. Ta catégorie, je te rappelle que c'est « chèvre ».
– NAN MAIS C'EST BÉLIAL LÀ AUSSI, CE CON!
Hmmhmm. C'est fou comment j'en ai rien à foutre tiens.
– CE DEMEURÉ PAS PERMIS A RÉUSSI À ME PAUMER UNE LIVRAISON COMPLÈTE DE NAZIS TOUS FRAIS!
Ah oui. Gros problème effectivement.
– QUI M'A FOUTU DES DEMEURÉS PAREIL?!
Je sais pas, c'est pas toi qui les as recrutés à la base…? J'dis ça, j'dis rien…
*dans un sursaut de pur ragisme, le Seigneur des Enfers crame trois hectares de champs de pal d'un coup*
À part ça eh bien, voilà le nouveau chapitre! (sans dèc') Avec un titre toujours aussi inspiré d'ailleurs. Ah bah tout de suite dès qu'on parle de Kaede hein…
Sur ce, j'vous dis bonne lecture les gens!
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Discalibur :bon ben vous connaissez le délire hein, depuis le temps, ici y'a les persos de Bleach, de Tite Kubo, les miens et le tout fait un mélange… suspicieux.
160. La première fois que j'ai vu Kaede, elle était en train d'enfoncer son pied dans la bouche de quelqu'un
Seireitei, capitainerie de la 9ème division, bureau du capitaine où flotte une délicate odeur de café et où la lumière de cette fin d'été filtre doucement par les shoji entrouverts. Kensei Muguruma.
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Moi, ce dont je me souviens avant tout, c'est d'une grande main serrant la mienne un peu trop fort et qui me tire en avant. Il pleuvait aussi et mes vêtements étaient alourdis par l'eau de pluie. Je suppose que je devais avoir froid mais je ne m'en souviens pas particulièrement. Le tonnerre grondait et je me souviens très bien des éclairs qui semblaient zébrer le ciel sans interruption au-dessus de moi.
Cet orage, c'était quelque chose. Peut-être que c'est ma perception de l'époque qui fait ça ou juste les années qui ont déformé le souvenir mais j'ai la nette impression que de toute ma vie, je n'ai jamais connu d'orage aussi puissant. Ces éclairs qui semblaient fendre les cieux avec rage, l'un après l'autre, toujours de ce blanc si puissant… à bien y réfléchir, ça aurait dû terrifier le gosse que j'étais. Mais non. Au contraire.
J'ai toujours aimé les orages, aussi loin que je m'en souvienne – donc à partir de cette fameuse nuit là. Je me souviens très bien que je n'ai pas un seul instant eu peur de cet orage pourtant démesuré. En fait, il n'y a aucune peur dans ce premier souvenir. Aucune crainte, aucune appréhension, rien. Juste cette femme qui tenait ma main et me tirait derrière elle. Ça par contre, je m'en souviens extrêmement bien.
Kaede Amaikoddoku.
Elle aussi, elle était trempée par la pluie, probablement jusqu'à l'os. Mais sa main était chaude. Sa poigne avait beau être ferme, elle n'avait rien de méchant. Je me souviens qu'elle semblait inquiète. Et qu'elle était pressée par le temps. Il fallait aller vite. C'est pour ça qu'elle tenait ma main si fort dans la sienne. Il y avait… une sensation d'urgence. Pourquoi, je n'en sais rien. Peut-être qu'elle me l'a expliqué ou peut-être pas, je n'en ai aucune idée.
En fait, je n'ai pas la moindre piste par rapport à tout ce qui se situe avant ce moment précis. Rien du tout, pas même une vague intuition. La seule chose qui émerge de ce néant qui constitue mon enfance, c'est cette voix de femme qui hurle, qui me hurle de prendre quelque chose et de fuir. Je ne suis pas stupide. Je sais qu'on n'oublie pas par hasard toute son enfance et que tout ça, ça n'est pas très bon signe. Il s'est passé quelque chose quand j'étais gosse et ça devait pas être beau à voir.
Évidemment, je suis curieux à ce sujet. Mais ça n'a jamais été quelque chose qui m'empêche de dormir la nuit. C'est juste que j'ai toujours été conscient du peu de chance que j'ai d'un jour apprendre ce qui s'est passé. Jamais qui que ce soit n'a fait le tour des orphelinats à la recherche d'un gosse de mon âge aux cheveux blancs tirant doucement sur le gris, pas plus que la neuvième n'a jamais été contactée pour une disparition d'enfant me correspondant. Le prénom Kensei n'est apparu nulle part, tout aussi absent que celui de cette femme.
Deux inconnus au bataillon arrivés dans un orphelinat du Seireitei par une nuit d'orage. L'un grandit et devient capitaine du Gotei et l'autre disparaît à jamais dans la nuit.
– Douze litres ?
– Douze litres.
– D'un seul coup ?!
D'un air appréciateur et vaguement amusée, l'homme en face de moi hoche doucement de la tête.
– J'ai cru qu'elle allait se rendre malade, cette débile.
– Et ?
– Même pas. Elle a juste lâché le pire rot qui m'ait été donné d'entendre et a éclaté de rire devant nos têtes. Avant de coller un coup de boule au con qui avait osé la défier.
Shyoga marque un temps d'arrêt, ses yeux bleus plongés dans ses souvenirs de jeunesse.
– Lui par contre, il a été malade et ça a pas été beau à voir. Il n'en avait bu que trois litres mais…
– N'importe qui aurait vomi toutes ses tripes après trois gorgées de ce cocktail vodka – viande crue – chou fleur – martini – olives noires – cognac – natto – concentré de liqueur de poire…
– Vous oubliez la morue et le sirop de faire.
– … rien que ça, je sens mon estomac qui proteste.
– Kaede s'était dit qu'on allait rajouter le sirop pour que ça ai un peu plus de goût.
Je ne peux retenir une grimace de dégoût. Ça a l'air immonde, leur truc.
– Et aussi parce que, je la cite, « on est pas des barbares putain ».
Je rigole doucement.
– Je crois que c'était juste au moment où elle rajoutait du whiskey et du piment extra-fort.
– … Kami-sama tout puissant.
Il sourit de plus belle. Enfin, chez lui, ça reste discret, un sourire qu'on qualifierait probablement de simplement timide chez qui que ce soit d'autre. Mais pour Shyoga, j'ai la sensation que ça, le coin de ses lèvres qui se relève à peine, c'est l'équivalent d'un grand sourire franc chez la plupart des gens.
– Elle avait baptisé ce truc le Débouche-Tripes.
– … Poétique.
– Kaede ? Toujours. Ça la faisait beaucoup rire.
C'est marrant mais c'était pas vraiment ça l'image que j'avais de cette femme. Tout ce que j'avais d'elle, c'était surtout cette vision en fait : une femme vêtue de blanc sous un orage nocturne, cette grande silhouette qui semblait si sûre d'elle et des yeux bruns qui semblaient étinceler à chaque éclair vrillant l'air au dessus du Seireitei. Elle n'a guère parlé et est repartie aussitôt qu'elle m'a confié à cette vieille dame – qui s'appelait Muguruma et qui a toujours été adorable avec moi, persuadée que j'allais « devenir quelqu'un » même si elle est décédée moins de dix ans après et ne m'a donc jamais vu ne serait-ce que quitter l'orphelinat – et je pense que ça a participé à l'aura qu'a cette femme pour moi. Je la percevais comme quelqu'un de discret, parlant peu, concentrée sur son objectif…
– Ça et fracasser des têtes, aussi.
Ben visiblement, j'ai loupé un gros morceau de qui elle a pu être.
– Pour elle, tout était prétexte à se bastonner. Elle adorait ça, cette espèce de barbare…
Non parce que la nana qui met des bars à sec, bouffe comme quarante et a le même potentiel de nuisance qu'un char d'assaut sous stéroïdes, je l'ai pas vue venir.
– Et même avec tout ça, elle ne s'est pas fait virer de Shin'Ô ?
Nan parce qu'on va être honnêtes… Les affrontements entre étudiants à Shin'Ô, c'est pas si rare que ça. Moi-même, j'ai collé quelques droites bien senties à quelques idiots particulièrement agaçants. Je me rappelle, y'en avait un qui avait décidé de se payer ma gueule parce que Tachikaze est une fille – oui, je sais, on est très bas dans le domaine de la débilité, ils laissent vraiment entrer n'importe quel crétin tant que le niveau de reiatsu est suffisant. Bref, moi je m'en tamponnais le coquillard sauf qu'un jour, ça a lancé Tachi dans une de ses spirales de doute, se persuadant elle-même qu'elle n'était pas assez bien pour moi. Du coup, je lui ai pété les dents, normal.
Donc oui, des élèves qui échangent des coups à Shin'Ô, ce n'est pas plus rare que ça. Ça n'a pas lieu tous les jours mais ce ne sont pas non plus des incidents isolés. Sauf que la Kaede là, ça a l'air d'être un tout autre délire. On ne parle pas d'une ou deux beignes dans la gueule, non, on parle d'une nana qui brisait des jambes en prenant son petit déjeuner. Littéralement.
– Oh non, réponds tranquillement Shyoga.
En fait, j'ai l'impression qu'une bombe A pourrait péter à dix centimètres de sa tronche et il serait toujours aussi tranquille. À la limite, il hausserait juste un sourcil.
– C'est qu'elle était loin d'être con. Caractère de chien, d'accord, mais loin d'être stupide, bien au contraire.
Étrangement, j'ai l'impression que ça lui fait du bien de parler d'elle, comme si cela faisait des années qu'il n'avait pas pu l'évoquer. Et il n'y a qu'à l'entendre parler d'elle pour comprendre à quel point elle a pu être importante pour lui. Ça crève les yeux.
– Déjà, elle s'arrangeait toujours pour qu'aucun prof n'ai jamais rien de suffisant contre elle. Elle était très douée en destruction de preuves.
Et de murs aussi, apparemment.
– Et elle savait se montrer… convaincante. Personne n'aurait osé balancer, ça aurait été un coup à se retrouver avec les couilles dans un mixer.
Haha. Je sais que ce n'est pas juste une manière de parler. Un vrai danger public, cette nana.
– Une fois, elle a même fait chanter un prof.
Mes yeux s'écarquillent.
– Une sombre histoire à propos de soirées BDSM et de peaux de lézards géants. Vous voulez pas connaître les détails.
Oh ça non. Merci bien.
– Enfin, elle était futée… et puis elle était douée. De manière générale je veux dire, pas juste pour foutre le souk.
Oui ça, elle semblait avoir un talent naturel pour.
– C'était une excellente élève, du genre de ceux que Shin'Ô adore. Bourrée de potentiel et apprenant à toute vitesse.
Il soupire doucement et cette fois, il y a un léger goût d'amertume dans sa voix.
– Ils ne la supportaient pas, elle et son refus absolu de rentrer dans les clous… mais son potentiel, ça c'était une autre histoire. Ils avaient beau ne pas apprécier son attitude, ses résultats parlaient pour elle. C'était un vrai petit génie.
– … qui semait des gens assommés ou dans le coma sur son passage quand même, je fais. Elle a dû envoyer la moitié de votre promotion à l'hôpital !
Cette fois, il sourit doucement.
– Même pas. C'est là qu'est le truc. Sa spécialité, vous savez ce que c'était ?
– À part dégommer les gens ?
Petit rire.
– Kaede était un petit génie du kido. C'est pour ça que les profs l'adoraient et qu'ils ne se seraient jamais résolu à la virer. Et sa vraie spécialité, c'était le kido médical.
Je fronce quelque peu les sourcils.
– Je ne te suis pas.
– Eh bien, disons que quelqu'un lui a manqué de respect. Ou lui a juste marché sur le pied alors qu'elle était mal réveillée. Kaede étant Kaede, elle lui éclate l'épaule d'un bon vieux coup de genou.
Je hoche de la tête, l'invitant à continuer.
– Le mec hurle et pleure sa mère – pour son plus grand plaisir – et forcément, vu le vacarme et l'agitation, un prof finit par arriver.
Amusé, Shyoga se renfonce quelque peu dans son fauteuil.
– Sauf qu'une fois devant le gars en question, il n'y a plus rien du tout. Pas d'os brisé, pas d'hématomes, que dalle. Elle a déjà tout soigné et c'est comme s'il ne s'était jamais rien passé.
– … fais.
– Exactement.
Et son sourire se fait un peu plus grand. Presque un vrai sourire normal, tiens.
– C'est… je reprends, complètement dingue.
Lui se contente de continuer à sourire. Je sais que ce qu'il me raconte n'est pas un mensonge. Sauf qu'il n'y a aucune trace de tout ça. Aucune. C'est comme s'il était le seul à avoir vécu tous ces moments qu'il me raconte. Ou que tout s'est évaporé et qu'il est le seul à s'en souvenir. Sauf qu'au moment où je m'apprête à lui poser davantage de questions, on frappe à ma porte.
– Entrez! je fais d'une voix forte.
Un de mes hommes passe la tête par la porte. Ah tiens, c'est Seishiro.
– Excusez moi mon capitaine mais est-ce que vous savez où se trouve le vice-capitaine Hisagi ?
– Il se repose.
– … le vice-capitaine Hisagi ? Se reposer ?!
Je sais, c'est difficile à croire.
– Il en a besoin. je réponds calmement.
– Ah ça, c'est pas moi qui vais vous contredire mon capitaine ! C'est juste que ça fait des moiiiis qu'on le tanne pour qu'il prenne ses congés cette andouille. À chaque fois, c'est « plus tard, plus tard »… enfin, vous le connaissez quoi, il préférerait se crever à la tâche plutôt que de se reposer.
C'est-à-dire qu'il se peut que j'ai quelque peu forcé pour qu'il prenne finalement quelques jours de congés. Hypothétiquement.
– J'sais pas comment vous avez réussi ce tour de force capitaine mais chapeau.
Il se peut aussi que je lui ai confisqué son insigne et menacé de foutre le feu à son bureau si je le voyais à moins de trente mètres de la capitainerie durant les jours à suivre. Toujours hypothétiquement, évidemment.
– Il se repose quelques jours. Qu'est-ce que tu lui voulais du coup ?
– Oh, rien de bien important, c'est juste qu'il y a un bordel pas possible dans la grande salle est, vous savez, là où il y a des bureaux et on stocke un peu tout n'importe comment. On est en train d'essayer d'y mettre de l'ordre mais une truie n'y retrouverait pas ses porcelets, y'a un paquet de dossiers et d'objets qu'on retrouve plus.
C'est vrai que ma capitainerie peut être… quelque peu chaotique. Bah, celle de Shinji est carrément pire. Nous, c'est juste quelques pièces qui sont un vrai capharnaüm donc ça va, on a de la marge.
– Enfin bref, on s'était dit que le vice-capitaine Hisagi pourrait nous filer un coup de main puisqu'il sait toujours où se trouvent les trucs mais… tant pis, il vaut mieux qu'il se repose !
Repensant à la taille de ses cernes – et tout ce qu'on a vécu ces derniers jours – je hoche doucement de la tête. Il en a vraiment besoin.
– … dites capitaine, par le plus grand des hasards, vous n'auriez pas vu une grosse boîte rouge qui pousse des grognements chelous quand on s'approche ?
– … Non, ça ne me dit rien.
– Et meeerde… bon ben on a va faire sans, hein. Je ne vous dérange pas plus longtemps !
– Ah, Seishiro? je fais alors qu'il s'apprête à repartir.
– Oui mon capitaine ?
– Tu pourrais nous refaire une cafetière s'il-te-plaît ?
– Ça roule mon capitaine !
Et il repart aussitôt tandis que Shyoga hoche la tête avec un léger air de contentement. C'est que ça fait un moment qu'on a terminé la précédente et que ce café est particulièrement bon. Et puis, du café bien frais, c'est toujours une bonne chose. Quelque peu plongé dans mes pensées, je me renfonce dans mon fauteuil, mes doigts glissant machinalement autour de ma tasse vide.
– Vous me croyez, n'est-ce pas? lâche Shyoga après de longues secondes de ce silence entre nous.
Aussitôt, mon regard gris remonte vers lui. Je réfléchis un instant à sa question.
– Oui.
C'est étrange parce qu'absolument rien ne vient corroborer ce qu'il raconte et pourtant… pourtant, je suis persuadé qu'il me raconte la vérité. Oh, il ne me raconte pas tout, c'est une évidence, mais il ne me ment pas.
– Je ne te cache pas que je ne comprends pas comment tout ça est possible…
Il me sourit doucement.
– Je vous l'ai dit capitaine. Kaede est morte, morte et oubliée de tous depuis longtemps.
… et mon cul c'est du poulet. Il y a clairement anguille sous roche. Sauf qu'à mon avis, ça ne sert à rien de compter sur lui pour en savoir davantage. Il y a des choses qu'il ne me dira pas. À moi de voir si je décide de le forcer à parler ou pas.
– Te paye pas trop ma tête, va.
Il hoche vaguement de la tête.
– Je vous l'ai dit capitaine, il y a des choses qu'il ne me revient pas de révéler.
– Qui alors ? Kaede ? Elle est morte depuis des années.
– Cela ne change rien au fait que… il y a des choses que je ne peux pas vous dire.
Des choses qu'il ne peut pas… ou ne veut pas me dire ? Frustré, je me tais un court instant.
– Ce que tu gardes pour toi, ça a trait à cette nuit d'orage dont je t'ai parlé ?
Il hoche aussitôt la tête de manière négative.
– Non. Jusque là, j'ignorai totalement que Kaede était revenue au Seireitei à cette date-là. Et je vous avoue que je ne me l'explique absolument pas. Elle avait forcément ses raisons mais… Je ne comprends pas. Pour ça, je n'en sais pas assez, vraiment pas.
– Pour toi, elle est « revenue » plus tard au Seireitei, c'est ça ?
– Oui.
– Quand ?
Cette fois, il se crispe quelque peu.
– Quand elle est… quand elle est morte. Mais ça, je ne… Je ne peux pas en parler.
Il inspire brièvement.
– Pas que je veuille particulièrement vous le cacher mais… je n'en suis pas capable. Pas aujourd'hui.
Sous-entendu, plus tard. Peut-être.
– D'accord.
– Mais mon capitaine, à mon tour de vous poser une question… Pourquoi, soudainement, vous intéresser à elle ? Pourquoi maintenant ?
Cette fois, c'est moi qui inspire brièvement, pesant le pour et le contre. Après tout, on joue cartes sur table et tout ça, c'est juste pour moi, ce n'est pas comme si c'était dans le cadre d'une enquête de la neuvième. Au moment où je m'apprête à répondre, voilà Seishiro qui revient avec la nouvelle cafetière fumante et l'air embaume aussitôt d'arômes de café. Je le remercie rapidement tandis qu'il me confirme qu'ils ont retrouvé cette fameuse boîte-qui-grogne – et apparemment maintenant, elle se déplace toute seule, allez comprendre – avant de repartir et de nous laisser tous les deux en face à face. C'est vrai que cela faisait très longtemps que je n'avais pas pensé à Kaede Amaikoddoku. Mais…
– La Comète, ça te dit quelque chose? je fais tout en nous servant à chacun une bonne tasse fumante.
Une lueur un peu étrange passe dans son regard tandis que je monte ma propre tasse à mes lèvres avant d'en avaler une bonne gorgée – ça me crame un peu la gorge mais Kami-sama que ça fait du bien. La Comète est un des pires individus que nous ayons jamais appréhendés mais ça n'a jamais atteint le grand public et encore moins fait la une des grands journaux. Ceci-dit, vu son âge et le fait qu'il bosse aux renseignements, il y a moyen qu'il sache qui c'est. Par contre, j'ignore quelle peut être l'étendue de ses connaissances sur ce dossier alors autant demander et…
– La Comète? répond t-il d'un ton calme et posé. Oui, je vois qui c'est.
Tranquillement, il attrape sa propre tasse de café tandis que j'avale une nouvelle gorgée du mien.
– C'est ma mère. dit-il.
Et je m'étouffe aussitôt dans mon propre café.
– Pardon?! je lâche complètement tombé des nues, après avoir toussé comme un pauvre diable pour dégager tout ce liquide chaud de mes bronches.
Face à moi, il ne bouge absolument et se contente de m'observer tranquillement.
– On se ressemble, vous ne trouvez pas ?
– Pardon?! je fais à nouveau, les poumons encore imbibés de caféine.
Il pointe ses yeux d'un bleu profond d'un index.
– On a les mêmes yeux.
Agacé, je tousse un bon coup, me mouche bruyamment et avale un grand verre de flotte histoire de dégager tout ça. Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ?! Lui se contente de rester silencieux, pointant toujours ses yeux. C'est vrai que maintenant qu'il le dit… La Comète a les yeux d'un bleu remarquable, un bleu foncé particulièrement éclatant qui rappelle un peu le lapis-lazuli. Au final, ce bleu là est plutôt peu courant et c'est vrai qu'ils ont la même couleur tous les deux.
Mais à part ça, c'est tout. S'il ne me l'avait pas fait remarquer, je pense que je ne m'en serai jamais douté, même si je les avais vus côte à côte. À part cette couleur bleue et quelques vagues détails comme la forme globale de leur visage ou le dessin de leurs lèvres, il n'y a aucune ressemblance flagrante entre ces deux individus à mes yeux.
– La… Comète… est ta mère?! je finis par lâcher, toujours sur le cul.
Il hoche la tête en un signe d'assentiment.
– J'ignorai qu'elle avait eu un gosse… je lâche, n'en revenant pas.
– Elle passait ses journées à torturer et à violer des gosses entre cinq et quatorze ans, ça vous étonne vraiment qu'elle soit tombée enceinte? fait-il en avalant une nouvelle tasse de café – comme si on discutait de la pluie et du beau temps… sauf que je peux bien voir toute la tension qui est apparue chez lui depuis qu'on parle de cette femme.
– L'enquête n'a jamais…
Il lève les yeux au ciel avec force.
– Tss, ces shinigamis… fait-il comme si lui aussi, il n'était pas un shinigami. C'était votre prédécesseur qui a mené cette enquête d'ailleurs, non ? Le capitaine Tôsen ?
Ou plutôt, le connard cosmique qui m'a transpercé le torse de son sabre avant de me regarder subir ma première hollowmorphose comme s'il s'agissait d'une série à la téloche le samedi soir. Ça me trouerait le cul de lui donner du capitaine, à ce sale traître.
– Oui, je réponds finalement, il ne s'agit pas d'un dossier que j'ai moi-même traité. Mais mon vice-capitaine était sur le coup.
– Hisagi, c'est ça ?
Je confirmer en hochant de la tête.
– Il a l'air d'être compétent…
Ça, y'a qu'à voir comment il a géré toute cette division avant que j'en reprenne les rênes pour en avoir la certitude.
– Ça n'empêche pas que leur enquête a loupé le fait que la Comète avait des fils. fait-il, léger sourire en coin.
– Ce n'est pas comme su cette info était uuultra importante pour coffrer cette tarée et… attends. Des fils ?
Nouveau sourire, comme si ça l'amusait beaucoup de nous avoir roulés.
– Nous sommes deux. réponds t-il tranquillement. Le plus sain des deux, c'est moi.
… sain ? C'est-à-dire ?
– J'ai grandi dans cette maison, vous savez.
J'ai lu les rapports. Je sais de quelle maison il parle. Quelles horreurs s'y déroulaient. Mon sang se glace quelque peu.
– Alors… forcément, je suis un peu étrange, je suppose. Mais je n'ai jamais tué personne. Ou torturé qui que ce soit. Je suis juste… étrange, et c'est tout.
Il reprend une gorgée de café et j'en mettrais presque ma main à couper mais j'ai la nette impression que ses mains tremblent quelque peu.
– Mon frère, lui… Disons qu'il a fait un peu de taule mais pour ce qu'il a fait, ce n'est pas assez. Il devrait pourrir à la tour des Regrets, comme ma mère.
Si on a un tueur du même acabit que la Comète – ou ne lui arrivant même qu'à la cheville en fait – il faut absolument qu'on le coffre. Et vite.
– Vous l'avez peut-être croisé d'ailleurs, il bosse pour le Gotei, au sein de la douzième. C'est le capitaine Kurotsushi qui l'a fait sortir.
… la putain d'sa mère. Un de ces quatre, je vais me farcir la tête de ce grand maboule, qu'importe ses « services rendus à la Soul Society », c'est pas un capitaine cette tronche de pharaon sous ecstasy, c'est un danger ambulant !
– Enfin rassurez-vous. Depuis sa sortie, il n'a tué personne. Ni torturé ni violé, c'est dire.
Kami-sama, hallelujah.
– Je le garde à l'œil, fait Shyoga en nous resservant chacun un peu de café. Si cet enculé avait fait mine de toucher à quiconque… j'aurais été le premier à vous l'apporter à la neuvième division ficelé comme un porc prêt à rôtir.
J'ai comme qui dirait la sensation qu'il l'aurait plutôt égorgé dans son sommeil.
– Et ce fameux frère, je fais, c'est qui ?
Non parce qu'il y a un sacré paquet de tarés dans ce foutu BDT.
– Shun Dosaimeki, réponds t-il tranquillement. Ça vous dit quelque chose ?
Heureusement que cette fois, j'avais la bouche vide parce que sinon, je me serai à nouveau étouffé comme pas permis sur du café chaud en apprenant que c'est le fils dégénéré de la Comète qui s'occupe de ma Tachikaze.
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Confins de la Soul Society, bien des décennies auparavant. Bordure du district de Kuzajishi.
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Le feu de camp brûlait avec force, projetant sa lumière chaude et dansante sur ces trois silhouettes assises en cercle tout autour du foyer et faisant monter dans l'air nocturnes fumée âcre et braises incandescentes. La nuit au-dessus d'eux était particulièrement noire, le ciel étant recouvert d'épais nuages à l'allure menaçante qui bloquaient toute lumière provenant de la lune et dissimulaient les étoiles à leur vue. Il faisait sombre, plongeant toute l'épaisse forêt autour d'eux dans une mer d'ombres plus profondes les unes que les autres. Les animaux s'étaient tus et à part l'occasionnel rapace nocturne poussant un hululement, le seul bruit troublant cette nuit provenait du large feu de bois qui continuait à crépiter et vrombir dans le noir. Ça, et leur conversation.
– Demain, c'est ça? demanda Kaede.
Shun hocha de la tête, agitant quelque peu sa belle chevelure blonde à laquelle le feu brûlant donnait des allures d'or liquide.
– Ouais, dès l'aube. On attends que la lumière soit assez bonne et puis… go.
– Direction les Montagnes noires.
– Exactement.
Assise juste à côté de son fils, la Comète ne pu retenir un léger frisson d'anticipation. C'était comme si elle avait attendu toute sa vie pour ça. Kaede, assise de l'autre côté du feu et les yeux plongés dans les flammes ne remarqua rien. Elle trouva bien que la Comète avait un drôle d'air, mais elle mit ça sur le compte de ces flammes qui faisaient danser ombres et lumières sur le visage de cette femme vêtue de blanc. Kaede souffla doucement.
– Vous ne pensez pas que c'est le moment de m'expliquer ce que vous comptez faire là-bas?demanda t-elle avant d'avaler une courte gorgée de liqueur.
Oui, elle avait arrêté de boire comme un trou. De noyer sa douleur dans l'alcool bon marché. Mais si l'alcool avait fortement diminué et qu'elle ne passait plus ses journées à moitié assommée par ce dernier, la douleur elle, était toujours là. Juste sous la surface. Prête à exploser.
Alors elle gardait encore un peu de liqueur à portée de main. Ça pouvait pas faire de mal.
– Nous allons chercher ce qui est à moi. répondit doucement la Comète.
Elle et Kaede avaient beaucoup parlé.
Enfin, Kaede avait voulu embrocher son fils – l'avait raté parce qu'elle avait trop bu et que les images du shinigami qu'elle avait tué… massacré, ne cessaient de lui tourner en tête – et après ça, elles avaient beaucoup parlé. Dans un premier temps, c'était la Comète qui avait parlé. Beaucoup. Et Kaede avait longuement écouté, malgré les vapeurs d'alcool dans lesquelles sont cerveau baignait. Puis, à son tour, elle avait commencé à parler. Vider son sac et déverser toute cette peine qu'elle ressentait et qui la déchirait de l'intérieur, ça n'avait pas fait diminuer sa souffrance. Mais ça avait fait du bien. Kaede arracha une nouvelle bouchée de viande rouge à son morceau de barbaque d'un grand coup de dents.
– C't'à dire? fit-elle la bouche à moitié pleine.
Shun prit la parole.
– Je t'ai parlé des créatures sur les Montagnes, pas vrai ?
– Les animaux chelous qui peuvent prendre apparence humaine, ouais, ouais…
– T'as pas l'air d'y croire des masses.
– Avoue que c'est quand même méga zarb comme histoire.
Il eu un léger sourire d'excuse.
– Je sais… moi aussi, j'avais du mal à y croire quand ma mère m'en parlait. Puis je les ai vues moi-même.
– Et elles ont manqué de te tuer. fit la Comète d'une voix tremblante, serrant l'épaule de son fils comme pour s'assurer qu'il était bien là, à ses côtés et en vie.
La Comète aimait son fils, il n'y avait aucun doute là-dessus. Elle était une mère avant tout. C'était quelque chose dont elle avait beaucoup parlé avec Kaede, comment avoir des enfants avait donné un sens à sa vie. Ses enfants étaient tout pour elle, c'était une évidence. Elle vivait pour eux.
– C'est là que tu es entrée en jeu Kaede… et que tu m'as sauvé.
– Tu as fait tout ce trajet des Montagnes jusqu'au Seireitei pour que je te sauve les miches ? Eh bah…
– C'était ça ou crever au bord du chemin. Tu le sais très bien, je ne pouvais pas aller à l'hôpital de la 4ème. Et aucun médecin de la Soul Society ne disposant pas d'une formation de shinigami en kido médical n'aurait pu me soigner.
– Sacrés risques…
Il haussa négligemment des épaules.
– C'était ça ou crever.
– Je ne te remercierai jamais assez d'avoir sauvé mon fils… fit la Comète d'une voix pleine d'émotion.
– Boarf… lâcha Kaede, arrachant un nouveau morceau de viande à pleines dents, j'allais pas le laisser claquer sur mon parquet quand même.
– Tout de même, tu as sauvé mon fils. Merci.
Kaede ne répondit rien. C'était… c'était rare qu'on lui dise merci. Qu'on la remercie de quoi que ce soit. En fait, ça n'arrivait jamais.
– Et donc, ces bestioles? finit-elle pour reprendre après un court moment. C'est elles qui gardent le passage entre ici et le monde des humains, c'est ça ?
– Exactement. Et elles sont redoutables, crois-moi.
– Okay, okay, j'ai capté, c'est moi qui m'occupe des peluches mutantes à rayures.
– Ne les sous-estime pas Kaede, tu le regretterais.
Elle le fixa de son regard brun qui, au milieu de la nuit, paraissait plus sombre que jamais.
– Laisse moi m'occuper de ce que je sais faire de mieux, okay ?
– … okay.
– Le truc, c'est que… D'accord, moi j'veux passer dans le monde des humains.
Le Gotei ne la retrouverait jamais là-bas. En fait, ils ne penseraient même pas à la chercher là-bas. Elle pourrait s'y cacher, reprendre ses recherches, étudier la médecine humaine… et quand elle pourrait revenir avec un plan en tête pour s'assurer qu'elle et Sûuko ne seraient plus jamais inquiétées – elle avait déjà quelques pistes de ce côté-là – et de quoi sauver la vie de celle qu'elle aimait, elle franchirait à nouveau ces foutues Montagnes.
– Mais vous ? Qu'est-ce que vous iriez foutre chez les humains ?
– Absolument rien, répondit doucement la Comète. Nous n'y allons pas.
Kaede fronça les sourcils.
– Alors quoi ? Vous voulez juste vous taper une excursion là où personne ne va jamais, dans le coin le plus hostile qui soit pour nous autres et qui est probablement blindé de créatures surpuissantes taillées pour réduire en pièces quiconque oserait foutre un pied sur ces Montagnes ?
– C'est… un peu plus compliqué que ça. fit Shun après un court temps de réflexion. Nous allons chercher… quelque chose.
Mais sa mère le corrigea aussitôt.
– Nous allons chercher quelqu'un.
Kaede fronça les sourcils de plus belle, perplexe.
– Comment ça ?
Tendrement, la Comète glissa une des mèches blondes de Shun qui tombaient devant ses beaux yeux bleus qu'ils partageaient derrière son oreille.
– Nous allons chercher son petit frère.
Aussitôt, Kaede songea à Shyoga. Après tout, Shyoga était le petit frère de Shun. Sauf qu'il était au Seireitei. Mais elle se garda de dire quoi que ce soit. Shun lui avait défendu ne serait-ce que de prononcer son prénom devant sa mère. « Il y a eu une très grosse engueulade entre eux, Shyoga ne veut plus jamais entendre parler de notre mère. La pauvre, ça lui brise le cœur… » Sachant à quel point la Comète tenait à ses enfants, Kaede pouvait comprendre. Elle n'évoquerait donc jamais Shyoga en sa présence.
De l'autre côté du feu, la Comète lissa délicatement le tissu blanc sur ses genoux. Kaede trouvait que c'était complètement crétin de partir pour les Montagnes habillée de blanc – autant se mettre à gueuler coucou c'est moi j'arriiiive une fois arrivés dans les sous-bois – mais apparemment, il était hors de question pour elle de changer de vêtements. Tant pis. Dans le noir comme ça, songea la jeune femme, ça lui donnait un peu des allures de fantôme. En tout cas, quoi qu'elle s'apprête à dire, ça avait l'air de la toucher énormément.
– Je ne sais pas ce que Shun t'as déjà raconté au sujet de ces… monstres qui peuplent ces Montagnes mais il faut que tu saches quelque chose.
Tout en continuant à dévorer son morceau de viande, Kaede hocha de la tête. Elle écoutait.
– Il leur arrive de… c'est très rare, mais il leur arrive de quitter leurs Montagnes. Et alors, elles… elles rôdent dans les derniers districts. Là où j'ai grandi.
Comme s'il pouvait sentir combien il en coûtait à sa mère d'évoquer ces souvenirs, Shun vint délicatement lui prendre la main et la serra doucement dans la sienne. Kaede avala bruyamment son morceau de viande.
– Mais pourquoi venir chez nous? demanda t-elle en voyant que la Comète ne poursuivait pas.
– Ce sont… des créatures très anciennes. Elles vivent un peu plus longtemps que des shinigamis, tu sais. Mais elle ne… il leur est difficile de…
Mais l'émotion l'empêcha de terminer sa phrase. Ce fut Shun qui reprit la parole.
– Elles ont du mal à avoir des enfants. fit-il froidement. Alors elles… elles viennent dans ces districts pour voler des enfants. Après tout, ce n'est pas comme si les shinigamis se préoccupaient de ce qui peux bien se passer si loin du Seireitei… et ce n'est pas comme si les habitants du coin étaient de taille face à ces monstres.
C'était un mensonge éhonté, une histoire montée de toutes pièces. Mais vu le regard choqué de Kaede de l'autre côté des flammes, c'était un bon mensonge. Elle s'arrêta même de dévorer son morceau de viande.
– On suppose, reprit Shun d'une voix quelque peu douloureuse, qu'après un certain temps sur leur territoire, ces enfants deviennent à leur tour des sentinelles… oublient tout de ce qu'ils étaient et deviennent des… des monstres qui n'ont plus rien d'humain.
À ses côtés, sa mère pleurait doucement et il était évident qu'elle faisait tout son possible pour éviter d'éclater en sanglots. Elle avait toujours été bonne actrice.
– Mais c'est horrible ! s'exclama Kaede, qui non seulement avait l'air de parfaitement gober leur histoire – après tout, pourquoi en aurait-elle douté ? – mais qui semblait en plus particulièrement choquée.
– Une fois enlevés par ces monstres et après avoir passé toute leur enfance là-bas, reprit Shun, ils perdent toute leur humanité. Une fois devenus adultes… il est trop tard.
Un court instant passa tandis que la Comète essuyait délicatement ses larmes d'un revers de ses manches. Kaede ne put s'empêcher d'admirer la force de cette femme. Son reiatsu était faible et elle aurait été incapable de manier autre chose que le couteau qu'elle cachait dans ses manches et pourtant, elle était plus forte que beaucoup de ceux qu'elle avait croisés à Shin'Ô.
– Le… reprit-elle d'une voix un peu tremblante mais néanmoins assurée, le plus jeune de mes fils m'a été arraché par un de ces monstres. Je le tenais dans mes mains quand cette créature a jailli et… je n'ai rien pu faire…
De grosses larmes coulèrent à nouveau sur ses joues tandis que Shun la serrait délicatement contre lui. Kaede ne put empêcher son cœur de se serrer douloureusement devant ces deux individus meurtris par cet événement tragique. Intérieurement, Shun jubilait. C'était presque trop facile.
– Il était… si petit. Mon tout, tout petit enfant…
– On va vous le récupérer. fit soudainement Kaede.
Bingo. Le poisson était ferré.
– Il en est encore temps, pas vrai ? Ce n'est pas trop tard ?
– Oui… fit Shun. Enfin, c'est ce que ma mère et moi espérons. Aujourd'hui, il devrait avoir entre sept et dix ans.
Autrement dit, l'âge que sa mère préférait.
– Peut-être un peu plus, on ignore si ces Montagnes influent sur le vieillissement…
C'était surtout qu'ils ne savaient pas quels enfants ils allaient pouvoir trouver là-bas. Sa mère ferait son choix, son joli petit métamorphe rien qu'à elle, et avec l'aide de Kaede persuadée qu'elle les aidait à faire quelque chose de bien, ils l'enlèveraient, pour le plus grand bonheur de la Comète. C'est que Kaede se sentait tellement coupable de tout ce qu'elle avait pu faire, au fond d'elle, elle avait désespérément besoin de faire quelque chose de bien.
– Mais mon frère est là-bas, entre les griffes de ces monstres. On a bien essayé d'aller le récupérer nous-mêmes mais… tu sais comment ça s'est terminé Kaede.
Avec un énorme trou dans son ventre. Et il n'était pas pressé de renouveler l'expérience.
– On savait que… que c'était risqué. Très dangereux.
– Mais je ne pouvais pas laisser mon enfant à ces monstres! fit la Comète avec force. Chaque jour, mon cœur se brise de le savoir loin de moi…
– Et Kami-sama seul sait ce qu'elles peuvent bien lui faire…
– Mais quand j'ai vu Shun blessé, j'ai pris peur. J'ai déjà perdu un fils, je ne supporterai pas de…
La Comète marqua un temps d'arrêt, refoulant ses larmes de son mieux.
– Et c'est là que… que mon Shun m'a parlé de toi Kaede, fit-elle en relevant vers la jeune femme un regard brillant d'espoir. Il me dit que tu es si forte ! Je le sais, avec toi Kaede… avec toi, je pourrai récupérer mon enfant.
Ce petit métamorphe qu'elle rêvait de faire sien depuis que cette large femelle au pelage blanc tigré de noir avait manqué de la tuer, en ce jour de blizzard lointain, c'était Kaede qui allait le lui donner.
– On va le récupérer. répondit aussitôt Kaede. Je vous le jure.
Parfait, songea Shun. Et ils ramèneraient l'enfant jusqu'à cette maison que Kaede avait si gentiment bardée de sortilèges de dissimulation et dès qu'il le pourrait, il la dénoncerait aux shinigamis. Cette jeune femme que vous cherchez, elle est juste là. Avec un peu de chance, elle résisterait à son arrestation et se ferait tuer. Sa mère aurait son enfant, Kaede serait morte et lui serait libre de se remettre à s'amuser. C'était le plan parfait.
– Merci Kaede… fit la Comète, merci pour tout.
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Ahlàlà, qu'est-ce que j'aime écrire Kensei et Shyoga…
– Genre y'a des persos que t'aime pas écrire.
… c'pas faux. Même la Comète, c'est le pied de l'écrire. Et Kaede est pauméééééée… La pauvre quand même, elle prend cher.
Bref, sur ce je vous dis à dans deux semaines, laissez moi une review si le cœur vous en dit, bla-bla-bla, vous connaissez la chanson!
Portez vous bien!
– Nan. Faites moi des sacrifices plutôt.
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Le chapitre 162 (non il n'a toujours pas de titre) (passque) arrive dans deux semaines comme d'habitude, le 16 novembre en théorie, vous connaissez les bails!
