S02E03

Les deux agents vampires sorciers du FBI revinrent quelques minutes plus tard, Aro me prit la main et nous sortîmes du centre sans être escortés par le Dr Stan qui avait disparu. Il n'y avait pas non plus l'hôtesse d'accueil à son poste et aucune trace du directeur.

« Il faudrait des vêtements, dit Aro. Ceux-là font trop évadée d'hôpital.

« Les vêtements que j'avais à l'arrivée sont quelque-part, je ne sais pas où.

Aro lança un regard à Demetri qui s'en alla dans une pièce au hasard puis il revint avec un sac contenant mes habits. Ils me laissèrent me changer dans une pièce puis je les rejoignis.

« Allez demander à Bella si elle veut venir, on se rejoint à l'aéroport.

Aro me guida vers la route, nous marchâmes un moment jusqu'à ce qu'il aperçoive un taxi, il lui fit signe et me fit monter à l'arrière avec lui. À l'aéroport, Aro et moi attendions ses amis et ma sœur dans une sorte de petit bois qui se trouvait proche du terminal. Il me posait des questions sur ma vie, sur mes parents et sur Edward. Il semblait curieux et intéressé par tout ce que je lui racontais. Je lui parlais de mon envie d'avoir un chien, un vrai chien, pas un chien-humain comme Matthias. Il me demanda qui était Matthias alors je lui expliquai qui il était et pourquoi il était un chien-humain. Il avait fait une drôle de tête, à un moment de l'histoire, puis il avait un peu ri quand je lui racontais les tours idiots que je lui faisais faire. Je m'étais habituée à ses yeux rouges qui ne me mettait plus mal à l'aise peut-être parce qu'ils me paraissaient émerveillés quand il me regardait.

Un mouvement flou se dirigeait vers nous, ce qui arrivait ralentit petit à petit et je reconnu Demetri et Chelsea, Bella se trouvait sur le dos du garçon et Chelsea avait la main dans le dos de Bella pour l'empêcher de tomber. Bella avait les larmes aux yeux et était effrayée, ça devait être la vitesse parce que Bella n'était pas très téméraire. Moi, j'avais bien aimé quand j'avais voyagé sur le dos d'Edward, dans la forêt. Demetri relâcha ses jambes et elle se détacha de lui comme s'il brûlait. Je souris et me jetai dans les bras de ma sœur.

« Bella ! Ça va ?

Je me décalai pour lui sourire m'attendant à ce qu'elle se soit remise de sa course et qu'elle aussi soit heureuse de me revoir mais elle semblait toujours aux prises de la panique. Peut-être parce que son voyage avait duré beaucoup plus longtemps.

« Jamie !

Elle me recolla à elle.

« Ils ne t'ont pas fait de mal ?

Je ricanai.

« Mais non Bella, ce sont des amis d'Edward, ils nous emmènent en Italie, Edward va bientôt leur rendre visite alors on l'y retrouvera. C'est une surprise.

Elle me décolla et me regarda avec sérieux puis elle regarda vers Aro, la lèvre inférieure tremblante.

« Ta sœur détestait cette clinique et j'avais envie de la rendre heureuse, lui expliqua Aro. Ne veux-tu pas la rendre heureuse, toi aussi ?

Je m'inquiétai que Bella ne veuille pas venir avec moi ou m'oblige à ne pas y aller ou pire... à retourner à Belltown.

« Bella, je veux pas y retourner, tentai-je. Je veux retrouver Edward, en Italie. Ce n'sont pas des vampires méchants, ils se nourrissent que de criminels.

Bella ne semblait vraiment pas dans son assiette. Il y avait quelque-chose qui n'allait pas.

« Bella ? tu... tu ne veux pas venir avec nous ? Je veux y aller, m'oblige pas à rester, s'il te plaît.

Elle déglutit puis elle finit par me sourire bizarrement devant mon regard suppliant.

« Bien sûr, tout ce que tu veux.

Je souris et elle me reprit dans ses bras.

« Tu viens avec moi ?

« Oui, bien sûr que je viens.

Pov Bella

J'avais le téléphone contre l'oreille, je me déplaçais entre le canapé et la grande table à manger qui ne servait plus que pour mes devoirs depuis que Charlie était en froid avec Billy. Il fut un temps où elle était utilisée pour manger quand Charlie invitait Billy et Harry à dîner avant un match. Autrement, on utilisait celle de la cuisine, vu que nous n'étions que trois. Nous n'étions plus que deux, pour une dizaine de mois, selon le médecin-psychiatre de Jamie. Elle ne serait jamais vraiment quelqu'un de normal, elle verrait toujours les choses à sa façon et elle n'aurait jamais la maturité d'une personne adulte. Tout ce qu'on pouvait espérer, c'était que son trouble s'atténue, ce qui pourrait, peut-être, lui faire gagner un peu plus de maturité. Elle avait commencé les séances chez son premier psy trop tardivement et d'après les explications que le Dr Stan avait donné à Charlie, confirmant ce que le Dr Carter m'avait déjà dit au moment où c'était moi qui gérait les rendez-vous de ma sœur, son cerveau s'était développé de cette façon pour se protéger mais le Dr Carter n'avait jamais pu savoir de quoi il se protégeait. Je pense que nous n'aurions jamais su si Edward n'avait pas été télépathe et qu'il n'avait pas provoqué ses souvenirs. À cause de James, son cerveau avait été obligé de faire quelque-chose pour se protéger des traumatismes qu'il lui avait fait subir alors qu'elle n'avait que cinq ans.

Je me rendis compte que je n'écoutais plus ce que racontait ma mère. Je n'avais eu le temps de ne dire que deux mots avant qu'elle ne commence à me raconter à quel point sa vie était formidable. Elle m'avait demandé au début si j'allais bien, j'avais répondus que oui puis elle avait enchaîné sans me laisser le temps de parler de son autre fille. Elle savait qu'elle était hospitalisée, elle savait qu'elle devait aller la voir, raison de mon appel, à l'origine.

« L'équipe a gagné grâce à lui, tu te rends compte ? Débita-t-elle. Une équipe de première ligne est intéressée pour l'avoir et je suis sûre qu'il y en aura d'autres très bientôt.

Ma mère ne savait pas, pas encore, que Jamie était comme elle était à cause de son mauvais choix de compagnon. Je ne savais pas si je le lui dirai, au cours de cet appel ou d'un autre, ou même un jour parce qu'elle allait se sentir atrocement coupable et je ne voulais pas être celle qui allait lui apporter cette culpabilité. J'avais fini par le dire à Charlie parce que Jamie demandait à retourner vivre avec Renée et Phil, puisque Edward ne pouvait pas revenir à Forks. Charlie avait d'abord été réticent mais Jamie avait été tellement triste qu'il m'avait demandé mon avis, sur le point de lui céder. Il a été dévasté et horrifié. Puis j'avais fini par lui expliquer que Renée n'avait jamais vraiment pris son rôle de mère, les factures n'étaient pas toujours payées, elle sortait beaucoup pour faire différentes activités qui changeaient sans arrêt, enchaînait les petits boulots. Renée était volatile, elle se lassait vite des choses et tant que nous étions en vie, elle ne se préoccupait pas vraiment de nous. Elle avait aussi tendance à faire l'autruche sur les choses qui n'allaient pas. Quand, à mes 16 ans, j'avais commencé à évoquer l'idée que Jamie voie un psy, Renée avait reporté la discussion plusieurs fois, j'avais dû la confronter sur le sujet, ce fut là que j'avais compris qu'elle refusait d'en parler parce que ça la faisait se sentir mal. En attendant, faire comme si tout allait bien n'avait jamais aidé ma sœur.

« Quand est-ce que tu viens voir Jamie ? Demandai-je quand elle me demanda de lui raconter ma vie à mon tour.

« Je n'en sais rien. Phil et moi partons pour New-York lundi prochain, ça sera à l'autre bout du pays. J'irai la voir quand on reviendra à l'ouest. D'ici un ou deux mois, je pense.

« C'est une blague, éructai-je. Je t'avais prévenue le jour même où elle a été hospitalisée, tu avais dit que tu prendrais tes dispositions pour venir la voir cette semaine... et on est samedi.

« Je n'ai pas eu le temps, fit-elle la voix désolée. J'ai été très occupée.

« Ouais, tu es toujours trop occupée pour t'occuper de tes filles, Renée.

« Ne m'appelle pas Renée, Bella, je suis ta mère.

Typique.

« Et quelle mère tu fais, maman, fis-je avec colère. Elle a besoin de toi et tu lui tournes le dos.

« Bella, ce n'est pas juste. Ça ne va pas la soigner parce que je serais venue la voir cette semaine, je suis même sûre qu'elle ne s'en est pas rendue compte.

« Non, non, non, ne me dis pas que ce n'est pas juste. C'est toi qui ne l'est pas. Elle a besoin de nous, elle a besoin de toi aussi. Et tu devrais faire profil bas et tout faire pour qu'elle aille mieux parce que tu es en partie responsable de ce dont elle souffre.

« Tu m'accuses qu'elle soit... comme ça ? S'offusqua-t-elle. Tu dis que c'est de ma faute ?

« James est totalement responsable, je sais qu'elle l'a vue te frapper et il l'a frappée, elle avait cinq ans, bordel. Et elle a appelé les flics pour te sauver alors que toi, tu ne l'as même pas sauvée, elle. T'es restée avec ce connard, t'as fait croire à tout le monde qu'elle mentait. Je te déteste pour ça, putain.

J'entendis un bip, je regardai le téléphone et découvris qu'elle m'avait raccroché au nez. Je n'arrivais pas à croire qu'elle n'avait pas trouvé deux jours pour venir la voir. Charlie attendait qu'elle lui rende visite pour pouvoir demander à la voir à son tour, il attendait pour rien. Ça faisait presque deux semaines que Jamie était là-bas et elle n'avait eu qu'une seule visite alors qu'elle aurait dû en avoir eu deux. Ma mère n'était pas une mauvaise personne mais ce n'était pas une bonne mère et je savais qu'elle avait raccroché parce qu'elle n'aimait pas qu'on lui renvoie ses erreurs en pleine face. Elle savait cependant que je n'avais pas tort, sinon elle se serait défendue avec vigueur, je la connaissais.

J'étais si en colère contre elle. J'avais fait de mon mieux pour aider ma sœur, je m'étais occupée d'elle quand j'avais été en mesure de comprendre que personne ne le faisait. Enfin, nous étions nourrie et amenée à l'école, nous avions un toit, un certain encadrement, bref, le minimum syndical, elle n'avait même pas été capable de nous donner la sécurité affective dont tout enfant avait besoin. Charlie, tout aussi taciturne qu'il était, n'avait pas fui ses responsabilités, il jouait avec nous, nous emmenait à la pêche, passait du temps avec nous. Il avait son propre mode pour nous montrer son affection, il n'avait jamais été quelqu'un de câlin en dehors des moments où nous avions besoin d'être réconfortées mais Charlie ne nous avait eues que deux mois par an depuis nos sept ans.

Je lui envoyai un sms pour lui dire qu'il pouvait demander une visite à la clinique parce que Renée n'ira pas dans les deux prochains mois et probablement qu'elle n'ira jamais. Il me répondit quelques temps plus tard me disant que c'était dommage mais qu'au vu des circonstances, Jamie n'avait pas besoin de quelqu'un d'aussi inconstant dans sa vie.

J'étais en train de regarder Games of throne sur le catalogue d'HBO quand quelqu'un frappa à la porte. Je mis l'épisode en pause et me levai pour aller ouvrir. Je vérifiai l'heure sur mon téléphone et le glissai dans ma poche. Je ne m'étais pas découverte une passion pour la série mais je savais que Jamie l'aimait bien et je voulais lui faire plaisir, elle serait contente et on pourrait en parler même si plus j'en voyais et plus je n'aimais pas trop qu'elle l'aie regardée.

Lorsque j'ouvris la porte, je découvris un homme et une femme d'une vingtaine d'années qui me terrifièrent instantanément. Ils avaient les yeux rouges et l'homme me sourit d'une façon qui ne me disait rien de bon. Je fis le lien avec les Cullen à cause de leur peau blafarde et je savais qu'ils se nourrissaient d'humains parce que leurs yeux étaient rouges.

« Tu es Bella Swan ? Demanda l'homme.

Il connaissait quelqu'un qui m'était proche sinon il n'aurait pas utilisé mon surnom comme s'il était mon prénom. Je savais qu'être au courant au sujet des vampires me mettaient en danger, je devais donc faire comme si je ne savais pas.

« Oui, c'est moi. Je peux vous aider ?

Je forçai un sourire pour paraître nonchalante.

« J'aime comme tu essayes de faire semblant que tu ne sais pas à propos de nous.

Je me départis de mon sourire, affligée.

« Je suis Demetri, voici Chelsea, je pense que tu voudrais venir avec nous.

« Pourquoi voudrais-je venir avec vous ? Demandai-je sur mes gardes.

« Parce que ta sœur est avec notre roi. Je pense que tu voudrais la voir avant qu'elle ne s'en aille.

« Qu-quoi ?

« Tu veux que je répètes ?

« Non, c'est bon. Je viens avec vous.

Il était hors de question que je laisse Jamie seule, elle devait être terrifiée et même si nous allions mourir, au moins, nous serions ensemble. je fus entraînée sur le dos de Demetri sans préambule et il se mit à courir, la fille, Chelsea, posa sa main sur mon dos parce que je partais en arrière, n'ayant pas eu le temps de m'agripper. J'avais envie de vomir mais me retins pour ne pas me faire tuer avant d'arriver auprès de ma sœur.

Quand il finit par ralentir, je remarquai Jamie aux côtés d'un homme de trente ans puis je vis le grand bâtiment de l'aéroport à travers les arbres. Allait-on être tuées dans ce bois où allaient-ils nous emmener dans un autre pays pour le faire ? Demetri me relâcha et je m'éloignai de lui immédiatement après que mes pieds touchèrent le sol. Je vérifiai que ma sœur n'était pas blessée, elle ne l'était pas, elle n'était pas effrayée non plus. Je pense que c'était ce qui l'avait gardée en vie, pour le moment, sinon je ne voyais pas pourquoi ils n'auraient pas bu son sang. Elle avait dû parler de moi et ils s'étaient dit que deux casse-croûtes pour trois seraient mieux. Puis je percutai. Demetri avait dit qu'elle était avec leur roi, alors ce n'était pas pour notre sang, du moins, il ne serait qu'un bonus. On allait mourir parce qu'ils avaient découvert qu'on connaissait leur existence.

« Bella ! Ça va ? S'enthousiasma-t-elle en se jetant dans mes bras.

Je la serrai à mon tour, lui demandai s'ils ne lui avait rien fait de mal. Son ricanement et sa réponse me surprirent. Ils nous emmenaient en Italie ? Pour retrouver Edward ? Ça m'étonnait beaucoup que ces vampires lui aient dit la vérité. Je la décollai pour la détromper parce qu'ils n'étaient pas des amis et ils n'étaient certainement pas les amis d'Edward. Je me retins au dernier moment me rendant compte qu'il était possible que nous ne serions pas tuées si nous les suivions sans paniquer. J'ignorai leurs raisons de nous enlever pour l'Italie et quand je regardai le trentenaire l'idée qu'ils voulaient nous torturer ou pire me pétrifia.

« Nous ne vous voulons aucun mal, bien sûr. Ta sœur détestait cette clinique et j'avais envie de la rendre heureuse, fit le trentenaire.

Il se montrait rassurant ce qui ne me rassura pas.

« Ne veux-tu pas la rendre heureuse, toi aussi ?

Sa voix me paraissait sournoise. C'était une menace et il ne voulait pas qu'elle sache qu'elle se faisait enlever. Il devait savoir que son trouble la rendait naïve et il savait que je ne l'étais pas. Jamie me supplia de ne pas la laisser retourner à la clinique, qu'elle voulait retrouver Edward, que ces vampires n'étaient pas des monstres sanguinaires.

« Bella ? tu... tu ne veux pas venir avec nous ? Je veux y aller, m'oblige pas à rester, s'il te plaît.

Elle me suppliait en n'ayant aucune idée que ni elle ni moi n'avions le choix de son départ. Je pense que j'avais seulement celui de venir avec elle ou de mourir ici pendant qu'ils l'occuperaient ailleurs. Je pris sur moi et lui offris un sourire.

« Bien sûr, tout ce que tu veux.

J'assurai à ma sœur que je venais avec elle. Le trentenaire frappa une fois dans ses mains.

« Bien, très bien, je me réjouis de vous faire découvrir notre château, en attendant la visite d'Edward.

Il s'approcha de nous.

« Je me rends compte que je fais preuve d'impolitesse, je suis Aro Volturi, roi du monde vampirique. Je sais que ta sœur est très heureuse de ta décision de venir avec nous pour ce voyage.

Il savait qu'il n'y avait qu'elle qui l'était. Il me tendit sa main, j'y plaçai la mienne à contre-cœur. Il sourit puis eut l'air étonné avant de me relâcher.

« Bien, allons prendre nos places. Chelsea, tu tisseras pour Bella également, la même chose que pour Jamie puisqu'elles sont sœurs, ça me semble... une bonne chose.

Je pris le bras de Jamie sans comprendre ce que Chelsea devait nous tisser. Ça ne m'importait pas, tout ce qui comptait, c'était que Jamie reste insouciante pour ne pas qu'elle panique et nous fasse tuer. Les trois vampires mirent des lunettes noires sur leurs yeux et nous escortèrent jusqu'au terminal. J'étais plutôt défaitiste sur notre sort mais tant que nous étions en vie, il y avait un espoir que nous finissions par nous en sortir. Je priai cependant pour qu'elle ne vive pas d'autres traumatismes et pour que je n'en obtienne pas non plus mais ma priorité était ma petite sœur, plus que moi-même.

L'aéroport n'était pas aussi bondé que je l'avais espéré. Quelque-part, je me disais qu'ils pouvaient toujours nous perdre de vue dans la foule même si je doutai que ça ne fonctionne vraiment. D'autant que Demetri et Chelsea nous entouraient, Jamie et moi, pendant que nous suivions Aro. Je n'avais pas eu le temps de questionner Edward sur les vampires, le fait qu'être au courant me mettait en danger avait refréné toute envie d'en savoir plus.

« Patientez dans la zone d'attente pendant que je prends nos billets, fit Aro en se retournant.

Chelsea fouilla dans sa poche et lui tendit son passeport, je me rendis alors compte que Jamie et moi n'avions pas le nôtre, nous ne pourrions donc pas voyager avec eux, normalement. Nous nous déplaçâmes vers les chaises en plastique mais je préférai rester debout, je ne quittai pas Aro du regard parce que j'avais besoin de lui trouver une faille même si j'étais consciente que ça ne changerait rien, ça me permettait de penser que j'avais un peu de contrôle. Il fit la queue ce qui me parut absurde pour un vampire et pour un roi mais il devait faire semblant d'être humain, de toute façon. Les autres passagers étaient devenus nerveux, tout à coup et la plupart de ceux qui faisaient la queue devant lui finirent par quitter la file. L'homme derrière lui gardait une distance raisonnable entre eux. Je le vis parler à l'hôtesse, il tendit les deux passeports. L'hôtesse secoua la tête avec un sourire poli en disant quelque-chose, je le vis sortir une sorte de porte-feuille noir qu'il ouvrit à la manière des policiers devant l'hôtesse. Celle-ci sembla changer d'avis puisque cette fois-ci, elle acquiesça. Aro revint avec nos billets en main qu'il garda avec lui. Je me rappelai l'existence de mon téléphone dans la poche arrière de mon jean, aucun d'eux ne l'avait remarqué, peut-être qu'il y avait une chance.

« Hum, j'ai besoin d'aller aux toilettes.

Je m'adressai à Aro puisqu'il était celui qui décidait, le roi des vampires, tout ça, tout ça...

« Bien sûr, Chelsea va t'accompagner.

Je ne me précipitai pas et tentai de garder mon calme, autant que possible. Chelsea me suivit à l'intérieur des toilettes pour femmes, je pensais qu'elle resterait contre la porte mais elle me suivit jusqu'au cabinet.

« Tu vas me suivre à l'intérieur ? M'effarai-je.

« Non, ricana-t-elle. Je récupère juste ça.

Elle passa la main derrière moi et vola mon téléphone. Je ne montrai pas ma déception et entrai dans la cabine, fermant la porte. Merde ! Puisque j'étais là, j'en profitai pour vraiment les utiliser et faire le vide dans mon esprit puis je sortis pour me laver les mains. Chelsea me scrutait et ça me mettait mal à l'aise alors j'essayai de chercher un sujet de conversation.

« Qu'est-ce que tu es censée nous tisser ? Des habits ?

Je m'attendais à ce que ce soit leur cape venu d'un autre temps mais sa réponse me surprit :

« Des liens, c'est mon don. Les liens de Jamie commencent à se constituer mais toi, ça ne marche pas.

« Des liens de quoi ?

« Des liens qui vous lie au clan.

« Je vois, toujours plus dans la manipulation, on dirait.

Elle me sourit mais je n'y vis aucune sournoiserie.

« N'est-ce pas mieux que si elle était terrifiée ? Dans tous les cas, le résultat sera le même. Si vous ne venez pas au château, vous devrez mourir.

« Et je devrais ramasser les miettes quand elle se rendra compte qu'Edward ne viendra pas en Italie.

« Oh mais il viendra.

« Pourquoi viendrait-il ? Il n'est pas au courant.

« Il finira par le savoir, l'une de ses sœurs voit le futur.

Je la regardai de travers.

« Tu n'es pas au courant ?

Je secouai la tête.

« Elle aurait vu ça, si elle voyait le futur, fis-je en faisant un geste global.

« Son pouvoir ne marche pas de cette façon, il est changeant et elle ne voit pas tout, surtout si elle ne surveille pas les personnes concernées. Si elle l'a fait pour vous, elle a déjà dû prévenir son frère... qui nous rejoindra. Si elle ne l'a pas fait, tôt ou tard, elle aura une vision.

Et il se fera tué pour avoir enfreint leur loi.


Voici le pov de Bella qui vous en montre un peu plus sur la dynamique familiale. Et oui, Bella en veut à sa mère de ne pas avoir protégé Jamie, elle n'a que 18 ans donc elle n'a assez pas de recul pour comprendre que Renée était sous l'emprise de James à ce moment-là. Jamie se jette joyeusement dans la gueule du loup, on dirait. Hâte de poster la suite !