Chapitre 15 – conversation de filles

NDA : j'ai réalisé à quel point la fin du chapitre précédent était frustrante, alors voici quelque chose de bien plus positif. Bonne lecture !

NDT : je m'excuse pour l'énorme retard dans la publication, problème personnel dont je ne parlerai pas ici. Tout danger semble maintenant écarté et vous ne devriez plus avoir une si grande période sans chapitre. On repasse/reste un rythme d'un chapitre toutes les deux semaines.

NDT 2 : Ahsoka passe du vouvoiement au tutoiement dans ce chapitre en parlant à Padmé, c'est parfaitement volontaire.


Lorsqu'ils eurent enfin détruit le dernier droïde, les lumières du navire séparatistes avaient déjà disparu dans la noirceur et la forêt. Du coin de l'œil, Ahsoka vit Obi-Wan frapper le sol de ses pieds dans une démonstration de fureur inhabituelle. « Bon sang ! »

Bien qu'elle soit encore tremblante, elle se tourna vers lui et Padmé. « Hey, ne restez pas immobile ici, » s'exclama-t-elle. « Nous pouvons encore les rattraper, allez ! »

« C'est trop tard, » dit Obi-Wan, sa voix faible et dénouée de tout espoir. Il était dos à eux, la main appuyée contre le tronc d'un arbre, les épaules baissées et la tête basse. « Ils sont partis. »

Ahsoka sentit ses mains se serrer contre les poignées de ses sabres. « Êtes-vous fou ? Il nous a appelé à l'aide, et c'est exactement ce que nous allons faire ! »

La tête de Padmé se redressa subitement. « Quoi ? »

Obi-Wan se retourna. Une irritation non contenue frappa Ahsoka dans la Force. « Penses-tu que je ne l'ai pas entendu ? Parce que si, Ahsoka. Mais ce que j'ai aussi réalisé, c'est qu'il y a probablement un bataillon entier de droïdes qui attend notre arrivée, pour qu'ils puissent soit nous tuer, soit nous capturer, et je n'ai pas particulièrement envie de laisser les Sith nous faire ce qu'ils ont fait à Anakin. »

Padmé se répéta, « Comment ça il nous a appelé à l'aide ? »

« Alors vous allez l'abandonner comme ça ? » Hurla presque Ahsoka à Obi-Wan, pointant du doigt la direction que les Séparatistes avaient prise. « On peut s'occuper d'eux ! Nous devons au moins essayer ! »

« On ne peut pas sauver Anakin si nous sommes tous morts ! » craqua finalement Obi-Wan

« Vous pensez que si c'était à un de nous à sa place, Anakin resterait ici à rien faire ? Oh, c'est vrai – vous ne savez pas ce qu'Anakin ferait parce qu'il est dans les mains des Séparatistes ! »

« Excusez-moi ! » dit Padmé. Elle était assise sur une buche tomée et sa main était appuyée contre la blessure de blaster sur son épaule. « Certaines personnes ici n'ont sont pas sensitifs et aimeraient savoir exactement ce qu'il se passe. »

Obi-Wan expira longuement. « Il nous a demandés de l'aider, c'est tout. » Il regarda à nouveau Ahsoka dont la mâchoire était plus que serrée. Il parlait avec ce ton étrangement calme qu'il utilisait quand il était bouleversé. « Et bien que j'aimerais énormément faire ça, il ne nous l'est plus possible. C'est trop dangereux. »

« J'en ai rien à foutre ! » Cria Ahsoka. « Je ne vais pas les laisser s'emparer de lui une nouvelle fois ! Je pars le chercher, et si vous ne venez pas, alors je suppose que j'irai seule ! »

La dernière chose qu'elle vit avant de tourner les talons fut Obi-Wan et Padmé échangeant un regard surpris. Elle avait toujours ses sabres allumés dans ses mains, quand elle commença à marcher, mais dans les secondes qui suivirent, elle les entendit se rapprocher en courant et un moment plus tard, Obi-Wan et Padmé l'avaient rejointe et avaient attrapés ses bras pour la stopper.

« Tu ne vas nulle part, » affirma Obi-Wan froidement. « J'ai dit 'c'est trop dangereux'. »

La voix de Padmé avait une petite teinte chaude, mais rappelait toujours à Ahsoka les maîtres strictes du temple. « Je ne les laisserai pas t'enlever toi aussi. »

Elle tenta de les repousser, mais ils la tenaient trop fermement. « Je m'en fous ! Je ne l'abandonnerai pas ! »

« Penses-tu que tu es la seule qui s'inquiète pour lui ? » craqua brutalement Obi-Wan, lâchant son bras pour s'arrêter en face d'elle et lui bloquer le chemin. La prise de Padmé se desserra mais ne quitta pas son bras. « Penses-tu que tu es la seule d'entre nous à avoir perdu quelqu'un d'important ? »

La colère grandissait en elle maintenant, et elle lança, « C'est différent ! »

Dans la Force, Padmé semblait blessée. « En quoi est-ce différent ? »

« Parce que ! » s'exclama Ahsoka. « Vous êtes seulement avec lui quand il est à Coruscant ! J'étais avec lui tout le temps ! » Elle regarda Maître Kenobi. « Et vous êtes au Conseil des Jedi ! Vous êtes supposé être au-dessus des choses comme les sentiments ! »

La mâchoire d'Obi-Wan se serra visiblement. « Eh bien, pardonne-moi de ne pas être parfait. »

Padmé dit, « Ça n'a rien à voir avec qui le connait le mieux, ou qui passe le plus de temps avec lui. Ahsoka, je veux partir à sa recherche autant que toi, mais Obi-Wan a raison – on ne peut pas le sauver si nous sommes morts ou capturés. »

Des larmes de tristesse et de colère remplissaient les yeux d'Ahsoka. « Mais on ne le reverra peut-être plus jamais. »

« Nous le reverrons, » dit Obi-Wan, sa voix plus calme maintenant, mais incertaine. « Il est trop puissant pour que les Sith se débarrassent de lui, comme avec Ventress. Je suis certain qu'ils l'enverront à nouveau se battre contre les Jedi. »

« Ouais, après qu'il ait subit un autre lavage de cerveau ! »

« Il n'y a rien qu'on ne puisse faire, Ahsoka » dit Padmé. « C'est trop tard. »

Il y avait mille millions de chose qu'elle aurait pu dire, mais même une douzaine d'insultes et de suppliques et de coups n'aurait pas changé le fait qu'ils avaient raison. Maussade, elle hocha la tête. Padmé pressa sa main une nouvelle fois et retourna s'assoir sur la buche, grimaçant chaque fois que son bras bougeait. Obi-Wa entoura son manteau sur lui et Ahsoka tapa sur pied.

Après une pause, Ahsoka dit, « Comment ont-ils pu savoir où il était ? » Les Séparatistes étaient arrivés trop rapidement pour qu'il s'agisse de renforts, et ils avaient connu sa position trop précisément. Comment…

Obi-Wan répondit, sonnant épuisé et abattu. « Ils lui ont probablement implanté une puce. »

« Comme quand il était esclave, » marmonna Padmé.

Ahsoka se retourna brusquement. « Attendez, quoi ? Quand il était esclave ? »

Padmé et Obi-Wan se lancèrent un regard, avant de revenir à Ahsoka. « Anakin est né esclave, » annonça Obi-Wan. Il sonnait plus amer et méprisant qu'Ahsoka ne l'avait jamais entendu. « Acheté et vendu dans les marchés de Tatooine, comme si lui et sa mère n'étaient que des marchandises. »

« Les esclaves de la Bordure Extérieure ont une puce implantée en eux qui explose s'ils tentent de s'échapper, » précisa Padmé, presque rêveusement.

« Espérons que les Sith considèrent que sa vie est plus importante que ce que les Hutts disaient, » grommela Obi-Wan.

Ahsoka s'écroula contre un arbre. Une tristesse sans fin sembla remplir ses veines et ses artères et ses muscles. La voix d'Anakin résonnait comme un écho dans son esprit, disant, Je ne veux pas parler de mon passé. Esclave, sur Tatooine…mariage, avec Padmé…Il y avait tellement de choses que son maître n'avait pas voulu partager avec son Padawan. Elle souhaitait pouvoir toutes les connaître. Pourtant, réalisa-t-elle soudainement, elle en savait probablement plus à propos de la vie d'Anakin qu'Anakin lui-même, actuellement, et ce n'était pas une pensée réconfortante.

Obi-Wan laissa échapper un dernier, lourd soupir et dit à Padmé, « Pensez-vous être capable de marcher ? » Elle hocha la tête, grimaçant alors qu'elle se lever, et avec un regard réticent derrière son épaule, Ahsoka suivit.


Ils étaient à peine rentrés depuis dix minutes dans la chaleur artificielle du yacht Nubien que l'appel arriva. La tête de Padmé se redressa alors qu'elle activait les communications. Un moment plus tard, la figure bleue vacillante de Bail Organa apparut. Il semblait extrêmement soulagé de les voir. « Enfin ! J'essaye de vous contacter depuis ce matin. Où êtes-vous ? » Puis, il regarda autour de Padmé, vit Obi-Wan et Padmé, et ajouta, « Je suppose que j'ai ma réponse. »

Padmé, dans un ton sombre qui trahissait le sourire joueur sur son visage, dit, « L'ai-je manqué ? »

« Seulement les appels, » répondit le Sénateur Organa. Il avait un regard sur son visage qu'Ahsoka n'avait jamais vu auparavant, un qui montrait une déception qu'il semblait essayer de cacher. « Le vote est dans deux jours. Il y a toujours le temps. Pas beaucoup, mais nous pouvons toujours impacter le résultat. Nous avons travaillé sans nous arrêter. »

Padmé mordit sa lèvre. « Okay, » dit-elle, « Je serai bientôt là, » et elle éteignit les communications. Puis, s'enfonça dans son siège et lâcha un long soupir.

« Que se passe-t-il ? » demanda Ahsoka.

« Nous allons voter sur le fait de faire ou non des tentatives sérieuses de paix avec les Séparatistes, » dit Padmé, parlant trop tristement sur quelque chose qui l'aurait normalement fait bondir de joie.

« Mais c'est génial, » dit Ahsoka, se penchant en avant. « C'est ce que vous essayez de faire depuis des années ! »

« Je sais. »

Ahsoka regarda Obi-Wan, qui ne regardait aucun d'entre eux, puis à nouveau Padmé. « Allez, je suis sûre que vous pouvez encore convaincre certains sénateurs indécis ! »

« Je suppose qu'il n'y aurait aucun mal à essayer, » dit Padmé, sa voix dénouée de tout espoir. Aussi misérable qu'Ahsoka se sentait, aussi gris que tout semblait, la façon dont sonnait Padmé, tellement incertaine de tout, semblait tellement…mauvais. Ahsoka souhaitait savoir comment aider.

« Alors vous devriez rentrer, » dit Obi-Wan, se levant brutalement et quitta le cockpit. Sa voix sonnait tendue, et il évitait toujours le contact visuel. Ahsoka se leva également et commença à le suivre, mais il tendit sa main et dit, « Pourquoi ne retournes-tu pas avec Padmé, Ahsoka ? Son vaisseau est bien plus confortable. » Ce qui, Ahsoka le savait, se traduisait d'Obi-Wan en Basic comme, Je veux être seul.

« Attendez ! » Cria Padmé, semblant revenir à sa version habituelle. « Vous n'allez pas essayer de les suivre, n'est-ce pas ? »

Finalement, il les regarda, même si ses yeux étaient distants. « Il n'y a rien à suivre, » dit-il. « Ils sont dans l'hyperespace maintenant. On a manqué notre chance. »

Obi-Wan retourna à la navette Jedi, et alors que Padmé lançait les machines de son engin, elles regardèrent l'autre navire s'élever et quitter cette planète, lieu d'un échec complet et total. Quelques minutes plus tard, elles étaient dans l'hyperespace, en route pour Coruscant.

Ahsoka pointa l'autre pièce du doigt. « Venez, laissez-moi regarder cette blessure. »

Padmé toucha son épaule et lutta contre une grimace. « Ça va. J'ai eu pire. »

Ahsoka mit ses mains autour de ses hanches. « Je suis celle que se bat dans cette guerre, Sénatrice, je pense que je sais quand est-ce qu'une blessure de blaster est « bien » ou non. »

La sénatrice sourit d'un air fatigué et se dirigea vers l'arrière du navire. Brièvement, elle rentra dans sa cabine et se changeant, revenant dans la pièce commune avec une chemise sans manche décontractée. Ahsoka retira la serviette que Padmé avait mis sur sa blessure et fronça les sourcils. Ce n'était pas si grave pour ce genre de blessure, mais Padmé était une sénatrice, elle n'était pas censée être blessée comme ça, c'était si mal

Elle se mit au travail, nettoyant la blessure avec de l'eau et du bacta et l'entourant d'un bandage. Finalement, après un long moment à regarder le mur, Padmé dit, « Ahsoka, que s'est-il passé là-bas ? »

« Que voulez-vous dire ? »

« Pourquoi étiez-vous, toi et Obi-Wan, affecté comme ça ? Je n'ai jamais vu aucun Jedi – enfin, a part Anakin, bien entendu, submergé comme ça. »

« Oh, » répondit Ahsoka, reposant le matériel médical. Elle haussa les épaules. « Eh bien, normalement, on peut garder contrôle sur le fait d'être exposé aux émotions des autres, et à la souffrance, mais c'était juste que…Aucun de nous ne l'avait senti depuis une année, et je suppose que nous nous sommes un peu emportés. » Elle fronça les sourcils. « Même malgré le mal de tête, je ne pouvais arrêter de vouloir le sentir, vous voyez ? »

Padmé détourna le regard d'elle, les yeux distants. « Parfois, » dit-elle doucement, « je souhaiterais plus que tout avoir la Force. Pas habituellement, je veux dire, ce n'est pas quelque chose qui me garde éveillée la nuit. Mais quand je suis avec toi, ou Obi-Wan, ou Anakin, Je…vois la façon dont elle vous affecte, et je me demande ce que ça fait. »

Ahsoka mordit sa lèvre. Elle ne savait pas comment l'expliquer, alors elle n'essaya même pas. Au lieu de ça, après avoir tripoté un instant l'ourlet de son brassard, elle donna un coup de coude à Padmé pour changer de sujet. « Alors, mariage ! »

Padmé hocha la tête, avec à peine un faible sourire. « Ouais, désolée d'avoir gardé ça pour moi, mais, eh bien…Ça s'est passé avant que tu n'arrives, et nous ne l'avons pas vraiment dit à quique ce soit… »

« C'est bon, » dit Ahsoka, haussant les épaules comme si ça n'avait pas vraiment d'importance pour elle. « Je trouve juste que c'est magnifique que vous ayez réussit à garder ça secret tout ce temps. Je veux dire, je savais qu'il y avait quelque chose entre vous, mais je n'ai jamais pensé que vous étiez mariés, vous savez ? »

Au lieu de répondre, Padmé ferma les yeux et baissa sa tête. Après une minute de silence malaisante, elle redressa son visage. Elle dit, « Je suis désolée Ahsoka, je n'ai juste pas vraiment envie de parler maintenant. Je pense que je vais aller me coucher. »

« Oh, » dit à nouveau Ahsoka, laissant tomber. Elle détourna le regard. « Okay…Je comprends, je vais juste, um…Je vais aller surveiller la navette. » Padmé lui donna un sourire qui ressemblait plus à une grimace et la laissa seule. Ahsoka se leva et marcha doucement vers le pont. Elle s'affala sur une chaise, mit son menton entre ses mains, et pivota d'avant en arrière dans sa chaise, comme un initié Jedi dans une classe de relations interplanétaires.

Non, vraiment, tout allait bien. Honnêtement. Vraiment. Tout le monde voulait être seule, et c'était ok. C'était ok qu'Anakin se soit enfui parce qu'elle s'était évanouie. C'était ok que Padmé ne veuille pas être coincée avec elle. Tout allait bien.

Ugh. Quelle blague.


Des heures plus tard, Ahsoka fut réveillée par le son de la porte du cockpit qui s'ouvrait. Elle était toujours blottie dans sa chaise, et avait dû s'endormir il y a longtemps, parce que toutes ses articulations étaient douloureuses à cause du fait qu'elle soit restée trop longtemps dans la même position. Elle s'étira, et regarda Padmé, qui lui sourit et lui tendit un plateau avec un verre d'eau et un petit déjeuner dessus.

« Je suis désolée pour la nuit dernière, » dit Padmé, s'installant dans la chaise à côté de celle d'Ahsoka. Je ne voulais pas être méprisante. Je n'arrivais juste pas à jongler entre mes pensées et une conversation au même moment. »

« Ça va, » répondit Ahsoka, peut-être en mentant ou peut-être que non.

« Je voulais te demander si tu voulais venir avec moi au Sénat, que nous rentrerons, » dit-elle. « Je sais que la politique n'est pas vraiment ton truc, mais je pensais que peut-être tu voudrais qu'on passe du temps ensemble. »

Ahsoka prit une gorgée d'eau puis haussa les épaules. « Je ne sais pas. Je ne veux pas gêner. »

« Tu ne gêneras pas, » lui assura Padmé. « Et puis, plus nous avons de gens se battant pour la paix, avec nous, mieux c'est. Sans mentionner que tu es un Jedi, un Padawan en plus. » Elle grimaça. « Pas que je ne sois en train d'essayer de t'utiliser. J'aimerais juste beaucoup que tu viennes. »

Ahsoka pensa au regard fuyant d'Obi-Wan, et au froid glacial de Sharlissia, et à l'impersonnalité des autres Jedi, et décida que oui, en fait, à cet instant, elle préférerait être avec quelqu'un qui exprimait vraiment ses sentiments plutôt qu'avec des gens qui pensaient que les émotions étaient taboues. Alors elle dit, « Ouais, bien sûr. »

Padmé rayonna, et se prépara à les sortir de l'hyperespace quand le gyrophare sonna.


« Grâce au ciel, vous êtes là, » dit Bail Organa, entrant à toute vitesse dans le bureau de Padmé avec la Sénatrice Mon Mothma à ses côtés. « Nous avons besoin de votre aide. »

Padmé redressa sa tête. Si Ahsoka n'en savait pas plus, elle aurait pu penser que tout son stress avait tout simplement disparu. « Dîtes-moi tout ce que j'ai manqué. »

« Depuis que vous êtes partie, le libellé du projet de loi a été modifié, ils envisagent de confier au Chancelier l'autorité de créer un comité, qui déciderait ensuite de la façon de procéder avec les négociations de paix, » résuma le Sénatrice Mothma. « Ce n'est pas un comité uniquement sénatorial, alors il aura à choisir parmi chaque représentant du gouvernement, incluant les bureaucrates et le personnel militaire. Pour l'instant, nous ne savons pas si un Jedi serait qualifié pour cette position. »

« Le mieux que l'on puisse faire maintenant, » ajouta le Sénateur Organa, « est convaincre autant de sénateurs que possible de voter en faveur du projet de loi. Nous pourrons nous occuper des détails plus tard. » Il tapa quelque chose sur son datapad. « Je suis en train de vous envoyer une liste des représentants avec qui nous n'avons pas pu encore parler, si vous pouviez en rencontrer autant que possible – »

« Je comprends, » dit Padmé. Elle baissa ses yeux vers la liste, faisant défiler les noms. D'où elle était, Ahsoka pouvait voir à quel point la liste était longue. Le visage de Padmé était aussi calme et stoïque que celui du plus vieux Maître Jedi, mais en-dessous des couches de sa robe et de son maquillage, Ahsoka pouvait sentir son inquiétude.

Après une minute, les deux sénateurs partirent, et Padmé regard Padmé avec tant de courage que Ahsoka ne pouvait que prétendre à l'imiter. Elle dit, « Prête ? »

Non, Ahsoka ne l'était pas. Oh, que la Force soit avec eux…

Pour commencer cette journée qui s'annonçait épuisante et stressante, ils rencontrèrent le Sénateur Edcel bar Gane de Roona, qui était assis dans une grande chaise avec ses mains croisées devant lui. Alors que Padmé et Ahsoka s'asseyaient, il dit d'un ton froid et impersonnel, « Êtes-vous à nouveau sous la protection des Jedi, Sénatrice Amidala ? »

Padmé se pencha en avant, avide. « En fait, la Padawan Tano est ici avec moi pour rappeler aux représentants que ce sont des êtres vivants qui se battent - »

« Je n'ai aucun intérêt concernant ce que font les Jedi de leur vie, » dit bar Gane, semblant ennuyé. « Ce qui m'intéresse, en revanche, est en quoi vous pouvez défendre à appel à la paix de la République quand il y a une année à peine, une législation similaire s'est terminée en bain de sang. Je suppose que vous n'avez pas oublié que les Séparatistes nous ont attaqués en plein cœur, au Sénat lui-même, au moment même où un projet de loi similaire était sur le tapis ? »

« J'étais, moi aussi, présente le jour de ces actes de terreur, Sénateur, » dit patiemment Padmé. « Mais vous devez prendre en considération tout ce qui a changé depuis l'attaque. Depuis le dernier vote, les deux côtés sont devenus bien plus durs à porter, et ce n'est pas nous qui supportons durement la guerre, mais le peuple, des mondes Séparatistes et de la République. Bien que les commandants militaires de la Confédération attaquent nos gens, les membres du Parlement Séparatistes reconnaissent que l'économie, de chaque gouvernement, ne peut plus prospérer sous la tension que la guerre a mise des deux côtés. Avec l'absence du Général Grievous - »

« La mort de Grievous n'a rien changé, d'aussi loin que je peux le dire, » grogna bar Gane. « Les Séparatistes continuent de nous attaquer à chaque opportunité. Ce ne sont que des barbares dont le seul langage est la violence. »

« Les actions de l'armée de droïde Séparatistes ne reflètent pas l'attitude de ceux qui opèrent dans la Confédération des Systèmes Indépendants, » contredit Padmé. « Vous clamez ne pas être intéressé dans la façon d'opérer des Jedi dans cette guerre, et vous pouvez me corriger si j'ai tort mais je présume que vous ressentez la même indifférence envers l'armée de clone. Même si l'armée et le Sénat sont liés, puisqu'ils sont, tous deux, le corps du gouvernement, ils fonctionnent séparément, si bien que les opinions et croyances du Sénat n'affectent en aucun cas l'opération de l'armée. C'est exactement la même chose pour les Séparatistes. »

« Un point intéressant Sénatrice, » dit bar Gane, posant son coude sur son accoudoir. Il le considéra pendant un moment, et puis annonça, « Toi, Jedi. Trouves-tu qu'il y a un grand fossé entre les actions du Sénat et celle de la Grande Armée de la République ? »

Ahsoka déglutit. Elle ne s'était pas attendue à ça. Elle jeta un coup d'œil à Padmé, qui hocha la tête de façon encourageante, et dit au Sénateur, « Eh bien, quand je suis dehors en train de me battre, le Sénat n'est pas quelque chose dont j'entends parler. Nos ordres viennent toujours du Conseil des Jedi et de l'armée, alors je suppose qu'il séparé de nous. Et… Je n'ai vu qu'une seule fois un Sénateur Séparatistes, donc je ne suis pas réellement exposée à leur Sénat non plus. Donc ouais, je dirais que les deux sont détachés. »

Bar Gane hocha la tête. « Je suppose que je n'ai jamais pensé à la guerre de cette façon précise. En effet, les seules nouvelles des Jedi et des clones qui atteignent mes oreilles portent sur les pertes. » Il caressa sa peau, semblant pensif, et puis les regarda. « Je vais considérer ce que vous dites Sénatrice Amidala, même si je ne pense pas qu'aucune tentative de paix puisse être aussi simple que vous le prétendez. »

Padmé se releva. « Je ne sais que trop bien cela, Sénateur bar Gane. Mais beaucoup pour votre temps. » Elle inclina poliment sa tête, et Ahsoka la suivit vers la sortie, et quand la porte de l'antichambre du sénateur fut fermée derrière eux, elles se regardèrent mutuellement et cirèrent presque.

« Je ne peux pas le croire ! » dit joyeusement Padmé. « C'est un bon début, bien que je sois désolée qu'il t'ait mis dans une telle position. »

« Ça va, » Ahsoka haussa les épaules. « À qui le tour ? »


Tout l'après-midi, elles firent des rondes, rendant visite aux sénateurs figurant sur la liste que leur avait donnée le Sénateur Organa et disponibles.

À un certain sénateur dont Ahsoka avait déjà oublié le nom, Padmé dit, « Au cours de l'année passée, presque la moitié des dépenses du gouvernements ont été utilisées dans l'armée. Si nous voulons la paix avec les Séparatistes, sans prendre en compte de temps ça prendrait, nous devrions réduire les dépenses de l'armée, et augmenter celles des zones qui ont été radicalement négligées pendant la guerre, nous pourrions par exemple augmenter les dépenses relatives à la sécurité sociale, pour ceux qui ont perdu leur travail et ceux qui ont dû quitter leur maison ou leur planète… »

À un autre, « Les clones sont difficilement les seuls à se battre, nombreuses planètes ont des groupes militants locaux, qui recrutent des enfants ou des gens qui, dans d'autres circonstances, ne devraient pas être forcés ou persuadés de se battre. Si nous pouvions au moins arrêter le combat à grande échelle, nous pourrions alors nous focaliser sur le fait de démilitariser ces petits groupes, pour qu'il y ait moins de morts non nécessaires dans les communautés locales. » (« Pourquoi devrais-je m'inquiéter des gens d'une planète qui n'est pas la mienne ? » demanda le représentant Iktotchi que Padmé essayait de convaincre.) « Parce que, » répondit-il, « si la population d'une planète peut garantir sa propre sécurité sans l'aide de la République, alors nous pourrons sauver des millions de crédits chaque année, qui pourront être dépensé autrement, notamment pour éduquer, garantir le bien-être social et payer les dettes de la guerre… »

Ahsoka n'était peut-être en aucun cas une politicienne (elle n'était même pas proche de l'être), mais selon elle, la journée semblait bien se dérouler. Padmé était, comme toujours, passionnée et convaincante, ses arguments bien pensés et éloquente. Ahsoka pouvait dire qu'elle avait travaillé sur eux pendant des semaines, et l'assurance de Padmé, même avec cette nouvelle perte d'Anakin, n'était rien d'autre qu'inspirante.

Et c'est ainsi qu'ils rencontrèrent Nix Card, le représentant Muun du Clan Banquaire, qui, comme Padmé l'avait fait remarquer à Ahsoka avant leur réunion, était vulgaire et sournois et cupide, et presque certainement en faveur de la guerre pour son profit personnel. Alors que Padmé terminait de s'exprimer sur le taux ridiculement élevé de mort chez les clones, qui pouvait être évité si le combat reposait sur des campagnes moins violentes, Card se leva de sa chaise et fit face à la fenêtre, avec ses mains derrière son dos.

« Sénatrice Amidala, » dit-il, « les clones sont créés pour mourir au combat, et je n'ai personnellement rien vu prouvant qu'ils veulent faire autre chose que ça. Après tout, ne sont-ils pas conditionnés pour être entièrement dévoués à la République ? »

Le visage de Padmé était aussi stoïque que d'habitude. « Je réalise que cela peut semblait vrai, Représentant, mais les clones sont des êtres vivants, et le fait qu'ils soient nés en laboratoire ne veut pas dire que leur vie n'a aucune valeur. »

« Je n'ai jamais dit qu'ils ne valaient rien, » dit Card, la regardant. « Comme vous le savez, le Clan Banquaire est la première source de revenus de la République, concernant la création de nouveaux clones. Je suis bien conscient de la valeur de chaque clone, Sénatrice. »

« Un être vivant n'a pas de valeur monétaire, » dit précautionneusement Padmé. « Les clones ne sont pas des esclaves. Juste parce que leur travail est de se battre ne veux pas dire que nous devrions les traites comme des droïdes de combat. Ils ne sont pas sacrifiables. Bien sûr, je ne peux pas parler pour eux, mais… » Elle se racla la gorge, et regarda Ahsoka, une supplique dans ses yeux. Oh, non, n'osez même pas – « Eh bien, la Padawan Tano est bien plus proche des clones que je ne le suis, bien sûr. Qu'en pensez-vous Commandant ? »

C'était presque dur à dire, mais le Muun semblait amusé. Il croisa ses bras sur sa poitrine et regarda Ahsoka, comme s'il souhaitait jouer. Avec un élèvement de sourcils, Ahsoka s'assit un peu plus droite sur sa chaise. « Représentant, avez-vous déjà rencontré un clone avant ? Avez-vous déjà parlé avec un clone ? »

Il agita sa main dans l'air. « Mon travail est avec l'argent, enfant, pas avec les soldats artificiels. »

Dans la Force, Ahsoka sentit l'anxiété de Padmé. Oh, il y avait tellement de choses qu'elle souhaitait dire à cet alien moche et égoïste, mais elle resterait calme. Elle prit une grande inspiration. « Eh bien, si vous avez un jour le temps de parler avec l'un d'entre eux, je pense que vous devriez, parce que peut-être que vous verrez ainsi que chaque clone n'est pas juste la copie de l'ADN d'un Mandalorien. Chaque clone a sa propre personnalité, et son propre nom. Jusque parce qu'ils ont grandi dans des sondes sur Kamino ne veut pas dire que leurs vies et leurs morts ne valent que de l'argent. Leur éducation leur apprend à être loyal à la République, mais ils ne sont pas des machines préprogrammées. Ils ont des pensées, et des sentiments, et même s'ils sont prêts à mourir au front, cela ne veut pas dire qu'ils veulent mourir. » Elle prit une autre grande respiration. « J'ai vu des milliers de clones mourir au cours des deux années passées, et ils le font pour garder notre galaxie sauve. Ils sont courageux, et forts, et – et - »

« Et eux, autant que les Jedi, meurent depuis trop longtemps, » finit Padmé. « Même si les négociations de paix ne peuvent mettre fin à la guerre en un claquement de doigt, ce qui est évidemment impossible, les morts seront au moins réduites. » Elle fixa longuement le représentant. « Si vous avez besoin que j'utilise vos propres termes, cela représenterait des millions de crédits qui ne seraient pas dépenses pour mettre en service plus de clones ou garantir des soins à ceux qui sont blessés. »

Soudainement, l'unité de communication du bureau du sénateur vibra et Padmé retourna rapidement s'assoir sur sa chaise. Card l'activa, et son assistant dit, « Lott Dod et Mak Plain ici pour vous, monsieur. »

« Envoyez-les vers moi, » dit Card, et Ahsoka lança un regard d'alarme à Padmé, qui resta calme. « Vous oubliez, Sénatrice Amidala, que je ne suis pas véritablement un membre de votre République. Le Clan Banquaire se fiche de qui gagne ou perd cette guerre. Vous feriez bien de vous souvenir de ceci. »

La porte s'ouvrit et un autre Muun et un Numidien entrèrent. Ahsoka les connaissaient tous deux, Mak Plain était un important membre du Clan Banquaire et Dod était un sénateur de la Fédération du Commerce. Tous deux étaient sournois, et communément vue comme des conspirateurs.

« Je vois que vous nous avez devancé, Sénatrice Amidala, » dit Lott Dod alors que Padmé se levait pour les accueillir. Ahsoka sauta hâtivement sur ses pieds, se sentant toujours énervée après sa joute avec Card. « Enfin, c'est ce que j'aurais dit si vous aviez été là pendant les débats. Je me demande si vous êtes autant dévouée à la paix que vous ne l'étiez auparavant ? Pour quelle autre raison auriez-vous pu être absente au Sénat lors d'une période si critique ? »

Ahsoka sentit ses deux mains se serrer en poings, mais Padmé ignora ses mots et se tourna vers Card. « Représentant, s'il vous plait, si je pouvais juste avoir un peu plus de vote temps - »

« J'ai bien peur d'être d'accord avec la délégation de la Fédération du Commerce, Sénatrice, » dit Card avec affabilité. « Je suis sûre que j'aurais écouté attentivement ce que vous aviez à dire durant les débats, mais mon choix est déjà fait. »

« Êtes-vous sûr ? » Demanda Padmé, croisant ses mains ensemble dans une dernière supplique.

« Bonne journée, Sénatrice Amidala, » dit-il, sans la regarder, et Padmé observa Padmé froncer les sourcils, puis les redresser et enfin marcher fièrement hors de la pièce.

Quand elles eurent atteint le bureau de Padmé, Padmé éclata avec ce qu'elle voulait ardemment dire depuis dix minutes. « Comment pouvez-vous supporter ça ? »

Padmé secoua simplement sa tête. « Je suis tellement habituée à ce genre de traitement que je n'y pense même plus, » dit-elle misérablement. Puis, elle posa les mains sur son fort. « Ils ont raison. J'aurais dû être là. »

Ahsoka croisa ses mains autour de sa poitrine. « Hey, qu'est-ce que c'est cette façon de parler ? »

La Sénatrice la regarda à travers ses doigts et laissa échapper un sourire épuisé. « Une façon pessimiste, je suppose. Je devine que je suis pessimiste maintenant. »

« Vous ne pouvez pas juste être la Sénatrice de Naboo vous savez, » dit doucement Ahsoka. « Vous êtes aussi une personne, pas juste une législatrice. » À ça, Padmé rigola tout haut. « Est-ce que j'ai dit quelque chose ? »

Padmé nia cette pensée d'un mouvement de main. « Ce n'est rien. C'est juste que… tu me rappelles quelque chose qu'Anakin m'a dit il y a longtemps. »

Elles restèrent assises en silence pour quelques minutes, avec Padmé allongée sur le sofa et les yeux fermés. Finalement, la sénatrice dit, « Je n'arrive pas à comprendre comment chaque…officier du gouvernement, chaque bureaucrate, peut être aussi sans-cœur. » Elle regarda Ahsoka. « J'admets, qu'au début de la guerre, j'avais moi aussi du mal à voir les clones comme des êtres vivants. J'étais à Geonosis, mais je n'avais appris leur existence que quelques heures avant. Et depuis – eh bien, tu sais. »

Ahsoka savait. « Les Jedi parlent beaucoup de…compassion sans attachement. Prendre soin des autres, apprécier les autres, mais ne pas être émotionnellement dépendant d'eux. Ce qui me débecte, c'est que le reste du monde a le droit d'avoir des sentiments, mais nous, les Jedi détachés, semblons être les seuls à s'inquiéter pour les clones, à par les clones eux-mêmes. Même les Kaminoiens ne ressentent rien pour eux… »

Padmé sourit tristement. « Tu t'es bien sortie, Ahsoka. Je suis fière de toi. »

Ahsoka haussa les épaules, modeste. « Je suis fière de vous aussi. Et je suis contente que vous m'ayez demandé de venir. Vous voir en action est…inspirant. »

La Sénatrice rit. « Eh bien, c'est la première fois qu'on me dit ça. Merci. » Elle regarda par la fenêtre. Le ciel devenait rose, le soleil bas se reflétant sur le chrome des bâtiments à l'extérieur. Padmé dit, « Ça te dirait d'aller manger un bout et de revenir ici ? »

Ahsoka sourit malicieusement et la suivit hors de la pièce.


Cette nuit, Ahsoka finit écrasée à l'appartement de Padmé. Elle portait toujours les mêmes vêtements qu'avant même de partir à Sharlissia, alors Padmé lui offirt une douche et une tenue de nuit à porter. Déambulant dans la section 'vêtements de nuit' de son armoire (Ahsoka n'avait définitivement jamais vu autant de vêtement de sa vie – le dressing était aussi long qu'un couloir) Padmé murmura, « Voyons voir. Nous faisons à peu près la même taille, pas vrai ? Je suis sûre que je peux trouver quelque chose de bien pour toi. »

Ahsoka jeta un coup d'œil aux vêtements, touchant la texture de certains d'eux, juste pour voir ce que ça faisait de porter du luxe tout le temps. Sa main s'arrêta sur les manches d'une tunique, et elle s'en empara, réalisant soudainement – « Est-ce celle d'Anakin ? »

Padmé devint plus que rouge, racla sa gorge, et dit avec désinvolture, « Ouais. »

Ahsoka s'arrêta un instant pour penser. Ça voulait dire – ew, Maître – devait-elle – non, elle ne devrait pas, mais –

« Étiez-vous amoureux, tous les deux ? » lâcha-t-elle. Padmé la fixa pour de longues secondes et puis éclata de rire, comme si c'était la chose la plus drôle de l'univers. Ahsoka frotta le dos de sa main et se détourna légèrement. « Désolée, je devine que c'était une question stupide. »

« Non, non, pas du tout, » dit Padmé, toujours riante. « Je suis désolée. Et oui, nous étions très amoureux. »

Ahsoka toucha le matériel de la manche, tellement familier mais en même temps, soudainement étranger. « Je suppose que je ne le connaissais pas si bien que ça finalement. »

Padmé la regarda, surprise. « De quoi parles-tu ? »

Ahsoka haussa les épaules, comme si ça n'avait pas vraiment d'importance. « C'est juste que…Je ne savais qu'il était un esclave, je ne savais pas que vous étiez mariés…Je savais qu'il vous aimait plus qu'un Jedi ne le devrait, mais je ne savais pas qu'il était amoureux de vous… » Elle tapa son front de sa paume. « Et dire que j'étais en colère contre vous pendant tout ce temps ! Je pensais que vous ne l'aimiez pas autant que moi, et que c'était pour ça que vous aviez accepté de le vendre à Dooku ! Je suis si stupide… »

Puis, Padmé prit le bras d'Ahsoka et la tira hors du dressing, et vers le banc du pied de son lit. « Écoute moi, Ahsoka, » dit gentiment Padmé. « Ta réaction était parfaitement compréhensible, et je ne t'en blâme pas, parce qu'honnêtement ? Je me blâmais beaucoup moi aussi, bien plus que tu m'en voulais. Je suis tombée dans le piège de me détester pour ce que j'avais fait. » Elle souffla. « Pour dire vrai, je suis toujours piégée, et je ne sais pas si je serais un jour capable d'en sortir. Mais s'il y a une chose positive que j'ai appris de cette dépression, c'est que j'ai enfin commencé à accepter que tout ce qui arrive de mal dans ma vie n'est pas toujours de ma faute. Et c'était un exploit impossible, mais j'espère que tu arriveras à l'accepter toi aussi, si ce n'est pas aujourd'hui, alors un jour. »

Ahsoka sourit narquoisement et tripota son brassard. « J'essaierai. »

« Je sais que tu essaieras, » dit Padmé, passant une main dans son lekku. « C'est pour ça que tu es une si bonne Jedi, et une si bonne amie. » Après un silence confortable, Padmé se releva, « Bien, retournons à cette chasse aux vêtements… »


Ahsoka entra dans la cuisine de Padmé le matin suivant, s'étirant, et s'assit avec la Sénatrice et un groupe de ses servantes. Elle ne reconnaissait pas la nourriture qui était déjà sur la table, mais ça semblait et testait merveilleusement bon. Quand tout fut fini, Padmé se leva pour brosser ses cheveux et s'habiller pour la journée au Sénat, juste au moment où Padmé se souvenait de quelque chose qu'elle voulait demander.

« Est-ce que toutes tes suivantes ont changé de nom pour qu'il sonne que le tien, ou est-ce juste une coïncidence ? »

Padmé sourit malicieusement. « Tu devras quitter les Jedi et devenir une servante si tu veux le découvrir. »

Ahsoka pencha sa tête sur le côte. « Je ne suis pas sûre de te ressembler suffisamment pour en être une. »

Malgré elles et toute la tension entourant le vote, elles éclatèrent de rire.


Trois heures, un presque-breakdown de la part de Padmé, et une brève période pour Ahsoka à attendre Padmé dans sa salle d'attente pendant qu'elle avait un rendez-vous de dernière minute plus tard, et elles se retrouvèrent dans la chambre du Sénat, attendant, et attendant, et attendant.

Et enfin, Palpatine et Mas Amedda se levèrent. Le Chancelier leva ses mains pour appeler le silence et s'adressa à tous, disant, « Nous sommes réunis ici aujourd'hui pour voter sur un problème qui a été porté à l'attention du Sénat nombreuses fois. Durant la Guerre des Clones, notre République a vu de nombreux systèmes quitter notre gouvernement et rejoindre la Confédération des Systèmes Indépendants. Bien que, au début, nos relations avec cette dernière aient été non violentes, chaque personne dans cette pièce sait maintenant combien cette horrible guerre a ravagé notre économie, notre vie sociales et politique, parce que nous sommes en mauvais termes avec les Séparatistes. »

« Certains dans cette pièce diront que la paix avec les Séparatistes ne peut être atteinte. D'autres insisteront sur le fait que la paix est un noble but atteignable, qui peut être accompli avec la coopération des deux partis. Le but de ce vote est de déterminer si oui ou non, par une procédure démocratique, la République souhaite poursuivre la recherche de paix avec la Confédération. Je connais, peut-être mieux que quiconque dans cette pièce, l'importance d'un bon système démocratique, et je suis confiant sur le fait que le chemin choisi par les délégations de ce congrès sera le meilleur. »

Il hocha la tête vers le Vice Chancelier Mas Amedda, qui dit, « Merci, Chancelier. Si le vote est positif envers une recherche de paix, alors un comité spécial sera créé pour s'occuper des négociations qui seront proposées à la Confédération des Systèmes Indépendants. Il y aura douze sièges dans ce comité, et seul le Chancelier aura l'autorité pour choisir les personnes qui en feront parties. S'il vous plait, assurez-vous bien que vos panneaux de vote soient actifs et prêts. » Une minute plus tard, il continua, « Et maintenant, que le vote commence. »

Deux options et un timer apparurent sur l'écran du pod de Padmé. Elle prit une profonde, tremblante respiration et pressa en faveur.

Elles attendirent. Une minute. Deux. Cinq. Ahsoka pouvait sentir l'anxiété de Padmé comme si elle était la sienne. Puis, avec un air amusé sur son visage, Mas Amedda murmura quelque chose dans l'oreille de Palpatine. Palpatine hocha la tête et avança d'un pas, raclant sa gorge.

« Voici le résultat. Le Sénat a voté être en faveur de négociations de paix avec la Confédération des Systèmes Indépendants.

Dans la pièce, des cris de joie dispersés se firent entendre, des sénateurs jeunes comme âgés. Padmé était l'un d'eux. Elle claqua ses mains sur sa bouche et se tourna vers Ahsoka, puis lança ses bras autour de la Padawan, criant, « On l'a fait ! On l'a fait ! » Puis, une seconde plus tard, elle s'écarta, soudainement tremblante et pressant son épaule, et soudainement, Ahsoka se souvint de la blessure de blaster et se sentit horrible parce qu'elle aurait dû changer les pansements avant maintenant –

« Tu vas bien ? »

« Oui, tout est parfait, » dit Padmé, encore riante à l'éclat. « En fait, je vais merveilleusement bien, je – Dormé ! » dit-elle soudainement, se retournant sur sa chaise, puis se levant et attirant sa servante dans ses bras. « Dormé, on l'a fait ! Oh, dieux – merci, Shiraya, je - » Elle ria, et ria, et Ahsoka ne put s'empêcher de sentir son cœur se réchauffer, parce qu'elle ne pensait pas avoir jamais vu quelqu'un si véritablement et purement aussi heureux que Padmé à cet instant.

Elle supposait que la seule chose qui aurait rendu cet instant meilleur aurait été la présence d'Anakin avec eux…


Deux semaines après le vote du Sénat (deux semaines et deux jours, donc, depuis la dernière fois qu'elle a vu Anakin) Ahsoka trouva Obi-Wan penché, encore une fois, sur une table de communication avec un air fatigué mais déterminé et légèrement furieux dans les yeux, le même qu'il avait la veille, et le jour d'avant, et la semaine d'avant. Elle avait déjà vu Anakin, lui aussi, faire ça, plus qu'une fois. Lui et Obi-Wan se ressemblaient bien plus qu'ils ne le réalisaient. Elle se demandait si cette habitude avait originellement appartenu à l'un d'entre eux, ou s'ils l'avaient développée ensemble au fil des ans.

Honnêtement, elle ne pouvait plus supporter ça. Plus exactement, elle savait qu'il ne pouvait plus supporter ce qu'il se faisait à lui-même. Elle s'avança dans la pièce, vers lui, faisant attention à ne pas le surprendre. « Maître, » dit-elle. « Je pense vraiment que vous devriez faire une pause. Vous êtes un peu obsédé, et ce n'est vraiment pas…Vous. »

« Je ne suis pas obsédé, » rétorqua-t-il, sans la regarder. « Je ne peux juste pas m'autoriser à manquer quoique ce soit. Si je le localise, alors j'aurais très peu de temps pour le tracer avant qu'ils ne l'enlèvent encore. »

Ahsoka se pencha sur la table pour le forcer à la regarder. « Eh bien, vous avez besoin de dormir. »

Il renifla. « Je peux dormir dans l'hyperespace. »

Elle dressa ses sourcils. « C'est définitivement une attitude obsessive, Maître. Venez, vous pourrez y retourner demain matin. Anakin sera toujours là quand vous vous réveillerez. » Bien sûr, aucun ne pouvait savoir si ça serait vrai – et si un autre Jedi, un qui ne le reconnaissait pas ou n'avait aucune sympathie pour un assassin Sith ayant subi un lavage de cerveau, le trouvait avant ? Et s'il n'était pas du tout là, dehors ? Et s'il avait changé d'avis et ne voulait plus être retrouvée ? – mais elle supposait que si elle vocalisait des espoirs, ça aurait plus de change de devenir vrai.

Obi-Wan secoua sa tête. « Peut-être dans une heure. »

Ahsoka souffla, et se résigna à le rejoindre dans sa recherche. Dans une heure, décida-t-il, s'il ne se conformait pas, elle le jetterait sur son épaule comme un enfant et le porterait jusqu'à sa chambre si elle le devait.

Vraiment, elle le ferait. Elle était sérieuse. Qu'on ne la teste pas.