Petit mot de l'auteure : mais pourquoi je me retrouve à écrire des trucs pareils, moi ? A oui, la nuit du FoF. Le thème était alizé, et clairement j'ai plutôt pensé à Alizée. Donc voici un mix improbable qui a été écrit alors que mon père écoutait Carmina Fortuna et ma mère DALS à fond, ce qui va être donc... peu glorieux mais osef.
Arthur avait été déçu par ses hommes de très nombreuses fois.
De trop nombreuses fois, lui aurait fait remarquer mesquinement son beau-père. Enfin, mesquinement... Il lui avait fait remarquer bien en face ce qu'il pensait de « la bande de glandus » que composait son armée. Arthur avait essayé de défendre ses chevaliers mais devant un Karadoc qui avait dégainé son saucisson plutôt que son épée, il n'avait pu que laisser échapper un petit « Cette fois-ci, ils sont prêts » peu certain. Mais le roi voulait y croire : les cris de guerre avaient été revus, la formation avait été à peu près correcte et ses plus proches hommes étaient présents.
- Même l'alizé s'est levé pour nous, se réjouit-il.
- Hein ? demanda Karadoc, perdu.
- L'alizé, soupira Arthur. Le vent. Il souffle dans le bon sens pour masquer notre odeur !
- Pourquoi une odeur irait à un bal masqué ? s'étonna le chevalier.
- Moi la mienne me soufflait toujours dessus, renchérit Perceval.
- Votre quoi ? S'agaça le roi.
- Mon Alizée, elle était barde à la cour et elle avait du souffle.
Voilà, on y était, le moment où la conversation perdait de son sens. Depuis le temps, Arthur aurait dû être habitué, et pourtant, il continuait de se laisser avoir.
- L'alizé n'est pas une barde, elle n'a pas de masque, elle... Oh et puis merde, on y va et puis c'est tout. Vous faites chier.
Sur ces élégantes paroles, Arthur fit le signal indiquant le début de la bataille. Ses hommes se ruèrent alors sur les troupes ennemies, lesquelles s'empressèrent de répondre par un fracas de lances et de bouclier. Voyant les deux armées occupées, il fit un petit sourire satisfait. La première partie du plan s'était bien déroulée, manquait plus que la deuxième. Celle-ci consistait à profiter du chaos des combats pour s'infiltrer discrètement vers le poste de commandement ennemi avec un petit groupe d'élus – les élus étant Bohort, Leodagan, Karadoc et Perceval. Le fait qu'il doive compter ces deux branquignoles parmi ses meilleurs éléments en disait long sur l'état d'esprit qui l'animait en avançant vers les territoires ennemis.
Malgré ses craintes, le petit groupe s'enfonça toujours plus profondément dans la forêt. Par miracle, ils réussirent à ne pas être repérés. Malheureusement, alors qu'ils se trouvaient à quelques dizaines de mètre du poste adverse, le vent changea de direction.
- Merde, on a perdu l'alizé...
A cet instant, sa plus grosse crainte était que le vent ne se mette à porter leur odeur et trahir ainsi leur position aux ennemis.
Crainte que Perceval balaya totalement en se mettant à hurler :
- C'EST PAS MA FAUTE A MOI ! SI J'ENTENDS TOUT AUTOUR DE MOI !
- Mais bordel qu'est-ce que vous foutez ? Paniqua Arthur.
- Bah, vous avez dit qu'on avait perdu Alizée, alors je chante sa chanson. Ça l'a faisait toujours revenir quand on l'égarait à une fête, répondit Perceval avec un naturel désarmant. QUAND JE DONNE MA LANGUE AUX CHATS !
- Putain, moi ça va être ma main dans la gueule que je vais vous donner, rouspéta Leodagan.
Arthur allait abonder dans le sens de son beau-père quand ce qui devait arriver arriva : la garde ennemie se demanda pourquoi un fou furieux hurlait près de leur camp et décida de venir voir ce qu'il se tramait.
Le roi n'eut alors d'autre choix que d'ordonner le repli immédiat, tout en se jurant qu'un jour, il inviterai à sa cour cette fichue Alizée en lui disant sa manière de penser.
