Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit pour la 155e nuit sur le thème "Camisole"

Note : je n'ai pas terminé les travaux d'Apollon (j'en suis au tome 3) donc svp pas de spoils.


Nico savait que parfois, il pouvait être légèrement têtu et inconscient.

Il y avait cette fois par exemple où il avait jugé que s'enfoncer seul dans le Tartare serait une bonne idée. Ou cette autre fois où il avait tourné le dos à toute la colonie après que Percy lui ai appris la mort de Bianco et qu'il avait pensé pouvoir s'en sortir parfaitement bien en solitaire. Ou le moment où il avait ramené une armée entière de zombis pour pouvoir aller à la table des Apollons.

Donc oui, tout compte fait, Nico était complètement têtu et inconscient.

Avec le temps, il essayait d'être un peu plus tempéré dans ses réactions et de ne plus se murer dans une solitude dévastatrice. Tout comme il tentait aussi d'écouter un peu plus son instinct de survie bien trop longtemps muselé. Will avait été un moteur dans ces changements, lui montrant quand il devait accepter l'aide des autres ou tout simplement de se reposer.

Néanmoins, cette fois-ci, Nico trouvait que c'était le blond qui se montrait déraisonnable.

Déjà, il l'avait fait admettre à l'infirmerie de la colonie.

Ensuite, il voulait qu'il y reste.

On marchait sur la tête.

- Tu vas dormir ici ce soir et demain, et si je juge que tu t'es suffisamment remis, j'envisagerai peut-être de te laisser sortir, grommelait le blond.

Deux nuits entières à l'infirmerie ? Et tout ça parce qu'il avait fait deux semaines non-stop de vols d'ombre pour permettre de maintenir le contact entre le Camp Jupiter et la Colonie ? Certes, c'était beaucoup, même pour lui, mais avec les Empereurs romains qui bloquaient les communications traditionnelles, il n'avait pas eu d'autre choix. Qui sait quels dégâts encore plus graves auraient pu survenir s'il était resté les bras croisés ? Et voilà que Will récompensait son dévouement en le punissant d'infirmerie.

Soi-disant qu'il avait besoin de repos.

Pour la centième fois depuis qu'il avait mis un pied dans ce lieu maudit, Nico tenta de protester.

- Je vais beaucoup mieux ! s'indigna-t-il.

Malheureusement pour lui, comme Will était un tortionnaire, ou peut-être parce que sa main était devenue translucide sous l'effet des vols à répétition, le traite qui lui servait de petit-ami refusa d'entendre raison.

- Nico di Angelo, déclara fermement Will. Si tu sors d'ici avant mon feu vert, je vais te retrouver, te ramener par la peau des fesses et je vais t'attacher par une camisole de force, c'est clair ?

Will ne s'énervait pas souvent. Mais quand il le faisait, même le fils d'Hadès frémissait. Il n'eut alors qu'un seul choix de réponse.

- Très clair.

Will paru se satisfaire de l'abdication du brun et lui désigna le lit où il devrait s'étendre pour les prochaines heures. Il le laissa quelques instants pour aller chercher nectars et potions. Quand il revint, il s'était un peu adouci.

- Je sais que tu n'aimes pas cette situation. Mais tu sais, prendre soin de soi n'est pas un crime. Ce qui le serait en revanche, c'est mourir d'épuisement et me laisser seul en ce monde.

À cela, Nico ne sut pas quoi répondre. Il y a un temps où il n'aurait pas compris cette phrase, où il se serait ri de voir un être si dépendant d'un autre. Mais aujourd'hui, chacune des fibres de son corps frémissait à l'idée évoquée par le blond : être seul en ce monde sans lui... Cela lui paraissait en effet être la pire des souffrances. Dans ce cas, comment pourrait-il donc la lui infliger ?

Ce fut donc pour Will, plus que pour lui-même, qu'il s'étendit dans le lit, désormais bien décidé à guérir.