Disclaimer : rien n'est à moi, même pas l'intrigue.

NDA : L'intrigue est celle d'un film sorti il y a quelques années, Braindead, une parodie des films gores, réalisé par Peter Jackson.

Chapitre 1 : A Sumatra

Rambo avançait précautionneusement, abattant sa machette dans tous les sens pour libérer le passage. Notre héros, le seul homme au monde à être capable de massacrer des centaines de soldats équipés du dernier armement nucléaire avec un simple cure-dent ( de mauvaise qualité), avait oublié, par la faute de sa mémoire défaillante et d'un dysfonctionnement cérébral, de mettre ses lentilles. Résultat de ce fâcheux contretemps, il ne distinguait pas d'un poil ce qui l'entourait et ses compagnons avaient eux aussi omis de lui apprendre qu'ils arpentait un chemin, et non une jungle. Les cadavres d'arbres innocents, que Rambo avait malencontreusement confondu avec des soviétiques communistes, jonchaient le sol. Rien ni personne au monde, pas même le collectif des héros en rupture de contrat, ne pourrait arrêter le carnage. C'est dans un bain de sang consécutif à un suicide collectif de lapins provoqué directement par la machette de Rambo que les personnages s'engagèrent, le soulagement au coeur et la rage au ventre, dans le sillon serpentant entre les rochers escarpés. C'est en voyant Rambo exterminer une chèvre de montagne à l'aide d'un missile antichar que Charlie Weasley se flanqua une baffe. Il se maudissait, invoquant les centaines de malédictions différentes qu'il avait appris à Poudlard et qui promettaient des horreurs, d'avoir un jour recruté ce psychopathe assoiffé de sang. Il avait dû errer dans les bouges de la ville dont il ne se rappelait pas le nom (il avait toujours été nul en géographie) et éviter habilement les pervers errants, espèce en pleine prolifération et raffolant des jeunes gens bien faits comme lui. Finalement, il avait trouvé la perle rare en matière d'épuration dans un troquet bourré à ras bord de haschisch, de boomshine*, de vodka, de vermines rampantes aussi connues sous le nom de héros musclés, mais sans l'équipement requis pour penser. Rambo jouait une partie de carte endiablée avec trois autres body-buildés. Le mystère qui réside dans le fait que des atrophiés du cerveau puissent réfléchir (attention, cette phrase peut troubler durablement les émotifs) ne sera probablement jamais élucidé. Néanmoins gravement perturbé par la chose, Charlie s'était aventuré vers le bar, enjambant les déchets humains gavés de boomshine. Mais il n'avait pas pu achever son chemin. Une explosion acheva le bar, les individus imbibés à ras-bord d'alcool ainsi qu'un certain Kenny qui se baladait dans le coin. Charlie se réveilla quelques heures plus tard, le cerveau baignant dans la mélasse la plus complète, dans les bras d'un certain Rambo. Celui-ci lui expliqua, en s'aidant des rares mots de vocabulaire en sa possession, qu'un connard l'avait qualifié de tricheur et qu'il l'avait explosé au boomshine. Mais il avait mal dosé (et étant analphabète, il n'avait pas pu lire la notice) et tout le bar y était passé. Mais bon, ce n'était jamais que le quatrième de cette semaine. A ce moment-là, un flash traversa le champ de vision de Charlie, une auréole embellit le visage ravagé par les cicatrices et la débilité de Rambo. C'était l'homme (?) dont il avait besoin. Le tueur ultime. Le boss de fin de niveau. Rambo accepta d'escorter Charlie dans son expédition champêtre et campagnarde en jungle particulièrement hostile. Précédé de leur guide autochtone, Mulcibert, un grand type maigre ex-propriétaire de toutes les boîtes du tourisme sexuel du coin, nos trois protagonistes revenaient enfin d'une longue descente en enfer, entre les blagues salaces et perverses de Mulcibert, les discussions philosophiques de Charlie et les changements de chargeur de Rambo.

- STOP !

Mulcibert se cramponna au magazine porno qu'il feuilletait avec une lueur lubrique sur le visage, ce qui lui épargna l'éclatage de gueule probable accompagné d'un empalement sur les pierres très pointues. Charlie n'eut pas cette chance et, malgré ses prières, se ramassa la tronche, marque déposée Weasley, qui pouvait encore servir, sur la cage qu'il portait. Il se redressa vite fait, vérifia l'état déplorable de sa cage, le jugea bon, confisqua le magazine X de Mulcibert, le garda pour son usage personnel, avala une pastille Vichy, lut les Misérables de Victor Hugo, visionna un film de merde, ordonna au même Mulcibert de cesser de grogner ( ce dernier n'appréciait pas du tout d'avoir été privé de son bien le plus précieux) et de reprendre la cage (qui était fixée sur un brancard volé dans un hosto du coin). Rambo scrutait un point à l'horizon, et la sueur ruisselait de son visage. Une personne invisible avait placé un seau sur le sol au-dessous de lui.

- QUOI ENCORE ? demanda Charlie avec une politesse appréciable dans les salons de thé.

- CHUT ! hurla Rambo en pointant sur Charlie son cure-dent homologué. ON A DE LA VISITE !

Charlie laissa, dans sa grande mansuétude, Mulcibert retrouver son bouquin. Il se planqua le plus discrètement possible, c'est-à-dire en renversant la moitié des armes de Rambo, derrière le rocher et jeta un oeil, sans se rendre compte qu'il s'agissait d'un oeil en or fin dont il n'avait pas fini de payer les traites et qui lui avait coûté les yeux de la tête. Bref, il aperçut l'horrible visiteur : un koala nain. Il n'arrivait pas à se rappeler si la faune de Sumatra comportait ce genre de bestiole, mais ce n'était pas le moment. Rambo détestait toutes les bêbêtes mignonnes et inoffensives, et adorait les martyriser, sans faire attention aux multiples assignations en procès que la SPA lui avait envoyés. Après tout, il ne savait pas déchiffrer une phrase simple, alors une assignation en procès... Charlie sentit arriver le danger à la vitesse lumière : grand courageux devant l'éternel, il se réfugia derrière la cage avec Mulcibert, toujours le pif dans le magazine. Rambo farfouilla allègrement dans son sac à dos. Il avait apporté tous les jouets que le petit papa Noël lui avait offert pour son Noël : un lance- roquettes, une AK-47, une bombe à retardement, un colt Python, un cure- dent, une brosse à dent à bords renforcés, et enfin le clou de sa collection, les fléchettes. Ce fut l'affaire d'une seconde. Sous la pluie de flèches, le koala nain s'affaissa et s'autodétruisit, répandant des petits morceaux de chair un peu partout. Rambo sourit, échappa une ou deux dents ( qui ne tenaient plus tellement après tout ce qu'il s'était reçu dans son visage angélique). Après cet intermède déplorable de stupidité, Charlie fit jurer à un Rambo penaud et sous le nez d'un Mulcibert hilare qu'il n'userait plus ses munitions à décimer les rangs d'animaux du coin. Et ils repartirent, en sifflotant, pour se donner du courage. Bientôt, une pluie torrentielle s'abattit, empêchant les personnages de s'adonner à leur passion commune et leur collant une dépression pour dix ans.

Mulcibert était le plus célèbre guide de la région, le meilleur, l'as des as, un type qui pouvait parcourir Sumatra d'un bout à l'autre les yeux fermés. Du coup, nos héros se perdirent au bout de dix minutes, et durent tourner en rond pendant quelques temps. Rambo n'avait pas renoncé à ses saines occupations et nettoyait le terrain à grands coup de fusil à pompe. Charlie engloutissait des montagnes de Valium. - C'est là !

- L'endroit a l'air sûr, commenta Charlie en posant le bras sur un panneau "attention péril mortel"

- Ouais, renchérit Rambo en s'asseyant quelques instants sur un tas de têtes de morts.

- Je croyais pourtant que c'était un coin envahi par des monstres, déclara Charlie en s'appuyant nonchalamment contre un mur gravé, sur lequel était inscrit " Les étrangers seront tués. Les survivants seront torturés et tués. Les morts seront dévorés, et les vivants pareils. L'amicale des "bip".

- C'est un coin très dangereux ! s'exclama Mulcibert, indigné. Il avait enfin daigné se séparer de son porno. C'est bizarre, il devrait y avoir des avertissements, continua-t-il, en observant un rocher sculpté " ici domaines des équarrisseurs maniaques et refuges des tueurs en série complètement frappés"

- Je ne vois rien, dit Charlie, qui se planta devant une pancarte intitulée: " ici, les indésirables sont éviscérés, tranchés, découpés, dépiautés vivants. Pas d'exceptions. Repas à 19 heures."

- C'est de la blague, ces trucs idiots de monstres, ajouta Rambo en déposant amoureusement sa tronçonneuse sur un talus composé de morceaux de chair encore saignants.

- Je vous dis qu'ici, c'est le territoire des "bips", s'énerva l'ex acteur vedette des productions X de Sumatra (je parle de Mulcibert)

- Les quoi ?

- Les "bips".

- Ca existe ça, des bips ? demanda Charlie, plus que perplexe.

La conversation avait entamé un tournant trop intellectuel pour les neurones en léthargie perpétuelle de Rambo. Il dégaina son doigt gauche et s'appliqua à écraser dans un silence religieux les fourmis rouges carnivores du coin, en remerciant le seigneur qu'elles soient communistes, et en l'occurrence, selon l'esprit lobotomisé de Rambo, potentiellement victimes.

- On ne prononce par leur nom, chuchota Mulcibert en jetant un coup d'oeil nerveux autour de lui.

Charlie attendit patiemment le retour de l'oeil voyageur pour lancer sa réplique sublime qui lui vaudrait l'oscar aux prochaines cérémonies.

- J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène. Vous pouvez pas me donner un indice ?

- Ils sont très moches et très méchants.

- Mais encore ? soupira Charlie, submergé par un tel flot d'informations.

Mulcibert apporta une précision remarquable à ces mystérieux "bips" en s'emmurant dans un silence vicieux. Tellement vicieux qu'il se replongea dans son magazine X. Charlie se retrouva seul, perdu au beau milieu de Sumatra, sans un seul petit dragon à bichonner. Il ne voulait que bichonner, voire bouchonner des dragons. Il ne pouvait se résoudre à bouchonner Mulcibert le pervers, ni bichonner Rambo qui l'anéantirait à l'aide de ses petits poings agressifs. Au bout d'un moment, il se rendit compte qu'il s'était payé une insolation de première classe (malgré la crème solaire spéciale nourrisson) et refusa tout net de bichonner Rambo.

- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!!!!!!

Ce cri à consonance féminine provenait bien évidemment de Rambo. Mulcibert se décida enfin à se débarrasser de son magazine, poussé par l'injonction amicale de son chef Charlie et du pistolet que ce dernier lui avait enfoncé dans le pif ( fort volumineux au demeurant). tous se tournèrent vers le héros : ce dernier tremblait comme une feuille, et tout son courage l'avait poussé à se dissimuler derrière un rocher à l'apparence innocente. L'atroce vérité leur sauta à la figure : des "bips" avaient surgi de nulle part et dardaient leurs effrayants faciès de marque déposée sur leurs futurs repas.

- Les "bips" !!!croassa Mulcibert en sautant dans les bras de Charlie.

- Mais c'est quoi à la fin ???

Charlie déposa avec une délicatesse semblable à un dix tonnes son guide dans une tourbière. Le chef des vampires, vexé de ne pas attirer l'attention générale, claqua des doigts. Une maquilleuse "bip"arriva rapidement, extirpa de son sac à main un trousseau de maquillage et repomponna le visage du chef. Son ego ainsi ravitaillé, le chef foudroya nos amis d'un éclatant rictus Colgate, savamment mis au point par des leçons dispensés par un spécialiste émérite et par des dentifrices trafiqués.

- Nous sommes des vampires, annonça solennellement le chef en se drapant dans son trench-coat. Sa manoeuvre d'intimidation échoua lamentablement car il se prit les pieds dedans.

- Des vampires en plein soleil ? s'exclama Charlie, incrédule.

- Manifestement, vous ne connaissez pas la dernière crème solaire à la mode chez les vampires, expliqua le chef d'un ton hautain. C'est un écran total qui offre une protection efficace contre tout coup de soleil.

A ce moment-là, un dirigeable passa dans le ciel, vantant les mérites d'une marque illisible. Les vampires déplorèrent la connerie des publicistes.

- Peu importe, dit précipitamment le chef, dans l'espoir inavoué de détourner l'attention de sa tentative brillante et ratée de publicité. Rendez-le nous.

- Rendre quoi ? demanda Charlie.

- Le contenu de cette caisse.

Le chef vampire pointa un doigt décharné sur la cage encore protégée par Charlie. Celui-ci chercha un soutien, mais n'obtint qu'un silence mortel. Rambo creusait une tranchée avec son cure-dent et Mulcibert feignait de s'intéresser vivement à la vie sexuelle des mouches, toujours bloqué dans sa tourbière. Charlie comprit que ses deux compagnons ne méritaient pas son amitié et se prépara à négocier avec habileté avec le chef vampire. Après tout, il savait composer des phrases complexes et profondes. Il réfléchit pendant un centième de seconde, puis débita sa tirade qui resterait gravée en lettres de feu dans les annales du genre :

- Votre truc, vous pouvez vous le foutre au cul !

Cette phrase d'une vulgarité insoutenable souffla les vampires qui ne supportaient pas les mots vilains et en désaccord avec leur nature délicate.

- ON FOUT LE CAMP !

Charlie détacha les sangles qui retenaient la cage, déterra Rambo ( la terre s'était effondrée sur sa tranchée) et saisit Mulcibert, toujours fasciné par les mouches. Puis, ils entamèrent une course effrénée vers la sortie du chemin. Les vampires se remirent rapidement, et, peu joyeux à l'idée de faillir à leur réputation, coursèrent les autres.

Charlie n'avait jamais couru aussi vite, et sa performance méritait une véritable récompense, surtout quand on transporte une cage. Mulcibert portait aussi la cage, et se piquait de temps en temps car l'endurance n'était pas son fort. Rambo, quant à lui, pleurait la perte inestimable de son sac-à-dos rempli d'armes et avait résolu de faire face aux abominables monstres, muni de sa pince à linge fétiche. Charlie plaignait presque les vampires d'être soumis à ce traitement inhumain.

Après quelques minutes de course, ils parvinrent enfin dans un grand espace sur lequel végétait la jeep.

- LES VOILA !

La meute de vampires apparut soudain. Rambo s'était planté comme une merde. Charlie considéra qu'il n'aurait pas à le payer et cela réjouirait son compte en banque inexistant. Il sprinta comme un athlète, les cheveux au vent, et bondit gracieusement à l'arrière de la Jeep.

- DEMARREZ !!

L'homme au volant tourna la clé de contact et démarra en trombe, sans prendre garde aux couinements d'un certain Kenny qui fut écrasé sadiquement par les roues. Mulcibert n'avait plus d'énergie et surtout plus de dopants. Il s'essoufflait à vue d'oeil, mais parvint à s'écraser lamentablement sur la voiture.

Au moment où Charlie insultait les vampires en leur faisant des doigts et bras d'honneur, la jeep buta sur une ornière placée à cet endroit exact par un auteur perfide et son chargement s'en trouva ébranlé. Charlie se retint à la cage, mais l'horreur arriva sous une affreuse musique dramatique, digne des plus grands films de série B : il fut mordu par l'occupant de la cage.

- MERDE ! jura-t-il en secouant son bras. Cette saloperie...heu....futur objet d'études avait enfoncé ses petits crocs aiguisés comme une scie dans sa chair encore tendre.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mulcibert, qui était tombé inopinément sur un magazine X.

- Rien de grave, cria Charlie pour couvrir le bruit du moteur. C'est juste une égratignure.

L'égratignure en question s'était transformée en fontaine de sang, mais cela n'inquiétait pas outre mesure notre jeune Weasley. En revanche, Mulcibert,pour la première fois de sa vie, abandonna son hobby, son magazine vénéré, et se pencha pour examiner le bras de Charlie. L'horreur lui gicla aux yeux sous la forme d'une goutte de sang qui échoua sur son pied.

- Vous avez été mordu !

- Merci, je m'en étais aperçu, répliqua Charlie d'un ton sarcastique.

- ARRETEZ CETTE VOITURE !!!

Le chauffeur n'entendit pas les appels désespérés de Mulcibert. Une balle provenant du pistolet à plomb de l'ex-proprio du tourisme sexuel du coin lui éclata la cervelle, ce qui salit durablement l'habitacle. La jeep percuta de plein fouet un arbre qui traînait en plein milieu du chemin. Mulcibert ne perdit pas de temps et lança Charlie par terre.

- Mais qu'est-ce que....

- AAAHH!

Mulcibert, le canif de scout à la main, trancha proprement le bras de Charlie avec une hache, sortie d'on ne sait trop où. Charlie regarda son bras, étonné.

- Ca va pas non ?

- Oh non ! vous êtes maudit !

Mulcibert amputa l'autre bras, sur lequel venait d'apparaître une tâche étrange. Charlie ne sembla pas dérangé outre mesure de la perte de ses deux bras, par contre, il commença à s'inquiéter lorsque la hache le décapita. Mais il décéda avant de trouver la réponse à ses questions existentielles. Une averse soudaine plongea Mulcibert dans le marasme : il n'avait pas chanté.

Quelques jours plus tard, aéroport de Sumatra

Mulcibert fixait la cage. Allait-il laisser partir cette immonde créature des ténèbres vers un lieu inconnu, au risque de permettre au mal de se répandre sur le monde ? Il recompta la liasse billets qu'on lui avait refilé en échange de cette immonde chose, ce qui chassa ses scrupules, et décida que oui. Il repartit, le coeur léger, plein de projets d'avenir, qui incluaient un rachat massif des actions des boîtes de tourisme sexuel du coin. Malheureusement, au moment où il traversait la rue, il fut embouti par une vache sacrée lancée à plein régime. Paix à son âme pourrie.

C'est de cette manière que le monstre ignoble atterrit en Angleterre.

A suivre....

* Le boomshine est une drogue "explosive" dans tous les sens du terme présente dans le jeu vidéo "GTA Vice City"

NDA : Vous inquiétez pas, au deuxième chapitre, il y aura beaucoup plus de personnages d'Harry Potter. N'hésitez pas à reviewer !