Update : 12/11/03, correction et légère modification du chapitre
Chapitre 8 : Réconfort
James réfléchissait à ce qui s'était passé dans sa vie pendant un mois. Il avait réussi à traverser le temps avec ses amis, et s'était retrouvé en l'an 2000. De là, il avait rencontré Harry, son fils, un garçon étonnant. Et il avait appris ce qui s'était passé en 25 ans, 25 ans qu'il n'avait pas techniquement vécu.
Pendant toutes ces années, des évènements dont la gravité augmentait à chaque fois s'étaient produits et son fils s'y retrouvait impliqué d'une façon ou d'une autre dès sa naissance.
Harry Potter... Le Survivant... celui qui avait survécu à la dernière attaque de Voldemort avant qu'il ne disparaisse pendant 13 ans. Ce garçon si troublant était son fils. James pensa au mot qu'il avait utilisé... troublant.
En effet, Harry Potter était troublant. Il troublait le monde de la magie parce qu'il avait réussit là où de nombreux sorciers expérimentés avaient échoués : il avait vaincu le plus maléfique Seigneur des Ténèbres de tous les temps. Mais James ne se sentait pas vraiment troublé par ce côté-là de Harry. Tout comme les personnes qualifiées de proches de Harry, James le trouvait réellement différent de tous ceux qu'il avait jamais rencontré.
Ses yeux verts qui lui rappelaient tant Lily étaient emplis d'une flamme que l'on ne voit que chez les mages. Harry avait le regard de quelqu'un que la vie ne pourrait plus étonner. Il croyait avoir tout vu, il semblait croire qu'il ne pourrait pas voir pire. Pourtant, la partie rationnelle en lui ressortait parfois dans ses paroles. Et là on devinait qu'il s'y attendait. Il s'attendait à une vie aussi dramatique, aussi malheureuse. Et on sentait qu'il s'attendait encore à vivre des moments bien pires que ce qu'il avait déjà vécu. C'était aussi par ce côté là que son père était troublé en le regardant.
Quiconque l'observait attentivement pourrait dire qu'il n'était plus un enfant mais qu'il avait envie – besoin – de se comporter comme tel. Et là, la seule pensée qui vint au cerveau de James fut 'la vie est tellement injuste'. Pourquoi fallait-il que la personne qui semblait la plus malheureuse qu'il ait rencontré soit son propre fils ? Le poids du monde tombait presque entièrement sur ses épaules mais c'était trop lourd pour un jeune homme de 15 ans ! Si Albus Dumbledore n'était pas là...
James eut des frissons en réfléchissant aux impacts de l'absence du vieux directeur. Harry aurait probablement été tué, d'une façon ou d'une autre et même si il avait une fois de plus survécu, il n'aurait pas supporté cette charge que la communauté magique lui imposait depuis que Rita Skeeter avait averti tout le monde du retour de Voldemort.
Les sorciers et autres créatures surnaturelles semblaient penser que, comme la dernière fois, Harry Potter le Survivant viendrait à la rescousse et les sauverait tous du grand méchant Vous-Savez-Qui par on ne sait quel pouvoir caché.
James se souvenait de ce que lui avait dit Dumbledore dans son bureau, à la mi Août.
***
- « Rita Skeeter a publié un nouvel article dans la Gazette du Sorcier, entama Dumbledore, l'air soucieux. »
Harry, qui regardait ses pieds, ne vit pas le regard inquiet de son mentor et répondit par une moquerie :
- « Oh..., et je suppose qu'elle a dit une fois de plus une bêtise à mon égard ! »
Il leva les yeux et remarqua le regard du directeur et sut tout de suite que c'était un problème bien plus grave.
- « Que se passe-t-il, professeur ? demanda-t-il en craignant la réponse »
Dumbledore soupira et commença sa lecture, sautant les passages inintéressants :
« Vous-Savez-qui de retour !
Comme chacun le sait, le célèbre Harry Potter a remporté le trophée du Tournoi des Trois Sorciers déroulé à Poudlard cette année. Mais dans quelles conditions ?[…]
Le jeune Potter a ainsi vu revenir le Seigneur des Ténèbres qu'il avait mit en échec 14 ans auparavant. […] et il put ainsi s'enfuir, ajoutant un miracle à sa biographie. Mais le monde sorcier s'interroge : qu'y a-t-il dans ce jeune prodige qui puisse vaincre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Harry Potter réussira-t-il à nous débarrasser une fois de plus du terrible mage noir ? La communauté magique le croit et tous nos espoirs se sont placés en ce jeune garçon qui continue sa scolarité à Poudlard où le vieux directeur ne gère plus grand chose lorsque des drames s'y déroulent.
Rita Skeeter, reporter à Poudlard. »
Dumbledore arrêta sa lecture et regarda intensément son petit protégé. Harry, lui, ne parvint qu'à dire :
- « Je ne comprends pas comment cette... furie a pu rentrer à La Gazette. Hermione n'aurait pas du la relâcher. »
Mais chacun dans la pièce - les Maraudeurs, Dumbledore et McGonagall - put voir qu'il avait l'air accablé par la nouvelle.
James s'imaginait à sa place. Quel choc cela devait être !
Savoir que des millions de personnes comptent sur toi alors que tu ne te sens pas l'étoffe d'un héros... savoir que tous ces gens ne t'apparentent qu'à un assassin... savoir que la communauté magique toute entière était au courant de ce qui s'était réellement passé en Juin dernier... cet événement qui avait tellement choqué Harry - qui n'aurait pas été choqué par cette vision d'horreur ? - .
James pouvait presque sentir la culpabilité, le désarroi, la mélancolie émaner de lui. Mais que pouvait-il faire ? Il était son père, certes, mais n'avait jamais agi comme tel et ne se sentait pas vraiment capable de le faire. Son seul élément familier était le Quidditch et il ne voyait pas en quoi le Quidditch pourrait aider son fils.
Puis il eut un déclic. S'il ne pouvait pas l'aider à se débattre avec sa conscience comme le ferait un père, il pourrait le distraire comme le ferait un ami. Alors, comme les Maraudeurs quittaient la pièce pour laisser Harry et le Directeur discuter tranquillement de comment agir, James fit part de son plan à ses amis.
- « James, tu es génial, éclata Lily en l'embrassant sur la joue. »
- « Ouais, ça, c'est le moins qu'on puisse faire ! ajouta Sirius. »
Remus se contenta de sourire. James sut pourquoi il réagissait ainsi : Remus avait bien plus le profil du père que lui-même et il ne devait pas comprendre pourquoi James ne pouvait pas jouer ce rôle. Mais James lui-même n'arrivait pas à identifier exactement la raison de son impuissance et ne comptait donc pas l'expliquer à son ami.
Ils attendirent donc patiemment la fin de l'entrevue. Quelques minutes plus tard, Harry ressortit donc du bureau circulaire, l'air fatigué, tendu.
- « Allez, Harry, tu as besoin d'une cure de revitalisation ! lança James »
Harry le regardait, méfiant.
- « Du genre des soins à base de lait de soja ? questionna Harry. »
- « Pardon ? s'excusèrent James et Sirius en même temps. »
Lily éclata de rire.
- « Non, Harry, tu n'as pas bien compris, nous ne voulons pas t'administrer des crèmes moldues, nous voulons te distraire ! »
- « Et de quelle façon ? se renseigna Harry, toujours anxieux. »
- « Le Quidditch, pardi ! s'exclama James. C'est le meilleur moyen de décompresser ! »
Et il réussit enfin à arracher un grand sourire à son fils qui approuva.
Quelques instants plus tard, ils se trouvaient tous sur le terrain de Quidditch de Poudlard.
- « Un éclair de feu, tu dis ?
- « Oui, James, c'est marqué dessus ! répondit Lily, exaspérée en échangeant un regard éloquent avec Remus (tous deux n'étaient pas fans de Quidditch et encore moins de balais !)
- « Tu voudras l'essayer ? proposa Harry »
- « Je ne peux pas refuser ! Mais un tel engin doit coûter une fortune, comment l'as-tu eu ? demanda James »
- « Eh bien... c'est Sirius qui me l'a offert. »
Harry regarda Sirius en souriant. Ce dernier rougit – chose rare chez lui – et répondit à son sourire en marmonnant 'je suis devenu très riche et généreux avec les années, on dirait' et tous éclatèrent de rire. Il semblait si gêné de ce que le Sirius Black était. James pensa que son meilleur ami croyait que son caractère était bien meilleur dans le futur, et que, par conséquent, les Maraudeurs allaient le trouver moins bien.
- « Alors, on le teste, ce balai ? lança Harry pour dissiper l'embarras de son futur parrain. »
James sourit à son fils et attrapa des balais de l'école qu'il lança à ses amis. Harry enfourcha son éclair de feu tandis que James et Sirius montaient chacun sur une étoile filante, balai nouveau sur le marché en 1975 et déjà très performant pour eux deux. Mais lorsqu'ils virent Harry faire des figures qu'ils croyaient impossibles à réaliser, lorsqu'il piquait et remontait à 20 cm du sol aisément, on put entendre très distinctement de la bouche de Sirius 'C'est beau le progrès !'
James détourna son attention centrée sur les capacités de son fils pour se concentrer sur son vol. Depuis qu'il avait quitté le sol, il sentait toutes ses pensées parasites et malsaines s'envoler en même temps que lui. Seul le Quidditch lui avait procuré cette sensation. En volant sur un balai, tous ses soucis disparaissaient et il se sentait protégé par une bulle. Parfois, les sentiments désagréables arrivaient à percer un peu la paroi de sa bulle et James en déduisait qu'il devait les affronter ou bien elles deviendraient plus nombreuses et plus fortes, comme dans une bataille.
Il regarda au sol et vit Lily et Remus bavarder en jetant distraitement un coup d'œil de temps en temps sur le terrain.
- « Eh, les prodiges du balai ! appela Sirius. »
James et Harry, ayant compris qu'il s'adressait à eux, arrêtèrent leurs acrobaties et rejoignirent Sirius.
- « Je vous propose, comme vous êtes attrapeurs tous les deux, de lâcher le Vif d'Or. Mais comme je voudrais jouer aussi, on met un cognard en jeu et je dois les envoyer vers l'un ou l'autre, ok ?é
- « Ca marche ! répondirent-ils »
***
Harry regardait son père voler. Il semblait fait pour être accompagné d'un balai, tellement il était en harmonie avec l'objet. Son vol était souple, il brassait l'air naturellement et ne semblait même pas s'en rendre compte. Soudain, Harry se demanda quelque chose.
Etait-ce ce que voulaient dire ses amis quand ils le complimentaient sur sa manière de monter un balai ? Avait-il les mêmes mouvements adaptés, qui se fondaient totalement avec l'élément ? Possédait-il cette façon de prendre ses virages, de telle manière qu'on avait l'impression qu'il nageait ?
Harry eut une révélation. James Potter était un phénomène du Quidditch. Le seul qu'il ait vu être aussi à l'aise dans les airs était Viktor Krum. Mais son père avait l'élégance et le naturel que le meilleur joueur du siècle n'avait pas.
Perdu dans ses pensées, Harry ne vit pas le Vif d'Or le frôler. Lorsqu'il reprit conscience de sa situation, la petite balle avait disparu, et son père le regardait avec une lueur d'amusement dans les yeux.
- « James, l'interpella Harry tout en scrutant le terrain pour être sûr de ne pas rater le Vif. Si tu n'avais pas été... euh... qu'est-ce que tu voulais faire après Poudlard avant de venir en l'an 2000 ? »
Harry s'était rattrapé à temps. Il avait failli dire 'si tu n'avais pas été tué, tu aurais fait quoi dans la vie ?' et il doutait que son père aurait vraiment apprécié.
- « Oulà ! Ca c'est une colle ! Je ne sais pas trop, en fait, et maintenant que je connais mon futur, je ne vais sûrement pas faire des projets d'avenir ! »
Harry était embarrassé... il aurait du savoir que ce n'était pas une question à poser, même si c'était une perche à saisir pour lui faire un compliment.
- « Ne t'inquiète pas, Harry, ce n'est pas grave, le réconforta James. C'est juste que je me rends compte que je ne pourrais pas réaliser mes rêves... »
- « Justement, quels sont tes rêves ? insista Harry. »
- « J'aurais aimé inventer le plus puissant balai au monde, énuméra alors James, et trouver un remède pour la lycanthropie, ensuite, je me verrais bien traverser le monde. J'imagine que lorsque j'aurais goûté au silence de la forêt tropicale, je mettrais au point une potion pour faire taire Sirius... »
- « Ce que vous pouvez être bavards tous les deux ! s'écria Sirius alors qu'il lançait un cognard sur Harry. »
James et Harry échangèrent un regard et éclatèrent de rire.
- « Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? s'étonna Sirius. »
Harry riait à gorge déployée. Seuls eux deux connaissaient la cause de leur hilarité et profitaient pleinement de ce moment de complicité.
- « Apparemment, on devrait tester cette potion ! remarqua Harry dans un rire étouffé.
Et les rires redoublèrent. Sirius, interloqué car il n'avait pas suivi la discussion, observait le père et le fils, sensés être les meilleurs attrapeurs de Poudlard alors que le Vif d'Or était déjà passé une demi-douzaine de fois sous leur nez.
- « Et toi, si tu n'étais pas le Survivant, qu'est-ce que tu aurais aimé faire ? demanda James en se calmant. »
- « J'ai eu tout le temps d'y réfléchir chez les Dursley quand je ne savais pas qui j'étais depuis l'âge d'un an, avoua Harry. Et j'en suis venu à la conclusion que j'avais vraiment beaucoup de rêves inavoués. »
- « Et qui sont ? demanda Sirius en se mêlant à l'échange. »
- « Je rêve de m'isoler au Pole-Nord, sur un iceberg, avec des centaines de couvertures pour me tenir chaud, commença Harry, et de boire un grand chocolat chaud (ça serait plutôt une bierraubeurre maintenant) devant un feu de cheminée, et... dans les bras de... mes parents, finit-il difficilement.
Il y eut un silence gêné. Remus et Lily, s'apercevant du soudain manque de bruit, observa les garçons perchés sur leurs balais.
- « Le Vif ! s'exclama alors Harry. »
Puis, sans attendre, il fonça en piqué vers les gradins où Lily et Remus s'étaient installés. Tous deux prirent peur en voyant deux tornades aux cheveux volant dans tous les sens se précipiter vers eux. En effet, James n'avait pas perdu de temps : au moment où il avait entendu son fils prononcer ces mots, ses réflexes d'attrapeur avaient pris le dessus et avait poursuivi Harry en mettant toute la puissance de son balai pour le rattraper.
Mais, très vite, il s'aperçut que l'éclair de feu était bien plus performant et que sa vitesse était considérablement plus élevée. Pourtant, Sirius, ayant prit le parti de son meilleur ami, lança un cognard sur Harry. Ce dernier dut s'arrêter précipitamment pour éviter de se prendre une balle déchaînée en pleine tête, ce qui permit à James de gagner du terrain et de dépasser son fils qui le rejoignit quelques secondes plus tard.
Un cri retentit sur les gradins. Lily avait vu son petit ami et son futur enfant entrer en collision à quelques mètres d'elle. Un balai dans la main, elle n'hésita pas et se précipita vers l'endroit de l'accident où elle se trouvait en cinq secondes. Calmement, elle leur jeta un sort pour ralentir leur descente et se dirigea vers eux pour les prendre sur son propre balai puis elle atterrit en douceur.
- « Mais vous êtes fous, ma parole ! les disputait Lily. »
Harry et James se regardait avec chacun un grand sourire sur leur visage. Ils tenaient tous les deux une petite balle dorée qui essayait de s'enfuir.
- « Vous avez réussi à l'attraper ? demanda Sirius. »
Leur sourire s'élargit lorsque, d'un commun accord, le père et le fils levèrent leur main qui tenait le Vif d'Or.
- « Vous êtes terribles, les gars ! leur sourirent le beau brun »
Remus fronça les sourcils mais ne parvint pas à cacher la lueur dans ses yeux qui disait qu'il aurait souri si Lily ne lui jetait pas un regard de temps en temps.
- « On est les meilleurs, je crois que c'est clair, dit James. Qu'est-ce que tu en penses Harry ? »
- « Je suis totalement d'accord ! rit Harry. »
***
Ils revenaient de leur partie de Quidditch, tous un sourire au visage, bien que Lily levait les yeux au ciel, lorsque Dumbledore apparut dans un couloir.
- « Eh bien, dit-il, on dirait qu'une bouffée d'air frais vous a fait du bien à tous. »
- « Professeur ? demanda Harry comme si une question venait de traverser son esprit. »
- « Oui, Harry ? »
- « Quand pourrais-je revoir Sirius ? Je veux dire, mon parrain. »
Dumbledore eut les yeux qui pétillaient alors qu'il répondait :
- « Sirius vient dans cinq jours pour me donner les résultats de sa mission. J'ai préféré ne pas lui parler de nos visiteurs, ce sera mieux de le voir réagir en les voyant de lui-même. Je trouve cette situation très amusante, conclut-il en souriant. »
James éclata de rire. Le professeur Dumbledore n'avait vraiment pas changé pendant toutes ces années ! Il avait vraiment hâte de rencontrer les Sirius et Remus adultes.
Et voilà pour ce chapitre ! Je suis consciente qu'il ne se passe pas grand chose et j'avais l'intention de mettre la suite dans ce chapitre mais je préfère en faire un autre... celui-là est assez long !
Alors, qu'est-ce que vous en pensez ? Vous trouvez que je régresse ? Que je m'améliore ? Je ne peux pas avoir un avis objectif, alors aidez-moi à m'évaluer, cliquez sur 'Click here to submit a Review'
Et si vous voulez m'aider à trouver un meilleur titre que 'les vacances' que je trouve pas terrible, vous pouvez ! J'ai pensé à 'Réconfort', ça vous convient ?
Bon, ça y est je l'ai changé en 'Réconfort' mais je ne le trouve pas terrible non plus. J'ai aussi changé quelques termes mais ce n'est pas bien important.
A propos, pour ceux qui ne savent pas ce qu'est une (ou un ?) review, c'est un commentaire que les lecteurs laissent aux auteurs, tout simplement !
Et je finis sur une parole déprimante : bonne rentrée à tous les collégiens, lycéens, étudiants…il n'y a pas d'écolier ici, je me trompe ?
Chapitre 9, dans pas longtemps !
