Update : le 12/11/03, remise en page

J'ai changé le nom de ce chapitre parce qu'il était trop long et qu'il ne comprenait pas l'objet du titre. Donc les farces viendront dans le suivant. Celui-là est pour tous les anti-Peter, c'est-à-dire tout le monde !




Chapitre 16 : Vengeance



James sortait de la salle de classe désaffectée, épuisé. Ils venaient de passer deux heures à se concentrer sur leur Aura de Feu. Tous avaient, depuis un moment déjà, réussi à créer de la chaleur. Mais la progression s'était arrêtée là.

Un mois avait passé depuis le rêve d'Harry. Draco avait été retrouvé quelques jours plus tard au fin fond de la Forêt interdite, dans un piteux état. D'après ce que James savait, Draco avait strictement refusé d'en parler, n'acceptant qu'avec réticence les soins de Mme Pomfresh. Après quelques jours d'essai constant, le directeur avait baissé les bras avec lassitude.

Traînant dans les couloirs pour rentrer à leur Salle Commune, le 'clan des sept', accompagnés de Moony, discutaient de choses et d'autres.

« Moony, comment se fait-il que tu es ici ? demanda tout à coup James. Je viens de réaliser que tu n'avais aucune raison pour ça, si ce n'est pour nous donner des cours supplémentaires. »

« Eh bien, pour tout vous dire, le propriétaire de mon domicile m'a mis à la porte, avoua-t-il. »

« Quoi ? s'écria Harry. Pourquoi ? »

Le reste du groupe se retourna, intrigué.

« Je n'étais que bénévole, je ne pouvais plus payer mon loyer. »

« Ca ne devait pas être la seule raison, j'imagine, dit Remus, amer. »

« C'est exact, admit Moony avec un soupir. Le propriétaire est antilycanthrope et il a profité de mon manque d'argent pour en faire un prétexte. Mais désormais, vous me versez un salaire indirectement : Dumbledore me rémunère pour ce travail. »

« Donc, vous allez pouvoir habiter autre part, dit Ron. »

« Oui, je prévois de m'acheter un appartement à Pré-au-Lard. Mais, en attendant, je dors ici. D'ailleurs, voici ma chambre »

Moony leur dit bonne nuit et disparut dans ses quartiers personnels. A cet instant, deux têtes rousses absolument similaires apparurent au bout du couloir.

« On vous trouve enfin !dirent-ils en choeur. »

« Fred, Georges, les salua humblement Sirius. Pouvons-nous faire quelque chose pour vous ? »

Deux lueurs de malice identiques brillèrent dans leur yeux ambrés.

« Oui, vous pouvez, très cher, répondit Fred. »

« Je dirais même plus, vous pouvez par exemple, observer dès demain le résultat d'une farce élaborée par les jumeaux Weasley, compléta Georges. »

Lily jeta un coup d'oeil à James.

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? demanda-t-elle d'un air réprobateur comme si elle en tenait son petit ami responsable. »

Sous son regard méfiant, James opta pour la franchise.

« Nous avons parié qu'ils ne sont pas meilleurs que les Maraudeurs en matière de farces et attrapes, répondit-il. »

Lily fronça d'abord les sourcils, mais lorsqu'elle croisa le regard fatigué et déprimé d'Hermione, elle se détendit.

« Je vous rappelle que je fais maintenant partie des Maraudeurs, dit-elle avec un sourire en coin. »

Le trio infernal -comme les surnommaient les Serpentards- la regarda, stupéfait. James, lui, voyait parfaitement où la jeune fille voulait en venir.



***



Le lendemain, Harry et Ron se disputaient au petit déjeuner.

« Je ne comprends vraiment pas, dit Ron. »

« Il n'y a rien à comprendre, répliqua Harry, agacé. Je n'avais pas besoin de cet argent. En revanche, eux, devaient avoir un capital de départ pour monter leur boutique. »

« Très bien mais pourquoi leur avoir dit de m'acheter une nouvelle robe de soirée ? »

« Oh, Ron ! répondit Harry en levant les yeux vers le plafond enchanté. Ne me dis pas que tu aimais la serpillière qui te servait de robe ! »

« Je ne veux pas de ta pitié ! s'exclama Ron. »

« Mais ce n'est pas de la pitié, c'était un cadeau ! »

Harry entendit des rires autour de lui et se sentit irrité qu'ils osent se moquer d'un sujet personnel comme celui-ci. Mais il s'aperçut vite qu'ils n'étaient pas l'objet de l'hilarité ambiante. En effet, la table des Serpentards était abondante en surprises. D'une part, les élèves avaient tous un changement physique qui leur était particulier : le nez long, les cheveux frisés au lieu de plaqués, un piercing moldu sur la langue ou des mains crochues. Les Serpentards étaient affolés. D'autre part, leur nourriture s'était transformée en vers gluants et autres serpents. Ironique, pensa Harry.

« Alors, c'est ça, votre surprise, dit Remus aux jumeaux Weasley, amusé. »

« Exact ! répondirent-ils en choeur. »

« Pas mal, admit James. »

« Mais nous sommes capables de bien mieux ! enchaîna Sirius. »

Ron, qui s'esclaffait en voyant Goyle devenir nain, se raidit sur sa chaise en entendant son nom.

« Weasley ! Dans mon bureau ! cria la prof de Métamorphose. »

Hermione posa sa main sur l'épaule de son ami et lui désigna ses frères.

« Ne t'inquiètes donc pas, Ron, les coupables se rendent. Ce n'est pas toi que le professeur McGonagall appelait. »

Elle lui sourit gentiment et Ron, indifférent, s'incrusta dans la discussion des Maraudeurs tandis que les jumeaux quittaient la Salle.

« On pourra vous aider ? demanda-t-il. »

« Non, répondit catégoriquement Sirius. »

« L'honneur des Maraudeurs est en jeu, nous ne pouvons pas nous permettre de se faire aider à quelqu'un d'extérieur, expliqua James, plus diplomate. »

« Et puis, l'effet de surprise sera plus grand si vous n'y participez pas, ajouta Remus avec un sourire. »

Ron se renfrogna. Il détestait être mis à l'écart, Harry ne le savait que trop bien.

« Mis à part ce petit incident de début de journée, une autre surprise était au rendez-vous ce matin, dit Dumbledore. Je vous annonce que le tournoi de Quidditch reprendra cette année en Novembre. Des élections des capitaines seront organisées bientôt entre les professeurs concernés et les anciens membres des équipes. »

Harry sourit. Il allait recommencer à jouer !



***



Les vacances de la Toussaint approchaient. Lily, James, Remus et Sirius avaient réfléchi intensément à leur plan pendant près de trois semaines. A ce stade, les divers éléments se mettaient lentement en place. Pourtant, il manquait quelque chose, du piquant à rajouter. Mais les maraudeurs n'arrivaient pas à mettre la baguette dessus.

La veille des vacances, Dumbledore fit une annonce au petit déjeuner :

« Pour Halloween, je vous demanderai de trouver la tenue la plus adaptée afin de célébrer ce jour inoubliable pour notre monde. »

Lily se redressa soudain sur sa chaise, écarquilla ses yeux émeraudes et se tourna vers Sirius, qui était assis à côté d'elle.

« C'est ça ! »

« Pardon ? répondit Sirius, légèrement perdu. »

« Le dernier élément de notre plan ! s'écria-t-elle en prenant garde à ce que personne en dehors des Maraudeurs ne l'entende.»

« De quoi tu parles ? demanda Remus. »

« Je parle de ce qui pourrait donner une dimension nouvelle à notre farce ! »

James, Sirius et Remus froncèrent les sourcils en même temps.

« Suivez-moi, dit-elle en se levant. »



***



Harry pestait. Il n'en pouvait plus de cette ambiance pesante. Chaque fois qu'elle posait son regard sur lui, il se sentait comme mort. Ou plutôt il se sentait trop vivant, trop montré au monde. Mais cela lui faisait finalement le même effet que la sensation de mort. Pour lui, la mort était déjà l'absence d'intimité. Que pouvait-on cacher à cette créature ?

« Potter ! Bougez-vous, votre potion tourne au gris ! »

La voix enrayée et particulièrement désagréable parvint à ses oreilles. Harry touilla sa mixture avec mauvaise humeur et lança un regard à Sirius -son binôme du vendredi- qui en voulait dire long. Harry ne pouvait plus supporter la masse de travail, le poids du monde et la charge de ses problèmes personnels. Tout ajouté lui faisait courbé le dos jusqu'à en oublier de regarder face à lui la beauté de la vie. Heureusement que il était n congé dès le soir même !

« Ne t'en fais pas, lui chuchota Sirius. On a prévu quelque chose de spectaculaire pendant les vacances, ça devrait te distraire. »

Melle Glam ne devait pas être la seule apte à lire dans les pensées apparemment. Harry se demanda si cela se voyait. Depuis quelques temps -en fait depuis presque quatre mois- il fuyait tous les miroirs qu'il pourrait rencontrer. Outre sa volonté de ne pas apercevoir son reflet représentant le Survivant, il avait une assez mauvaise expérience des glaces. Ou bien elles avaient un pouvoir particulier, ou bien il se coupait avec. La dernière fois qu'il avait pu se contempler dans un miroir, il avait la forme d'un lion et il avait été satisfait de se voir aussi puissant. Mais maintenant qu'ils était à nouveau dans son corps chétif d'humain célèbre, rien ne l'attirait dans ses morceaux de verre.

La cloche sonna enfin, les libérant de la torture que se révélait être le cours de potions de la remplaçante. Harry se surprit à espérer le retour de Rogue.

« Enfin les congés ! s'exclama Ron en s'étirant. Il était temps !»

« Tu l'as dit, approuva Sirius. Ce voyage est très fatigant ! »

James sourit et fit signe à Lily de se rapprocher. Elle s'exécuta et il l'embrassa doucement. Harry avait presque honte de les regarder. C'étaient ses parents, après tout ! Mais à les voir si heureux, deux autres sentiments s'emparaient de lui : il était très mélancolique de n'avoir pas pu les connaître en tant que parents réellement et il se sentait envieux de leur amour. Pourquoi n'avait-il pas quelqu'un pour l'aimer à sa juste valeur comme eux ? L'amitié était un sentiment formidable mais il était en manque d'amour.

« Alors, Harry, que vas-tu choisir comme costume pour Halloween ? demanda James. » »

« A vrai dire, je n'y ai pas encore réfléchi, avoua le concerné. Je ne sais absolument pas où pêcher mes idées. »

« Moi, je crois que mon déguisement sera vite préparé : à la hauteur de mes revenus, dit Ron. »

Harry s'étonna que son meilleur ami aborde la question du manque d'argent sans pudeur. Il était vraiment à l'aise avec leurs amis et Harry était ravi pour lui.

« Ca sera la même chose pour moi, dit Remus. »

« Non, les garçons, il ne faut pas dire ça, les interrompit Hermione. Il y a forcément un moyen pour que vous ayez des vêtements convenables pour le bal costumé. »

« Hermione, ce n'est pas un bal, lui dit Lily. Mais tu as raison, nous devrions pouvoir faire quelque chose de leurs habits habituels pour les transformer en costumes. »

« Tu vas voir qu'on va se retrouver avec un uniforme de Poudlard coupé de partout et rayé de quelques sortilèges, dit Ron à Remus avec un regard complice. »

Remus éclata de rire, suivi de Sirius et James. Harry ferma les yeux, en essayant de graver dans sa mémoire ce précieux moment. Ces rires joyeux, qui, dans quelques année, allaient disparaître. Pourquoi fallait-il que la vie soit si compliquée ?

« Quelque chose ne va pas, Harry ? »

Harry ouvrit les yeux et fit face à une Hermione visiblement inquiète du comportement de son ami. Harry s'efforça de sourire pour paraître convaincant.

« Tout va bien, je t'assure. »

Il ne voulait pas gâcher cet instant. Il ne voulait plus voir cette étincelle dans ses yeux disant que le danger le menaçait. Soudain, il se sentit comme transporté deux ans auparavant. Il se sentait dans le même état d'esprit qu'à cette époque.

La vengeance.

La vengeance s'écoulait lentement en lui.

Pettigrow... cette ordure avait brisé sa vie à jamais.

Le glas de la vengeance avait sonné.





Harry se leva silencieusement de son lit, enfila sa cape d'invisibilité et sortit dans les couloirs. Une quinzaine de minutes plus tard, il avait atteint le lieu de sa promenade nocturne. Le cachots. Glacials, comme parcourus par des vents violents invisibles, ces lieux respiraient le mystère, inspiraient la méfiance. Et pourtant, pour la première fois de sa vie, Harry se sentait confiant en marchant dans ses couloirs.

Déterminé, il glissa à pas feutrés dans une pièce qui sentait le renfermé. Il jeta un coup d'oeil dans le couloir et ferma la porte précautionneusement. Il repéra rapidement un tableau plus avenant que les autres et le scruta en silence. C'était bien ce qu'il pensait : la peinture avait un défaut. Il passa le doigt sur la barrière peinte déformée et, soudain, le paysage changea pour laisser apparaître une énorme lance. Sans hésiter, comme poussé par son instinct, Harry tira d'un coup sec la lame et une porte s'ouvrit face à lui.

Il avait réussi. Il était parvenu aux oubliettes.

Un jeune garçon petit et trapu dormait au fond d'une cellule.

« Debout ! cria Harry férocement. »

La silhouette frémit et se recroquevilla.

« Pettigrow ! Lève-toi et fais face à celui dont tu as brisé la vie. »

Harry trouvait que les phrases bien tournées avaient un effet plus impressionnant, c'est pourquoi il avait décidé de les utiliser. Il remarqua tout à coup que Voldemort utilisait la même technique. Il écarta cette idée de son esprit et se concentra sur son ennemi présent.

« James ? fit une petite voix. »

« Je ressemble à mon père, en effet, dit tranquillement Harry, en espérant que le tremblement de sa voix ne trahirait pas sa colère. Mais je suis bien plus rancunier que lui. »

Pettigrow tourna un visage joufflu et innocent vers Harry. Un instant, ce dernier fit le lien avec Neville qui lui ressemblait étrangement. Mais il n'était pas l'heure de penser à l'éventuelle future trahison de ses amis.

« Harry.je te jure que je ne voulais pas. »

Harry sentit une bouffée de fureur monter en lui. De quel droit osait-il ?

« Ne me racontes pas de bêtises. J'étais là quand tu as avoué que tu t'en doutais, sans la moindre gêne ! »

« Tu ne comprends pas..., gémit le garçon. J'ai subi des mauvaises influences, je suis très crédule ! »

« Ne me mens pas ! s'emporta Harry. Tu l'as fait de ta propre volonté, tu n'as eu l'aide de personne pour faire ce que tu as fait. »

« Je l'ai fait par déception ! Tes parents, Sirius et Remus étaient trop arrogants avec moi ! répliqua Peter, au bord des larmes. »

« Est-ce que la déception suffit à tuer des gens ? demanda Harry, avec un calme apparent. »

« Tu ne peux pas savoir ! Tu ne l'as sûrement jamais vécu ! »

« TU AS BRISE MA VIE ! hurla Harry. »

Harry leva sa baguette, menaçant. Peter le fixa, un air terrifié dans les yeux. Il commença à secouer la tête, de plus en plus fort, comme si cela allait empêcher la suite.

« Non, s'il te plaît, Harry, ne fais pas ça, ne fais pas ça ! »

Le petit rat répétait la même chose sous le regard brûlant de Harry qui hésitait encore. Il savait qu'il avait les capacités de le faire. Mais le voulait-il réellement ?

Puis, il se ressaisit. Qui avait espionné l'entourage de James Potter et ses amis pendant plusieurs années ? Qui avait livré la cachette de ses parents à son pire ennemi ? Qui avait fait accuser son parrain d'un crime que Sirius n'avait pas commis ? Qui avait contribué au retour du plus grand mage noir que la terre ait jamais porté ?

Il DEVAIT payer.




***




James se tournait et se retournait dans son lit. Il sentait que quelque chose se passait. Il n'avait pas réellement d'instinct mais il faisait confiance à celui de Remus. Et tout lui indiquait, dans le comportement du loup-garou, que quelque chose ne tournait pas rond : sa respiration s'était faite plus forte, plus intense et il ne cessait pas de bouger entre ses draps.

Que se passait-il donc ?

James stoppa de tourner ses pensées dans son esprit et décida d'agir. Il se leva en essayant de se secouer pour avoir l'esprit moins brumeux. Et il lui apparut clairement qu'il y avait un problème : les rideaux du lit à baldaquins de son fils était ouverts et personne ne dormait dedans.

Soudain très anxieux, il réfléchit à toute allure. La première chose à laquelle y pensa fut de vérifier ses affaires. Y manquait-il quelque chose ? James se dirigea vers la valise d'Harry. après une fouille minutieuse, il découvrit qu'il n'y avait plus sa cape d'invisibilité. Il poussa un soupir de soulagement et songea à se recoucher. Mais il entendit à nouveau les grognements de Remus. Avait-ce un rapport avec Harry ou était- ce simplement un mauvais rêve ?

'Il faut que je m'en rende compte par moi-même' se dit-il. James saisit son médaillon qu'il utilisait le plus souvent comme un pendule et sortit de la tour de Gryffondor.



***





Harry inspira profondément, et sous le regard effrayé de Pettigrow, incanta. Aussitôt, le jeune garçon trembla de tous ses membres. Oh, ce n'était pas un sortilège de douleur, juste un avertissement. En langage de sorcier, cela représentait une menace future. Le sort projette les sentiments de l'expéditeur et ceux du destinataire. Dans le cas présent, le corps de Peter était secoué de spasmes de peur et de colère.

Mais Harry ne comptait pas s'arrêter là. Ce n'était que la démonstration de ses capacités. Il cria un nouveau sort et le visage du rat s'allongea. Peter cria sous la douleur.

Harry se sentit furieux de l'entendre ainsi se plaindre. Il n'en avait pas le droit. Tout cela n'était que le reflet de ce qu'il avait provoqué : sa souffrance. Hors de lui, Harry continua à jeter des sorts, sans relâche et toujours plus cruels. Il était comme en transe. Faire souffrir le traître était devenu comme une drogue dont il ne pouvait se passer.

« Potter ! »

Un faible appel parvint à ses oreilles. Mais il ne voulait pas s'en préoccuper. Tout ce dont il se souciait était de se délecter de la douleur de Pettigrow. Il sentait comme de l'apaisement dans son coeur lorsqu'il s'appliquait à cette activité. Mais il ne put continuer, quelqu'un lui ayant dévier violemment le bras qui tenait sa baguette magique.

Harry sentit sa tête partir en avant et cogner son torse. Il ferma ses yeux qui s'étaient soudainement révulsés et releva la tête avec vertige. Et il rencontra un regard apeuré, stupéfait et paralysé dans deux iris noirs.

Rogue !

Un silence s'installa entre l'élève et le professeur, tous deux si interloqués par leur présence qu'ils ne pouvaient que s'observer. Seuls les gémissements du traître brisaient l'ambiance pesante. Au bout d'un certain temps, Rogue ouvrit la bouche.

« La ferme, Pettigrow ! aboya-t-il. »

Harry, tiré de ses sombres pensée, reporta son attention sur l'état de Peter. Il ne semblait pas en très bonne santé. Ses vieux habits étaient déchirés à divers endroits et sa peau nue dessous montrait la formation d'hématomes. De plus, son visage était déformée à la fois par les sortilèges, que par la douleur et la peur.

« Mon Dieu... c'est moi qui ai fait ça ? murmura Harry pour lui-même »

« Oui, Potter, c'est vous..., répondit Rogue en croyant que la question lui était adressée. »

Harry détacha son regard de Pettigrow et observa intensément son professeur. Du désarroi et du dégoût de lui-même apparaissait dans ses yeux verts brillants. Rogue laissa tomber son masque de froideur et Harry put presque lire de la compassion sur son visage.

'Qu'est-ce que je racontes ? De la compassion, Rogue ?' se reprit Harry. Mais il devait bien s'avouer que l'attitude de son maître des potions n'était pas ordinaire.

« Qu'est-ce que... qu'est-ce que j'ai fait ? demanda Harry dans un soupir »

« Vous avez fait ce que je n'aurais jamais osé faire, même sur votre père. Vous avez fait ce que je n'aurais jamais supporté en d'autres circonstances. Vous avez fait ce qu'ont fait les mangemorts sur moi il y a quelques mois. »

Le professeur Rogue avait parlé d'une voix si pleine d'émotions, si douloureuse, si dénuée de froideur, que Harry se demanda l'espace d'un instant si un psychopathe n'avait pas enlevé son professeur et l'avait remplacé par un automate doué de sentiments.

« Je... je l'ai torturé ! »

Harry commençait à peine à réaliser l'ampleur de son acte. Il avait fait preuve de cruauté ! Il avait même voulu assassiner Pettigrow ! Il n'avait souhaité que sa souffrance et le plaisir de le voir ainsi. Quelle personne pouvait être aussi inhumaine ! Sa respiration se bloqua alors, incapable de se reprendre. Il suffoquait, autant physiquement que psychologiquement. Le seul être capable d'autant de cruauté, à sa connaissance, était Lord Voldemort.

Ressemblait-il à ce point à ce mage noir ?




***



James se laissait guider par son médaillon. Il se trouvait désormais dans les cachots. Froids et sombres, ils n'étaient pas faits pour le rassurer. Il pénétra dans une pièce et aperçut immédiatement un tableau qui dissimulait une entrée qui n'était pas complètement fermée. Le médaillon le tira avec plus de puissance, et, pris d'un mauvais pressentiment, il se précipita dans cette direction. Il passa la porte et s'arrêta. La scène qui s'offrait à lui le prenait par les entrailles. Son fils était entrain d'étouffer. Un grand homme aux cheveux bruns graisseux le tenait, tentant de le faire respirer, sans succès. Et à l'arrière-plan, se tenait Peter, grièvement blessé.

« Harry ! cria James, terrifié de voir perdre le fils qu'il ne connaîtra que peu de temps. »

L'homme se tourna vers lui, un regard étonné puis méprisant peignant son visage. Cela lui rappelait vaguement quelqu'un mais il n'avait pas le temps de s'en préoccuper. Il courra vers son fils. Harry semblait incapable de prendre une bouffée d'air. Et James se sentait totalement impuissant. Aucun des sorts qu'il connaissait ne pourrait l'aider dans une telle situation.

Harry allait mourir devant ses yeux.





Chapitre terminé !

J'ai longuement hésité pour mettre ou non la suite sur le même chapitre. Mais il serait trop long et je préfère rester sur un événement marquant.

Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous comprenez maintenant pourquoi il est classé dans 'drame' ? Mais ce n'est pas très drôle et le prochain chapitre sera beaucoup plus léger. Je sais que la plupart d'entre vous préfère l'humour, alors ça sera ma façon de vous remercier pour les 100 reviews !

Continuez de me laisser des reviews !

Merci tout le monde et allez voir dans les reviews, je vous ai laissé un message !

Le chapitre 17 est à peine commencé (en fait, il en est à un peu moins de la moitié, mais il sera plus long que les autres) donc vous l'aurez sûrement ce week-end !