Désolée d'avoir mis tellement de temps pour uploader le nouveau chapitre mais entre les stages, le blocus et les exams, j'ai pas eut une seconde à moi !
Mais bon, voici enfin le chapitre 12 !
N'hésitez pas à reviewer pour me dire ce que vous en penser !
Chapitre 12 : Je ne suis personne
Le monde autour de moi n'est plus que ténèbre, froid et silence. Tout est immobile, noir, comme l'écran d'un téléviseur éteint. Alors c'est ça la mort ? Je l'avais imaginé autrement, différente...
Inconsciemment, j'avais cru que je me retrouverais dans une sorte de paradis, un monde où Voldemort aurait été vaincu il y a des années, où mes parents seraient là à m'attendre, où Vernon ne m'aurait pas fait ce qu'il m'a fait…
Ma gorge se serre. Où était donc ce lieu merveilleux, cet havre de paix où j'étais sensé échapper à cette vie trop dure à vivre, pour lequel j'avais mis fin à mes jours ?
C'était bien ce que j'avais fait, non ? Les souvenirs refluent à ma mémoire… je me revois saisir les ciseaux, me glisser hors du dortoir, m'enfoncer dans la forêt. Je suis à nouveau dans la clairière, je vois le sang couler le long de mes poignets…
Je me suis ouvert les veines, je suis donc mort, non ?
Mais les souvenirs ne s'arrêtent pas là. Alors que mes jambes se dérobent sous moi, je m'apprête à percuter le sol… mais au lieu de la terre sèche et dure, je me retrouve bien au chaud, appuyé contre quelqu'un…
Draco… Je me souviens maintenant. La dernière chose que j'ai vue, c'est le gris de ses yeux… Ce gris argenté qui ne ressemble à rien d'autre. J'ai encore le goût de ses larmes sur mes lèvres…
Si l'on m'avait dit il n'y a pas si longtemps que la seule chose que je regretterais en partant, ce serait Malfoy… Et pourtant c'est vrai… Draco… pour toi, j'aurais aimé pouvoir continuer à vivre…
Soudain, quelque chose vient troubler mon monde immobile, une sensation douce, un peu comme une caresse. L'espace autour de moi s'anime, des bruits parviennent à mes oreilles.
Petit à petit, la sensation se précise, une légère caresse sur mon visage, des doigts qui en effleurent les courbes, mon menton, mes joues, mon nez, mes lèvres…
Une idée fait lentement son chemin dans mon esprit, peut-être ne suis-je pas mort finalement ?
Je sens maintenant clairement une présence près de moi. Un souffle vient frôler mes lèvres alors que quelqu'un se penche vers moi… Draco… je pourrais le reconnaître entre mille. Son odeur, la façon dont ses lèvres effleurent les miennes…
Il m'embrasse doucement, presque timidement et instinctivement ma bouche répond à son baiser comme si elle n'avait été créée que pour cela.
Lorsque, surprit, il se fige, j'ouvre les yeux pour le regarder.
Les yeux fermés, il ne semble pas se rendre compte que je le fixe mais à nouveau ses lèvres s'animent, cherchent les miennes. Et puis il ouvre les yeux.
Lorsque finalement, nos lèvres se séparent, mon cœur bat à tout vitesse.
Il me fixe quelques minutes sans rien dire, et puis finalement un léger sourire se dessine sur son visage.
« Oh, Harry, tu es vivant ! J'ai eu si peur ! »
En l'embrassant, j'avais comme tout oublié et puis, tout à coup, la réalité me frappe en plein visage, comme une gifle. Je me souviens de ce que j'ai essayé de faire… et surtout je me souviens de pourquoi je l'ai fait… Vernon, les coups, la douleur, la peur et puis l'envie que tout cela s'arrête, de pouvoir oublier…
« Pourquoi, Draco ? »
Il me regarde étonné. « Pourquoi quoi ? »
J'attend la voix de mon oncle dans ma tête, dire cette phrase qu'il m'a répété encore et encore jusqu'à ce que je finisse par le croire : « Tu n'es qu'un raté Harry, qu'un fardeau pour tout le monde, tu n'es personne ».
« Pourquoi ne m'as-tu pas laissé mourir ? Je n'ai rien à apporter à personne, je ne vaux rien… je ne suis personne… »
Je ne supporte plus de le regarder, j'ai trop peur de voir le mépris s'inscrire sur son visage, alors je détourne la tête.
Mais d'une main, il me force à le regarder à nouveau, ses yeux sont plein de larmes mais ses traits ne trahissent qu'une grande tristesse, pas le dégoût que je redoutais.
Doucement sa main caresse ma joue.
« Ce n'est pas vrai Harry. Tu as beaucoup de choses à offrir, à donner… tu n'es pas personne… et moi, j'ai besoin de toi… »
