Chapitre 5.
On va avoir une petite discussion avec l'horloge !


PAPA ! s'écria Ginny.
-Euh...Oui...Qu'y a-t-il Ginny ?
-Pousse-toi, Ginny, ordonna Bill, c'est peut-être un imposteur...
-Bill ? Mais qu'est-ce que ça signifie ? Que se passe-t-il, tu peux m'expliquer ?
L'interpellé ne répondit rien. Il se contenta d'examiner longuement l'homme debout devant lui avec suspicion et interrogea :
Tu as mangé quoi ce matin ?
-Euh...Des toasts, pourquoi ?
-Qu'est-ce qu'il y avait sur ces toasts ?
-De la confiture de lait d'hippogriffe, je crois.
-Que manges-tu habituellement au petit-déjeuner ?
-Des pancakes...Mais...
-Que mets-tu sur tes pancakes ?
-Du...Sirop d'Erable, fourni par un ami de Montréal...
-Ca ne prouve rien ! fit Fred, agacé, papa, qu'est-ce que tu caches dans ton garage ?
-Ah non ! Pas ça, tout sauf ça ! Votre mère me tuerait...
-Que caches-tu dans ton garage ? répéta Fred.
-Une voiture...
-Une voiture comment ?
-Volante...
-Donne-moi des précisions !
-Euh...C'est une ferrari rouge que j'ai remise en état pour remplacer la Ford Anglia turquoise qui se balade quelque part dans la forêt interdite de Poudlard.
Les quatre frères et soeurs se dévisagèrent.
C'est lui, murmura Fred dans un sourire.
-Papa papa papa ! s'écria Ginny en se jetant à son cou.
-Mais qu'est-ce que ça signifie ? interrogea Mr Weasley pour la Xième fois.
Mais une voix en provenance du couloir empêcha les enfants de répondre quoi que ce soit.
IMPOSTEUR, RENDEZ-MOI MON FILS ! QU'EN AVEZ-VOUS FAIT ? REPONDEZ-MOI ! REPONDEZ, JE VOUS DIS !
Charlie ouvrit la porte :
Entre, maman.
-ALORS VOUS AUSSI VOUS AVEZ TROUVE UN IMPOSTEUR ?? ON VA LES FAIRE PARLER, HEIN ? ragea-t-elle, MESSIEURS, JE VOUS PREVIENS, ET JE NE VOUS LE DIRAI QU'UNE SEULE FOIS, MON FILS CHARLIE ETUDIE LES DRAGONS ET LES FAIT SE PLIER A SA VOLONTE !
-Maman, soupira Percy, on sait qui est Charlie, merci ! Et en plus, ce que tu dis est faux, il ne les plie pas à sa volonté. Ses nombreuses brûlures le prouvent...
-QU'AVEZ-VOUS FAIT DE MON FILS PERCEVAL ? JE NE LE DIRAI QU'UNE SEULE FOIS ! BILL, LUI, EST ASSEZ COSTAUD POUR VOUS FAIRE PARLER !
-On se calme, maman, fit le concerné, je ne frapperai personne...Surtout pas mon frère et mon père...
-Mais qu'est-ce que tu racontes encore, toi ?
-L'horloge a des ratées, maman, c'est tout. C'est bien papa, on s'en est assurés. Tiens, demamnde à Wistily où se trouve la plus récente brûlure de dragon de Charlie...
-Dans le dos ! s'égosilla Percy, dans le dos, vous pouvez vérifier ! Laissez-moi terminer mon travail, maintenant ! Le Ministère a besoin de moi !
-Restez là, ordonna Molly Weasley, vous ne connaissez pas la présemption de culpabilité ? Tant que vous n'avez pas été déclaré innocent, vous êtes coupable.
-C'est pas le contraire ? interrogea Ron.
-C'est moi qui décide ! Charlie, enlève ton tee-shirt.
Charlie s'éxecuta en râlant et dévoila une immense brûlure argentée à sa mère qui le gifla.
JE T'AVAIS DIT DE FAIRE ATTENTION !
-Ca va, m'man, c'était un accident...On se calme, maintenant, et on laisse Wistily et papa travailler.
-C'est ça ! On va avoir une petite discussion avec l'horloge ! rugit Mrs Weasley sous les regards stupéfaits de sa famille.
Elle n'eut pas le temps de continuer. Cornelius Fudge était apparu dans l'entrebâillement de la porte et s'interrogeait visiblement sur la cause de tout ce remue ménage. Son regard se posa successivement sur Ginny, dans les bras de son père, Percy, en train de bouder dans son coin, Charlie, torse nu et la joue en feu, et Molly, les bras croisés et l'air farouche.
Bonjour euh...Monsieur le Ministre ! fit Ron maladroitement.
-C'est ça, bien le bonjour messieurs dames...Je vois qu'on s'amuse bien ici ! Plutôt que de faire visiter le Ministère à votre petite famille, Mr Weasley, occupez-vous plutôt de rechercher les propriétaires de la ferrari volante qui a atterri devant.

J'EN AI ASSEZ ! s'écria Mrs Weasley en rentrant chez elle, ASSEZ DE CETTE FICHUE HORLOGE QUI NOUS FICHE DES PEURS BLEUES ! CETTE FICHUE HORLOGE QUI DERAILLE COMPLETEMENT !
En effet, son aiguille à elle l'indiquait désormais En train de faire des courses au village.
Elle donna un coup de pied rageur dans le vieux meuble et entendit un très faible Aïe !
Stupéfaite, Mrs Weasley dévisagea ses enfants un à un. Bill savança d'un pas décidé et ouvrit l'horloge.
Un elfe de maison, particulièrement laid et sale, en sortit. Ce qui frappa d'abord Ron, ce fut sa longue barbe blanche, puis, l'absence de taie d'oreiller en guise de costume.
Chtily ne voulait pas déranger ! murmura l'elfe.
-Qui êtes-vous ? interrogea Ron.
-Chtily, elfe de maison, pour vous servir, Ronald Weasley ! Je suis au service de votre famille, dans cette horloge, depuis ma naissance.
-ALORS C'EST A CAUSE DE VOUS TOUT CA ! s'écria Mrs Weasley.
-Pardon, Molly Weasley, excusez Chtily, Chtily désolé ! Chtily vieux maintenant, Chtily fatigué, alors Chtily fait beaucoup d'erreurs...
-JE VOIS CA, OUI ! rugit-elle.
-Méchant, Chtily, méchant !
La maîtresse de maison s'apprêtait à le réprimander encore un peu mais Ron la retint et lui mit quelque chose dans la main.
Ron ! Tu es dégoûtant ! Tes affaires sales, tu te les gardes !
-Maman, donne lui cette chaussette, murmura le concerné.
-QUOI ?
-Tu ne vois pas ? Il est vieux, il est fatigué et a travaillé pour nous suffisamment longtemps... Rends lui sa liberté.
Molly soupira et obéit. Le visage de l'elfe se tordit en une affreuse grimace.
Non, Molly Weasley ! Chtily a été méchant, très méchant, Chtily sait ! Chtily se punira comme il convient ! Mais s'il vous plaît, Molly Weasley, ne renvoyez pas Chtily ! Chtily aime cette maison, Chtily aime la famille Weasley ! Chtily se punira, c'est promis !
Mrs Weasley eut un sourire attendri.
Très bien, on vous garde. Sortez de cette horloge. Vous vous occuperez désormais de la maison.
C'en était trop pour l'elfe. Il éclata en sanglots tout en se prosternant devant elle.
Et vous aurez beaucoup de travail, c'est garanti...