*** J'ai mis beaucoup de temps à publier ce chapitre, je suis désolée... Je ne sais pas pour quand est le prochain, mais je dois continuer Ghosts et le Pouvoir du Cristal avant... M'enfin, je fais mon possible, promis ! Bonne lecture.
Namarië !
Tili***

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Chapitre 9.
Comme si des milliers d'yeux l'épiaient, jusqu'à en venir à percer sa chair....


Le dimanche arriva bien vite. Harry n'aurait pas une seconde songé à s'en plaindre. Le matin, il se vêtit d'un tee-shirt bleu ayant appartenu à Dudley - et qui lui arrivait aux genoux - Et d'un jean délavé auquel il avait fait un ourlet pour cesser de se prendre les pieds dedans et de tomber face contre terre dès qu'il faisait trois pas. La journée s'égréna plus lentement que jamais. Harry errait dans la maison, en quête d'une activité quelconque, jusqu'à ce que Vernon aboie :
HORS DE MES PATTES !!
Alors, il haussait les épaules, remontait dans sa chambre, défaisait et refaisait trois fois sa valise pour s'occuper.
Après le déjeuner, il eut la judicieuse idée d'étudier ses potions. Cette année, il avait décidé d'être strictement irréprochable. Rogue voulait lui en faire baver, lui montrer son inculture ? Très bien, aucun problème, ça se retournerait très bientôt contre lui.
Il ouvrit un vieux grimoire poussièreux et s'absorba dans la lecture...
Filtre d'amour... Je vois pas le vieux corbeau nous faire étudier ça... Ou alors, il préfère peut-être l'utiliser à des fins personnelles... Remarque, ça serait pas plus mal, il doit en avoir besoin, le pauvre... Ensuite... Potion coupe-ongle de dragons... Passionnant en somme... Nectar de Reluisance des plumes de hiboux...
Hedwige hulula. Harry se tourna vers elle et sourit :
Ne t'inquiète pas, Hedwige, bientôt, tu voleras à ton aise... Tu peux encore patienter quelques heures non ? Bref... Potion de poussbarb.... Racine d'asphodel, oui oui... Aile de lutin de Cornouailles en poudre...
Un grand cri retentit à l'étage inférieur :
HARRY !
Le concerné eut un sursaut, et pris d'un mauvais pressentiment, déboula les marches à toute vitesse... et termina sa course sur le postérieur.
Il ne s'attarda pas en plaintes et courut vers la salle à manger, d'où provenait le cri. Il trouva Vernon et Pétunia, pointant du doigt quelque chose et hurlant :
HARRY ! Qu'est...Qu'est-ce que c'est que cette... CHOSE ??
Harry bondit vers l'endroit désigné, se figea et... éclata de rire.
DOBBY !
L'elfe de maison ouvrit les yeux et fit, d'une voix pleine de vénération :
Harry Potter ! Dobby est venu voir le grand Harry Potter ! Albus Dumbledore a offert des congés à Dobby ! Albus Dumbledore a proposé un mois à Dobby, mais Dobby a refusé, heureusement ! Dobby n'est pas un elfe à se prendre pour un vrai sorcier, Dobby a réussi à réduire à 2 semaines, mais Dobby a voulu voir Harry Potter.
Harry ouvrit de grands yeux :
Comment es-tu venu jusqu'ici ?
-Dobby a pris le magicobus, monsieur ! Dobby était un peu gêné de se retrouver parmi les sorciers, un peu comme un égal...
-PARLE ENCORE PLUS FORT, C'EST CA ! s'écria Vernon avec colère.
L'elfe ouvrit de grands yeux larmoyants et se prosterna à ses pieds.
Que le grand Vernon Dursley, chef d'une famille bienveillante...
-...comment va Dumbledore, Dobby ? coupa Harry afin d'éviter une nouvelle crise de nerfs.
-Oh, le professeur Dumbledore va bien, Harry Potter, monsieur ! Par contre, Winky va très mal, très très mal...
Harry soupira.
Que se passe-t-il avec elle ?
-La mort des deux Bartémius Croupton l'a beaucoup affectée... Vous la verriez Harry Potter...Prends des vacances, Winky que je lui ai dit... Mais allez savoir pourquoi, elle n'en était que plus déprimée. Mais... Oh, Dobby ne devrait pas raconter tout ça ! Méchant Dobby, très méchant !
L'elfe avisa un vase en porcelaine de Chine et se le fracassa sur le crâne. Il dansa d'un pied sur l'autre quelques instants, un peu groggy. Les Dursleys restèrent ébahis.
MON VASE ! éclata Pétunia d'une voix suraiguë, mon vase de Beijiiiiiiiiiing !
Harry prit sa tête entre ses mains.
Dobby, marmonna-t-il entre ses dents, perdez cette habitude désastreuse, je vous en supplie.
Vernon s'apprêta à dire quelque chose, mais on sonna à la porte. Le sang d'Harry ne fit qu'un tour.
Waow... murmura-t-il, déjà ?
-Dudley ! Va ouvrir, grogna Vernon.
-Mais papachounet, je ne me suis pas coiffé !
-Ce n'est pas la peine...pour ces gens-là.
Dudley se dirigea donc vers la porte d'entrée en remuant de droite à gauche - involontairement - son énorme postérieur pour lequel il faudrait bientôt élargir les portes.
C'est pour quoi ?
-Bonjour, je suis Mrs Chang ! Est-ce que Harry Potter est là ? Nous devions passer le chercher, ma fille et moi.
Dudley se retourna vers Harry et beugla :
C'est pour toi ! Allez, dépêche toi.
Harry monta quatre à quatre les marches de l'escalier, entra dans sa chambre, s'empara de sa valise, de la cage d'Hedwige et descendit en courant. Sans trébucher, pour une fois.
Mrs Chang ! Enchanté, je suis Harry... fit-il en serrant la main de la jeune femme.
-Quelle poigne, mon garçon ! plaisanta celle-ci, Cho attend dans la voiture. Nous y allons ?
-Oui, j'arrive. Au revoir !
Les Dursleys restèrent de glace. Mais sous le regard tendre et innocent de Mrs Chang, Vernon lâcha d'un ton bougon un petit :
C'est ça, au revoir.
Harry souleva ses affaires, et passa la porte.
Pas très aimables, tes parents, si je puis me permettre, s'étonna Mrs Chang.
-Ce ne sont pas mes parents, ça explique peut-être...
-Oh, n'y pense plus mon garçon ! Tu vas passer une semaine chez nous, loin d'eux, tout ira mieux... Enfin, je m'avance un peu, j'espère que tu n'auras pas le cafard...
-Le cafard des Durlseys ? Ah sûrement pas !
Le regard de Cho s'alluma en croisant celui d'Harry... L'espace d'un instant, la flamme d'autrefois sembla brûler à nouveau, encore plus forte, encore plus lumineuse... Mais presque immédiatement, ses yeux s'éteignirent. Peut-être parce que la vue du survivant lui faisait mal, au fond d'elle. Après tout, pourquoi seul Cedric avait-il failli ? Pourquoi Harry avait-il été épargné ? Elle refusait de croire au destin, ou à quelque autre prédiction chère aux diseuses de bonne aventure... Il avait eu de la chance, simplement de la chance. Une fortune peut-être injuste, ou au contraire, tout à fait méritée... Trop de questions sans réponses s'entremêlaient dans l'esprit de la jeune fille et chaque tentative d'éclaircissement ne faisait qu'assombrir les méandres de son âme. C'était peut-être cela qui rendait son regard si noir et profond, comme un puits sans fond....
Bonjour, Cho...
-Salut, Harry.
Deux voix mal assurées, mal à l'aise, mal contrôlées... Deux voix cherchant un appui, un support, une aide... Deux voix perdues, hantées par de sombres fantômes.
Ca va ?
-Oui... Oui oui, je vais bien. Et toi ?
-Oh, ça va aussi.
Des banalités échangées. Des mensonges échangés... Sortir de cette voiture. Le plus vite possible... Sortir de cet espace trop clos, trop hermétique, trop malsain.
Harry étouffait. Chacun de ses mots lui pesait comme un fardeau trop lourd pour lui. La vue de Cho réveillait tant de souvenirs, tant de cauchemars... Tant de nuits où, réveillé en nage, il avait hurlé le nom de Cedric... Tant de larmes versées...
Les deux sorciers plongèrent dans une lente torpeur et ne prononcèrent plus un mot de tout le trajet, trop mortifiés et accablés par leurs peines réveillées pour parler.
On est arrivés !
Les pneus de la voiture crissèrent sur les graviers et les trois passagers sortirent du véhicule.
Tu vas montrer sa chambre à Harry, Cho ?
-Oui, bien sûr, maman. Tu viens, Harry ?
Harry hocha la tête et suivit Cho à travers le jardin. Elle lui désigna un joli petit chalet de bois blanc.
Voilà, on l'a retapé récemment... Il est tout propre, repeint, isolé, tout... Par contre on n'a pas installé l'électricité, je te donnerai un chandelier ce soir.
-Merci Cho.
-Merci à toi...
-Moi, pourquoi ?
-Pour être là, Harry. Je te laisse t'installer, quand tu es prêt, viens dans le manoir, maman a préparé un gâteau.
Harry acquiesça et entra dans le chalet. Il pénétra dans une petite pièce modeste et chaleureuse. Il esquissa un sourire, posa ses bagages sur son lit et entreprit de les défaire. Il rangea rapidement ses vêtements dans une armoire en chêne qui se trouvait contre le mur, ouvrit la cage d'Hedwig. qui s'envola par la fenêtre ouverte, et il sortit.
Le parc du manoir des Chang était immense... De magnifiques arbres centenaires aux branches biscornus le bordaient et l'air semblait y être plus léger qu'à l'extérieur. Harry monta les marches en pierre du perron et pénétra par une double porte vitrée, blanche et immense, dans le bâtiment.
Cho s'avançait justement.
Ah, Harry, fit-elle, je venais te chercher.
-Eh bien, me voilà...
-Oui, viens, tout est prêt.
Harry suivit donc Cho. Il se surprit à penser que si le parc était le lieu idéal pour se détendre, il régnait à l'intérieur du manoir une atmosphère particulièrement tendue et désagréable. Comme si des milliers d'yeux l'épiaient, jusqu'à en venir à percer sa chair...
Il frissonna, et pressa le pas.

Tu as fait vite !
-Oh, je n'avais pas beaucoup d'affaires à ranger, vous savez.
-Assieds-toi, Harry. J'ai préparé un moelleux au chocolat, avec de la crème anglaise.
Les yeux de Cho s'allumèrent d'une lueur gourmande et elle attaqua avidement le gâteau, comme si elle n'avait pas mangé depuis trois jours.