***Et nous voilà de retour chez Cho... Bonne lecture et hésitez pas à reviewer !
Namarië !
Tili***

------------------------------------------------

Chapitre 11.
Dans la lumière tamisée des chandelles


Cho fronça les sourcils et interrogea sévèrement :
Si je comprends bien, si tu ne lui avais pas dit de prendre la coupe avec toi, rien de tout cela ne se serait passé ?
Harry baissa les yeux et admit :

Il ajouta, au prix d'un grand effort :
Si j'avais su, Cho... Je ne voulais pas ça, je te le promets.
Sa voix tremblait. Il répéta :
Je ne voulais pas ça.
Cho étira ses membres douloureux.
Tu n'as vraiment rien pu faire ?
Harry secoua la tête.
Rien. Tu sais, une formule, c'est si vite dit.
-Il a pas eu le temps de souffrir, alors...
-Non. Et moi, j'ai pas eu le temps de réagir.
Cho sauta au bas de l'arbre. Harry la suivit avec moins d'agilité.
Elle s'approcha près de lui. Ses yeux luisaient étrangement.
Dis-moi, Harry... pourquoi as-tu voulu m'accompagner au bal de Noël ?
Harry se sentit rougir. Il se serait attendu à n'importe quelle question. N'importe laquelle... Sauf celle-là. Cho ajouta :
Tu m'aimes, c'est ça ?
Il baissa la tête.
Ecoute Cho, je comprends que...Si...Je veux dire...
Silence.
Alors embrasse moi, Harry.
Il resta bouche bée et releva les yeux. Son regard vint croiser celui de Cho.
répéta-t-elle avec une lueur farouche dans les yeux.
Harry resta immobile, et soudain, son visage changea. Il sembla plus triste, plus figé, plus fatigué.
Non, Cho. Non. Je ne t'embrasserai pas.
Cho s'approcha encore et prit le visage du jeune homme entre ses mains.
Et pourquoi pas ? Si moi je veux t'embrasser ?
-Tu ne veux pas m'embrasser moi, articula-t-il difficilement, tu veux embrasser un souvenir, Cho. Tu n'es pas amoureuse de moi. C'était Cedric que tu aimais. Je ne veux pas profiter de toi.
Cho se recula et s'écria avec une voix mauvaise :
L'amour ! L'amour ! Qu'est-ce que tu en sais, Harry, toi, hein ? Tu n'as jamais eu personne pour t'en donner, alors tu n'y crois plus ! C'est ça, hein ? Dis moi que c'est ça !
Silence.
Mais parle-moi, Harry ! Je suis là ! Réponds moi !
Une larme dans un océan vert.
Tu as peut-être raison. Mais c'est comme ça.

Harry hésitait. Etait-ce sa faute, à lui ? Il avait voulu faire pour le mieux. Il frappa à la porte. Cho ouvrit immédiatement.
Ecoute, Cho... Je suis vraiment désolé.
La jeune fille passa la main sur son visage, afin de sécher ses larmes. Elle soupira :
J'ai réfléchi, Harry... et je comprends. J'ai été stupide. Mais si tu savais à quel point Cedric me manque, c'est affreux... Chaque minute, chaque seconde, tout le temps... Pardonne-moi !
Elle éclata en sanglots et se jeta dans les bras du garçon. Quelques larmes roulèrent sur les joues de ce dernier qui murmura :
Il n'y a rien à pardonner, Cho...
Mais il réalisa alors que jamais Cho ne l'avait aimé autrement qu'en amitié, qu'elle ne l'aimait pas, et qu'elle ne l'aimerait jamais.

Au repas, Cho et Harry allaient déjà mieux. Les confessions de la matinée les avait libérés et leur coeur semblait plus léger.
Je n'ai pas reçu de courrier ce matin ? interrogea Harry.
Mrs Chang secoua la tête.
Non, désolée Harry. Pourquoi, tu attendais des lettres ?
-Oh, non, pas exactement...
Il soupira et jetta un regard au calendrier.
31 juillet, songea-t-il, ce soir, je saurai vraiment s'ils m'ont oublié...

L'après-midi se déroula lentement, sous un ciel trop lourd. Il se mit à pleuvoir vers cinq heures, puis les nuages passèrent et Cho et Harry retournèrent dans le saule pleureur.
Eh bien voilà qu'il fait beau, déclara Mrs Chang en souriant au pied de l'arbre, Cho ?
La tête de la jeune fille apparut, à l'envers, juste devant son visage.
Oh Cho ! Je t'ai déjà dit de ne pas faire ça ! Tu vas tomber, c'est dangereux.
-Pourquoi tu m'appelais, maman ?
-Tu ne voudrais pas faire visiter le village à Harry ? Je suis sûr que ça lui plairait.
-Mrs Chang, ce n'est pas la peine de vous compliquer la vie pour moi, je vous assure, fit Harry poliment, ça ne me dérange pas de rester ici.
-Allez, Cho, motive toi un peu...
Il sembla à Harry qu'un clin d'oeil s'échangea. Cho et lui descendirent de l'arbre et sortirent de la grande propriété.
Ils n'avaient pas mis de chaussures et marchaient pieds nus, sur les pavés humides des ruelles. Cho commentait chaque endroit devant lequel ils passaient.
Tiens, j'adorais m'asseoir ici, quand j'étais petite... Maman avait toujours peur que je tombe, d'ailleurs... Et dans ce fossé là, je me cachais pour faire des blagues aux passants...
Elle rit.
Enfin, ils se retrouvèrent devant l'église.
Ca ne te dérange pas d'y aller ? interrogea la jeune fille.
Harry haussa les épaules.
Je ne suis pas très croyant, tu sais... Mais si tu veux, on y va, pas de problèmes.
Cho pénétra dans l'église en faisant son signe de croix, puis, avisant des candélabres, alla allumer une chandelle.
Harry ne la suivit pas et marcha dans l'église déserte. Il lui semblait qu'ici, le temps s'était arrêté. C'était comme un lieu à part, un autre monde où seul le silence régnait. Il s'avança dans la nef, caressant sans même y prendre garde les grandes colonnes de pierre blanche qui s'élevaient comme directement jaillies de la terre.
Cho le rejoignit, et lui prit la main. Il ne se dégagea pas. Ce n'était pas de l'amour, ni même de l'amitié, c'était autre chose. Il n'avait pas besoin de lui murmurer que c'était beau, tous deux en avaient conscience et se comprenaient sans un mot. Ils ne voulaient pas briser ce silence qui envahissait le lieu, comme le lierre sur les monuments anciens.
Sur un autel brillait une flamme rouge. Symbole de la présence divine.
Avait-on besoin de quelque signal pour se rendre compte qu'il y avait là une force dans l'air, inaccessible et bienfaitrice ? Cho s'agenouilla, et pria en silence. Puis elle se releva et ils sortirent dans la rue. Là, elle se tourna vers Harry et sourit :
Je ne crois pas en Dieu, Harry; je crois en la force de cet endroit, c'est tout... Cet été, je suis venue souvent ici. J'avais l'impression que tout s'éclairait, dans la lumière tamisée des chandelles...
Il sourit à son tour.
Moi, je crois qu'il y a un Dieu quelque part, mais je ne veux pas essayer de le représenter, comme l'a fait la Bible. Il est là, et c'est tout.
Cho acquiesça et s'avança un peu dans la ruelle. Harry appela :
Cho ?
Elle se retourna.
Oui ?
-Merci. Merci de m'avoir emmené ici.

Tu me suis ?
Harry sourit.
C'est écrit propriété privée, Cho.
Cho haussa les épaules.
Quelle importance ? On ne craint rien, je viens souvent ici.
Il continuait d'hésiter.
Oh, et puis tu fais comme tu veux. Attends moi là si tu préfères.
Elle se hissa sans aucune difficulté sur le muret, et Harry l'entendit retomber de l'autre côté. Il soupira et la suivit.
Cho, s'il te plaît, rebrousse chemin.
-On ne craint rien, je te dis !
Elle éclata de rire et s'avança dans le vaste jardin. Elle s'assit sur un tronc d'arbre coupé.
Plus personne ne vit ici depuis longtemps. Ce manoir est abandonné. Tu ne trouves pas que c'est joli ?
Harry tourna son regard vers la bâtisse. C'était un grand bâtiment gris, aux multiples tourelles et aux grands vitraux. Le lierre mangeait sa façade et des motifs compliqués ornaient le haut des immenses murs.
J'ai toujours trouvé ça étrange... On dirait un manoir d'un autre temps.
Harry sourit.
C'est vrai, mais en même temps, ça fait froid dans le dos.
-Ca contraste un peu avec le jardin, oui.
Le manoir était entouré d'un magnifique jardin sauvage où les plantes poussaient librement dans une abondance de verts éclatants.
Je ne suis jamais rentrée dans le château.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille.
T'es pas chiche d'y aller !
Harry soupira.
Cho, on va pas jouer à ça, quand même.
-Pas chiche !
Cho s'élança et il la suivit, n'ayant pas le choix. Ils se retrouvèrent devant la grande porte qu'elle poussa sans une hésitation.
Cho, faisons demi-tour...
-Certainement pas !
Elle s'avança, les yeux brillants. La porte se referma toute seule derrière Harry. Ils n'eurent pas le temps de faire trois pas qu'ils furent projetés par terre. Ils hurlèrent.
LUMOS ! s'écria Harry en tirant sa baguette de sa poche.
Leur assaillant recula soudain et relâcha son étreinte.
Ne me faites pas de mal ! Je vous en supplie !
Ce que Cho et Harry virent les laissa bouche bée. Une jeune fille se tenait devant eux, une main devant le visage, un long couteau dans l'autre.
Qui es-tu ? interrogea lentement Harry en reculant sa baguette magique.
L'inconnue baissa la main qui couvrait son visage, découvrant une peau sale et marquée de coupures.
Ne me faites pas de mal, je vous en supplie... répéta-t-elle.
Harry s'accroupit en face d'elle.
Je te promets que non. Allez, qui es-tu ?
-Je dois voir quelqu'un ! Je dois voir quelqu'un !
Il lui saisit les poignets.
Je te demande qui tu es !
Elle éclata en sanglots.
Je vous en supplie ! Je vous en supplie ! Je dois voir... Harry Potter.