Draco Potter.

Chapitre 7 : Une longue nuit :

...Horrifié, Harry aperçut Rusard qui se tenait devant eux.

- Ce n'est pas vraiment le moment de flirter, monsieur Potter, reprit le concierge. Surtout pas avec un GARCON !

- Ce n'est pas du tout ce que vous croyez ! protesta Draco.

- Ce que je crois, c'est que Monsieur le Directeur sera bien étonné quand je lui raconterai ce que j'ai vu ce soir. Deux garçons, habillés en filles, qui s'embrassent en plein milieu de la nuit... C'est pas romantique, tout ça ?

Harry voulut protester, mais Draco posa une main sur sa bouche pour le faire taire et prit la parole à sa place :

- Et vous, Monsieur le concierge, croyez-vous que Monsieur le Directeur appréciera la petite histoire que j'ai à lui raconter à propos de vous ? C'est tout aussi romantique d'embrasser une jeune élève de force, vous ne trouvez pas ?

Rusard, terrifié, regarda Draco avec de grands yeux aussi étonnés qu'apeurés.

- Co... comment savez-vous tout ça ? Je... Je veux dire... c'est absolument faux !

- Désolé, mais une certaine Pansy Parkinson accepterait volontiers de vous faire renvoyer, après ce que vous lui avez fait ce soir-là !

Harry regarda Draco, étonné, et demanda :

- Que lui est-il arrivé ?

- Oh ! rien de bien grave, répondit Draco sous l'oeil effaré de Rusard, elle a juste été forcée d'embrasser un tas de crasse comme Môssieur Rusard...

Harry sourit, Rusard pâlit et Draco reprit :

- Je vous propose un petit marché, monsieur le concierge. Vous ne dites rien de ce que vous auriez pu voir cette nuit, et je ne dis rien sur votre petite aventure. C'est d'accord ?

La scène était plutôt amusante. Rusard, le terrible concierge qui avait toujours fait peur à la plupart des élèves, ressemblait à un petit animal pris au piège, incapable de bouger, et terrifié. Le pire était qu'il avait peur d'un garçon en jupe avec des pinces roses dans les cheveux... Très amusant...

- D'a... d'accord, tout ce que vous voudrez... Je... je ne dis rien... et vous, vous ne dites rien, c'est bien ça ?

- C'est bien ça.

Sur ce, Rusard se retourna et courut presque jusqu'au fond du couloir tandis que Harry et Draco souriaient toujours de leur victoire.

- Comment savais-tu que Rusard avait embrassé Parkinson ? demanda Harry après avoir vu le concierge tourner à l'angle du couloir.

- C'est sans importance. Maintenant, il faut qu'on continue nos plans. Il est bientôt minuit, et Weasley doit t'attendre.

- Je n'irai pas.

- Quoi ?

- Je ne veux pas aller à ce rendez-vous ! Je ne vois pas ce que Ron pourrait nous apporter de bien important, si de toutes façons nous devons aller ce soir même à la bibliothèque.

- Mais c'est une aide en plus ! s'exclama Draco.

- On aura pas besoin de son aide si on trouve une formule ou une potion qui pourrait nous faire redevenir « normaux ».

- D'accord. Comme tu voudras. On va à la bibliothèque, alors.

Tous deux semblaient avoir oublié le baiser qu'ils avaient furtivement échangé, mais en fait ils ne pouvaient pas se détacher de cette pensée. Pourtant, ils devaient faire attention s'ils ne voulaient pas être surpris par quelqu'un d'autre que Rusard, ainsi c'est avec mille précautions qu'ils se rendirent jusqu'à la bibliothèque où, heureusement, il n'y avait pas d'autres élèves qui auraient des raisons d'y être.

- Va dans le rayon des créatures, dit Draco à Harry, pendant ce temps-là je vais dans la Réserve.

Harry s'exécuta et parcourut les étagères du rayon des Créatures. Il sortit quelques livres et les feuilleta, mais pour le moment il ne trouvait rien qui puisse les aider. Il entendait Draco, de l'autre côté de la bibliothèque, qui cherchait lui aussi des livres intéressants, mais pour l'instant lui non plus ne semblait pas avoir trouvé grand-chose.

Harry essaya de reporter son attention sur les livres, mais une pensée envahissait son cerveau, sous la forme d'une petite phrase infernale : « Tu as embrassé Draco Malefoy, Tu as embrassé Draco Malefoy, Tu as embrassé Draco Malefoy, Tu as... » Quelques jours auparavant, s'il avait entendu cette petite phrase, il se serait sûrement dit qu'il débloquait complètement. Mais à cet instant, il devait bien avouer que ce n'était que le résumé de ce qu'il avait vraiment fait : il avait embrassé Draco Malefoy. Harry essayait de se convaincre : ce n'est pas mal d'embrasser quelqu'un, même si c'est un garçon, même si c'était ton pire ennemi, même si Rusard t'as vu... En fait, il se décourageait plus qu'autre chose, mais il ne pouvait pas dire qu'il regrettait ce baiser.

De son côté, Draco aussi pensait à tout ça. C'était la première fois qu'il s'était laissé allé comme un gosse : dire tout comme ça sans réfléchir. Avouer à Harry qu'il l'aimait sans savoir si c'était réciproque. Il avait eu de la chance, au moins : Harry semblait l'aimer aussi, sinon pourquoi l'aurait-il embrassé ? Mais Draco se disait qu'une telle relation ne durerait pas bien longtemps ; ils ne pourraient jamais tout garder secret, jamais ils ne vivraient ensemble, jamais cette histoire ne marcherait. Il se décourageait sans le savoir, en se disant que Harry était en fait inconscient lorsqu'il l'avait embrassé, ou que c'était les effets secondaires du sang de Lutine Dédoublée, ou quelque chose comme ça. Mais d'un autre côté, une chose lui avait paru sûre : ni lui ni Harry n'avaient regretté ce baiser.

Soudain, Harry l'appela :

- Draco ! Je crois que j'ai trouvé quelque chose !

Draco s'efforça de paraître normal et déposa le livre qu'il tenait en main depuis quelques minutes sans en avoir lu une seule ligne avant d'aller rejoindre Harry dans le rayon des créatures magiques.

- Regarde ça ! « Le sang de la Lutine Dédoublée est un sang très complexe, aux effets secondaires innombrables, et qu'on ne connaît pas tous. Il y en a d'ailleurs à peine trois connus, dont un seul remédiable : celui de Féminité Absolue. Les personnes touchées par ce sort sont principalement les hommes, qui se retrouvent alors affublés de bijoux et de vêtements féminins, couverts de maquillages et coiffés de façon féminine. Il leur est alors impossible de se démaquiller, de se décoiffer ou d'enlever les bijoux, mais un remède existe : la formule de Masculinité Absolue. Il suffit de lever sa baguette magique en se désignant et en disant : Uirus Absoluere ! Jusqu'à cette date, toute personne ayant utilisé ce sort n'a eu aucuns problèmes après être redevenu « normal », mais il se peut que le sang de Lutine, si complexe, détruise la formule. Si vous êtes un jour dans une situation pareille, il ne vous reste plus qu'à espérer... »

- Il ne vous reste plus qu'à espérer, répéta Draco.

- On tente le coup ?

- Je crois que c'est la meilleure chose à faire...

- Alors, il faut dire « Uirus Absoluere » en pointant la baguette vers soi. Ca ira ?

- Ca ira.

Malgré tout, les deux garçons ne semblaient pas très rassurés. Harry se dit qu'il valait mieux essayer que de ne rien faire, et il prit sa baguette magique. Il la pointa sur lui, ferma les yeux et respira un bon coup avant de prononcer la formule. Uirus Absoluere !

Un horrible mal de ventre obligea alors Harry à se coucher par terre, plié en deux de douleur. Sa tête lui tournait affreusement, et de petits points noirs brillaient devant ses yeux. Le mal de ventre sembla se déplacer pour aller jusque dans sa gorge, puis dans sa tête. Harry avait l'impression que celle-ci allait exploser, mais bientôt le mal disparut complètement et il se retrouva plaqué au sol, incapable de bouger, les yeux fermés, n'osant pas les ouvrir de peur de voir le résultat de la formule.

- Harry ! Ca a marché !

Draco semblait sauter de joie à côté de lui. Harry se risqua à ouvrir un oeil, puis l'autre, et il aperçut...

... que son corps était parfaitement normal ! Il était habillé d'une robe de sorcier noire et portait des chaussures normales. Il mit sa main sur ses cheveux et sentit de suite qu'ils étaient en désordre, ce qui signifiait qu'ils étaient redevenus comme avant. Il regarda alors Malefoy, et vit que lui aussi était tout à fait normal, sans maquillage, sans jupe, sans talon aiguille !

- On... on a réussi ! s'écria-t-il.

- Et sans aucuns effets secondaires ! ajouta Draco.

Après s'être tous les deux examinés sous tous les angles, ils rangèrent le livre sur l'étagère et Draco parla :

- Dis, Harry, tu vois, ce que je t'ai dit tantôt...

Harry rougit jusqu'à la pointe des cheveux, mais ne baissa pas les yeux.

- Draco, je...

- Chut, ne dis rien...

Draco prit la main de Harry et amena celui-ci contre lui. Harry passa ses bras autour du cou de l'autre garçon sans rien dire. Les mots étaient inutiles dans un instant pareil. Il se colla tout contre Malefoy et approcha son visage du sien. Puis il sentit les lèvres chaudes de Draco contre les siennes et il ouvrit la bouche pour laisser leurs langues se mêler. Ils s'embrassaient fougueusement, sans penser à ce qu'ils faisaient vraiment, et leur baiser leur rappelait les moments où, alors qu'ils ne se connaissaient pas vraiment, ils s'insultaient, se battaient, se méprisaient. Tout était du passé, maintenant ils étaient enfin réunis, et rien ne pouvait les arrêter. Enfin, c'était du moins ce qu'il croyait.

Draco se détacha de lui et attendit un moment avant de déclarer :

- Harry, on vient à peine de se connaître vraiment, mais je... je crois que je n'y arriverais pas.

Harry voulut parler, mais Draco mit un doigt sur ses lèvres pour l'en empêcher et il reprit :

- Je t'aime, Harry, mais jamais ça ne marchera entre nous deux. Tu le sais très bien, toi aussi. J'ai une proposition à te faire : maintenant qu'on est enfin redevenus comme avant, que toute cette histoire est finie, maintenant, on va devoir arrêter. Je ne peux pas t'aimer, ce n'est pas dans mes principes, toi non plus tu ne l'accepteras jamais, même si tu le crois. En fait, on s'aime sans s'aimer. Je ne veux pas tout gâcher, alors je préfère qu'on en reste là... Tu n'es pas de mon avis ?

Harry voulut dire que non, qu'il pensait qu'ils avaient une chance, tous les deux, qu'ils ne pouvaient pas tout laisser tomber et se quitter comme ça, mais il dit juste :

- Si, je suis d'accord. Mais laisse-moi juste un dernier baiser.

Draco le regarda dans les yeux et ne répondit pas. Puis il s'approcha de lui, doucement, et posa ses lèvres sur celles de Harry.

Harry ferma les yeux et savoura le moment. Une larme coula sur sa joue et vint s'écraser contre celle de Draco. C'était là la seule chose qui allait les relier, à présent. Puis, sans un regard, ils se séparèrent et rejoignirent leur salle commune respective.

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Couché dans son lit, Harry regardait le haut de son lit à baldaquin pensif. Il n'arrivait pas à dormir ; lorsqu'il fermait les yeux, l'image du dernier baiser le hantait. Il repensait à tout ce qu'ils avaient vécu, depuis qu'ils avaient changé de corps jusqu'à ce soir, où ils s'étaient séparés. L'histoire était finie, mais pour Harry, ça restait la plus belle histoire d'amour qu'il ait jamais vécue...

* Voilà ! La fic est complètement finie, maintenant, et la fin est un peu triste, mais j'espère que vous aurez aimé ! Laissez des reviews pour me dire tout ce que vous avez à dire, même si c'est « Ta fic est trop nulle, retire-la tout de suite de fanfiction.Net ». J'attends impatiemment vos commentaires ! ! !

Rony Dany