- Tu te souviens de ce que je t'ai dit, pas vrai ? fit une voix

Je la reconnu tout de suite. C'était Voltaire, notre tuteur.

- Ou... oui, bien sûr, comment pourrais-je ne pas me souvenir de ces menaces ?

Ça, c'était Tala. Sa voix tremblait légèrement.

À cause que la porte n'était pas fermée au complêt, je pus regarder à l'intérieur. La pièce dans laquelle ils étaient baignait dans la noirceur. Elle semblait être petite et étroite. Je n'y avais jamais été auparavant. Merde, j'espère que personne ne me surprendra à espionner ce qu'ils font. Sinon je risque aussi de me faire infliger une correction ! Je regarde à gauche et à droite. Personne. Je repose donc toute mon attention sur Voltaire et Tala. Ils sont toujours l'un en face de l'autre. Puis, Voltaire s'avance lentement vers Tala. Ce dernier le regarde sans rien dire. Je m'approche encore plus pour mieux voir. Le vieux sort des chaînes de nulle part.

- Maintenant, tu vas faire ce que je te dis, dit-il

Tala ne répond rien. Il n'a pas le choix de lui obéir. Premièrement, le vieux lui fouette les mains avec les chaînes. Je remarque que Tala fait de son mieux pour ne pas pousser un cri. Puis, il sort des menottes et lui attache les mains avec.

- Où voulez-vous en venir ? demande Tala

- Ça, mon cher Tala, tu vas bientôt t'en rendre compte ! Je te l'ai dit que tu allais avoir une punition, alors la voilà !

Sur ce, son tuteur le force à se mettre à quatre pattes en lui donnant un coup de pied dans les chevilles. Le pauvre Tala tombe en lançant des jurons. Voltaire semble ravi. Il se baisse au niveau de Tala qui lui lance un regard noir. Il aimerait bien le frapper, mais ses mains attachées ne lui permettent pas.

Je comprend alors ce que le vieux fou veut lui faire. J'aimerais bien me mettre à hurler ou à crier, mais j'en suis incapable. La seule chose que je suis capable de faire est de rester là, posté comme un pauvre con devant cette porte et voir un ami se faire tabasser.

Je reporte toute mon attention sur la scène. Le vieux approche son visage de celui de Tala et l'embrasse. Je vois aussitôt l'expression du visage de Tala changer. Il affiche un air complêtement dégoûté. Oh le salaud... Mais il n'a pas dit son dernier mot. Le tuteur se dirige en arrière de Tala, lui retire ses pantalons ainsi que son boxer. Puis, il fait de même avec ses vêtements. Je constate avec horreur qu'il est bandé au max. Espèce de vieux vicieux...

Pour la première fois de ma vie, je vois Tala qui a réellement peur. Et je le comprend. Voltaire prend dans ses mains les hanches du jeune homme et l'approche plus de lui. Il prend sa queue dans sa main droite et la fait pénétrer violemment entre les fesses de Tala. Ce dernier étouffe un cri de douleur. Le vieux débile semble en prendre plaisir et commence à faire des mouvements de va-et-vient de plus en plus vite. Après quelques minutes, le corps de Tala est en sueur. Il s'arque, bouge la tête dans tous les sens et sa respiration est de plus en plus courte et profonde. On a même l'impression qu'elle va arrêter. Ça lui fait mal, très mal, mais Voltaire n'en tient pas compte. Tout ce qu'il veut, c'est le faire souffrir, et de la pire façon qu'il soit.

Je ne cesse de regarder le visage désespéré de Tala. Il se retient pour ne pas crier, car il sait que s'il le fait, ça va être pire. Puis, le vieux finit par atteindre l'orgasme. Le pauvre Tala sent une sorte de décharge électrique le parcourir quand son tuteur éjacule.

De mon côté, je me retourne dos à la porte. J'suis carrément tromatisé. Sans réfléchir, je pique une course jusqu'à ma chambre. Arrivé, je barre la porte à double tour et essaie de réfléchir à ce qui vient de se passer. Mais j'en suis incapable. Merde, Tala ne méritait pas une punition du genre, c'est absurde, il a simplement perdu un match de Beyblade et c'est tout.

C'est impossible.

***

Fin du Flash Back...

***

Un frisson me parcourut quand je repense à cet épisode. Maintenant, faut pas aller se demander pourquoi Tala est toujours aussi froid. Je le regarde sans qu'il s'en rende compte. Il a l'esprit ailleurs. Puis, il regarde ses poignets. Ils ont encore des cicatrices à cause des menottes qui lui ont terriblement écorché la peau.

- Quelque chose ne va pas ? demandais-je

Il sursaute et me regarde.

- Nan, y'a rien.

- Pourquoi tu regardes tes poignets comme ça alors ?

- Je ne sais pas.

Pourtant, je pouvais lire l'inquiètude dans son visage. De quoi pouvait-il bien avoir peur ? Si j'étais

lui, je consulterais un psy. Il en a grandement besoin après tout ce qu'il a vécu. Mais il a trop d'orgueil pour le faire. Lentement, il s'en va, me laissant seul. Je continue à regarder par la fenêtre.

Les souvenirs d'il y a trois ans reviennent à mon esprit. J'aurais aussi besoin d'un psy, mais c'est inutile. Je suis psycotique, un vrai malade mental, et j'assume ce choix. Je suppose que c'est pour ça que je me suis retrouvé ici.

C'est aussi pour ça que Tala est ici. À vrai dire, il est arrivé après moi. Ça fait bien longtemps.