- C'était pas mal comme plan, avouais-je



- Oui, mais on aurait pu facilement se faire prendre.



- Pas grave. Bon, maintenant, on file directement à Moscou !



Plus les heures passaient, plus on s'approchait de Moscou. Vers dix-huit heures, on arriva. Maintenant, qu'est-ce qu'on doit faire avec cette voiture piquée ? Bon, une chose à la fois. Premièrement, on rentre à l'Abbey. Deuxièmement, on s'occupe de la voiture. C'est une bonne idée.



Quand on arriva, notre tuteur nous tomba sur le dos.



- BORDEL DE MERDE !!!!! Où étiez-vous ?!! s'écria-t-il



- Ben… eu… c'est une longue histoire… bafouilla Tala



- T'es mieux de me la raconter sinon je te jure que tu vas encore plus souffrir que la dernière fois, il y a trois ans !!



- C'est d'accord… Je vous racontrerai en détails plus tard.



On pouvait bien lire l'angoisse dans son visage. Il partit donc avec Voltaire je-ne-sais-trop-où. Pour ma part, le mieux que je pouvais faire était d'aller relaxer dans ma chambre. Il y avait tellement de choses qui s'étaient passées ces derniers jours.



Fesons donc un résumé. Premièrement, j'ai repensé à la scène quand Tala s'est fait violé. Ensuite, il s'est enfuie en voiture en fesant du 200 km/h. Puis, je l'ai suivi, on s'est battu et on a perdu de vue nos voitures. Après, un conducteur de vanne nous a embarqué avec lui, mais dans le fond, c'était un agresseur. On l'a donc tué et on lui a volé sa vanne. Le lendemain matin, on s'est mis en route vers Moscou. Une autre voiture nous a foncé dans le derrière et on s'est retrouvé au fond d'un fossé. L'idée de se rendre chez nous à pied est apparue, et c'est ce qu'on a fait. Quand on a trouvé un village, on a pu téléphoner à l'Abbey. Malheureusement, personne n'a répondu. Tala, qui a su se montrer intelligent et astucieux, a volé une BMW noire qui se trouvait dans le stationnement du restaurant. Finalement, on a réussit à retourner chez nous en un morceau.



C'est probablement un truc du genre que Tala va raconter au vieux fif réprimé. J'espère toutefois qu'il ne se fera pas encore infliger une punition.



Je vais tout de même aller le voir pour en être assuré. Curieusement, je ne le trouve pas. Il doit encore être avec Voltaire. Où ? Je ne le sais pas. Peut-être à la même place qu'il y a trois ans. Je vais donc aller voir. Je marche rapidement, jusqu'à ce que je retrouve la pièce. En m'en approchant, je me sens bizarre. Ça me rappelle tellement de choses affreuses…



Lentement, je pousse un peu la porte. Rien. J'entre. Elle est entièrement baignée dans la noirceur. Puisque ça ne sert à rien d'y rester, je ressortis. Bof. J'y parlerai une autre fois. Soudain, un bruit se fait entendre. C'était tellement inattendu que je fais un saut. Rapidement, je me dirige à l'endroit d'où venait le bruit. Tala est là, à mon grand étonnement. Voltaire aussi, d'ailleurs. Sur le sol jonchaient plusieurs morceaux de vitre, comme si une fenêtre avait éclaté. Tala avait les mains ensanglantées. Qu'est-ce qui lui était arrivé ? Je ne pouvais pas m'approcher d'avantage car sinon, j'allais être découvert. Je continuai donc à observer la scène.



- Mais qu'est-ce qui vous prend ?! s'écria Tala



- Oh, rien, mon cher petit Tala !



Il avait son habituel sourire démoniaque. Je n'étais pas sûr de bien comprendre ce qui se passait. Puis, Voltaire sortit quelque chose de derrière son dos. Un fouet. Mais il est malade ! Tala ne semblait pas surpris.



- Retire ton manteau et ton gilet, ordonna Voltaire



Tala s'éxécuta. Le vieux commença à lui donner des coups de fouet. On percevait très bien le bruit de la lanière de cuir qui claquait sur la peau nue de Tala. Ce dernier ferma les yeux. Les coups devinrent rapidement plus répétitifs. Cette fois, s'en est trop.



- Arrêtez !! m'écriais-je en sortant de ma cachette



Voltaire arrête aussitôt.



- Toi ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?! s'exclama-t-il



- C'est quoi votre problème de le fouetter comme ça ?! C'est pas un animal de cirque tout de même ! répondis-je



- Pauvre naze, je suis ton maître, je te suis supérieur ! Tu n'as pas à me dire quoi faire ! Maintenant, dégage !!



- Pas question !



- Tant pis, tu vas le regretter !



Il commença à me fouetter comme un malade. J'encaissais les chocs, mais ça faisait attrocement mal. Puis, je m'éfondrai sur le sol. Voltaire se mit à rire comme un pauvre con.



- Mwahahahaha, tu l'as bien mérité ! Tu peux continuer à t'opposer à moi, mais tu ne pourras jamais m'arrêter !



Sur ce, il quitta la pièce en ricannant.



- Mais t'es fou ! s'écria Tala, c'était quoi l'idée de prendre tous les coups à ma place ?!



Je lui souris faiblement.