Chapitre 4 : … du futur…

Résumé général de l'histoire : Harry rencontre Lucie, la fille de Sirius (qui a été innocenté entre temps). Il passe à peine deux semaines à Poudlard avant de remonter le temps. Il se retrouve donc vingt ans auparavant, alors que James et Lily sont en cinquième.

Résumé du chapitre précédent : les Maraudeurs vont devoir passer quatre heures de retenue à récurer des chaudrons dans la salle de classe (le cachot quoi) de Heir. Harry a écrit une lettre à Lucie qui a traversé le temps. Hermione, Lucie et Draco se sont fait une petite bataille d'insultes. Ah, oui, j'ai failli oublier, Lily est morte.

Rappel des personnages que j'ai créés et qu'on a oublié depuis le dernier chapitre :

Lucie Black : fille de Sirius et Bithia Black, elle a étudié pendant quatre ans à Beauxbatons. A Poudlard, elle a été envoyée à Serpentard, à la stupeur de tous, Harry le premier. Elle se fait draguer par Draco.

Miss Selina : professeur de Divination dans le temps des Maraudeurs. Elle a été baptisée 'la vampire' par les Maraudeurs à cause de sa pâleur. Elle est super sympa et incapable de punir un élève. Elle peut par contre lancer des vannes à McGonagall.

Mr Heir : professeur de Potions, directeur des Serpentard. Il est dénommé par les Maraudeurs 'vous-m'accompagnerez-après-le-cours-chez-le-directeur'. Il déteste tous les élèves, n'aime pas beaucoup les profs non plus d'ailleurs.

Miss Dupree : professeur de Duel. Son surnom, donné par les Maraudeurs, est 'la mangeuse d'escargots'.

Mr Bright : professeur de DCFM. Son surnom, toujours donné par les Maraudeurs, est 'le croque-mort'.

Camilla von Barstein : meilleure amie de Lily, poursuiveuse à Gryffondor.

Key Jordan : préfet-en-chef de Gryffondor, Harry le soupçonne d'être le père de Lee.

Daniel Lepkins : c'est le nom de Harry dans le passé.

Disclaimer : J'ai fait un rêve ! J'ai rêvé d'un monde où Harry Potter m'appartenait ! Mais je me suis réveillée, et tous les persos sauf quelques uns sont à JKR.

Pairing : à vous de deviner. Voici les initiales de certains des couples (les autres, c'est top secret lol) : BL/MD, BS/TS.

Lucie posa la lettre et mit ses mains devant ses yeux pour pleurer. Mais ses mains étaient presque transparentes. Elle courut vers la salle des professeurs :

- Papa, papa !

- Désolé Mademoiselle, mais vous devez faire erreur.

- Papa ! C'est moi, Lucie ! elle eut soudain un doute.

- Je vous assure que je ne vous connais pas.

- Est-ce que vous connaissez  Harry Potter ?

- Harry Potter ? Ce nom ne me dit rien. James ? Y a-t-il un Harry dans ta famille ?

- Non… Il y a bien un Marvin et un Howard, mais pas de Harry.

- Vous êtes… James Potter ? dit soudain Lucie, pâle comme jamais.

- Oui, c'est moi.

- Vous… vous êtes vivant ?

- Aparemment oui, lui répondit-il en tournant sur lui-même.

Les questions affluaient dans l'esprit de Lucie. Mais elle avait une hypothèse. Harry avait provoqué un changement dans le passé, et…

- Quels sont les prénoms de vos femmes ?

- Sibylle, lui répondit Sirius.

- Je ne suis pas marié.

- Est-ce que vous connaissez Lily Evans ?

- Vous parlez d'Aliana Evans ?

- Oui, je crois.

- Elle est morte. Il y a vingt ans.

- Quoi ? Mais, mais… le Seigneur des Ténèbres est…

- Il avait trop de bonté en lui. Il n'a pas osé tuer Dumbledore qui lui avait sauvé la vie, et Verpey est arrivé avec des Détraqueurs. Ils l'ont emmené à Azkaban. Tout ça s'est produit il y a sept ans. Il est mort aujourd'hui. Tu sors d'où pour ne pas savoir ça ?

- Je commence à me le demander moi-même. Et Bithia ?

- Bithia ? Bithia Banks ?

- Oui. Qu'est-elle devenue ?

- A la mort d'Aliana, elle est entrée dans un couvent Moldu, et on ne l'a plus jamais revue.

*******

Harry regardait le corps de sa mère, étendu au sol. Il commençait à pleuvoir. Il caressa une dernière fois son visage. Ses mains commençaient à disparaître. Il ne lui restait qu'un choix. Les cheveux mouillés, il mit la main à son Retourneur de Temps et fit deux tours pour avoir de la marge.

Il se retrouva dans le parc, mais il ne pleuvait pas. Il lui aurait fallu sa cape. Il entra, se faisant le plus discret possible. Surtout que ses cheveux étaient mouillés alors qu'il ne pleuvait pas. Il entra dans sa salle commune et se cacha dans un placard. Il vit les Maraudeurs monter se coucher. Il savait qu'ils ne redescendraient pas. Au bout de trois quarts d'heures, il vit les quatre filles descendre. Elles sortirent. Il attendit quelques dizaines de secondes, et les suivit. Après quelques minutes de discrète poursuite, elles entrèrent dans une petite salle. Il les écouta quelques instants :

- L'encre, où est l'encre ?

- Je sais pas, mais,  ce n'était pas Lin qui devait l'amener ?

- Si. Mais je crois qu'elle a rendez-vous. Elle m'a dit qu'elle arriverait en retard.

Harry ne voulait pas qu'elle le voit. Il entra dans la salle voisine et colla l'oreille contre le mur pour continuer à écouter leur discussion. Il finit par s'asseoir, les jambes engourdies. Lin était apparemment arrivée. Harry n'était pas sûr, mais au bout d'un long moment, il conclut que les filles fabriquait une encre grâce à laquelle elles pourraient rendre un livre vivant, mais vivant en quoi, il ne comprit pas.

- Lily, tu peux aller vérifier la conjonction Lune/Saturne ?

- J'y vais. A plus !

Lily sortit. Harry prit un raccourci par un passage secret que sa mère ne semblait pas connaître, et arriva avant elle. Il se cacha au sommet de la tour, dans l'ombre. Il entendit bientôt Lily arriver. Elle s'avança et posa la boîte du télescope qu'elle avait à la main. Soudain, une silhouette noire sortit de l'ombre de l'entrée. Il dit à l'attention de Lily, d'une voix froide, tranchante comme une dague :

- Je n'ai rien de personnel contre toi, mais tu dois mourir. C'est toi ou moi. Adieu !

Lily, effrayée, reculait. Il suffisait de monter l'escalier. Elle était paniquée. Elle comptait les marches. Il y en avait sept. Une (je n'ai peur) deux (je suis calme) trois (il ne m'arrivera rien) quatre (Lily, reprend-toi !) cinq (il va partir) six (je suis morte de trouille). L'ombre disparut dans un rire ténébreux (spéciale dédicace à Gilles, Thibault, Guillaume, Gauthier, Paul, Guilhem, Adrien et Corentin. Vous avez remarqué comment j'arrive à casser l'ambiance ? C'est chiant, hein ?). Mais Lily reculait encore. Sept. Mais il n'y en avait que six. Elle chuta en arrière. Harry se jeta sur l'endroit d'où elle tombait et lui attrappa le poignet.

- Accroche-toi ! Tends-moi l'autre main, vite !

Malgré sa terreur, elle parvint à faire ce qu'il lui demandait. Il saisit sa seconde main et commença à tirer doucement. Dès qu'elle fut à nouveau sur le sol de la tour, elle s'effondra dans les bras de son sauveur. Elle pleurait de peur, de fatigue, aussi. Il parvint finalement à la remettre sur pieds, et ils allèrent dans la salle commune. Elle s'assit doucement sur un fauteuil. Il se mit à côté d'elle.

- Ça va ?

- J'ai eu si peur ! Qui était cet homme ?

- Je ne sais pas, lui répondit Harry d'une voix si faible, qu'elle ressemblait à un murmure. Mais il savait qui était l'homme : le Voldemort du futur.

Perdu dans des reflexions où son âme s'égare, il ne vit pas que Lily s'était approchée de lui, et qu'elle allait l'embrasser. Heureusement, au moment où elle voulut déposer ses lèvres sur les siennes, il tourna la tête.

- Lily, tu es fatiguée, tu devrais peut-être aller te coucher.

- Dany, reste avec moi, s'il te plait !

- Non, je vais me coucher.

Il regarda sa montre. Il avait une quinzaine de secondes pour aller dans son lit. Il monta dans sa chambre, et avant de s'allonger, murmura à James qui ne dormait pas encore d'aller voir dans la salle commune, ce qu'il fit.

*******

Lucie avait continué à discuter avec son père-qui-ne-l'était-pas et avait appris qu'il était prof de DCFM à mi-temps, ainsi que James. Sibylle était une femme très ouverte, très belle et très gentille. Elle avait rencontré Rogue, qui n'était pas aussi pâle qu'elle l'avait toujours connu, et qui avait l'air d'un bel homme, ses cheveux propres et son regard joyeux. Le changement subi par Rogue étonnait beaucoup Lucie, mais elle ne s'y interessa pas plus que ça.

Elle regarda ses mains : elle les voyait enfin ! Elle était toujours dans la salle des professeurs. Après avoir réalisé une petite danse de la victoire, elle se retourna et vit Sirius qui la regardait bizarrement. Elle lui demanda, sceptique :

- Tu es bien mon père ?

- Lucie, j'aimerais vraiment que tu cesses de fréquenter Malefoy. Il a une mauvaise influence sur toi. Bien sûr que je suis ton père !

- Si tu savais combien je t'aime ! Et elle sauta dans les bras d'un Sirius ébahi.

*******

- Lepkins ! debout !

- Quoi ? fit la voix encore ensommeillée de Harry.

- Pourquoi tu m'as fait ça ?

- Ça quoi ? Il ouvrit les yeux.

- M'envoyer consoler cette petite peste de première de la classe de Evans ! gronda James.

- Elle avait besoin de réconfort. Elle a failli mourir hier soir.

- Tu aurais pas pu la laisser ?

Des larmes commençaient à faire briller les yeux de Harry. Son père ne détestait pas sa mère, il la haïssait. Comment pouvait-il être né, il n'en savait rien.

- Eh ! Pleure pas ! Bon, on va aller avec Si' préparer la salle de potions pour l'heure de colle. Tu nous accompagnes ?

- Ouais.

Ils descendirent dans la salle commune. Harry fut assez mal accueilli par Sirius qui avait du mal à comprendre pourquoi James l'appréciait autant. Il décida de jouer à un petit jeu avec James. Celui-ci comprendrait sans que son ami n'ait besoin de lui dire de quoi il s'agissait.

*******

Après avoir discuté un instant avec son père, elle monta dans la salle commune. Cette lettre l'avait beaucoup secouée, beaucoup plus qu'elle ne se l'avouerait jamais. Draco l'avait rejointe, et avait passé un bras réconfortant autour de sa taille. Elle était maintenant en pleurs sur son épaule, et entre deux sanglots murmurait :

- Il me manque tellement. . . J'ai besoin de lui près de moi… Tu sais, il est comme mon frère…

- Chut, je sais ce que tu ressens, même si c'est de Potter que tu parles. Ecoute-moi. Il reviendra, je te le promets, même si je dois aller le chercher moi-même. Demain, nous reprendrons les recherches tous les deux. Ne t'inquiète pas. Chut.

Etonnée par tant de tendresse, mais toujours en pleurs, elle releva la tête. Il avait son visage presque contre le sien. Il caressait doucement ses cheveux. Elle se laissa bercer par ses paroles.

- Chut. Ma Luce. Je suis là pour toi. Chut. Il reviendra, je te le promets. Dors maintenant, tu en as besoin.

Et elle s'endormit dans ses bras.

*******

Après avoir commencé à descendre vers le cachot dans un silence de mort, Harry se tourna vers Sirius :

- C'est cool qu'on ait pas de cours commun avec les Serpentards ! J'ai entendu parler de Rogue et de sa bande, et…

- S'il te plait, ne parle pas de lui, ça gache ma journée, hein, Jamesy chou ?

James et Harry le regardèrent bizarement. Puis, au contraire de son fils-qui-n'est-pas-encore-son-fils-à-l'époque, il sembla comprendre et sourit.

- Tout à fait raison, mon sucre d'orge.

Les yeux comme des assiettes, la bouche ouverte, Harry n'avait jamais semblé plus crétin.

- Lepkins, ferme la bouche ou tu vas gober les mouches !

Harry lui obéit, puis après un instant, ses yeux semblèrent reprendre leur taille normale.

- Vous pouvez cesser les sous-entendus, s'il vous plait ?

Sirius se tourna vers James, lui fit un clin d'œil et approcha son visage du sien. 'Non, non !' pensa Harry. 'C'est un cauchemar !'.  Leurs lèvres s'effleurèrent. Les jambes de Harry faillirent le lacher. Il s'appuya contre le mur.

- Hey, Daniel, ça va ? demanda James, après s'être brusquement éloigné de Sirius.

Non, en fait, Harry n'allait pas bien du tout. Il n'aurait pas eu plus peur si Voldemort était arrivé avec son armée de Mangemorts et des centaines de Détraqueurs. Il crut que son cœur allait s'arrêter de battre. Il n'arrivait plus à respirer. Non, en fait, il était trop occupé à réfléchir qu'il n'arrivait pas à penser qu'il fallait respirer. Son esprit se détachait presque de son corps. Il finit par inspirer profondément.

- T'inquiète pas, c'est pas sérieux, c'est un trip ! le calma James, ce qui lui valut un regard noir de la part de son complice, qui aurait bien aimé prolonger le sus-cité 'trip'.

Harry se détacha finalement du mur, rassuré. Ça aurait été vraiment horrible si en plus du fait que son père et sa mère se détestent, son père ait, disons, des tendances différentes. C'était son père, quand même !

Ils se dirigèrent vers le cachot. Les deux garçons entrèrent, laissant Harry monter la garde. Ce dernier n'entendit pas un bruit. Il se demandait vraiment ce que pouvaient préparer son père et son parrain. Une chose était sûre : ils n'allaient pas s'ennuyer pendant leurs heures de retenue. Les deux garçons sortirent bientôt, et rejoignirent au plus vite leur salle commune, quand Sirius eut soudain une lueur maligne, diabolique même, presque épaté par sa propre idée :

- Je suis un génie ! Je sais ce qu'on va faire pour le jour de la remise des diplômes.

- Aurais-tu l'obligeance de t'expliquer ?

Sirius entama une petite danse de la victoire qu'utiliserait, sans le savoir, sa fille… vingt ans plus tard. Il ne s'arrêta que lorsque James lui demanda :

- Bon, c'est quoi ton plan ?

- Il faut que j'aille à la bibliothèque !

Et il partit en courant.

- Qu'est-ce qu'il va encore nous sortir ?

- J'aimerais bien savoir. On va faire une partie d'échecs ?

*******

- Draco ? Qu'est-ce que je fais là ?

- Tu dormais, pourquoi ?

- Parce qu'en face de moi, je peux apercevoir la cheminée de la salle commune. Je me suis endormie ?

- Comme un loir, ma puce.

Lucie se releva brusquement et partit prendre sa douche. Elle se demanda si les autres Serpentard l'avaient vue. Certainement, mais un simple regard de Draco, et ils disparaissaient. Lucie avait depuis longtemps remarqué l'espèce de hiérarchie médiévale qui régnait chez les Serpentard. Le roi était Draco, sûrement à cause de son nom de famille. Quand on connaissait la réputation de son père, on ne s'en étonnait pas. De nombreux 'seigneurs' gravitaient autour de lui, comme Blaise Zagini. Mais même les septième année obéissait à leur roi. Chaque 'seigneur' avait un 'valet' qui lui servait de garde du corps, et Draco en avait deux. Quelques bons élèves faisaient les devoirs des Serpentard les plus influents. Lucie les appelaient les scribes royaux. Draco avait d'ailleurs adopté cette dénomination. Il y avait aussi quelques 'chiens de garde' qui surveillaient la salle commune et l'accès aux chambres. Ceux-là étaient peu fréquentables. Ils passaient leur temps à racketter les plus jeunes tant qu'ils avaient encore quelque chose à offrir et à draguer les filles (très peu nombreuses) de Serpentard. Quant aux filles et aux première année, ils servaient pour les premières de décoration, de sujet de conversation et de passe-temps et pour les seconds de punching-ball.

Mais Lucie ne faisait pas tapisserie. Bien sûr, elle ne se préparait pas à devenir la première femme mangemorte de haut rang, mais elle aidait Draco à préparer quelques vengeances contre Hermione, Ron et leur bande de Gryffondor qui semblaient passer leur vie à les embêter.

*******

- J'ai réussi ! James, j'ai réussi !

- Peter, qu'est-ce…

- James, j'ai réussi ! Je peux vous accompagner maintenant ! James, qui semblait avoir enfin compris, hurla presque de joie :

- C'est super ! On va chercher les autres pour fêter ça ?

Harry, qui n'avait pas réagi, les entendit murmurer :

- Un rat, ce n'est pas aussi majestueux qu'un cerf, mais ça peut passer par de petits interstices.

- Il a réussi ! dit Harry à voix haute. Euh, attends une minute. Je suis pas censé être joyeux. Ni parler tout seul au milieu de la salle commune, d'ailleurs.

Il regarda ses devoirs qui l'attendaient patiemment sur la table à côté. Il attrappa un parchemin, une plume et de l'encre, et se rendit à la bibliothèque qu'il découvrirait vingt ans plus tard.

- Godric.

- Entrez donc. Mais je ne vous connais pas ?!?

- Non. Mon nom est Daniel Lepkins. Pourriez-vous me rendre un petit service ? Dans vingt ans environ, un jeune homme aux cheveux noirs de jais, aux yeux verts, portant des lunettes et nommé Harry Potter passera devant vous. Pourriez-vous lui donner le mot de passe ?

- Bien sûr.

Harry entra dans la bibliothèque au lion et commença à écrire une lettre. Il s'assit en tailleur sur un grand fauteuil couleur or. Alors qu'il en était aux formules de politesse, il entendit une voix masculine dire : 'Godric'.

*******

- Tu as vraiment réussi ? C'est super. Mais tous les trois, je vous avais dit que je refusais que vous fassiez ça pour moi !

- Tu crois vraiment qu'on a fait ça pour toi ? lui répondit James.

- Ça vous dirait qu'on aille voir à la bibliothèque ce que fabrique Siri ?

- J'aimerais assez savoir ce qu'il nous prépare.

*******

Harry se tourna vers la porte et vit entrer :

- Sirius ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- Qu'est-ce que TU fais là ?

- J'écris une lettre.

- Comment tu as eu le mot de passe ?

- L'intuition.

- Tu mens.

- Un ami me l'a dit. Comment toi tu le connais ?

- Une histoire de récurage du quatrième étage, rien de grave. Tu peux nous aider pour la prochaine farce si tu veux.

- Bien sûr, je fais quoi ?

- Pour le moment, tu lèves tes fesses de MON fauteuil, et tu t'assois ailleurs. J'aime mieux ça. Maintenant, tu me fais une petite recherche sur un sorcier nommé Sweet Soberly, un type du XXème siècle.

- Si ça peut te faire plaisir.

Après quelques instants de recherche silencieuse, Sirius sortit pour prendre l'air. Harry avait toujours remarqué combien le garçon avait besoin d'espace. Quand il lui fallait apprendre un cours, il ne pouvait le faire dans la salle commune ou à la bibliothèque, alors il sortait et marchait au bord du lac.

*******

Lucie avait Histoire de la Magie. Elle avait toujours adoré l'Histoire, surtout quand c'était sa mère qui la lui racontait. Elle avait toujours réussi à l'interesser à cette discipline grâce à un mélange d'aventure et de vraie vie. Lucie avait toujours eu hâte de l'entendre lui raconter une de ces histoires dont elle avait le secret. La petite fille ne savait pas si tout ce que sa mère lui racontait était vrai, mais elle adorait écouter sa voix si douce lui expliquer comment Gwendoline la Fantasque avait brûlé sur les bûchers, comment les elfes s'étaient mis au service des hommes… Elle faisait quelques signes avec sa baguette, et faisait apparaître les silhouettes des héros.

Mais comment un fantôme aurait-il pu rendre une matière scolaire vivante ? Alors, avec Draco, elle s'occupait en rigolant. Le prof ne semblait pas tellement s'en apercevoir. Mais aujourd'hui, Draco était différent avec elle. Il était plus proche que jamais. Elle commençait à se demander si… Mais le garçon répondit à la question qu'elle se posait avant même qu'elle ne le fasse à voix haute :

- Il faudrait qu'on parle. Lucie, tu sais ce que je ressens pour toi. Je le sais à la façon dont tu me regardes, je le sais à la façon dont tu agis quand tu es avec moi, je le sais parce que tu m'apprécies à ma juste valeur. Maintenant,  je ne sais pas si…

Mais le garçon fut coupé dans sa phrase par l'index de Lucie doucement posé sur ses lèvres. Elle regarda droit dans ses yeux d'argent. Elle pouvait voir à travers lui rien qu'en le regardant dans les yeux. La plupart des gens n'y voyaient que la flamme qui effrayait les non-avertis, mais elle pouvait ressentir chacune de ses émotions, elle était certainement la seule qui avait vu de la peur dans ses yeux, juste à l'instant, quand il lui avait parlé. Elle s'approcha doucement de lui et mit son visage tout contre le sien. Leur lèvres s'unirent en un baiser romantique. Draco refusa tout d'abord l'accès à Lucie mais celle-ci parvint finalement à l'embrasser réellement.

Elle l'aimait, et c'est là qu'elle s'en rendit compte. Il s'était toujours refusé qu'elle se rapproche de lui, mais elle avait enfin réussi.

Lorsqu'ils se séparèrent, ils virent le professeur leur lancer un regard noir, mais il ne dit rien. Lui aussi était effrayé par Draco.

*******

Les quatre Maraudeurs se retrouvèrent à l'extérieur de la bibliothèque du lion. Ils sortirent et s'assirent au bord du lac. Après avoir échangé quelques banalités (Peter a réussi !), ils arrivèrent dans le vif du sujet :

- J'ai fait des recherches, commença Peter. Lepkins, il y en a un ou deux célèbres. Mais figurez-vous que le tome L de l'arbre généalogique des sorciers est à la Réserve ! Et savez-vous quel jour il y est entré ? Le jour où Lepkins est arrivé ici. Mais ce qui m'étonne le plus, c'est que son nom n'est pas du tout un nom de l'Est. En lui donnant un faux nom, Dumbledore a fait une erreur.

- C'est ce que tu penses ?

- J'en suis convaincu. James, tes conclusions ?

- Le plan A a échoué. Cette petite peste stupide de débile mentale d'absurdité planétaire de cause de la fin du monde de…

- Jamy, je crois qu'on a compris. Qu'est-ce qu'elle a fait ?

- Elle m'a marché sur le pied alors que j'avais ma cape. Je vais l'assassiner !

- Calme. A moi. Il ment toujours quand on le questionne sur lui-même, sinon il dit la vérité. Et je me suis fait convoqué exprès dans le bureau de Miss Selina pour piquer son dossier, mais… il n'en a pas !

- Mais tous les élèves ont un dossier. Il doit juste être ailleurs.

- Ça étaye la théorie de Pet'. Soit il est recherché par Voldemort, soit …

- C'est peut-être un prince d'un pays lointain, et…

- Pet', tu lis trop de contes de fées.

- Ou alors, c'est peut-être ton père, Sirius, rajeuni par magie et qui va venir t'avouer qu'il est encore vivant.

L'ambiance devint soudainement beaucoup plus tendue. Sirius avait vécu onze ans dans un orphelinat car… Il ne savait même pas pourquoi, d'ailleurs. Le directeur buvait, et lorsqu'il revenait le soir, il commençait par crier sur sa femme qui le craignait plus que tout au monde, puis il venait parfois passer sa colère sur les orphelins. Sirius lui avait toujours tenu tête, et était vite devenu bouc émissaire.

- Pet', on est pas dans Star Wars non plus.

- Ou alors…

- Arrête, tu divagues. Moi, j'ai fini le Véritaserum.

- Déjà ?

- J'ai utilisé des catalyseurs. C'est cher mais ça permet d'accélérer une réaction.

- Donc, conclut James. Il n'existe pas et on fait tout pour nous le cacher. On utilise le Véritaserum quand ?

- Le plus tôt possible. Ça tombe bien, il est seul dans la petite bibliothèque.

Ils s'y rendirent. Harry était en train de lire un livre intitulé 'Les sortilèges les plus courants pour traverser le temps'. Sirius s'approcha de lui, pour lui demander s'il avait fini sa recherche. Harry lui répondit qu'il ne s'était pas tellement penché dessus, encore. Le futur prisonnier d'Azkaban s'approcha de son futur filleul, une fiole cachée dans le dos. James et Remus saisirent les bras de Harry et le retinrent. Sirius ouvrit la fiole. Le voyageur du temps, surpris, entrouvrit la bouche, ce dont Sirius profita en lui versant le liquide entre les lèvres. Alors que Harry se relevait péniblement, il disparut subitement.

- Je connaissais pas cet effet secondaire, ironisa Sirius.

*******

Harry se retrouva au milieu de la bibliothèque. Il marmonnait :

- Ça va pas recommencer !

Il sortit et alla aux toilettes pour se regarder dans un miroir. Il avait gardé la même apparence. Il dû se rendre au bureau du professeur Dumbledore pour pouvoir reprendre son apparence originelle…