Chapitre 19 : La C.A.T.
Harry ne garda que peu de souvenirs des trois jours qui suivirent. Il passa la plus part de son temps avec ses amis à rester assis, tous les trois, au pied d'un arbre à l'écart des autres, la douleur étant plus forte que les mots et chacun préférant le silence. Les Maraudeurs étaient choqués eux aussi et ne savaient absolument pas quoi dire. Les plus belles phrases qu'ils auraient pu trouver pour soulager les enfants n'auraient pas suffit tant la douleur était profonde. Ce n'était pas qu'une simple personne qui était morte en ce dimanche de Pâques, mais une s?ur. La perte d'Hermione leur rappelait à tous les pires moment de leur vies : L'année 1975 et Halloween 1981 étant les principaux. Même James qui ne connaissait pas spécialement Hermione en était affligé. Ils espéraient pouvoir faire quelque chose, mais préféraient aborder le sujet plus tard, le temps que les trois jeunes acceptent le départ de leur amie.
Le jour de l'enterrement, toute l'école se réunit dans la grande salle. Tous les élèves étaient vêtus de robes vertes, couleur de l'espoir. En effet, tout le monde espérait qu'Hermione rejoindrait le paradis, mais comment aurait il pu en être autrement ? Les quatre tables avaient été enlevées et à la place on trouvait cinq groupes de chaises : un pour chaque maison et un autre pour les amis proches (Les Potter, les Weasley, les Black et Lupin) les professeurs et la famille. Sur l'estrade, au fond de la salle se trouvait un lit blanc avec des fleurs aux couleurs pâles et au fond, un grand drapeau aux couleurs des Gryffondor. Les élèves firent leur entrée, la plus part pleurant déjà. Harry essayait de se montrer fort, tout comme Ron et Lilia, mais il savait très bien que dès que quelqu'un prendrait la parole, ce serait finit, les larmes remplacerait la raison. D'ailleurs, comme pour donner raison à cette idée, à peine Harry fut il assis entre Ron et Lilia que les portes de la grande salle s'ouvrirent à nouveau. Dumbledore marchait en tête, portant un coffret de bois verni, derrière lui se trouvaient deux personnes qui auraient dut être fascinées par leur venue dans une école de sorcier : Mr et Mrs Granger, secoués par des larmes de chagrin et de désespoir. Venait ensuite un mage vêtu de vert également qui pointait sa baguette magique sur un corps qui flottait dans les air devant lui. Le corps d'Hermione était vêtu d'un blanc immaculé, ses cheveux soigneusement coiffés et son visage paisible. En la voyant passé, Harry pensa aussitôt à un ange. Un ange qui leur avait été enlevé. Il sentit ses amis tréssaillirent à côté de lui et n'osa pas les regarder, craignants des représailles. Hermione était morte à cause de lui. Cette idée le fit baisser les yeux, jusqu'à ce que Dumbledore prenne la parole, il resta à regarder le sol. Oubliant qu'il était devant des centaines de personnes, oubliant qu'il devait se montrer fort pour ses amis, oubliant qu'il avait un discours à prononcer plus tard et se laissant couler d'un chagrin sans pareil.
-Chers élèves, je ne me souviens pas avoir assisté à un pareil évènement au sein d'une école. Nous sommes aujourd'hui réunit pour dire un dernier adieu à notre amie Hermione Granger. Peu d'entre vous ont eu la chance de la connaître vraiment, et son départ si prématuré à laissé un vide dans nos c?urs et dans l'école. Avant d'entendre les discours des représentants de chaque maison volontaire (et à ces mots il jeta un regard noir aux Serpentard), je vous prierai de faire une minute de silence et de repenser à ce qu'était Hermione Granger au sein de votre vie, et de réaliser à quel point elle vous manquera. Ses paroles fendirent le c?ur de toute l'école. Les mots prononcés par Dumbledore étaient tellement réalistes qu'ils rendaient la douleur plus profonde. Les idées se bouscoulaient dans la tête de Harry, il osa un regard autour de lui pour voir comment réagissait les gens. Les parents d'Hermione étaient écroulés, ils ne pourraient plus regarder le monde de la sorcellerie comme avant, il lui avait enlevé leur fille. Molly Weasley tremblait plus que les feuilles d'un arbre en automne et hoquetait tellement qu'elle risquait de s'étouffer. Son mari essayait tant bien que mal de la réconforter mais sa propre douleur était telle que ne rien faire aurait été aussi efficace. Tous les Weasley, ainsi que Sirius, Remus, Lily, James et les professeurs pleuraient silencieusement, se souvenant de la bonne compagnie que procurait Hermione à n'importe quel moment de la journée. Lilia regardait Hermione en pleurant, ses lèvres bougeant sans émettre aucun son, comme si elle essayait de faire passer un message à celle qui fut son amie et sa voisine de dortoir pendant près d'un an. Ron pleurait, la tête dans les mains, étant incapable de jeter un dernier regard à sa bien aimée. Il se sentait coupable. Ça aurait dut être à lui de sauter et de pousser Harry, il n'aurait pas eu à souffrir, la mort est souvent préférable à la souffrance. A quoi bon vivre sans amour ? De nouveau, Harry regarda le visage de son ami, ne sachant plus quoi lui dire en dehors de « tout est ma faute ». Dès l'instant ou il s'était apperçut de la chute de sa copine, une seule pensée lui était venu à l'esprit : « pourquoi elle ? pourquoi est ce que les gens que j'aime disparaissent ? Pourquoi pas moi ? Tout aurait été si simple. »
Dumbledore releva la tête, il avait l'air plus vieux et plus las que jamais. Son regard se posa sur Harry. C'était à lui de se lever, d'affronter la foule et de rendre un dernier hommage à Hermione. Pourquoi l'avait on choisit ? il n'en savait rien. Il ne pensait pas mériter de lui parler après ce qu'il lui avait fait. Mais Dumbledore avait insisté en disant que le discours serait mieux réussit s'il le faisait. Il avait aussi dit qu'il fallait un ami proche pour parler d'elle et que Ron n'était pas à l'aise en public et Lilia ne la connaissait pas assez. Harry se leva, tremblant, il n'avait qu'une vague idée de ce qu'il devait faire. Il n'avait pas voulu préparer de discours, à chaque fois qu'il avait pensé à le faire, il craquait. Mais aujourd'hui, il ne pouvait pas. L'épreuve qu'il avait à surmonter était la plus difficile qu'il avait eu à affronter jusqu'à présent. Voldemort et le Magyar à pointes n'étaient que de la rigolade comparer à ce qui l'attendait : faire un hommage à une personne qui lui manquerait toute sa vie, à une partie de son c?ur, de son être, de son esprit. Combien de fois avant de faire une bêtise avait il entendut une petite voix dans sa tête pour lui dire que ce n'était pas bien ? des centaines. Et combien de fois cette voix avait elle été celle d'Hermione ? des centaines également. Maintenant, la voix deviendrait insupportable, son esprit était composé d'Hermione, et cette partie venait de s'enfuir sans que l'on ne puisse rien y faire. Harry se trouvait maintenant derrière le corps de son amie, juste près de la petite table prévue pour poser les discours. Il n'avait pas de discours. Il ne savait pas comment dire ce qu'il ressentait. Mais heureusement pour lui, le fait d'être placé derrière le lit lui procurait de l'inspiration. Cette même inspiration qui avait permis à le préfete de Gryffondor d'avoir les meilleurs notes à ses devoirs écrit pendant cinq ans. -Bonjour. Je n'ai pas fait de discours. Je suis ici pour en faire un, mais je n'ai rien préparé. Pourquoi ? Parce qu'il est toujours difficile de parler d'une personne qui vient de.qui vient de.mourir... Hermione était plus qu'une amie, c'était une s?ur, elle faisait partie de moi. A chaque fois que je faisais quelque chose de mal, je m'imaginais la réaction d'Hermione. Je ne l'ai connu que cinq petites années, mais quoi qu'aient pu dire certaines personnes (il regarda les Serpentards d'un air glacial) Hermione était une personne remarquable, pleine de talent, ambitieuse, drôle, et toujours prête à aider ceux qui étaient en difficultés. Combien de fois à t elle expliqué un cours que nous n'avions pas comprit ? Des milliers. Et ce n'était qu'un aperçu de sa générosité sans frontière. La plus grande preuve qu'elle ai donné lui à causé la mort. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je regrette ce qui est arrivé. Si Hermione ne s'était pas interposée, les choses ne se seraient pas passées comme ça, et elle aurait été avec nous à rire et s'amuser. Mais il ne faut pas regarder le passer. Il faut garder en mémoire les meilleurs moments et se les rappeler dans les moments de détresse en se disant qu'on se reverra au paradis. Alors Hermione, j'espère que tu ne t'ennuieras pas toute seule là haut, et je voudrais te dire juste quatre mots que je n'ai pas eu le temps de dire plus tôt : à bientôt mon amie.
Harry quitta l'estrade, et alors que la majorité des gens hochaient la tête, il se rassit à côté de ses amis. Vint ensuite le tour des Serdaigle. Ce fut le tour de Cho. Harry comprenait très bien pourquoi on lui avait demandé ce discours : lorsque Harry était avec elle, elle appréciait de parler de cours avec la Gryffondor. Et forcément leur bonne entente n'était pas passée innaperçue. -je me suis toujours demandé ce que faisait Hermione Granger à Gryffondor. Elle avait toutes les qualités requises pour Serdaigle car elle était intelligente et studieuse. Hermione appréciait passer des soirées au coin du feu à lire un livre d'arithmancie ou de métamorphose. C'était une personne remarquablement douée, et il ne fait pas de doutes qu'elle nous manquera à tous. Une chose la différenciait de nous : le courage. Pas le courage des Serdaigle, pour avoir la meilleur note, ni celui des Poufsouffles pour être loyal quoi qu'il arrive, et encore moins celui des Serpentard pour sauver leur peau. Non, Hermione avait le courage des vrais Gryffondor, elle faisait passer les problèmes des autres avant les siens, et elle l'a montré dimanche pour la dernière fois. Harry ne put plus se retenir. Les larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu'il puisse les arrêter. Pourquoi tous les discours devaient ils rappeler qu'Hermione s'était sacrifié pour Harry ? Pourquoi les discours devaient ils parler de ce qui s'était passé trois jours plus tôt ? « Parce que c'est la réalité, Harry. Lors des enterrements, sorciers ou moldus, on dit ce que les gens ont fait de bien durant leur vie. » Le sang d'Harry se glaça. Cette voix, cette satanée conscience ! Il ne manquait plus que ça, rendre la douleur encore plus atroce. Pourquoi sa conscience lui avait elle fait un coup pareil ? Pourquoi fallait il qu'elle s'exprime comme la défunte Hermione Granger ? « Parce que c'était la voix de la raison Harry. Hermione t'aidais a rester dans le droit chemin » Assez ! Assez ! Assez ! C'est insupportable ! Harry était tellement concentré à ne plus entendre la voix d'Hermione dans sa tête qu'il ne fit pas réellement attention au discours d'Ernie MacMillan et encore moins à celui de McGonagall. Lorsqu'il recommença réellement à écouter, le professeur Dumbledore avait reprit place devant l'Assemblée et parlait : -. c'est pourquoi, à titre posthume, Miss Granger recevra une décoration des Elèves d'Honneur de Poudlard ainsi que l'Ordre de Merlin troisième classe, et ce, dès que le ministère aura changé d'avis en ce qui concerne Lord Voldemort. Maintenant, si les amis et la proche famille veulent bien me suivre.
Dumbledore quitta l'estrade et se dirigea alors vers la sortie, suivit du Mage qui faisait flotter Hermione, et de tout le cinquième groupe. La procession se déplaçait lentement. Une fois sortit de Poudlard, ils prirent la direction de la Forêt Interdite et y pénétrèrent. La marche dura longtemps. La tristesse de Harry faisait peu a peu place à la curiosité. Pas pour longtemps. Dumbledore s'arrêta dans une petite clairière ou poussaient des arbres étranges. Ils avaient poussé de façon à s'enrouler autour d'une niche où reposait une fine baguette de bois. En dessous on y trouvait une pierre aux doux reflets bleus et gris sur laquelle était gravé le nom du défunt. Dumbledore fit une ouverture dans le sol avec sa baguette et au même instant, le Mage en blanc posa le corps d'Hermione à côté. Harry ne comprenait pas pourquoi le trou était si petit étroit. Il faisait bien trois mètres de profondeur, mais pourquoi ne faisait il que cinquante centimètres de long et vingt de large ? Comme pour répondre à sa question, Dumbledore éleva à nouveau la voix : -Chers amis, il est grand temps de dire un dernier adieu à notre regrettée Hermione. Le processus de conservation va maintenant être mis en place. Monsieur et Madame Granger, vous êtes toujours d'accord ? Les parents acquiescèrent. Harry se demandait bien pourquoi. Et qu'est ce que c'était que ce processus de conservation ? allait on la mettre dans un bloc de glace pour la voir réapparaitre deux cents ans plus tard ? Le sorcier vêtu de blanc sortit sa baguette. Elle avait une étonnante couleur ivoire qui intrigua Harry. Il fit de grand cercle autour du corps d'Hermione et celui rétrécit et changea de forme. Harry était horrifié par cet acte. « Mutiler » le corps d'un mort. Quoi que, finalement, ce qui restait était magnifique : Hermione avait laissé place à un os d'or pur qui était légèrement plus petit que le trou. Le sorcier l'enferma dans une boite à l'aide de sa baguette, et toujours sans le toucher, le fit descendre dans le trou. Le directeur fit apparaître une niche, qui selon les moldus, aurait été en plexiglas, et y plaça la baguette de son élève. Un nouveau sort fit apparaître un arbre brun clair, qui ressemblait traits pour traits à celui de la baguette magique, et qui grimpa juste assez haut pour supporter la petite vitrine. Tout le monde resta alors pour regarder une dernière fois ce qu'il restait d'Hermione, on referma ensuite la tombe, posa une épitaphe fraîchement gravée, et le silence et les larmes reprirent le dessus dans toute l'Assemblée.
Harry ne se souvenait plus très bien ce qui c'était passé dans la soirée. Il voyait sans cesse le corps de son amie dans sa tête et ça lui était insupportable. Mais le soir suivant, il se trouvait dans la salle des Maraudeurs en compagnie de Ron, Lilia, ses parents et Sirius (Rémus devait protéger le château). -Ce qu'il faudrait, dit Ron, c'est trouver un moyen de la ramener. -On ne peut pas. Répondit sirius. Lunard à cherché les moyens les plus fous pour James et Lily, et moi aussi. Et il n'y a rien qui, dans la Magie Blanche, puisse ressusciter les morts. -Pourtant, dit Lilia en s'adressant aux trois Potter, vous étiez mort, vous ! Pas vrai ? -Pas moi. Expliqua Harry. Juste très inconscient. -Et pour ce qui est de notre cas, c'est particulier. Ajouta James -On ne peut pas vous expliquer. Juste vous dire que c'est une question de. prophétie. Continua Lily. Harry regarda ses parents avec un air d'incompréhension. Qu'est ce que c'était que cette prophétie ? Ah, Hermione, si tu étais là. Tu t'en serais souvenu, de ce qu'avait dit Dumbledore ! -aucune importance, dit Sirius précipitemment. Il n'y a pas de solution. -Si. Il y en a une. dit Harry. -Ah oui ? Laquelle ? s'étonna Ron. Tu aurais pu le dire plus tôt ! -La vengeance. murmura Harry. Je me suis toujours promit de vous venger, dit Harry en s'adressant à ses parents, et là, il est temps pour moi le faire. -Mais. dit Lilia d'une voix qui rappelait indubitablement Hermione, tu es fou. tu vas te faire tuer ! Harry ne répondit rien. Pourquoi ? Peut être qu'il n'avait rien à dire. Ou peut être était ce à cause de ce qu'avait dit Sirius. -J'ai peut être une idée., avait il dit, c'est une potion qui pourrait le rendre mortel. je ne sais plus exactement en quoi elle consiste, il faudrait faire des recherches. Il fut alors décidé que les trois jeunes allaient faire des recherches à la bibliothèque tandis que Sirius exposait sa théorie aux adultes.
A la bibliothèque, l'humeur n'était pas aux rires. Chacun se souvenait la dernière fois qu'ils avaient fait des recherches. -Terry Hapo. murmurra Harry. -et ben quoi ? qu'est ce qu'il a ? et puis c'est qui d'abord ? demanda Lilia. Harry se résolut donc a expliquer toute l'histoire de Terry. Comment il avait un jour apparut à Poudlard en 1975, et comment mystérieusement cette année il était rentré en contact, en lui envoyant plusieurs avertissements tout au cours de l'année. -La veille de Noël, il avait parlé de « la fête des enfants ». tu sais, ce que nous a raconté Dumbledore. Et il s'est produit le contraire de ce qu'il s'était passé : il n'y a eu aucun meurtre. Et à Pâques. en 1975, il m'a dit que c'était le jour le plus heureux de sa vie. et il s'est passé le contraire aussi. -Hermione. dit Ron -Quoi ? tu as trouvé ? demanda Harry -non. Mais elle savait. elle me l'avait dit. Elle avait comprit le mystère de Terry. -Et alors ? C'est quoi ? -Elle n'as pas voulu me le dire. Elle a dit que seuls les gens qui sont en lien avec lui peuvent le dire. Harry se renfrogna. Encore ce stupide lien. toujours cette histoire ! Seules les personnes qui sont en lien avec lui peuvent le dire.
Le soir, dans son lit, Harry repensa au dernier rêve que lui avait envoyé Terry. Qu'avait il dit déjà ? Que Lily Evans avait comprit et qu'elle lui avait offert des chocolats parce que cette chose était importante pour elle. Mais alors. non. ce n'était pas possible ! Ca ne pouvait pas être ça. Est- ce que. est ce que sa mère serait sortit avec Terry sans que James le sache ? Non. Pas sa mère. Lily était la bonté incarnée, elle n'aurait jamais trompé James. Et Terry. il avait toujours dit qu'il s'était bien entendu avec les Maraudeurs. Qu'ils étaient ses amis. On ne trahi pas ses amis comme ça. C'est inhumain. Avant de se plonger dans un sommeil agité de cauchemars, Harry murmurra : -Bonne nuit Hermione. J'espère que tu n'es pas trop seule là où tu es. Il nous reste quelque chose de toi : la Confédération des Amis Tristes.
Harry ne garda que peu de souvenirs des trois jours qui suivirent. Il passa la plus part de son temps avec ses amis à rester assis, tous les trois, au pied d'un arbre à l'écart des autres, la douleur étant plus forte que les mots et chacun préférant le silence. Les Maraudeurs étaient choqués eux aussi et ne savaient absolument pas quoi dire. Les plus belles phrases qu'ils auraient pu trouver pour soulager les enfants n'auraient pas suffit tant la douleur était profonde. Ce n'était pas qu'une simple personne qui était morte en ce dimanche de Pâques, mais une s?ur. La perte d'Hermione leur rappelait à tous les pires moment de leur vies : L'année 1975 et Halloween 1981 étant les principaux. Même James qui ne connaissait pas spécialement Hermione en était affligé. Ils espéraient pouvoir faire quelque chose, mais préféraient aborder le sujet plus tard, le temps que les trois jeunes acceptent le départ de leur amie.
Le jour de l'enterrement, toute l'école se réunit dans la grande salle. Tous les élèves étaient vêtus de robes vertes, couleur de l'espoir. En effet, tout le monde espérait qu'Hermione rejoindrait le paradis, mais comment aurait il pu en être autrement ? Les quatre tables avaient été enlevées et à la place on trouvait cinq groupes de chaises : un pour chaque maison et un autre pour les amis proches (Les Potter, les Weasley, les Black et Lupin) les professeurs et la famille. Sur l'estrade, au fond de la salle se trouvait un lit blanc avec des fleurs aux couleurs pâles et au fond, un grand drapeau aux couleurs des Gryffondor. Les élèves firent leur entrée, la plus part pleurant déjà. Harry essayait de se montrer fort, tout comme Ron et Lilia, mais il savait très bien que dès que quelqu'un prendrait la parole, ce serait finit, les larmes remplacerait la raison. D'ailleurs, comme pour donner raison à cette idée, à peine Harry fut il assis entre Ron et Lilia que les portes de la grande salle s'ouvrirent à nouveau. Dumbledore marchait en tête, portant un coffret de bois verni, derrière lui se trouvaient deux personnes qui auraient dut être fascinées par leur venue dans une école de sorcier : Mr et Mrs Granger, secoués par des larmes de chagrin et de désespoir. Venait ensuite un mage vêtu de vert également qui pointait sa baguette magique sur un corps qui flottait dans les air devant lui. Le corps d'Hermione était vêtu d'un blanc immaculé, ses cheveux soigneusement coiffés et son visage paisible. En la voyant passé, Harry pensa aussitôt à un ange. Un ange qui leur avait été enlevé. Il sentit ses amis tréssaillirent à côté de lui et n'osa pas les regarder, craignants des représailles. Hermione était morte à cause de lui. Cette idée le fit baisser les yeux, jusqu'à ce que Dumbledore prenne la parole, il resta à regarder le sol. Oubliant qu'il était devant des centaines de personnes, oubliant qu'il devait se montrer fort pour ses amis, oubliant qu'il avait un discours à prononcer plus tard et se laissant couler d'un chagrin sans pareil.
-Chers élèves, je ne me souviens pas avoir assisté à un pareil évènement au sein d'une école. Nous sommes aujourd'hui réunit pour dire un dernier adieu à notre amie Hermione Granger. Peu d'entre vous ont eu la chance de la connaître vraiment, et son départ si prématuré à laissé un vide dans nos c?urs et dans l'école. Avant d'entendre les discours des représentants de chaque maison volontaire (et à ces mots il jeta un regard noir aux Serpentard), je vous prierai de faire une minute de silence et de repenser à ce qu'était Hermione Granger au sein de votre vie, et de réaliser à quel point elle vous manquera. Ses paroles fendirent le c?ur de toute l'école. Les mots prononcés par Dumbledore étaient tellement réalistes qu'ils rendaient la douleur plus profonde. Les idées se bouscoulaient dans la tête de Harry, il osa un regard autour de lui pour voir comment réagissait les gens. Les parents d'Hermione étaient écroulés, ils ne pourraient plus regarder le monde de la sorcellerie comme avant, il lui avait enlevé leur fille. Molly Weasley tremblait plus que les feuilles d'un arbre en automne et hoquetait tellement qu'elle risquait de s'étouffer. Son mari essayait tant bien que mal de la réconforter mais sa propre douleur était telle que ne rien faire aurait été aussi efficace. Tous les Weasley, ainsi que Sirius, Remus, Lily, James et les professeurs pleuraient silencieusement, se souvenant de la bonne compagnie que procurait Hermione à n'importe quel moment de la journée. Lilia regardait Hermione en pleurant, ses lèvres bougeant sans émettre aucun son, comme si elle essayait de faire passer un message à celle qui fut son amie et sa voisine de dortoir pendant près d'un an. Ron pleurait, la tête dans les mains, étant incapable de jeter un dernier regard à sa bien aimée. Il se sentait coupable. Ça aurait dut être à lui de sauter et de pousser Harry, il n'aurait pas eu à souffrir, la mort est souvent préférable à la souffrance. A quoi bon vivre sans amour ? De nouveau, Harry regarda le visage de son ami, ne sachant plus quoi lui dire en dehors de « tout est ma faute ». Dès l'instant ou il s'était apperçut de la chute de sa copine, une seule pensée lui était venu à l'esprit : « pourquoi elle ? pourquoi est ce que les gens que j'aime disparaissent ? Pourquoi pas moi ? Tout aurait été si simple. »
Dumbledore releva la tête, il avait l'air plus vieux et plus las que jamais. Son regard se posa sur Harry. C'était à lui de se lever, d'affronter la foule et de rendre un dernier hommage à Hermione. Pourquoi l'avait on choisit ? il n'en savait rien. Il ne pensait pas mériter de lui parler après ce qu'il lui avait fait. Mais Dumbledore avait insisté en disant que le discours serait mieux réussit s'il le faisait. Il avait aussi dit qu'il fallait un ami proche pour parler d'elle et que Ron n'était pas à l'aise en public et Lilia ne la connaissait pas assez. Harry se leva, tremblant, il n'avait qu'une vague idée de ce qu'il devait faire. Il n'avait pas voulu préparer de discours, à chaque fois qu'il avait pensé à le faire, il craquait. Mais aujourd'hui, il ne pouvait pas. L'épreuve qu'il avait à surmonter était la plus difficile qu'il avait eu à affronter jusqu'à présent. Voldemort et le Magyar à pointes n'étaient que de la rigolade comparer à ce qui l'attendait : faire un hommage à une personne qui lui manquerait toute sa vie, à une partie de son c?ur, de son être, de son esprit. Combien de fois avant de faire une bêtise avait il entendut une petite voix dans sa tête pour lui dire que ce n'était pas bien ? des centaines. Et combien de fois cette voix avait elle été celle d'Hermione ? des centaines également. Maintenant, la voix deviendrait insupportable, son esprit était composé d'Hermione, et cette partie venait de s'enfuir sans que l'on ne puisse rien y faire. Harry se trouvait maintenant derrière le corps de son amie, juste près de la petite table prévue pour poser les discours. Il n'avait pas de discours. Il ne savait pas comment dire ce qu'il ressentait. Mais heureusement pour lui, le fait d'être placé derrière le lit lui procurait de l'inspiration. Cette même inspiration qui avait permis à le préfete de Gryffondor d'avoir les meilleurs notes à ses devoirs écrit pendant cinq ans. -Bonjour. Je n'ai pas fait de discours. Je suis ici pour en faire un, mais je n'ai rien préparé. Pourquoi ? Parce qu'il est toujours difficile de parler d'une personne qui vient de.qui vient de.mourir... Hermione était plus qu'une amie, c'était une s?ur, elle faisait partie de moi. A chaque fois que je faisais quelque chose de mal, je m'imaginais la réaction d'Hermione. Je ne l'ai connu que cinq petites années, mais quoi qu'aient pu dire certaines personnes (il regarda les Serpentards d'un air glacial) Hermione était une personne remarquable, pleine de talent, ambitieuse, drôle, et toujours prête à aider ceux qui étaient en difficultés. Combien de fois à t elle expliqué un cours que nous n'avions pas comprit ? Des milliers. Et ce n'était qu'un aperçu de sa générosité sans frontière. La plus grande preuve qu'elle ai donné lui à causé la mort. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je regrette ce qui est arrivé. Si Hermione ne s'était pas interposée, les choses ne se seraient pas passées comme ça, et elle aurait été avec nous à rire et s'amuser. Mais il ne faut pas regarder le passer. Il faut garder en mémoire les meilleurs moments et se les rappeler dans les moments de détresse en se disant qu'on se reverra au paradis. Alors Hermione, j'espère que tu ne t'ennuieras pas toute seule là haut, et je voudrais te dire juste quatre mots que je n'ai pas eu le temps de dire plus tôt : à bientôt mon amie.
Harry quitta l'estrade, et alors que la majorité des gens hochaient la tête, il se rassit à côté de ses amis. Vint ensuite le tour des Serdaigle. Ce fut le tour de Cho. Harry comprenait très bien pourquoi on lui avait demandé ce discours : lorsque Harry était avec elle, elle appréciait de parler de cours avec la Gryffondor. Et forcément leur bonne entente n'était pas passée innaperçue. -je me suis toujours demandé ce que faisait Hermione Granger à Gryffondor. Elle avait toutes les qualités requises pour Serdaigle car elle était intelligente et studieuse. Hermione appréciait passer des soirées au coin du feu à lire un livre d'arithmancie ou de métamorphose. C'était une personne remarquablement douée, et il ne fait pas de doutes qu'elle nous manquera à tous. Une chose la différenciait de nous : le courage. Pas le courage des Serdaigle, pour avoir la meilleur note, ni celui des Poufsouffles pour être loyal quoi qu'il arrive, et encore moins celui des Serpentard pour sauver leur peau. Non, Hermione avait le courage des vrais Gryffondor, elle faisait passer les problèmes des autres avant les siens, et elle l'a montré dimanche pour la dernière fois. Harry ne put plus se retenir. Les larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu'il puisse les arrêter. Pourquoi tous les discours devaient ils rappeler qu'Hermione s'était sacrifié pour Harry ? Pourquoi les discours devaient ils parler de ce qui s'était passé trois jours plus tôt ? « Parce que c'est la réalité, Harry. Lors des enterrements, sorciers ou moldus, on dit ce que les gens ont fait de bien durant leur vie. » Le sang d'Harry se glaça. Cette voix, cette satanée conscience ! Il ne manquait plus que ça, rendre la douleur encore plus atroce. Pourquoi sa conscience lui avait elle fait un coup pareil ? Pourquoi fallait il qu'elle s'exprime comme la défunte Hermione Granger ? « Parce que c'était la voix de la raison Harry. Hermione t'aidais a rester dans le droit chemin » Assez ! Assez ! Assez ! C'est insupportable ! Harry était tellement concentré à ne plus entendre la voix d'Hermione dans sa tête qu'il ne fit pas réellement attention au discours d'Ernie MacMillan et encore moins à celui de McGonagall. Lorsqu'il recommença réellement à écouter, le professeur Dumbledore avait reprit place devant l'Assemblée et parlait : -. c'est pourquoi, à titre posthume, Miss Granger recevra une décoration des Elèves d'Honneur de Poudlard ainsi que l'Ordre de Merlin troisième classe, et ce, dès que le ministère aura changé d'avis en ce qui concerne Lord Voldemort. Maintenant, si les amis et la proche famille veulent bien me suivre.
Dumbledore quitta l'estrade et se dirigea alors vers la sortie, suivit du Mage qui faisait flotter Hermione, et de tout le cinquième groupe. La procession se déplaçait lentement. Une fois sortit de Poudlard, ils prirent la direction de la Forêt Interdite et y pénétrèrent. La marche dura longtemps. La tristesse de Harry faisait peu a peu place à la curiosité. Pas pour longtemps. Dumbledore s'arrêta dans une petite clairière ou poussaient des arbres étranges. Ils avaient poussé de façon à s'enrouler autour d'une niche où reposait une fine baguette de bois. En dessous on y trouvait une pierre aux doux reflets bleus et gris sur laquelle était gravé le nom du défunt. Dumbledore fit une ouverture dans le sol avec sa baguette et au même instant, le Mage en blanc posa le corps d'Hermione à côté. Harry ne comprenait pas pourquoi le trou était si petit étroit. Il faisait bien trois mètres de profondeur, mais pourquoi ne faisait il que cinquante centimètres de long et vingt de large ? Comme pour répondre à sa question, Dumbledore éleva à nouveau la voix : -Chers amis, il est grand temps de dire un dernier adieu à notre regrettée Hermione. Le processus de conservation va maintenant être mis en place. Monsieur et Madame Granger, vous êtes toujours d'accord ? Les parents acquiescèrent. Harry se demandait bien pourquoi. Et qu'est ce que c'était que ce processus de conservation ? allait on la mettre dans un bloc de glace pour la voir réapparaitre deux cents ans plus tard ? Le sorcier vêtu de blanc sortit sa baguette. Elle avait une étonnante couleur ivoire qui intrigua Harry. Il fit de grand cercle autour du corps d'Hermione et celui rétrécit et changea de forme. Harry était horrifié par cet acte. « Mutiler » le corps d'un mort. Quoi que, finalement, ce qui restait était magnifique : Hermione avait laissé place à un os d'or pur qui était légèrement plus petit que le trou. Le sorcier l'enferma dans une boite à l'aide de sa baguette, et toujours sans le toucher, le fit descendre dans le trou. Le directeur fit apparaître une niche, qui selon les moldus, aurait été en plexiglas, et y plaça la baguette de son élève. Un nouveau sort fit apparaître un arbre brun clair, qui ressemblait traits pour traits à celui de la baguette magique, et qui grimpa juste assez haut pour supporter la petite vitrine. Tout le monde resta alors pour regarder une dernière fois ce qu'il restait d'Hermione, on referma ensuite la tombe, posa une épitaphe fraîchement gravée, et le silence et les larmes reprirent le dessus dans toute l'Assemblée.
Harry ne se souvenait plus très bien ce qui c'était passé dans la soirée. Il voyait sans cesse le corps de son amie dans sa tête et ça lui était insupportable. Mais le soir suivant, il se trouvait dans la salle des Maraudeurs en compagnie de Ron, Lilia, ses parents et Sirius (Rémus devait protéger le château). -Ce qu'il faudrait, dit Ron, c'est trouver un moyen de la ramener. -On ne peut pas. Répondit sirius. Lunard à cherché les moyens les plus fous pour James et Lily, et moi aussi. Et il n'y a rien qui, dans la Magie Blanche, puisse ressusciter les morts. -Pourtant, dit Lilia en s'adressant aux trois Potter, vous étiez mort, vous ! Pas vrai ? -Pas moi. Expliqua Harry. Juste très inconscient. -Et pour ce qui est de notre cas, c'est particulier. Ajouta James -On ne peut pas vous expliquer. Juste vous dire que c'est une question de. prophétie. Continua Lily. Harry regarda ses parents avec un air d'incompréhension. Qu'est ce que c'était que cette prophétie ? Ah, Hermione, si tu étais là. Tu t'en serais souvenu, de ce qu'avait dit Dumbledore ! -aucune importance, dit Sirius précipitemment. Il n'y a pas de solution. -Si. Il y en a une. dit Harry. -Ah oui ? Laquelle ? s'étonna Ron. Tu aurais pu le dire plus tôt ! -La vengeance. murmura Harry. Je me suis toujours promit de vous venger, dit Harry en s'adressant à ses parents, et là, il est temps pour moi le faire. -Mais. dit Lilia d'une voix qui rappelait indubitablement Hermione, tu es fou. tu vas te faire tuer ! Harry ne répondit rien. Pourquoi ? Peut être qu'il n'avait rien à dire. Ou peut être était ce à cause de ce qu'avait dit Sirius. -J'ai peut être une idée., avait il dit, c'est une potion qui pourrait le rendre mortel. je ne sais plus exactement en quoi elle consiste, il faudrait faire des recherches. Il fut alors décidé que les trois jeunes allaient faire des recherches à la bibliothèque tandis que Sirius exposait sa théorie aux adultes.
A la bibliothèque, l'humeur n'était pas aux rires. Chacun se souvenait la dernière fois qu'ils avaient fait des recherches. -Terry Hapo. murmurra Harry. -et ben quoi ? qu'est ce qu'il a ? et puis c'est qui d'abord ? demanda Lilia. Harry se résolut donc a expliquer toute l'histoire de Terry. Comment il avait un jour apparut à Poudlard en 1975, et comment mystérieusement cette année il était rentré en contact, en lui envoyant plusieurs avertissements tout au cours de l'année. -La veille de Noël, il avait parlé de « la fête des enfants ». tu sais, ce que nous a raconté Dumbledore. Et il s'est produit le contraire de ce qu'il s'était passé : il n'y a eu aucun meurtre. Et à Pâques. en 1975, il m'a dit que c'était le jour le plus heureux de sa vie. et il s'est passé le contraire aussi. -Hermione. dit Ron -Quoi ? tu as trouvé ? demanda Harry -non. Mais elle savait. elle me l'avait dit. Elle avait comprit le mystère de Terry. -Et alors ? C'est quoi ? -Elle n'as pas voulu me le dire. Elle a dit que seuls les gens qui sont en lien avec lui peuvent le dire. Harry se renfrogna. Encore ce stupide lien. toujours cette histoire ! Seules les personnes qui sont en lien avec lui peuvent le dire.
Le soir, dans son lit, Harry repensa au dernier rêve que lui avait envoyé Terry. Qu'avait il dit déjà ? Que Lily Evans avait comprit et qu'elle lui avait offert des chocolats parce que cette chose était importante pour elle. Mais alors. non. ce n'était pas possible ! Ca ne pouvait pas être ça. Est- ce que. est ce que sa mère serait sortit avec Terry sans que James le sache ? Non. Pas sa mère. Lily était la bonté incarnée, elle n'aurait jamais trompé James. Et Terry. il avait toujours dit qu'il s'était bien entendu avec les Maraudeurs. Qu'ils étaient ses amis. On ne trahi pas ses amis comme ça. C'est inhumain. Avant de se plonger dans un sommeil agité de cauchemars, Harry murmurra : -Bonne nuit Hermione. J'espère que tu n'es pas trop seule là où tu es. Il nous reste quelque chose de toi : la Confédération des Amis Tristes.
