Coucou!! Ah ah!! *cri victorieux*. Je suis dans les temps!! J'ai cru que je n'y arriverais jamais, mais finalement, je suis là!! J'espère que ça vous plaira autant que premier chapitre (euh, si vous aimez encore plus, ça ne me dérange pas lol). En tout cas, je peux vous assurez que ce n'est pas de la tarte à traduire! C'est beau, mais qu'est-ce que c'est dur! Enfin, j'adore! Euh, je vous rappelle aussi que c'est quand même une fic R, alors il y a quelques petits passages qui peuvent...heurter la sensibilité de certaines personnes (oui, je sais, ça fait programme télé, mais bon!).

Au fait, si vous voulez vraiment passer un bon moment, je vous conseille fortement d'aller lire 'Le Lion et le Serpent' de Falyla. Ce n'est pas un slash, mais c'est une très bonne fic, très bien écrite et très drôle. Faites-moi confiance...

Réponses à mes adorables reviewers!!

Falyla: coucou toi! Ah, tu es ma première revieweuse, c'est-y pas beau! Et tu sais que cette fic est pour toi, hein? J'espère que tu aimeras! Et puis continue ta fic, tu as tous mes encouragements!! Bisous!!

Tite Jude: merci à toi! C'est gentil de trouver mes traductions 'fabuleuses' lol. Mais ça n'arrange pas mon ego...lol. Merci encore et j'espère que la suite te plaira!

Cedokun: salut toi!! Euh, si je connais la traductrice?? Ben écoute, elle vient de partir là, juste à l'instant. Attends, je vais te l'appeler!! *deux minutes plus tard*. Salut, tu me cherchais?? lol. Contente que tu aimes le texte, j'adore moi aussi. Et puis c'est sûr que c'est un homme qui écrit, donc ça change! Au moins, il sait parfaitement de quoi il parle lol. Enfin quand même, je n'irais pas juste qu'à dire que ce slash sera le meilleur publié en français...Soyons un peu modeste, tout de même! Mais c'est vrai qu'il a un succès fou auprès des anglicistes. J'espère que tu aimeras la suite et à bientôt!! Bises de chez moi lol.

Caro: kikou toi!! Oh tu sais que j'adore quand tu me laisses des reviews? Bon d'accord, je t'adore tout court, mais quand même! Merci merci, grand chef! Bisous!!

Melepha: c'est Harry qui pense que c'est de la haine...C'est vrai, ils se détestent, alors qu'est-ce que ça pourrait être d'autre? On verra bien de toutes façons lol. Merci pour ta review.

Stupid Axolotl: merci pour tes compliments, ils me touchent beaucoup parce que c'est exactement mon but: rester proche du texte tout en faisant un texte français. J'espère que je ne te décevrai pas pour la suite! Mais ce n'est pas toujours facile, il y a certains passages où je m'arracherais les cheveux de désespoir lol.

Chari: ma traduction, un 'chef d'œuvre'?? Wow, je ne vais plus pouvoir passer par les portes, moi!! Pour la conversation, tu verras comment ça se passe, mais elle n'est pas pour ce chapitre. Là, il y a entre autres un petit interlude avec les satyres...Dis-moi ce que tu en penses! Bye bye (et bonne chance pour les maths, je DETESTE ça! Erk!).

Lilouchka Mac Devil: oui, c'est vrai que l'épisode des satyres est assez marrant...Oh lala, tous ces compliments!! Je crois que je dois être écarlate!! Chefs d'œuvres? Wow, franchement c'est trop!! Merci d'aimer ce que je fais, parce que je me décarcasse pour que ce soit le mieux possible. Mais je suis encore loin de la perfection...snif...mais l'espoir fait vivre lol. Encore merci!!

Nagisa: ...désolée, je ne sais pas quoi dire. Ca m'a tellement fait plaisir ce que tu m'as dit!! Ouah! Tu préfères lire ma traduction plutôt que d'aller voir l'original! Merci, je ne le mérite vraiment pas! Et puis je suis vraiment ravie que tu ne sentes pas la transition anglais-français, parce que je mets un point d'honneur à ce que ça soit le plus français possible, tout en respectant le texte. Donc merci mille fois et j'espère que je serai à la hauteur pour la suite! Je vais suivre ton conseil pour les crochets, mais j'en mettrai quand il y aura besoin d'expliciter les choses, comme un jeu de mot par exemple.

Deedlit: merci de me suivre! Je suis ravie que ça te plaise! Dis-moi ce que tu penses de la suite! Bises.

Petite Ange: oui, je continue, ne t'inquiète pas! J'adore cette fic, donc je ne risque pas de m'arrêter!

Hedwige: merci d'être toujours là!! Ca me fait plaisir!! Toujours aussi folle à ce que je vois, quoiqu'un peu plus calme cette fois-ci. J'adore lire tes reviews, mais je pense que tu le sais déjà! Mais ne fais pas de propositions indécentes à Harry, il n'a que 15 ans tout de même...Ca pourrait faire détournement de mineur! lol. Je confirme, c'est un pur plaisir à traduire, mais c'est parfois extrêmement dur! Mais bon, on fait avec...Et puis vi vi, Draco arrive, toujours aussi...Draco! J'attends ta prochaine review avec impatience! J'en trépigne lol. Bisous!

Satell: salut!! Je suis contente que tu aimes!! Ben tu sais, celle-là n'a pas été difficile à choisir: c'est Falyla, une amie, qui m'a demandé de la traduire. En plus, quand j'ai vu le succès qu'elle avait, je me suis dit que ça ne pouvait que être bien! Moi non plus, je n'imagine pas trop Neville en pleine action!! Mais bon, il faut bien un début à tout! Bisous et à la prochaine!

Kaima: voilà, on est jeudi! J'espère que la suite te plaira autant ;)

Nicolina: salut!! Merci merci!! Et je reçois tes encouragements avec bonheur!! A plus!

Saeel': Merci! Oh ben pour l'instant, ce n'est pas très chaud...Il y a justes quelques allusions lol. Enfin, je crois que je commence un peu à être habituée, c'est pour ça! Mais bon, c'est sûr, c'est un slash, et il est classé R, donc c'est normal qu'il ne soit pas de tout repos...Et puis il y a l'épisode des satyres qui est pas mal dans son genre lol. Mais moi ce n'est pas spécialement le lemon qui m'intéresse, c'est juste de voir comment l'histoire va se développer...J'aime pas les fics où il n'y a que du cul gratuit et sans aucune histoire. Il faut quand même que ce soit un minimum 'réaliste'! Bye!

Mione11: je suis contente que tu aimes! Et j'espère que la suite te plaira aussi!

Fannie: si si, je suis là, et c'est jeudi!! C'est vrai que c'est long et pas simple, mais bon, j'ai l'habitude, et quand je veux faire quelque chose, je m'y mets à fond! Voilà voilà! Merci pour ta review!

Ccilia Johnson: oui en effet, Aidan Lynch écrit vraiment très bien!! J'espère que je ne le retranscris pas trop mal en français...C'est vrai, Harry est quand même un peu plus 'dégourdi' que d'habitude! M'enfin, il garde quand même une certaine timidité! J'espère que la suite te plaira! Ciao!!

Bonne lecture à tous!!

APRES-MIDI D'UN SATYRE

Il se réveilla en sursaut.

Il n'avait aucune idée de ce qui l'avait réveillé. Mais c'était comme si un troupeau d'hippogriffes venait de lui passer sur le corps, le sortant d'un rêve extraordinaire. Il ouvrit les yeux dans l'obscurité, incapable de voir quelque chose sortant de l'ordinaire, ou quelque chose tout court d'ailleurs, mais pourtant son cœur battait la chamade et il était totalement à bout de souffle. Ce n'était pas tout à fait six heures et demie.

Draco se rallongea et laissa son pouls revenir à la normale. Merde alors, pensa-t-il, ça devait être un rêve, et il essaya tant bien que mal de se souvenir de quoi il avait rêvé. Ca devait être un cauchemar, conclut-il, pour m'être réveillé aussi soudainement, mais une petite voix insistante au fond de sa tête lui dit que ce n'avait pas été un cauchemar. Les cauchemars, il y était habitué: la présence perpétuelle et menaçante de son père et les attentes et les exigences de celui-ci lui parvenaient même jusque dans son sommeil; mais ça, ça avait été différent. Ca avait été excitant. Ca avait été exaltant. Ca avait été - quel était le mot? - illicite.

Ses camarades de Serpentard dormaient toujours, et Draco en entendait au moins deux d'entre eux ronfler. Je suis pratiquement certain que c'est Crabbe et Goyle, se dit-il. Dieu, comme la présence de ces deux brutes sans cervelle lui déplaisait. C'était une chose pour un père que de choisir les livres et les uniformes à la place de son fils, mais de choisir aussi ses 'amis'? Et des amis comme Crabbe et Goyle! Draco n'arrivait pas à se rappeler une seule conversation avec n'importe lequel des deux qu'il eût trouvée agréable ou enrichissante en une quelconque façon. D'accord, ils avaient l'air de lui montrer une loyauté irréprochable, mais Draco soupçonnait que c'était parce que leurs pères désiraient aussi leur amitié. Et même si une longue pression paternelle gardait ce trio comme une unité efficace, désagréable et tyrannique, Draco savait qu'ils ne les apprécieraient jamais vraiment. Cependant, en ce moment, ils étaient tout ce qu'il avait.

Il était tout à fait éveillé à présent, et était étendu en silence, réfléchissant dans le noir. Les cours de la journée qui s'annonçait ne présentaient pas de véritables problèmes, comme d'habitude. Histoire de la Magie (bâillement), Défense contre les Forces du Mal (parfois intéressant) et puis Soins aux Créatures Magiques après le repas de midi avec Hagrid, ce balourd de géant. Il devait rendre à McGonagall une dissertation de métamorphose sur laquelle il avait passé beaucoup de temps (principalement en cachette, loin de Crabbe et de Goyle) et dont il n'était pas mécontent au fond de lui, mais il doutait que son devoir soit apprécié à sa juste valeur, vu qu'elle semblait constamment favoriser ses élèves de Gryffondor et qu'elle disait toujours aux Serpentard que Hermione Granger était de loin la meilleure en Métamorphose de la promotion, peut-être même de l'école. Satanée Granger. La battrait-il un jour en quelque chose? Les railleries de son père à propos de la jeune fille lui revinrent à l'esprit de plein fouet: "Seulement deuxième de la promotion, Draco? Et qui est le premier? Ah oui, Granger, une sang de bourbe. Tu devrais être on ne peut plus dégoûté de toi-même". Secrètement, et il ne pourrait jamais l'admettre devant un seul autre Serpentard, Draco admirait un peu Hermione. Ou peut-être était-ce de la jalousie. Sa connaissance de la magie était absolument remarquable. Et il ne pouvait pas en vouloir à McGonagall d'être très fière de la réussite scolaire de Hermione; après tout, le favoritisme injuste que Rogue avait pour ses Serpentards était si flagrant qu'il en était plus que risible. Et il y avait autre chose que Draco enviait à Hermione: elle avait des amis. Des vrais. Pas comme Crabbe et Goyle qui le suivaient partout avec un dévouement agaçant juste parce qu'ils avaient un besoin fondamental de suivre quelqu'un. Si être un sang pur, qui sur l'insistance de son père pouvait seulement se lier d'amitié avec d'autres sangs purs, signifiait qu'il devait avoir des amis comme Crabbe et Goyle, alors il ne savait pas s'il était intéressé. Mais il ne pourrait jamais dire ça à son père.

Il poussa un profond soupir et se tourna de l'autre côté. Il pleuvait à verse; depuis son lit dans son dortoir souterrain, il arrivait à entendre l'eau se déverser dans les gouttières et les tuyaux au-dessus de sa tête. Peut-être était-ce la pluie qui l'avait réveillé. Oh, sois réaliste, Malfoy, se morigéna-t-il. Ce n'avait pas été la pluie. Ca avait été quelque chose d'autre, un sentiment ou une émotion profonde, laissé par un rêve puissant. Mais de quoi avait-il rêvé? Qu'est-ce qui avait déclenché ce rêve? Peu à peu, des sons commencèrent à filtrer à travers l'édifice jusqu'au dortoir, et Draco entendit la Maison Serpentard se mettre lentement en branle pour la journée. Il prit la décision de les rejoindre, et il se leva d'un coup de son lit. Il rassembla ses affaires et se dirigea vers la salle de bains des garçons, en espérant qu'une bonne douche bien chaude débarrasserait son corps de cette sueur étrange et troublante qui restait de son rêve.

Quelques instants plus tard, sa fidèle bande de copains de Serpentard se réunit dans la salle commune et ils s'en allèrent vers la Grande Salle pour prendre leur petit déjeuner. Et c'est reparti, songea Draco. Il activa le mode 'charmeur malsain' et afficha un air dédaigneux , comme il le faisait tous les jours à la même heure. Crabbe, Goyle, Pansy, Millicent et les autres l'encadrèrent alors qu'ils montaient les escaliers. La loi des Serpentards! songea-t-il. Vive les sangs purs! ajouta-t-il pour lui-même, sarcastique. Alors qu'ils arrivaient à leur table, Draco eut conscience du remue-ménage provenant de l'autre côté de la salle, où étaient assis les Gryffondors. Il jeta un coup d'œil dans leur direction et vit Harry, Ron et Hermione avec leur petite bande qui riaient et discutaient dans la joie et la bonne humeur. Draco eut un pincement au cœur alors que, par comparaison, il fut tout à coup écœuré par la conversation merdique et inintéressante qui allait s'engager à sa propre table, et tandis qu'il jetait un coup d'œil, il rencontra le regard de Harry durant une fraction de seconde. Harry ne sembla pas réagir mais Draco senti quelque chose de bizarre l'envahir, une sensation qui lui fit fortement penser au rêve qu'il venait d'avoir il n'y avait pas si longtemps.

Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier?

****

Après le petit déjeuner, les Gryffondors quittèrent la Grande Salle par petits groupes de deux ou trois et retournèrent à leur tour d'un pas nonchalant, ayant du temps devant eux avant le début des cours de la journée. C'était habituellement le moment où Harry et Ron fignolaient leurs devoirs (quelquefois avec Hermione qui les regardait faire, les lèvres pincées et le regard désapprobateur, marmonnant qu'ils n'arriveraient jamais à apprendre correctement quelque chose s'ils faisaient tout à la dernière minute). Mais depuis que Harry se réveillait plus tôt, ils avaient beaucoup moins à se presser pour respecter les dates limites de leurs devoirs et les deux compères commençaient à voir pour la première fois ce que faisait Hermione durant cette partie de la journée. Evidemment, il y avait la bibliothèque, l'endroit préféré de Hermione dans le château, et souvent, on pouvait trouver la jeune fille là-bas, vérifiant quelque chose en vue d'un exercice pour les BUSES ou cherchant quelques renseignements relatifs aux droits des Elfes de maison. Mais ce qu'ils ignoraient totalement avant de l'avoir vu de leurs propres yeux, c'était que Hermione et Ginny s'asseyaient très souvent une quinzaine de minutes dans un coin de la salle commune et bavardaient à voix basse et avec un air assez mystérieux. Elles lançaient beaucoup de regards furtifs à travers la pièce et éclataient parfois d'un petit rire nerveux, et Ron en particulier était extrêmement intrigué par leurs conversations. Mais ce matin-là, comme les matins précédents, les jeunes filles avaient refusé que Harry et Ron se joignent à leur discussion, ce qui avait énervé Ron plus qu'il ne voulait le reconnaître.

"De quoi parlent-elles?" râla Ron. "Pourquoi c'est tellement secret?"

"J'en ai aucune idée" répondit Harry. "Mais ça m'a vraiment l'air d'être un truc de filles. Elles sont probablement en train de discuter de soutifs ou de produits de beauté, ou de quelque chose dans le genre"

"Harry, tu penses vraiment que Hermione passerait son temps à parler de maquillage alors qu'elle pourrait faire des devoirs d'Arithmancie supplémentaires? Ca doit être un truc plus important que ça. Et puis, quand est-ce qu'elle s'est déjà comportée en vraie fille?"

"Ben, y'a d'abord l'année dernière pour le Bal de Noël. Je me souviens parfaitement de toi, mon cher, qui avais remarqué comment elle était et étais plutôt jaloux qu'elle soit avec Krum"

"Je n'étais PAS jaloux. Bon sang Harry, t'as vraiment la mémoire sélective. Je suppose que t'as aussi fait abstraction du fait que t'as été affreusement grossier avec Parvati et un danseur merdique"

"Moi, un danseur merdique? Moi, grossier avec ma cavalière? Ron, c'est toi qui me semble être le champion de Poudlard pour ce qui est de te souvenir des choses avec inexactitude. C'est toi qui as été terriblement grossier avec Padma et de toutes façons, on a passé la plus grande partie de la soirée dans la roseraie, si je me souviens bien. Et je me souviens aussi que tu étais jaloux à en crever de voir que Hermione allait au bal avec Krum, et ne le nie pas"

"Bon, d'accord, peut-être un petit peu. Elle était vraiment super bien ce soir-là. Mais peu importe, ça ne lui pas le droit de rester assise là à raconter des trucs secrets de filles - avec ma sœur en plus! - et de nous laisser en dehors de ça comme si on n'existait pas"

"Te laisser en dehors de ça, Ron. Pas moi. Je ne veux pas y participer de toutes manières. Et en plus, il faut qu'on ait une petite conversation toi et moi, mon soi-disant meilleur ami". Harry eut un petit sourire en coin à l'attention de Ron.

"A propos de quoi?" demanda Ron avec curiosité. "C'est ce dont vous parliez en hurlant ce matin vers cinq heures moins le quart et qui m'a réveillé?"

"On ne hurlait pas et c'était sept heures moins le quart" rectifia Harry en riant. Et tu le sais très bien. Bref, oui c'est à propos de ça. J'ai été vraiment très gêné devant les autres ce matin et je suis désolé, mais c'est entièrement de ta faute, Ron"

"Quo-"

"Je croyais que tu étais mon allié en ce qui concernait les affaires magiques" insista Harry, toujours avec un petit sourire narquois.

"Tu sais bien que oui. De quoi par-"

"Alors pourquoi tu ne m'as jamais dit à quoi servaient les baguettes?"

Ron était complètement paumé. Mais ils ne purent continuer cette conversation car à ce moment-là, la cloche sonna le début des cours et en moins de deux, Hermione fut à leurs côtés, les pressant d'aller en Enchantements. La journée d'école commençait.

Le cours d'Enchantements était intéressant mais délicat, comme d'habitude. Comme d'habitude, Hermione était brillante: il n'y avait l'air d'y avoir aucun sort dont elle n'avait pas entendu parler et qu'elle n'avait pas essayé elle-même avant qu'ils l'étudient en cours. Comme d'habitude, Ron se débrouillait, mais sans se forcer, et comme d'habitude, Harry était lui aussi relativement bon, et était en admiration devant la capacité qu'avait Hermione de faire exactement ce qu'on lui demandait dans n'importe quel domaine. Comme d'habitude, Neville était lamentable, et alors qu'il s'exerçait à un sort de tournoiement, il réussit à faire voltiger la plupart des meubles à la place de son coussin. Comme d'habitude, Dean et Seamus trouvèrent cela drôle et un fou rire s'ensuivit. Harry rit lui aussi et se prit à penser qu'une fois de plus, il devait prendre moins de choses pour acquises. Ces moments ne dureraient pas éternellement.

La grosse pluie avait cessé de tomber dans la matinée, et vers midi, la journée était vraiment chaude et ensoleillée. Le professeur McGonagall descendit vers la table des Gryffondors, rappelant à tous les élèves de cinquième année qu'elle voulait leurs dissertations de métamorphose dans son bureau avant qu'ils aillent en Soins aux Créatures Magiques l'après-midi même. Harry leva les yeux de son poulet et de son pâté au jambon (son plat préféré) et la regarda, alors qu'elle disait à Ron "J'ai mon après-midi de libre donc j'aimerais toutes les lire avant notre cours de demain. Vous l'avez faite, Weasley, n'est-ce pas?"

"Bien sûr, madame! Depuis une éternité!" s'insurgea Ron, avec une innocence feinte. Harry, Ron et Hermione se mirent à pouffer, tous les trois conscients que s'il n'y avait pas eu Pattenrond et le réveil matinal de Harry, il aurait été impossible que McGonagall ait tous les devoirs cet après-midi-là. Le professeur McGonagall sentit qu'il y avait anguille sous roche, et elle eut un sourire intérieur. Elle ne pouvait pas leur dire évidemment, mais elle aimait vraiment beaucoup ces trois-là.

Harry la regarda se diriger vers la table des Serpentards pour leur donner la même recommandation, et il remarqua qu'elle avait un petit sourire aux lèvres. Et puis tout à coup, le sourire disparut, et Harry vit que c'était indubitablement parce qu'elle parlait à Draco Malfoy. Il avait l'air de lui répondre avec impertinence, ce qui était extrêmement apprécié par ses copains Serpentards. La ferme, Malfoy, pensa Harry, ne lui en fais pas voir de toutes les couleurs. En même temps qu'il pensait à cela, il regardait fixement Draco, essayant de lui enfoncer cette idée dans la tête de l'autre côté de la salle. A cet instant précis, Draco releva la tête et ses yeux rencontrèrent ceux de Harry, et celui-ci sentit cette décharge d'émotions mystérieuses qui parcourait son corps à chaque fois qu'il regardait Draco. Cette sensation lui était devenue si familière qu'il l'avait même baptisée le 'frisson Malfoy', mais il avait gardé ça pour lui, car il était profondément troublé par sa propre capacité à haïr quand il s'agissait de Malfoy. Dieu, comme je te méprise, songea Harry. Les yeux de Draco ne rompirent pas le contact avec ceux de Harry. Il sembla perplexe, puis il reprit son habituel air méprisant et cynique alors qu'il articulait les mots 'Va te faire foutre, Potter', à la seule intention de Harry. Harry fixa Draco quelques secondes après ça, tentant de lui infliger une atroce souffrance rien que par l'intensité de son regard. Mais Draco avait détourné les yeux et riait avec les Serpentards, et juste au moment où Harry se disait qu'il avait définitivement remporté ce concours de regards, il fut brutalement ramené sur terre en entendant Seamus dire: "Alors, qui c'est qui va rendre les dissertations à McGonagall ? Pas la peine qu'on aille tous défiler dans son bureau, hein?"

"Je crois que ça devrait être celui qui s'est le plus goinfré au repas" proposa Ron en montrant Harry, et tous les autres applaudirent.

"C'est Harry alors, pas besoin de concours" dit Dean, "étant donné qu'aujourd'hui, c'est poulet et pâté au jambon!". Et des rouleaux de parchemin venant de toute la table commencèrent à affluer vers Harry.

"C'est pas juste!" gémit Harry, riant malgré lui.

Peu de temps après, Harry se retrouva sur le chemin du bureau du professeur McGonagall, qui se trouvait au quatrième étage, tentant de porter son sac de cours, sa baguette et une brassée de parchemins, mais il s'arrêta net en entendant des voix provenant du bureau en question. Bon Dieu, se dit Harry, Malfoy discute avec McGonagall ! Pourquoi? A quel sujet?

Il resta là, silencieux, et écouta un petit moment. Harry arrivait à peine à en croire ses oreilles. Malfoy parlait avec elle de métamorphose. Depuis quand était-il devenu un élève enthousiaste et travailleur? Harry savait que Draco était intelligent, tout le monde le savait: il serait le meilleur de la promotion s'il n'y avait pas Hermione et ses capacités exceptionnelles. Mais avant ce jour-là, Harry n'avait jamais crû que Draco voulait réussir en cours. Il s'était dit, si jamais il y avait réfléchi un jour, que Draco était un de ces mecs étonnamment intelligents qui avaient de bonnes notes en ne faisant rien et en ne montrant aucun intérêt pour l'aspect scolaire de Poudlard. Mais ceci était la preuve du contraire. Peut-être travaillait-il très dur en cachette et qu'il ne le montrait pas à ses camarades de classe, et plus particulièrement aux Serpentards. C'était bon à savoir, surtout si des rumeurs à propos de ce nouveau Malfoy étaient divulguées d'une manière ou d'une autre aux Serpentards. Mais de toutes façons, qu'est-ce que ça pouvait bien faire?

"Re bonjour, Madame!" dit gaiement Harry en entrant dans son bureau. "Et une pile de dissertations de première qualité des Gryffondors pour votre plaisir! " annonça-t-il en les laissant tous choir sur le bureau du professeur. Puis il fit semblant de remarquer Draco pour la première fois, et il retroussa légèrement la lèvre d'un air méprisant, ce que fit Draco exactement au même moment.

"T'es toujours aussi grossier et malpoli, Potter?" lança Draco d'un ton hargneux. "J'étais en train de parler avec le professeur McGonagall, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué'

"Désolé Malfoy, non, je n'avais pas remarqué. C'est marrant. D'habitude ton odeur fétide d'égout est décelable à une certaine distance. Quelques temps dans une tour agréable, spacieuse et éclairée arrangerait bien évidemment les choses, mais j'ai dans idée qu'il y a peu de chance que cela arrive. Enfin, je vois que t'es en train de jouer à l'élève dévoué, donc je vais y aller. Je ne suis pas sûr que mon estomac puisse en supporter davantage, pour être franc. Bonne journée, Madame!" et il se détourna, heureux d'avoir réussi à rabattre le caquet de Malfoy et devant un professeur, en plus. En fait, il était certain d'avoir vu McGonagall essayer de retenir un autre petit sourire. Ah! Certains jours valaient la peine d'être vécus. Je ne vais certainement pas prendre ce moment pour acquis, se dit Harry en souriant intérieurement, alors qu'il marchait le long du couloir, en se repassant l'épisode dans sa tête.

A cause de la remise des dissertations, il arriva quelques minutes après les autres au cours de Soins aux Créatures Magiques, et il put voir qu'il y avait beaucoup d'agitation autour de l'enclos qui se trouvait non loin la cabane de Hagrid. Il faisait vraiment chaud à présent, et la pluie du matin n'était plus qu'un souvenir; c'était un de ces jours d'automne, pendant lesquels on se croyait encore en plein cœur de l'été. Harry plissa les yeux à cause du soleil et chercha un endroit où poser sa cape pour l'heure suivante, alors que Hagrid vociférait avec son enthousiasme habituel.

"Des satyres!" s'écria-t-il, visiblement excité. "Il faut que vous soyez par deux, et vous allez avoir la chance de parler à de vrais satyres pendant ce cours!"

Harry rejoignit les autres Gryffondors, et découvrit que Ron, Neville, Seamus et Dean se tenaient légèrement éloignés du reste du groupe, extrêmement amusés par quelque chose. Harry sut instinctivement que Neville, Seamus et Dean étaient en train de mettre Ron au courant du problème de Harry, à savoir qu'il ne savait pas comment se 'servir' d'une baguette. Harry sourit une fois de plus et se dirigea vers eux, pour rire un peu de lui-même avec les autres. Mais Hermione l'arrêta.

"N'y va pas, Harry" dit Hermione, d'un ton presque suppliant. "Tu ne feras que les encourager. Dieu seul sait de quoi ils parlent, mais je soupçonne fortement que c'est soit des bêtises, soit des cochonneries, ou peut-être les deux à en juger par leurs ricanements. De toutes façons, il me faut un partenaire et toi aussi". Harry se mit à côté de Hermione. Il pourrait toujours rejoindre Ron plus tard. Hagrid parlait toujours, et Harry et Hermione firent semblaient d'être très intéressés, pour qu'il ne soit pas vexé.

"Bien sûr" poursuivit-il, "les satyres ne sont pas vraiment des créatures comme les verracrasses ou les scouts à pétard, oh non". Du coin de l'œil, Harry remarqua Draco rejoindre le groupe, tout droit sorti de sa petite conversation scolaire avec le professeur McGonagall, et se mettre avec Pansy. Harry détourna le regard et se reconcentra sur Hagrid.

"Ce sont des êtres intelligents et très vifs, un peu comme les centaures à certains égards. Un peu seulement, à mon avis. Bien sûr, leurs centres d'intérêts sont un peu, euh, pittoresques, mais parlez-leur clairement et avec originalité, et tout ira bien" s'écria Hagrid, et il avait l'air vraiment très animé. Harry se surprit à se demander ce que Hagrid voulait dire exactement par une conversation 'originale', et il jeta un coup à Hermione pour qu'elle le renseigne, mais la jeune fille semblait déconcertée elle aussi, et de toutes manières Hagrid recommençait déjà à parler.

Derrière la masse imposante de Hagrid, Harry remarqua Ron qui souriait bêtement et qui essayait de capter son attention. Harry savait parfaitement ce que Ron essayait de lui signaler. Harry tenta non sans mal de dissimuler son sourire mi-gêné, mi-amusé, mais il ne put s'empêcher de pouffer à haute voix quand il vit Ron faire une série de gestes obscènes mais amicaux à son intention, ce qui laissait entendre que a) Ron avait à présent appris toute l'histoire par Neville, Dean et Seamus, b) que Ron l'avait trouvée tordante et c) que Ron et Harry allaient avoir 'une conversation édifiante' plus tard. Harry éprouva soudainement un vif sentiment d'une profonde camaraderie avec Ron. Il savait qu'il ne viendrait jamais à l'idée de Ron de se moquer de lui sur ce sujet, il savait que l'amusement de Ron était partagé avec Harry plutôt qu'à ses dépens, et il savait également que Ron se souciait assez de lui pour faire d'une conversation embarrassante et paralysante une chose drôle et parfaitement naturelle. Harry sourit pour montrer qu'il était d'accord avec tous les signaux frénétiques de Ron, puis il détourna le regard. Il pensa tout à coup à son amant fantôme qui le 'visitait' chaque matin. S'il vous plaît, s'il vous plaît, faites que ce ne soit pas Ron, espéra Harry de tout son cœur. Hermione se rendit compte que Harry avait l'esprit ailleurs, et lui donna un petit coup de coude dans les côtes pour qu'il soit de nouveau attentif à Hagrid.

"Ne faites pas de bêtises, ce sont des satyres" disait-il. "Et ils sont hautement excitables, donc n'allez pas leur parler avec de grands airs, car dieu seul sait ce qui arriverait alors. Mais vu qu'une horde entière vient d'arriver ce matin sur les terres de Poudlard, j'ai pensé que ce serait dommage pour vous que vous ne les rencontriez pas. A présent, trouvez-vous un partenaire, choisissez un satyre et allez bavarder avec lui. C'est tout, j'ai fini de parler. Soyez polis et flatteurs et vous vous entendrez à merveille!". Les différents couples d'élèves se dirigèrent vers le groupe de satyres qui restaient là sans rien faire, s'enorgueillissant d'eux-mêmes de l'autre coté de l'enclos, mais Harry entendit Hagrid demander à Hermione et à lui de revenir.

"Désolé vous deux, je peux pas vous laisser entrer comme ça" dit-il, épanoui.

"Qu'est-ce que vous voulez dire?" demanda Hermione.

"Vous devez être par paires non mixtes avec les satyres" gloussa Hagrid avec un air de conspirateur. "Toutes sortes de choses peuvent arriver sinon. Hermione, tu ferais mieux d'aller avec Pansy. Et Harry, va avec Draco". Hagrid lança un regard à Harry du style 'désolé mon vieux' en disant cela, mais Harry fut néanmoins épouvanté à l'idée de passer l'heure suivante à discuter avec Draco Malfoy et un satyre.

Draco lui-même n'était pas franchement ravi par cette idée non plus. "Ton balourd de géant s'est vraiment surpassé cette fois" fit-il, sarcastique, à Harry, alors qu'ils se dirigeaient à contrecoeur de l'autre côté de l'enclos où il restait un satyre. "Merveilleux. Comment gaspiller totalement une heure de cours. Mon père sera intéressé d'apprendre le dernier projet de ce crétin. Et comme si une conversation avec une créature aussi ridicule ne suffisait pas en elle-même, je suis collé avec toi. Enfin, ça fait deux créatures ridicules, je suppose. Tu devrais t'entendre vraiment bien avec un satyre, Potter"

Le sang de Harry, plein de ressentiment, ne fit qu'un tour, le 'frisson Malfoy' s'épanchant dans toute sa colère. "Ton père n'est pas vraiment en position d'aller au Ministère pour se plaindre pour quoi que ce soit ces temps-ci, Malfoy, pas maintenant que je l'ai formellement identifié comme un Mangemort" rétorqua sèchement Harry. "Alors excuse-moi si je ne réagis pas à tes menaces stériles avec la même vénération terrifiée que tes obséquieux Serpentards. Je suis persuadé que Hagrid à ses raisons, et peut-être que c'est vraiment intéressant de rencontrer un satyre. Mais je m'attends à ce que ton esprit soit aussi fermé que d'habitude, Malfoy"

"Intéressant de rencontrer un satyre? Est-ce que je t'ai bien entendu, Potter? Tu ne sais donc pas ce que font les satyres à longueur de journée? Et quel est leur seul sujet de conversation? Apparemment, tu es vraiment aussi bête que le professeur Rogue le dit"

Harry ne connaissait absolument rien sur les satyres, mais il n'allait pas laisser Draco le savoir. Il cherchait une réplique cinglante quand Draco et lui atteignirent l'autre côté de l'enclos où le seul satyre qui restait libre de toute conversation était appuyé nonchalamment contre la barrière, sous le soleil brûlant.

"Bonjour les garçons, content de vous rencontrer" dit le satyre en leur jetant un regard concupiscent. "Alors, comment vous appelez-vous?"

"Harry" dit Harry, tentant de paraître jovial et décontracté.

"Draco" dit Draco, maussade.

"Youpi!" fit le satyre avec un horrible sourire. "Je m'appelle Dixter. Bon, passons aux choses sérieuses. Que voulez-vous savoir? Allons, ne soyez pas timides, il n'y aucun sujet sur lequel je ne pourrais pas vous donner des conseils. Comme je suis certain que vous le savez, les satyres ont une certaine quantité de savoir professionnel et nous sommes toujours prêt à partager notre expérience avec les Non Initiés"

Le satyre articulait très peu et avait un aspect débraillé, comme s'il venait de passer la plus grande partie de la semaine aux Trois Balais; mais c'était loin d'être ce qu'il y avait de plus remarquable chez lui. Avec le haut du corps d'un homme et les jambes d'un bouc, Dixter aurait déjà été vraiment bizarre à regarder. Mais le fait que son apparence soit à 50% humaine ne semblait pas être assez important pour qu'il estime devoir porter des vêtements. Harry essaya tant bien que mal de continuer à regarder Dixter dans les yeux, car il était sûr que ce serait hautement déplacé de regarder ailleurs. Mais il était incontestable que, malgré le torse incroyablement poilu de Dixter et la paire de petites cornes qui pointaient hors de ses cheveux totalement désordonnés, il était impossible de rater ce qui pendait entre les jambes du satyre, à savoir un pénis d'une grosseur prodigieuse et une paire de testicules monstrueux et poilus. C'était au-delà de l'indécence. Harry pensa tout à coup à Neville - qui le matin même avait pratiquement avoué s'être servi d'un sort de gonflement au moins une fois - et il eut l'envie bizarre mais pressante de demander à Dixter s'il avait fait la même chose.

Mais alors que Harry pouffait de rire à cette idée, Dixter dit: "Alors Draco, tu aimes ce que tu vois, hein? Je ne nie pas que c'est tout à fait impressionnant. Les dames sont toujours celles qui semblent le plus apprécier bien sûr, mais c'est agréable d'être reconnu et admiré par un semblable de temps en temps aussi!"

Draco devint cramoisi jusqu'aux oreilles et Harry éclata de rire. "T'es pris à reluquer un satyre, hein, Malfoy? Bon sang, n'y a-t-il donc aucune limite à la dépravation et la perversité dans lesquelles toi et tes copains Serpentards vous abaissez?"

Draco était dans une rage folle, à un point tel qu'il n'arrivait pas à trouver à ses mots. "Je, euh...euh, enfin...bien sûr que non!!!" finit-il par lâcher, en rougissant encore plus furieusement, mais Dixter semblait l'ignorer totalement.

"Bien sûr, pour être honnête, Draco, la plupart des satyres sont sacrément bien équipés du bas, mais j'ai bien l'air d'avoir réussi mieux que la plupart, je dois le dire. Qu'en penses-tu, Draco?"

Harry savourait chaque seconde de la gêne de Malfoy. "Oui, Malfoy, qu'est-ce que t'en penses? Je meurs d'envie de l'entendre" renchérit-il, triomphant.

Draco réprima suffisamment de sa fureur pour être capable de recouvrer sa voix. "Ca suffit, maintenant. Je refuse de rester là et d'être insulté par une créature à moitié humaine dont les seuls centres d'intérêts, en dehors de forniquer à tout va, sont de se vanter de ses prouesses et de faire l'éloge de la taille de ses parties génitales. Dieu seul sait pourquoi le professeur Dumbledore vous a autorisés à rester ici. Je sais ce que sont les satyres. Nous en avons eu un parmi les animaux d'élevage au Manoir Malfoy l'année dernière. Et apparemment, vous ne semblez pas non plus beaucoup vous ennuyer avec des détails comme la différence entre les animaux et les humains, oh non. Vaches, moutons, elfes de maison, domestiques, et même le vieux chien-loup noir de mon père, personne n'était à l'abri de ce putain de bouc porté sur la chose! N'avez-vous donc vraiment aucune honte, ou même un soupçon de décence?"

Loin de se sentir insulté par cela, Dixter eut l'air extrêmement animé. "Ah, tu parles à présent, Draco! Des elfes de maison, dis-tu? Bon sang, j'aurais aimé voir ça. Je me demande qui c'était. Vers le Manoir Malfoy? Ca ressemble exactement au genre de truc que fait mon cousin Ramrod, mais je sais qu'il a fait des ravages en Irlande la plus grande partie de l'année dernière. Il dit que c'est le meilleur endroit où aller ces temps-ci, car il y a plein de jeunes vierges odorantes qui traînent, déplorant leur virginité. Tu devrais y aller, Draco, ça m'a l'air d'être ton style d'endroit!"

Draco en bafouilla presque. "Eh bien!...de toutes les..." fut à peu près tout ce qu'il réussit à dire. Harry riait tellement qu'il arrivait à peine à rester debout, mais alors Dixter détourna son attention de Draco.

"Et toi alors, Harry?" demanda-t-il jovialement. "Tu as une petite amie? Un bon coup, hein? Elle te donne ce que tu veux? C'est pas la peine de continuer sinon. Laisse-la tomber et trouves-en une autre. Comme ça, tu n'es pas en manque, tu vois"

"Oh oui, Potter" grinça Draco, dont les capacités vocales étaient à présent totalement revenues. "Parle-nous de ta petite copine. Qui est-ce cette semaine? Quelle malheureuse petite ingénue a été séduite par la célèbre cicatrice, et n'a trouvé qu'une pathétique mauviette derrière elle?"

Harry lança à Draco un regard purement venimeux mais malheureusement, celui-ci ne put pas le voir car à ce moment-là, ayant manifestement décidé de rester dans la conversation avec Dixter aussi longtemps que Harry était mal à l'aise, Draco était en train d'enlever son pull pour tenter d'avoir un peu moins chaud dans cette chaleur infernale. Harry observa le pull passer par-dessus la tête de Draco, emportant avec lui le t-shirt à l'effigie de Serpentard qu'il avait dessous, dévoilant par la même occasion une bonne partie du torse mince, parfait et d'un blanc crémeux de Draco. A cette image, le 'frisson Malfoy' fit une de ses plus violentes apparitions et déferla dans le corps de Harry, mais cette fois-ci, Harry se sentit encore plus mal à l'aise que d'habitude. Qu'est-ce qui se passait? Draco montrant un peu de sa peau lui avait fait un choc dans son corps entier. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier? Pouvait-il détester quelqu'un à ce point? Préoccupé et tendu, et se sentant rougir, il fit la première chose qui lui vint à l'esprit, c'est à dire de suivre l'exemple de Draco et d'ôter son propre pull. Au moins, son visage serait caché de Dixter et Draco pendant quelques secondes. Alors que Harry enlevait son pull, il senti son propre t-shirt de Gryffondor remonter, exactement comme celui de Draco, et, chose étonnante, il put sentir les yeux de Draco posés sur son corps aussi clairement que s'il lui tapotait la poitrine avec une baguette. Une fois les pulls enlevés, les deux garçons se regardèrent de travers.

"Eh bien" fit Dixter. "C'est quelque chose à retenir"

"De quoi parles-tu, espèce de bouc stupide?" pesta Draco.

"C'est vrai, j'ai déjà entendu des humains en parler. Ils disent que c'est une alternative intéressante, que ça change un peu les choses. Mais que ce soit le premier choix, une préférence? Etrange. Pourtant, curieusement, cela ouvre plein de possibilités..."

"Que veux-tu dire?" demanda Harry, beaucoup plus poliment que Draco.

"Mais si c'est comme ça, alors d'accord"

Les deux garçons le regardèrent comme s'il était complètement cinglé.

"Enfin, revenons à nos moutons. Il est grand temps pour moi de faire mon truc de satyre. En fait, ça ne me plaît pas toujours beaucoup, mais c'est ce que font les satyres, évidemment, et c'est certainement ce que l'on attend de nous; et c'est quelque chose que je fais plutôt bien, je dois l'admettre. Mais je dois dire que je n'avais pas pressenti que ce serait nécessaire quand nous avons commencé cette agréable conversation. Je dois perdre la main! Néanmoins, j'ai été content de discuter avec vous, les garçons, mais le devoir m'appelle, et puis bonne chance avec, enfin, vous savez...". Et sur ce, il se mit à sauter ça et là d'une façon plutôt inquiétante.

Harry et Draco se regardèrent, se demandant ce que Dixter pouvait bien faire. Durant les trente secondes suivantes, ses sauts devinrent peu à peu plus énergiques, et il se mit à beugler à tue-tête dans un vacarme épouvantable et assourdissant. Plus alarmant, le pénis déjà surdimensionné de Dixter se raidissait en une terrible érection. Encore plus alarmant: quelques secondes plus tard, quand il n'y eut aucun doute que son érection était à son maximum, bougeant son corps d'avant en arrière comme s'il était vraiment en train de copuler avec une femelle satyre et braillant à qui mieux mieux, il s'élança brusquement sur Harry.

"Attention!" hurla Draco, et il se demanda instantanément pourquoi il avait crié quelque chose susceptible d'aider Harry.

Envolée la joyeuse créature 'ouverte d'esprit' avec laquelle ils venaient de discuter. Au lieu de ça, le désir sexuel semblait avoir rendu fou Dixter. Harry se poussa de son chemin, mais Dixter s'attaqua alors à Draco. Tout à coup, Harry se rendit compte qu'ils étaient tous les deux en grand danger. Si Dixter réussissait vraiment à attraper l'un d'eux, qui sait ce qui pourrait arriver. Y penser était au-dessus de ses forces. Draco était tombé par terre après le premier assaut de Dixter, et Harry vit celui-ci revenir, semblant sur le point de sauter sur Draco. Harry saisit le bras de Draco et le tira hors du chemin de Dixter juste à temps. A ce moment-là, Harry se rendit compte qu'il y avait beaucoup de remue-ménage dans tout l'enclos.

"Eloignez-vous de lui!" hurlait Hagrid alors qu'il arrivait vers eux en courant. "Allez-vous-en ! Vite! Ils sont dangereux quand ils sont comme ça!". Harry et Draco n'eurent pas besoin qu'on le leur dise deux fois. Attrapant leurs pulls, ils s'éloignèrent de Dixter au pas de course et dépassèrent Hagrid qui fonçait dans la direction opposée. "Que tout le monde sorte de l'enclos!" beugla Hagrid en se précipitant à toute allure sur Dixter.

Une fois sortis de l'enclos, les élèves restèrent plantés là, à regarder la scène bizarre qui se déroulait sous leurs yeux. La plupart des autres satyres commençaient à avoir le même comportement que Dixter.

"Oh mon dieu!" s'écria Seamus. "Ca va être un carnage! Il faut qu'on sorte Hagrid de là!"

Mais il ne s'ensuivit pas un carnage. A vrai dire, ce fut une véritable orgie. Deux minutes plus tard, la troupe entière de satyres n'était plus qu'une masse sauvage, s'ébattant, se poussant et copulant allègrement. Une fois que Hagrid les eût tous rassemblés en un seul groupe, il s'éloigna nonchalamment du tourbillon de bras et de jambes des satyres, restant indifférent aux avances enjôleuses d'une audacieuse femelle, et s'approcha de la barrière derrière laquelle les Gryffondors et les Serpentards regardaient la scène, ahuris.

"Eh bien, c'était donc des satyres!" dit-il à sa classe en gloussant. "Toujours une seule chose en tête. Mais je ne sais vraiment pas ce qui a provoqué ça. D'habitude, ils sont heureux rien qu'en parlant pendant des heures, à moins que bien sûr..."

"A moins que quoi?" demanda Dean.

"Eh bien...". Hagrid avait l'air plutôt gêné et agita nerveusement ses pieds. "A moins que l'un d'entre eux n'ait une meilleure idée!"

Tous les élèves rirent, même les Serpentards, et ceci marqua la fin d'un autre cours mouvementé de Soins aux Créatures Magiques. Alors qu'ils reprenaient leurs capes sur la barrière, la main de Harry effleura celle de Draco. L'électricité qui en résulta les fit sursauter tous les deux. Ils se regardèrent l'un l'autre, furieux, sans dire un mot. Puis, pendant un quart de seconde, les mots 'Merci Malfoy' semblèrent approprié pour Draco. Après tout, il avait crié un avertissement à Harry qui s'était avéré vital. Mais ces mots ne vinrent jamais, car juste au moment où il semblait que Draco allait remercier Harry de l'avoir tiré hors du chemin de Dixter - Harry jura qu'il pouvait sentir les mots se former dans la tête de Draco -, Draco ricana méchamment et dit: "Rappelle-moi la prochaine fois, Potter, que je dois éviter à tout prix de t'avoir comme partenaire. Franchement, je préférerais encore boire ma propre urine". Il se détourna et partit, sans un regard en arrière. Harry regarda Malfoy rejoindre les Serpentards sur le chemin du retour, incapable de déchiffrer ses propres sentiments complexes. Hermione observait la scène, pensive.

Les autres Gryffondors se réunirent et récupèrent leurs capes et leurs pulls. En compagnie de Ron et des autres garçons, Harry retrouva immédiatement sa gaieté.

"Harry, espèce de crétin!" bafouilla Ron en rejoignant Harry et Hermione d'un bond. "J'arrive pas à le croire! C'est vraiment la vérité? Mais bien sûr que c'est la vérité, je te connais si bien, ça ne peut être que la vérité! C'est tellement toi d'être si, si...si bêtement, si adorablement, si stupidement, si innocemment à côté de la plaque, si, si, Harry!". Harry et Ron riaient de bon cœur, même si Harry savait qu'il rougissait. La chaleur de Ron était tellement la bienvenue après la froideur des mots de Draco.

"Ron, mais de quoi tu parles?" demanda Hermione, perplexe.

"Oh, de rien, Herm" dit-il, savourant la chance qu'il avait de lui renvoyer la pareille pour ne pas lui avoir dit ce dont elle parlait avec Ginny. "C'est juste un truc de mecs. En fait, sans vouloir t'offenser Herm, tu pourrais nous laisser seuls Harry et moi quelques minutes? Il y a deux, trois trucs dont il faut qu'on parle"

"Pas de problème. Evidemment que vous pouvez avoir votre petite conversation cochonne " dit gracieusement Hermione, sans la moindre petite trace de curiosité, ce que Ron trouva plutôt énervant. "Ca tombe bien d'ailleurs" poursuivit-elle, "parce qu'il y a quelque chose que je veux vérifier à la bibliothèque". Et sur ce, elle pressa le pas et fut hors de portée de voix en quelques secondes.

"Bon" fit Ron en donnant une claque sur le dos de Harry, "c'est le moment d'avoir une petite discussion avec tonton Ron!"

Voilà!! C'est fini!! J'espère que ça vous a plu! J'attends avec impatience vos commentaires! La suite arrivera dans le week-end! Bisous à tous!