Caro: coucou toi! Franchement, tu m'épateras toujours!! Tu arrives tout le temps à varier tes reviews lol. C'est incroyable quand même! Je ne sais pas comment tu fais, il faudra que tu m'apprennes! lol. Et puis c'est tellement adorable ce que tu me dis! Merci merci!! Je t'adore!! Gros bisous!
Kaima: je suis contente que tu aies aimé et puis, j'espère que la suite te plaira!!
Electrastars: toi aussi, t'a bien aimé le chapitre 5? J'avoue que j'ai adoré la fin...je les trouve si mimis tous les deux...Et puis merci pour tous tes compliments, ça me touche beaucoup...M'enfin, je ne suis quand même pas la meilleure traductrice de FF.net...Loin de là...Bye!
Chari; tu n'as pas à t'excuser de ne pas avoir mis de review! Je ne t'en veux pas!! Euh désolée, mais j'ai déjà demandé à Draco que ce soit sur moi qu'il fantasme...Donc une personne à la fois, ok? ;). J'espère que la suite t'a plu. Et puis je compatis pour tes devoirs de maths...Je hais les maths!! Erk!!! Et puis merci pour tes deux reviews!! Oui, effectivement, j'aime bien quand la psychologie des persos est bien développée...là, je suis servie! Mais bon, il y a quand même un peu d'action, l'auteur aime bien mettre les choses en place, c'est tout...J'espère quand même que tu aimeras! Ciao!
Mione11: la suite est là, avec un peu de retard certes, mais j'ai dû traduire entre temps le chapitre 14 de Pacte avec le Diable...
Umbre77: wow, merci!! Je suis contente que tu aies aimé mes autres traductions!! C'est gentil à toi de me laisser une review! Et puis, ben j'espère que ce chapitre te plaira! Salut!
Elava: c'est vrai que c'est un peu déprimant, mais je pense que ça va s'arranger! Je suis contente que tu aimes!! Et puis voici la suite! Ca avance, ça avance...Bye!
Cajedi: merci!! Et puis la suite, c'est juste en-dessous!!
Nono: merci pour ta review en double! Bon, le slash, ce n'est pas pour tout de suite, pas dans ce chapitre en tout cas...Enfin, je te laisse découvrir...Et puis j'espère que ça te plaira! Merci!
Vinéa: merci merci merci!! Mais je ne suis que la traductrice...Donc les idées ne viennent pas de moi...Enfin, je suis tout de même contente que ma traduction te plaise! Merci pour ta review.
Alician: oui, Harry est plutôt étrange, mais je le comprends en quelque sorte...Et on a pas mal d'explications dans ce chapitre, tu verras! Merci!
Mélina: merci!! Oui, Draco fait le premier pas, c'est pas le genre à rester inactif! Il a raison d'ailleurs! Et puis, oui, Harry m'a fait pitié moi aussi...Mais ça va sûrement s'arranger! Bye!
Fannie: merci! Mais je ne suis pas d'accord avec toi quant à la tenue de Draco: pantalon moulant ne veut pas forcément dire ultra moulant, ça peut simplement être un jean bien ajusté, pas un baggy quoi! Et puis l'auteur ne dit pas qu'il met un pull sexy, mais à la mode, et un pull peut être 'dernier cri' sans être sexy...Et puis pour les cigarettes, comme dit Draco, des sorciers fument bien la pipe, et puis ce n'est pas un très grand fumeur...Par contre, je suis d'accord quand tu dis que l'auteur doit aimer fumer! Merci tout de même pour tes reviews, c'est très gentil! Salut!
Falyla: coucou Celle-A-Qui-Cette-Fic-Est-Dédiée!! lol. Merci pour tes deux reviews, c'est adorable! Je suis vraiment ravie qu'elle te plaise! Et à quand le L+S 27? lol. Gros bisous!!
Nicolina: salut! Oui, Harry est compliqué, mais moi aussi j'aime bien! Vivent les prises de tête lol. Merci et j'espère que ce chapitre te plaira! Ciao!
Saael': ouh là, six fois pour lire ce chapitre? T'as pas eu de bol! C'est chiant d'être interrompu quand on lit! Oui merci je vais bien, et oui, je vais continuer à traduire!! ^^. J'avoue que pour le côté actif/passif, je ne sais pas....Ca sera la surprise! lol. A+.
SaTeLL: merci pour ta review et j'espère que la suite t'a plu (et te plaira)! Bye!
Marika Jedusor: merci pour tes deux reviews, et puis pour la précision pour 'toune'...Voici la suite!
Enishi: merci!! Oui, cette fic est peu commune, en effet! Pour l'attitude de Harry et les réactions de ses amis, il y a pas mal de réponses dans ce chapitre. J'espère que tu aimeras! Ciao!
Bonne lecture à tous!
LE CONSEIL DE HERMIONE
Le lit de Ron était plein à craquer. Hermione et lui étaient assis sur les oreillers, jambes croisées, adossés contre la tête de lit. Ginny était étendue, appuyée sur ses coudes, aux pieds de Ron et Neville était assis en face d'elle, sur une chaise qu'il avait rapprochée du lit, les pieds reposant sur les couvertures devant Hermione. Dean et Seamus avait pris les oreillers de leurs propres lits pour protéger leurs dos, étant chacun assis contre un des piliers du lit à baldaquin. Les rideaux étaient attachés pour dégager la vue, mais même ainsi, c'était une réunion agréable et privée. Une pile de gâteaux et de sandwichs était posée au milieu d'eux, avec deux grandes bouteilles de jus de citrouille. Une fois qu'ils furent tous installés, Hermione déclara la réunion au sommet ouverte.
"Bon, les gars. Ecoutez-moi. Je propose que je parle en premier, pour vous dire ce que je sais, puis ce que je suppose, et ensuite si quelqu'un à quoi que ce soit à ajouter, on pourra prendre la suite"
"Oooh, c'est excitant" fit Ginny. "On dirait qu'on prépare une grande aventure. Seamus, je peux mettre mes pieds sous les tiens?"
Le groupe exprima en chur son approbation quant à cette requête, y compris Hermione qui sourit à la vue du regard qu'avaient échangé Seamus et Ginny. Quand tous les pieds et les jambes furent calées confortablement à l'endroit approprié, quel qui soit, Hermione prit la parole. Tout le monde écouta.
"D'abord, les faits. Harry n'est pas lui-même. La preuve est principalement ceci: il ne parle volontairement à aucun de nous depuis bon nombre de semaines"
Le groupe approuva en silence ce triste fait.
"En plus du fait de ne pas nous adresser la parole, il nous ignore totalement quand nous essayons de lui parler. Je sais qu'on a tout essayé. On se souvient tous de l'épisode au début, quand Ron a tout essayé pour faire parler Harry. Et puis toutes les autres fois par-ci par-là, toutes aussi vaines que le reste"
Autres signes d'approbation. Hermione poursuivit.
"Et il n'y a pas que nous. J'ai observé attentivement Harry pendant des heures. Il ne parle à personne. Même pas à Hagrid. Sauf les samedis, quand il va à la Cabane Hurlante. Ce qui me réconforte pour deux raisons. Premièrement, je pense qu'il va voir Sirius et deuxièmement, il n'a jamais eu d'ennuis pour quitter le territoire de Poudlard de cette façon, ce qui me pousse à croire qu'il y va avec la bénédiction de Dumbledore. Le fait que Dumbledore pourrait être également dans le coup est une bonne chose, et j'ai une autre raison de penser ça, mais nous y reviendrons un peu plus tard"
"T'as raison" dit Ron. "Il disparaît toujours les samedis. Comment t'as su où il allait?"
"Eh bien, je l'ai vu partir pour la première fois le jour où nous rangions cette chambre. Il s'est juste en allé, avec un culot incroyable, et est revenu quelques heures après, en portant un panier de nourriture, je pourrais en jurer. J'ai remarqué qu'il repartait le week-end suivant, donc le week-end d'après, je l'ai suivi. Je n'ai pas vraiment vu Sirius, ni quelqu'un d'autre d'ailleurs, mais je crois toujours que Harry n'a aucune autre raison d'aller là-bas"
"A moins qu'il n'y aille uniquement pour être seul" proposa Seamus.
"Oui, c'est possible. Mais s'il y va en quête de solitude, pourquoi aller au même endroit à la même heure chaque semaine? Ca doit être un rendez-vous. En plus, j'ai écrit deux fois à Sirius pour lui exposer mes inquiétudes. Tout comme Ginny; rappelle-toi, le jour où il s'est évanoui dans la Grande Salle et que tu l'as transporté à l'Infirmerie, Ron. Donc nous savons que Sirius est au courant du problème"
"Ah oui" fit Ginny. "J'avais oublié ça. Et de toutes façons, Harry a qui d'autre dans sa vie, à part nous, Hagrid et Sirius?"
"J'ai moi aussi écrit à Sirius" fit Ron. "Sans grand résultat, je dois dire"
Hermione lui sourit. "On aurait dû coordonner nos efforts. Enfin bref, ça doit être Sirius à qui il parle. Il n'y a personne d'autre. Bien qu'à vrai dire, j'aie pensé à tes parents. Je crois que ta mère aime vraiment beaucoup Harry. Il aurait pu se tourner vers elle"
"Elle l'aime plus que beaucoup" fit Ron. "Maman s'inquiète pour lui autant que pour nous. Je pense qu'elle se considère un peu comme sa mère de substitution. Surtout depuis le fiasco du Tournoi des Trois Sorciers"
"Il n'y est pas allé" dit Ginny. "J'ai écrit à maman à ce sujet il y a quelques semaines. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de Harry depuis l'été"
"Hmmm, je vois qu'on a tous pensé à la même chose" commenta Hermione.
"Seamus et moi, on est allés parler à Hagrid la semaine dernière. Il nous a tout le temps demandé des nouvelles de Harry" ajouta Dean.
"Bon sang, on a tout fait en double à ce que je vois. Je suis allée voir Hagrid moi aussi" dit Hermione.
"Moi aussi" renchérit Ginny.
"Moi aussi" fit Ron.
"Il doit se demander ce qui peut bien se passer" fit Neville.
"Ben, on se le demande tous" rétorqua Seamus.
"En fait, moi je suis allé parler à Madame Pomfresh" expliqua Neville. "Je sais qu'elle est liée par le secret professionnel et tout ça, mais j'espérais juste découvrir si Harry avait été la voir pour une raison quelconque. Elle croit qu'elle n'a rien révélé, mais elle a bien laissé échapper qu'elle n'avait pas vu Harry depuis le jour où il s'est évanoui"
"Oh" fit Hermione.
Un autre silence.
"Autres faits réels. Vous n'allez peut-être pas me croire, mais Harry a mangé avec nous cinq fois en tout et pour tout depuis ces cinq dernières semaines. J'ai fait le compte. Je suis allée voir Dobby mais il est plutôt protecteur envers Harry et n'a pas voulu me dire si Harry était descendu aux cuisines pour se nourrir par lui-même"
"Pourtant, il me l'a dit à moi" fit Ron. "Environ deux ou trois fois par semaine depuis un mois. Il mange comme un porc pendant cinq minutes, puis il s'en va"
"Tout de même" reprit Hermione, un peu dépitée que Dobby ne lui ait pas révélé ça. "Il perd du poids à vue d'il, et déjà qu'il n'est pas gros..."
"Eh bien, sans vouloir être grossier, Hermione" dit Seamus, "tu l'as seulement vu avec ses habits. On le voit se déshabiller tous les soirs. Il est maigre comme un clou. C'est affreux"
"Tout en os et en tristesse" ajouta Neville.
"Et puis il y a le sommeil" continua Hermione. "Vous savez cela mieux que Ginny et moi. Mais il a l'air de ne pas dormir beaucoup"
"Il va bien au lit" dit Ron. "Donc je ne sais pas si là, il y a un souci"
"Ron, tu ne peux absolument pas connaître les habitudes de sommeil de Harry" fit Dean. "Tu t'endors immédiatement et tu ronfles jusqu'au petit déjeuner"
"C'est pas vrai" fit Ron avec un petit sourire, car il savait que c'était la vérité.
"Si, Ron" dit Neville. "Je peux te dire que Harry va se coucher chaque soir et puis qu'il reste éveillé pendant un moment. Ensuite, il se lève et sort dehors. Et il ne se sert plus de sa cape. Il revient vers quatre ou cinq heures du matin, et dort parfois en pointillés pendant deux ou trois heures. Il est complètement épuisé, mais il ne dort pas ou n'arrive pas à dormir comme nous. C'est vraiment triste. Plus que triste même"
"Est-ce que vous l'avez déjà suivi?" demanda Hermione.
"Pas moi" répondit Dean. "Mais je l'ai vu arpenter le terrain de Quidditch au clair de lune depuis la fenêtre"
"Seul?" demanda Hermione.
"Oh oui, complètement" fit Dean.
"Donc pas de sommeil, pas de nourriture, pas de contact humain" résuma Hermione. "Et puis il s'est aussi retiré de l'équipe de Quidditch. Nous savons tous à quel point Harry adore voler, adore le Quidditch. Il a ça dans le sang. J'ai été abasourdie quand il a fait ça"
Cela ne donna lieu à aucun commentaire de la part du petit groupe. Les vifs souvenirs du match Gryffondor-Poufsouffle étaient toujours présents dans leurs esprits, et plus particulièrement dans celui de Ron.
"Donc nous savons tous ça. Mais voici maintenant certaines choses que vous ne savez peut-être pas". Hermione avait l'attention totale de la petite bande. "Tout a commencé le jour du cours de Soins aux Créatures Magiques, quand Hagrid a fait venir cette troupe de satyres. Si mes idées sont justes, ceci est très important"
"C'est aussi le jour où il s'est évanoui" ajouta Ginny. "Le jour où j'ai écrit à Sirius et le dernier jour où Harry est allé à l'Infirmerie"
"Hmmm, et le jour où j'ai été mise sur la bonne voie par Dumbledore" dit Hermione d'un air songeur, énigmatique.
"Et c'était aussi le jour..." commença Neville.
"...où on lui a donné le livre" termina Ron.
"Quel livre?" demandèrent Hermione et Ginny à l'unisson.
Il y eut un silence pendant lequel tous les garçons eurent un petit sourire en coin.
"C'était un cadeau pour Harry" dit Ron. "De la part de nous tous"
"C'est nous qui l'avons écrit" ajouta Seamus. "Avec la contribution d'autres personnes, comme les jumeaux et Charlie Weasley, pour ne citer qu'eux"
"Mais ça parle de quoi?" insista Hermione. "Ca pourrait être très important"
"Je ne crois vraiment pas que ça t'intéresserait" dit Ron, gêné. "C'est...un truc de mecs"
"Tu veux dire que tu n'as pas assez de tripes pour avouer qu'il contient bon nombre de cochonneries" explicita Ginny.
"Exactement" approuva Hermione, un léger sourire aux lèvres.
Après une pause, Neville se risqua: "Je crois qu'aucun de nous ne sera totalement à l'aise s'il vous dit ce qu'il y a dans ce livre. Ca serait peut-être plus facile de simplement vous le montrer"
"Il est enfermé dans sa malle" fit Seamus. "Et on ne sait pas le sort de verrouillage qu'il a utilisé. C'est aussi important que tu le dis?"
"Oui" répondit Hermione avec sérieux.
Il y eut un autre petit silence pendant lequel les garçons se regardèrent.
"Je peux l'avoir" dit enfin Dean. "Appelez-moi le Roublard"
"Qui?" fit Ron, perplexe.
"Livre moldu" lui répondit Hermione en guise d'explication.
Dean sortit du lit et se dirigea vers la malle de Harry. En moins de deux minutes, il l'avait ouverte et avait trouvé le livre posé sur la pile, juste où Harry l'avait laissé tomber peu de temps auparavant. Il le passa à Ron, qui le donna à Hermione à contrecoeur.
Les garçons trouvèrent les quelques minutes pendant lesquelles les filles parcoururent le livre insoutenables. Hermione affichait un air surpris et un certain amusement perçait derrière ses lèvres pincées. Ginny était à moitié en train de glousser.
"Bon" fit Hermione, essayant d'adopter un ton neutre. "C'est un manuel pour améliorer magiquement la masturbation". Ginny et elle se regardèrent, en roulant les yeux.
"Ben flûte alors" fit Ginny en jetant un coup d'il sur une des pages. "C'est possible de faire ça?"
"Mon Dieu" poursuivit Hermione. "Je ne comprends tout simplement PAS les garçons. Pourquoi diable ont-ils besoin d'un livre pareil? Ginny, que penses-tu de celui-ci?"
"Euh, c'est trop explicite pour moi. Et en plus, quatre de mes six frères y ont apporté leur contribution, ce qui fait apparaître des images qui feraient bien mieux de rester où elles sont"
Ron se tortilla sur place, embarrassé.
"Hé!" fit Hermione. "Trêve de bavardages, Ginny. Rends-le moi"
"Vous parlez vraiment beaucoup de ce genre de trucs?" demanda Ginny.
"Eh bien, non, pas vraiment" répondit Ron, une drôle de couleur cramoisie empourprant visage, ce qui allait fort peu avec ses cheveux.
"C'est ça le truc" dit Seamus. "On n'en parle pas. Enfin, normalement. C'est pour ça qu'on l'a écrit"
Ginny ne saisit pas vraiment la subtilité de cette distinction, mais Hermione était toujours en train de feuilleter le livre. Chaque bruissement de page qui tourne était presque insupportable pour les garçons. Puis Hermione dit: "Eh bien, je suis ravie de l'avoir vu. Ca paraît logique maintenant,une fois rattaché au puzzle d'ensemble"
"Ah ouais?" fit Ginny.
"Comment?" demandèrent deux ou trois des garçons.
Hermione marqua un temps d'arrêt puis poursuivit avec circonspection: "Ca devait être de ça dont vous parliez en rigolant le jour du cours de Soins aux Créatures Magiques. Dites-moi, si ce n'est pas trop indiscret, pourquoi un livre pareil était nécessaire? Pourquoi tous les quatre, avec des complices, vous avez décidé que ce serait un bon cadeau pour Harry? N'est-ce pas un garçon comme vous? Ne savait-il pas?"
Le silence se fit. Puis Ron prit la parole, tout doucement.
"Hermione, malgré toutes les difficultés, les souffrances, la douleur et la méchanceté pure et simple que Harry a engendré ces dernières semaines, si je répondais à cette question, si l'un d'entre nous le faisait, ce serait une horrible trahison que nous lui ferions. Quand ce bouquin fut écrit et offert, c'était parce qu'il y avait une franchise et une ouverture d'esprit incroyables parmi nous dans ce dortoir, et nous n'avons pas du tout créé ce livre par goût pour les cochonneries et les grossièretés, mais parce que Harry était notre copain. Il n'y avait aucune gêne, ni quoi que ce soit. Enfin, peut-être un peu" - tous les garçons sourirent - "mais le fait est que nous ne pouvons pas vous révéler les circonstances qui nous ont fait penser à fabriquer ce livre, parce que ce n'est pas bien. Il serait mortifié rien qu'en sachant que vous connaissez son existence, que vous l'avez vu, et je ne le laisserai pas tomber maintenant en vous disant pourquoi on lui a donné"
Ce fut au tour de Hermione de réfléchir. Elle redonna le livre à Dean, qui alla le remettre et reverrouiller la malle de Harry. "Ok, je comprends. Le Code Ethique des Garçons. Les fille ont une règle semblable, bien sûr, et ni Ginny ni moi n'aurions révélé autant de choses que vous aujourd'hui". Les deux filles se sourirent. L'intérêt de Ron fut soudainement accru, mais il ne dit rien. Hermione poursuivit avec douceur: "Je dois dire qu'il a une chance incroyable d'avoir des amis comme vous"
"Dommage, il ne voit pas les choses de la même façon" constata Ron.
"Je pense que si" fit Hermione. "Je le pense vraiment"
"Hermione, qu'est-ce que t'as voulu dire par le fait que le livre prenait sa place dans le puzzle général?" demanda Neville.
"Eh bien, avant de vous dire ça, j'ai quelques hypothèses à faire. Vous n'êtes pas obligés de faire des commentaires, comme ça, l'honneur et l'intimité de Harry seront préservés. En fait, j'ai dans l'idée que vous avez offert ce livre à Harry parce qu'il ne connaissait pas la masturbation magiquement assistée. 'Bêtement et adorablement à côté de la plaque' étaient tes mots exacts si je me souviens bien, Ron. Et ne croyez pas que j'éprouve du mépris pour lui parce que je trouve que ce qui fait entre autres le charme de Harry, c'est qu'il ne connaisse pas certaines choses. Répondez juste à une question qui ne compromettra pas Harry. Combien de fois la méthode magique est-elle plus intense que la méthode habituelle?"
"Euh..." commença Seamus. "Infiniment plus; mais ça varie suivant la qualité de ta baguette, et la force de ta propre magie"
"Oh" fit Hermione. "Bon, nous savons que la magie de Harry est très puissante. Il arrive à résister à l'Impérium et il peut invoquer un Patronus parfait. Et il est particulièrement sensible aux Détraqueurs, car il a toujours en lui un peu de la magie de sa mère. Et du point de vue scolaire, sa baguette est d'excellente qualité. Oh lala; le pauvre garçon"
"Euh, tu peux nous mettre au courant, Herm?" fit Ron.
"Oui, désolée, revenons à mes hypothèses. Vous avez donné à Harry les moyens d'atteindre - ce qu'il a dû faire - des sensations d'une intensité absolument incroyable. Surtout que, pour lui, je suppose - vous n'êtes pas obligés de dire quelque chose! - que ces sensations étaient complètement nouvelles. Mais le problème est le moment où vous lui avez offert ce cadeau, pas le cadeau lui-même. Parce que le jour du cours de Soins aux Créatures Magiques, Harry était dans un état émotionnel très vulnérable, bien que je ne m'en sois rendue compte qu'après. Et je parie que lui non plus ne s'en était pas rendu compte. Comme preuve de sa vulnérabilité, nous avons son évanouissement"
"Herm, je ne vois pas où tu veux en venir" l'interrompit Ron. "On n'a donné le livre à Harry que le soir, après le cours, quand il est sorti de l'Infirmerie"
"Oui, mais si j'ai raison, alors ce qui s'est produit pendant le cours est toujours en vigueur aujourd'hui. Quelques heures après le cours n'auraient fait aucune différence. Vous auriez mieux fait de lui donner le livre le jour d'avant, en y voyant avec du recul. Nous ne pouvons rien y changer, et je pense que le livre a été un catalyseur plutôt qu'une cause. Sans doute que Harry ne s'est, euh, 'servi' du livre que le jour suivant au petit matin, mais la catastrophe était déjà imminente. Elle était probablement là depuis des années. Ajoutée à l'extraordinaire intensité que le livre lui a fournie, et à ce qui s'est passé pendant le cours, ce n'est pas étonnant qu'il ait réagi bizarrement"
"Herm" la coupa Ginny. "On est totalement paumés. Va plus doucement, et ne pars pas du principe que, pour nous, tout ce que tu nous dis est une évidence. Je n'ai absolument aucune idée de quoi tu parles"
il y eut des murmures d'approbation autour du lit.
Hermione soupira. "Ok, mais ne m'interrompez pas. Vous allez tous avoir beaucoup de mal à accepter les conséquences de ce que je crois savoir. Ecoutez-moi juste, et essayez de comprendre"
D'autres murmures d'approbation. Hermione commença.
"Les satyres sont des créatures intéressantes. Grossières, mais intéressantes. Je tiens ça de trois sources. Premièrement, de la bibliothèque; j'y suis allée immédiatement après le cours parce que, regardons les choses en face, c'était l'un des cours les plus extraordinaires que nous avons eu ici, même selon les critères de Hagrid, et je voulais en savoir plus sur la cause de leur réaction. En bref, je voulais savoir ce qui avait déclenché cette orgie"
"Et c'était quoi?" fit Seamus, mais Ginny lui donna un coup de pied pour le faire taire.
"Deuxièmement, de Dumbledore. Rappelez-vous, je suis allée le voir après que Harry se soit évanoui. Il en savait visiblement beaucoup plus sur le cours et l'évanouissement de Harry qu'il n'en laissait paraître. C'est Dumbledore lui-même qui m'a orientée sur les livres sur les satyres à la bibliothèque, en disant qu'on pouvait apprendre beaucoup des satyres, et parfois des choses très intéressantes et même surprenantes. Troisièmement, de Hagrid. Quand j'eus lu tout ce que je pouvais, je suis allée lui parler. Après tout, il connaît des tonnes de trucs sur toutes sortes de créatures. Et tout ce que j'ai appris sur les satyres avait un rapport quelconque avec Harry"
Les Gryffondors sur le lit ne pipaient mot, buvant ses moindres paroles.
"Mais avant de vous parler des satyres, il faut que vous sachiez quelques trucs sur quelque chose de tout à fait différent. Sur l'amour. Et particulièrement sur l'amour entre deux personnes dotées de magie. Dans le monde moldu, l'amour est une affaire au petit bonheur la chance. On a juste à espérer rencontrer la bonne personne au bon moment, et l'amour peut prendre des mois, voire des années, pour se manifester pleinement, ou il peut sauter aux yeux immédiatement et se faner peu de temps après. Dans le monde magique, c'est bien sûr aussi la même chose; mais il y a une autre forme. La magie de deux sorciers peut les lier ensembles si fortement qu'il crée un couple qui devient plus puissant que leurs deux magies réunies"
Hermione regarda Ron et Ginny.
"Vos parents, Ron, Ginny, en sont l'exemple classique. Vous avez probablement entendu l'histoire de leur rencontre tant de fois que cela ne signifie plus rien pour vous, mais moi je l'ai entendue une fois seulement, l'année dernière quand je suis restée avec vous pour la Coupe du Monde de Quidditch, et quand j'y pense maintenant, c'est extrêmement révélateur. Votre mère disait qu'elle a simplement su, à la seconde où elle a vu votre père, que c'était lui. Et lui aussi le savait. Et ils étaient tous les deux jeunes, à l'école ici bien sûr, mais ça ne voulait pas dire que ce qu'ils ressentaient était immature ou superficiel en aucune façon""
"Maman raconte toujours cette histoire" fit Ginny. "Et on lui dit juste d'arrêter d'être fleur bleue"
"Je suis bien contente de l'avoir entendue maintenant" dit Hermione. "Ok, ça peut arriver dans le monde moldu aussi, bien que ce soit vraiment très rare. Mais pour les Weasley, qui sont tous deux des sangs-purs, leur magie réunie est infiniment puissante, et ils peuvent percevoir les émotions de l'autre, avoir une sorte de télépathie, les rendant totalement dépendants de la présence physique de l'autre pour qu'ils se sentent bien. En réalité, ils sont devenus, magiquement parlant, une seule et unique unité. Ils peuvent se servir de la baguette de l'autre, sentir les humeurs de l'autre, sentir quand l'autre est en danger, accomplir des exploits magiques dont ils étaient auparavant incapables, tout cela parce qu'ils baignent maintenant tous les deux dans une zone de magie intérieure d'une puissance incroyable"
"Maman arrive à dire dans quelle pièce de la maison Papa se trouve" fit Ron. "Et lui, il arrive à savoir quand un des sorts de Maman à raté. C'est marrant, j'y avais jamais réfléchi, avant"
"Vraiment? C'est très intéressant, en fait" fit Hermione, interrompant le fil de ses pensées un instant. "Et c'est peut-être particulier à eux, parce que la science exacte de cet amour est extrêmement complexe, et je pense que ça doit sûrement être différent pour chaque couple. Mais pour le moment, il est suffisant de savoir que lorsque deux sorciers se rencontrent, il y a la possibilité que leurs 'moi' magiques se lient entre eux, indépendamment de ce que leurs esprits logiques pensent. Nous connaissons évidemment d'autres couples liés magiquement, et j'ai dans l'idée que les parents de Harry en personne en faisaient partie"
Hermione fit une pause et but une petite gorgée de jus de citrouille. Le fait de parler des parents de Harry dans ce contexte était particulièrement émouvant.
"Les satyres font office de baromètre pour cette attirance magique, et ils peuvent sentir les auras qui entourent les sorciers aussi clairement que si elles étaient visibles; en fait, pour les satyres, de telles auras-attirance sont visibles. Apparemment, elles ont même des codes de couleur, l'écarlate étant la combinaison la plus puissante. Et aussi, dans des cas totalement exceptionnels de profond amour entre deux personnes dotées de pouvoirs magiques, le 'nuage écarlate' peut vraiment devenir visible pour l'il humain. En vérité, votre mère en a parlé elle-même, bien que je ne pense pas qu'elle s'attendait à ce que j'en comprenne la signification à ce moment-là. De plus, les satyres ne peuvent pas s'empêcher de réagir quand ils rencontrent des auras particulièrement bien assorties et éclatantes. La nature d'une telle réaction est presque toujours un débordement de joie à la vue de ces auras, ou de désir si vous voulez, qui se répand dans toute la troupe. Ils se nourrissent de l'énergie de cet amour comme s'ils mangeaient de la vraie nourriture. Cette capacité de percevoir ces choses, et les orgies qui en résultent, sont l'essence même des satyres"
"Tu avais ce bouquin, Herm, le jour du cours de Hagrid!" fit Ginny. "Le Nuage Ecarlate, ou un truc dans le genre. On l'a regardé au souper, quand Harry s'est évanoui"
"Oui. Et c'est pratiquement le livre le plus intéressant que j'ai jamais lu. Et c'est aussi de loin le plus pertinent de tous les livres que j'ai regardé ce jour-là, ou depuis"
"Ben merde alors" fit Ron. "Vous vous rendez compte? La bibliothèque a réellement été utile pour une fois!"
"Par conséquent" poursuivit Hermione, l'ignorant totalement, "exposer une foule d'adolescents à un troupeau de satyres est une opération qui peut s'avérer dangereuse, bien que pas aussi risquée que vous pourriez le penser, puisque les satyres ne sont pas touchés par les amourettes passagères adolescentes ou par les effets d'un surplus d'hormones"
Malgré la gravité du moment, il y eut quelques gloussements, pendant lesquels Ginny remua les pieds sous les jambes de Seamus.
"Toutefois, Hagrid savait une chose ou deux à ce propos, et afin d'éliminer le risque d'une orgie généralisée de la part des satyres, il nous a envoyé dans l'enclos par paires du même sexe, sachant que s'il y avait des possibilités d'associations magiques dans le groupe, elles en seraient quitte pour se développer à leur propre rythme au lieu d'être forcées de se manifester à cause des réactions des satyres. Mais Hagrid avait oublié une chose. Il a observé tous les couples entrer dans l'enclos et c'était tous des paires du même sexe, sauf les deux dernières. Il nous a alors séparés Harry et moi et nous a mis avec d'autres personnes. C'est le satyre de Harry, Dixter, qui a commencé l'orgie, en réaction, selon Hagrid, à la plus puissante aura d'amour que Dixter ait senti de toute sa vie. D'un écarlate très vif, a-t-il raconté à Hagrid par la suite"
Hermione prit une profonde inspiration. "Et cette après-midi-là, le partenaire de Harry était Draco Malfoy"
Il y eut un silence total tandis que cette révélation montaient jusqu'à leurs cerveaux. Hermione leur donna le temps de s'adapter à ce qu'elle venait d'énoncer, mais il n'y eut aucun commentaire, et elle poursuivit.
"Je suis sûre qu'à ce moment-là, aucun des deux garçons n'a eu une idée de ce qui s'était passé ou de ce qui l'avait provoqué. Et puis, jusqu'à cet instant, et peut-être même encore, Harry méprisait Malfoy. Mais ce n'est pas aussi surprenant que ça quand on y regarde de plus près. Le fait est que, que cela nous plaise ou non, Harry et Malfoy sont destinés à être un couple aussi proche et aussi amoureux que les Weasley, mais étant donné l'inimitié qu'il y a entre eux depuis leur première rencontre, aucun des deux n'est décidé à laisser ça arriver, surtout s'ils n'en sont pas conscients"
"C'est plus que de l'inimitié" fit Neville. "C'est inquiétant, le niveau qu'atteint cette animosité. Je ne sais pas comment ils trouvent l'énergie d'alimenter cette hargne aussi farouchement. C'est comme si l'existence de cette hostilité en elle-même était un peu le moteur de leurs vies"
"Tout à fait, Neville" approuva Hermione. "Et pensez à leur rencontre et à ce qui est arrivé. Dans le Poudlard Express, le premier jour de notre première année, Malfoy a tendu la main à Harry pour qu'ils deviennent amis, et Harry l'a refusée. Il l'a refusée parce que Malfoy venait juste d'insulter l'ami qu'il venait de se faire; toi, Ron. Tu détestes Malfoy à cause de cette querelle stupide qui existe entre vos deux familles depuis des années. Harry l'a détesté parce que tu le détestais. Harry n'avait aucune raison de détester Malfoy en lui-même. Pas à l'époque, pas quand il ne savait rien à propos des Mangemorts et de leur rôle dans la mort de ses parents"
"Ce n'est pas une querelle stupide" protesta Ron. "Si tu savais certaines des choses que Lucius Malfoy a-"
Hermione leva brusquement la main pour lui faire signe de s'arrêter. Les interruptions étaient si malvenues à ce moment-là qu'elle n'arrivait même pas à trouver les mots pour protester. Ron se sentit un peu bête et ferma son bec.
"C'est plus logique si l'on sait que - comme seulement Harry et Malfoy, et je pense, Ron et moi, le savons - dans le train, ce jour-là, ce n'était pas la première fois que Harry et Malfoy se sont rencontrés. Ils étaient tous les deux allés chez Madame Guipure au Chemin de Traverse environ un mois plus tôt, pour choisir leurs robes de sorciers pour Poudlard. Lors de cette rencontre, il n'y a pas eu à proprement parler de haine. Certes, ils ne se sont pas très bien entendus; Harry nous a dit par la suite, quand il s'est rendu compte de qui c'était, que même au tout début il avait eu l'air froid et arrogant, et qu'il exprimait déjà - à son âge! - les idées de son père à propos de laisser entrer les enfants moldus à Poudlard"
Hermione marqua sciemment un léger arrêt, et laissa les renseignements qu'elle venait de fournir flotter dans les airs, pour que le Conseil ici présent puisse les observer se rassembler d'eux-mêmes plutôt que devoir tous les emboîter à la hâte.
"Mais malgré cela, il n'y avait ni méchanceté, ni haine entre eux" répéta-t-elle. "Malfoy ne savait pas qui Harry était, et Harry n'avait pas vraiment de raison de détester Malfoy. C'est seulement quand ils se sont retrouvés dans le train que Malfoy a su que ce serait mieux pour lui que Harry soit son allié plutôt que son ennemi, et que Harry a été indigné pour toi, Ron"
L'importance de ce moment-là, toutes ces années auparavant, commençait à être entrevue par le petit groupe. C'était une impression particulièrement désagréable.
"Et à ce moment-là, comme Harry refusa la poignée de mains, l'amour, qui aurait normalement dû commencer à grandir puisque leurs magies se seraient liées et unies, s'est déformé puisque leurs esprits "rationnels" s'en sont mêlés, et la pièce de monnaie qui contenait la haine et l'amour s'est retournée du côté de la haine. Et comme l'intensité de leurs émotions s'est accentuée au fil des années, cela se mua en dégoût, jusqu'à ce que Harry s'inquiète de toute la haine qu'il portait à Malfoy, et jusqu'à ce que la seule raison de vivre de Malfoy devienne le grand, le vertueux, l'honorable Harry Potter. Jusqu'à, comme tu l'as dit Neville, ce que l'existence de cette hostilité en elle-même devienne en quelque sorte le moteur de leurs vies"
Ginny émit une sorte de gargouillis. C'était ce qui, pour elle, se rapprochait le plus de la parole.
"Et peut-être que ça serait toujours resté comme ça, tous les deux ne sachant pas quelle était la véritable origine de la force de leurs sentiments, si les satyres n'étaient pas arrivés" ajouta Hermione.
Aucun des Gryffondors n'aimait la tournure que prenait les choses. Même à ce moment-là, où ils avaient l'impression d'être en train d'assimiler quelque chose d'horriblement nouveau et d'extrêmement embarrassant, Ron reconnaissait que Hermione était totalement maîtresse des faits, et que rien n'avait échappé à la progression minutieuse de sa pensée. Dieu merci, il y a quelqu'un qui contrôle la situation! Il sentit monter en lui une bouffée de tendresse pour elle, et il la regarda attentivement. Mais les yeux de la jeune fille étaient clos, car elle était de toute évidence en train de suivre une liste mentale, et malheureusement pour elle, elle ne vit pas ce regard. Après une autre gorgée de jus de citrouille, elle repartit sur sa lancée.
"Nous en arrivons donc au comportement actuel de Harry. Honnêtement, je ne pense pas qu'il sache tout ça. Il n'a jamais été le genre à consulter des livres ou à faire des recherches, il suit presque toujours son instinct. C'est un Gryffondor, après tout. La haine qu'il y a entre lui et Malfoy s'est encore intensifiée depuis que Harry s'est retrouvé face à face avec Vous-Savez-Qui et les Mangemorts le jour de la mort de Cédric. Cette 'haine' a dû étinceler de mille feux quand ils ont rencontré Dixter, car Hagrid les avait obligés à passer du temps ensemble, et malheureusement, avec un satyre. La réaction de Dixter a sûrement dû avoir des effets sur Harry et Malfoy d'une façon quelconque. Et, dans cet état hautement vulnérable, Harry s'assoit pour le souper, et peut-être qu'il aperçoit Malfoy, ou peut-être que Malfoy est en train d'expérimenter des, disons..." - elle se sentit rougir - "des émotions intenses par lui-même quelque part dans le château, et la télépathie entre en action. Résultat: Harry est submergé; il s'évanouit"
"Oh mon dieu, oui!" s'écria Ginny. "Vous vous souvenez? Il est juste tombé en avant, d'un coup d'un seul. Et il a dit 'D'où est-ce que ça vient?' ou un truc dans le genre!"
"Je crois que c'est une théorie irréfutable" fit Hermione. "Il n'y avait absolument aucune raison apparente qu'il s'évanouisse ce jour-là. Donc, et là je ne fais que des suppositions, mais après le cours, il n'a sûrement dû rien comprendre, mais il savait que Malfoy était impliqué d'une manière ou d'une autre. Quand c'est arrivé - l'évanouissement -, je suis allée voir Dumbledore, et Harry a été emporté à l'Infirmerie. Dumbledore m'a dit d'étudier les satyres. Il est au courant alors, c'est certain!"
"Oh merde alors!" dit Dean. "Je sais ce qui va arriver maintenant..."
"Oui. Quand Harry sort de l'Infirmerie, vous lui donnez le livre. C'est un garçon, il a des hormones, et il est intrigué. Il essaie un des sorts. Je fais encore des suppositions, mais il s'ensuit ce que tu as dit à propos de tes parents, Ron, à savoir qu'il y a sûrement un lien psychique entre lui et Malfoy, et que peut-être il est particulièrement fort dans, euh, des moments pareils; mais aucun des deux ne comprend encore ça. Immédiatement, Harry voit le danger du livre et le met sous clé. Cela suffit pour le mener au désespoir: être obsédé par quelqu'un qu'il hait. C'est sûrement ce qui s'est passé! Les symptômes qu'il a sont ceux d'une dépression classique. Il est terrifié de ce que nous, ses amis - en réalité sa famille - pourrions penser si nous découvrions son secret, ce secret que lui-même déteste et ne comprend pas. Donc il nous repousse: sa logique étant qu'il n'aura pas à subir le fait qu'on le rejette s'il nous rejette d'abord"
"Oh mon dieu..." gémit Ron, l'affreuse vérité l'atteignant de plein fouet.
"Et pas seulement nous, mais tout. Il s'est construit un nouveau monde, où il peut lutter contre ça sans que nous le sachions. Pas de travail scolaire, pas d'amis, pas de quidditch, tout cela sciemment: un mécanisme de défense typique. Et également, à cause de la dépression dans laquelle il a sombré, pas de tranquillité, pas de nourriture, pas de repos: juste Malfoy dans sa tête et ce nuage qui les englobe tous les deux, contre leurs volontés. Il y a seulement une personne qu'il pense qu'elle ne le jugera pas. Et il la rencontre chaque semaine pour pleurer sur son épaule. Sauf, connaissant Harry, qu'il ne pleure pas, parce que ça serait se rendre. Donc même Sirius ne doit rien savoir"
Hermione sembla avoir fini de parler pour le moment. Il y eut un silence douloureux, pesant, brisé seulement par les sanglots étouffés de Ginny, qui avait la tête enfouie dans la poitrine de Ron. Il y eut un très long moment où tout le monde resta sans rien dire. Enfin, Seamus prit la parole.
"Herm, je crois que t'as raison. Quand Harry est venu dans le dortoir un peu plus tôt, et que je l'ai accusé de ne plus se soucier de Ron et du reste de nous, il m'a dit que j'avais tort, qu'il s'en souciait toujours, qu'il n'avait jamais cessé de s'en soucier, mais qu'il ne pouvait simplement plus être 'le Harry que nous connaissions'. Mais il n'a rien dit de plus, il est juste parti"
Il semblait n'y avoir d'autre moyen que de voir ceci comme une confirmation de l'explication de Hermione.
"Et aussi" fit Ginny d'une toute petite voix, "pendant le match contre Poufsouffle, Harry était caché sous les gradins. Je l'ai vu quand je suis allée aux toilettes. Il ne m'a pas vue, et bien sûr je ne suis pas allée le voir, parce qu'il était le traître de la Maison et tout le tralala. Mais il applaudissait. Il criait 'Vas-y, Ron!' de toutes ses forces. Je ne te l'ai jamais dit, Ron, parce que je pensais que ça t'aurait bouleversé"
Ron poussa un gémissement et enfouit son visage dans le cou de sa sur, tandis que Hermione lui prenait les mains. Les garçons passèrent outre le fait que Ron était au bord des larmes. Le Code Ethique des Garçons disait que les garçons ne pleuraient pas évidemment, donc quand ça arrivait vraiment, ils faisaient semblant que ce n'étaient pas des larmes.
La voix de Neville s'éleva ensuite. Sa voix était tremblante aussi, mais ses paroles étaient sensées: "Hermione, dans ce que tu viens de nous dire, qu'est-ce qu'il y a de certain et qu'est-ce qu'il y a de supposé?"
"Tout sur les satyres, la nature de l'amour magique, les auras et le nuage écarlate, tout ça, ce sont des faits avérés". La fermeté de la voix de Hermione eut un effet vaguement apaisant sur le groupe, même si les mots en eux-mêmes étaient non désirés. "Tout comme naturellement les événements qui se sont produits, y compris les circonstances de la première rencontre de Harry et Malfoy, le cours de Soins aux Créatures Magiques et son comportement depuis"
Elle réfléchit un instant, puis continua.
"Mes hypothèses basées sur l'observation justifient mon explication de l'attitude de Harry. Hagrid m'a confirmé, en larmes, qu'un tel lien existe certainement entre Harry et Malfoy, d'après ce dont il se souvient du cours et ce que Dixter lui a dit par la suite. J'ai vérifié les symptômes de Harry dans un manuel moldu de psychiatrie. Je fais des hypothèses quant à la télépathie qu'il pourrait y avoir entre eux, mais cette supposition est basée sur d'autres exemples classiques, et ça m'a l'air d'avoir encore plus de poids avec ce que tu as dis à propos de tes parents, Ron"
Hermione prit une grande, grande inspiration, et poursuivit d'une voix beaucoup plus basse, beaucoup moins assurée. Les autres étaient totalement immobiles.
"Je sais également, encore une fois d'après mes lectures, que si les deux concernés rejettent ce sentiment, et essayent d'arrêter la magie naturelle qui les lie entre eux, le 'moi' magique deviendra instable, comme une réaction chimique à moitié achevée. Ils doivent l'accepter, ou vivre en souffrant le martyre. D'après ce que je vois, nos deux sont liés ensemble, mais il est peu probable que l'un d'entre eux ne laisse cela arriver. Le livre a simplement eut l'effet d'un accélérateur. Tant qu'ils nieront cela tous les deux, ils seront de plus en plus instables, mentalement et magiquement"
Hermione était tout à coup beaucoup plus émue, et elle se mit à bafouiller, comme si son sang-froid et sa logique l'avaient désertée.
"Oh mon Dieu, on est allé si loin, vous pourriez aussi bien entendre ce que je crois être l'affreuse déduction de tout ça"
Sa respiration était plus rapide, ses paroles s'accéléraient, ses mains bougeaient avec agitation.
"Ce n'est pas possible de continuer à ignorer l'instabilité de Harry. Je suis navrée que vous ayez à entendre ça, je suis vraiment désolée, mais Harry est peut-être déjà en train d'approcher un moment crucial. En fait, il est peut-être en train de réfléchir sérieusement à ce que serait sa prochaine étape 'logique': la prise de conscience, oh mon dieu, la prise de conscience que sa dépression a pu être provoquée par quelque chose, la prise de conscience qu'il a seulement deux options, capituler et faire avec, ou...". Hermione pleurait à présent. "...ou, désolée, mais il faut que je le dise, ou en finir. Je suis quasiment sûre que Harry ne connaît pas tout ce que je sais, tout ce que nous savons. Il est poussé uniquement par ses émotions et son instinct, et qui peut dire jusqu'où les émotions et l'instinct d'un adolescent qui se déteste peuvent le mener, surtout celui qui s'est séparé volontairement de tous les éléments stabilisateurs de sa vie, et qui passe des heures et des heures tout seul...la nuit...". Elle ne put continuer.
"Il faut qu'on aille le voir!" s'écria Ron d'une voix pressante, les yeux rouges. "Lui dire qu'on l'aime quoi qu'il se passe! Herm, si ce que tu as dit est vrai, chaque minute où il est seul, il est en danger!"
"Oh mon dieu, non!" s'exclama Hermione. "Nous ne pouvons pas faire ça!"
"Et pourquoi pas, bon dieu?" fit Ginny, criant presque. "Et pourquoi tu nous as pas dit tout ça plus tôt?"
"Oh mon dieu! Je ne sais pas!" gémit Hermione. "Parce que, parce que, comme Harry je suppose, j'espérais simplement que tout disparaîtrait! Qu'il trouverait un moyen de contourner le problème lui-même, que les choses reviendraient à la normale! Et nous ne pouvons pas aller le voir! Imaginez ce que nous aurions à lui dire! Nous serions obligés de lui dire tout ça, et si, comme je le soupçonne, il ne le sait pas, ça pourrait le faire basculer par-dessus bord, et alors comment on se sentirait, bon sang, si on avait en fait précipité la crise!"
"On s'en fout de ce qu'on ressent pour le moment!" cria Ron. "Putain, mais qu'est-ce qu'on fait alors? Je ne vais pas rester assis là quand mon meilleur pote est dans cet état!"
"Et comment!" s'exclama Seamus. "On peut pas le laisser endurer ça tout seul!"
"C'est bien plus qu'un ami!" gémit Ginny, en sanglotant. "Il fait partie de notre famille, bon dieu!"
"ON SE CALME!" beugla Dean.
Son cri résonna dans la pièce.
"Herm" poursuivit Dean, essayant tant bien que mal de rétablir un peu de calme parmi la bande. "Je sais que je parle pour nous tous en te disant merci de nous avoir dit tout ce que tu sais. Ca n'a pas dû être facile pour toi de supporter tout ça toute seule, et personnellement, je m'excuse de ne pas avoir fait plus attention aux choses et ne pas les avoir étudiées de plus près"
Hermione, affolée, eut l'air de lui être reconnaissante pour son intervention.
"Oui, bravo Hermione" fit Neville.
Ginny et Ron reniflèrent en guise d'approbation.
Un silence long et pesant s'abattit sur tout le groupe. C'était comme si le temps s'était arrêté, et que rien d'autre n'existait dans le monde à part le lit de Ron. Les conséquences inconcevables de ce que Hermione avait proposé étaient tout simplement trop épouvantables pour y penser, mais ils pouvaient difficilement faire autrement. Après un long moment, quand la perspective de l'hystérie fut écartée avec gêne, ce fut Dean qui brisa le silence.
"Alors, Herm, qu'est-ce que tu proposes?" dit-il. "C'est toi qui a fait tout le raisonnement là-dessus"
Elle fit un effort prodigieux et prit la parole, d'une voix toujours très basse.
"Nous ne pouvons pas aller voir Harry. Il a besoin de stabilité, et si cette stabilité signifie pour lui de continuer cette soi-disant indifférence pour nous, alors ça doit continuer. C'est lui qui a conçu la situation présente, donc quelque part dans son esprit, c'est ce qu'il veut. Faire autre chose pourrait menacer de le déstabiliser. Donc on laisse les choses comme elles sont"
"Ce n'est pas un choix envisageable" fit Ron. "Pas de mon point de vue"
"Eh bien, nous pouvons parler à Dumbledore..." dit Hermione, bien qu'elle ne semble pas convaincue par cette suggestion.
"Je ne suis pas sûr d'avoir le courage" dit lentement Ron.
"Pourquoi?" demanda Ginny.
"Parce que c'est quand même quelque chose d'extrêmement personnel pour Harry. J'ai presque l'impression que c'est mal que je sache tout, et je suis celui qui est le plus proche de Harry. L'idée d'en parler à un professeur est épouvantable. On dévoilerait ses pensées les plus intimes, et derrière son dos. Ca serait une trahison. Malgré la gravité de tout ça, c'est vraiment à utiliser qu'en dernier recours"
"Et on n'en est pas au stade du dernier recours, là?" fit Seamus. "Ca fait six semaines, après tout"
"Pour moi, c'est vraiment le moment du dernier recours, Ron" fit Ginny. "Herm, t'en penses quoi?"
"Je suis d'accord avec Ron. Mais pour des raisons différentes. J'ai juste la ferme idée au fond de moi que Dumbledore est au courant. Et c'est réconfortant. Je crois que la raison pour laquelle je ne vous ai pas dit tout ça plus tôt, c'est parce que j'avais secrètement espéré que Dumbledore lui-même trouverait un moyen pour le sortir de là, ou qu'au moins il s'en occuperait"
"Ca ferait de lui la personne logique à qui s'adresser dans ce cas-là, Hermione" fit Neville.
"Oui, je suppose que c'est vrai. Mais, je ne sais pas, mon instinct me dit de faire autrement"
"Alors on fait rien du tout?" dit Dean.
"Eh bien, je n'ai pas vraiment dit ça" nuança Hermione.
"Qu'est-ce que tu veux dire alors?" demanda Neville. "Ton instinct te dit de faire quoi?"
"Je pense, enfin, je pense qu'on peut faire quelque chose"
"Quoi?" demanda Ron.
"Ca ne va pas te plaire"
"Qu'est-ce que c'est?"
Hermione hésita. "On pourrait aller voir Malfoy"
"Malfoy?!" s'étrangla Ron. "Il n'en est pas question. Et pour lui dire quoi, d'abord?"
"Ron!" soupira Hermione. " Pour commencer, nous devons tous surmonter nos préjugés sur Malfoy. Si jamais Harry redevient le garçon joyeux que nous connaissons et aimons, Malfoy sera forcément impliqué. Très probablement comme le compagnon définitif de Harry. Et si nous ne pouvons pas accepter ça, nous ne sommes pas des amis pour Harry. C'est le droit de Harry de le rejeter ou de l'accepter, pas le nôtre. Et nous avons intérêt à prier pour qu'il l'accepte, parce que l'autre solution mettrait encore plus Harry en danger"
Une autre réalité effroyable s'ancra dans leurs esprits.
"Nous pouvons aller voir Malfoy et lui parler de ça" poursuivit Hermione, réfléchissant à voix haute, et paraissant gagner en confiance tandis qu'elle exposait les grandes lignes de ses pensées. "Nous savons que Malfoy n'a aucun ami à repousser. Il doit combattre ça tout seul, comme Harry. Mais il est plus avisé et plus perspicace que Harry-"
"Tu veux dire que c'est un Serpentard!" coupa Ron.
"Oui, je crois que c'est ce que je veux dire, Ron. Il a sûrement dû se rendre compte de la véritable situation plus tôt que Harry, en fait j'en suis sûre, parce que les deux seules personnes de l'école à avoir emprunté des livres de la bibliothèque sur les satyres sont moi et Malfoy lui-même. En fait, je l'ai surpris en train d'étudier les satyres le jour précis où Harry est allé pour la première fois à la Cabane Hurlante"
Son sang-froid et sa logique revenaient au fur et à mesure qu'elle parlait.
"Donc nous pouvons aller voir Malfoy et faire une trêve. Si Harry voit que nous acceptons Malfoy, ça pourrait diminuer son inquiétude quant aux conséquences de faire face à tout ça. Il y a de fortes chances que Malfoy accepte la trêve, parce que selon toute probabilité, il comprend l'affaire autant que nous"
Hermione avait véritablement l'air de plus en plus convaincue par son plan, et l'espoir qui perçait dans sa voix enveloppait les autres Gryffondors.
"En fait" dit-elle d'un ton songeur, "c'est un peu surprenant qu'il n'ait pas déjà agi par lui-même; si Harry est le seul moyen de faire disparaître le malaise de Malfoy, je me serais attendue à ce que Malfoy sorte tout simplement dehors et aille chercher Harry sur-le-champ. Je suppose que son retard pour passer à l'action est la preuve qu'il y a peut-être une vraie personne quelque part au fond de lui, qui lutte autant que Harry, mais qui arrive simplement mieux à le cacher. Ou peut-être que pour lui, il n'y a simplement personne pour remarquer à quel point il se bat. Une autre raison pour qu'il soit plus enclin à nous parler que jamais"
"Est-ce que t'es en train de dire, Herm" dit à nouveau Ron, en se remuant les méninges, "que pour que Harry redevienne notre ami, je dois serrer Malfoy dans mes bras? Pour que Harry redevienne mon frère d'armes, je dois accepter Malfoy comme beau-frère? Pour toujours?"
Malgré la tension qui régnait, Hermione gloussa. "Hmm, oui, bien dit, mon cher Ron. Tu as parfaitement résumé l'affaire"
"Oh seigneur" fit Ginny. "Un Malfoy dans la famille. Qui l'eut cru?"
"E-euh" bégaya Ron. "Je suppose, avec un million d'années pour m'y habituer, que je serais peut-être capable d'accepter Malfoy en personne. Mais je refuse de l'accepter comme le sort de Harry pour la vie. Harry mérite tellement mieux. Il mérite un 'happy end': tomber amoureux et se marier avec ma soeur, un accueil chaleureux dans une famille qui l'aime déjà, des tas de petits Potter qui courent de droite à gauche dans leur grande et belle maison, et plein d'amour qui ficelle le tout. C'est ça qui va arriver, on le sait tous, on en a tous envie: qu'il soit heureux, pas attaché pour la vie et contre sa volonté à un trou du cul prétentieux à cause d'une stupide réaction magique"
Ginny rougit mais ne dit rien: elle avait déjà laissé tomber cette idée quelques temps auparavant.
"Ron, réveille-toi" grogna Hermione. "Ca n'arrivera jamais. Ni maintenant, ni dans dix ans, jamais. Tu dois décider, comme nous tous, si ton amour pour Harry est plus grand que ta haine pour Malfoy. Parce que c'est tout ce qui compte maintenant. Harry et Malfoy sont déjà ensemble. Leurs magies sont déjà en train de se lier, peut-même que c'est déjà fait. Elles ont commencé à se réunir le jour où ils se sont rencontrés, de la même manière que pour tes parents. Les satyres n'ont pas fabriqué cet amour, il était déjà là; ils l'ont simplement découvert. Et Harry est tombé amoureux; c'est juste que notre présence dans sa vie a fait qu'il ne peut pas l'accepter. Et peut-être qu'un jour il vivra dans une grande maison, avec son amoureux, et plein d'enfants - adoptés! -, et qu'il sera aussi heureux qu'avant. Et moi, pour ma part, je serai ravie d'aller manger là-bas, et de le voir sourire timidement de sa manière innocente, et de l'entendre se souvenir des raclées qu'il mettait à Malfoy au Quidditch. Et qui sait, peut-être que la présence de Harry dans la vie de Malfoy fera de Malfoy lui-même quelqu'un de meilleur. Mais il y a plus de chance pour que ce 'happy end' arrive - et c'est le seul qui est disponible, Ron - si nous offrons notre amitié à Malfoy. Bref. Voilà. Merde, j'ai faim maintenant"
Et elle prit un sandwich, tandis que le reste des Gryffondors étaient assis sur le lit et envisageaient cette nouvelle perspective.
Des heures plus tard, ils étaient tous plus ou moins dans la même position, affalés sur le lit de Ron. La pile de nourriture avait disparu et ils avaient épluché minutieusement le sujet dans ses moindres détails. La crise immédiate semblait passée, mais l'horreur de la situation à long terme était toujours ancrée dans le groupe jusque dans leurs âmes. Malgré ces heures de discussion à tourner en rond, ou peut-être à cause d'elles, rien de plus n'avait été fait, si ce n'est un vague plan pour engager une conversation avec Malfoy. Ils avaient tous voulu y aller, mais Hermione avait insisté sur le fait que Malfoy serait submergé. Juste Ron, avait-elle dit, et moi. Après le repas du soir. On l'attrapera quand il quittera la Grande Salle, on l'emmènera quelque part, dans un territoire neutre. Pas de menaces, avait-elle dit. Juste ouverts et honnêtes. C'était le seul plan qu'ils avaient.
Il faisait nuit à présent et le souper n'était plus très loin, et la petite bande venait de songer à se lever et à se dégourdir les jambes avant le repas, quand la porte s'ouvrit.
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Oui, je sais, la fin est horrible...Mais c'est pas moi qui fait les chapitres!! lol. J'espère que ça vous a plu, et ne vous inquiétez pas, Draco et Harry seront de retour dans le chapitre suivant! A très bientôt! Et bien sûr, j'attends vos commentaires!
