Bonjour à tous! Nouveau chapitre! Ca avance, les amis, ça avance! Ai-je déjà dit que j'adore Draco? Et puis que Harry est choupinou? Et que je trouve Hermione encore plus géniale que d'habitude dans cette fic? Et que...bon, je vais m'arrêter là!! Merci à tous les reviewers!

Mimi: en fait, j'ai mis un peu plus de temps à traduire le chapitre 6 parce qu'il fallait que je traduise le nouveau chapitre de mon autre fic en cours...Mais c'est vrai qu'ils sont longs...Pour notre plus grand bonheur! Et puis il servait essentiellement d'explications, donc tant mieux si ça t'a éclairée! Et puis oui, c'est sûr que c'est du sérieux!! L'auteur veut absolument nous convaincre que Harry et Draco sont faits pour être ensemble!! Nous on le croit lol. Bises.

Eilama: merci pour ta review, le slash se rapproche...

Caro: coucou!! Hum, je suis ravie de ta review! J'avoue que ça m'a un peu monté à la tête lol. Moi aussi, j'adore Hermione dans cette fic, je la trouve tout bonnement géniale! Voilà, voilà, merci d'être toujours là!! Gros bisous à toi!

Fannie: c'est vrai que c'était un joli final lol. Je suis contente que ça t'ait plu. Merci pour ta review. Bises!

Top_cerise: voici la suite, j'espère qu'elle n'a pas trop mis de temps! Enjoy!

Alician: euh, je n'ai jamais dit que tu devais aller à l'asile! lol. Tu dois te tromper de personne...Mais bon, c'est vrai que tu as l'air bien atteinte lol. Voici la suite, peut-être que ça apaisera quelque peu ta folie (ou ça aura peut-être l'effet inverse!). Ciao!

Vinéa: voilà voilà, la suite est là!! J'espère que tu n'as pas sorti ta hache pour me tuer...J'ai été rapide là, non? Et puis ils sont longs les chapitres, alors tu peux bien en profiter! Ciao!

Marika Jedusor: merci, ça me touche et ça m'encourage!

Kaima: réponse à ta question: maintenant! lol. J'espère que tu aimeras toujours la suite!

Cedokun: oh un revenant lol. Elle est jolie ta review, très lyrique!! Je suis contente que ça te plaise toujours! Bises de chez moi!

Saael': pour information, la fic est terminée et il y a 18 chapitres. Merci pour tes compliments, ça fait plaisir!! Et puis je suis contente que cette fic te plaise! Bises!

Nagisa Moon: tu n'as pas à t'excuser, tu n'est pas obligée de laisser une review! Et puis je sais bien que tu aimes cette fic! Tes reviews sont toujours tellement élogieuses! Ca me touche, sincèrement. Je suis contente que mon travail soit apprécié, même si tout le mérite revient aux auteurs originaux. Merci encore! Bises!

Mélina: merci!! Je suis contente que tu aimes! Et voici la suite tant attendue lol.

Electrastars: je comprends que tu aies moins aimé le chapitre 6, il n'y avait pas Draco et Harry...Mais tu vas voir, dans ce chapitre, ça avance!! J'espère que tu aimeras!! Bises et merci!

TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN?

Harry ne savait pas combien de temps il était resté dehors, près du lac, après le départ de Malfoy. Mais ça devait être plusieurs heures car il faisait nuit à présent, et il était recouvert de neige, et il était tout à coup conscient du froid qu'il faisait, et conscient qu'il mourait de faim. Il se leva et se mit en route d'un pas rapide vers le château, en se disant qu'il pourrait aller voir Dobby pour qu'il lui donne de la nourriture et puis voir si, pour une fois, il pouvait peut-être aller se coucher pour prendre un peu de repos. Par Merlin, il fait un froid de canard. Il pressa davantage le pas. Chose inexplicable, ça avait été agréable d'être assis avec Malfoy et de fumer une cigarette. C'était une honte qu'il avait en moins. La proximité de Malfoy avait eu l'air de soulager entièrement sa douleur, et sa chaleur était restée avec Harry quelques temps après qu'il fût parti. Peut-être, songea Harry, peut-être que ce ne serait pas inconcevable de le revoir. Ils n'avaient parlé de rien - par l'enfer, comment Harry aurait-il pu lui dire tout ce qu'il avait à lui dire de toutes façons? - mais l'absence d'animosité avait été surprenante et, et...pleine d'espoir.

****

Draco observa Harry tout le temps qu'il resta près du lac après son départ. Ca avait été un déchirement affreux de le quitter, mais Draco ne voulait pas précipiter les choses et le faire fuir. Franchement, je ne sais pas s'il a une idée de ce qui se passe, se dit-il, alors qu'il se tenait dans un couloir du troisième étage, au chaud, au sec, magnifique, regardant par une fenêtre la silhouette solitaire de Potter se recouvrir peu à peu de neige, à tel point que Draco aurait été capable de dire que l'une de ces masses enneigées n'était pas un rocher au bord de l'eau, mais le garçon avec lequel il avait envie de passer le reste de sa vie. Et quand il vit Potter partir du lac et se diriger vers le château, Draco sentit son coeur pulser un peu plus vite, et se demanda quel serait le meilleur moment pour le revoir. Son 'moi' intérieur hurlait "Ce soir!", mais la tête de Draco disait "Attends, attends, pas de précipitation. Il changera d'avis". Merde, songea Draco, j'ai écouté ma tête toute ma vie en ce qui le concernait. Et elle avait tort. Je vais essayer de le voir ce soir. D'une manière ou d'une autre.

****

Il faisait nuit à présent et le souper n'était plus très loin, et la petite bande venait de songer à se lever et à se dégourdir les jambes avant le repas, quand la porte s'ouvrit.

Harry entra, ayant encore de la neige sur les cheveux et sur les épaules de sa cape, portant un paquet que Ron reconnut immédiatement comme étant une des offrandes de nourriture de Dobby. Son entrée fut électrifiante.

"Oooh, il neige?" gazouilla Ginny, réagissant nerveusement à la tension ambiante.

"Oh" fit Harry, un peu abasourdi par la petite réunion, et le fait qu'ils venaient visiblement de s'arrêter de parler. "Je suis désolé, je ne me suis pas rendu compte que j'interrompais une fête", et il se tourna pour partir. Mais il avait le coeur lourd, et il avait envie de rester. Ils avaient tous l'air si bien ici. Il avait envie d'être avec eux.

Dès qu'il se fut détourné, Hermione secoua frénétiquement la tête à l'attention de Ron, qui s'était raidi, prêt à bondir hors du lit pour aller rejoindre Harry. "Non!" fit-elle en un murmure que seul Ron put entendre, mais l'hésitation presque imperceptible que Harry eut pour quitter la pièce fut suffisante pour convaincre Ron durant cette fraction de seconde que Harry avait envie de rester, mais qu'il sentait qu'il ne pouvait pas. Avant que Hermione ou un des autres ne puisse l'arrêter, il était derrière Harry, alors que Harry lui-même tendait la main vers la porte.

"Harry" dit Ron, en posant sa main sur l'épaule de Harry par derrière. Les autres observaient la scène, sur des charbons ardents, en retenant leurs souffles, tous mourant d'envie de voir ce qui allait se passer, mais se sentant pourtant plutôt voyeurs.

"On ne devrait pas être là" siffla Hermione d'une voix inaudible. "Ils vont se réconcilier, je le sens!"

"Harry" répéta Ron, et Harry se retourna pour lui faire face. Les yeux de Ron étaient noyés de larmes.

"Ron, qu'est-ce qui se passe, bon sang?" fit Harry en voyant le visage chiffoné de Ron, éclairé tout de même par un espoir désespéré.

"Harry" redit Ron, avec à présent les deux mains sur les épaules de Harry. "Où t'étais passé?"

"Juste dehors vers le lac, je n'ai pas remarqué que la neige tombait à ce point, c'est tout...". Mais Harry savait au fond de lui que ce n'était pas la réponse que Ron attendait.

"Non, je veux dire, Harry, p'tit salopard, où t'étais passé?"

"Il faut qu'on sorte de là!" insista Hermione à l'attention des autres. "Vite, maintenant, avant que ça devienne impossible!"

Elle les fit tous sortir du lit de Ron et les pressa de se diriger vers la porte, près de laquelle Harry et Ron étaient sur le point de se réconcilier. "On descend souper!" dit-elle joyeusement, en essuyant une larme du revers de la main. "On vous gardera deux places, ça serait génial si vous pouviez nous rejoindre tous les deux! Mais, ne vous pressez pas!" poursuivit-elle gaiement - Merde! Tais-toi! Tu bavasses, Herm! - "Prenez votre temps, mais ça serait génial de vous voir tous les deux!"

Puis la porte se referma, laissant Ron et Harry seuls.

****

Draco était assis à la table des Serpentards, comme d'habitude, avec une vue dégagée sur la table de Gryffondor, entourés de ses copains habituels. Les spéculations allaient bon train sur la personne que Draco était allé voir dehors l'après-midi même, mais Draco passait au-dessus de tous ces bavardages et ne laissait rien paraître. Il portait toujours ses beaux vêtements et avait arrangé sa coiffure, pour que le 'facteur wow' [lol] soit à son maximum. Il n'en était pas certain, mais il pensait que c'était possible que Potter apparaisse au souper ce soir-là.

Depuis leur rencontre au bord du lac, Draco se sentait mille fois mieux, et même enjoué, et il sentait que l'humeur de Potter s'était éclairée, aussi. La tristesse de Potter n'avait plus l'air de pendre comme un poids au cou de Draco, et il ne savait pas quand c'était arrivé, mais il se disait qu'un des effets de cet espèce d'amour magique était qu'il arrivait à sentir les humeurs de Harry, même quand ils étaient séparés. Il savait simplement que, où qu'il soit, Harry était plus heureux qu'il ne l'avait été depuis quelques temps. Ca doit être la sensation de bien-être qui a découlé du moment que nous avons passé ensemble près du lac, songea Draco. Cette chaleur courait toujours en eux deux. Les têtes s'étaient tournées quand Draco était entré dans la Grande Salle. Draco s'était passé la main dans ses beaux cheveux et avait eu un large sourire en s'asseyant. Il appréciait les regards qu'on lui lançait et décocha quelques sourires charmeurs à travers la Salle. Pansy l'observait attentivement pour voir avec qui il échangeait des regards, mais ce fut peine perdue.

"Oh dis-nous, Draky" fit Pansy d'une voix perçante. "Qui c'est cette fille, bon sang? T'es beau à en mourir, et tu t'es pas habillé comme ça depuis des semaines! Tu dois sortir avec quelqu'un, c'est obligé!"

"Espérons que t'as pas attrapé des engelures, à faire le tombeur dehors par ce temps, hein, Dray?" dit Crabbe, et Goyle et lui ricanèrent grassement dans leurs assiettes.

Draco leva les yeux au ciel, dans un faux air dramatique. Pansy le remarqua et gloussa. "Dis-nous juste sa Maison alors!"

"Ou son année!" renchérit Millicent, mettant son grain de sel. "Allez Draco, tu ne t'es pas mis sur ton trente-et-un sans raisons!"

Ces suppositions douteuses à propos de sa vie amoureuse commençaient à lui taper sur les nerfs, et il se retrouva tout à coup en train de dire au groupe: "Du calme! Tout deviendra clair le moment venu. Maintenant, plus un mot là-dessus. Ce ne sont pas vos affaires. Point"

Il y eut encore plus de cris perçants et de gloussements, et bien plus de coups de coudes entendus. "Alors il y a bien quelqu'un?!". Pansy avait presque le souffle coupé par l'excitation.

"Oui. Maintenant on se calme, et dites-moi comment les projets de sabotage des Serdaigles avancent pour le match de la semaine prochaine".

La conversation changea progressivement de sujet, et Goyle exposa le plan auxquels ils pensaient, à savoir un ensorcellement de balai. Draco se replongea dans ses propres pensées tandis que les Serpentards mettaient au point leur trafic. La vérité dans tout ça, soupira-t-il intérieurement, c'était que tant que son père était vivant, ce serait pratiquement impossible de vivre une relation au grand jour avec Potter. Ses camarades Serpentards ne le saurait presque certainement jamais, ni qui que ce soit. Même s'il arrivait à convaincre Potter, ce qui était loin d'être gagné, il ne convaincrait jamais son père de se faire à l'idée qu'il vivrait toute sa vie durant en compagnie d'une personne qui était a) ni une fille, b) ni un Serpentard, c) ni un sang pur et d) quelqu'un qui, en plus des points a), b) et c), se trouvait justement être la nemesis de Lord Voldemort. Enfin, en ce qui concernait Potter, il avait commencé. Bon, ça avait seulement été dix minutes passées à fumer avec lui dans la neige, mais il fallait bien commencer quelque part.

L'attention générale étant provisoirement détournée de lui, aucun de ses compagnons ne remarqua que le regard de Draco suivit la masse des joyeux Gryffondors qui entrèrent dans la Grande Salle peu de temps après et prirent place dans sa ligne de mire directe. Hermione et Ginny riaient avec excitation, et Seamus, Dean et Neville étaient plus aimables que d'habitude. Weasley n'était pas avec eux.

Draco sut immédiatement ce qui s'était passé, ce qui se passait sûrement à ce moment précis: Potter et Weasley se rabibochaient. Il avait senti quelque chose depuis que Potter était rentré au château, moins de trente minutes auparavant. Draco ne savait pas si c'était une chose bonne, mauvaise ou sans importance. Weasley pourrait monter à nouveau Potter contre lui. Ou peut-être qu'il était sous la coupe de Granger, qui savait tout à coup sûr, et alors à cet instant précis, Weasley pourrait être en train de pousser Potter vers Draco. Ou, ce qui était plus probable, ils avaient tant d'autres choses à parler que le nom de Draco ne serait même pas prononcé.

Mais quoi que ce fut, Draco sentait que ça rendait Potter heureux, et il en était bien content.

Perdu dans ses pensées, il sentit tout à coup une paire d'yeux posés sur lui. Mais ça ne venait pas de son groupe, ça venait de l'autre côté de la Salle. Il leva les yeux, plein d'espoir, mais il vit Hermione qui le regardait fixement, à travers son propre groupe de Gryffondors, et le regardant à n'en pas douter droit dans les yeux. Et elle souriait sincèrement, chaleureusement. Elle soutint son regard assez longtemps pour faire comprendre à Draco que c'était plus qu'un simple regard fortuit. Putain de merde, se dit Draco, elle veut me parler. Les choses bougent. Rapidement. Il hocha imperceptiblement la tête dans sa direction, et elle lui sourit à nouveau, puis détourna le regard. Merde! Qu'est-ce qu'il venait de déclencher à présent? Son esprit tournait à toute vitesse. Des choses s'étaient passées dans la Tour de Gryffondor, de ça il en était sûr. Et elles se passaient encore maintenant. Et alors, Draco fut conscient que Potter était vraiment très près d'ici. Putain, se dit-il. Il est sur le point de franchir la porte! Et je peux le sentir! Par Merlin, c'est vraiment bizarre!

Draco ne fut donc pas surpris quand, moins d'une minute plus tard, Weasley et Potter apparurent à la porte de la Grande Salle. Le fait en lui-même ne fut pas une surprise, mais la réaction de son coeur, si. Il fit un grand bond et jaillit presque hors de sa poitrine quand Potter arriva dans son champ de vision. Sa respiration s'accéléra et il dut regarder ailleurs, au cas où les Serpentards le remarquaient. Il savait qu'il rougissait. Il prit une grande gorgée de jus de citrouille, se calma, se passa la main dans ses cheveux et entra dans la conversation sur l'ensorcellement de balais. J'ai eu chaud, songea-t-il. Mais juste au moment où il se sentait au-dessus de tout soupçon, il eut une envie irrésistible de lever à nouveau la tête, et il rencontra le regard de Potter pendant une fraction de seconde. La force de l'émotion qui en résulta le fit presque tomber de sa chaise, et il fit semblant de s'être étranglé avec son jus de citrouille. Ca marcha. Exactement. La sensation extraordinaire d'une lumière dorée parcourant son corps dura plusieurs minutes.

Les Serpentards n'avaient rien remarqué de tout ça. Mais Hermione, si.

****

Hermione dévala avec sa troupe les escaliers qui menaient à leur salle commune après avoir soigneusement refermé la porte du dortoir des garçons. Malgré sa prudence, ses inquiétudes et sa connaissance de la situation, elle se prenait à espérer qu'une page de cette crise effroyable venait d'être tournée. Elle avait adoré les moments que Ron et elle avaient passé ensembles, totalement adorés. Et elle espérait de tout coeur qu'il avaient peut-être posé la première pierre de quelque chose d'encore plus fort qui arriverait entre eux. Mais elle savait également que les moments passés avec Ron qui aurait retrouvé Harry comme meilleur copain seraient encore mieux. Et elle voulait vraiment à tout prix se réconcilier elle-même avec Harry. Elle voulait le prendre dans ses bras, le serrer fort, lui dire que tout allait bien, qu'elle l'aimerait toujours quoi qu'il arrive. Et elle pressentait vraiment qu'elle allait faire ça très bientôt. Mais attention, s'obligea-t-elle à penser. Ne t'emballe pas. On est encore à des kilomètres d'un happy end.

Cependant, Ginny ne pouvait contenir son excitation. "Herm! Tout va redevenir comme avant, hein! Hein!"

"Chh, calme-toi, Ginny! Ils pourraient très bien s'assommer mutuellement, pour ce que nous en savons. Attends de voir la suite"

Ginny eut l'air épouvantée par la perspective. "Ils feraient pas ça, hein? Hein, Seamus?"

"J'sais pas" répondit l'interpellé en riant. "C'est peut-être ce que je ferais, si j'étais Ron!"

"Eh bien, tu n'es pas Ron, heureusement" fit Hermione avec un sourire.

Les garçons étaient aussi remplis de quelque chose qui ressemblait à un espoir contagieux. Pendant des semaines, l'ambiance dans le dortoir avait été insupportable, et enfin, il semblait y avoir un moyen d'y remédier. "Ah!" fit Dean en riant. "Tu pourras emprunter le livre, après tout, Seamus! Pour voir ce que donne le sort de Charlie Weasley!"

"Ah non, par Merlin!" s'exclama Ginny. "Ce livre est épouvantable. Attendez que je dise à Charlie ce que j'en pense!"

"Tu ne feras pas une chose pareille" dit Hermione, alors qu'ils s'asseyaient à la table de Gryffondor. "Nous connaissons uniquement l'existence de ce livre en raison de circonstances exceptionnelles. C'est une affaire de garçons, et ça doit en rester une, et tu ne dois pas dire à Charlie ou aux jumeaux que nous savons quoi que ce soit sur ce livre. Imagine Ginny qu'est-ce que ce serait si un de tes frères venait te voir en sachant de quoi nous parlons quelquefois. Tu serais horrifiée. Oublie le livre, et laisse aux garçons leurs petits jouets"

Ginny fit semblant d'être affreusement confuse suite à cette réprimande humoristique, et ils se remirent tous à rire. Il y avait une bonne ambiance dans la Grande Salle ce soir-là. Elle était remplie de bavardages de ceux qui avaient été dehors et s'étaient amusés à faire des batailles de boules de neige. Un voile chaleureux de camaraderie et de sécurité avait recouvert les quatre tables, bon sang, oui, les quatre tables. Il y avait également beaucoup de rires à la table des Serpentards. Hermione y jeta son coup d'oeil habituel pour voir si Malfoy se trouvait dans la masse. Ginny suivit son regard et sourit.

"Génial! Des saucisses!" vociféra Seamus. "Servez-vous tous avant que Ron arrive, sinon il en restera plus aucune!"

Ginny, qui était assise à côté de Hermione, se pencha vers elle et lui murmura à l'oreille: "Il est extrêmement séduisant, hein? En fait, ce soir il est absolument splendide"

Hermione tourna la tête et lui murmura en retour, d'un air entendu: "De qui parlons-nous, Ginny? Du superbe Serpentard là-bas ou de l'Irlandais blond roux en face de toi?"

La bouche de Ginny s'ouvrit en grand, faussement horrifiée, puis elle bourra de petits coups de poings l'épaule de Hermione. Les deux filles riaient tellement que Ginny n'arrivait pas à dire un mot.

"Hé les filles, du calme, du calme!" fit Seamus d'un ton apaisant. "Pas besoin de se bagarrer sur moi"

"Je parlais du beau mec de Serpentard, évidemment, pas du charmeur!" finit par dire Ginny. "Quoique, maintenant que t'en parles..."

Ginny et Hermione partirent dans un fou rire incontrôlable, le pourquoi du comment échappant totalement aux garçons, qui avaient déjà bien entamé leurs premières assiettes. Oh s'il vous plaît, s'il vous plaît, faites que les deux descendent souper ce soir, songea Hermione. Elle prit un peu de nourriture, pensant distraitement à Ron et Harry, puis, alors qu'un autre violent éclat de rire éclatait autour d'elle, elle jeta un coup d'oeil à la table des Serpentards sans se faire remarquer. Malfoy leva la tête presque immédiatement. Elle soutint son regard plusieurs secondes, tentant de lui envoyer toutes sortes de messages rien qu'avec les yeux. Après ce qui sembla être une éternité, elle capta un très léger hochement de tête en réponse et elle détourna le regard. Bien, se dit-elle. Contact avec l'ennemi. Je suis certaine qu'une rencontre ne devrait pas poser de problème à présent. Espérons simplement que ce sera toujours la bonne marche à suivre quand Harry et Ron viendront ici. Si Harry et Ron viennent ici, s'obligea-t-elle à ajouter mentalement.

****

Puis la porte se referma, laissant Ron et Harry seuls.

"Où j'étais passé, Ron? C'est une question à laquelle il m'est très difficile de répondre"

Harry sentait ses défenses s'effondrer. Toutes les semaines pendant lesquelles il avait réussi à vivre sans Ron, Hermione, Hagrid et tous les autres, il avait toujours cru que ça continuerait ainsi pour toujours. Mais à présent, confronté à Ron, incapable de faire marche arrière sans le blesser encore plus, Harry ne pouvait tout simplement plus le faire. Et après avoir passé juste dix minutes avec Malfoy cet après-midi-là, Harry était rempli d'une volonté qui lui avait manqué depuis très longtemps. Harry savait qu'il voulait passer plus de temps avec Malfoy, beaucoup plus, peut-être même toute sa vie, et il ne pouvait pas tenir Ron à l'écart durant tout ce temps. Mais, dire à Ron ce qu'il ressentait pour Malfoy mettrait fin à leur amitié, s'il y avait encore quelque chose à en sauver. Alors il restait planté là, ne sachant pas quoi faire, mais peu à peu conscient de la pression qu'exerçait Ron sur ses épaules.

Enfin, des mots sortirent, avec hésitation.

"Je suis désolé Ron, vraiment. J'ai...passé beaucoup de temps à réfléchir tout seul. J'ai bien peur d'avoir quelque chose d'affreux en tête depuis des semaines maintenant"

"Harry, Harry, écoute-moi. Tu n'as pas à t'excuser. Tu n'as pas à t'expliquer. Tu n'as pas à dire quoi que ce soit, pas maintenant, pas encore. Dis-moi simplement que tu vas bien, et que tu es de retour"

Les yeux de Ron étaient mouillés de larmes. Harry en fut remué au-delà de ce qu'il avait imaginé. Il avait espéré en dépit de tout qu'une réconciliation avec Ron serait un jour possible, après que l'épouvantable 'affaire Malfoy' eût été réglée. Mais il n'allait jamais, semblait-il, jamais, régler 'l'affaire Malfoy' de la manière qu'il avait espéré. Alors pourquoi pensait-il encore à poursuivre cette scène pénible avec Ron? Même maintenant, ça serait plus facile pour Ron si lui, Harry, partait. Ron ne comprendrait jamais pour Malfoy. S'il s'excusait auprès de Ron à présent, comme tous les nerfs de son corps lui disaient de faire, ne serait-ce pas rendre les choses encore plus douloureuses à la fin?

Ron voyait l'incertitude atroce et la peur dans les yeux de Harry, et le profond besoin que Harry avait de leur amitié, maintenant et toujours.

"Harry, s'il te plaît, écoute. Pour moi, peu importe ce que tu as fait, ou quels sont tes problèmes. Je ne te jugerai jamais de façon négative. Si tu tuais Rogue ou baisais McGonagall, ou même l'inverse [lol], je serais là pour brandir les bannières, espèce de con. Il n'y a rien que tu puisses me dire qui me fera changer d'avis. Et je ne veux même pas que tu me le dises maintenant, bon dieu. Tout ce que je veux, c'est que tu me dises que tu vas bien, et que nous n'aurons plus à nous ignorer une seconde de plus!"

Il pleurait ouvertement à présent. "Oh, bon dieu de bordel, Harry! Ne me laisse pas tout faire tout seul! S'il te plaît, ne me laisse plus me ridiculiser! Si tu veux encore t'en aller, alors va-t'en, espèce de salopard!"

Harry craquait. Dans quelques secondes, il capitulerait, il sentait la tension sur le point de briser son corps en deux. Mais, Ron avait encore plus de choses à dire.

"Harry". Il criait presque à présent. "Faut-il vraiment que je le dise? N'as-tu pas toujours su que tu es le meilleur pote que j'ai jamais eu, que personne n'a jamais eu? Oh mon vieux, tu m'as vraiment déchiré ces dernières semaines, putain, je ne savais même pas ce que j'avais fait! C'est vraiment une sale manière de traiter quelqu'un, et surtout moi, qui t'aime comme mon propre frère, putain!"

Il avait atteint le seuil de ce que ses émotions pouvaient supporter, et il agrippait les épaules de Harry si fermement que celui-ci était cloué sur place. Il retrouva sa voix, mais incapable de se contenir dans un moment pareil, si intense et si fébrile, elle se brisa, submergée par un nouveau flot de larmes.

"...plus qu'aucun de mes frères en fait, parce que jusqu'à récemment, tu me traitais vraiment comme une véritable personne, putain, et non pas comme le sixième descendant d'une famille miteuse aux cheveux roux..."

"Ron!" le coupa Harry d'une toute petite voix étranglée. "Tais-toi, putain. Laisse-moi parler. Par Merlin, Ron, je suis tellement désolé, putain! JE SUIS TELLEMENT DESOLE, PUTAIN! Honnêtement, franchement, sincèrement!"

Harry empoigna les épaules de Ron et le serra contre lui. Ils s'agrippèrent fermement l'un à l'autre. Harry découvrit que lui-même pleurait, et ce depuis quelques minutes. Mais ces larmes - si longtemps refoulées, depuis tant d'années restées inutilisées par fierté - ne le firent pas s'effondrer comme une masse. Elles l'obligèrent à se concentrer sur l'importance d'un moment comme celui-ci, l'obligèrent à réaliser parfaitement à quel point Ron comptait pour lui; à tel point que, la prise de conscience du mal qu'il avait fait à Ron provoqua chez lui une réaction plus forte que Quirrell, Jedusor, Croupton, Pettigrow ou même Voldemort avait jamais déclenchée. Ron faisait partie de lui, partie intégrante de lui, et les larmes que Ron avait arrachées au corps maigre et épuisé de Harry semblèrent fortifier Harry plutôt que de faire divaguer son esprit. Sa voix se raffermit tandis que celle de Ron perdait toute son impétuosité.

"S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît, pardonne-moi! Crois-moi Ron, franchement - Ron, tu m'écoutes bon dieu? - crois-moi, je n'ai jamais, jamais, voulu te faire du mal. JAMAIS! Comment aurais-je pu? Tu es comme mon bras droit, bon sang! J'ai fait ça parce que je ne voulais pas te faire du mal! Ca a l'air complètement débile maintenant, mais je croyais que si nous n'étions plus amis, alors tu ne pourrais pas être blessé par ce que je devais faire. Oh mon vieux, c'est tellement bête. J'arrive pas à croire que j'ai été aussi bête, S'IL TE PLAIT, écoute-moi et pardonne-moi, Ron, s'il te plaît, je n'aurais pas pu faire toutes les choses que j'ai faites sans toi, tu dois le savoir, tu leur donnais à toutes un sens, je ne voulais tout simplement pas te faire du mal et...et..."

Sa voix se brisa elle aussi, et les deux restèrent étroitement enlacés, se balançant légèrement, pleurant toujours tous les deux. Mais Harry avait d'autres choses à dire. Il parla doucement dans le cou de Ron.

"Ron, je suis désolé, je ne peux pas te demander de me pardonner jusqu'à ce que je me sois expliqué, mais je peux à peine aligner deux mots. Tu mérites d'avoir la meilleur explication possible, c'est juste que tu vas me détester quand je te la donnerai. Et comment puis-je m'excuser correctement sans te dire...Oh merde, Ron, c'est tellement difficile..."

Il y eut un long silence avant que Ron ne se recule légèrement et regarde Harry droit dans les yeux.

"Ecoute-moi maintenant. Je comprendrai. Je comprends déjà mieux que tu ne le crois. Mais on a des siècles pour les explications. Pas maintenant. Si c'est ce que tu veux, dis-moi simplement que maintenant on est à nouveau amis, s'il te plaît, et laisse-moi décider si je peux te pardonner ou pas"

Harry regarda Ron. Comment diable pourrait-il refuser un jour l'amitié de Ron?

"Oui, oh oui, bien sûr que c'est ce que je veux" fit Harry d'une toute petite voix. "Si tu acceptes mes excuses maintenant, excuses que je t'offre avec toute l'énergie qui me reste, je serai honoré d'être ton ami, Ron Weasley"

Harry sentit l'anxiété de Ron commencer à se dissiper lorsqu'il dit, très lentement: "Ok. Marché conclu alors"

Un soupçon de sourire apparut sur leurs deux visages, qui devint bientôt un large sourire plein de larmes. Ils s'étreignirent à nouveau, les blessures se cicatrisant aussi vite qu'elles avaient été mises à nu.

"Bon dieu, t'as une mine affreuse, Harry" dit Ron en souriant.

"Toi aussi, t'es pas beau à voir, Ron" rétorqua Harry, lui aussi en souriant, le soulagement se répandant dans ses veines.

Finalement, ils se séparèrent. Ron regarda sa montre.

"Pas mal. Douze minutes. J'aurais cru que ça prendrait des heures, vu le putain d'entêté que tu es. On a largement assez de temps pour aller manger. Et toi, Harry Potter, tu vas venir manger avec moi maintenant, t'asseoir avec nos amis, qui étaient tous morts d'inquiétude, et prendre un repas décent pour une fois, bon sang. Pas de discussion"

"Ok, Ron, pas de discussion. Mais t'es sûr qu'ils voudront que je m'assois avec eux?"

"Tu plaisantes?" fit Ron tandis qu'ils allaient dans la salle de bains des garçons pour se laver la figure. "Hermione en mouillait sa culotte pour tous les faire sortir d'ici afin que cette triste scène puisse avoir lieu. Ils vont être ravis"

"Merci, Ron". Harry marqua un temps d'arrêt. "Tu m'as vraiment manqué, tu sais"

"Je sais. Et tu m'as manqué aussi, p'tit con. Et j'étais, sans vouloir tomber dans le mélodrame, vraiment inquiet. Tu n'as que la peau sur les os. Et tu es épuisé. Et je crois que tu es malade. Mais, on pourrait en parler plus tard, ou demain, n'importe quand. Tout ce qui compte maintenant, c'est que tu sois un peu plus présentable pour ton public"

Harry eut un petit rire. "Moi, je n'ai pas eu à m'en faire pour toi" fit-il.

"Ben c'est vachement sympa, mon vieux" dit Ron en riant. "Et pourquoi?"

"Parce que j'ai remarqué que Hermione avait pris tout particulièrement soin de toi. C'était adorable d'observer ça arriver de loin"

Ron fit une grimace à Harry. "Ouais, c'est bizarre, hein? Je ne l'ai pas vu venir"

"Ah bon? Tous les autres ont remarqué" s'esclaffa Harry.

Ils descendaient les escaliers menant à la Grande Salle à présent. "Ron" fit tout à coup Harry. "Tu as été super génial sur ce Balaitout contre les Poufsouffles. Tu aurais à tous les coups attrapé le Vif d'or si t'avais été sur un balai plus rapide". Il donna une claque sur le dos de Ron.

Ron s'arrêta et regarda Harry. "Merci. Sincèrement. Tu ne sais pas à quel point ça me touche. Merci, Harry"

Tout sourire, ils entrèrent dans la Grande Salle pour manger ensemble.

****

L'entrée de Harry Potter et de Ron Weasley au souper ce soir-là fit beaucoup de bruit chez bon nombre de personnes. Hermione et Ginny poussèrent des cris aigus en les voyant entrer dans la Grande Salle. Seamus, Dean et Neville se levèrent et les acclamèrent. Dumbledore et McGonagall se firent un hochement de tête d'un air entendu. Le coeur de Draco manqua plusieurs battements quand son regard et celui de Harry se rencontrèrent, et ils ressentirent tous deux le poids de quelque chose de bon, quelque chose qui venait de commencer, mais qui nécessitait des heures et des heures d'explorations plus avancées avant qu'ils ne le comprennent et l'acceptent. Mais c'était sûr et certain, se dirent séparément Harry et Draco, il y avait un avenir, un chemin à suivre.

Alors que Harry et Ron atteignaient la table de Gryffondor, Hermione courut vers Harry et se jeta sur lui. Elle pleurait à chaudes larmes et les larmes de Harry réapparurent, tandis qu'il était étouffé par sa chaleureuse étreinte. Ginny bondit sur ses pieds et attendit son tour, mais lorsqu'elle vit que Hermione n'avait pas l'air de vouloir le lâcher, elle poussa simplement Hermione sur le côté et sanglota sur l'épaule de Harry. Les garçons l'accueillirent à grandes claques dans le dos et Harry s'assit entre les deux jeunes filles, qui remplirent généreusement son assiette, aucune ne disant qu'il était dangereusement maigre, mais le pensant toutes deux.

Harry se dit qu'il avait vraiment de la chance d'être de nouveau parmi ces gens merveilleux, mais il savait au fond de lui que cette nouvelle acceptation dans la bande était encore mise à l'épreuve par les révélations extraordinaires qu'il avait à faire. Il se demanda tristement quelle serait la joie qui régnerait probablement lors des futurs repas d'hiver, vu ce qu'il avait à leur dire, mais pour le moment, il était tellement soulagé d'être si chaleureusement accueilli, et toujours désiré, qu'il arrivait presque totalement à faire abstraction de cette pensée troublante. Harry ne fit aucune excuse ou explication publiques pour ses actes, et par miracle, il semblait que personne n'en attendait. Il décida de parler à tous ses amis séparément quand l'opportunité se présenterait, quelle que soit la difficulté qu'il aurait peut-être à le faire.

Les jumeaux virent le brouhaha et déplacèrent leurs assiettes pour se joindre à la masse.

"Hé Harry, rentré au bercail à ce que je vois?" fit George avec chaleur.

"Alors, quand est-ce que tu vas remonter sur ton Eclair de Feu, Harry?" dit Fred, mais Ron le fit taire sur-le-champ.

"Du calme, Fred, on a tout le temps de parler de ça plus tard. Laisse-le manger en paix pour le moment, hein?"

Ron, son protecteur, avait parlé. Harry savait que ça les démangeait de lui poser des centaines de questions, mais ils organisèrent un souper jovial, typique de Gryffondor pour qu'il se sente chez lui, sans mentionner les dernières semaines. Tandis que les bavardages continuaient autour de lui, ses yeux dérivèrent instinctivement sur la table des Serpentards, où Malfoy, qui dépassait radicalement le stade de la beauté, parlait aimablement à ses camarades. Harry prit tout à coup conscience de son état lamentable, ce que personne d'autre que Ron ne le lui avait dit, et il se sentit gêné que Malfoy le voit dans cet état. Mais Malfoy eut l'air de sentir son malaise, car il leva des yeux chaleureux vers lui, et lui fit le plus beau sourire que Harry avait jamais vu de sa part. La chaleur qui en résulta les enveloppa à nouveau tous deux, et Harry se dit qu'il pourrait rester assis là pour l'éternité à savourer cette sensation, jusqu'à ce que Hermione, voyant tout comme d'habitude, lance un sourire éclatant à Malfoy puis donne un petit coup de coude à Harry dans les côtes, le suppliant de manger un peu plus. Le repas finit par se terminer, et il avait été très agréable pour tous.

Mais si Harry croyait que tous ses problèmes allaient disparaître parce qu'il s'était réconciliés avec Ron et les autres, il n'avait qu'en partie raison. Certes, il avait mangé un peu plus ce soir-là que dernièrement, mais il n'avait pas assez d'appétit pour faire un repas ordinaire. Il vit le regard inquiet qu'échangèrent Ron et Hermione à ce propos et il en fut touché, mais quand même, il n'avait pas envie de nourriture. Après le souper, il plaisanta avec Seamus et Dean pendant qu'ils se réunissaient tous pour regagner leur salle commune, mais il observait du coin de l'oeil Ron et Hermione qui avaient une conversation animée sur un sujet quelconque. Puis Ron le fit sortir, et monter les escaliers. Quand ils furent de nouveau seuls dans le dortoir, Ron lui parla une fois de plus sérieusement.

"Harry. Je sais qu'il est tôt, et je sais que tu vas penser que je me tracasse pour rien, mais je te demande d'essayer de prendre un peu de repos. Tu es épuisé. Je vais veiller à ce que le dortoir soit vide pendant deux trois heures, et je ferai taire tout le monde quand on ira au lit. Je suis sûr qu'un moment seul dans ton lit avec un poids en moins te permettra au moins de dormir paisiblement pendant quelques heures. Tu vas essayer?"

Harry lui en fut de nouveau reconnaissant, mais il n'était pas certain de l'efficacité de ces mesures. Mais Ron avait l'air si inquiet, si préoccupé qu'il dit simplement: "Oui, Ron, je vais essayer. Merci, ça me touche"

Harry n'entendit pas lorsque peu de temps après, Ron donna des instructions derrière la porte à Neville, car, merveille des merveilles, il avait vraiment sombré sur-le-champ dans un profond sommeil dès qu'il eût enfilé son pyjama. Ron rejeta un coup d'oeil dans la chambre pour vérifier si Harry s'était bien mis au lit, et il fut bien content de voir qu'il était déjà endormi. Parfait, se dit-il, alors qu'il descendait les escaliers en courant à la recherche de Hermione qui, si les choses s'étaient déroulées selon leur plan, devrait avoir contacté Malfoy pour une conversation tranquille. Ron n'avait aucune envie de l'entretien qui allait suivre, mais il s'en fichait, parce que Harry était en haut en train de dormir, et qu'il était à nouveau son copain.

****

Draco, Ron et Hermione étaient installés dans une des salles de classe vides du quatrième étage, une partie du château qui était habituellement inoccupée à cette heure-là un samedi. En vérité, ils étaient tous les trois dans une pièce, sans aucun signe extérieur d'hostilité, mais il y avait un très long chemin à faire, et personne n'était vraiment sûr de comment avancer.

Ils étaient au point mort depuis une bonne dizaine de minutes à présent, ce que Hermione trouvait dommage, car jusqu'à ce moment, tout avait été comme sur des roulettes. Alors que Ron avait emmené Harry à l'étage à la Tour Gryffondor, Hermione avait posté le reste du groupe juste à la sortie de la Grande Salle, toujours en riant et plaisantant jusqu'à ce que les Serpentards s'en aillent. Tandis que les deux groupes étaient plus ou moins entrés en collision à l'entrée de la Salle, une légère échauffourée (prévue) éclata entre Seamus et Goyle, dont Hermione se servit comme diversion pour se mettre à côté de Malfoy. Sans que même les Gryffondors ne s'en aperçoivent, Hermione et Malfoy échangèrent quelques mots. Enfin, Hermione avait chuchoté "Salle d'Enchantements, ce soir à vingt heures si tu veux discuter d'un moyen de sortir de ce bazar", et Malfoy avait hoché la tête puis s'était dirigé vers Goyle. Ron était arrivé en bondissant au bas des escaliers peu de temps après, en disant que Harry était déjà endormi et que Neville montait la garde, et puis la petite bande s'était mise à l'écart autour d'un cercle de chaises en dehors du passage de l'entrée pour discuter de la marche à suivre pour la rencontre avec Malfoy, et ils avaient terminé à environ dix-neuf heures cinquante, avec un programme qui semblait solide. Ron et Hermione étaient alors montés au quatrième étage, avaient découvert Malfoy qui les attendait déjà, et absolument rien ne s'était passé depuis.

Finalement, ce fut Hermione qui rompit le silence.

"Bon, je pense que nous savons tous pourquoi nous sommes là"

"Oui" fit Ron, de manière encourageante.

"Vraiment?" dit Draco. "Vous pourriez éclairer ma lanterne alors?"

"Pourquoi t'es venu, si tu ne savais pas pourquoi il fallait qu'on se voit?" demanda Ron, de mauvaise humeur.

"Oh, par curiosité évidemment" railla Draco. "Quand une nana libre et sexy comme Granger me fait de l'oeil au souper et me murmure un rendez-vous secret peu de temps après, comment pourrais-je ne pas être intrigué?"

"La ferme, Malfoy" gronda Ron. "Ne parle pas de Hermione comme ça. Tu dois plutôt la remercier pour notre présence ici"

"Bon, alors merci Granger, pour ce charmant petit entretien"

"On se calme, vous deux. Parce que ça ne nous mènera nulle part". Hermione réfléchit un moment. "Je n'étais pas la seule à regarder les autres au souper, hein?"

"Je suis étonné que tu aies remarqué quoi que ce soit au souper de ce soir, Granger, avec tout ce cirque qu'il y a eu à votre table: pleurs, étreintes et j'en passe"

"Ok, Malfoy, ok, on va commencer par là, vu que tu as amené le sujet" fit Hermione. "Oui, effectivement, le souper de ce soir a été plutôt riche en émotions, et je suis certaine que tu sais mieux que la plupart pourquoi. Après des semaines très pénibles, Harry nous reparle. C'était donc tout naturel que nous soyons heureux. Et bien sûr, tout naturel que tu observes la scène"

"Alors, qu'est-ce qui s'est passé?" demanda Draco d'une voix calme. "Qu'est-ce qui s'est passé entre son retour de sous la neige et son arrivée au souper?"

"Comment tu sais qu'il était dehors sous la neige cet après-midi?" demanda Ron, mais Draco l'ignora, et Hermione poursuivit.

"Il y a eu une scène plutôt difficile, je suppose" répondit Hermione. "Quoiqu'en fait, je n'étais pas là. Il faut que tu demandes à Ron"

"Ok. Weasley, qu'est-ce qui s'est passé?"

"Ca te regarde pas" rétorqua séchement Ron. "C'est une affaire privée entre Harry et moi"

"Peu importe en fait" fit Draco. "Je sais ce qui s'est passé. Pas les détails, mais certainement l'idée principale"

"Comment tu le sais?" demanda Ron. "Que s'est-il passé alors, ô toi qui sais tout?"

Draco marqua un temps d'arrêt. Quand il répondit, sa voix était plus basse. "Il y a eu beaucoup d'espoir, puis beaucoup de larmes et de souffrance. Puis de la joie, en fait du bonheur et du soulagement"

"Comment le sais-tu?" demanda Hermione d'une voix douce.

"Parce que je...je l'ai senti"

Les mots restèrent suspendus dans les airs. Une étape avait été franchie. Hermione regarda Draco droit dans les yeux.

"Bon. Nous allons quelque part. Depuis combien de temps es-tu capable de sentir ce que Harry ressent?"

"Je ne sais pas trop. D'abord j'ai cru que c'était vraiment moi qui me sentais aussi mal, et puis petit à petit, je me suis rendu compte que ce que je ressentais était mélangé avec ce que Potter ressentait, et en fait, sa tristesse encourageait la mienne". Draco détourna légèrement le regard, gêné d'avoir fait une révélation aussi personnelle.

"Alors Harry est vraiment heureux maintenant?" demanda Ron. "D'après toi?'

"Non" fit Draco. Ron et Hermione le regardèrent vivement.

"Non. Là maintenant, il est endormi". Draco eut une sorte de demi sourire, et Ron et Hermione sourirent à leur tour. "Mais" poursuivit Draco, "désolé de pisser sur ton feu de joie [j'ai gardé cette expression, parce que je la trouve marrante et très explicite lol], Weasley, mais même si Potter est certainement beaucoup plus heureux à présent qu'il ne l'était récemment, ce n'est pas du bonheur. Il faudra plus que quelques larmes et quelques-unes de tes étreintes pour que tout aille bien"

"Pourquoi t'arrêtes pas de l'appeler 'Potter'?" dit Ron d'un ton brusque. "Il a un prénom, tu sais"

"Ma parole, est-ce que t'es vraiment en train de me demander d'appeler le grand Harry Potter par son prénom? Je l'appelle comme je veux, Weasley. C'est moi qui suis dans ce bazar, pas toi"

"Donc tu reconnais qu'il y a bien un bazar alors?" fit Hermione.

"Peuh! Toute l'école sait que Potter est le plus grincheux des salopards depuis des siècles" rétorqua Draco.

"Ce n'est pas ce que j'ai demandé" fit Hermione. "Reconnais-tu que l'état de Harry est étroitement lié à toi?"

Draco éluda la question. "Alors, qu'est-ce que c'est, c'est le moment des cartes sur table?"

"Oui" dit Hermione. "Appelons-ça comme ça. Qu'est-ce que tu sais?"

"Pas question, Granger. Toi d'abord. Nous savons tous les deux que je suis le plus impliqué dans l'affaire. Je suis venu ici ce soir pour entendre ce que toi, tu savais"

Autre silence. Ron se tenait près de Hermione quand elle commença à parler.

"Pour l'essentiel, je - et quand je dis 'je', j'entends moi, Ron et quelques autres amis proches de Harry - sais trois choses. Premièrement, que dans certains cas, quand deux sorciers tombent amoureux, leurs magies intérieures s'unissent pour rendre l'amour plus profond, plus véritable, plus durable, et si un tel amour n'est pas admis, les deux personnes sont peu à peu détruites par le conflit entre leur magie et leur psychisme. Deuxièmement, je sais que les satyres peuvent détecter un tel lien magique et que quand ils en 'voient' un, ils sont forcés de réagir à ce lien. Mais ils ne fabriquent pas cet amour, ni ne l'augmentent en aucune façon. Il est déjà là. Troisièmement, je sais que l'après-midi du cours de Hagrid avec les satyres, ton satyre, Dixter, a réagi à la très forte alchimie qu'il y a entre Harry et toi. Vraiment très forte. Le nuage écarlate dans toute sa gloire. Alerte Rouge, pourrait-on dire"

Draco était muet comme une carpe. Tout comme Ron, même s'il avait déjà entendu ce que disait Hermione.

"Ce sont les choses que je sais. En plus de ça, il y a évidemment les choses que j'ai découvertes ou devinées. Premièrement, je soupçonne que ni Harry ni toi n'avaient la moindre idée de ça avant ce jour-là. Avant les satyres bien sûr, l'intensité émotionnelle qu'il y a entre vous deux se manifestait par de la haine. Deuxièmement, c'est tout à fait probable que Harry ne comprenne toujours pas, en fait, ça serait logique s'il ne comprenait pas, car ça expliquerait sûrement pourquoi il n'a plus dit un mot et nous a repoussés. Si c'est le cas, peut-être qu'il te déteste encore à ce moment précis, endormi ou non. Troisièmement, tu en sais beaucoup plus que Harry. Tu as lu les livres sur les satyres. Tu viens d'une famille de sangs purs, donc tu dois connaître le nuage écarlate. Tu étais sur place avec Dixter. Tu as accepté la rencontre de ce soir. J'ai dans l'idée que tu en sais autant que nous, peut-être même plus. Et si tu oses nier ça et te pavaner sans la moindre inquiétude, je consacrerai ma vie à te faire souffrir à tout instant. La seule raison pour laquelle Ron et moi sommes ici est parce que nous aimons Harry et que nous savons qu'il va avoir besoin de toi si jamais il arrive à sortir de cette dépression dans laquelle il a sombré"

Il y eut un silence pesant. Draco agita nerveusement les pieds, et Hermione et Ron le regardèrent, ne sachant pas à quoi s'attendre.

"Tu as un bon cerveau, Granger. Logique, ordonné, instruit"

"Ben merde alors" fit Ron. "C'était un compliment?"

"Oui, je suppose" dit Draco avec un soupir. "En réalité, je ne savais pas tout ça, Granger. Je n'avais pas reconstitué aussi bien que toi la nature de l'histoire entre Potter et moi jusqu'au cours avec les satyres. Je ne connaissais pas non plus le nuage écarlate, et ça ne me semble pas logique que Potter puisse ne pas être au courant de tout ça, mais vous le connaissez mieux que moi, et puis bon, il est tellement stupide"

"Il n'est pas stupide!" fulmina Ron.

"En fait, Ron, en matière de perception émotionnelle, il est particulièrement bouché" fit Hermione.

Draco sourit. "Curieusement, c'est bon à entendre. Je pensais, en fait j'espérais, que j'avais tout imaginé. Je préférerais encore que tout soit fictif, bien sûr, mais au moins, c'est plus logique maintenant, sachant que Potter ne sait pas du tout ce qui se passe"

"Et il ne va pas bien prendre la nouvelle" fit Hermione.

"D'où cette rencontre" ajouta Ron.

"Hmmm" fit Draco. "Maintenant, laissez-moi vous dire certaines choses. Tu es bonne, Granger, mais tu n'as pas tout pigé. Tu t'es servie des faits et tu as fait de bonnes hypothèses, mais tu as peut-être un peu mal compris les sentiments de Potter"

Il remua à nouveau ses pieds.

"Vas-y, continue" fit Hermione.

"Si nous allons plus loin, je veux des promesses de vous deux" dit sèchement Draco.

"Lesquelles?" grogna Ron.

"Malfoy, écoute" fit Hermione. "Nous savons. Ce que nous savons serait aussi nuisible dans l'arène publique à Harry qu'à toi. Si tu veux nous faire jurer que ce que tu vas dire restera confidentiel, c'est une insulte que tu nous fais. Mais bien sûr, c'est dans tes habitudes"

"En fait, je n'allais pas vous demander ça" dit Draco. "Pas tout à fait. Ce que je veux dire, c'est que l'affaire avec Potter, je n'en ai parlé à personne. Vraiment personne. A vrai dire, j'ai personne à qui parler à ce niveau-là. Et même si j'en avais, je ne suis pas sûr d'être le genre de mec qui étale un truc comme ça de toutes façons. Alors que vous deux, vous vous avez mutuellement, et vous avez aussi votre bande de joyeux drilles de votre Tour. Vous avez des idées construites et elles ont déjà été énoncées à voix haute, mais moi je vais essayer d'en parler pour la première fois, et à deux personnes que je n'aime pas par-dessus le marché. Donc, je veux dire que c'est dur pour moi. Ce sur quoi je veux votre promesse, c'est que vous ne me ridiculiserez pas, ne vous moquerez pas, ni ne mépriserez ce qui va être dit maintenant, entre nous trois. Ca me fait mal de dire ça, mais j'ai besoin de votre soutien. Et en retour, vous aurez la vérité"

Ron ouvrit la bouche mais Hermione l'empêcha de parler en le prenant de vitesse. "Nous comprenons. Ca n'a pas dû être facile pour toi de dire ça"

"Qu'est-ce que tu veux dire, que ça n'a pas été facile pour lui de dire qu'il ne nous aime pas?" rugit Ron.

"Eh bien, ce passage était facile évidemment" fit Draco avec un petit sourire narquois. "Je ne vous aime pas. Mais arrête de m'écarter du sujet. La seconde partie de la promesse est le truc auquel vous vous attendiez, bien que je ne vais pas vous demander la confidentialité en ce qui concerne le reste de l'école, l'arène publique comme tu l'appelles; en fait, je pense que la nature de cette affaire va sûrement finir par s'ébruiter dans quelques temps. Trop de personnes sont déjà au courant, même si Potter n'en fait pas partie. MAIS. Si, après cette rencontre, quand l'hostilité entre Serpentard et Gryffondor réapparaîtra, si vous deux utilisez un jour contre moi ce que je vais vous dire, sachez que je ne répondrai pas de mes actes"

"Ooooh, j'ai peur" singea Ron.

"Cette attitude est exactement de quoi je parle, Weasley. Granger, est-ce que tu peux virer ton copain puéril pour qu'on puisse discuter tous les deux?"

"Non" fit Hermione d'une voix ferme. "Ron reste. Il fait partie de la famille de Harry. Habitue-toi à lui. C'est ce que j'ai fait"

"Merci pour ce vote de confiance inhabituel, Hermione" dit Ron, un peu vexé. "Si c'en était un"

"C'est difficile d'être sincère avec ses interruptions débiles" fit Draco en regardant Hermione droit dans les yeux et en essayant d'ignorer la grimace que Ron lui faisait.

"Si Ron trouve ça dur de te prendre au sérieux, ce n'est pas une surprise. Il a dû surmonter des années de rancune pour être ici ce soir. Tout comme moi"

"Et comme moi aussi" ajouta Draco avec fermeté. "Avant que nous continuions, si nous dépassons un jour le stade des chamailleries, je veux qu'un truc soit bien clair. C'est vous qui m'avait appelé ici pour cette entrevue. Je suis venu, parce que je supposais avec justesse de quoi vous vouliez parler. Pour moi, ce n'est pas une partie de rigolade. Ca été franchement insupportable de vivre avec ça, et je comprends le truc; Dieu seul sait ce que ça a dû être pour Potter. Mais j'avais une stratégie pour m'occuper de ça, et je l'ai toujours. Je n'ai pas besoin d'être ici. J'avais envie d'y être, pour entendre ce que vous aviez à dire, et pour en parler. Mais je n'ai pas besoin d'être ici. Et comprenez bien ça, vous deux: c'est entre Potter et moi. Exclusivement. En ce qui me concerne, vous êtes tous les deux des spectateurs. Et un autre de tes bavardages futiles, Weasley, et je suis dehors; et je recollerai les morceaux du martyre de Potter par moi-même"

Sa voix résonna dans la pièce. Puis, le silence se fit. Hermione prit la parole.

"Ok. Tu as été très clair. Mais maintenant, je veux dire quelque chose. Je ne fais pas exprès de chercher la bagarre, mais il faut que ça soit dit. J'accepte le fait que nous ne soyons pas importants pour toi. Mais souviens-toi que Harry est important pour nous. Là tout de suite, c'est une source d'antagonisme. Mais à l'avenir, peut-être qu'il faudra qu'on s'entende tous bien, donc essayons de laisser tomber l'antagonisme maintenant, pour ton bien, pour le nôtre, et bien sûr pour celui de Harry. Est-ce que nous pouvons continuer maintenant?"

"Oui" fit Ron.

"Je crois, oui" acquiesça Draco.

"Bien. Tu disais donc que nous avions peut-être un peu mal compris les sentiments de Harry. Continue. Nous ne t'interromprons pas"

"D'accord. Ok. Oui". Draco était troublé. Maintenant que le moment était venu, c'était extrêmement dur d'exprimer ses sentiments. "D'accord. Bon, je disais que tu étais bonne quand il s'agissait des faits, Granger, mais pas tant que ça en ce qui concerne les émotions. Tu en as compris la plupart, tout comme moi. Mais je pense que tu as peut-être un peu exagéré les sentiments de Potter. Ce dont vous devez vous souvenir, et je pense que vous l'avez tous les deux un peu négligé, c'est que c'est, euh, eh bien...c'est de l'amour. Ce qui, en lui-même, n'est pas une crise. Ca peut avoir des répercussions dramatiques, comme un tumulte pas possible dans l'école quand ça sera divulgué, mais ce n'est pas une crise en soi. Depuis le jour des satyres, quand je me suis obligé à accepter cette merde vraiment affreuse, je ne ressens plus la même chose pour Potter. Je ne le déteste plus, je ne peux pas le détester, et je ne veux pas le détester. Le détester maintenant reviendrait à me détester moi-même"

Il fit une pause. "Désolé, ça ne sort pas dans le bon ordre. Je n'ai jamais essayé d'expliquer ça avant, même à moi-même"

"Hé, tu t'en sors bien. Continue comme bon te semble" fit Hermione. Ron ne dit rien.

Non, se dit tout à coup Draco. Non, non, non. C'est mal. Qu'est-ce qu'ils pourraient bien y comprendre, ces deux moins que rien de Gryffondor? Qu'est-ce je fais là, bon sang, à révéler mes secrets les plus intimes à Granger et Weasley?

"Je suis désolé" dit-il abruptement. "Je ne peux pas faire ça. Il y a une seule personne à qui je veux le dire, et elle est endormie. Et de toutes façons, lui et moi sommes en aucun cas prêts pour cette conversation pour le moment, et ça m'a l'air terriblement mal de parler avec vous. Je sais que vous êtes uniquement ici par égard pour lui, mais, pour la même raison, je ne peux pas vous dire ce que je ressens avant de l'avoir dit à Potter en personne"

Hermione était sur le point de dire quelque chose quand il mit sans équivoque un terme à la rencontre.

"Bonne nuit" fit-il en se détournant, puis il quitta la salle de classe.

Hermione et Ron se regardèrent.

"Oh, génial!" fit Ron. 'Tout ce remue-ménage et absolument aucun résultat"

Hermione était plus sérieuse. "Je n'en suis pas si sûre. Nous avons appris deux choses très importantes: un, il est humain; deux, il se soucie de Harry. Je ne crois pas qu'on aurait pu en espérer beaucoup plus à vrai dire"

"Ouais, c'est possible. Mais c'est juste que c'est frustrant"

"Alors ça, c'est tout à fait toi, Ron. Tu veux que tout s'arrange immédiatement. As-tu déjà oublié qu'il y a juste quelques heures, Harry et toi ne vous parliez toujours pas? Globalement, ça a été une sacrément bonne journée. Allez viens, allons retrouver les autres"

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Intéressant, n'est-ce pas? J'espère que vous avez aimé. Et j'attends vos impressions!! A très bientôt pour la suite.