Cette traduction est toujours entièrement dédiée à Falyla (gros bisous!), mais je dédie aussi la 'bataille' à Caro qui je pense comprendra pourquoi!!
Cassy: merci pour ta review, c'est super gentil! J'irai voir ta traduction dès ce soir, mais je ne vois pas pourquoi tu serais une traductrice de "second ordre"! Tu sais, ma traduction est loin d'être parfaite! Mais en tout cas, merci de m'avoir laissé une review, car ça veut dire que cette traduction fait partie de tes fics préférées ^^.
Mimi: elle était jolie la réconciliation Ron/Harry, c'est vrai. Et puis, grande nouvelle: le slash est proche, très proche!! Et tu vas voir, à la fin du chapitre, Hermione dans toute sa splendeur lol. J'espère que tu aimeras! Ciao!
Majandrasly: merci!! Oui, comme je l'ai dit dans le chapitre 1 lol, la fic est terminée et compte 18 chapitres...Donc il reste encore pas mal de trucs à lire! Tant mieux pour nous!!
Chari: merci pour tes trois reviews, c'est vraiment sympa!! Bon, je vais m'arranger avec Drakichou pour voir si tu peux l'avoir cinq minutes lol, parce qu'après il revient vers moi!! lol. C'est bien en tout cas, la fic a l'air de te donner faim lol. Euh, j'avoue ne jamais avoir compris pourquoi on s'insultait toujours à moitié quand on se réconciliait...Peut-être que ça donne plus de poids à nos arguments...lol. Merci encore!! Bises!
Umbre77: hé, merci de me reviewer à chaque chapitre, c'est sympa!! ;). Je suis contente que ça te plaise! Moi j'adore ce chapitre, tu verras et tu m'en diras des nouvelles. Ciao!!
Marika Jedusor: oui, je continue! Merci!
Fannie: salut! Merci pour ta review! Bah, je pense que Draco voulait leur dire qu'il aime Harry, mais c'est normal que le ptit brun soit le premier au courant!! Tu vas voir, ce chapitre décoiffe lol. Je pense qu'il va te plaire...Bises!
Kaima: ô impatiente, j'espère que je ne t'ai point trop fait attendre! Sinon pardonne-moi, ô impatiente!! J'espère que la suite te plaira, ô impatiente lol.
Alician: voilà, voilà, la suite est là!! Espérons que tu sois encore de ce monde pour que tu puisses la lire! lol. Ca serait dommage que tu loupes ça! Parce qu'il se passe plein de choses dans ce chapitre...Bises à la folle!
Mélina: c'est vrai que Ron n'est pas trop homophobe dans cette fic, mais il n'est pas franchement réjoui non plus!! Mais honnêtement, moi qui n'aime absolument pas Ron, je le trouve très supportable dans cette fic! C'est rare! Oui, la traduction m'amuse beaucoup! Ca me détend, c'est mon passe-temps!! Oui, je sais, je suis folle...Merci!
Caro: ah non!! Je ne sais encore pas ce que ça veut dire!! Grr. Attends, tu vas voir, moi aussi je vais te trouver un truc dont tu ne sauras pas la traduction...Je réfléchis...Je réfléchis...Je me roule par terre...Non, mais je ne trouve pas!! C'est pas juste!!! Je finirai bien par en trouver un, fais-moi confiance!! Tous ces éloges! Je me demande comment tu fais!! lol. Merci, tu sais à quel point ça me touche, surtout venant de toi...Et puis, hourra, Draco passe à l'action! Enfin, tout est relatif lol. Et puis j'espère que tu aimeras le passage de la 'bataille', je te jure que je n'ai fait que penser à toi en le traduisant! C'est épique lol. Bisous, ma choupinette!
Vinéa: non, pour l'instant Harry va mieux, il n'a pas décidé de se suicider...Tant mieux!! Et puis Draco est là pour le soutenir! Bon, c'est pas gagné, mais ça avance! Merci!
LolieShing: tu n'es pas obligée de m'envoyer des reviews, même si ça me fait très plaisir d'en recevoir!! Je ne suis pas du genre à menacer de ne plus mettre de chapitres tant que je n'aurais pas 'assez' de reviews!! Review qui veut, il n'y a absolument aucune obligation!! Et puis franchement, merci pour tous tes compliment, ils me vont droit au coeur, c'est adorable!! Merci d'avoir lu les fics que j'ai traduite! Je suis contente de voir qu'on aime mon travail!! Je ne pense pas (heureusement pour moi!) que tu auras à sortir ton répertoire 'super méchant', parce que je compte bien aller au bout de cette fic! Merci encore!! Bises!
Electrastars: merci! Tu sais quoi? Je pense que celui-ci va devenir ton préféré lol. Enfin, je crois...Et puis je suis contente que tu trouves Draco super dans cette fic!! Moi je l'adore, mais c'est habituel! Merci encore! Ciao!
Top-cerise: merci! Oui, ta review m'encourage à continuer, comme toutes celles que je reçois! Alors merci!!
Nicolina: salut! Merci, c'est gentil! Je pense que tu vas aimer ce chapitre! A bientôt!
Saael': salut! L'auteur est un mec, c'est rare, non? Je suis contente que tu aimes toujours, et puis moi aussi j'ai adoré quand Draco disait qu'il voulait d'abord dire ce qu'il ressentait à Harry. C'est très beau!! Et puis je reste le plus proche du texte possible, je ne change (parfois) que les tournures de phrases, pour que ce soit français tout de même! A plus!
Bonne lecture à tous et sortez vos mouchoirs (pour pleurer si vous voulez au début, et puis pour pleurer de rire à la fin lol) !!
LA BATAILLE DE POUDLARD
Il se réveilla d'un coup. Ce ne fut pas un réveil doux et progressif, juste une reprise de conscience brutale et instantanée. Ses yeux s'ouvrirent brusquement.
"Tempus" murmura-t-il.
L'horloge-Vif d'or l'informa qu'il était un peu plus de deux heures du matin. Wow, pensa-t-il, ok, c'est tôt, très tôt, ou plutôt c'est plus tard dans la nuit que tôt dans le matin. Mais cela voulait dire qu'il avait dormi au moins six heures, peut-être six heures et demie. Il n'avait pas dormi aussi longtemps depuis le début du trimestre.
Il s'était endormi si rapidement qu'il n'avait pas rabattu les rideaux autour de son lit, et à présent, la pièce étant faiblement éclairée par les tisons du feu de cheminée, il pouvait voir que des quatre autres lits, seulement trois étaient occupés. Celui de Ron était vide. Instinctivement, il s'en inquiéta, mais deux secondes plus tard, il vit que ce n'était pas la peine: Ron était assoupi dans le profond fauteuil à côté du lit de Harry, en pyjama et enroulé dans une couverture. Harry en fut ému. Comment avait-il pu repousser Ron pendant tout ce temps? Il sortit de son lit et secoua l'épaule de Ron.
"Ron" fit-il. "Va au lit. Je ne vais pas me sauver". Mais il n'eut absolument aucune réponse: Ron, fidèle à lui-même, dormait à poings fermés. Harry chercha à tâtons ses lunettes et sa baguette magique, marmonna "Mobilicorpus" et déplaça Ron jusque dans son lit, puis rabattit les couvertures sur son ami. Et même avant d'avoir vu Ron installé, Harry sut ce qu'il allait faire. Il sentait une attraction puissante, irrésistible dans sa poitrine, et il mit en un tour de main ses plus chauds vêtements d'hiver, puis quitta le dortoir.
Tandis qu'il parcourait furtivement le château peu de temps après, il sentit le frisson de vadrouille nocturne le parcourir, et il fut particulièrement prudent pour éviter Rusard, Miss Teigne, Peeves et quiconque qui aurait pu arpenter les couloirs. Il continua ainsi jusqu'au hall d'entrée, quand il vit quelque chose bouger dans les ténèbres. La silhouette silencieuse d'un chat tigré au poil lustré s'élança hors d'une petite pièce et se positionna entre Harry et la porte principale qui menait aux jardins. Harry s'arrêta et examina l'animal.
"Bonsoir" dit-il à voix basse. "Etes-vous allée dehors? Je me demande s'il fait froid. Je pense que ça doit être beau la neige au clair de lune"
"Je ne saurais dire" fit le professeur McGonagall, qui se tenait devant lui à l'endroit exact où le chat était juste une demi-seconde plus tôt. "Je ne suis pas allée dehors"
"Oh merde", marmonna Harry tout bas. C'était bien sa chance: la seule nuit où il s'inquiétait vraiment d'être surpris, il tombait en plein sur la Directrice Adjointe. Mais si des ennuis se profilaient à l'horizon, ce n'était manifestement pas pour tout de suite. McGonagall le regardait avec son air un-peu-moins-sévère-que-d'habitude.
"Harry" fit-elle avec une inquiétude sincère. "Comment te sens-tu?"
"Euh, je vais bien, je vous remercie, madame" répondit-il d'une voix hésitante.
Il y eut un court silence pendant lequel Harry se demanda s'il devait dire quelque chose d'autre, mais elle reprit la parole.
"Il est tard, Potter. Et même si je ne suis pas sortie, je suis certaine qu'il gèle dehors. Vous avez une heure. Si vous n'êtes pas retourné au lit d'ici là, il y aura un gros retrait de points et une retenue. Et ne pensez pas que parce que vous ne me voyez pas, je ne saurai pas où vous êtes. Je peux me déplacer dans ce château plus furtivement que vous"
Harry fut certain de voir un soupçon de sourire traverser son visage, mais il ne put en être totalement sûr car à ce moment-là, McGonagall émit un vigoureux ronronnement et retourna silencieusement dans la pénombre.
Eh bien, se dit Harry. De plus en plus curieux.
Une fois dans les jardins, avec seulement une heure de répit, Harry savait qu'il n'aurait pas le temps d'aller à son endroit préféré vers le lac. Alors à la place, il se dirigea vers la roseraie, où Ron et lui avaient surpris Hagrid en train de discuter avec Madame Maxime presque un an auparavant au Bal de Noël. C'était extraordinairement beau, dans le froid glacial. La neige crissait sous ses pieds et, alors que sa cape frôlait en passant un des rosiers gelés, une pluie de feuilles pétrifiées se répandirent sur son chemin. L'image du vert couvert de givre sur le blanc était captivante, séduisante, comme les froides profondeurs du lac, et Harry fixa les feuilles pendant quelques minutes. Et quand il finit par s'arracher à cette contemplation, il remarqua qu'il y avait un autre éparpillement de feuilles un peu plus loin sur le chemin, comme si quelqu'un avait dérangé un autre des rosiers avant lui. Tout à coup, il sut qu'il n'était pas seul. Il leva les yeux et parcourut le jardin du regard, et même avant de l'avoir vu, il sentait déjà sa présence. Une silhouette vêtue d'une épaisse cape noire était assise sur le banc de pierre à une quinzaine de mètres de lui, ses cheveux blond blanc brillant au clair de lune. Il faisait trop sombre pour voir s'il souriait ou non, mais Harry pouvait sentir que c'était le cas.
"Bonsoir Malfoy" fit Harry en s'asseyant à côté de lui.
"Bonsoir Potter. J'espérais que tu viendrais"
Ils restèrent assis en silence un petit moment. Peut-être une minute, peut-être quinze, Harry ne saurait le dire. Puis Malfoy reprit la parole.
"C'est aussi beau ici que vers le lac, tu ne trouves pas?"
"Oui. Et différent. Le lac a une grande beauté la nuit, mais ce jardin aussi. C'est drôle, je n'étais pas du tout parti pour venir ici au début, mais je suis content de l'avoir fait maintenant"
"Qu'est-ce qui t'a fait changé d'avis?"
"A vrai dire, c'est le professeur McGonagall. Elle m'a donné une heure de couvre-feu. Pas assez de temps pour aller au lac et y rester assis un moment"
"C'est bizarre" fit Draco. "Elle m'a dit à peu près la même chose. Elle devait être d'humeur généreuse ce soir"
Ils sourirent tous deux. "Elle n'est pas méchante, tu sais" dit Harry. "Pas aussi méchante que tu le crois sûrement"
"Je commence à le découvrir" répondit Draco en farfouillant dans les poches de sa cape. "Tu veux une autre cigarette, Potter?"
"Oui, merci. Même si je pense que je ne peux vraiment pas être plus détendu que je ne le suis déjà. C'est tellement tranquille ici, avec le reste du château endormi"
Draco eut un petit rire. "Potter" fit-il, tandis qu'il allumait une cigarette et la passait à Harry. "Ne te fais pas d'illusions en pensant qu'on est les seuls éveillés. C'est un samedi soir. Je pense que la Tour d'Astronomie doit être très animée, vu le temps!"
"Tu as sûrement raison. Mais si c'est vrai, je suis content qu'il n'y ait personne d'autre ici"
Ils restèrent assis à fumer pendant un moment. Harry commença de nouveau à être pris de vertiges.
"Wow" fit-il, se sentant tout à coup tout étourdi, et il laissa tomber sa cigarette dans la neige. "Malfoy, je me sens...oh merde!"
"Quoi?" fit Draco, et même si Harry avait l'impression qu'il allait tomber dans les pommes, il put encore sentir l'inquiétude qui perçait dans la voix de Draco.
"Je crois que je devrais arrêter, j'ai vraiment la tête qui...tourne" et sur ce, Harry commença à tomber en avant.
Rapide comme l'éclair, Draco jeta sa propre cigarette et se servit de son bras pour maintenir Harry à côté de lui. Ce ne fut qu'environ une minute plus tard que Harry se rendit compte qu'il avait la tête contre le cou de Draco et que Draco avait son bras autour de lui. Cependant, Harry ne bougea pas, il n'en avait pas envie.
"Ca va maintenant?" demanda Draco.
"Oui, merci. Ca va" répondit Harry. Draco sentait le souffle froid de Harry contre son cou. Il se sentit lui-même frissonner légèrement à l'intimité de leur position. Pourtant, aucun des deux ne bougea d'un pouce.
"Saloperies. Enfin, c'étaient les deux dernières" fit Draco. "Et je n'ai aucune idée d'où est-ce qu'on les achète, donc je crois que ma carrière de fumeur est terminée"
A contrecoeur, Harry sentit qu'il devait bouger. Il changea légèrement de position et Draco enleva son bras. "Je ne crois pas que j'en veuille d'autres, moi non plus. Peut-être que..." ajouta Harry d'un air songeur, et les mots lui échappèrent avant qu'il n'ait eu le temps de les réfréner. "...on n'a pas besoin de cigarettes pour aimer être assis là ensemble"
"Je suis sûr que tu as raison" dit Draco, si doucement que Harry sentit les mots autant dans sa tête qu'il ne les entendit.
Le calme de la nuit était enivrant. Le seul mouvement était le léger soulèvement et abaissement des poitrines des deux garçons, et leurs souffles visibles se posaient en douceur sur les roses cristallisées.
"Malfoy" dit Harry, son coeur battant la chamade. "Qu'est-ce qui se passe?"
"On est assis là dans la neige"
"Non, je voulais dire..."
"Je sais ce que tu voulais dire, mais...j'ai eu peur de répondre. Je ne sais pas, mais je sais que je me sens plus calme maintenant que je ne l'ai jamais été"
"C'est ce que je ressens moi aussi" dit Harry. "Depuis qu'on s'est rencontrés près du lac cet après-midi, je me sens...différent. Je me suis réconcilié avec Ron, j'ai même réussi à dormir"
"Je sais"
"Vraiment? Comment?"
"Je...euh, l'ai senti. J'ai senti que tu étais endormi"
Harry sentit le calme extraordinaire l'envelopper davantage tandis que les mots de Draco semblèrent rester allumés devant lui dans l'air nocturne longtemps après qu'il les eut prononcés. "Malfoy" murmura-t-il. "Je crois...je crois que je suis allé à la roseraie parce que j'ai senti que tu étais là"
La réponse de Draco eut l'air de contourner le langage habituel et se forma directement dans l'esprit de Harry: "Je ne crois pas qu'il faille en avoir peur. Du moins, je l'espère. Ce serait dommage si nous fuyions cela parce que nous ne le comprenons pas"
Les yeux de Harry se fermèrent dans une sorte de soulagement fébrile. Chaque pensée, chaque sensation qu'il avait, Malfoy semblait les comprendre. Et Harry se dit qu'il pouvait sentir les pensées de Malfoy à l'intérieur de sa propre tête. Il rouvrit les yeux, et eut une exclamation étouffée. Malfoy et lui se tenaient la main, et Harry n'avait aucun souvenir de quand, ou comment, cela était arrivé.
Draco sentit la surprise de Harry, mêlée avec la sienne, mais aucun des deux n'enleva sa main. Ils restèrent assis là pendant de nombreuses minutes, tellement immobiles que pour un passant, ils auraient pu passer pour deux statues de plus blotties parmi les fleurs gelées.
Harry bougea en premier. "Malfoy" fit-il, sans savoir s'il parlait ou s'il pensait. "Tu as froid. Je le sens"
"Oui" dit Draco. "Toi aussi. On devrait rentrer. Si tu veux, on pourra revenir demain"
"Oui, j'aimerais beaucoup" répondit Harry, en sentant Draco serrer légèrement sa main.
Et puis, alors qu'ils étaient tous deux sur le point de se lever - Harry sentait qu'ils étaient tous deux sur le point de se lever - Draco se pencha sur lui, et en un mouvement qui dura juste une demi-seconde et qui leur sembla pourtant une vie entière, il effleura délicatement de ses lèvres celles de Harry, exerçant la plus douce, la plus délicieuse des pressions, comme le plus léger souffle d'une brise hivernale. Draco avait le goût de l'air froid nocturne, de la neige fraîchement tombée, des roses gelées; mais il n'y avait rien de froid dans le sentiment qui submergeait le corps de Harry. Des pieds à la tête, le froid de cette paisible nuit d'hiver se transforma par magie en une tendresse dorée étincelante, les enveloppant tous les deux dans la chaleur intérieure de l'autre. Ce moment d'une délicatesse presque insupportable s'estompa doucement, jusqu'à ce que la couleur glacée, argentée et miroitante du jardin soit restaurée.
"Je...je suis désolé" bégaya Draco. "Je n'aurais pas dû faire ça..."
"Chhh" fit Harry d'une voix douce. Il serra la main de Draco.
Le calme les recouvrit à nouveau, et ils auraient pu rester assis là jusqu'au matin, aucun des deux ne voulant rompre le charme, mais un léger mouvement à l'autre bout du jardin les dérangea. Un chat était apparu au bout du chemin qui conduisait au château.
"Je crois" dit Harry, "que notre couvre-feu est terminé. On devrait rentrer"
Ils se levèrent tous deux à contrecoeur, dépassèrent le chat et montèrent les marches qui menaient à l'entrée du château. Le chat les suivit et frôla leurs jambes en passant, avant de disparaître à nouveau.
Draco et Harry restèrent là dans l'obscurité, au pied de l'escalier principal.
"Bon ben, bonne nuit, Malfoy" fit Harry. "J'espère qu'on pourra se revoir demain"
"Oui. Bonne nuit, Potter". Draco sourit, et regarda Harry monter les escaliers, restant immobile jusqu'à ce que Harry soit finalement hors de vue. Il se détourna lentement et regagna la Maison Serpentard.
Le professeur McGonagall, humaine à nouveau, se tenait dans les ténèbres, attendrie par ce dont elle avait été témoin. Elle resta pensive un petit moment, puis gravit à son tour les escaliers. Peut-être ferais-je aussi bien d'aller faire le nettoyage dans la Tour d'Astronomie pendant que je suis debout, se dit-elle.
****
Peu après neuf heures le matin suivant, dimanche, le château était encore presque totalement endormi. Les dimanches, le petit déjeuner était un moment informel, avec des oeufs au bacon pour ceux qui le souhaitaient à partir de huit heures trente, et du thé et du pain grillé disponibles jusqu'à midi pour ceux qui préféraient faire la grasse matinée. Le professeur Dumbledore encourageait vivement ses élèves à dormir plus tard les dimanches, et alors qu'il prenait son petit déjeuner tout seul à la table des professeurs ce matin-là, il n'y avait qu'une douzaine d'élèves dispersés autour des quatre tables. Rectification, trois tables: celle de Gryffondor était totalement vide.
Mais même si l'assistance au petit déjeuner était clairsemée, nos principaux protagonistes n'étaient pas le moins du monde endormis.
En réalité, seul Ron dormait vraiment, du même sommeil ininterrompu que lorsque Harry l'avait mis au lit la nuit précédente. Hermione et Ginny discutaient tranquillement dans la salle commune, en robes de chambre et pantoufles, et dans le dortoir des garçons, Dean lisait au lit, Neville travaillait sur un projet de Botanique, et Seamus somnolait, espérant se rendormir une heure ou deux. Harry était couché, totalement immobile, regardant le plafond, n'ayant pratiquement pas bougé depuis qu'il était revenu de la roseraie. Son esprit était à la fois vide et plein à craquer, car les événements de la nuit précédente ne laissaient aucune place à d'autres pensées, quelles qu'elles soient. Malfoy l'avait embrassé. Ca allait prendre un sacré bout de temps pour qu'il s'y habitue, mais il voulait vraiment s'y habituer. Il y avait mille et une pensées reliées à la même question qui devraient le faire regretter ce qui s'était passé, même être repoussé par ça. C'était Malfoy. Son père était un Mangemort, qui peut-être même avait été directement impliqué dans la mort de ses parents. Alors pourquoi voulait-il encore voir Malfoy, encore tenir sa main, et même encore l'embrasser? Harry savait également que - autre part dans le château, au moins une bonne demi-douzaine d'étages plus bas - Malfoy était lui aussi éveillé: il avait dormi comme une masse trois ou quatre heures quand il s'était finalement couché, deux ou trois heures après Harry, après être resté assis dans son lit à réfléchir sur ce qui s'était passé, exactement de la même façon que Harry le faisait à présent. Puis il avait dormi et, Harry le savait, il s'était réveillé environ une demi-heure auparavant. Il était toujours sacrément groggy, Harry le sentait; et il se dit que Malfoy n'allait probablement pas aller prendre son petit déjeuner. Donc il ne voyait aucune raison d'y aller lui-même.
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A vrai dire, Draco était plus que groggy. Le sommeil de plomb dans lequel il avait fini par sombrer la nuit précédente l'avait au réveil laissé épuisé, et même légèrement vaseux, et ses pensées étaient aussi confuses que celles de Harry. Quand il se sentait "rationnel", il était tout juste encore capable de rejeter ce truc avec Potter comme étant une obsession stupide. Mais, se dit Draco, avec une lucidité infaillible malgré sa gueule de bois émotionnelle, il ne s'était pas senti 'rationnel' depuis une dizaine de jours. Avant cela, il n'y avait eu que trois autres moments pareils depuis le jour des satyres. Alors, qu'est-ce qui était rationnel, les 2% de ses pensées, ou les 98%? Il devait voir la vérité en face. Il était amoureux de Potter, il était amoureux de lui depuis quelques temps, et il voulait être amoureux de lui pour toujours.
Mais quel droit avait-il de s'attendre à ce que Potter ressente un jour la même chose? Il y avait tout simplement trop d'animosité à surmonter. Il y avait trop de choses qu'il avait dites, complotées et machinées, trop de fois où il avait insulté, trompé et trahi. Il faudrait qu'il travaille très dur pour convaincre Potter, mais il voulait commencer. Même si ça prend un siècle, se dit Draco, je vais essayer. On ne peut pas continuer à discuter de tout et de rien, à se laisser aller facilement dans quelque chose qui ne reposera pas sur des bases solides. La nuit précédente avait été magnifique, le baiser avait été exquis, mais ils avaient sûrement des kilomètres à faire avant qu'ils ne puissent s'embrasser à nouveau et que ce soit le début de quelque chose de réel, plutôt qu'un moment magique et intemporel dans la neige. Merde, songea Draco, j'ai envie de le voir. Tout de suite. Je sais qu'il est réveillé. Peut-être que si j'allais dans la roseraie, Potter me suivrait, comme il l'avait fait la nuit dernière? Non. Pas encore. Par Merlin, il était fatigué. Pourquoi n'arrivait-il pas à dormir? Quelques heures de sommeil agité grappillées de-ci de-là entre des heures et des heures passées à suivre Potter à travers les jardins n'étaient pas suffisantes, loin d'être suffisantes. Il retomba en arrière sous ses couvertures, voulant que le sommeil arrive, presque à n'importe quel prix.
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Une chatte tigrée au poil lustré était à ce moment précis en train de fouiner autour de la Cabane Hurlante, se demandant si elle n'était pas arrivée trop en avance. Ses instructions n'avaient pas été très précises, et elle s'était dit que ce serait mieux d'arriver là en avance au cas où il y aurait eu quelques contretemps. Un des problèmes d'être un chat était que même si elle avait toutes les capacités mentales d'une sorcière Ecossaise très compétente, sa notion du temps avait tendance à lui échapper. Elle ne savait absolument pas si elle était arrivée depuis une heure ou depuis deux, car les chats étaient enclins à estimer l'heure d'après leur faim et leur dernier dodo. Le temps qu'il faisait semblait également affecter l'écoulement du temps, et quand il faisait aussi froid que ce dimanche matin-là, il avait l'air de passer plus lentement que ce que les humains remarquaient. Cependant, c'était une mission importante.
Une autre chose sur le fait d'être un chat quand on était plus habitué à être un humain, c'était que l'envie pressante de traquer et de pourchasser la vermine était souvent irrésistible. Et depuis dix bonnes minutes (pour autant qu'elle puisse en juger), il y avait un campagnol ou quelque chose qui furetait dans la neige sous quelques buissons à une quinzaine de mètres plus loin, et elle faisait de son mieux pour l'ignorer. Mais tandis qu'elle lorgnait la petite créature avec un air attentif et meurtrier, ses muscles se tendirent et se mirent en mode 'traque', et elle fit quelques pas silencieux dans sa direction, puis s'arrêta et jeta un coup d'oeil aux alentours. Les chats avaient des sens bien plus développés que les humains, et même si toute son attention était sur le campagnol, elle fut tout à coup consciente d'une présence immense, maladroite et insouciante derrière elle. Elle se retourna, et un grand chien noir hirsute sortit de la Cabane Hurlante. En dépit du fait que c'était lui qu'elle était venue voir, elle ne put s'empêcher d'être très irritée par cette interruption.
Le chien et le chat s'approchèrent l'un de l'autre avec méfiance, mais quand ils furent tout près, il se touchèrent le museau. La communication était également problématique quand on était un chat. Elle n'avait aucun problème de compréhension, et arrivait même à converser avec un "vocabulaire" limité avec les autres chats, mais elle n'y comprenait rien aux chiens. Cependant, ce n'était pas un chien ordinaire, et elle n'était pas un chat ordinaire. Après deux ou trois minutes d'inspection par reniflement pour s'assurer qu'ils étaient bien tous les deux qui ils pensaient être, le chat se mit en route avec le chien qui trottinait derrière d'un pas leste. Les consignes du chat étaient d'amener le chien au château sans se faire remarquer, et son itinéraire était élaboré avec une précision toute féline pour éviter tous les possibles contacts humains. Si un des habitants de Pré-au-Lard remarqua ce couple bizarre se baladant dans le village ce matin-là, c'est heureusement sans importance pour notre histoire.
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Il régnait une certaine animosité dans le bureau de Dumbledore ce dimanche matin-là. La réunion au sommet qu'il avait annoncée la veille n'était pas partie du bon pied, car Sirius et Rogue se chamaillaient méchamment et sans arrêt, exactement comme Harry et Draco avaient l'habitude de le faire. D'abord, il y avait eu le problème de la place où ils devaient s'asseoir, qui avait seulement été résolu quand Madame Pomfresh échangea de place avec Rogue. Puis il y avait eu le fait que Rogue et Sirius ne s'adressaient jamais directement la parole, mais qu'ils passaient toujours par Dumbledore. Mais si le grand homme en était irrité, il ne le montrait pas.
"Thé!" s'écria-t-il joyeusement, pour faire une petite distraction. Un mouvement sec de sa baguette fit apparaître non seulement un plateau à thé et d'autres bonnes choses à manger pour le petit déjeuner, mais aussi une petite table pour poser le plateau. McGonagall sourit à cette petite démonstration de magie. Personne ne faisait ce genre de tour de passe-passe avec autant d'aisance que Dumbledore. Cependant, Madame Pomfresh n'avait pas du tout l'air d'être aux anges, et affirma clairement son point de vue.
"Monsieur le Directeur" fit-elle d'un ton cassant. "Serait-il possible d'en venir au fait? J'ai trois patients à l'Infirmerie, et je suis là depuis maintenant un quart d'heure, toujours sans avoir aucune idée de notre présence ici"
"Tout à fait, oui, bonne remarque, Pompom" dit Dumbledore, radieux. "Minerva, voulez-vous...?"
"Hum" toussota McGonagall, s'éclaircissant la gorge exactement de la même façon que lorsqu'elle voulait faire taire une classe dissipée. Non pas que ses classes soient dissipées. Jamais.
"Bon, donc les faits. Le Directeur a réuni ce groupe de partis concernés en raison d'une situation sérieuse à laquelle font face deux de nos élèves". Elle s'arrêta pour réfléchir. La vérité était que depuis qu'elle avait été témoin de l'immense tendresse qui unissait les deux garçons, elle ne pouvait s'empêcher de penser que cette réunion était à présent pratiquement hors sujet. Enfin, continuons. "Le nuage écarlate plane au-dessus de Poudlard en ce moment même. D'ordinaire, ce serait l'occasion d'une fête. Ca peut encore l'être. Mais les deux concernés, comme nous le savons tous, ne sont pas du tout disposés à cette idée. Du moins, ils ne l'étaient pas hier"
"Mais de quoi diable parlez-vous, Minerva?" fit Madame Pomfresh. "Pourquoi sommes-nous en train de discuter de la vie amoureuse d'adolescents? Monsieur le Directeur, j'ai vraiment des choses plus importantes à faire"
"Vous en avez sûrement, Pompom" dit Dumbledore, toujours en souriant. "Mais les deux concernés sont tous les deux malades suite à cela. Ils ont beau le dissimuler, ils ont tous deux d'épouvantables insomnies, et au moins un des deux fait une grave dépression et souffre sans aucun doute de malnutrition. Très prochainement, je vais les mettre sous votre garde pour une période indéterminée. Période durant laquelle, si possible, vous essayerez de rendre leur sommeil régulier, de raviver leur appétit et de vous servir de vos dons sans pareils pour bannir les ténèbres de leurs coeurs. Car il est de la plus haute importance que ce couple soit uni, en bonne santé et en pleine possession de leurs capacités étant donné la situation actuelle déplorable au-delà de ces murs"
Madame Pomfresh prit immédiatement un air grave. "Très bien. De qui parlons-nous?"
"Draco Malfoy" dit Sirius avec hargne, comme si ce nom était du poison sur sa langue.
"Et Harry Potter" ajouta Rogue d'un ton méprisant, avec la même répugnance.
"Oh" fit Madame Pomfresh. "Oh en effet. Le nuage écarlate, vous dites? Quel malheur"
"Non, ce n'est pas du tout un malheur" fit Dumbledore, son éternel sourire aux lèvres. "C'est une joie. Et je sens que les deux concernés commencent à se faire à cette idée, qui doit bien sûr être encouragée à tout instant. Mais il y a un long chemin à parcourir, et pour l'instant, Pompom, il faut que vous les éloigniez du reste de l'école et que vous leur offriez un cadre dans lequel leurs maux physiques et psychologiques pourront être soignés. Et où, bien sûr, ils pourront être ensembles sans distraction. Installez-les dans le petit pavillon à côté de l'Infirmerie et veillez à ce que leur taux de visiteurs ne dépassent pas une demi-heure par jour, et aucun visiteur pendant la première semaine"
"Monsieur le Directeur, êtes-vous en train de me suggérer de transformer mon Infirmerie en une sorte de nid d'amour?"
"Doux Jésus, non! Il y aura deux lits, Pompom. Je ne dis pas ces choses à la légère. Potter en particulier est dangereusement malade, et c'est la véritable raison de notre présence ici aujourd'hui"
"Qu'est-ce que c'est, Albus?" demanda Sirius. "Que s'est-il passé?"
Dumbledore se mit à parler plus lentement. "Le dernier hibou du Ministère laisse entendre que Potter pourrait bien être requis tôt ou tard pour...pour, enfin, nous savons tous pourquoi. Naturellement, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger de tout danger aussi longtemps que possible, mais aucun de nous ne peut nier le fait qu'il puisse bien encore avoir un rôle capital à jouer. Nous savons tous que Potter, vu son instabilité actuelle, est très vulnérable, mais s'il était heureux, en sécurité et baignant dans la magie dégagée par lui et Malfoy, sa force dans n'importe quelle situation inconcevable serait grandement accrue. Il est donc dans notre intérêt à tous, et plus spécialement celui de Potter, que nous nous occupions immédiatement de ce problème, car qui sait combien de temps cela prendra pour que les deux deviennent suffisamment à l'aise pour vivre ensembles sans rancoeur. Par conséquent, il faut agir. Sirius restera dans le château incognito dans le futur immédiat. Pompom, veuillez faire les préparatifs et attendez les deux garçons vers midi aujourd'hui, et je passerai chaque soir pour un compte-rendu de la journée"
Madame Pomfresh prit ceci comme le signe qu'elle pouvait partir. "Certainement, Monsieur le Directeur. Je comprends". Elle se leva. "Mais je vous supplie d'essayer de limiter l'intérêt dans l'Infirmerie. La curiosité de l'école va sûrement augmenter rapidement. Je ne veux pas qu'elle se transforme en un cirque"
"Vous avez ma parole, Pompom" dit Dumbledore, le visage grave. "Pompom, quand vous retournerez à l'Infirmerie, je vous serais reconnaissant de bien vouloir trouver le Préfet et la Préfète en Chef et leur dire de venir me voir dans les meilleurs délais, s'il vous plaît"
"Très bien. Je vous attends ce soir" fit Madame Pomfresh, puis elle sortit de la pièce.
"Bien" fit Dumbledore aux membres qui restaient. "Une autre tasse de thé, et puis il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous devons discuter. Les dernières nouvelles de Fudge sont les suivantes..."
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Les Gryffondors étaient tous dans leur salle commune juste avant midi ce dimanche-là, et l'excitation augmentait. Une formidable compétition de batailles de boules de neige entre les Maisons avait été dévoilée par hibou environ une demi-heure plus tôt, et les jumeaux mobilisaient leurs troupes pour l'épreuve. Presque toute la Maison était réunie dans la salle commune, tous vêtus de capes, d'écharpes et de gants. Fred enseignait les stratégies de la guerre dans la neige aux plus jeunes années, et George cochait des noms sur une liste. Mais juste au moment où la grande majorité des Gryffondors allait sortir par le portrait de leur salle, celui-ci s'ouvrit en grand, et la Préfète en Chef entra, ayant manifestement contourné le mot de passe de la semaine avec son propre mot de passe des préfets, qui semblait annuler tous les autres.
Emily de Souza était une ravissante Poufsouffle, avec des cheveux noirs ondulés et un sourire à faire fondre une pierre. Elle était intelligente et sincère, avec un soupçon d'aristocratie européenne en elle, car elle était la dernière d'une longue lignée de sang purs, les de Souza venant à Poudlard depuis environ huit cent ans. Mais la plupart de l'école reconnaissait qu'elle n'avait pas été promue Préfète en Chef à cause de sa famille. Elle était tout simplement l'une des plus sympathiques et des mieux respectées de l'école entière.
"Bonjour, les Gryffondors!" s'écria-t-elle en entrant dans la salle commune. Tous se turent plus ou moins sur-le-champ. Normalement, l'intrusion de quelqu'un n'appartenant pas à leur Maison dans la salle commune n'était pas vue d'un très bon oeil, mais normalement, de telles intrusions ne provenaient pas de Emily de Souza. Ils attendirent avec impatience qu'elle continue.
"Veuillez m'excuser de ma présence ici dans votre charmante salle commune, mais j'apporte des nouvelles à propos des dispositions pour les batailles de cet après-midi. A midi, au pied des marches du château, commencera la compétition de boules de neige entre Gryffondor et Serdaigle. Elle ne durera pas plus de vingt minutes, et votre performance sera évaluée par une commission de jurés autonomes qui seront à proximité. La commission sera constituée des professeurs Dumbledore, McGonagall, Rogue, Chourave et Flitwick, ainsi que de moi-même et Andy Jonhson, le Préfet en Chef. Des notes vous seront attribuées quant à la précision de vos tirs et vos blocages efficaces, tout comme chaque manoeuvre ou stratégie de la Maison qui seront remarquées par la commission. Madame Bibine sera l'arbitre, juchée sur son balai, mais les balais ne seront pas autorisés pour les compétiteurs. Si elle vous tape sur l'épaule, cela voudra dire que vous aurez été pénalisé et vous devrez quitter rapidement le terrain. Tous les compétiteurs doivent porter l'écharpe de leur Maison pour qu'ils puissent être identifiés. A douze heures trente, Poufsouffle contre Serpentard commencera sur de la neige fraîche, dans l'enclos des Soins aux Créatures Magiques. Vous êtes bien sûr les bienvenus en tant que spectateurs. A treize heures, les vainqueurs des deux demi-finales jugés par la commission disputeront la finale sur le terrain de Quidditch. A treize heures trente, le professeur Dumbledore annoncera le vainqueur et toute l'école sera conviée à un grand banquet dans la Grande Salle. La Maison gagnante recevra cent points en guise de récompense. Bonne chance les Gryffondors, et que la meilleure Maison gagne!"
Il y eut un tonnerre d'applaudissements, et le niveau d'excitation montait en flèche à présent. En fait, l'impatience pour cet événement surprise était telle que seuls Ron et Hermione remarquèrent que dès qu'elle eut fini son annonce, Emily de Souza alla voir Harry et lui parla hâtivement à voix basse pendant trois secondes. Il hocha la tête puis se détourna et alla vers les escaliers. Ron le suivit.
"Qu'est-ce qu'il y a, Harry?" demanda Ron tandis que le reste de la Maison sortait à la file indienne en chantant un chant guerrier Gryffondor, composé à la hâte par les jumeaux.
"J'sais pas. Elle m'a dit que Dumbledore veux me voir tout de suite dans son bureau. J'allais juste enlever ma cape et tout ça. Va leur faire leur fête Ron, et j'espère être de retour pour la finale, à laquelle évidemment nous participerons, hein? Et avec un peu de chance, contre Serpentard!" dit-il en souriant.
"C'est clair!" fit Ron. "A tout à l'heure"
****
Au même moment, le Préfet en Chef venait de terminer de faire la même annonce aux Serpentards, qui avaient le même esprit de compétition que les Gryffondors. Et tout comme Emily l'avait fait pour Harry, Andy Johnson mit la main sur Draco et lui donna la même instruction, à savoir d'aller voir Dumbledore immédiatement. Secrètement, Draco en fut plutôt soulagé. Même s'il ne manquait pas de compétitivité, il n'avait vraiment pas envie de courir dans la neige gelée en recevant des coups des Poufsouffles au nom de l'honneur de leur Maison. C'est vrai quoi, il pourrait être décoiffé dans l'affaire! Personne ne remarqua que Draco ne suivit pas le reste de la Maison dehors, mais qu'il se dirigeait à la place vers le bureau de Dumbledore.
Et alors qu'il arrivait au tournant où se trouvait la gargouille de pierre qui indiquait l'emplacement de l'entrée secrète du bureau du Directeur, son visage se fendit d'un sourire, car Potter attendait lui aussi au même endroit.
"Bonjour Potter" fit-il.
"Bonjour Malfoy" lui parvint la réponse de Harry.
"Tu crois qu'on a fait quoi?" demanda Draco avec un sourire.
"Aucune idée. A part que, ben, on était dans la roseraie au milieu de la nuit alors que c'est interdit". Harry rougit en disant cela.
"Tu ne crois quand même pas que McGonagall lui a raconté?" fit Draco.
"Non, je ne pense pas" fit Harry. "J'ai vraiment aucune idée de ce qui se passe"
A cet instant, le grincement familier de la pierre retentit vers la gargouille et la porte secrète s'ouvrit. Dumbledore se tenait à l'entrée, radieux.
"Ah! M. Potter et M. Malfoy, exactement à l'heure, parfait, parfait" fit-il, les yeux pétillants. "Entrez donc"
Les garçons montèrent à sa suite l'escalier magique jusqu'à ce qu'ils arrivent dans la belle pièce circulaire qu'était le bureau du Directeur.
"Sirius!" s'exclama Harry, et sans même réfléchir, il se précipita sur son parrain qui l'étouffa dans une étreinte d'ours.
"Comment te sens-tu, Harry?" murmura Sirius tandis qu'ils se séparaient.
"Bien, Sirius, sincèrement. Je me sens mieux. J'ai réussi à dormir un peu cette nuit"
Sirius sourit. "C'est une bonne nouvelle, Harry, tu as vraiment l'air un peu plus heureux ce mat-"
"Si nous pouvions en finir avec ça..." le coupa Rogue, affichant un air de dégoût extrême.
"Oui, oui, désolé de vous bousculer, mais je dois assister à une bataille de boules de neige d'ici peu" fit Dumbledore, plus rayonnant que jamais. "Prenez place, Harry, Draco"
Harry s'assit à côté de Sirius d'un côté de la pièce, et Draco s'assit à contrecoeur à côté de Rogue de l'autre côté. Harry eut tout à coup un horrible pressentiment.
"Vous aurez tout le temps que vous souhaitez pour poser des questions sur ce que je vais dire, mais pas maintenant. Je serai heureux de discuter avec vous deux à la fin de l'après-midi, si vous le désirez. Mais pour l'instant, je veux simplement que vous m'écoutiez et que vous fassiez ce que je dis"
Harry et Draco se regardèrent. Que diable se passait-il ici?
"Harry, Draco, ça va peut-être vous faire un choc, mais je ne pense pas que ça sera un aussi grand choc que cela a dû l'être il y a quelques semaines. La nature de votre, euh, situation fâcheuse ne m'a pas échappé, et je suis peiné par le grave manque de sommeil dont vous êtes actuellement victimes. Vous faites peut-être bonne figure maintenant, ici dans cette pièce, mais je sais que si vous niez le fait qu'il ait un problème, vous vous faites tous deux des illusions, donc j'ai décidé de prendre des mesures, pour des raisons que j'expliquerai par la suite"
Draco et Harry ne se quittèrent pas des yeux, vu la tournure inattendue des événements.
"Vous allez chacun retourner dans votre dortoir respectif et préparer un sac qui vous permettra de demeurer à l'Infirmerie pendant une période indéterminée. Quand vous aurez fait ceci, vous irez voir Madame Pomfresh qui aura davantage d'instructions à vous donner. On ne remarquera pas votre absence avant ce soir au plus tôt, et vous serez complètement enlevés de tout le stress quotidien de l'école. Vous n'aurez aucun cours ni aucune autre activité scolaire pour le moment. Je passerai vous voir ce soir après souper"
Enlevés de l'école? se dit Harry. Il sentait le même ahurissement dans la tête de Draco.
"Harry, Sirius va rester près d'ici pendant quelques temps, mais je te préviens que je ne vais pas autoriser un flot ininterrompu de visiteurs. Draco, le professeur Rogue et moi-même avons décidé, après mûre réflexion, que nous n'allions pas avertir tes parents de ce changement. Si tu souhaites leur envoyer un hibou, c'est ton droit bien sûr, et je ne serai que trop heureux de leur expliquer ma décision"
C'était venu tellement vite, que Harry ne savait pas comment y prendre. Draco était autant dérouté que lui. Dumbledore vit leur confusion, et poursuivit plus doucement.
"Severus" fit-il, "Pourriez-vous allez dire à Madame Bibine de commencer la compétition sans moi? Et s'il vous plaît, dites à Minerva et à la commission des jurés que je les rejoindrai dans quelques minutes"
Rogue eut l'air furieux d'être ainsi exclu de la conversation, mais il hocha sèchement la tête et sortit. Dumbledore continua.
"Sirius, je vous propose, pendant que le château est vide, d'aller voir la chambre que je vous ai fait préparer. Vous pourrez voir Harry ce soir, et j'aimerai aussi vous parler après le banquet de tout à l'heure". Sirius hocha la tête en souriant. Il savait que Dumbledore voulait être un moment seul avec les garçons.
"Bien sûr, Albus" fit-il en serrant l'épaule de Harry, puis il sortit.
Les trois personnes qui restaient se regardèrent. "Monsieur..." commença Draco, mais Dumbledore l'arrêta.
""Harry, Draco. Vous allez penser que je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Vous allez penser que je n'ai aucun droit d'agir comme je le fais. Et d'une certaine manière, vous avez raison. Je me suis retenu d'interférer depuis le tout début, mais maintenant, j'ai des raisons sérieuses et importantes pour prendre ces mesures"
Il s'adoucit davantage et parla encore plus gentiment. "Mais mes raisons ne sont pas seulement sérieuses et importantes. C'est aussi parce que je me fais du souci pour vous. Vous avez besoin de sommeil, vous avez besoin de vous fortifier et d'être plus heureux. Et par dessus tout, vous avez besoin de parler, sûrement pendant des heures et des heures, peut-être davantage"
Puis ses yeux pétillèrent, et il ajouta: "Et ça sera plus facile et plus confortable de parler au chaud que de vagabonder dans les jardins en pleine nuit"
Il sembla à nouveau pensif, tandis qu'il tenait ce qui ressemblait pour Harry et Draco à une petite sphère en verre. Il plongea son regard à l'intérieur du globe, puis il dit: "Voilà. Essayez de ne pas considérer ça comme une punition, bien que je sois sûr que parfois ça en aura l'air d'une"
Harry et Draco se demandèrent si l'entretien était terminé, mais après un petit silence, Dumbledore ajouta soudainement: "Et surtout, ne soyez pas effrayés. Vous êtes sur la voie d'une chose merveilleuse"
C'était à présent véritablement la fin de l'entretien. Draco regarda Harry, qui semblait avoir un petit sourire aux lèvres.
"Monsieur" fit Harry. "Avez-vous inventé cette histoire de boules de neige pour nous donner l'opportunité de sortir de nos Maisons sans répondre à aucune question?"
"Allons Harry" dit le Directeur, la mine réjouie à nouveau. "Aurais-je pu faire une chose pareille?"
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Ron et Hermione notèrent la disparition de Harry bien plus tôt que dans la soirée, évidemment. Ron jetait des coups d'oeil autour de lui pour le chercher pendant qu'ils pulvérisaient les Serdaigles, et il ne put se concentrer sur la rencontre Poufsouffle/Serpentard car il regardait constamment les portes du château pour voir si Harry arrivait. Pour la finale, qui était effectivement Gryffondor contre Serpentard, Ron était énervé, et ne put rentrer dans le match au début.
"Où il est?" gémit-il à l'intention de Hermione. "Il ne voudrait pas rater ça"
"Je ne sais pas" fit Hermione, puis elle hurla: "Ron, attention!"
Une aile avant de lanceurs de boules de neige de Serpentard arriva par rafales et tout à coup, la bataille s'accéléra, prenant un rythme infernal. Hermione vira de bord et se mit à gauche de Ron, remplie d'un enthousiasme débordant quant au combat et hurlant des obscénités telles que Ron en eut la chair de poule. Elle avait des gestes sauvages, tout en étant plus ou moins incapable de contrôler son rire. Au coeur de la mêlée, à la tête de la formation offensive des Gryffondors, Fred et George hurlaient à n'en plus pouvoir des instructions aux troupes derrière eux tandis que, pour être honnête, un chaos total se déclarait autour d'eux. La mêlée se divisa en plusieurs batailles plus petites, et Hermione, Ginny et un groupe de garçons de quatrième année terrassèrent rapidement une cohorte de furieux Serpentards dont la retraite fut bloquée par Fred et les filles de septième année, menées par Alicia Spinnet, qui avait l'air franchement terrifiante. A ce moment-là, Ron découvrit que lui, Seamus et quelques garçons de troisième année étaient totalement cernés par des filles de Serpentard plus âgées aux regards mauvais et, alors qu'il craignait le pire, il entendit Seamus brailler un cri de guerre Irlandais qui glaça pratiquement le sang de tous ceux qui se trouvaient autour de lui.
Pour essayer de saboter cette embuscade des Serpentards, George contre-attaqua à revers avec Lavande, qui faisait preuve d'une précision de tir remarquable, et Parvati, qui avait renoncé à la technique et qui se contentait de balancer à l'aveuglette de la neige dans toutes les directions, mais hurlant comme une banshee pendant l'action [pour ceux qui ne le savent pas, une banshee est une fée dont les cris présagent la mort]. Mais ce fut Hermione, au moins autant que les jumeaux, qui fut le moteur de l'équipe de Gryffondor ce jour-là. Elle était fermement décidée à vaincre et, à la fois autoritaire et résolue, avait pris le contrôle avec sa troupe de partisans de quasiment la moitié du terrain, et après une quinzaine de minutes, avait réussi à acculer un gros morceau de l'équipe de Serpentard contre les poteaux de but. Elle était loin d'avoir le meilleur lancer, mais, les jumeaux le reconnurent par la suite, elle avait largement compensé ce petit défaut. Ron était stupéfait par elle. C'était comme s'il la voyait sous un nouveau jour.
Ce fut indiscutablement la meilleure partie de rigolade qu'ils avaient tous eu depuis des lustres. Madame Bibine faisait des embardées au-dessus d'eux, mais ne disqualifia personne, étant donné qu'il était impossible de voir plus d'une partie d'une action à la fois, mais elle accorda tout de même dix points de pénalité en faveur de Gryffondor, car Goyle avait tout simplement empoigné Denis Crivey, l'avait soulevé de terre et lui avait fourré de la neige sous sa cape. Les Gryffondors rugirent d'approbation et le match aurait probablement (encore plus) dégénéré si peu de temps après, Madame Bibine n'avait pas donné un coup de sifflet strident qui marqua la fin du combat.
Tous les yeux se tournèrent vers Dumbledore, qui était en train de délibérer avec les jurés dans la plus haute tribune de Quidditch. Sa voix amplifiée par magie résonna à travers le terrain.
"Elèves de Poudlard!" tonna-t-il.
Il y eut une formidable clameur.
"Les jurés sont en train d'achever le décompte final des points avec l'aide de l'arbitre" poursuivit-il. "Nous connaîtrons sous peu la Maison gagnante, qui recevra cent points!"
Les acclamations redoublèrent.
"Une fois que les vainqueurs auront été annoncés, vous aurez quinze minutes pour retourner dans vos Maisons et pour mettre des vêtements secs. Puis un repas copieux et délicieux sera servi dans la Grande Salle"
Et encore plus d'acclamations assourdissantes. Puis Dumbledore se détourna pour consulter Madame Bibine. Il se redressa ensuite de toute sa taille, tenant une bannière aux couleurs de Serpentard dans une main et une de Gryffondor dans l'autre.
Toute l'école avait les yeux rivés sur lui, retenant son souffle.
Et alors, très lentement, Dumbledore leva la bannière rouge et or de la Maison Gryffondor.
Les hourras retentirent dans la vallée entière, et même dans ce bruit phénoménal, on pouvait entendre Hermione hurler victorieusement.
D'en haut, à l'Infirmerie, Harry et Draco regardaient par la fenêtre de leur nouvelle chambre et ils virent Dumbledore lever la bannière rouge et or au ciel. Harry eut un sourire en biais à l'intention de Draco.
"Ne dis rien" fit Draco, essayant d'être furieux, mais échouant. "Ne dis rien du tout"
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Alors, comment vous l'avez trouvé ce chapitre? Moi j'ai tout particulièrement aimé la scène dans la roseraie et puis la bataille!! Mon dieu, vous ne pouvez pas savoir les fous rires que je me suis payés en traduisant! lol. Hermione en déesse guerrière, c'était tordant! Et puis la réaction de Draco...Enfin bref, j'espère que vous avez aimé autant que moi! J'attends vos impressions!! A très bientôt pour la suite! Bye!
