Nagisa Moon: merci pour tes deux reviews!! Merci de me répéter que tu trouves ça bien, ça me ravit toujours autant!!^^Pour répondre à ta question, l'expression 'four-poster bed' veut dire 'lit à baldaquin'! Je suis contente que tu aies aimé LA scène de la roseraie et puis LA bataille qui je pense va entrer dans la légende! lol. J'espère que tu seras aussi enthousiaste pour la suite! Bises!
Enishi: contente que ça te plaise!! J'ai beaucoup aimé Hermione en 'Xéna' lol, et j'aime bien comment l'auteur l'intègre à la fic! Merci et à bientôt!
Majandrasly: ah, le fameux cri de guerre irlandais! J'adore les cris de guerre!! J'avoue m'être assez amusée en mettant l'expression "brailler un cri de guerre irlandais". Je trouve ça plutôt imagé et j'arrive très bien à m'imaginer la scène! Apparemment, toi aussi! Merci!! Bye!
Caro: ah, ma choupinette! Toujours là pour me soutenir, m'encourager et me flatter outrageusement lol. Je t'adore, ma choupinette, tu le sais, hein!! Merci mille fois pour tout. Gros bisous!
Artémis: merci! Oui, je continuerai la traduction jusqu'à la fin. Je finis toujours ce que j'ai commencé, même si ça m'énerve (exemple: Pacte avec le Diable...). Merci pour tous tes encouragements et voici la suite! Salut!
Eilama: oui, je poste les chapitres relativement vite, mais je vais bientôt rentrer en période d'examen, donc ça ralentira un peu pendant quelques temps...Dans ce chapitre, tu verras comment Draco et Harry s'habituent à leur vie en commun...Il y a certains passages tordants et puis d'autres moins drôles aussi...tu verras...Merci! Bye!
Petite Puce: je suis contente que ça te plaise!! Non, désolée, je n'ai pas d'adresse hotmail...Merci quand même!
Kaima: salut l'impatiente lol. Ah, tu es impatiente d'avoir le prochain chapitre? Tiens, ça m'étonne!! Le voici, j'espère qu'il te plaira!! Bye!!
Mélina: ben ça fait quand même huit chapitres que l'histoire est commencée, et comme elle ne dure 'que' 18 chapitres, il fallait faire bouger les choses lol. Ouais, c'est romantique une roseraie, j'suis pas une fana des fleurs, mais faut avouer que c'est romantique et poétique...Euh, pour Rogue et Sirius, je ne sais pas si tu as fait attention, mais Dumbledore a mentionné Rogue et 'quelqu'un' en parlant du nuage écarlate...Etant donné que je traduis au fur et à mesure, je ne peux pas t'en dire plus, à part: lis la suite lol. Merci! Ciao!
Umbre77: contente que tu aies adoré! Moi aussi ce chapitre m'a fait bien rire. Et puis, les parents, c'est pas grave lol! J'espère que la suite plaira autant!! Ciao!
Alician: bonjour, la folle lol. Ah ben j'espère que la suite sera aussi bonne, comme ça j'aurai une review de ta part...Salut!
Mione11: voici la suite!! Et merci pour ta review!
Carramella: quel enthousiasme!! Et puis OUI, il n'y a pas de chansons!! Aléluia!! Enfin, j'espère qu'il n'y en pas dans les autres chapitres lol. Non, je ne pense pas que ce soit le genre. Merci en tout cas. Bises.
LolieShing: merci!! Je suis toute rouge lol. Heureusement que personne ne me voit!! Merci encore! Bye!
Elactrastars: ah, tu vois, j'avais deviné!! Merci!! Et puis voici la suite, j'espère qu'elle te plaira autant, sinon plus! Ciao!
Célina: merci! Voici la suite! Bye!
Mimi: merci pour ta review!! C'est gentil!!! Contente que ça te plaise toujours! J'ai vu que tu avais repris 'Juste Harry'! C'est super! Et puis ta nouvelle s'annonce très bien aussi! Continue tes fics! Bye!
Nono: voilà, la suite est disponible, j'espère ne pas avoir été trop longue...merci! Bye!
Chari: salut! Oui, ça doit être embarrassant, en effet, mais bon, Dumbledore sait toujours tout, alors ce n'est pas facile de lui cacher quelque chose...J'espère que la suite te plaira! Bises.
Saael': tu m'aimes? lol. Ca c'est gentil! Contente que ça te plaise, et puis merci pour tes reviews régulières! J'espère que tu aimeras autant la suite! Bises à toi!
Mangafana: je suis contente que tu ne trouves plus cette fic 'grossière' et 'salace'! Sache que je ne traduis jamais des fics que je juge grossières, mais bon, chacun ses goûts. Merci en tout cas pour ta review, je suis ravie que tu aies aimé en fin de compte! J'espère que la suite te plaira!
Bonne lecture à tous!
SUR LA VOIE D'UNE CHOSE MERVEILLEUSE
Ils regardèrent l'école rentrer en file indienne dans le château, puis posèrent les yeux sur le terrain de Quidditch, qui une demi-heure plus tôt était recouvert d'une couche de neige blanche et étincelante, et qui ressemblait à présent, eh bien, exactement comme si une guerre s'y était déroulée.
"Ca fait bizarre" dit Harry, tandis qu'ils se détournaient de la fenêtre.
"Quoi?"
"Ca". Il fit un geste du bras en désignant la pièce. "Cette pièce. Ces lits. Nos vêtements qui ne sont pas dans des malles. Pas de travail scolaire. Pas de désordre. Cette vue par la fenêtre. Tout est bizarre"
"Ben, là je suis d'accord avec toi, Potter"
"Tu penses qu'on va devoir rester combien de temps ici?"
"Aussi longtemps que ça prendra, je pense"
"Aussi longtemps que quoi prendra?"
"Potter, je n'ai pas plus de réponses que toi". Il y avait un soupçon d'irritation dans la voix de Draco. "Tu as entendu exactement la même explication que moi. Peut-être qu'on en saura plus ce soir, mais jusque là, je suis dans le noir total"
"Mais tu dois bien avoir une idée" insista Harry, sentant l'agitation grandissante de Draco, mais n'en tenant pas compte. "Je sais que tu en sais plus que moi"
"Et comment tu sais ça au juste, Potter?" demanda Draco, en s'énervant.
"Parce que je le sens! Je sais que tu sais quelque chose!"
"Eh bien, tu devras t'y habituer, Potter. Ce n'est pas parce tu as un moyen sournois de t'infiltrer dans ma tête que je vais te dire tout ce que je sais! Trouve le toi-même si t'es si malin"
"Je ne m'infiltre pas sournoisement dans ta tête! Et d'abord, toi aussi tu peux le faire!"
"Ca ne veut pas dire que j'ai envie de sentir tous tes sentiments minables, Potter!"
Ils se lancèrent un regard mauvais, puis s'éloignèrent l'un de l'autre autant qu'ils le pouvaient, c'est-à-dire que Harry alla s'allonger sur son lit et Draco retourna regarder par la fenêtre. Ils étaient peut-être juste séparés d'une quinzaine de pouces [environ 5m].
La pièce n'était pas vraiment petite, mais était loin d'être spacieuse. Elle se trouvait juste à côté de la salle principale de l'Infirmerie, à l'autre bout du bureau de Madame Pomfresh. Il y avait deux lits, non pas les somptueux lits à baldaquin de leurs dortoirs, mais les habituels lits d'hôpitaux, avec des barreaux aux deux extrémités. Il y avait deux fauteuils, vieux mais assez confortables. Et un placard pour leurs affaires. Une table basse vers la fenêtre. Et une petite salle de bains avec une douche. Et c'était tout.
Harry se tourna face au mur, pour ne pas avoir à regarder Draco. L'animosité couva pendant un moment, jusqu'à ce que Draco se tourne à nouveau.
"Hé, Potter, c'est mon lit. Bouge ton stupide cul de Gryffondor et va sur l'autre"
"Va te faire voir. C'est pas marqué ton nom dessus"
"Potter...". Draco était vraiment très énervé. "Potter, je ne vais pas être capable de rester ici si tu continues comme ça. Dégage. De. Mon. Putain. De. Lit. Immédiatement!". Il se dressa devant Harry de toute sa taille, et lui jeta un regard furieux de haut.
"Qu'est-ce que tu vas faire, hein, Malfoy? Me frapper pour l'avoir?". Malgré ces mots, Harry sentait que Malfoy était au bord de l'explosion, et il avait peur.
"Ah! Tu as peur!" ricana Draco. "T'as vraiment rien dans le ventre, hein! Je croyais que les Gryffondors étaient plein de courage!"
"Et moi je croyais qu'il était possible que tu sois un mec à peu près bien finalement! Mais non, t'es juste la petite brute malveillante que tu as toujours été! Et dire que je t'ai laissé m'embrasser! Bordel de merde, quel cauchemar! Garde tes instincts tordus pour toi à l'avenir!"
Draco leva la main pour frapper Harry. Mais la mention du baiser l'avait durement touché, comme un bon coup de poing en pleine poitrine.
"Ce sont...ce sont les mêmes instincts que les tiens, Potter" bégaya-t-il.
Les yeux dans les yeux, ils enrageaient, sans ciller. Harry tremblait. Draco semblait être au bord des larmes. Sous le coup d'une pulsion sauvage, Harry mit vivement la main sur la nuque de Draco et attira son visage vers lui. Draco résista environ un dixième de seconde, puis sentit Harry lui planter un baiser ferme, appuyé et farouche sur les lèvres, un baiser chaud et pressant, mais sans la moindre démonstration de violence qui menaçait juste quelques secondes auparavant. La tension fut temporairement écartée, et Draco poussa un profond soupir, puis s'assit sur le lit à côté de Harry.
"Et maintenant, qui a des instincts tordus?" dit-il doucement, mais sans méchanceté.
Il y eut un long silence tandis que l'angoisse se dissipait jusqu'à disparaître totalement. Harry prit la parole en premier.
"Malfoy, je suis désolé. Tu peux prendre ce lit si tu veux"
"Non, ne t'en fais pas pour ça. C'est débile. Ne nous disputons pas pour ça"
"On s'en est pas très bien sortis, hein?" fit Harry, une étrange tristesse dans la voix.
"Qu'est-ce que tu veux dire?"
"Ben, une demi-heure. C'est tout ce que nous avons tenu avant que ça dégénère"
Draco regarda Harry. "C'est pas un bon départ" reconnut-il. "Peut-être que demain ça sera mieux"
"Malfoy, je ne veux pas qu'on se dispute encore, mais il y a vraiment des tonnes de choses que je ne comprends pas. Et j'ai le sentiment que toi tu comprends"
Draco ne dit rien, pas vraiment sûr de comment répondre.
"Donc" poursuivit prudemment Harry, "tu pourrais peut-être commencer par me dire ce que tu sais, j'aimerai bien écouter ça"
"Potter" fit gentiment Draco. "Une chose à la fois. Aujourd'hui, qui dort où. Demain, on avancera. Et regardons les choses en face, le problème d'aujourd"hui est suffisamment dur à résoudre en lui-même, non?". Il fit un sourire un peu penaud à Harry.
Harry lui rendit son sourire.
"Hé" dit Draco. C'est un bon lit celui-ci, Potter, mais je pense qu'il n'est pas aussi bon que le mien là-bas. Je crois que tu vas peut-être regretter ton choix". La lueur dans les yeux de Draco fit monter la chaleur de Harry de plusieurs crans.
"Regretter mon choix, Malfoy?" fit Harry, un brin aguicheur. Il plongea son regard dans celui de Draco. "J'espère que non...!"
Ils s'étudièrent attentivement du regard, leurs sourires étant si contagieux que ce moment dura plusieurs minutes.
"Potter, je dois dire que la première pensée que j'ai eue quand le mot 'malveillant' a été prononcé dans le feu de l'action, c'est deux points en plus pour emploi d'un vocabulaire convenable"
"Deux points, Malfoy?". Harry sourit. "T'es sûr de pouvoir te procurer deux points, alors que Serpentard vient juste de perdre la bataille de boules de neige?"
"D'accord!". Draco essayait tant bien que mal de prendre un air sérieux, mais il ne pouvait s'arrêter de sourire. "Plus de pitié! Là, tu l'as bien cherché, Potter!"
Il se jeta sur Harry pour une sorte de simulacre de bataille, mais c'était bien plus un jeu qu'une véritable bataille. Les deux s'effondrèrent en gloussant sur le lit de Harry, jusqu'à ce qu'ils soient aussi pleinement à l'aise en présence de l'autre qu'ils l'avaient été la nuit précédente dans la roseraie. Etendus côte à côte, ils regardaient tous les deux le plafond.
"C'est agréable" dit Harry.
Draco se tourna sur le côté et s'appuya sur son coude, baissant les yeux vers le visage de Harry. "Je crois" dit-il, "que si on a de la chance, ça pourra devenir encore plus agréable..."
L'humeur devint sérieuse, et Harry sut que Draco allait l'embrasser à nouveau. Il sentit cette intention dans l'esprit de Draco, et il lui communiqua son accord avec les yeux. Mais au lieu de l'embrasser, Draco tendit la main et enleva doucement les lunettes de Harry. Ils plogèrent dans l'âme de l'autre, n'ayant plus besoin de la parole pour communiquer.
Après un long moment d'immobilité parfaite, Draco parla d'une voix très douce.
"Qu'est-ce que tu penses de ça comme marche à suivre, Potter? On ne tient pas compte des disputes, mais à la place on compte les moments où on ne se dispute pas. A ce sujet, on a eu sept minutes d'hostilité et une heure et quart de quelque chose de bien plus agréable. Nous sommes donc bien partis, si tu le regardes de ce point de vue"
"Ok, Malfoy, c'est un bon plan"
Draco hocha la tête et sourit, puis, avec une lenteur délibérée, il abaissa ses lèvres vers celles de Harry.
"Oh mon dieu..." murmura Harry dans le plus faible des murmures, avant que sa voix ne fut coupée par la bouche à la douceur insupportable de Draco.
****
"Il est parti!" hurla Ron, désespéré. "Il est parti quelque part! Il n'y a aucune trace de lui, et quelques-unes de ses affaires ont disparues! Sa baguette, des vêtements, des livres, son uniforme, son horloge, même son pyjama! Mais où peut-il être, bon sang?"
Les Gryffondors étaient retournés dans leur Tour dans un esprit plus fêtard et enjoué que jamais, mais Ron s'était directement précipité à l'étage pour voir si Harry était couché. Hermione l'avait suivi, tout comme Seamus et Ginny, qui dans l'excitation de la bataille de boules de neige, venaient juste de remarquer l'absence de Harry. Ron regarda bêtement sous le lit de Harry si par hasard il y était, mais l'absurdité évidente de son geste le frustra encore plus.
"Ron, calme-toi!" dit Hermione, bien qu'elle soit inquiète elle aussi. "Il doit y avoir une explication logique"
"Il y a une explication logique" fit une voix derrière eux. Les quatre firent volte-face. Le professeur MacGonagall se tenait là, l'air mi-sérieuse, mi-amusée.
"Harry est parti, madame!" dit vivement Ron. "C'est juste que, je ne veux pas manquer de respect à son intimité, mais il faut que vous compreniez, il ne va pas bien! Je croyais qu'il allait mieux hier, il a même dormi un moment, mais maintenant, il a disparu!"
"M. Weasley" dit McGonagall. "Ecoutez Miss Granger pour une fois et calmez-vous. Votre préoccupation pour Harry est tout à votre honneur, mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter"
"Où est-il alors, madame?" demanda sagement Hermione. "Le savez-vous?"
"Oui, Miss Granger, je le sais. Maintenant écoutez-moi attentivement et n'intervenez pas avant que j'aie fini, Weasley. Le professeur Dumbledore a enlevé temporairement Harry de l'école. Il est à l'Infirmerie, où il restera pour le moment, car nous essayons de lui faire reprendre des habitudes de sommeil plus saines. Et après cela, nous travaillerons sur son appétit, sa dépression et ses autres problèmes. Vous n'avez pas à vous inquiéter, il va enfin recevoir l'aide dont il a besoin"
Ron fut soulagé, mais il ajouta: "Ce n'est pas la peine qu'il soit séparé de nous, madame. Nous comprenons tout à fait ses problèmes. On peut facilement l'aider à manger et à dormir. D'ailleurs, la nuit dernière il a dormi environ six heures!"
"M. Weasley" dit doucement McGonagall. "Je ne doute pas un seul instant que vous n'ayez été d'une grande aide pour Harry. Je suis sûre que vous avez tous découvert ce qui n'allait pas chez lui, et que vous êtes désireux de l'aider. Mais le problème est que lui ne l'a pas encore découvert. Et quand il l'aura fait, il ira peut-être plus mal. Donc l'Infirmerie est le meilleur endroit pour lui, car on peut tout le temps prendre soin de lui, et cela peut favoriser son sommeil à n'importe quelle heure de la journée. Je sais que vous vous êtes tous fait du mauvais sang pendant des semaines, mais maintenant vous pouvez arrêter. Soyez assurés qu'il est dans un endroit sûr, et préoccupez-vous plutôt d'autres choses pour le moment présent. Comme votre travail scolaire par exemple, Weasley"
Ron acquiesça à contrecoeur.
"Quand est-ce que nous pourrons le voir, madame?" demanda Hermione.
"Ah...Je crains que cela ne soit pas possible" fit McGonagall.
""Pourquoi?" dit Ginny, alarmée.
"Parce que ce sont les consignes du professeur Dumbledore. Aucun visiteur pendant une semaine, et puis une demi-heure par jour ensuite. Donc vous pourrez le voir un petit moment après le souper, dimanche prochain. Et qu'aucun de vous n'essaie d'y aller en douce avant cela, sinon les conséquences seront désastreuses"
"Mais et s'il veut nous voir, madame?" insista Ron. "Une semaine entière sans visiteurs, c'est une éternité!"
"D'après ce que j'ai compris, il vient de passer plusieurs semaines sans parler à qui que ce soit, Weasley. N'insistez pas, s'il vous plaît, et ayez confiance en le jugement de Dumbledore là-dessus. De plus" ajouta-t-elle doucement, "il ne sera pas seul à l'Infirmerie. Donc vous n'avez vraiment aucune raison de vous inquiéter. A présent, descendez et joignez-vous à la fête. J'ai prévu quelques bières-au-beurre pour vous tous" dit-elle en souriant.
"C'est Malfoy?" demanda Ron. "Malfoy est à l'Infirmerie avec lui?"
"M. Weasley. J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur ce sujet. A présent, une fête en l'honneur de votre victoire vous attend dans la salle commune. Allez vous amuser. Ce n'est pas tous les jours que nous remportons une victoire aussi gratifiante contre Serpentard!"
Il y eut quelques sourires autour d'elle à cette déclaration. La bataille de boules de neige avait vraiment été fantastique.
"Dommage que Harry n'ait pas pu être là" dit tristement Ron tandis qu'ils descendaient tous ensemble les escaliers.
"Oh, et Miss Granger..." ajouta McGonagall juste avant qu'ils n'atteignent la salle commune. "Performance absolument terrifiante cet après-midi, je dois dire. Les jurés ont tous été grandement impressionnés par votre aptitude au combat"
Hermione rougit légèrement, mais en fut intérieurement ravie.
****
Quelques temps plus tard, il reçurent leur première visite de Madame Pomfresh. Ils étaient toujours couchés sur le lit de Harry, fixant le plafond, perdus dans les pensées de l'autre.
"Messieurs" fit-elle sèchement en entrant, portant un plateau avec deux gobelets contenant un liquide violet fumant. "Cette chambre est pourvue de deux lits. Exprès. Que l'un de vous se déplace tout de suite"
A contrecoeur, Draco se leva lentement et s'affaissa dans un des fauteuils. Harry chercha ses lunettes et les mit.
"Ce n'est absolument pas moi qui ait voulu que vous partagiez cette chambre, mais le professeur Dumbledore a insisté là-dessus. Toutefois, je ne me gênerai pas pour en déplacer un à l'Infirmerie proprement dite si je le juge nécessaire. Est-ce clair?"
Les deux garçons hochèrent la tête.
"A présent, buvez tous les deux une de ces potions"
Elle déposa le plateau sur la table. Aucun des deux ne bougea.
"Allez" fit-elle d'une voix ferme. "Je ne partirai pas tant que ces gobelets ne sont pas vides"
"Qu'est-ce que c'est?" demanda Draco.
"Une cure de profond sommeil, spécialement préparée pour vous par le professeur Rogue. Vous allez tous les deux dormir paisiblement d'un sommeil sans rêve pendant quatre heures, peut-être cinq. Le décontractant qui se trouve dans la potion fera encore effet quelques heures après votre réveil. Après cela, nous oeuvrerons par d'autres moyens à vous redonner un sommeil normal, mais pour l'instant, j'ai décidé qu'un sommeil magique serait bon pour vous deux"
"C'est le milieu de l'après-midi!" protesta Harry.
"M. Potter. Ce sujet ne souffre d'aucune discussion. Veuillez boire vos potions maintenant"
Draco prit un des gobelets et le porta à Harry, geste qui satisfit Harry au plus haut point. Puis, en regardant Madame Pomfresh droit dans les yeux, Draco descendit son propre gobelet cul sec. Harry suivit le mouvement.
"Erk" dit Draco. "Qu'est-ce qu'il y a là-dedans, bon sang?"
"Les potions de sommeil sont au programme de troisième année, n'est-ce pas, M. Malfoy?" fit Madame Pomfresh avec un sourire. "Vous disiez donc..."
Draco lui fit une grimace sans conviction, mais elle resta de glace.
"Bien" fit-elle, souriant malgré ses lèvres pincées. Elle rappelait légèrement Hermione à Harry.
"Maintenant" poursuivit-elle. "En pyjamas. Tout de suite. Vous avez environ dix minutes avant que la potion ne fasse effet. Allez, au lit vous deux". Elle s'affaira à baisser leurs couvertures et à arranger leurs quelques possessions personnelles sur la table.
Les deux garçons se contentèrent de se regarder fixement, conscients qu'ils venaient d'atteindre un moment crucial en présence d'un membre du personnel, et qu'ils avaient seulement quelques minutes pour le résoudre.
Madame Pomfresh sentit leur gêne, et la trouva plutôt touchante. Le nuage écarlate engloutit ces deux-là comme un brouillard, se dit-elle, mais ils jouent aux timides pour se déshabiller. C'était charmant en quelque sorte.
"Allez, bougez-vous un peu, tous les deux!". Sa voix donnait un ordre, mais son ton n'était pas sévère. "Allez, je suis responsable de cette Infirmerie depuis avant votre naissance. Il n'y a rien que vous n'ayez que je n'ai pas déjà vu auparavant"
"Vous avez peut-être déjà tout vu" fit Harry, un peu embarrassé. "Mais nous, non"
Draco le regarda et ils se mirent à ricaner tous les deux, conscients du ridicule de la situation. Madame Pomfresh trouva leur rire curieusement contagieux, et elle se prit de sympathie pour eux à ce moment-là.
Oh et puis merde! songea Harry, et Draco sentit cette pensée résonner dans sa tête. Ils rirent à nouveau, et allèrent vers le placard pour prendre leur pyjama. Ils se tinrent l'un à côté de l'autre pendant qu'ils se déshabillaient, ne voulant pas se regarder, mais incapable de ne pas se regarder non plus.
Madame Pomfresh leur tourna le dos et ferma avec soin la fenêtre et les rideaux. Draco était déjà en boxer tandis qu'il sortait son pyjama. Pour les garçons, c'était comme si Madame Pomfresh n'était même pas là. Leur rire était décontracté et naturel, et ne s'en allait pas.
"Pousse-toi, Potter, tu viens de me donner un coup de coude dans les côtes"
"Malfoy!" s'exclama Harry, surpris. "C'est ton pyjama? Il est en soie!"
"Evidemment. C'est comment ça que les pyjamas sont faits, non?" dit Draco avec désinvolture, tandis qu'il enlevait son boxer et sautait dans son pantalon de pyjama d'un seul mouvement agile. Harry admira la beauté du geste, se demandant s'il lui aussi pouvait être aussi rapide.
"Oh, charmant" fit Draco en s'étranglant de rire, alors que Harry se démenait avec son propre pantalon. "Super classe le vêtement. Le coton bleu est passé de mode depuis environ quarante ans, Potter"
"La ferme, Malfoy" gloussa Harry. "Les pyjamas ne sont pas censés être des gravures de mode!". Une fois son pantalon enfilé, il ôta son t-shirt et enfila la chemise en coton bleu assortie.
"Bon sang" fit Draco. "Dieu seul sait pourquoi je te trouve attirant...Tu n'as que la peau sur les os!"
Ils se dévisagèrent, bouche bée suite à ce que Draco venait juste de dire, puis un fou rire inextinguible les secoua alors qu'ils se souvenaient de la présence de Madame Pomfresh derrière eux. Elle se sourit à elle-même. Pas beaucoup de signes de dépression ici, en ce moment du moins.
"Est-ce que le spectacle est terminé?" demanda-t-elle d'un air bon enfant tandis que les deux se tenaient finalement devant elle, l'un en coton bleu, l'autre en soie noire.
"On dirait" répondit Draco en baillant.
"On espère que vous avez apprécié" ajouta Harry, et ils se remirent à ricaner. Mais le sommeil se faisait sentir à présent, et Madame Pomfresh les pressa de se mettre au lit.
"Le professeur Dumbledore sera là pour vous voir à votre réveil"
Ce furent la dernière chose qu'ils entendirent.
Alors qu'elle les regardait sombrer dans le sommeil, Madame Pomfresh sourit encore une fois, puis ferma la porte et les laissa seuls.
****
"Ils dorment" annonça le professeur Dumbledore au groupe réuni dans son bureau.
"Monsieur le Directeur" dit Rogue. "Je ne vois pas pourquoi ce problème ridicule nous prend autant de notre temps"
"En effet, Severus" fit Dumbledore, mais personne ne put vraiment dire s'il était d'accord avec Rogue ou s'il rejetait sa remarque. "Vous pouvez partir, si vous le désirez..." ajouta-t-il peu après, souriant avec bonté.
Le désordre qui régnait se dissipa sur-le-champ, et Sirius - qui se délectait de la gêne de Rogue - fit une légère grimace de jubilation à McGonagall, qui l'ignora totalement. Elle ne lui avait toujours pas pardonné d'avoir dérangé sa traque au campagnol du matin même. Ces deux-là avaient une relation plutôt étrange. Il n'y avait pas tant d'années que ça qu'il avait été un de ses élèves dans ses cours de métamorphose, et un élève très doué. D'une manière inconnue et à son insu, il avait appris tout seul à être un Animagus alors qu'il était encore un adolescent, ce qui n'était pas un petit exploit de rien du tout. McGonagall songea un bref instant aux deux autres garçons qui avaient accompli la même prouesse dans la même classe. L'un était mort tragiquement, l'autre était un traître; et elle était triste à l'idée que seul Sirius avait survécu à ces années-là. Il se mettait en très grand danger en étant ici, mais pour lui, le danger n'avait aucune importance; le lien qui le reliait, à travers James et Lily, à Harry était l'un des moteurs de sa vie post-Azkaban, si ce n'était pas le seul. C'était un lien d'un genre qu'elle n'avait jamais eu et qu'elle n'expérimenterait probablement jamais à présent, bien qu'elle soit elle-même très attachée à Harry, et même protectrice. Elle capta le nouveau coup d'oeil de Sirius, et elle haussa légèrement un sourcil en réponse à son air satisfait.
Sirius étouffa un rire a cette démonstration stupéfiante d'humanité de la part de la sévère Ecossaise.
"Qu'est-ce qu'il y a de si drôle, Black?" dit Rogue d'un ton glacial, ayant vu les regards échangés entre Sirius et McGonagall. "Qu'est-ce que c'est que ça, Gryffondor contre Serp-"
"...mais je préférerais que vous restiez, bien sûr" poursuivit Dumbledore, ne tenant pas compte des tensions dans la pièce. "En l'absence des parents de Draco, j'aimerais que vous soyez ici en tant que son Directeur de Maison"
Rogue n'esquissa aucun geste, ce que le groupe interpréta comme son intention de rester.
"Vous allez avertir les parents de Draco?" demanda Sirius.
"Non" répondit Dumbledore. "Pas maintenant en tout cas. Pas à moins que Draco lui-même n'en fasse expressément la demande. J'irai lui parler ce soir, mais j'ai dans l'idée qu'il n'en a pas envie pour le moment. Et le même instinct me dit, Sirius, que de même, nous ne pouvons pas affirmer que Harry accueillera avec joie votre présence. Cela prendra peut-être quelques temps avant qu'il ne soit assez à l'aise avec ses sentiments pour être capable de vous en parler. En fait, étant donné ce que vous avez rapporté de vos précédentes rencontres, il me semble effectivement que ça prendra du temps. Vous pourrez le voir ce soir, mais s'il y a le moindre signe que votre présence est stressante pour lui, j'avertirai Madame Pomfresh que la consigne 'aucun visiteur' s'étend aussi à vous"
Le sourire mauvais et jubilatoire de Rogue était aussi large que son visage, et clairement aussi déplaisant.
"Harry et Draco doivent rester seuls pour accepter ça ensemble aussi bien qu'individuellement. Aussi douloureux que ce soit à regarder pour leurs proches, ça doit en être ainsi, parce que nous avons besoin que ça arrive aussi vite que possible. Dès que je jugerai qu'ils sont assez stables mentalement, même s'ils ne se sont pas totalement résignés à leur dépendance l'un de l'autre, nous devrons commencer à évaluer la solidité et l'étendue de leur lien magique. Ceci exigera beaucoup de travail supplémentaire de la part de nous tous pour déterminer autant que nous le pouvons à quel point leur symbiose magique influera sur leurs capacités, et ensuite pour mettre au point leur éducation en conséquence"
L'ambiance qui régnait dans la pièce était maintenant tout autre, toutes les petites critiques sournoises et insignifiantes balayées par le ton grave de Dumbledore.
"Je suis vraiment mal à l'aise à l'idée de me mêler de tout cela, Albus" dit McGonagall.
"Je suis entièrement d'accord, Minerva. D'ordinaire, nous aurions simplement laissé le couple découvrir ces choses-là par eux-mêmes, mais étant donné le couple que c'est et vu les hiboux de plus en plus inquiétants de Fudge en ce qui concerne Voldemort, nous ne pouvons nous permettre d'attendre qu'un processus si lent s'achève tout seul"
Dumbledore marqua une pause, et son air sérieux devint encore plus grave.
"J'ai bien peur que cette question ne soit pas résolue du jour au lendemain. Et sa possible importance s'étend bien au-delà des murs de ce château. Très bientôt, nous aurons un, ou peut-être deux problèmes très importants à nous occuper. Le dilemme ici est que si nous les obligeons à passer du temps ensembles pour une résolution rapide de leurs difficultés, nous augmentons énormément les chances que cette information soit divulguée. Le fait que ces deux ennemis jurés soient isolés ensemble du reste de l'école sera bientôt connu, j'en suis sûr. Minerva, je vous crois quand vous dites que Miss Granger est déjà au courant de la plupart des événements. Je n'en aurais pas moins attendu d'elle. Mais bien que je sois certain que nous pouvons lui faire confiance pour ne pas attiser le scandale, nous ne pouvons pas attendre la même chose de la plupart des autres personnes de cette école"
Il parcourut les visages attentifs du regard.
"Ce qui m'amène au deuxième problème. Si l'existence du nuage écarlate parvint aux oreilles d'une seule famille, ou pire encore, aux oreilles de la Gazette du Sorcier, cela remontera sûrement à Voldemort. Il saura alors que Harry est affaibli par ça, et il pourra s'en servir contre lui. Une fois qu'il saura que la seconde moitié de cette équation est le fils unique de son plus fidèle partisan, la menace deviendra infiniment plus grande. Il saura qu'un lien entre Harry et Draco donnera sûrement naissance à des pouvoirs qui seront un danger de taille pour lui. Une autre des complications est l'aveuglement de Fudge en ce qui concerne les événements. Il est impératif qu'il ne reçoive aucun écho de tout ça"
"Ca va être presque impossible de garder ça secret!" fit Sirius.
"J'en suis conscient. Il faut que nous formions un groupe très uni qui sera le seul à connaître la totalité des événements, et nous devons prier pour que la peur que Draco a de son propre père soit suffisante pour que ça l'empêche de dire à Lucius Malfoy ce qui s'est passé. Et nous avons besoin d'une couverture. Je n'ai encore aucune idée de ce qu'elle sera, mais nous devons réfléchir à une raison irréfutable pour justifier l'isolement que M. Potter et M. Malfoy doivent subir, quelque chose que nous pourrons révéler à l'école sans que la vérité ne soit dévoilée. Réfléchissez-y tous, s'il vous plaît, car j'ai dans l'idée que nous en aurons besoin avant la fin de la journée"
"Maladie du sommeil" dit immédiatement Rogue. "Un genre de trouble du sommeil qu'ils ont attrapé à cause de ce maudit satyre de Hagrid. Peut-être que nous pourrions dire que le satyre était allé dans un pays saugrenu, et que cette maladie n'est pas totalement comprise dans notre pays. Ce qui expliquerait pourquoi seuls Malfoy et Potter sont affectés. Ce qui expliquerait aussi leur comportement étrange de ces derniers temps. Et ce qui expliquerait pourquoi nous les avons enlevés du chaos de l'école pour les mettre dans le calme de l'Infirmerie, et pourquoi, à cause de leur besoin de sommeil, nous n'autorisons pas de visiteurs"
"Excellent, Severus" fit Dumbledore. "Ca fait parfaitement l'affaire, et c'est assez intéressant pour ne pas avoir l'air d'une couverture. Nous serons peut-être capables d'étouffer la situation, finalement. En raison de l'extrême délicatesse de ce sujet, je suggère que personne d'autre que ceux qui sont déjà au courant soit averti de ce qui se passe réellement. Nous quatre, et Pompom. Je pense que nous devons aussi y ajouter Hermione Granger. Je lui parlerai moi-même pour déterminer l'étendue de ce qu'elle sait. Si Miss Granger en a parlé à ses amis, j'irai également leur parler et insisterai sur le besoin primordial de garder le silence pour plus de sûreté"
Les autres acquiescèrent.
"Mais par-dessus tout, je veux que la gravité de la situation ne soit en aucun cas révélée aux garçons eux-mêmes, car ils ne doivent pas être plus troublés qu'ils ne le sont déjà, et ce le plus longtemps possible. Ce doit être un moment de véritable bonheur pour eux, et qui sommes-nous pour leur refuser tout ce qu'ils peuvent gagner en étant ensemble? Surtout que ça peut être d'une valeur immense pour nous tous, pas seulement pour eux: nous ne devons pas oublier que l'amour porté à Harry Potter a déjà vaincu Voldemort une fois, et que ça peut très bien recommencer..."
****
Draco se réveilla en premier. C'était une sensation étrange de se réveiller d'un sommeil magique dans une chambre inconnue, et sa première réaction fut une légère angoisse.
Puis tout lui revint. Il était à l'Infirmerie et partageait une petite chambre avec Potter. Les rideaux étaient tirés et il faisait plus ou moins totalement noir, mais un fin rayon de lumière qui filtrait sous la porte commença à éclairer les environs. Tout était calme. Il entendait la respiration paisible de Potter depuis l'autre lit, et il se demanda vaguement quand est-ce qu'il se réveillerait. En parlant de ça, se dit-il, quelle heure est-il?
Dans la pénombre de la pièce, Draco aperçut l'horloge-Vif d'or de Harry voleter silencieusement à côté de l'oreiller de son propriétaire. Il prit sa baguette magique.
"Accio horloge-machin" marmonna-t-il.
L'horloge-Vif d'or ne bougea pas. Fait chier, se dit-il, il faut savoir précisément ce qu'est l'objet que l'on souhaite avant de lancer l'Accio. Il sortit lentement de son lit et se dirigea vers Harry pour prendre l'horloge à la main.
C'est un joli petit truc, songea Draco tandis qu'il tournait et retournait l'objet dans sa main. Mais il n'avait pas l'air d'y avoir de cadran ou quelque chose qui puisse indiquer l'heure. Quand même, il était certain que c'était une horloge. Comment ça marche?
"Quelle heure est-il, s'il te plaît?" demanda-t-il, mais l'objet ne montra aucun signe qu'il avait entendu. Bon dieu de merde, est-ce que ce truc est ensorcelé afin que seul Potter puisse s'en servir?
"Potter, t'es réveillé? Comment ça marche?" fit-il à voix basse.
Harry reposait, totalement immobile, si ce n'était le mouvement régulier presque imperceptible de sa poitrine. Son visage n'était pas vraiment détendu, mais pas vraiment tourmenté non plus, et comme l'horloge, il ne montra aucun signe qu'il l'avait entendu.
Draco regarda attentivement cet Harry endormi. Ses lunettes étaient à côté de son lit, posées soigneusement près de sa baguette. Draco fit une pause tandis qu'il se remémorait les événements de l'après-midi: une dispute, presque une bagarre, et deux baisers de plus. S'il voulait arrêter maintenant cette affaire, il n'y arriverait pas. Il s'était écoulé à peine une journée depuis leur première discussion convenable, dehors près du lac, mais ils avaient déjà fait davantage de chemin pendant ce laps de temps qu'il n'aurait osé l'imaginer. Quand Draco s'était secoué et sorti de ce broyage de noir sans fin, s'était habillé et était sorti pour avoir sa première véritable conversation avec Potter, il aurait à peine pu imaginer que vingt-quatre heures plus tard, Potter et lui auraient passé plusieurs heures agréables ensemble, se seraient embrassés trois fois, se seraient vus en petite tenue, et qu'à présent ils se retrouvaient isolés tous les deux pendant une période indéterminée sans aucune interruption. Ne soyez pas effrayés, avait dit Dumbledore. Vous êtes sur la voie d'une chose merveilleuse. Est-ce que Dumbledore essayait de les réunir? Ca en avait apparemment tout l'air. Pourquoi voudrait-il faire ça?
Ses yeux restaient fixés sur Harry. Comme il a l'air vulnérable en ce moment, songea-t-il. Ses sentiments pour Potter avaient tellement changé ces dernières temps, changé jusqu'à en être méconnaissables. Il savait qu'il était en train de tomber profondément amoureux de lui, il en était conscient depuis quelques temps. Mais il ressentait aussi quelque chose d'autre, un autre sentiment qui lui était totalement inconnu. Il commençait à se sentir protecteur à son égard. Il ne s'était toujours pas habitué à l'étrangeté de cette émotion, mais depuis qu'il l'avait observé se débattre contre des choses qu'il n'arrivait pas à croire dehors près du lac, il s'était mis à se demander comment lui, Draco, pourrait remonter Potter jusque dans la lumière. Enfin, apparemment, il allait saisir sa chance maintenant. Quel que soit le temps qu'ils allaient passer ensemble, il allait faire compter chaque seconde. Il baissa la main et passa avec douceur le dos de l'un de ses doigts sur la joue de Harry.
Harry continua de dormir, sans savoir ce qui se passait.
"Oh, bien sûr" se dit Draco pour lui-même. "Tempus"
L'horloge-Vif d'or l'informa poliment qu'il était vingt heures quarante-cinq.
Harry était pelotonné sur son oreiller d'un côté du lit, et Draco se hissa au bout du lit et s'assit, le dos appuyé contre le mur, appréciant leur proximité, sentant le calme étrangement vide de Harry dans sa propre tête. Mais il ne régnait pas le même calme dans l'esprit de Draco. Pour la première fois, il songeait aux conséquences de leur relation grandissante au-delà de l'école. C'est Harry Potter, putain de merde. Ses copains Serpentards...ses parents...et encore plus d'affaires inconcevables...
Ce fut peut-être vingt minutes plus tard, tandis que Draco était toujours assis aux pieds de Harry, l'esprit troublé même au calme, que la porte s'ouvrit, et qu'entra le professeur Dumbledore, suivi de près par Madame Pomfresh et Sirius.
La lumière vive provenant des lampes de l'Infirmerie entra à flots dans leur petit royaume et éclaira les deux garçons, aussi immobiles que des statues, l'un dormant, l'autre le gardant.
"M. Malfoy" dit Madame Pomfresh. Je vous ai déjà dit que cette chambre était équipée de deux lits. Veuillez retourner dans le vôtre"
Draco eut l'air irrité par cette interruption, mais il poussa un soupir, se glissa lentement hors du lit et s'affaissa dans un fauteuil.
"Bonsoir Draco" fit Dumbledore. "Comment te sens-tu?"
"Fatigué" répondit platement Draco. "Détendu, mais plus fatigué que jamais"
"Et Harry?" poursuivit Dumbledore. "Il est en train de somnoler?"
"Non" dit Draco. "Il ne s'est pas encore réveillé"
"Vraiment?". Le ton de la voix de Dumbledore avait légèrement changé. "Pompom, cela fait combien de temps que vous leur avez donné la potion?"
"Environ six heures, monsieur le Directeur" fit Madame Pomfresh.
Sirius passa devant Draco et alla vers le lit de Harry, puis il posa la main sur la tête de son filleul. "Il dort à poings fermés, Albus"
Draco senti immédiatement la légère tension qui régnait dans la pièce.
"Qu'est-ce qui ne va pas?" demanda-t-il vivement. "Pourquoi c'est un problème qu'il dorme encore?"
"Il n'y a aucun problème, Draco" dit Dumbledore d'une voix apaisante. "Nous sommes simplement surpris que la potion fasse encore effet sur lui. Son action est supposée durer cinq heures maximum. Pompom, pouvez-vous allez chercher le professeur Rogue, s'il vous plaît? Je voudrais savoir avec précision quelle version de la potion il a utilisée"
Madame Pomfresh quitta la pièce.
"Oublie Harry pour le moment, s'il te plaît" dit Dumbledore avec douceur. "...si tu peux. Je veux te parler. Sirius, pouvez-vous nous laisser seuls un petit moment?"
Sirius sourit, puis sortit.
"Draco, il faut que je te parle au sujet de tes parents. Normalement, quand un élève reste un long moment à l'Infirmerie, j'envoie un hibou à ses parents pour les informer de la situation. Mais je pense que nous sommes tous les deux conscients que ce ne sont pas des circonstances normales et je ne crois pas que ce soit moi qui devrait prendre cette décision. C'est à toi de décider. Y as-tu déjà réfléchi?"
"Monsieur, puis-je être totalement franc?"
"Bien sûr"
"Je vous suis reconnaissant de l'opportunité que vous nous avez donnée, et je crois que je commence à comprendre pourquoi vous nous l'avez donnée. Mais j'ai quelques inquiétudes. Je sais bien plus pourquoi nous sommes ici que Potter, et nous avons beaucoup de choses à parler. Entre-temps, tout ce dont j'ai besoin, c'est de dormir, mais lui, il a besoin de beaucoup plus. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je peux en quelque sorte sentir un grand trou à l'endroit où les faits réels devraient être dans sa tête. Et je sens qu'il est très vulnérable, et il est tout le temps comme ça. Je ne veux pas rendre la situation encore plus difficile. En raison de cela, je ne veux pas que vous le disiez à mes parents. S'ils savaient, cela les amènerait ici, et leur présence apporterait uniquement des...complications"
"Très bien. Tes paroles sont sages, Draco"
"Mais ce n'est certainement pas la principale préoccupation pour le moment. Et le reste de l'école?"
"J'ai dit à toute l'école ce soir au souper que vous souffrez tous les deux de troubles du sommeil suite à votre exposition au satyre Dixter. Heureusement, ça n'a pas causé une aussi grande agitation qu'on ne l'aurait pensé. Et certainement pas le genre d'agitation qu'aurait causé la vérité, j'imagine"
"La vérité va sûrement être divulguée tôt ou tard. Je ne vais pas être capable de la cacher une fois que Potter aura repris des forces"
"Non, en effet. On ne vous demandera pas de la cacher à ce moment-là. Mais pour l'instant..."
"Exactement". Après une pause, Draco reprit: "Vous devez me laisser tout lui dire quand je pense qu'il sera prêt, ou quand il le demandera, ce qui arrivera bientôt, dans les deux cas. Il peut tout sentir dans ma tête, et il sait déjà que je lui cache quelque chose. En fait, on s'est disputés à propos de ça cet après-midi. Mais vous pouvez me laisser faire. Il faut que ce soit moi qui lui raconte tout ce bazar, et la signification de tout ça. Mais c'est délicat, et son importance dépasse largement lui et moi. Donc, pas de complications, pas de parents"
Le silence se fit et les deux arrivèrent à un accord tacite.
"Draco, je suis impressionné par ta maturité et ton calme. C'est tout à ton honneur. Harry a de la chance. Vous en avez tous les deux"
"Merci, monsieur. Je sais" dit doucement Draco. "Une dernière chose. Il y a au moins un membre de l'école qui en connaît autant que moi, peut-être plus, et deux ou trois autres qui ne sont pas loin derrière"
"Je présume que vous voulez parler de Miss Granger et de ses amis?" dit Dumbledore en souriant.
Draco hocha la tête. Il commençait à se rendre compte, comme Harry, que pratiquement rien n'échappait à Dumbledore.
"Il n'y aura aucune...complication de ce quatuor, Draco"
Le silence s'installa pendant quelques minutes de plus, jusqu'à ce que la porte s'ouvre à nouveau et que Madame Pomfresh entre. Rogue et Sirius étaient derrière elle.
Rogue signala qu'il avait quelque chose à dire, mais Dumbledore lui demanda de continuer, et ce devant Draco.
"La potion était une cure normale de sommeil profond de cinq heures, monsieur le Directeur. Elle contenait quelques racines de sopora supplémentaires en tant que décontractant, pour faciliter la transition lors du réveil de ce sommeil magique. Mais il n'y avait rien qui puisse garder Potter dans ce sommeil de plomb. S'il est toujours dans un aussi profond sommeil, ce n'est pas dû à la potion. En fait, vu l'était actuel de Potter, je m'étais attendu à ce qu'il se réveille longtemps avant la fin des cinq heures, pas à ce qu'il dorme davantage"
Dumbledore resta calme. "Pompom, Sirius. Des suggestions?"
"Aucune pour l'instant" fit Sirius.
"Non" fit Madame Pomfresh.
"Bon, nous n'avons pas à nous inquiéter pour le moment" dit Dumbledore. "Ca fait seulement six heures. Je pense que nous pouvons mettre ça sur le compte de l'épuisement et laisser les choses comme ça pour l'instant. Draco, merci pour la conversation que nous avons eue un peu plus tôt. Nous allons te laisser à présent. Essaie de dormir un peu plus, mais au cas où tu n'y arrives pas, Madame Pomfresh a encore de la potion pour dormir, pour environ une vingtaine d'heures. Le professeur Rogue en préparera plus s'il t'en faut encore après ça. Et Draco, ne t'inquiète pas pour Harry. Bonne nuit"
Ils s'en allèrent, et Draco se rassit sur le lit de Harry dans la même position qu'auparavant. Comment pouvait-il ne pas s'inquiéter? Après deux autres heures passées à ne pas s'inquiéter et pendant lesquelles Harry ne s'était toujours pas réveillé, il finit par rabattre les couvertures, se pelotonna contre Harry et il fut lui-même emporté dans un sommeil naturel en quelques minutes.
C'était tellement plus facile de dormir quand Harry était près de lui.
Alors, qu'est-ce qu'il a le petit Harry? C'est la grande question!! J'espère que ça vous a plu, et je vous dis à bientôt!
