Mione11: voici la suite!! Merci pour ta review!
Chari: salut! Ah ah, tu sauras si ce qu'a Harry est vraiment grave dans ce chapitre! Peut-être que c'est très grave et qu'il va mourir dans d'atroces souffrances...Non, quand même l'auteur n'est pas sadique à ce point!! Ciao!
Mimi: salut! Oui, en effet c'est une fin possible, quoiqu'un peu triste...Je suis contente que tu aimes toujours! Tu as trouvé le chapitre 9 plus long que les autres? Ah ben c'est bizarre parce qu'en fait il est plus court que les autres justement! lol. Si, si, c'est vrai! Pour répondre à ta question, je n'ai fait que parcourir la fic car je la lis au fur et à mesure que je la traduis, mais j'ai vaguement vu un 'passage à l'acte'...Mais s'il est détaillé ou pas, je ne peux pas te le dire...Mais quand même, vu que la fic est classée R, il faut s'attendre à tout! lol. Bye!
Majandrasly: Contente que tu aimes!! Pour ta question, je pense que le quatuor englobe Ron, Ginny, Seamus et Dean, parce que Hermione va avoir un rôle à part, comme tu le verras dans ce chapitre...J'espère que ça te plaira! Salut!
Lululle: voici la suite!!
Nicolina: salut! Merci pour tes deux reviews! C'est gentil! J'espère que je ne me suis pas trop faite attendre! Ciao!
Kikoo: merci!! Ravie qu'elle te plaise et qu'elle soit dans tes favorites^^. J'espère être à la hauteur pour la suite!
Mélina: oui, effectivement, ça serait une idée que Draco embrasse Harry! Je n'y avais pas pensé! Bon, ça ferait un peu conte de fée, mais ça serait marrant...Apparemment, l'auteur a choisi une voie plus "terre-à-terre" lol...Ciao!
Electrastars: salut! On s'inquiète pour le petit Harrynouchet? lol. Tu en sauras un peu plus dans ce chapitre. C'est ta fic préférée de tout ff.net?? Wow, ben dis donc!! Allez, à bientôt! Et merci!
LolieShing: contente que tu aimes! Voici la suite! Merci pour tes compliments, ça me touche. Ciao!
Nagisa Moon: oui, hypothèse intéressante lol. Mais ce n'est pas la bonne!! J'espère que tu aimeras autant la suite! Bye!
Mangafana: je réponds toujours à tout ceux qui me reviewent, c'est quand même la moindre des choses! Donc tu n'as pas à me remercier! Par contre, moi je te remercie de ta review^^.
Fannie: salut! Moi aussi j'ai bien aimé la scène du pyjama lol. Moi je ne suis pas super satisfaite de mes traductions, mais si ça vous plaît, c'est l'essentiel!! Et puis j'essaie de traduire le plus vite possible, surtout que j'ai bientôt mes examens...Merci! Ciao!
Artemisa: merci d'avoir reviewé le chapitre 1, j'espère que la suite te plaît toujours! Et puis moi je suis d'accord, les garçons sont quand même un peu portés sur la choses lol. Certes, il y a des exceptions partout!!!
Saael': merci pour ta review (encore une fois!). Je suis contente que tu trouves Harry et Draco 'choupi' lol. Dans ce chapitre, Draco va se la jouer grand protecteur! lol. Bises à toi!
Caro: kikou ma p'tite choupinette!! Ben là, il y aura plus de Draco que de Harry, vu l'état de ce dernier!! Merci d'être fidèle au poste!! Et puis pour tous ces beaux compliments pas franchement mérités, mais adorables quand même!! A très bientôt! Gros bisous^^
Alician: merci!! Oui, je vais continuer, de toutes façons, moi aussi j'aime beaucoup cette fic! Bye!
Umbre77: vi, nos deux tourtereaux se rapprochent, mais c'est un peu coupé par le sommeil prolongé de Harry!! Tu vas savoir ce qu'il a dans ce chapitre! J'espère que tu aimeras! Ciao!
Lilabeth: merci, c'est trop gentil! Oui, c'est long, mais quand on aime, on ne compte pas! Contente que ça te plaise et merci encore!
Malissandre: c'est gentil de préférer lire ma traduction plutôt que d'aller voir la VO!! Ta patience sera récompensée, tu vas savoir ce qu'a ce cher Harry^^. Merci encore!!
Eilema: oui, tu as trouvé: il va se réveiller dans 1 mois et demi, bravo!! Meuh non, je plaisante lol. J'ai beaucoup aimé le coup de la casserole et de la louche lol. Il faudrait donner l'idée à Draco...Lui aussi essaie de le réveiller...En tout cas, merci pour ta review! Bye!
Bonne lecture à tous!
DE NOMBREUSES RENCONTRES
Ce fut Dumbledore qui lui secoua l'épaule pour le réveiller le lendemain matin, le lundi suivant la Grande Compétition de Boules de Neige. Mais était-ce vraiment le matin? Toute notion du temps l'avait totalement déserté en raison des potions, de l'excitation et de la nouveauté de leur situation.
"Tempus" dit distraitement Draco, et l'horloge-Vif d'or l'informa poliment qu'il était exactement quatre heures trente du matin.
"Nom de Dieu!" jura-t-il, ne réalisant pas vraiment qu'il était toujours dans le lit de Harry et que le Directeur se tenait juste devant eux.
Tout à coup, la réalité de la situation le frappa de plein fouet et il fulmina: "Merde, oh désolé monsieur, je veux dire, désolé, je ne voulais pas désobéir à Madame Pomfresh, je viens juste de m'endormir ici, rien ne s'est passé, honnêtement...". Et il rabattit hâtivement les couvertures pour retourner dans son propre lit.
Dumbledore sourit. "Chhh, Draco" dit-il. "Reste où tu es. Il n'y a pas de mal"
Draco ouvrit les yeux et essaya tant bien que mal d'y voir clair, mais il était encore groggy et il fallut quelques minutes avant qu'une conversation productive ne soit possible.
"Je suis désolé de te réveiller si tôt. Mais Madame Pomfresh et le professeur Rogue pensent tous les deux que ce serait mieux que tu ne dormes pas trop d'heures d'affilée, pas encore en tout cas. Ils dorment tous les deux à présent, donc je me suis porté volontaire pour cette visite très matinale. Je te propose de rester éveillé jusque vers midi, puis de prendre un peu de potion, si tu le souhaites, cet après-midi. Nous augmenterons progressivement tes heures de sommeil jusqu'à te faire dormir neuf heures environ"
"Merci, monsieur" fit Draco. "Mais je crois que je préfère le sommeil normal au sommeil magique"
"Ca fait plaisir à entendre, Draco. Mais n'hésite pas à te servir du sommeil magique si tu veux faciliter ton réveil. Bon, alors et Harry, il s'est réveillé?"
"Non" répondit Draco. Il se concentra du mieux qu'il put pour essayer de sentir les pensées de Harry. Mais tout était vide. Dumbledore ne dit rien.
"Je l'aurais su s'il s'était réveillé pendant que je dormais" dit finalement Draco. "On dirait toujours...qu'il est dans un autre monde. Jusqu'à hier, quand je le sentais endormi, c'était différent. Je croyais cette nuit qu'il était juste profondément endormi, mais maintenant on dirait qu'il n'est pas là du tout"
Dumbledore resta silencieux, et Draco ajouta: "Je peux commencer à m'inquiéter maintenant?"
"Est-ce que ma réponse fera une quelconque différence?" demanda Dumbledore, les yeux légèrement brillants.
"Probablement pas" répondit Draco avec un sourire d'une timidité touchante.
"Je veux que tu saches que cette affaire retient toute l'attention du petit groupe de personne qui sait la vérité. Mais je pense toujours sincèrement que ceci ne doit pas être source d'une trop grande inquiétude. Et tu dois d'ailleurs te préoccuper un peu de toi. Tu as un long chemin à faire avant de revenir à ton ancien 'moi'"
"Je ne crois pas avoir envie de redevenir mon ancien 'moi', monsieur. Quand je pense à certaines choses que j'ai dites et faites...Potter ne va jamais me pardonner quand il comprendra la véritable situation"
"C'est principalement la raison pour laquelle je vous ai accordé ce temps passé ensemble, Draco, pour que vous puissiez vous habituer à vos différences"
"Je vous en suis reconnaissant...mais plus j'y pense et moins j'ai de l'espoir. Je redoute même un peu son réveil à cause de ça"
"Chaque chose en son temps, Draco. Je suis certain que vous arriverez à quelque chose. Harry est...quelqu'un de bien. Il t'écoutera à coup sûr"
"Merci, monsieur. Je l'espère"
"Bon. Revenons à l'affaire en question. Madame Pomfresh viendra régulièrement s'occuper de toi, et avec Harry dans cet état, tu vas malheureusement recevoir plusieurs visites d'autres personnes aujourd'hui. Je passerai te voir chaque jour dans la soirée. Mais en dehors de cela, je n'autoriserai aucune visite de la part d'autres élèves. Ceci pour que tu disposes de l'espace nécessaire pour reprendre des forces. Tous tes efforts doivent se concentrer sur le sommeil, la nourriture et le repos. Tes problèmes avec Harry se présenteront quand ils auront à le faire. Encore une question" ajouta Dumbledore.
"Oui?"
"Quel est ce joli petit appareil?". Dumbledore attrapa l'horloge-Vif d'or.
"Je n'en suis pas certain, mais c'est une espèce d'horloge. C'est à Potter. Génial, non? J'en avais jamais vu"
"Tempus" fit Dumbledore.
L'horloge-Vif d'or ne dit rien. "Oh. Je m'y suis mal pris? Comment ça marche?" demanda Dumbledore.
"Euh...il faut juste dire 'tempus' et elle dit l'heure" dit Draco, intrigué, car ça ne semblait plus être le cas.
"Hmmm" fit le Directeur, voulant en dire beaucoup plus que Draco ne comprit.
Draco prit l'horloge et marmonna: "Tempus"
L'horloge-Vif d'or l'informa poliment qu'il était près de quatre heures quarante-cinq.
"Hmmm en effet" fit à nouveau Dumbledore. Bon, je t'ai pris suffisamment de ton temps. Je vais te laisser à présent. Si j'étais toi, je sommeillerais un moment puis je m'occuperais avec un livre ou quelque chose. Madame Pomfresh arrivera un peu plus tard avec de quoi manger. Je crois, Draco, qu'elle voudra te trouver dans ton propre lit quand elle viendra"
"Oh d'accord, oui" fit Draco en rougissant. "Je ferais mieux de changer de lit tout de suite, au cas où je m'endorme à nouveau"
"Ou..." ajouta Dumbledore, mystérieux. "...peut-être qu'elle abandonnera simplement cette idée en temps voulu. Qui sait?"
Draco lui sourit, et alors que le Directeur quittait la pièce, il se blottit à nouveau contre le corps immobile, à la chaleur apaisante qui reposait près de lui. Un sommeil naturel, dépourvu de toute magie, l'emporta de nouveau après seulement quelques minutes.
****
Les cours se déroulèrent normalement le lendemain de la Grande Compétition de Boules de Neige. Davantage de neige était tombée durant la nuit, recouvrant les preuves visibles de la bataille de la veille, mais dans les couloirs et les salles de classe de l'Ecole de Poudlard, les souvenirs étaient encore vifs et nets, et pour les Gryffondors, leur victoire avait été mise au même niveau que gagner la Coupe de Quidditch et le Tournoi des Maisons. Mais seule une poignée de personnes savait véritablement la raison pour laquelle Dumbledore avait si soudainement annoncé l'idée de la Compétition à l'école.
Les écoles, et plus particulièrement les pensionnats, sont de drôles d'endroits, où il est pratiquement impossible de garder un secret. Avec autant de personnes vivant très proches les unes des autres jour après jour, tout ce qui sort un peu de l'ordinaire est déniché et épluché pendant un moment, comme étant le sujet de conversation essentiel de la semaine. Dumbledore le savait bien sûr, mais il n'était pas considéré comme le Plus Grand Directeur de Poudlard de Tous les Temps sans raison. Certes, dans des conditions normales, la nouvelle que Harry Potter et Draco Malfoy étaient confinés pour des raisons mystérieuses à l'Infirmerie aurait été un sujet de conversation irrésistible. Mais, en profitant d'un événement semblable à la Compétition de Boules de Neiges, et avec l'annonce de la nouvelle déguisée en maladie faite la veille au soir à toute l'école dans une longue liste de remarques délibérément assommantes, personne n'avait bronché. Il y avait tout simplement trop à dire sur la façon dont Hermione avait remporté la Bataille de Poudlard pour qu'il reste de la place pour d'autres nouvelles intéressantes.
Hermione, évidemment, s'était immédiatement dit qu'il y avait anguille sous roche. Certaines choses clochaient, mais elle les avait gardées pour elle-même, les cachant même à Ron. Tout était fait avec un timing parfait. Ok, elle pouvait accepter le fait que Dumbledore avait voulu parler à Harry. Mais. Au moment précis où il allait débuter la Compétition de Boules de Neige? Et. Il n'y avait aucune raison pour que Emily de Souza soit venue dans la Maison Gryffondor. Les instructions auraient été annoncées bien plus efficacement à toute l'école quand ils étaient tous réunis dehors. Hermione savait que la seule raison pour laquelle Emily avait été là, c'était pour mettre la main sur Harry et l'enlever du reste de l'école à un moment où il serait passé inaperçu. Et puis il y avait eu la réticence curieuse de McGonagall à leur dire si Malfoy était lui aussi touché, même si elle s'était risquée dans les dortoirs pour les trouver, et avait fourni plus de renseignements que Hermione pouvait s'en souvenir. Hmmm. Et quelles étaient ces balivernes à propos d'une maladie du sommeil?
Si Hermione avait des soupçons, Ron, lui, boudait, tout simplement. Ca lui avait paru amèrement ironique qu'à l'instant même où Harry était à nouveau privé de leur compagnie, c'était Hermione qui était devenue le sujet de discussion de l'école. Et il était profondément irrité que, seulement quelques heures après sa réconciliation avec Harry - un des moments les plus difficiles et les plus émouvants de sa vie -, d'autres étaient intervenus pour aider Harry à se dépêtrer de ses problèmes, ce qui était précisément le travail que Ron voulait faire lui-même. Il faisait toujours la tête quand Hermione le rejoignit au repas de midi et réunit le reste de la "famille" Gryffondor autour d'eux pour une conversation discrète.
"Des choses étranges se préparent" dit-elle au groupe.
"Qu'est-ce que tu veux dire, Herm?" demanda Seamus.
"Je n'en suis pas certaine, mais je sais qu'il est impératif que nous ne parlions à personne de ce que nous savons à propos de Harry. Dumbledore a manifestement pris le contrôle de la situation à présent, et apparemment, il s'est donné beaucoup de mal pour le cacher au reste de l'école, donc je pense que le secret est à l'ordre du jour. Nous allons devoir avancer et tout oublier, et faire confiance à Dumbledore sur ce sujet à présent. Nous avons fait tout ce que nous pouvons pour le moment"
"Comment s'est-il donné beaucoup de mal, Hermione?" demanda Ginny. "Il n'a fait que dire qu'ils étaient malades. Ce qui est vrai quelque part"
"Oui, mais créer l'énorme attraction qu'a été l'affaire Boules de Neige, juste pour faire une couverture? J'appelle ça s'être donné beaucoup de mal. Toute l'école regardait de l'autre côté, nous y compris"
Il ne semblait y avoir aucun argument à cela, et le groupe se remit à manger et à parler de la Compétition de Boules de Neige, mais Hermione avait toujours des doutes, et Ron affichait toujours un air boudeur.
En quittant la Grande Salle une vingtaine de minutes plus tard, Hermione ne fut pas du tout surprise quand Dumbledore apparut presque comme par magie à ses côtés, et sans que quiconque ne le remarque, lui demanda si elle pourrait avoir l'obligeance de s'arrêter à son bureau après le cours d'Arithmancie cet après-midi même. "Le mot de passe est Vers Gigoteurs", ajouta-t-il, une lueur dans les yeux. "Montez directement".
Hermione pouffa après son départ. Les Vers Gigoteurs étaient la dernière sucrerie à la mode de chez Honeyduke. C'étaient des vers en gélatine longs d'une quinzaine de centimètres qui, dès qu'on mordait dedans, se mettaient à gigoter dans tous les sens jusqu'à ce qu'on les découpe en au moins dix morceaux. Si on les avalait sans les avoir démembrés de cette façon, ils grouillaient dans l'estomac pendant plusieurs heures. La rumeur courait que les jumeaux avaient en fait vendu cette recette à Honeyduke contre une grosse somme d'argent, mais jusque là, les deux partis impliqués avaient refusé de confirmer ou d'infirmer cette histoire. Cependant, les jumeaux étaient tous les deux montés sur de nouveaux balais depuis ce trimestre-là. L'image du Directeur essayant de parler avec des vers en gélatine se tortillant dans sa bouche était amusante, et Hermione riait toujours intérieurement en allant en Arithmancie.
****
Dumbledore avait eu raison à propos des consignes de Madame Pomfresh; quand elle était entrée dans la chambre des deux garçons, peu de temps avant neuf heures ce matin-là avec du thé et du pain grillé, elle avait exigé que Draco retourne immédiatement dans son propre lit. Il avait dormi en pointillés peu de temps après que Dumbledore l'eût réveillé, mais le besoin d'un sommeil plus profond lui tiraillait toujours douloureusement tout le corps. Draco avait poussé un profond soupir puis s'était extirpé du lit de Harry, qui était toujours endormi.
Il avait pris une tranche de pain grillé et avait réussi à avaler une demi-tasse de thé, pendant que Madame Pomfresh s'affairait autour de Harry, arrangeant son pyjama et plaçant sa main sur son front à intervalles réguliers, puis elle était partie, et Draco était aussitôt retourné sur le lit de Harry, et s'était assis aux pieds du jeune homme, comme il l'avait fait la veille. Il avait un livre à lire, mais son esprit et son regard revenaient sans cesse sur Harry.
Le visiteur suivant fut Sirius, environ une demi-heure plus tard, qui n'éleva aucune objection quand il vit où Draco était assis. Ils eurent une conversation bizarre, la première qu'ils avaient jamais eue, qui fut basée uniquement sur des sous-entendus. Sirius partit environ cinq minutes plus tard, sur une dernière phrase à Draco.
"Draco, quoi qu'il arrive, promets-moi s'il te plaît que tu ne lui feras jamais, jamais, de mal"
Draco soupira. Sirius ne comprenait pas. Mais, instinctivement, il appréciait Sirius d'une certaine manière, et il lui dit gentiment: "Pourquoi lui ferais-je du mal? Je ne peux même pas supporter d'être éloigné de lui de plus de trois pas"
Il y eut un moment où la compréhension passa entre eux, puis Sirius s'en alla.
Le visiteur suivant fut Rogue, qui arriva peu après dix heures. Draco trouva amusant de penser qu'il venait juste de donner le cours de Potions auquel Potter et lui assistaient d'habitude. Rogue faisait son devoir et était professionnel, sans être vraiment bourru; sans aucun doute pour cacher son embarras face à la situation, pensa Draco. Harry dormait toujours, inconscient de tout. Rogue essaya de faire quelques examens sur Harry pendant qu'il dormait, se demandant si des indices concernant le sommeil magique prolongé de Harry seraient gagnés à partir de sa température, de sa fréquence respiratoire ou d'autres trucs du même genre.
Quand Rogue prit l'un des bras de Harry et le laissa retomber sur le lit avec un bruit sourd, Draco lui lança un regard d'avertissement, et quand Rogue souleva très maladroitement une des paupières de Harry, Draco lui dit sèchement: "C'est vraiment nécessaire? Je pense franchement que lui crever l'oeil n'est pas le meilleur moyen pour le réveiller!"
Rogue eut l'air choqué par l'indiscipline dont faisait preuve son chouchou, mais s'arrêta néanmoins et le quitta peu de temps après.
McGonagall arriva environ une heure et demie après cet épisode, et Draco se demanda si ce n'aurait pas été plus tranquille de rester parmi tous les autres élèves. Mais en voyant la sincère inquiétude qui se peignit sur son visage quand elle vit que Harry ne s'était toujours pas réveillé, il s'adoucit. Elle avait été si gentille avec eux deux nuits auparavant quand ils vagabondaient dehors au milieu de la nuit. Et il se trouva entraîné dans une conversation avec elle qui le surprit agréablement par sa franchise.
"Draco" fit-elle en s'affaissant dans un des fauteuils, et ne faisant aucun commentaire sur le fait que Draco soit lui-même assis sur le lit à côté de Harry. "Nous pensons qu'il ne sert à rien d'essayer de comprendre pourquoi Harry est toujours endormi tant que nous n'en saurons pas un peu plus sur ce qui s'est passé avant cela. Je sais que c'est très personnel, mais peux-tu me dire l'étendue de ton contact avec Harry depuis, eh bien, depuis ces deux derniers jours?"
"Euh, madame" fit Draco en rougissant. "L'étendue de mon contact?"
"Oh, bonté divine, Draco" dit McGonagall, troublée. "Non, je ne te demande pas des renseignements aussi personnels. Juste où et quand tu l'as vu, et quelle était son humeur. Je sais par exemple que vous avez passé du temps ensemble dans la roseraie l'avant-veille. Comment était-il à ce moment-là?"
"Madame" commença Draco avec tact. "Je sais que vous avez donné votre 'permission' à Potter et à moi d'être dehors cette nuit-là, mais comment savez-vous que nous étions dans la roseraie?"
"Draco" dit-elle en riant presque. "Je croyais que tu étais sensé être intelligent. Dis-moi, quelle est la matière que je vous enseigne?"
"Métamor-" commença-t-il. "Oh! Vous étiez le chat. J'avais oublié que vous étiez un Animagus"
Elle eut un sourire serein, mais Draco fit preuve d'une timidité qui ne lui ressemblait pas.
"Etiez-vous dans le jardin cette nuit-là?" demanda-t-il doucement.
"Dieux du ciel, non" répondit McGonagall. "Je ne vous ai pas espionnés. Je suis simplement revenue un peu plus tard pour vous rappeler le couvre-feu que je vous avez donné à tous les deux". Elle poursuivit avec bienveillance. "Est-ce que ça a été...un moment important pour vous? Comment Harry se sentait-il?"
"Il était incroyablement en paix, bien plus qu'il ne l'avait été depuis des semaines. Ce qui est réconfortant parce que...". Draco fit une pause, ne sachant pas vraiment comment continuer. "...parce qu'en fait ça a été le moment le plus, euh, chargé d'émotions que nous avons passé ensemble pour le moment"
Il savait qu'il rougissait en ce moment.
McGonagall hocha la tête. Draco parla à nouveau.
"Mais nous avons aussi passé du temps ensemble l'après-midi d'avant. Ca n'a été qu'une dizaine de minutes, mais ça a été calme, là aussi. C'était dehors, près du lac, et il neigeait, mais c'était la première fois qu'on s'est parlés sans animosité. Mais cette paix qu'il a en lui est récente, madame. Avant notre conversation près du lac, il était très angoissé. J'étais capable de la sentir depuis un moment déjà"
"Donc vous avez parlé ensemble deux fois?"
"Oui. Mais il y a d'autres choses importantes qui lui sont arrivées durant ces deux derniers jours. Il a eu une scène très difficile et riche en émotion avec Weasley après qu'il soit rentré du lac samedi. Ils se sont raccommodés, et je sais que ça a été un moment extrêmement, euh, larmoyant pour lui. Pour les deux en fait. Après cela, j'ai vu Potter au souper. Il était de nouveau parmi ses amis, et son soulagement et sa joie dominaient tout. Plus tard cette nuit-là, comme vous le savez, je l'ai vu dans la roseraie. Ce moment-là a été aussi plein d'émotions. La fois suivante où je l'ai vu, c'était dans le bureau du professeur Dumbledore avant l'affaire des boules de neige. Il était fatigué et, pour être franc, inquiet et nerveux quant à l'idée de venir ici. Quand nous sommes arrivés ici, la première chose qu'on a fait, ça a été de se disputer. Vraiment méchamment. Mais, on s'est...". Il était vraiment écarlate à présent. "...plus que réconciliés quand on a pris la potion. Je crois franchement qu'il était vraiment heureux quand on s'est préparés pour aller au lit hier après-midi"
McGonagall hocha à nouveau la tête. "C'est très aimable de ta part de m'avoir dit cela, Draco. S'il te plaît, ne crois pas que nous nous mêlons de vos affaires"
"Vous pouvez me dire quelque chose, maintenant?" demanda-t-il soudainement.
"Bien sûr, si je le peux"
"Pourquoi ne s'est-il pas réveillé? Même sans l'élément de la potion, il dort maintenant depuis près de vingt heures. Et ce n'est pas un sommeil normal. Il est simplement étendu là, immobile. Il ne rêve pas. Sa tête est vide. C'est comme s'il n'était pas là. Vous devez avoir une idée, et j'ai besoin de savoir"
"Draco, dès que nous saurons, nous te le dirons. Je sais que cette réponse ne te suffit pas, mais le professeur Dumbledore reviendra te parler dans la soirée, et avec un peu de chance, Harry se sera réveillé normalement d'ici là"
C'était manifestement la seule réponse qu'il allait recevoir.
"A présent" fit McGonagall, "il est presque midi. Tu as dormi pendant combien de temps depuis que le professeur Dumbledore t'a réveillé ce matin?"
"Pas beaucoup. Juste par intermittence pendant un moment"
"Je pense que tu devrais manger quelque chose, puis dormir un peu plus. Veux-tu un peu de potion du sommeil, ou préfères-tu te endormir normalement?"
Draco prit une décision très rapide. "Potion de sommeil" dit-il. C'était la seule façon de se rapprocher de Harry. Peut-être qu'il pourrait le rejoindre, où qu'il soit.
"Je vais demander à Madame Pomfresh de t'en apporter d'ici peu". En se relevant, elle redevint le professeur sévère de Métamorphose que tous les autres élèves connaissaient. "Je crois qu'elle voudra que vous alliez dans votre propre lit". Et sur ce, elle s'en alla.
Ben merde alors, se dit Draco. C'est bizarre. Et pas vraiment apaisant et relaxant, ou quoi que ce soit sensé être. Lorsque Madame Pomfresh apparut comme prévu un petit moment plus tard avec des sandwiches et un autre gobelet de ce liquide violet fumant, elle poussa une exclamation exaspérée en voyant Draco assit au lit, lisant à côté d'un Harry comateux. Draco leva les yeux au ciel devant elle, et sortit du lit, faussement résigné. Il but la potion cul sec, ne toucha pas aux sandwiches et, quand elle fut repartie, retourna près de Harry et sombra dans le sommeil.
****
Hermione se rassit et comprit tout ce que Dumbledore venait de lui dire. Aucune de ces choses n'étaient vraiment nouvelles pour elle, c'était plutôt un prolongement de ce qu'elle avait déjà découvert. Les implications concernant les parents de Draco et en fin de compte Vous-Savez-Qui auraient été l'étape suivante logique dans ses pensées et, alors qu'elle était assise là cet après-midi-là, elle eut une sensation bizarre de choc. Comme si elle avait découvert quelque chose trop tôt, ou que la vitesse de sa propre compréhension avait été accélérée. Ca prendrait un moment avant de s'y faire. Et même si elle était assise en face de Dumbledore, elle se mit à penser à Ron et à comment il réagirait à cela. Il serait désespéré.
Quelquefois, on dirait tout bonnement que Dumbledore pouvait voir directement dans la tête des gens.
"Je vous serai reconnaissant de ne pas parler de tout cela à vos autres amis de Gryffondor" dit-il. "Certes, ils peuvent très bien avoir eux-mêmes ces pensées, étant donné ce qu'ils savent déjà. Mais jusque-là, je préférerais que la possibilité d'une vague de panique soit réduite au minimum"
"Bien sûr" fit-elle. "Mais dans ce cas, monsieur, pourquoi me l'avez-vous dit?"
"Parce que, Miss Granger, j'aimerais beaucoup que vous nous aidiez. Comment se passent vos études?"
"Bien, je pense" répondit-elle, perplexe.
"Bien. Donc vous auriez peut-être un peu de temps de reste pour une tâche supplémentaire?"
"Oui, n'importe laquelle. Si ça aide Harry, je le ferai"
"Je pensais bien que vous alliez dire cela. J'ai besoin que vous fouilliez la bibliothèque de fond en comble - je sais que son contenu vous est très familier - pour trouver des renseignements sur la manière dont la magie a pu relier nos deux garçons, et quels pourraient en être les effets. C'est important que nous comprenions cela, et ce n'est pas une aire de travail très familière aux membres du personnel"
"Je ferai tout mon possible, monsieur"
****
Cela devenait plus pénible que Draco aurait pu l'imaginer. Quand les effets de la dernière potion se dissipèrent et qu'il reprit brutalement et malaisément conscience en début de soirée de ce même lundi, il y eut toute la désorientation qu'il y avait eu auparavant. Mais ce sentiment fut incroyablement empiré par l'affreuse prise de conscience que, près de lui, si près que la chaleur corporelle de Harry ne se distinguait pas de la sienne, Harry continuait de dormir, inconscient de l'inquiétude grandissante du personnel, inconscient de l'anxiété qui rongeait presque Draco à présent, inconscient de tout. L'esprit de Harry était aussi blanc et aussi vide qu'il l'était maintenant depuis - Draco consulta l'horloge-Vif d'or - plus de vingt-sept heures.
"Réveille-toi!" lui hurla Draco, à deux centimètres de son visage, son angoisse éclatant d'une manière qui ne lui ressemblait pas. "Bon dieu, mais réveille-toi, Potter!"
Il tenta de mettre son bras sous le corps de Harry, puis réussit à lever légèrement son torse pour pouvoir le secouer à deux mains. Il n'y eut absolument aucune réaction. Harry était lourd, mou, complètement détendu. Draco fixa les paupières closes de Harry, essayant de regarder à l'intérieur, mais en vain.
"Oh, Merlin" fit Draco à mi-voix. "Où es-tu, Potter?". Puis il reposa avec douceur Harry sur son lit, son bras toujours autour de lui, rabattit les couvertures sur eux deux et étreignit Harry plus fort qu'il n'avait jamais serré quelqu'un de toute sa vie.
Le temps, qui était à présent sans aucune importance dans sa vie et qui semblait pourtant crucial pour celle de Harry, s'écoula.
Un peu plus tard, la porte s'ouvrit et la lumière de l'Infirmerie proprement dite entra à flots dans la pièce.
"Oh, mais qu'est-ce c'est encore?" fulmina Draco sous les couvertures.
"Hum hum". Il lui parvint un toussotement discret de quelque part dans la chambre. Draco rejeta les couvertures de son bras libre et vit le professeur Dumbledore se tenir dans la pièce, avec Madame Pomfresh derrière lui. Derrière elle, il voyait d'autres personnes entrer dans la petite pièce. Rogue, Sirius. Oh mon dieu. Mais qu'est-ce que c'est que ça? Puis McGonagall. Bon dieu, ils veulent me vendre des billets de tombola ou quoi? Et, chose inexplicable, Hermione Granger. Granger????
Hermione referma la porte derrière elle. De tous les nouveaux arrivants dans leur petit royaume, la réaction de Hermione fut celle dont Draco se rappellerait par la suite avec le plus de plaisir. Elle avait vu Draco pour la dernière fois dans cette classe du quatrième étage quand Weasley et elle avaient essayé de faire la paix avec lui pour le bien de Potter en proposant une petite séance d'échange d'informations. Elle s'était déroulée seulement deux nuits auparavant, mais on aurait dit qu'elle appartenait à une autre vie. A présent, elle était émue de le voir en pyjama dans un petit lit, tenant délicatement Harry dans ses bras. Si les choses avaient été légèrement différentes, Draco aurait ricané et lancé une réplique mordante. Mais lui-même était totalement médusé par la présence de la jeune fille. Rogue et Sirius avaient l'air plus ou moins gênés de les avoir interrompus, et McGonagall affichait le même air un peu sévère qu'elle arborait la plupart du temps. Draco apprécia également la réaction de Madame Pomfresh, qui fut immédiate et prévisible.
"M. Malfoy!" s'exclama-t-elle, exaspérée de le voir encore une fois dans le mauvais lit. "Combien de fois-"
"Chut, Pompom" la coupa Dumbledore, la mine épanouie. "Il n'y a pas de mal, vraiment. Bonjour, Draco"
"Bonjour, vous tous" fit Draco d'un ton plein de sous-entendus, tout en enlevant avec douceur ses bras autour de Harry et en le reposant délicatement sur son lit. Hermione fut frappée par l'immense tendresse de ses gestes.
"Comment te sens-tu?"
"Il faut que vous soyez un, deux, trois, quatre, cinq, six ici pour me poser cette question?" fit Draco d'un ton brusque, puis il se senti un peu gêné et ajouta: "Désolé, oui, je vais bien. Juste encore très fatigué. Et j'ai plutôt faim aussi. Et en fait, je suis au bord de la crise de nerfs. Pourquoi ne s'est-il toujours pas réveillé?"
"Nous ne savons pas"
"Vous ne savez pas?"
"Non, pas très bien"
"Eh bien, et si vous me disiez ce que vous savez en partie alors?"
"M. Malfoy!" fit McGonagall en guise d'avertissement. "Je vous rappelle que, quelle que soit la difficulté de votre situation, c'est toujours au Directeur que vous vous adressez"
"Je suis désolé, monsieur, je m'excuse. Mais s'il vous plaît, rendez-vous compte de ce que c'est pour moi. Vous entrez tous là, vous me sortez des trucs incroyables à propos de conséquences d'un sommeil peu satisfaisant, et vous vous attendez à ce que je sois tout sourire pendant qu'il repose là, comme s'il était mort"
"Il n'est pas mort, Draco" fit Dumbledore d'une voix apaisante.
"Ben qu'est-ce qu'il a alors? Vous devez bien avoir une idée. Et pourquoi elle est là, bon sang?" demanda-t-il en désignant Hermione.
"Miss Granger nous aide" répondit McGonagall. "Et plus tard, vous lui en serez reconnaissant car c'est grâce à elle que nous savons le peu que nous savons"
"Ok, ok, ok. Je suis vraiment désolé. Je ne crierai plus. Mais s'il vous plaît, dites-moi ce que vous savez"
"Draco" fit Dumbledore. "Tu vas peut-être avoir du mal à accepter ce que je vais te dire. Mais nous pensons que Harry est dans une sorte de coma magique"
Draco resta silencieux. Le réconfort arriva d'une source inattendue. Sirius s'avança vers Draco, lui posa la main sur l'épaule, lui sourit chaleureusement puis approcha une chaise.
"Draco" dit-il doucement. "Je reconnais que cela peut paraître indélicat de notre part de venir ici aussi nombreux. Mais tu comprends bien sûr que tu n'es pas le seul à t'inquiéter pour lui. Et tout le monde dans cette pièce a travaillé dur aujourd'hui pour essayer de découvrir ce qui se passe. Et après cette conversation, je te promets que nous te laisserons tranquille"
"Merci, Sirius" dit Draco. Le nom lui était peu familier, mais pas désagréable.
"Nous devons tenir compte que la magie intérieure de Harry est instable en raison des, euh, circonstances" fit Sirius. "Et aussi qu'il a des crises aiguës d'insomnies, et pourtant un besoin désespéré de dormir. Il a récemment eu l'opportunité de dormir, dans un cadre où il était plus heureux qu'il ne l'avait été depuis des semaines. Peut-être que la potion l'a envoyé dans un profond sommeil magique et que maintenant elle s'est dissipée, mais que son 'moi' magique perturbé sent qu'il est en sécurité, et qu'il le garde dans cet état à cause de son gros besoin de repos"
Draco écoutait attentivement.
"Donc nous avons dans l'idée que ce sommeil n'a rien à voir avec la potion. Nous pensons qu'il y a simplement eu tellement de bouleversements dans sa vie ces derniers temps que son corps n'arrive plus à se débrouiller. Et maintenant, deux de ces problèmes sont en partie résolus pour lui - les doutes entourant ses sentiments pour toi, et la douleur causée par la séparation avec Ron, Hermione, et ses autres amis - et le résultat de cette impression de sécurité et de soulagement lui a permis de dormir correctement à nouveau. Il se repose, Draco. Son esprit, son corps, son 'moi' magique. Ils essaient tous de récupérer des dernières semaines. Et quand il se sentira mieux, il se réveillera"
"C'est déjà beaucoup plus logique. Mais dans combien de temps se réveillera-t-il?"
"Nous n'avons aucun moyen de le savoir" répondit Sirius. "Hermione a passé toute l'après-midi à la bibliothèque pour chercher s'il y avait déjà eu des cas similaires; elle a même volontairement loupé le cours d'Histoire de la Magie et les Etudes Moldues"
Sirius et Draco eurent un sourire suite à cette déclaration.
"Il y a déjà eu quelques cas semblables, j'en ai peur. D'habitude, le nuage écarlate ne fait pas l'objet de tant de colère et de résistance, donc une explication des effets que nous observons sur Harry est à vrai dire plus une hypothèse qu'autre chose. En fait, nous avons trouvé seulement trois autres cas de coma magique causés uniquement par un traumatisme psychologique"
"Ils ont duré combien de temps?"
"L'un a duré trois jours, un autre huit jours" fit Sirius.
"Et le troisième?" demanda Draco d'une toute petite voix.
"Draco" dit Sirius avec douceur, "Ne t'énerve pas. Le troisième a duré deux ans". Sa phrase se termina sur un simple murmure.
"Deux ans?" hurla Draco. "Il ne tiendra pas deux ans! Il mourra avant! Il n'a aucune graisse! Deux ans! Bon dieu, je ne tiendrai pas deux ans, moi non plus! Je suis déjà dingue au bout de vingt-sept heures!"
"Vingt-huit, en fait" corrigea Rogue, pointilleux.
Sirius et McGonagall lui jetèrent un regard venimeux. Draco était profondément bouleversé, et Hermione fut la seule du petit groupe a être émue de voir que Draco était au bord des larmes.
"Calme-toi, Draco" lui dit Sirius avec chaleur. "Il n'est absolument pas certain que le sommeil de Harry dure aussi longtemps. Il peut se réveiller demain. Il peut même se réveiller ce soir. Nous ne savons pas. Mais" poursuivit-il aussi doucement qu'auparavant, "nous pensons tous qu'il est dangereux d'essayer de le réveiller avant"
"Mais qu'est-ce qui déclenchera son réveil?" insista Draco, qui était dans tous ses états. "Il doit y avoir une raison pour que les autres cas aient duré aussi longtemps, et pas plus. Qu'est-ce qui les a fait sortir du coma?"
Draco tentait de cacher qu'il était sur le point de pleurer, mais il y arrivait très mal. Sirius mit un bras autour de lui, et Draco se retrouva pressé avec gratitude contre sa poitrine, de la même façon que l'avait été Harry six semaines plus tôt à la Cabane Hurlante. Dumbledore prit alors la relève.
"Il est extrêmement difficile d'être précis sur les raisons qui ont résolu les autres cas" dit le Directeur. "Nous pensons que le corps décidera simplement quand est-ce qu'il sera assez fort pour reprendre une vie normale. Quand Harry se sentira assez reposé, ou assez en sécurité, ou peut-être assez aimé, il se réveillera"
Il laissa sa phrase planer dans l'air, en regardant intensément Draco.
Draco se sépara de Sirius en rougissant, mais sans s'en cacher, puis il dit: "Il ne pourrait pas être plus aimé qu'il ne l'est en ce moment". Qu'est-ce que ça peut bien foutre, pensa-t-il. Après tout, ils sont au courant de tout. Ils m'ont tous vu dans son lit. Je me fiche à présent d'éluder la question à cause de la politesse.
"Chaque parcelle de moi souffre pour lui. Chaque pensée, chaque sentiment, chaque...euh, tout en moi est étroitement lié à lui. Ca devrait le faire se sentir suffisamment aimé. Je n'ai plus rien de moi à lui donner. Et il est toujours endormi. Je suis couché là, le serrant dans mes bras, le suppliant de se réveiller, et ça ne suffit pas. Ce que je ressens n'est visiblement pas assez fort. Oh mon dieu, je le déçois encore une fois..."
Hermione était profondément touchée, et cette fois, elle n'était pas la seule. Sirius tapota gentiment le dos de Draco. Dumbledore poursuivit, avec beaucoup de sensibilité.
"Draco, nous partageons tous ton inquiétude. Mais tu es trop bouleversé en ce moment pour voir que la durée de son sommeil ne dépend pas de toi. Essaie de ne pas t'encombrer de cette culpabilité. Car elle ne ferait que te détruire, et quand Harry se réveillera, il aura besoin que tu sois fort"
Draco se cala davantage sur le lit et laissa tomber sa tête contre la tête de lit. Il soupira et regarda le Directeur. "Mais je me sens si impuissant, si inutile. Apparemment, il n'y a rien que je puisse faire. Et j'ai tellement envie de l'aider..."
"Draco, nous ressentons tous la même chose. Trouve un peu de réconfort dans le fait que tu n'es pas le seul dans ce cas. En réalité, le fait de vouloir faire quelque chose mais ne pas en être capable nous a obligés d'en venir à une décision, la seule que nous pouvons prendre à l'heure actuelle"
"Laquelle, monsieur?" demanda Draco.
"Nous ne pouvons pas nier les faits ici. Harry est dans un état qu'aucun d'entre nous ne sait comment résoudre. Il n'y a aucun soin, magique ou non, dont nous pouvons sérieusement nous servir pour lui faire reprendre connaissance. Donc nous avons décidé que si Harry ne s'était pas réveillé d'ici deux semaines, je prendrai des dispositions pour qu'il soit transporté à Ste Mangouste dans le département des Maladies Magiques. Là bas, il pourra au moins être soigné par des personnes qui auront un moyen de le nourrir. Malheureusement, il sera alors nécessaire d'avertir le Ministère, et de là, la nouvelle entrera dans le domaine public. Mais j'ai peur que ce soit mal de notre part de le garder ici plus longtemps que ce délai car cela pourrait lui être nuisible"
"Monsieur" fit Draco d'une voix pressante. "Cela ne doit absolument pas arriver. Je ne pourrais pas aller avec lui. Mes parents découvriraient tout, si je le faisais. Il serait encore plus en danger si la nouvelle de son état parvenait au Ministère, car cela atteindrait certainement mon père à partir de là. Il a, vous le savez, certains contacts...". Draco laissa sa phrase en suspens.
"Certes" fit Dumbledore. "Mais il n'y a peut-être pas d'autre moyen"
"Il faut qu'on regarde quels seraient précisément les avantages qu'il aurait à Ste Mangouste, et ensuite les lui fournir ici. Donnez-moi des manuels de médecine, et je découvrirai comment le nourrir. J'ai des heures à ne rien faire sous la main. Granger pourra m'aider, hein, Granger?"
Hermione était sur le point de répondre que bien sûr elle le ferait, mais Draco ne lui en laissa pas le temps.
"Ou est-ce que vous connaissez quelqu'un de confiance à Ste Mangouste? Quelqu'un que vous pourriez faire venir ici? Ou ne pourrait-on pas le mettre dans un endroit totalement séparé de Poudlard, un endroit secret? Un endroit où on pourrait le garder dans un état stationnaire loin des yeux du Ministère, de mes parents et du monde entier? Ou ne pourrait-on pas-"
"Draco!" s'exclama Dumbledore, en souriant presque. "Tu t'emportes! Nous réfléchirons à ces idées. Mais pour te parler franchement, je ne crois pas que de telles mesures seront nécessaires. Je suis sûr qu'il se réveillera bientôt. Je n'aurais pas dû te dire ma pensée sur la question, elle n'a fait que te bouleverser davantage. Severus, pouvez-vous préparer une potion de sommeil qui fera dormir magiquement Draco pendant deux ou trois heures puis le laissera dans un sommeil naturel pour quelques heures de plus?"
"Oui, bien sûr" répondit immédiatement Rogue. "Cela nécessite juste une petite retouche à celle que j'ai faite hier"
Il sortit de la pièce.
"Oh génial" fit Draco. "Encore dormir. Super"
"Tu en as besoin, Draco" dit Madame Pomfresh. "Nous t'avons bouleversé, et ce n'était pas notre but"
"Ce dont j'ai besoin" dit Draco "c'est d'être capable de faire quelque chose"
Hermione ne put s'empêcher d'être d'accord avec lui.
"Draco" intervint Dumbledore. "Tu fais quelque chose. En fait, tu fais plus qu'aucun de nous pourrait en faire"
"Quoi?" demanda Draco, surpris.
McGonagall prit la parole cette fois-ci. Son ton était chaleureux. "Tu le fais se sentir en sûreté. En lui donnant la sécurité dont il a besoin pour avancer. Laisse-le se reposer. Aide-le à se reposer. Et pendant ce temps, travaille tes capacités avec ta baguette magique"
"Pardon?" fit Draco, les yeux un peu exorbités suite à cette suggestion totalement inattendue. "Comment cela pourrait-il aider, bon sang?"
"Ca n'aidera pas" répondit Dumbledore en souriant. "Mais je pense que tu vas être surpris par ce dont tu es à présent capable. Nous avons par inadvertance fait une sorte de découverte. Cette charmante horloge de Harry, elle est ensorcelée afin que seul Harry puisse s'en servir. Miss Granger l'a confirmé, ainsi qu'un Ronald Weasley tout à fait perplexe, avant que nous réalisions que c'était en fait un cadeau de Sirius, son parain. Tu t'en ai servi sans problème ce matin. Ca n'a pas marché avec moi, mais ta magie est liée à celle de Harry et ce depuis quelque temps"
"Wow" fit Draco. "Vraiment?"
"Oui" dit Dumbledore. "En temps voulu, vous baignerez tous deux dans la même source de magie, mais nous ne savons pas à quelle vitesse ceci arrivera, ni l'augmentation exacte de vos pouvoirs. Mais ce sera un moment de découverte passionnant pour toi. Et tu ferais aussi bien de t'y mettre pendant que Harry est endormi, comme ça tu pourras le mettre à ton niveau quand il se réveillera"
"C'est plutôt cool" fit Draco, un petit sourire éclairant son visage à présent.
Sirius rit. "Je savais que Harry aimerait cette horloge. C'est étrange comme elle s'est avérée être aussi importante en fin de compte"
"Bon, Draco, tu vas penser que je t'embête encore, mais qu'est-ce que tu as mangé aujourd'hui?"
"Euh..." fit Draco.
"Exactement une tranche de pain et aucun sandwich" répondit Madame Pomfresh en jetant un coup d'oeil à la nourriture intacte sur la table.
"Dis-moi tout ce que tu aimerais manger" proposa Dumbledore, radieux. "Je demanderai aux elfes de maison de te le préparer tout de suite"
"Euh, eh bien, j'ai vraiment faim" fit Draco. "Et si...oh je ne sais pas, franchement je n'ai pas de préférence. Qu'est-ce que l'école a à manger ce soir?"
"Tourte au poulet et au jambon" répondit joyeusement Dumbledore.
"Ca m'ira très bien" fit Draco.
"C'est le plat préféré de Harry" dit Hermione, parlant pour la première fois.
"Ah oui?" fit tristement Draco. "Je ne le savais pas. En fait, je ne sais rien de lui sur ce genre de choses"
"Vous aurez tout votre temps pour parler de ce que vous aimez, Draco, quand il se réveillera" lui dit Sirius. "Ce qu'il fera. Bientôt. Tu verras"
"Oh très bien, alors ce sera tourte au poulet et au jambon" fit Dumbledore. "C'est facile, c'est déjà prêt aux cuisines"
Il agita sa baguette d'un mouvement expert en murmurant quelque chose, et un plateau apparut en flottant dans les airs. Sirius se leva pour aller le chercher, et le posa sur les genoux de Draco. Rogue réapparut à ce moment-là avec un autre gobelet rempli d'un liquide fumant, qui était cette fois d'un vert profond. Il le déposa à côté de Draco.
"Eh bien, tout y est, je crois" fit gaiement Dumbledore. "Un repas copieux, un bon dodo, je suis sûr que tout ira mieux demain matin, Draco. Mmmm, cette tourte sent vraiment bon; je pense que nous devrions tous descendre souper nous aussi. C'est presque l'heure"
Des "bonne nuit" sur différents tons furent échangés, et Draco se retrouva à nouveau seul avec Harry.
"Alors comme ça, c'est ton plat préféré, hein?" fit Draco, en baissant les yeux vers la personne paisible toujours endormie à côté de lui. "Un jour on en mangera tous les deux et on se régalera"
Il mangea plus qu'il ne l'avait fait depuis un moment, puis déplaça le plateau sur la table et but la potion. En se pelotonnant contre Harry, il se rendit compte que Madame Pomfresh n'avait pas insisté pour qu'il change de lit. Il gloussa légèrement puis prit Harry dans ses bras, et le calme l'envahit bientôt et le plongea dans le sommeil.
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Et non, Harry ne s'est pas encore réveillé! Mais je vous fais une confidence, il se réveillera dans le prochain chapitre! Si, si, j'vous jure!! A bientôt!