Bonjour! Eh oui, je n'ai pas pu résister, j'ai traduit un autre chapitre...Affreux, hein? lol. Vous en aurez peut-être un autre dans la semaine, mais après: pause de quinze jours, à cause de mes chers exams...Vous verrez, dans ce chapitre il y a encore des situations délirantes...Vous m'en direz des nouvelles!! Je suis contente que cette fic soit appréciée, et que vous soyez nombreux à la lire (enfin, j'espère!!), même si ce n'est qu'une traduction. Merci à vous tous!! Au fait, petite précision qui vous réjouira, je pense: les chapitres sont de plus en plus longs!!! Chouette, non?
Ankou: contente que ça te plaise! J'aime bien ce chapitre aussi! Pour Pacte avec le Diable, je n'arrête pas de le répéter, je n'abandonne pas!!! lol. Je déteste laisser des trucs en plan donc je continue!! Mais l'auteur est plutôt lente pour mettre la suite, alors...Voilà voilà!! Ciao!
Solenia: merci pour tes deux reviews!! J'espère que tu vas aimer ce chapitre! Salut!
Nagisa Moon: salut! Bah, si tu veux lire la version originale, je ne t'en empêche pas, elle est bien mieux que ma traduction!! Oui, on a le début de la discussion, (qui se terminera dans le prochain chapitre) et puis...des papouilles ou un truc dans le genre lol. Tu comprendras quand tu liras lol. Merci de me reviewer à chaque chapitre, c'est gentil! Bises!
Umbre77: salut! Oui, c'est vrai que les chapitres à venir risquent d'être encore mieux que les premiers! Celui-là est pas mal, d'ailleurs...Merci d'être aussi enthousiaste!! Et contente que ça te fasse rire! Je pense que tu vas encore avoir ton 'sourire niais' et peut-être quelques éclats de rire dans ce chapitre...Bises! Et merci pour tes reviews!! ;)
Saael': salut! Contente que ça te plaise et que tu me dises tes scènes préférées (y'a l'air d'en avoir eu pas mal lol)!! Et je t'annonce le retour de la roseraie!! Alors, heureuse?? lol. Merci et bises!!
Fannie: salut! Merci de me reviewer! Et puis ravie que ça te plaise toujours! Malheureusement, on se rapproche petit à petit de la fin (plus que six chapitres après celui-là...), snif...Mais bon, c'est pas encore fini!!! Bises!!
Mangafana: merci de me souhaiter bonne chance pour mes exams, c'est très gentil^^. Mais j'essayerai de vous abandonner le moins longtemps possible!! Promis!! Voici la suite et j'espère qu'elle te plaira! Merci encore! Ciao!!
Kaima: merci pour tes encouragements pour mes exams!!! C'est sympa! Bon, pour ce que tu attends avec grande impatience (lol), sache que ça se rapproche petit à petit et que...non, je ne dirais rien, même sous la torture lol. Tu devras attendre!!! Moi? Un côté sadique? Jamais...^^. J'espère que tu aimeras ce chapitre! Ciao!
Célina: voilà, dans ce chapitre, tu as les réactions de Harry et les craintes de Draco...Mais il y a aussi plein d'autres choses, avec Ron, Hermione, Sirius...J'espère que tu aimeras!! Bye!!
Nicolina: merci de continuer à m'encourager!! Et puis, je suis surtout contente que ça te plaise, parce que c'est le but, non? lol. Merci encore. Bises!!
Carramella: salut! Merci de me dire tes moments préférés, j'adore!! Ah, toi aussi, cette histoire de tourte t'a marquée? lol. Moi aussi, j'adore la phrase de Draco où il se rend compte que c'est débile ce qu'il dit! Je me suis marrée trois heures en la traduisant!! Et puis non, tu ne dis pas des trucs inutiles!!! Moi, je trouve ça super intéressant! Alors continue de me donner ton avis!! Bises!
Mione11: salut! Pour répondre à ta question, je te rappelle que ça fait très peu de temps que Draco et Harry se sont rapprochés! Ca fait une semaine, et Harry a été dans un coma magique pendant cinq jours!! De plus, Harry ne sait toujours pas (mais il va le savoir dans ce chapitre) ce qui se passe, l'histoire du nuage écarlate et tout ça...Donc, il est quand même un peu perturbé et ils ne vont pas se sauter dessus comme ça!! Ce ne sont pas des bêtes lol. Mais ne t'inquiète pas, ça se rapproche de plus en plus!! Promis!!! Merci pour ta review!!
LolieShing: salut! Contente que tu aies aimé le chapitre 11!! Moi j'aime aussi beaucoup celui-ci...Ah, le brevet blanc...Ca me rappelle des tas de souvenirs!! Ca ne me rajeunit pas lol!! Bon courage à toi aussi et merci! Bises!
Westerly: coucou! Permets-moi de te dire que ta review m'a laissée sans voix...C'est tellement adorable ce que tu me dis! Les onze chapitres d'un coup!! Wow!! C'est maman qui n'a pas dû être contente lol...Je connais ça, ma mère déteste quand je passe mes journées devant mon PC...Ouais, mes exams commencent dans une semaine, jour pour jour, mais bon, je suis en vacances le 5 juin lol. Ca a ses avantages!! Merci pour tous ces qualificatifs élogieux qui semblent m'être désignés...C'est trop!!! J'espère que tu apprécieras ce nouveau chapitre...Bises!!
Mélina: oui, c'est vrai que 'est drôle!! Et puis tu n'as pas encore lu ce chapitre...Il y a des trucs tordants!! Oui, Sirius est assez important dans cette fic, mais je ne sais pas si on verra beaucoup 'ton' Severus (t'as vu, j'suis gentille, j'te le laisse lol, j'préfère Draco!!). Bon courage à toi aussi pour tes exams!! Ciao!
Love.Drake: merci pour tes deux reviews, j'espère que la suite te plaira!!
Bonne lecture à tous ;)
ON VERRA CA DEMAIN
Le matin suivant, samedi, Draco se sentit bizarrement agité, en plus du malaise habituel qui accompagnait le réveil du sommeil magique: Harry était aussi en train de se réveiller. De plus, leur mal-être combiné semblait être plus que deux fois pire que celui auquel Draco était (à peu près) habitué.
Ils étaient enlacés dans une position très intime, les membres enchevêtrés et légèrement nauséeux.
"Eurghhh" grogna Harry, quelque part près du cou de Draco.
"Affreux, hein?" marmonna Draco en grimaçant tandis que sa tête et son ventre s'obligeaient à reprendre paresseusement leur gymnastique interne.
"Tu peux répéter?" coassa Harry, la gorge sèche, le corps anormalement chaud.
"Affreux, hein?" fit Draco.
Harry lui donna un coup de poing sans conviction dans les côtes, un geste qui lui demanda plus d'effort qu'il n'aurait cru, car son bras était écrasé sous le corps de Draco. Draco réussit à émettre un léger ricanement.
Les deux garçons émergèrent peu à peu et finirent par être en pleine possession de leur esprit.
"Tempus" dit Harry environ cinq minutes plus tard, une fois que leur nausée fut passée.
L'horloge-Vif d'or l'informa poliment qu'il était presque six heures du matin.
Il y eut un autre silence, puis Harry dit: "Bon, Malfoy, c'est demain maintenant. Je crois qu'on a une petite conversation à avoir, tous les deux"
"Chaque chose en son temps, Potter" répliqua Draco. "Que dis-tu d'une douche et d'un petit déjeuner d'abord? Pomfresh a réussi à dénicher du bacon hier, ça te dit?"
"Du bacon? Euh...Je suis pas sûr d'en avoir envie...On a fait un énorme repas hier soir..."
"Ce n'était pas un énorme repas. Il y avait des oeufs à la coque, et tu as avalé en tout et pour tout la moitié d'un oeuf et aucune tranche de pain. Allez, Potter, tu ne peux pas continuer à ne pas manger comme ça. T'es vachement maigre d'ailleurs, et je ne-"
"T'es en train de me harceler pour que je mange?" demanda Harry, les yeux écarquillés et un sourire surpris sur les lèvres.
Draco le regarda, un peu penaud. "Ben, si je le fais pas, qui le fera?"
"Ah! C'est facile à répondre, Malfoy" fit Harry en riant. "Ron. Hermione. Sirius. Mrs Weasley. Tu veux que j'ajoute ton nom à cette liste?"
"Non. Absolument pas. Je ne veux pas être sur une liste où il y a déjà deux, peut-être plus, Weasley. Mange ce que tu veux, Potter. Moi je vais prendre du bacon par contre. Sûrement un sandwich. Ne viens pas pleurer quand tu verras comment ça a l'air bon"
Ils rirent encore un peu puis se remirent dans leur position précédente, leurs corps aussi étroitement imbriqués que possible. Tout à coup, Harry se sentit franchement troublé, et oh mon dieu...non! Il était excité. Incroyablement, immanquablement, rigidement excité. La proximité du corps délicieux de Malfoy lui faisait cet effet-là. Il rompit cette étreinte, complètement paniqué.
Draco le regarda, amusé.
"Quoi?" fit Harry, nerveux.
"Je ne suis pas dupe, Potter" dit-il en souriant.
"De quoi tu parles?" dit Harry à toute vitesse.
"Eh bien, t'as la mémoire courte. Je sens ces choses dans ma tête. Sans parler de la bosse contre ma jambe"
Harry devint écarlate, mais Draco rit. Harry apprécia le fait que Draco soit si à l'aise avec ce qui s'était passé.
"Et je pense que ce n'est pas le fait de penser au bacon qui t'a mis dans un tel état" ajouta-t-il avec un sourire.
Ils se regardèrent, puis éclatèrent de rire, Harry ayant apparemment perdu sa gêne en un instant. Puis leur rire s'éteignit, et Harry sentit l'atmosphère changer brusquement de bord. Harry sentit les intentions de Draco dans sa propre tête.
Draco se pencha vers lui et l'embrassa sur le front. Puis sur le nez, puis sur chacune de ses joues. Ses lèvres étaient aussi douces que de la soie. Harry frissonna, puis leurs bouches se rencontrèrent, et le monde entier sembla s'arrêter. Et cette fois-ci, ce n'était pas l'un qui embrassait l'autre, c'était une union naturelle des deux.
C'était merveilleux.
"Tu..." fit Malfoy, à bout de souffle et en rompant leur baiser, "...as sacrément besoin d'une douche"
"Malfoy, je..." commença Harry.
"Chhhh. Chhh. Douche. Maintenant. Puis nourriture. Après on discutera, promis"
Harry eut un sourire timide et dit: "Ok, Malfoy, c'est un bon plan", puis il se leva et disparut dans la salle de bains.
Draco sortit du lit et se dirigea vers la fenêtre, mais il était encore si tôt qu'il faisait trop noir pour voir s'il avait neigé durant la nuit. Tandis qu'il fixait le vague néant qui précédait l'aube, il entendit l'eau commencer à couler dans la salle de bains, et ses pensées se mirent à dériver. Ca allait être le jour décisif. Il allait devoir s'y prendre très très délicatement et naturellement, il était nerveux, mais il attendait aussi ce moment avec une sorte d'impatience. C'est maintenant qu'on va poser les bases, se dit-il. Il faut que ce jour soit...bien.
Il ne voyait toujours rien au dehors et l'eau coulait toujours. Son esprit revint à ce qui l'obsédait depuis deux trois jours à présent. Sirius avait dit qu'il ne restait rien. Pourquoi Draco sentait-il au fond de ses tripes que ce n'était pas vrai? Comment pourrait-il savoir quelque chose que Sirius ne savait pas? Et s'il savait vraiment quelque chose, qu'est-ce que c'était, bon sang? Fais chier. Cette frustration n'était pas franchement la bienvenue vu toutes les autres choses qui restaient encore à résoudre.
Il poussa un profond soupir, et essaya de se débarrasser de cette irritation en se préoccupant de quelque chose de complètement banal. Merde, c'est sûrement rien du tout. En entendant encore le chuintement étouffé de l'eau dans la salle de bains, ses pensées revinrent à Harry, et il s'affaira à débarrasser la table afin que Harry et lui puissent prendre leur petit déjeuner quand il sortirait de la douche. Madame Pomfresh avait toujours l'air de savoir à quelques minutes près quand l'effet de la potion de sommeil se dissipait, et elle serait sans aucun doute dans quelques instants en train de les exhorter à manger. Il laissa le pyjama de Harry où il était, puis il prit une demi-douzaine d'objets et les déposa sur le lit inoccupé: des parchemins et des plumes, un sac rempli de sucreries pour Hedwige, un livre de la bibliothèque sur la Métamorphose et leurs baguettes.
Et tout à coup, il écarquilla les yeux.
Mais bien sûr! La reconnaissance se changea en souvenir, et le souvenir lui-même amena plusieurs autres pensées à la file. Bien sûr! Ce livre.
Alors qu'il pensait à cette journée remontant à des années, le tambourinage de l'eau sembla s'amplifier. Puis ce moment disparut lorsque Madame Pomfresh ouvrit la porte et entra, suivit de près par Sirius.
"Où est Harry?" demanda-t-il, alarmé de ne pas voir son filleul.
"Sous la douche" répondit Draco avec un sourire. "Enfin"
Sirius eut l'air soulagé, et Draco ne l'en apprécia que davantage.
"Alors...Que nous vaut le plaisir de cette visite..." s'enquit Draco, l'air faussement contrarié, "...si matinale?"
Madame Pomfresh eut l'air de celle qui avait déjà posé la même question à Sirius. "Et bien, je suis là à une heure...si matinale" le singea-t-elle, "pour voir comment vous aviez dormi. Mais pour M. Black, je n'en ai aucune idée"
"Je ne pouvais pas rester éloigné" fit Sirius avec une grimace.
"J'ai bien dormi, merci, tout comme Potter. Du moins, aussi bien qu'on peut dormir avec une potion. J'ai aussi un petit creux, et je crois avoir convaincu Potter de la même chose"
"Bien. Je vais voir ce que les cuisines peuvent faire" fit-elle, et elle sortit.
"Sirius", commença Draco, plutôt perplexe. "Vous vous souvenez hier quand je vous ai dit que je n'arrivais pas à me souvenir de quelque chose? C'est un livre"
"Euh...pardon?" dit Sirius, un peu déconcerté.
"C'est un livre. Chez moi, dans la bibliothèque. J'essayais de me souvenir de quelque chose depuis deux ou trois jours. Depuis que vous m'avez raconté l'histoire de comment...vous savez, la nuit où Potter était bébé, et que la maison...enfin, il y a eu une sorte de cloche qui a sonné dans ma tête"
"Draco, je ne comprends rien à ce que tu racontes. Quel livre?"
"Je viens de m'en souvenir. Quand j'étais petit, j'allais souvent m'asseoir avec mon père dans la bibliothèque. Il me parlait à chaque fois d'un livre différent. Je suppose que c'est comme ça que mon éducation a commencé. Il y avait des manuels de magie, des livres d'histoire, et, eh bien, d'autres livres également"
Sirius ne releva pas cette dernière remarque. Ce que Lucius Malfoy pouvait garder dans sa bibliothèque, il ne valait mieux pas y penser.
"Et il y avait ce livre bien précis" poursuivit Draco, en souriant à moitié à ce souvenir-là. "Je devais avoir huit ou neuf ans. Et en fait, mon père m'a dit que c'était un livre très spécial, parce que certains livres pouvaient contenir plus que des mots. Ils pouvaient contenir des pensées, des sentiments et des souvenirs. Et ce livre, m'a-t-il dit, contenait les souvenirs d'un bébé magique. Je croyais qu'il voulait parler de moi. Mais ce n'était pas moi. Je ne connaissais pas les personnes sur les photos. Des paroles étaient prononcées par des voix que je n'avais jamais entendues. C'était manifestement...un autre bébé magique"
"Tu veux dire...?"
"Je ne sais pas. Je n'y avais jamais repensé. Peut-être-"
"Alors, heureux?!" roucoula Harry en sortant de la salle de bains, complètement nu, malgré une serviette qu'il essayait (en vain) de nouer autour de sa taille mince. "Je suis parfaitement propre et frais comme un bébé et, oh merde, Sirius! Euh, bonjour"
Harry laissa tomber sa serviette dans sa hâte de se couvrir et attrapa son pyjama propre. Il essaya de sauter dans son pantalon le plus vite possible, mais dans sa précipitation, il trébucha et sautilla maladroitement vers le lit, bien plus en dehors du pyjama que dedans. Il tomba sur le lit comme une masse, fort peu élégamment, et pratiquement nu.
Draco était franchement amusé, mais Harry était mortifié. La profonde gêne de Harry à avoir été surpris nu envahit puissamment et immédiatement l'esprit de Draco. Et pas seulement nu, mais nu d'une façon qui montrait visiblement qu'il voulait paraître bien devant Draco, mais qui était hautement embarrassante devant son parrain. Draco se dirigea rapidement vers Harry, dont la tête était si rouge qu'on aurait dit qu'il avait été ébouillanté, qui se bagarrait avec son pantalon de pyjama qui semblait avoir un noeud vers la cheville. Draco l'aida prestement et aisément à retrouver une certaine décence.
Puis lorsque Harry fut assis soigneusement sur le dessus de lit, Draco posa ses mains sur les épaules de Harry et lui dit chaleureusement à voix basse: "Du calme mon vieux"
Ils échangèrent un sourire.
"Euh, je crois que je dérange" fit Sirius. "Donc je pense que je vais y aller"
Ni Harry ni Draco ne l'entendirent parler, ni quitter la pièce.
****
Ca n'allait pas mal, mais ça n'allait pas vraiment bien non plus.
Le petit déjeuner reposait en un tas froid, figé sur un plat à côté de leur lit, car Madame Pomfresh, optimiste, leur avait fourni assez de bacon pour une douzaine de personnes. Si seulement le bacon en lui-même avait été le moyen de rendre les choses plus faciles, ils auraient ri. Mais il n'y avait aucun rire, pas encore du moins.
"Donc..." fit Harry, "...nos magies se sont mélangées?"
"Euh, dans un sens, oui"
"Pourquoi exactement? C'est le truc que je ne comprends pas. Et redis-moi aussi le passage sur les satyres"
"Potter! Tu m'as écouté? J'ai essayé de te l'expliquer de cent façons différentes. Mais si tu refuses d'accepter ce qui se passe, ça va être très très dur, pour ne pas dire pénible"
Harry eut l'air blessé et détourna le regard de Draco. Son monde, si récemment rafistolé (à peu près), s'effondrait encore. Est-ce que cette chaleur entre eux n'était due à rien d'autre qu'à un effet secondaire incroyable de leur magie? Ce n'était pas vraiment réel?
"Ok, Potter, je m'excuse, je suis désolé. Je ne voulais pas te brusquer. Reprenons du début; très lentement. Je sais que ça fait beaucoup à avaler. Quand deux personnes dotées de magie se rencontrent pour la première fois, il est possible que..."
****
Il était presque midi. Dans leur petit royaume, l'humeur avait fait du yoyo toute la matinée, et Draco commençait à se demander si ce n'était pas tout simplement trop pour que Harry comprenne. Après tout, il était encore vulnérable.
"Donc, laisse-moi tirer ça au clair" fit Harry. "Il y a longtemps, lors de mon premier jour conscient en tant que sorcier, je t'ai rencontré dans une boutique"
"Comment ça, conscient en tant que sorcier? Tu n'en a pas été toujours un? Tu devais certainement en être un quand tu étais bébé..."
"Oui, mais je ne m'en souviens pas. Quand je suis arrivé à Londres avec Hagrid ce jour-là, je venais seulement de découvrir que j'étais un sorcier la nuit d'avant, quand j'ai lu ma lettre. Mais c'est une autre histoire. On s'écarte du sujet et j'allais-"
"Tu as seulement découvert ça quand tu as lu ta lettre?". Draco était stupéfait. "Rien du tout avant? Pas de balai, pas de baguette, pas de Quidditch, rien?"
"Non!". Harry s'énervait à nouveau. "Maintenant c'est toi qui n'écoutes pas! Je l'avais seulement découvert la veille! Mon oncle et ma tante me l'avait caché, en espérant que je ne recevrais jamais cette lettre, comme ça ils n'auraient jamais eu à reconnaître ce que j'étais, ce que je suis. Ils m'ont dit que mes parents étaient morts dans un accident de voiture, et que j'avais eu cette cicatrice dans le même accident"
"Ils ont quoi?!" explosa Draco.
"Tu m'as parfaitement entendu. Dumbledore savait que les lettres n'arrivaient pas jusqu'à moi - mon oncle les détruisait - et il a envoyé Hagrid pour régler ça. Le lendemain, Hagrid m'emmena au Chemin de Traverse pour acheter mes affaires pour Poudlard. Tout était incroyablement nouveau, c'était énorme. Et je t'ai rencontré dans cette boutique de vêtements. Hagrid est le premier membre de la communauté magique que j'ai rencontré. Excepté quelques 'bonjour' de loin, tu es le second"
"J'arrive pas à croire que ton oncle et ta tante aient fait ça! Tu es...tu es Harry Potter! Célèbre et tout le tralala. Et tu ne savais rien du tout? Comment ça se fait que je ne savais pas ça?"
"Malfoy, ferme-la et arrête de m'interrompre, d'accord? C'est assez difficile comme ça sans qu'on s'enlise dans de l'histoire ancienne et ennuyeuse"
"Mais Potter, ton passé me concerne maintenant, beaucoup. J'ai besoin de savoir ce genre de trucs. Sinon, je ne te connaîtrai jamais vraiment"
"Malfoy". Harry s'étranglait de frustration. "Mon passé te concerne? Et le tien? Et ton père? Est-ce que j'ai besoin de connaître aussi ton milieu déplorable? Est-ce que j'ai même envie de le connaître?"
C'était trop dur pour continuer. Draco faisait les cent pas dans la chambre, tandis que Harry enrageait sur le lit, et ça faisait une impasse de plus.
****
L'arrivée de soupe chaude et de pain à midi avait temporairement détendu l'atmosphère. Mais seulement un peu.
"Donc" recommença Harry, essayant de tirer des conclusions. "Il y a longtemps, je t'ai rencontré dans une boutique. Les détails de cette rencontre, comme par exemple quand tu as traité Hagrid de domestique ou un truc dans le genre, sont pour le moment hors sujet-"
"N'en parle pas alors, si c'est hors sujet" grogna Draco.
"Et à ce moment-là" continua Harry, en ignorant sa remarque, "on est tombés amoureux? A onze ans? Ca me paraît peu crédible. Je suis sûr-"
"Potter, écoute. Pas à ce moment-là, non. Ni à aucun autre moment en particulier. Mais dans la boutique ce jour-là, un lien fut crée. On ne saurait probablement jamais pourquoi. Peut-être parce que tu étais plus sensible aux nouvelles choses ce jour-là que tu ne l'as jamais été. Peut-être parce que je n'avais jamais réellement eu d'amis. Ou peut-être parce que j'étais simplement la première personne de ton âge que tu rencontrais dans ton nouveau monde. Mais peu importe, un lien fut crée. Et depuis ce jour, l'amour a grandi petit à petit, un tout petit peu plus chaque jour, comme si on empilait des pierres jusqu'à avoir un château. En fait, jusqu'à ce qu'on atteigne un point où tu arrives à être à l'aise en étant nu devant moi, où je ne peux pas supporter de ne pas dormir dans le même lit que toi, et où on peut s'embrasser, Potter, comme si nos vies en dépendaient"
Harry le regarda, incrédule.
"Et elles peuvent très bien en dépendre, en fait" ajouta Draco avec désinvolture.
"Mais c'est totalement illogique! Je te détestais jusqu'à la semaine dernière. Je n'ai empilé des 'pierres d'amour' nulle part. C'est dingue, Malfoy!"
"Le lien fut crée ce jour-là" insista Draco. "Ce jour-là, on a tous les deux fait le premier pas sur le chemin qui mène au point où nous en sommes à présent. Mais...il y a eu des complications"
"Quelles complications?"
"Eh bien, des tas; sûrement des milliers. Mais elles proviennent toutes de la première et décisive complication"
"Qui était?"
"Weasley"
"Laisse Ron en dehors de ça"
"Je ne peux pas. Tu voulais savoir. Tu dois savoir. Lors de notre rencontre suivante, dans le train, je t'ai tendu la main. Tu l'a refusée, à cause de Weasley"
"Bien sûr que j'ai refusé. Tu l'avais outrageusement insulté. Et tu l'as fait d'innombrables fois depuis"
Draco s'adoucit quelque peu, et poussa un petit soupir.
"Potter, on va devoir séparer cette conversation en deux morceaux. Tout d'abord: les faits et arriver à les accepter. Ensuite, on devra parler de toute la merde qui résulte du premier morceau, mais on ne peut pas regarder ça maintenant, ou on n'arrivera jamais au bout de ce putain de truc. Je suis désolé pour Weasley. Vraiment. Et je vais te devoir encore plus d'excuses que ça avant la fin de la journée. Mais essaie de mettre de côté ta rancune pour le moment. S'il te plaît"
"Ok" grommela Harry, après un moment de silence.
"Bien. Bon. Ce jour-là, tu as refusé ma main. Et quelque part, à cause de ce refus - je ne sais pas vraiment comment, et Granger tente toujours de comprendre je pense - l'intensité émotionnelle entre nous a augmenté en haine au lieu de, eh bien, au lieu d'augmenter en amour. Mais elle s'est intensifiée quand même..."
****
"Ce foutu satyre! Tu veux dire qu'on doit remercier Dixter pour ce merdier?"
"POTTER! Tu n'as RIEN compris! Les satyres n'ont PAS causé ça! Ils ont simplement attiré notre attention dessus. Enfin, mon attention. Tu étais tellement aveugle que tu viens de sortir de six semaines horribles parce que tu ne comprenais pas ce qui se passait. Essaie de comprendre MAINTENANT, s'il te plaît, je t'en supplie! Merlin, tu n'as pas idée de ce que ça a été pour moi! Te voir nuit après nuit te rapprocher de plus en plus du gouffre du désespoir, à me demander comment diable j'allais pouvoir te le dire! Et tes fichus amis! Ils étaient complètement dingues. Weasley était affolé. Granger avait tout découvert bien sûr. Elle-"
"Hermione savait?"
"Oui, évidemment qu'elle savait, bon sang. Et tout au fond de toi, tu sais qu'elle savait. Elle est venue me voir avec Weasley pour faire une trêve pour ton bien, pour essayer de te faciliter la tâche pour que tu acceptes ça. Tu ne sais pas à quel point t'as un sacré bol d'avoir des amis comme ça. Comment diable as-tu pu les faire autant souffrir? As-tu une idée de ce que-"
"Hermione sait tout? Et Ron?". Pour la deuxième fois de sa vie, Harry engageait une bataille perdue d'avance contre les larmes.
"Oui. Et tout tes autres potes de la Tour. Et tout le Petit Comité de profs, et Sirius. Et moi. On était tous fous d'inquiétude pour toi. Et toi, qu'est-ce que t'as fait? T'as laissé tomber tout le monde et t'as essayé d'être courageux et de te débrouiller par toi-même. Typique d'un foutu Gryffondor"
"Hermione et Ron sont venus te parler, à cause de moi?". La voix de Harry était faible, presque terrifiée. "Ils ont fait ça pour moi?"
"Ils t'aiment, abruti. Même face à ton comportement étonnamment méchant. Tout le monde se soucie de toi, crétin. Et moi plus que tout"
Une prise de conscience aussi affreuse, qu'il croyait qu'ils le détesteraient, mais qu'ils étaient en fait devenus encore plus la famille qu'il avait tant espéré, fit qu'il se sentit à la fois béni de façon indécente et écrasé par la culpabilité. L'association de ces deux sentiments en fut trop pour lui, et des larmes se mirent à couler silencieusement sur ses joues. Draco s'arrêta de parler et, incapable de se retenir, il prit Harry dans ses bras. Ils restèrent assis là un long moment, Harry sanglotant contre la poitrine de Draco, et Draco caressant doucement le dos de Harry et lui murmurant des mots de réconfort dans son cou.
****
Harry était à cran à présent. La gamme d'émotions par laquelle il était passé cet après-midi là aurait été au-dessus des forces de n'importe qui, en particulier de quelqu'un d'encore aussi vulnérable que Harry. Il ne cessait d'arpenter la pièce, s'arrêtant près de la fenêtre de temps à autre pour observer le crépuscule s'étendre peu à peu sur le monde enneigé à l'extérieur. Draco le regardait depuis le lit, ne le quittant jamais des yeux et essayant de trouver quel était précisément l'état d'esprit de Harry en ce moment.
Tout à coup, Harry attrapa une plume et un petit morceau de parchemin, puis griffonna quelque chose en deux temps trois mouvements. Il serra Hedwige contre lui une seconde puis la chargea d'aller porter le mot.
"Qu'est-ce que c'est?" demanda Draco.
"Rien" fit Harry d'un air absent.
"Bon, fais comme tu veux alors" renifla Draco.
Harry fit les cent pas encore un long moment, puis s'arrêta et dit vivement: "Alors ce n'est pas anormal? Ce n'est pas causé par la magie, ou par les satyres; ce n'est pas un virus ou une maladie; c'est simplement de véritables émotions? Et ce que je ressens, ce que je ressens de plus en plus depuis des semaines maintenant, pour toi, c'est réel? C'est vrai, c'est décent, et ce n'est pas une blague, ou un truc dans le genre? Et toute la souffrance que j'ai ressentie, c'est parce que je n'ai pas osé accepter le fait que je pourrais" - déglutissement - "t'apprécier?"
Draco sourit.
"Bingo. Nous avons un gagnant. Et c'est la même chose pour moi. Mais la seule différence, Potter, c'est que je n'ai pas peur de dire le mot aimer"
Les épaules de Harry s'affaissèrent, et Draco pensa une seconde que Harry allait s'écrouler. Il bondit sur ses pieds pour le soutenir, et le serra tout contre lui au milieu de la pièce.
"Potter" murmura-t-il. "Tu es épuisé. Et moi aussi. Prenons de la potion, et dormons un moment"
Il allongea Harry sur le lit, puis s'aventura dans l'Infirmerie proprement dite en quête de Madame Pomfresh. Celle-ci faillit avoir une attaque en voyant l'effet que sa soudaine apparition produisit sur un groupe de Serdaigles qui étaient en train d'être soignés pour des blessures de Quidditch. Il demanda deux gobelets de potion de sommeil profond de cinq heures, et, après avoir refusé de la nourriture, battit en retraite dans la petite chambre.
"Merde alors" fit Draco en se blottissant près de Harry. "C'était Serpentard contre Serdaigle cet après-midi. Je me demande qui c'est qui a gagné. Et qui c'est qu'ils ont pris comme attrapeur"
"Aucune idée. Tu sais ce qu'il y a d'autre de bizarre? A part Sirius, on n'a eu aucune visite aujourd'hui"
"C'est sûrement fait exprès. Pour nous donner l'occasion de parler et tout ça. Tu sais"
Madame Pomfresh entra avec la potion fumante et posa les gobelets sur la table. Elle tenta brièvement - sans succès - de leur faire manger quelque chose, puis s'en alla.
"Elle a sûrement dû se dire qu'elle dérangeait, non?" fit Harry avec un sourire, tandis qu'ils s'installaient confortablement dans la chaleur familière de l'autre.
****
"C'est Hedwige!" s'écria Ron au souper ce soir-là.
Hedwige atterrit en douceur sur l'épaule de Ron et tendit sa patte pour qu'il prenne le morceau de parchemin. Ron prit le mot et entreprit de nourrir l'élégante chouette à la blancheur de neige avec son propre repas: viande froide et pommes de terre.
"Ron!" fit sèchement Hermione. "Ne nourris pas les animaux à table, c'est dégoûtant"
Seamus et Dean poussèrent théâtralement des 'oooh' à cette réprimande. Hermione plissa les lèvres. Ron ne le remarqua pas.
"C'est pas un animal, c'est Hedwige" dit Ron en lisant attentivement le mot de Harry.
"C'est de Harry?" demanda Hermione, son comportement s'adoucissant à nouveau.
"Oui. Il veut sa cape. Ce soir. Je lui apporterai après minuit quand le château sera tranquille"
"Ron! Tu ne peux pas! McGonagall a dit conséquences désastreuses si quelqu'un se faufilait là-bas avant demain soir!"
"Je m'en fous. Harry veut sa cape, et il me l'a demandée. Je vais lui apporter"
"Ron, t'es tellement têtu...parfois je pense-"
"Je me fiche de ce que tu penses, pour cette fois, Herm. Je vais apporter la cape à Harry. Il faudra que tu t'y fasses"
"Ok. Bon. Je viens avec toi alors. Tu ne vas pas prendre des risques sans moi"
Seamus, Dean, Neville et Ginny poussèrent tous des 'ahhh' extatiques à cet instant.
"Oh! C'est tellement...mimi!" gazouilla Ginny.
"Tais-toi, Gin" fit Ron en rougissant.
"Ou sinon quoi?" demanda Ginny.
"Ou sinon je dis à tout le monde ce que je vous ai vus faire toi et Seamus la nuit dernière"
"Et qu'est-ce que tu crois avoir vu exactement, Ron?"
"Tu veux vraiment que je le dise devant tout le monde?"
"Euh...non" fit Ginny, aussi rouge que Ron.
Ron et Ginny se remirent à manger, accompagnés d'encore plus de 'oooh' sarcastiques provenant de la table.
****
Harry se réveilla peu avant minuit cette nuit-là, avec les mêmes sensations désagréables qu'il avait ressenties le matin même. Draco était toujours plongé dans le sommeil magique: il y avait un vide dans la tête de Draco qu'il n'avait pas senti auparavant. Mais ça ne voulait pas dire que Harry n'était pas conscient de la présence de Draco. Leurs jambes étaient complètement entrelacées, et leurs bras étaient emmêlés autour du corps de l'autre. La tête (vide) de Draco était nichée quelque part sous l'aisselle gauche de Harry, et même si aucune pensée ne les reliait, chaque exhalation paisible de Draco semblait être en synchronisation avec les propres battements de coeur détendus de Harry.
C'est ce que ça a dû être pour Malfoy pendant cinq jours entiers, pensa Harry. Il voulait serrer Draco d'encore plus près, mais ce n'était pas possible, alors il se contenta d'embrasser doucement ses cheveux. Qui aurait cru que Malfoy était si chaleureux, se dit-il. Mais c'était le truc le moins surprenant de ces quelques derniers jours.
Chose curieuse (était-ce vraiment curieux?), ce n'était pas tout ce qui se passait avec Malfoy qui lui pesait le plus sur l'esprit. C'était Ron et Hermione. Rien que de penser à ce qu'il leur avait fait lui donnait envie de rentrer sous terre de honte et de culpabilité. Douter de Ron et de Hermione était insensé. Leur loyauté était inébranlable. En pensant à la fois où Ron l'avait supplié de lui dire ce qui n'allait pas, les larmes ruisselant sur son visage, Harry sentit une autre vague de honte le submerger. Il ne les méritait pas. Donnez-moi l'occasion, se dit Harry, et je revaudrai ça à Ron...à tous les deux. Comme il faut.
La tête de Draco était toujours vide. Harry, toujours mal à l'aise avec sa culpabilité concernant Ron et Hermione, se sentit tout à coup indigne de Draco aussi, et il se détacha délicatement de l'étreinte de Draco, puis sortit du lit.
Avec un peu de chance, songea Harry, Ron arrivera peut-être ici avant le réveil de Malfoy. J'ai l'air d'avoir dormi seulement quatre heures, ce qui pourrait bien dire qu'il va dormir encore une heure, peut-être plus. Mais malgré l'énormité de sa situation avec Draco, et la honte écoeurante qu'il ressentait pour d'autres raisons, Harry avait envie d'arrêter de vivre tout ça pendant un moment. Il avait envie de sortir. Une promenade nocturne pour digérer tout ce qu'il avait entendu dans la journée. C'était le seul moyen. Il s'assiérait près du lac, et réfléchirait. Il y avait tellement auxquelles il devait réfléchir...
Il ne tenait plus en place à présent. Allez, Ron, songea-t-il. A quelle heure avait-il écrit le mot? Avait-il dit une heure précise? Il devait être plus de minuit maintenant. Ron ne partirait pas trop tard; il voudrait faire ses dix heures habituelles de sommeil. Dix heures! C'était un luxe que Harry n'arrivait pas à imaginer.
Harry marcha de long en large, puis décida de s'habiller en vitesse. Tandis qu'il se défaisait de son pyjama et enfilait rapidement un jean et un pull, il se sentit déborder d'énergie. Il regarda par la fenêtre: bien, songea-t-il, en fait, fantastique. Une nuit dégagée, éclairée par la lune, la douce lumière miroitant sur les champs enneigés. Exactement comme la nuit...
Il regarda Draco, dont les cheveux, dans l'obscurité épaisse de la pièce, semblaient briller comme la neige à l'extérieur. Cette nuit-là, dans la roseraie...Comme c'était incroyable d'y penser à présent. Leur vie avait changé, pour toujours, pendant cet unique moment. Cet unique baiser. Rien ne serait plus jamais pareil maintenant. Mais est-ce que ça serait mieux, ou pire? Mieux, pria silencieusement Harry. Mais avait-il le droit d'espérer quelque chose d'encore mieux que l'amour inconditionnel que Ron et Hermione lui avait porté depuis des années? Et qu'ils lui portaient encore, même maintenant, après qu'il les ait traités si méchamment?
Harry retourna vers le lit et s'assit à côté de Draco. Est-ce que tout son avenir était entrelacé avec cet ange endormi? Ce fils de Mangemort, son ennemi depuis plus de quatre ans? Je l'espère, songea Harry. Il passa doucement la main sur la joue de Draco. Peut-être que ce fut une coïncidence, peut-être que ce fut le destin, peut-être que ce fut la présence de Harry, mais à ce moment-là, Harry sentit Draco passer du sommeil magique à un sommeil naturel tourmenté. Il bougea avec agitation, se retourna plusieurs fois, tendant inconsciemment les bras à la recherche de Harry.
"Je suis là" murmura Harry en touchant l'épaule de Draco.
Draco ouvrit les yeux et sourit. Harry sentit les pensées de Draco au moment précis où celui-ci émergea du sommeil.
"Bonsoir Malfoy" dit Harry.
"Bonsoir Potter. J'étais inquiet. Tu n'étais pas là"
"Tu dormais. Comment tu pouvais t'inquiéter?" fit Harry avec un sourire.
"Je sais pas" répondit timidement Draco. "Parce que j'arrive à sentir tout le temps où tu es, je crois. Où que tu sois, même quand je dors". Draco eut tout à coup l'air troublé.
"Qu'est-ce qu'il y a?" lui demanda gentiment Harry.
"Je...euh..."
"Quoi?"
"Rien?"
"Qu'est-ce qu'il y a? Allez Malfoy, je ne vais pas être vexé"
"C'est juste que...j'ai un peu peur de tout ça. Comment je vais m'en sortir quand on partira d'ici? Je suis mal à l'aise dès que tu es hors de portée de ma main. C'est...pas sain, hein?"
"Chhh". Harry l'étreignit tandis qu'il s'asseyait, et effleura de ses lèvres le cou de Draco. "Chhh. Tout ira bien"
"Comment?"
"C'est comme ça. C'est le destin. Le nuage écarlate, tu te souviens? On trouvera un moyen"
"Tu penses vraiment ce que tu dis?"
"Oui"
"Et..."
"Et quoi?"
"Toutes les choses que mon père a faites?" acheva Draco d'une voix presque inaudible.
"Malfoy, une chose à la fois. On verra ça demain"
Draco sourit. "Hé, c'est ma phrase, Potter"
"Plus maintenant, apparemment"
Ils restèrent enlacés encore un petit moment, puis ils se séparèrent. Les yeux de Draco s'étaient à présent habitués au manque de lumière.
"Pourquoi t'es habillé?" demanda-t-il, inquiet.
"Euh..."
"Qu'est-ce que tu fais? Tu sors?". La voix de Draco se faisait de plus en plus insistante.
"Hé! Calme-toi! Je ne vais pas m'enfuir. Je voulais juste aller faire un tour, c'est tout"
"Tu ne peux pas! Tu-"
Mais la voix de Draco mourut subitement quand il vit la porte s'ouvrir.
Puis se refermer.
"Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque, bon dieu?" se demanda Draco.
Mais Harry savait. Il bondit vers la porte en fouettant l'air de ses bras et en gloussant.
"Ron!" dit-il en riant, lorsque son bras entra en contact avec la grande masse de Ron devant la porte. Il était impatient de revoir son ami.
"Ta-daam!" s'écria Ron d'une voix théâtrale, en se débarrassant de la cape.
"Lumos!" fit Hermione en brandissant sa baguette.
"Et Hermione!" dit Harry. "Wow! C'est si bon de vous voir tous les deux!". Il les étreignit à tour de rôle, Draco temporairement oublié.
"Comment vas-tu, Harry?" demanda Hermione avec chaleur.
"Super bien, merci. J'ai un peu sommeil, bien sûr. Et vous! J'arrive pas à croire que vous êtes là! Vous avez fait tout le chemin tous les deux sous la cape?"
"Herm a insisté pour venir" dit Ron en riant. "Elle me laisserait pas sortir tout seul! Bonne chose d'ailleurs, parce que j'étais tellement pressé qu'on a failli foncer dans Rusard. Harry! T'as l'air d'aller vraiment mieux! Tu rigoles même!"
"Ouais, je me sens bien mieux" répondit Harry. "Aujourd'hui, ça a été une dure journée, mais un bon jour quand même. Ron, il y a tellement de choses qu'il faut que je te dise"
"Ca peut attendre, Harry" fit gentiment Ron. "Y'a pas le feu"
"Alors, comment ça se passe?" demanda chaleureusement Hermione. "Tu manges bien? Tu as l'air plus détendu que tu ne l'as été depuis des lustres, ça c'est sûr"
"Ben, pas beaucoup de nourriture, à vrai dire, mais beaucoup de dodo, ouais"
"Et c'est peu dire" déclara Draco.
Ron et Hermione se retournèrent, remarquant Draco pour la première fois.
"Bonsoir Granger, Weasley" fit-il très aimablement. Harry reconnut les efforts que Draco faisait pour être courtois, et il sentit une nouvelle bouffée d'affection l'envahir.
"Oh, salut Malfoy" fit Ron. "J'espérais que tu dormirais"
Draco ne réagit pas.
"Eh bien, ce n'est pas le cas" fit-il sans aucune méchanceté. "Je suis désolé de te décevoir, Weasley"
"Ben merde alors. Malfoy qui me fait des excuses. Ta présence a du bon apparemment, Harry"
"Ron" fit vivement Harry. "Laisse tomber. Il n'y a aucun problème"
"Sa présence fait un bien fou, Weasley" dit Draco avec simplicité. "Je t'envie d'avoir pu en profiter pendant toutes ces années"
Ron en resta sans voix.
"Au fait, qu'est-ce que c'est?" demanda Draco. "C'est ce dont tu t'es servi la fois près de la Cabane Hurlante? Une Cape d'Invisibilité? Wow!"
"Cool, hein?" fit Harry. "C'était à mon père. C'est...la seule chose qu'il me reste de lui"
"Alors...Ca doit t'être très précieux?"
"Oui" murmura Harry.
Ron et Hermione se sentirent tout à coup mal à l'aise. Hermione tenta de détendre un peu l'atmosphère.
"Alors, pourquoi tu la veux, Harry?" demanda-t-elle.
"Euh...j'ai besoin d'air pur. Il faut que je sorte un petit moment, vous savez, parce que j'ai beaucoup de choses à réfléchir. Et j'ai besoin de ma cape, parce que, ben, je ne peux pas décevoir Dumbledore en me faisant attraper, non?"
"Oh" fit Hermione.
"Quel est le problème, Herm? S'il te plaît, ne me dis pas ce que je peux faire ou ne pas faire. Je sors. Point final"
"C'est pas ça, c'est Rusard. Nous ne pouvons pas rentrer à la Tour sans la cape. Nous allons devoir attendre que tu reviennes"
Draco était alarmé. "Potter? Tu vas vraiment sortir?"
"Oui" répondit Harry.
Draco ne savait pas quoi faire. A la fin, il décida qu'il se foutait de ce que Ron et Hermione pensaient. "S'il te plaît, ne pars pas" dit-il doucement. "S'il te plaît, ne me laisse pas ici"
Ron grogna: "On ne mord pas, Malfoy"
"Ca n'a rien à voir avec vous!" cria Draco, mais il regretta immédiatement son ton sec. "Potter, je ne pourrais pas, je ne peux pas...si tu n'es pas là..."
Harry faillit l'embrasser devant ses amis, mais il se retint.
"Ne t'inquiète pas, Malfoy" lui dit-il. "Tu viens aussi". Il n'avait pas du tout prévu d'emmener Draco avec lui - en fait, ça faisait tomber à l'eau toutes ses raisons de s'en aller -, mais il n'arrivait tout bonnement pas à le quitter.
Draco sourit, soulagé.
Harry fondit.
"Allez" fit-il. "Mets quelques vêtements. On y va"
"Retournez-vous, vous deux" demanda Draco en déboutonnant son haut de pyjama.
"Pourquoi Harry n'a pas à se retourner?" chuchota Ron à Hermione.
"Chhh!" fit Hermione, en lui donnant un coup de coude dans les côtes.
"Vous êtes sûrs que ça ne vous dérange pas d'attendre ici?" demanda Harry. "Je suis désolé de sortir si tôt, je sais qu'on a des tas de choses à se dire, mais, vous savez, il faut que je sorte"
"CA VA, Harry" dit Hermione. "Ne t'inquiète pas pour nous. Mais n'en ayez pas pour des heures, c'est tout"
"Promis" fit Harry. "Juste un peu d'air frais et quelques temps dehors"
Puis Draco et lui mirent leurs capes noires d'hiver. Ron grimaça en voyant Harry glisser son bras autour de la taille de Draco pour le rapprocher de lui, et dans une grande envolée de cape d'invisibilité, ils s'en allèrent.
"Bon" fit Ron. "On fait quoi maintenant?"
****
Alors que Draco et Harry s'asseyaient dans la roseraie quelques instants plus tard, la résonance de leur dernière sortie nocturne fut presque palpable. Cette nuit-là, tout comme celle-ci, Harry avait eu l'intention d'aller au lac, mais s'était finalement dirigé vers la roseraie. Même le temps était pratiquement une copie conforme. Et ils étaient assis sur le même banc, aussi près l'un de l'autre.
Mais la conversation avait clairement plus de sens. Ou, au moins, plus d'énergie.
"...mais je ne comprends pas comment tu peux faire ça si facilement" dit Draco. "J'ai fait tellement de choses"
"Malfoy, on était sensés en parler demain"
"C'est demain. On a largement dépassé minuit. On va en parler maintenant, sinon je vais mourir d'angoisse. J'ai essayé de te faire renvoyer dès notre première semaine..."
"Mais je n'ai pas été renvoyé-"
"J'ai fais semblant d'avoir été blessé par l'hippogriffe et j'ai manigancé son exécution..."
"Mais il s'en est sorti-"
"J'ai essayé de faire virer Hagrid..."
"Mais il a toujours son boulot-"
"Je t'ai dénoncé à Rita Skeeter..."
"Mais on a fini par avoir le dessus sur elle-"
"Je me suis déguisé en Détraqueur pour que tu t'évanouisses sur ton balai!"
"Mais je ne suis pas tombé! Et je te pardonne!"
"Je t'ai rendu la vie infernale tellement de fois! Je me suis payé ta tête en ne venant pas pour ce duel..."
"Je te pardonne!"
"J'ai saboté ton travail en potions!"
"Je te pardonne!"
"Et j'ai fait ces horribles badges POTTER PUE!" gémit Draco.
"Je te pardonne, Malfoy!"
"Comment peux-tu me pardonner aussi facilement?"
"Malfoy, arrête, s'il te plaît! C'était sensé être un moment tranquille hors de cette chambre. Tout ce que nous avons fait, c'est de transporter la chambre dehors!"
"Tu es trop bon, Potter. C'est sensé être un moment difficile! Comment peux-tu me pardonner d'avoir insulté Weasley et Granger pendant tant d'années? Ou d'avoir..."
****
"Vous souvenez-vous, Albus, du jour où James et Lily se sont mariés?" fit Sirius, assis en train de bavarder avec le Directeur tard cette nuit-là.
"Bien sûr" répondit Dumbledore en souriant. "Un jour heureux au milieu de tant de ténèbres. Je me souviens que vous étiez plutôt éméché d'ailleurs. Tout comme Remus"
"Et tout comme vous" ajouta Sirius avec un grand sourire. "Minerva et vous en train de danser le fandango est resté pour moi l'un des souvenirs les plus extraordinaires qu'un homme pourrait avoir"
Dumbledore sourit. "Oui. Enfin, j'étais un peu plus jeune à l'époque, Sirius. Et Minerva était une très bonne danseuse"
Ils méditèrent un instant.
"Pourquoi abordez-vous ce sujet maintenant, Sirius?"
"Eh bien, ce n'est peut-être rien du tout. Mais quelque chose que Draco m'a dit ce matin m'a fait réfléchir, et je souhaitais vous demander, au cas où mes souvenirs seraient inexacts: que leur avez-vous acheté comme cadeau de mariage?"
"Ah, oui" dit Dumbledore, puis il eut l'air triste. "Comme cela paraît émouvant à présent. Un album. Enfin, c'était sensé être une sorte d'album, je ne sais pas s'ils s'en sont servis comme tel, ou s'ils s'en sont jamais servis. Juste un petit livre bleu avec des pages vides que j'avais, euh...eh bien, vous voyez, amélioré avec un petit enchantement de mon crû, pour leur permettre d'enregistrer tout ce qu'ils voulaient simplement en laissant le livre ouvert à une nouvelle page à chaque fois, un peu comme une Pensine je suppose"
"Oui" fit Sirius. "C'est bien ce qu'il me semblait. Un bien meilleur cadeau que la caisse de champagne que je leur avais apportée. Dont je crois qu'ils n'ont bu qu'une bouteille avant...". Sa voix se brisa. "Nous avions bu cette bouteille pour le baptême de Harry" acheva-t-il, trouvant le souvenir trop douloureux pour le regarder en face.
Sirius avait eu de nombreuses années pour réfléchir aux souvenirs qu'il avait de James et Lily, mais quand même, il était toujours aussi dur d'y penser maintenant qu'il ne l'était à cette époque. Il essaya de dominer ses émotions.
"Ils ont bien utilisé votre album" affirma-t-il. "Je m'en rappelle au baptême de Harry, et d'autres fois quand nous nous retrouvions pour dîner, pour des pique-niques, des matches de Quidditch, vraiment tout. Et je ne m'en suis pas souvenu jusqu'à aujourd'hui, quand Draco m'a dit quelque chose"
Dumbledore ne dit rien, laissant Sirius reconstituer ce qu'il essayait de dire, quoi que ce fut.
"Il se souvient d'un livre de la bibliothèque au Manoir Malfoy" poursuivit Sirius, "contenant ce qu'il a appelé les souvenirs d'un bébé magique. Mais ce petit garçon n'était pas lui, c'était un autre bébé"
"Qu'est-ce qui fait croire à Draco que le livre de la bibliothèque de son père et l'album de James et de Lily pourraient être le même livre?" demanda Dumbledore.
"Rien du tout. Je ne sais même pas s'il pense vraiment qu'ils pourraient être le même. Ce souvenir a été déclenché par le fait que cela concernait un bébé magique, pas que cela aurait pu être Harry. Et puis d'abord, il ne sait rien à propos de votre album. Mais je ne cesse de me demander pourquoi il m'a raconté ça. Ca lui trottait visiblement dans la tête, et ça le perturbait quelque part, et la chose essentielle, c'est qu'il a seulement essayer de fouiller dans sa mémoire à ce propos après une conversation que nous avons eu sur la nuit...vous savez, cette nuit..."
Dumbledore était assis, parfaitement immobile, ses méninges fonctionnant à tout vitesse. Sirius hasarda une autre idée.
"Si, comme je l'ai toujours pensé, c'étaient les Mangemorts qui ont détruit la maison à Godric Hollow...ça aurait placé Lucius Malfoy dans la maison avant qu'elle ne soit réduite en cendres. Il aurait pu prendre n'importe quoi. Surtout quelque chose qu'il pensait pouvoir être utile à son maître, ou même à lui je pense, pour le futur"
Dumbledore resta aussi figé qu'une statue. Puis il parla, très doucement.
"Nous n'avons aucune preuve que ce livre de Lucius Malfoy est bien cet album. Il pourrait appartenir à n'importe quel membre de la famille Malfoy, de n'importe qu'elle époque. Mais ça ressemblerait tout à fait à Lucius d'exhiber un tel trophée à son fils, même s'il n'est pas rentré dans les détails. La question est...si c'est bien le même livre, pourrait-il un jour être utilisé contre Harry? Pourrait-il un jour représenter un danger pour lui? Je ne vois pas comment. Même détruire le livre ne nuirait en aucune façon à Harry. Mais dans ce cas, pourquoi Lucius aurait-il pris ce livre dans la maison?"
A présent, ce fut Sirius qui resta silencieux.
"Quels que soient les faits, je ne veux pas que Draco soit perturbé par ça" fit Dumbledore. "S'il en parle à nouveau, je veux que vous lui racontiez quelque chose pour lui faire oublier. Et Harry ne doit absolument rien savoir"
"C'est exactement ce que je comptais faire, Albus" dit Sirius.
"Je pense après mûre réflexion qu'il est trop dangereux de supposer que ce n'est pas une menace" enchaîna le Directeur. "Il y a peut-être certaines méthodes de magie noire qui pourraient transformer la magie que renferme le livre. Et nous connaissons au moins un plan de Lucius Malfoy dans lequel il se servait d'un livre ensorcelé, un journal en fait, à des fins inconcevables. Nous devons le récupérer"
"Comment exactement?" demanda Sirius. "Personne n'entre dans le Manoir Malfoy et ne feuillette les livres de la bibliothèque en claquant des doigts. Et le bruit court que les protections magiques qui entourent la maison font d'elle une sorte de forteresse"
"Vous avez raison" dit Dumbledore avec un sourire. "Nous ne pouvons pas entrer dans le Manoir. Mais nous connaissons quelqu'un qui peut"
****
"Il a mis son bras autour de lui, Herm. Il l'a regardé s'habiller. Ce n'est pas Harry"
"Oh Ron. Réveille-toi. Le nuage écarlate, tu te souviens? Tu ne vas pas en mourir. Visiblement, eux n'en sont pas morts. Et regarde comment Harry a l'air beaucoup mieux"
"Ouais, je sais. Mais. C'est dur"
"Que ce soit dur pour toi n'est pas le problème, en fait…"
"Quoi-"
"Chhh!"
"Quoi-"
"Chhh! J'entends quelque chose. Oh mon dieu, c'est la voix de Madame Pomfresh!" murmura-t-elle d'une voix désespérée.
"Ne fais pas l'idiote, Hermione, elle va-"
"Il y a combien de patients à l'Infirmerie?"
"Herm, je m'en souviens pas, tu étais là toi-"
"Combien?"
"Deux peut-être. Ou trois, ou-"
"Seulement trois? Ca ne va pas nous laisser assez de temps! Nous n'avons pas le temps! Et elle va entrer ici! Je le sens!"
"Herm, arrête de paniquer. Allons simplement dans la salle de bains"
"Non! Elle verra qu'ils ne sont pas là! Et alors elle ira sûrement voir dans la salle de bains!"
"Herm, du calme. Accepte le fait qu'on risque d'être attrapés. Il y a des circonstances atté-"
"Au lit, vite!" dit-elle d'une voix pressante.
"Ok" fit Ron, voyant où elle voulait en venir. Il rejeta en arrière les couvertures du lit le plus près de la porte.
"Non!" siffla Hermione. "Celui-ci!"
"Mais tu es déjà dedans"
"Ron, viens dans ce lit, vite, je crois qu'elle arrive!"
Ron était totalement déconcerté.
"Ron, je n'ai pas le temps de t'expliquer, fais-moi confiance! Ils dorment dans le même lit!"
"Ils...ils quoi?"
"Ils dorment dans le même lit! VITE!". Hermione semblait être au bord de la crise de nerfs.
Incapable d'enregistrer ce fait incroyable, Ron resta cloué sur place. Les pas de Madame Pomfresh résonnèrent juste derrière la porte.
Hermione se déplaça à la vitesse de l'éclair. Elle attrapa les pyjamas abandonnés de Harry et Draco puis empoigna Ron et le traîna jusqu'au lit de Harry, et le fit tomber dedans. Elle bondit ensuite à côté de lui, se nicha près de lui et rabattit les couvertures sur leurs têtes.
La porte s'ouvrit.
"Calmez-vous, vous deux" leur parvint la voix de Madame Pomfresh. "Arrêter de discuter et dormez. Vous voulez de la potion de sommeil, ou vous voulez essayer de dormir sans?"
Hermione donna un coup de coude dans les côtes de Ron.
"Non...je...on va bien, merci" dit Ron avec une voix bizarre, dans une sorte d'imitation étouffée de Harry.
"Très bien. Mais si vous êtes toujours debout dans une heure, je veux que vous veniez prendre un peu de potion"
"Oui, d'accord, merci" coassa Ron d'une voix aussi neutre que possible.
Après un moment d'une longueur insupportable, ils entendirent la porte se refermer.
"Ils dorment dans le même lit?" répéta Ron, les yeux ronds.
****
Marrant, non?? J'attends vos impressions! A bientôt pour la suite!
