Bonjour à tous! J'ai été plus rapide cette fois, hein? Vous allez enfin savoir en quels animaux se transforment Harry et Draco! Des idées?

Si ça vous intéresse, j'ai commencé une nouvelle traduction (Harry/Draco évidemment) qui s'appelle "Malfoy, Détective Privé".

Merci à vous, chers revieweurs, vous êtes adorables! FF.net a encore déconné, donc il se peut que je n'aie pas reçu toutes les reviews! Si je n'ai pas répondu à quelqu'un, je m'en excuse!

Chen: oui, c'est vrai que c'est long et que des fois j'ai envie de tout jeter par la fenêtre, mais bon, moi aussi j'ai envie de savoir la fin de l'histoire lol. Je lis au fur et à mesure que je traduis, pour me garder le suspense. Voilà!

Jamian: ah, ce problème du tutoiement/vouvoiement...En fait, j'ai décidé d'appliquer une méthode simple et qui me semble assez logique: quand les profs appellent les élèves par leur nom de famille, ce qui se fait généralement en public ou lorsqu'ils sont énervés, je les fais vouvoyer, et quand ils les appellent par leur prénom, ce qui arrive toujours dans un cadre intimiste, je les fais tutoyer...Voilà! J'espère que Ze Pinaillor est satisfait de ma réponse lol.

LolieShing: bon alors je te dis bonjour en italien ('bongiorno!') et en grec ('calimera!'), ça te convient? lol. Désolée pour le retard du chapitre 15, je me rattrape en mettant la suite beaucoup plus rapidement. Oui, je fais très attention à l'orthographe, car étant une pure littéraire, ce serait un comble de mettre en ligne un truc bourré de fautes! Mais personne n'est infaillible, et il peut parfois y en avoir une ou deux...Oui, le coup du 'exigeant, hein?' était vraiment tordant. Merci de me soutenir, c'est très gentil à toi. Bisous.

Umbre77: ouah, là encore, quelle review!! C'est vrai que c'est super tard (ou tôt!), 4 heures du matin! Tu as du mal à t'endormir? Je connais ça...Oui, moi aussi je connais ce petit truc qui permet d'afficher les dernières nouveautés, c'est bien pratique. Bonne chance pour ton rattrapage, ne te décourage pas et je suis sûre que ça se passera bien^^. Merci pour tout, tout ce que tu me dis me fait tellement plaisir! Je suis heureuse d'apporter un peu de bonheur aux gens! J'ai reçu une review récemment d'une personne qui me remerciait de traduire cette fic parce que ça lui permettait d'oublier ces problèmes pendant un moment. Ca m'a beaucoup émue. C'est vrai que pour Superman, Harry et Hermione partent dans un délire pas possible, c'est affolant lol. Ouais, 'mignons' est l'adjectif qui correspond le mieux à Harry et Draco!! Il y a aussi 'trognons' qui est pas mal! Pas trop de nouvelles de Sirius dans ce chapitre, mais il va bien, je te rassure. Tu as deviné juste pour les problèmes qui vont survenir; rien qu'avec le titre, tu dois être renseignée! Finalement, je continue les trads, comme tu as dû le voir, mais en espaçant un peu plus les délais: un chapitre par semaine, c'est correct, non? Ouah, je suis flattée que tu aies emmené Obsession avec toi en vacances. C'était mes débuts, j'étais jeune à l'époque...lol. Surtout qu'en plus tu l'as emmenée avec Mémento, qui est une fic remarquable et que j'aime beaucoup. Bisous et à bientôt j'espère!

Jenali: contente que ça te plaise toujours autant! Le délai est beaucoup moins long pour ce chapitre, j'espère que ça te convient? Ne t'inquiète pas, je termine toujours ce que j'ai commencé, donc je finirai de traduire cette fic!

Mangafana: oui, le livre est très important dans l'histoire, mais il n'en est pas question dans ce chapitre. Je trouve que tu as plutôt bien résumé la longue discussion de Harry et Draco lol. Ne t'inquiète pas, Sirius va revenir, mais pas dans ce chapitre. Ouais, Ron est un peu long à la détente lol. Bah, tu sais, les délires (comme sur Superman) ne sont des fois pas super drôles, à part pour ceux qui sont dedans! Merci pour tes félicitations pour mon année, ça me touche. Je me repose, certes, mais je traduis un peu quand même! C'est normal qu'ils sortent d'abord le livre en anglais, parce que l'auteur est anglaise tout de même! Mais bon, le livre en français sort le 3 décembre, ce n'est pas très loin, non?^^. Bises. PS: tu ne m'embêtes jamais!

Mylennia: je finis toujours ce que j'ai commencé, c'est une question de respect, donc tu n'as pas à t'inquiéter, je terminerai cette fic, même si je mets très longtemps!! Mais bon, cette 'pause' a été plus ou moins indépendante de ma volonté...C'est la vie. Comme il ne reste que deux chapitres après celui-là (eh oui!), je pense que j'aurai terminé cette fic fin août au plus tard. Heureuse? Le fameux livre ne fait pas d'apparition dans ce chapitre, désolée! Bye!

Pomme: merci! Il ne reste que deux chapitres après celui-ci, donc c'est bientôt la fin...Merci pour ta compréhension! Voici la suite!

Saael': merci de prendre le temps de me reviewer avec de partir en vacances! Si ça se trouve, quand tu reviendras, la fic sera terminée! Tu auras de la lecture comme ça! Merci pour tout et bonnes vacances! Bisous.

Enishi: merci à toi, je suis très flattée par ta proposition! Cependant, je ne peux malheureusement pas accepter, parce que je pense que je n'aurais pas assez de temps à consacrer à votre groupe et je trouve que ce n'est pas la peine d'y adhérer si c'est pour ne pas y participer...J'espère que tu ne m'en veux pas, surtout. Merci encore de me l'avoir proposé, c'est très gentil à toi. Bises et à bientôt.

Alana Chantelune: je suis vraiment ravie que cette fic te plaise, surtout que tu détestes normalement les Harry/Draco, donc ça n'a pas dû t'être facile au début...oui, c'est vrai que Aidan Lynch a vraiment un talent extraordinaire, et que cette fic est superbe. J'espère simplement arriver à retranscrire le plus justement possible la beauté du texte.

Nicolina: oui, j'ai bien vu tout de suite que tu t'étais trompée de fic lol. Surtout que Baby Dracky est une très bonne amie et que j'adore ses fics, donc j'ai tout de suite reconnu à qui était réellement destiné cette review! Ce n'est pas grave du tout que tu ne m'aies pas reviewé au dernier chapitre! Ce n'est pas obligatoire! Mais ça me fait tout de même très plaisir! Draco et Harry? Coquins? Bah, ils s'amusent un peu, c'est tout! lol. Merci pour tous tes compliments, et j'espère que la suite te plaira autant.

Solenia: merci pour ta review, j'ai très bien compris le message! Je continue, pas de soucis! Voici la suite!

Artémis: c'est beau, hein? On va devenir affreusement fleur bleue, à force, c'est horrible!! lol. Vi vi, je t'assure, le chapitre 15 faisait bien 27 pages! Par contre, celui-ci est plus court...mais il est tout de même d'une taille respectable! Bises et merci!

Maria Ferrari: ton Sevy apparaît dans ce chapitre, mais bon, on n'en sait pas plus sur le fameux "Severus et...", enfin, on ne sait pas le nom, en tout cas, mais il parle un peu de son expérience du Nuage Ecarlate par des moyens détournés ...Ouais, j'ai adoré le départ de Batman et Robin! Vi, Draco devient tout tremblant s'il est séparé de Harry...moi je veux bien lui tenir compagnie s'il veut...en tout bien tout honneur, bien entendu (qui a dit 'menteuse'??? C'est vrai quoi, je suis bien trop vieille pour lui, enfin!!). Tiens, c'est marrant que tu aies pensé à une fouine pour Draco, tu sauras pourquoi en lisant! Je suis entièrement d'accord sur ce que dit Draco à propos des gauchers, parce que moi aussi je suis gauchère!!!! LOL. Pour la réaction de Lulu et Narc', comme tu les appelles, tu en as une ébauche, mais ce n'est pas exactement sur Harry et Draco...enfin, tu verras bien!! Merci beaucoup pour ces commentaires très intéressants, j'aime beaucoup les lire! Bises!

Kaima: je t'ai écoutée, tu as vu? Je n'ai mis qu'une semaine, c'est pas beaucoup, hein? Et la suite arrivera à peu près au même rythme. Bye!

Okami-chan: oooohhh, merci beaucoup!! La meilleure?? C'est très flatteur! Moi je trouve qu'il y a pas mal de maladresses, mais bon...c'est très gentil quand même de ta part! J'espère que la suite ne te décevra pas (tant l'histoire que la traduction). Bye!

Mara: ton message m'a beaucoup touchée, car je suis heureuse de pouvoir te faire oublier tes problèmes, même si ce n'est qu'un court instant. Pourquoi je n'aime pas Ron? Bah, je le trouve un peu benêt, et parfois ça m'énerve, mais ça va un peu mieux maintenant, parce que je trouve que Rupert Grint, l'acteur qui l'incarne dans les films, est très drôle, donc ça passe mieux. Voilà! Bises.

Nagisa Moon: alors, bonnes vacances? Contente que ce chapitre t'ait plu. Pour les Animagus, tu as la réponse dans ce chapitre. Tu me diras ce que tu en penses? Pour la réaction des parents et pour le livre, ce n'est pas vraiment dans ce chapitre, même s'il y a effectivement une réaction de Lucius, mais pas sur ce que l'on croit...Gros bisous et si tu souhaites m'écrire, n'hésite pas!

Falyla: coucou! Tu vas bien? Merci à toi! Les chapitres suivants seront plus rapides à venir (enfin, il n'y a pas de mal!). NON??? Adriano plongé dans L+S??? Ouah!! Tu me diras ces impressions, hein?? Gros bisous et à bientôt!

Babydracky: coucou choupi!! Oui, Ron est assez long à la détente, il faut bien le dire! Merci de m'avoir laissé un petit mot, ça me fait bien plaisir! Gros gros bisous!!

Imoen: merci d'avoir lu toutes mes traductions! Et puis merci pour tous tes compliments! *devient toute rouge*. Je suis contente que ce que je fais te plaise, même si je trouve que c'est loin d'être parfait! Voici la suite! Bye!

CHAPITRE 16: LA CHOSE LA PLUS DIFFICILE A FAIRE

Le professeur Albus Dumbledore, le Plus Grand Directeur Que Poudlard Ait Jamais Eu, s'assit pour réfléchir au dernier problème en date. Il y avait une semaine environ que Sirius avait quitté le château. Le dîner était passé depuis quelque temps, mais il n'était pas assez tard, lui semblait-il, pour le thé.

Il retournait encore et encore la nouvelle dans sa tête tout en étudiant scrupuleusement le texte exact du dernier message de Arthur Weasley, délivré par un hibou du Ministère environ une heure plus tôt. Malgré cela, il était difficile de l'interpréter autrement qu'une nouvelle épouvantable et, sentant soudainement le poids des ans, il prit la Pensine, posa sa baguette sur son front et enleva toutes les pensées concernant la lettre d'Arthur, puis déposa les filaments argentés dans le bol de pierre tout simple, parmi d'autres filaments qui y nageaient sans bruit.

Il se dirigea lentement vers la fenêtre et pendant un moment, il parcourut du regard les terres entourant le château. Poudlard était un lieu si paisible, si loin des troubles du monde extérieur. Mais encore combien de temps en restera-t-il ainsi éloigné? Revenant à son bureau, il aperçut l'Orbis Ardens qui brillait de mille feux, comme elle le faisait toujours ces jours-ci. Il retira un bon nombre de pensées à propos de Harry et Draco, et il les ajouta également à la Pensine.

Il se sentit tout à coup un peu mieux.

Je me demande si Minerva aurait envie d'une tasse de Earl Grey, songea-t-il.

Il poussa négligemment de sa baguette le néant fluide et filandreux de la Pensine. Puis il prit une plume et griffonna une note rapide à l'intention de Sirius confirmant leur arrangement qui disait que Sirius reviendrait voir Harry à Noël, une brève réponse au message d'Arthur Weasley de cet après-midi disant que le dernier problème en date avait sa totale attention, et une missive plus longue, aux mots expertement agencés, à Lucius Malfoy. Il se rassit, toujours en remuant doucement ses pensées de sa baguette dans le récipient en pierre devant lui.

La Pensive n'avait pas l'air de fonctionner comme elle le devrait. Elle était sensé débarrasser l'esprit du désordre, permettant ainsi d'y revenir à tête reposée, sans être tiraillé par ça entre-temps; mais en fait, il lui semblait impossible de se sortir quoi que ce soit d'important de la tête.

Il fit claquer sa langue, irrité.

Puis il leva à nouveau sa baguette et retira une grosse pensée argentée concernant Lucius Malfoy et le livre récemment récupéré à la bibliothèque du Manoir Malfoy. La Pensine était presque pleine à présent. Il n'y aurait pas de la place pour beaucoup plus, mais...en avait-il enlevé assez pour être capable de se reposer un moment?

Non. Il y avait quelque chose d'autre. Quelque chose qui le préoccupait encore. Il regarda Fumseck quelques minutes de plus, puis sourit.

Evidemment. Quand il s'était servi de la Pensine pour la première fois - oh, il lui semblait que cela remontait à des centaines d'années -, il avait crû que ça servait simplement à s'enlever le bric-à-brac de la vie de la tête jusqu'à ce qu'il devienne logique. Mais depuis lors, il s'était rendu compte qu'il était uniquement possible de s'enlever quelque chose de l'esprit si l'on en était conscient. Et c'était ça qui le troublait à présent: non pas quelque chose dont il était conscient, mais quelque chose dont il n'avait pas conscience.

Il va falloir que je jette un coup d'oeil à ce livre.

Il aurait dû s'arrêter là, mais son esprit alla plus loin. Dumbledore n'avait pas peur de regarder quoi que ce soit en face, mais il avait un affreux pressentiment à propos de ce qui pouvait être enfermé quelque part dans les pages de ce petit carnet.

Cela expliquerait certainement pourquoi Lucius l'avait pris.

Il écrivit en hâte une courte lettre à Alastor Maugrey, puis se mit en route pour la Volière, avec sa correspondance. Il changea de direction en chemin et se dirigea vers le bureau de McGonagall en souriant. C'était sans aucun doute l'heure du thé à présent.

****

La correspondance occupait l'esprit de beaucoup de monde ce jour-là.

Draco était assis dans l'un de leurs fauteuils, et regardait Harry dormir paisiblement. Depuis qu'ils avaient dû se passer de potion du sommeil, Draco avait repris ses anciennes (avant les satyres) habitudes de sommeil, à savoir qu'il dormait à poings fermés et qu'il n'avait aucun réel problème à remplir la majorité des heures nocturnes par un sommeil de plomb. Mais l'insomnie de Harry mettait plus longtemps à disparaître, et il était souvent si fatigué les après-midi que Madame Pomfresh avait consenti à le laisser faire une sieste d'une heure ou deux s'il en éprouvait le besoin, mais seulement à condition que Draco ne se mette pas au lit avec lui.

Ca gâche tout, songea Draco en souriant, puis il reporta son attention sur la lettre qu'il essayait d'écrire.

Il en était à sa quatrième tentative; trois autres versions abandonnées gisaient froissées en boule sur le sol à côté de lui. Mais il n'y avait rien à faire. Il n'arrivait pas à aller plus loin que Chers Mère et Père...

Après un temps, Essai n°4 fut abandonné de la même manière que les autres et Draco se tourna vers l'autre problème (légèrement moins important) qu'il avait en tête, prit un morceau de parchemin neuf et écrivit rapidement de sa main leste et élégante:

Cher Sirius,

Aidez-moi, je vous en prie! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir offrir à Harry pour Noël? Il faut que ce soit quelque chose qui lui prouve à quel point je l'aime, mais à part une nouvelle garde-robe complète, tout ce à quoi je pense semble extravagant ou superflu. Je me demandais simplement si vous aviez une idée. J'espère que vous êtes sain et sauf.

Affectueusement, Draco

Il se demanda brièvement si affectueusement n'était pas une formule un peu trop féminine pour une lettre adressée à Sirius, mais il plia le message et le posa de côté pour le premier de leur hibou qui viendrait les voir. Puis il se dit Aux chiottes Pomfresh, ôta ses chaussures et se pelotonna contre Harry.

****

"C'est une excellente idée" déclara Hermione avec conviction. "Il faut peaufiner un peu tout ça, et certains détails sont encore à mettre au point, mais c'est globalement excellent"

"Ah ouais? Tu le penses vraiment?" demanda Ron, assez surpris.

"Oui. Tu y as pensé tout seul? Un petit lapin intelligent, hein?"

"Non" fit Ginny en riant. "Et comment des mots comme petit et lapin peuvent-ils bien se rapporter à cet imbécile de grande perche? Plus les jours passent, plus vous devenez gnan-gnan, vous deux!"

"Du calme, Gin" intervint Seamus avec un sourire, paressant dans un des canapés de la salle commune de Gryffondor, les bras passés autour de la jeune rouquine. "On n'a pas envie de mettre l'embargo sur le gnangnantisme"

"Oh, s'il te plaît" le coupa Neville en bâillant. "Où est-ce que t'as appris un mot comme embargo? Tu l'as découvert en fourrant ta langue dans l'oreille de Ginny, hein? Sinon, c'est une bonne idée. Bien joué, Ron"

"Pourquoi moi je ne reçois aucun crédit dans l'affaire?" s'écria Ginny, puis gloussa quand Seamus lui fit des chatouilles.

Neville leva les yeux au ciel.

"Ahh! C'est quoi le problème, Nevy? Tu te sens exclu?" fit Dean d'une voix mielleuse. "Tu veux un câlin?"

Ils éclatèrent tous de rire, puis ils se levèrent pour aller souper.

****

Depuis le départ de Sirius, il n'y avait pas eu d'autres révélations ahurissantes sur les pouvoirs magiques de Harry et Draco.

Aucun d'eux n'avait de don particulier pour la Divination, selon Sybille Trelawney, qui avait fait une rare excursion hors de son nid pour rendre son verdict à Dumbledore. Celui avait sagement acquiescé, et avait intérieurement décidé de prendre contact avec une expert en la matière, Arabella Figg, qui pourrait confirmer ou infirmer cette déclaration. Cependant, faire venir Arabella à Poudlard allait être délicat; elle ne volait plus et détestait transplaner. Parmi les domaines de magie moins importants, l'Etude des Runes, l'Arithmancie et compagnie, ni Harry ni Draco n'avaient beaucoup de talent à la base, par conséquent Dumbledore ne fut pas très surpris d'apprendre qu'il n'y avait rien à rapporter qui sorte de l'ordinaire. Mais même sans cela, exploiter leurs talents à la baguette et contrôler leur don impressionnant en Enchantements s'avéraient être un travail à temps plein pour le Petit Comité, et Dumbledore se prit à oser être optimiste à propos...enfin, il arrivait à peine à y penser lui-même, mais optimiste à propos de ce qui inquiétait tant Arthur Weasley.

Quand McGonagall lui avait fait part de son intention d'apprendre à Harry et Draco à devenir des Animagi, Dumbledore ne s'y était pas opposé. Il avait approuvé le fait que ce serait folie de ne pas poursuivre dans cette voie, mais l'avait entièrement laissée faire; après tout, elle était l'Animagus du corps enseignant. Elle l'avait tenu au courant des progrès accomplis, mais ils n'avaient pas été énormes étant donné que McGonagall faisait preuve à ce sujet d'une méticulosité qui impressionnait même Dumbledore. Je ne veux aucune anicroche, avait-elle déclaré. Ils vont ressasser sérieusement la théorie avant que nous ne tentions quoi que ce soit de pratique.

Harry et Draco eux-mêmes n'étaient pas pressés de terminer le travail sur les Animagi; ils soupçonnaient (à juste titre) qu'étant donné qu'ils étaient désormais beaucoup plus solides, c'était uniquement ce morceau irrésolu de magie qui leur permettait de rester à l'Infirmerie. Leur vie avait pris un rythme simple: repas, repos et leçons particulières avec Rogue ou McGonagall. Harry avait encore des problèmes de sommeil, mais il était loin le temps où il errait dans les jardins toutes les nuits. Il avait néanmoins repris de l'appétit, et souvent (mais pas tout le temps), Draco et lui invitaient Ron et Hermione à souper. Seamus et Ginny étaient venus une ou deux fois également, et Harry avait été ravi de les revoir. Ginny avait été comblée de voir l'amélioration de l'état de Harry; il avait l'air si bien, et si heureux. Et à sa grande joie, elle avait découvert que Draco avait changé au point d'en être presque méconnaissable. Ron et Hermione le lui avaient dit, mais elle n'y avait pas vraiment crû.

Draco avait été étonnamment introspectif après que Ginny et Seamus soient partis la première fois; il avait avoué à Harry qu'il avait toujours particulièrement détesté Seamus pour des raisons qu'il ne pouvait même pas expliquer à l'époque, sans parler de maintenant, et qu'il était navré de voir que non seulement il avait mal jugé Harry, mais aussi tous ses amis. Ce sentiment de regret ne fut que plus fort lorsque la nuit suivante, Madame Pomfresh les informa qu'ils avaient un autre invité à souper.

"Youpi" fit Draco en bâillant, assis dans l'un des fauteuils avec Harry affalé sur ses genoux, revoyant pour la énième fois leur travail sur les Animagi. "Faites-les entrer. On est populaires, hein, Harry chéri?"

Madame Pomfresh leur jeta un coup d'oeil méfiant, puis sortit.

"Tu t'habitues à la popularité, Draco?" le taquina Harry en souriant. "Ben ça alors"

Draco l'embrassa, et ils rigolèrent. Lorsqu'ils levèrent les yeux, Pansy Parkinson se tenait dans l'embrasure de la porte.

La vitesse à laquelle Harry et Draco s'éloignèrent l'un de l'autre fut impressionnante, mais, hélas, tout à fait inutile. Ils restèrent plantés là tous les trois, Harry et Draco écarlates, ne sachant absolument pas à quoi s'attendre, terrifiés d'être entrés dans un nouveau scénario sans la moindre préparation, et Pansy, l'oeil mauvais, le visage de marbre, incrédule, gênée, dégoûtée.

Draco recouvra son sang-froid presque immédiatement, ce qui fut beaucoup plus rapide que Harry.

"Ah. Cette bonne vieille Pansy. Et qu'est-ce qui t'amène ici? La Maison Serpentard tombe en ruines sans moi, c'est ça? Besoin de quelques conseils pour les entraînements de Quidditch?". Un sourire passa brièvement sur son visage.

"La Maison Serpentard" finit-elle par dire d'une voix étranglée, "va, apparemment, bien mieux en ton absence. Draco, comment peux-tu?!! Il...Il n'est même pas à Serpentard!"

"Je te prierai, Pansy, de ne pas parler de Harry comme s'il n'était pas là" rétorqua sèchement Draco, sa voix arborant une dureté que Harry n'avait pas entendue depuis le jour des satyres.

"'Harry?'" répéta Pansy. "Depuis quand on l'appelle 'Harry'? Qu'est-ce que c'est? Un rendez-vous amoureux? S'il te plaît, dis-moi que j'ai rêvé que tu l'as embrassé"

"Tu n'as pas rêvé" déclara Draco. "Même si je comprends que le fait d'embrasser ne te soit pas très familier. Donc, c'est bien vu de ta part, vu ton expérience. Un baiser, et un sacrément bon, si tu veux mon avis. Un parmi des centaines"

Harry tressaillit. Plus moyen de revenir en arrière à présent.

"Tu l'as embrassé? Pourquoi?"

"Parce que je l'aime, pauvre conne. Pour quelle autre raison j'embrasserais quelqu'un?"

"Oubliettes!" gargouilla une voix désespérée derrière Pansy. Les garçons levèrent la tête et virent Ron qui agitait fébrilement sa baguette, comme s'il en avait perdu le contrôle. Le sort rebondit sur le mur et passa par la fenêtre.

Pansy tourna sur elle-même et lui jeta un regard assassin. "Toi!" explosa-t-elle, furax. "Toi aussi t'es dans le coup? Qu'est-ce que c'est, un complot? A quoi jouez-vous, bon sang? Les élèves n'ont pas le droit de jeter des sorts d'oubli-"

"Oubliettes!" cria une voix déterminée derrière Ron. Le sort d'Hermione atteignit sa cible et Pansy chancela un instant.

"Et toi!" rugit-elle, reprenant rapidement ses esprits. Hermione examina sa baguette comme si elle était défectueuse. "Ton sort n'est pas à la hauteur, hein, Granger?" vociféra Pansy. "Ca, c'est une première. Attendez que le professeur Rogue entende-"

"OUBLIETTES!" fit une voix autoritaire derrière Hermione. Rogue remit sa baguette dans sa poche dès que le sort toucha son but, puis fit rapidement sortir Ron et Hermione de la pièce.

Pansy regarda autour d'elle, confuse, puis s'écria: "Draky! Comme tu nous as manqués! Quand est-ce que tu reviens, mon chou? L'équipe de Quidditch est désespérée!"

Draco lui jeta un regard noir. "Eh bien, pour être franc, avec toi comme attrapeuse, Pansy, je ne suis pas surpris"

"M. Malfoy reviendra dans son dortoir dans peu de temps, Miss Parkinson" intervint Rogue d'une voix onctueuse. "Mais il se fatigue encore facilement, et je crains que des visites comme la vôtre ne doivent être strictement limitées"

"Oh, Draky, c'est horrible! Enfermé dans cette pièce minable avec lui pour unique compagnie! C'est tout simplement affreux! Qu'est-ce que je dois dire aux autres? Que tu vas bien? Ou que tu souffres terriblement?"

"Dis-leur ce que tu veux, Pansy. N'importe quoi, pourvu que je ne sois plus dérangé avant qu'on ne me laisse reprendre les cours. Tu ne peux pas savoir à quel point c'est intense ici, Pansy. Je suis totalement épuisé parfois..."

"Oh non! Oh c'est affreux! Je peux tout à fait imaginer à quoi ça ressemble"

"En fait, Pansy, je doute sérieusement que tu puisses. Mais merci de t'inquiéter pour moi"

"Je crois que cela suffit pour aujourd'hui, Miss Parkinson" déclara doucement Rogue. "M. Malfoy, je reviendrai vous parler brièvement une fois que Miss Parkinson sera sortie de l'Infirmerie"

Ils quittèrent tous les deux la pièce, et Harry et Draco restèrent là à se regarder, aucun des deux n'étant vraiment capables de réaliser ce qui venait de se passer.

"Merde" soupira Draco. "Je crois que ça va être ma fête..."

Harry resta silencieux. Cela lui faisait bizarre de se sentir reconnaissant envers Rogue, mais c'était exactement ce qu'il ressentait à ce moment-là. Ce n'était pas qu'il était gêné d'être l'amant de Draco, loin de là - des fois, il avait envie que le monde entier le sache -, mais à la seconde où il avait posé les yeux sur Pansy, il avait su que c'était le mauvais moment pour que les Serpentards découvrent leur secret. Et c'était tellement Draco de se montrer à la hauteur des événements de cette façon-là...Quel enquiquineur! Pourquoi Harry se sentait-il à la fois fier que Draco parle de lui de cette manière devant les autres, tout en maudissant son incapacité à éviter une confrontation? L'amour, je suppose, conclut Harry.

Heureusement que Rogue avait été là avec le sortilège d'oubliettes. Sinon, dès maintenant, la nouvelle serait en train de se répandre comme une traînée de poudre, et, en parlant de ça, ce n'était qu'une question de temps avant que...

"Ceci" fulmina Rogue en revenant dans leur chambre, "était la chose la plus stupide que vous ayez jamais faite. Sans exception"

"Monsieur, je...je-euh..."

"Vous avez une chance extraordinaire que j'aie été là. Vous savez sûrement à quel point cette jeune fille est commère. Et M. Malfoy, posez-vous cette question: qui sont les meilleurs amis de ses parents? Combien de temps aurait-il fallu pour que vos propres parents découvrent ce qui se passe ici, à votre avis? Deux heures, peut-être une? Pensez-vous que nous avons déployé autant de moyens pour vous protéger vous et M. Potter d'un danger quelconque juste pour que vous puissiez tout ruiner parce que vous ne pouvez pas résister à jouer une comédie de bas-étage?"

"Mais monsieur! C'était trop tard! Elle nous avait déjà vu nous embras-"

"Le Nuage Ecarlate vous a peut-être donné des pouvoirs au-delà de la compréhension de beaucoup d'entre nous" continua Rogue, ignorant complètement l'interruption de Draco, "mais il n'a pas augmenté votre intelligence. Si vous aimez tant que ça M. Potter - comme vous en avez informé si délicieusement Miss Parkinson -, pouvez-vous honnêtement penser que la meilleure chose pour vous deux soit que vos parents découvrent notre ruse? En fait, oubliez votre petite personne pour une fois, et faites d'abord passer la sécurité de Harry: de quoi serait fait son futur immédiat, selon vous, une fois que votre père connaîtrait votre situation? Vos actes n'ont pas été ceux d'un homme amoureux, Draco, mais ceux d'un frimeur immature. Ce qui est peut-être tout ce que vous êtes"

Rogue eut l'air de quelqu'un qui avait une énorme indigestion quand il jeta un regard furieux à Draco et marmonna: "Vingt points en moins pour Serpentard"

Draco était effondré. Il regarda Harry, désespéré.

"Et" ajouta Rogue, le profond malaise le submergeant encore une fois, "vingt points chacun à Weasley et Granger, qui ont vu le danger réel de la situation bien plus rapidement que vous. Même si effectivement, ils ne sont pas très doués"

"M-monsieur!" bafouilla Harry. "Ce n'est pas sa faute! Nous sommes deux à blâmer!"

"C'est tout à fait vous, cette noblesse, Potter, mais vous n'étiez pas celui qui attisait les flammes du mélodrame de Miss Parkinson. Il y a des problèmes à propos de votre situation dont vous n'avez pas conscience, et il est désormais plus important que jamais que l'histoire du Nuage Ecarlate ne s'étende pas hors du petit groupe déjà au courant. Surtout en direction de Miss Parkinson et de ses camarades. Mais le pire de tout, c'est que vous vous comportez comme si le Nuage Ecarlate était une plaisanterie. Quelque chose dont vous pouvez vous vanter et traiter à la légère devant les autres, autres qui ne savent pas et ne comprendront pas la véritable situation. Ca me fait de la peine de penser que l'on vous a donné ce merveilleux présent et que pourtant vous agissez-"

"Excusez-moi, monsieur" le coupa Draco, incapable d'écouter plus longtemps sans répondre, "mais je ne l'ai pas traité à la légère. Je suis vraiment désolé d'avoir dit ça à Pansy, mais franchement, monsieur, comment pouvez-vous savoir à quoi ça ressemble? Parfois, cela devient tellement étouffant que j'ai l'impression que-"

"Je connais bien plus de choses au sujet du Nuage Ecarlate que vous ne le pensez, M. Malfoy" répliqua Rogue. "Vous n'êtes en aucun cas le premier sorcier à avoir reçu cette bénédiction. Donc commencez à le traiter avec un peu plus de respect, et cessez de dégoiser en face d'étrangers. La nouvelle sera rendue publique bien assez tôt. Jusque là, profitez du peu de paix que vous avez ensemble"

Rogue les regarda tous les deux d'un air étrange.

"A présent, continuez votre préparation sur les Animagi. Le professeur McGonagall arrivera plus tard"

Il y eut un tourbillon de robes noires très théâtral, puis il disparut.

****

Si Harry et Draco avaient su, ils auraient fait durer leur progression vers une transformation réussie en Animagus encore plus longtemps, car le Petit Comité devint rapidement d'accord sur le fait que rien de plus ne pouvait être accompli en les laissant ainsi isolés. Dumbledore, McGonagall et Rogue décidèrent ensemble qu'une fois que cette partie de la magie serait maîtrisée, le couple pourrait uniquement continuer à progresser en apprenant à vivre séparés.

Mais. Nos héros ne savaient pas. Ils ne faisaient que supposer.

Mais quand même. Lorsque McGonagall - qui avait elle-même insisté pour qu'ils y aillent doucement et sûrement - tempêta contre eux en leur disant qu'ils étaient si lents à parfaire ce talent qu'elle arrivait à peine à reconnaître les deux sorciers qui avaient concocté une parfaite Potion de Perceptivité et fourni l'énergie nécessaire à la Dance des Sept Enchantements, Harry et Draco surent que la partie était perdue. Et ce soir-là, encore une autre série d'événements extraordinaires allait se positionner presque à la première place de la Liste Sans Précédent des Souvenirs Géniaux En Commun de M. H.J. Potter et M. D.L. Malfoy. Bien que cela se passât seulement après que McGonagall leur eut rappelé son autorité.

"Je pense qu'on aurait peut-être besoin d'encore une petite semaine" médita Draco. "Il y a encore certaines parties de la théorie qu'aucun de nous ne comprend totalement. Pas vrai, Harry?"

"Oh, une semaine au minimum. Je suis encore complètement perdu à propos de ce truc qui consiste à allier des sortilèges et nos forces vitales. Ca a vraiment l'air horriblement compliqué"

"Arrêter d'essayer de gagner du temps, vous deux" ordonna le professeur. "Vous êtes prêts. Nous allons passer à l'étape suivante"

Durant la demi-heure qui suivit, elle leur posa une centaine de questions d'une voix autoritaire, sur tous les sujets de la théorie de Métamorphose et sur la nature des Animagi. Ils y répondirent correctement à toutes et commencèrent à ressentir l'excitation de McGonagall. Harry souriait, même si au fond de lui, quelque chose le troublait, quelque chose qu'il n'avait même pas confié à Draco. Il savait qu'il était sur le point de devenir un Animagus, il sentait que son corps s'y préparait, et il savait que son esprit était prêt depuis quelques temps. Et mes amis, comme il attendait ce moment avec impatience! C'était un moyen de se rapprocher de Sirius, et même d'être plus proche de son propre père. Mais, et si...?

McGonagall arpentait la pièce en attendant, puis elle se rendit compte que Harry était prêt. Il la regardait bizarrement, comme si la seule chose qui l'empêchait de lancer le sort était l'affirmation finale de son approbation, comme s'il attendait sa permission.

"Vas-y, Harry" l'encouragea-t-elle gentiment. "Je suis certaine que tu es prêt"

Elle resta figée sur place tandis que Draco et elle regardaient Harry se préparer à subir la transformation en Animagus pour la première fois. Draco inspira, incapable de regarder, incapable de ne pas regarder. Il se sentit un peu lâche de laisser Harry le faire en premier; s'il y avait une erreur dans la théorie, ils auraient dû tous les deux faire la même erreur comme ils avaient travaillé si étroitement ensemble. Il ferma presque totalement les yeux et se concentra uniquement sur le visage de Harry, priant pour que tout se passe bien, pour qu'il n'y ait aucune complication...

Et alors il déclencha le sort sur lui-même, rapidement, efficacement, sur un coup de tête, et sans avoir le temps de paniquer. Une lueur magique à couper le souffle se répandit instantanément dans tout son corps et, une fois que la métamorphose eut commencé, il ferma les yeux de toutes ses forces et pria. Il sentit son corps changer, sentit son centre de gravité se rapprocher du sol, et fut conscient d'être désormais une créature à quatre pattes au lieu d'être un bipède. Mais il n'osait pas ouvrir les yeux. Ou peut-être qu'il le pouvait? Peut-être que c'était bon à présent? Il ne se sentait pas si petit que ça...

"Draco!". Il entendit McGonagall l'appeler de quelque part dans la pièce, la surprise perçant dans sa voix. Nom d'un chien, son ouïe était stupéfiante. Il pouvait tout à coup entendre des voix en dehors de la pièce, et même en dehors de l'Infirmerie; et ses sens furent sur le champ conscients de choses qu'il n'avait jamais remarquées auparavant. Il y avait une odeur dans la chambre qui le rendait fou; elle était si merveilleusement familière et rassurante. Avant même d'oser ouvrir les yeux, il se mit à renifler alentour, à la recherche de la source de cette fantastique odeur.

"Oh Draco!" l'appela à nouveau McGonagall. "Bravo!"

Elle a dit 'Bravo'? Elle n'aurait pas vraiment dit ça si...Il devrait pouvoir ouvrir les yeux sans crainte. Juste pour jeter un petit coup d'oeil. Tout avait l'air de bien aller, il en était sûr...

Ses membres semblaient fonctionner d'une façon nouvelle mais pourtant totalement naturelle. Ils le rapprochèrent de l'odeur qui envahissait tous ses sens, et, avant d'aller où son nez le guidait, il sut exactement quelle était ce parfum.

C'était Harry. Son essence même, pleine de vie et d'amour.

Les yeux toujours fermement clos, il sentit les mains de Harry autour de sa tête qui ébouriffaient sa fourrure. Oui, il avait une fourrure. Et Harry était accroupi pour lui parler, il le sentait. "Draco". Il entendit Harry lui murmurer dans l'une de ses oreilles, "Draco, mon amour, tout va bien?"

"Oui" répondit Draco. Ou du moins, c'est ce qu'il pensait dire. Mais au lieu de ça, ils entendirent tous les trois une sorte de petit aboiement rauque, ce qui était un bruit bizarre, mais, se dit Draco, certainement pas un petit cri aigu.

Oh, merci Seigneur.

Il s'éloigna en bondissant de Harry, puis alla dans la salle de bains, posa ses pattes avant sur l'évier et se regarda dans le miroir. Hé, Draco, pas mal! Les mêmes yeux gris expressifs lui renvoyaient son regard, mais sa tête avait la couleur marron rouge d'un jeune renard. Il avait une fourrure lisse et brillante, un corps souple et athlétique, et l'air intelligent et malin. Draco le Renard eut envie de s'élancer à travers champs et de se cacher dans les bois, mais l'émotion qui le submergea le plus ne fut pas animale mais humaine: un soulagement sans limites.

Juste au moment où il allait descendre de l'évier et revenir d'un pas feutré et serein dans la chambre, un tourbillon de fourrure noire plein d'énergie vint à lui en bondissant, mi-jappant mi-aboyant, transporté de joie, dérapant sur ses pattes, remuant la queue et la langue sortie. C'était un chien de berger noir élancé, un genre de colley, avec une tache blanche sur la tête et une autre sur le flanc, une touffe de poils noirs recouvrant ses yeux d'un vert brillant, une oreille tombée en avant qui eut pour résultat de lui faire secouer la tête dans tous les sens pour essayer de faire retomber l'oreille en arrière, tout plein d'une exubérance juvénile. Il bondissait autour de Draco le Renard qui le fixait, émerveillé.

OUAH!

C'était son petit ami? Si je n'avais pas déjà été amoureux de lui, songea Draco le Renard, je le serais certainement maintenant...Draco ressentit une affection qu'il ne put réprimer, extraordinairement puissante. C'était le genre de chien qui serait votre compagnon pour la vie; toujours honnête, totalement fidèle, complètement confiant, tout le temps généreux. Harry le Chien poursuivit un court instant Draco le Renard à travers la pièce, puis il le coinça contre la baignoire où ils se reniflèrent un petit moment, faisant preuve d'une curiosité animale innocente.

Hé, n'ébouriffe pas ma fourrure! pensa Draco le Renard, en lâchant un glapissement-rire dans son langage de renard. Toute communication - de la manière habituelle - était impossible, mais chacun savait que la joie de l'autre était accompagnée par un soulagement sans borne.

Un peu plus tard, un chat tigré au poil lustré, la queue haute, entra nonchalamment dans la salle de bains et les observa avec une indifférence lointaine toute féline. Chien et renard arrêtèrent leurs ébats et lui firent face docilement; un seul animal commandait ici. Soudainement, McGonagall se tint devant eux, humaine à nouveau, et parla d'une voix claire, mais avec une joie évidente suite à ce qu'elle avait vu.

"Redevenez vous-mêmes à présent, s'il vous plaît, vous deux, mais je vous avertis que cette étape est tout aussi difficile que la première. Veuillez faire attention"

"Oh, merci mon Dieu!" s'écria Harry en empoignant le bras de Draco une fois qu'ils eurent tous les deux repris forme humaine. "Je ne t'en avais jamais parlé! J'avais tellement peur de le faire! Peur de ce en quoi je pourrais me retrouver!"

Draco s'était rendu compte dans la salle de bains que Harry avait été aussi perturbé par ce problème qu'il l'avait été lui-même, mais il ne l'avait pas du tout remarqué durant toutes les heures où ils avaient été préparés à ce moment. Il sentit un soudain pincement d'inquiétude.

"Quoi, Harry? Qu'est-ce qui t'inquiétait?"

"Je croyais...". Il regarda Draco bien en face. "Je croyais que j'allais me transformer en serpent"

"Et pourquoi diable croyais-tu ça?"

"Eh ben, tu oublies..." fit Harry, regardant ailleurs à présent, "...que je suis un Fourchelangue"

"Oh, Harry! Tu n'aurais jamais pu être un serpent, idiot! J'ai pas raison, professeur, avec son père, le fait qu'il soit à Gryffondor et tout ça?"

McGonagall sourit. "Je n'ai absolument jamais pensé à ce que son animal à lui soit un serpent. En fait, c'était de toi dont j'étais moins sûre"

"Maintenant je me sens vraiment stupide" fit Draco en riant.

"Pourquoi?" demanda Harry.

"Je croyais que j'allais être une fouine!"

McGonagall rit avec eux. "Bien, vous deux" fit-elle brusquement. "Dépêchez-vous. On va sortir faire un tour"

****

"Je crois que ce chapitre est pratiquement clos" déclara Dumbledore quelques jours plus tard. "Nous ne savons peut-être pas ce que le prochain va nous apporter, mais peu importe, je veux que Harry et Draco retournent à l'école avant la fin du trimestre"

La fin du trimestre était dans moins d'une semaine désormais. Le château avait été décoré avec des glaçons magiques et des arbres de Noël recouverts de givre, et l'école était remplie de personnes qui riaient, faisaient leurs bagages et faisaient des projets pour les vacances. Dumbledore et Rogue marchaient lentement le long du hall d'entrée pour aller souper, et s'arrêtèrent pour continuer leur conversation avant d'entrer dans la Grande Salle.

"Allez-vous leur parler de vos plans vous-même?" s'enquit Rogue.

"Oui. Dans un jour ou deux. Je vais à Londres demain, au Ministère, soi-disant pour voir Fudge, mais en réalité pour voir Arthur Weasley. Je veux simplement connaître la situation exacte avant de faire sortir Harry et Draco de leur cachette. Je sais que nous ne pouvons guère garder ce secret plus longtemps, surtout après cette frayeur avec Pansy Parkinson. Mais, si nous pouvons juste gratter quelques jours supplémentaires, ou même plus, juste qu'au début du nouveau trimestre, je crois qu'ils nous en remercieront"

"Londubat!" grogna Rogue, temporairement distrait par la foule de Gryffondors qui entrait rapidement dans la salle. "Ne devez-vous pas me rendre une dissertation?"

Neville se recroquevilla légèrement et commença à bafouiller des excuses aux Maître de Potions, et Hermione saisit l'occasion pour dire un mot à Dumbledore.

"Professeur" fit-elle doucement tandis qu'ils observaient tous deux l'interaction d'une prévisibilité presque comique entre Neville et Rogue. "Puis-je vous dire un mot? C'est juste que j'ai...pardon, nous, je veux dire, Ron, les autres et moi... nous avons eu une idée. C'est à propos de Harry et Draco"

"Vous m'avez battue sur ce point-là" répondit Dumbledore avec un sourire. "Je voulais vous parler, en fait. Pouvons-nous nous retrouver dans mon bureau après souper?"

****

Lorsque Dumbledore pénétra dans leur petit royaume en début de soirée quelques jours plus tard, Harry et Draco surent tous les deux instinctivement ce qu'il allait leur dire. Ils s'assirent ensemble sur leur lit, serrés l'un contre l'autre, en se tenant la main. Dumbledore se glissa dans l'un des fauteuils, et les regarda tous les deux.

"Mes garçons" commença-t-il. "Vous avez accompli plus de choses que je n'aurais imaginé possible. Vous savez transplaner. Vous êtes des Animagi. Vous avez un talent extraordinaire en Enchantement et en Métamorphose, et une excellente maîtrise de vos baguettes pour les appuyer. Si j'avais pensé que vous alliez accomplir un dixième de tout ça, je me serais fait des illusions. Je suis extrêmement fier de vous. Mais à présent, il faut que je vous demande de faire la chose la plus difficile que vous n'ayez jamais faite"

Harry et Draco le regardèrent avec attention, en retenant leur souffle.

"Je veux que vous retourniez dans vos dortoirs et que vous repreniez votre vie scolaire normale dès demain. Ce soir sera votre dernière nuit dans cette chambre"

Bien qu'ils se soient très fortement attendus à ce moment, le froid qui s'abattit sur eux lorsque ces paroles résonnèrent dans la pièce ne fut pas une chose à laquelle ils auraient pu être préparés. Draco grinça des dents et fixa Harry, résolu à ne pas laisser voir au Directeur à quel point cette perspective était fâcheuse. Bon sang, c'était plus que fâcheux. C'était inconcevable.

Draco tint sa langue, déterminé à montrer sa force.

Cependant, Harry ne put en faire autant.

"Monsieur! Un délai d'une seule nuit? Ne pouvons-nous pas avoir un peu plus, juste pour s'habituer à l'idée? Ca va être vraiment dur pour Draco, pour nous deux, ne pouvons-nous pas attendre jusqu'à la fin du trimestre? Quel est l'intérêt de nous faire revenir juste avant-"

"Harry! Calme-toi, tu bavasses! Ce n'est pas une habitude des plus séduisantes"

"Bien dit, Draco" approuva le Directeur avec un sourire. "A présent, écoutez-moi, tous les deux"

Dumbledore inspira profondément et regarda négligemment par la fenêtre un petit moment. Lorsqu'il prit la parole, Harry et Draco se demandèrent s'il ne se parlait pas à lui-même.

"Evidemment, voyez-vous, Minerva m'a dit tout du long que nous ne devrions vraiment pas nous mêler de tout ça, et je savais qu'elle avait raison. Elle a presque toujours raison, vous savez. Mais j'essayais de ne pas y voir en tant qu'intrusion, je préférais le concept de simplement "piloter" un peu..."

Harry et Draco échangèrent quelques regards légèrement intrigués, mais décidèrent de garder le silence. Qui savait la teneur des pensées qui le tiraillaient? Peut-être était-il souvent comme ça, jouant uniquement son rôle de grand-père malicieux devant les élèves normaux? Harry fut un peu attristé par la mélancolie qui se dégageait de l'attitude toute entière de Dumbledore.

"Ce cher vieil Alastor...tu te souviens d'Alastor, Harry? Tu l'as rencontré très brièvement bien sûr...quel grand dommage, toute cette affaire...bref, Alastor m'a envoyé une boîte remplie de quelques-uns de ses petits jouets un peu plus tôt ce trimestre, juste parce que nous étions inquiets à propos de la sécurité dans le château, et très franchement, on ne saurait être trop prudents"

"Non, en effet" fit Draco d'une voix encourageante.

Dumbledore les regarda tous les deux, comme surpris de les trouver là.

"Rowena Serdaigle a fabriqué celui-ci elle-même, selon Alastor" continua le Directeur d'un air énigmatique. "Et le jour où les satyres sont arrivés à Poudlard, il brillait, bourdonnait et brûlait comme un feu de forêt. Il n'a pas arrêté depuis lors, à vrai dire. Et quand je l'ai vu pour la première fois, je sus que ce que Minerva appelait intrusion serait inévitable. Il y avait tellement de choses en jeu, voyez-vous, et il y en a encore tout autant; peut-être même encore plus à présent"

Il fouilla dans ses robes et en sortit une petite sphère en verre. Il la passa à Draco. Les garçons la regardèrent, étonnés.

"C'est une Orbis Ardens" expliqua-t-il. "Un magnifique objet très rare de magie antique. Et toutes ces minuscules petites lucioles à l'intérieur...Elles sont normalement nonchalantes et pâles, immobiles et sans vie. Faites-les passer près d'un couple dissimulé dans les jardins, ou exposez-les à la Tour d'Astronomie un samedi soir, et elles ne bougeront pas d'un poil, vous savez. Car l'Orbe n'est pas bernée par des choses de ce genre. Peut-être que ces petites mouches n'avaient rien eu à faire depuis des années..."

Une attention sans faille semblait être la meilleure marche à suivre pour l'étrange direction que prenait le monologue du Directeur, c'est pourquoi Harry et Draco ne dirent rien, et fixèrent l'Orbe intensément.

"Mais. Avec vous deux dans le château, l'Orbe a été rappelée à son véritable but, et elle explosa de vie. Laquelle explosion était une manifestation de joie évidemment, car cela signifiait que le Nuage Ecarlate était à nouveau à Poudlard. Mais sur un autre niveau, c'était difficile, à cause de cette satanée intrusion..."

"Euh, Professeur...?" risqua Harry.

"Elle peut détecter des choses. L'amour, principalement. L'amour fort, puissant, magique, pas les amours adolescentes habituelles. Un indicateur visuel du Nuage Ecarlate. Ce que vous regardez en ce moment, mes enfants, est la force qui vous lie l'un à l'autre. Et je l'ai examinée presque tous les jours, en me demandant comment nous devrions progresser. Et j'avoue que les principales raisons pour lesquelles Minerva et moi avons décidé d'encourager l'intimité grandissante entre vous, plutôt que de la laisser se développer à son propre rythme, étaient égoïstes. Nous ne pouvions tout simplement pas prendre le risque qu'elle vous détruise tous les deux, vous comprenez, il fallait que nous veillions à ce qu'elle vous rende plus forts. Et donc, nous nous en sommes mêlés. Nous vous avons enfermés tous les deux ici, et puis nous avons espéré, espéré, observé, et espéré un peu plus"

Il se tut un instant, le rouge aux joues.

"Et pour cela, je dois m'excuser"

"Vous excuser de quoi, professeur?" demanda lentement Draco. "Ni Harry ni moi n'aurions vécu ces dernières semaines différemment, même si on nous avait fait faire un nombre infini d'essais"

"Non, bien sûr que non" fit le Directeur avec un sourire triste. "Mais c'est uniquement parce que ça a payé de prendre ce risque; ça a payé au-delà de ce qu'aucun de nous osait espérer. Mais si ça avait mal tourné, si vous aviez été trop jeunes pour gérer l'intensité de tout ça, si vous n'aviez pas été capables de surmonter vos différences, si la nouvelle s'était répandue et avait placé une pression insupportable sur vos épaules, tout aurait pu être totalement différent. Nous avions décidé de ne jamais vous faire part des risques et des dangers, car, je le dis encore, nous avons été égoïstes. Nous avions besoin que toi, Harry, soit plus en forme et plus fort que jamais. Et nous avions besoin que toi, Draco, soit encore plus fort que Harry. Parce qu'un jour, Harry sera amené à jouer un rôle majeur dans un drame terrifiant. Et il aura besoin de quelqu'un pour l'inspirer et pour le soutenir, et quelqu'un pour le relever s'il tombe. Et ni Sirius, ni moi, ni Minerva, ni même Ron et Hermione n'aurions pu être un jour assez forts pour ça. Mais à présent, tu l'es. Mais uniquement parce que je vous ai enfermés dans cette pièce et pris un risque. Encore une fois, je m'excuse"

Dumbledore remua dans son siège et regarda Harry dans les yeux. Son ton devint, si c'était possible, encore plus triste.

"Harry, mon cher enfant" fit-il d'une voix douce. "On dirait que j'ai fait intrusion dans toute ta vie. Je t'ai placé dans ton horrible famille Moldue. Malgré leurs objections naturelles, je me suis débrouillé pour que tu sois élevé là-bas. Je t'ai empêché de passer les étés avec Ron et sa famille, et t'ai permis d'affronter toutes sortes de dangers, espérant, sachant, qu'à chaque fois tu t'en sortirais. Tout ceci me rend la tâche encore plus dure d'être assis ici et d'interférer une fois de plus en vous demander de quitter ce petit sanctuaire que vous avez construit. Mais je dois le faire. Et j'espère que vous allez en écouter les raisons, et les comprendre"

"Monsieur, me faire venir à Poudlard n'était pas vraiment de l'intrusion!" commença Harry, mais Dumbledore leva la main et parla à nouveau.

"Comme je l'ai dit brièvement tout à l'heure, vous avez désormais tous deux beaucoup de nouveaux pouvoirs, desquels vous pouvez être fiers à juste titre. Mais vous avez également une faiblesse terrible et d'une importance capitale: vous ne pouvez pas vivre séparément. Nous savons à quel point cela vous est difficile d'être séparés, car le Nuage Ecarlate vous lie si étroitement que vous en souffrez. Mais à présent, cette faiblesse est malheureusement un défaut dans votre cuirasse, et nous devons le rectifier dès que possible. Je me sens personnellement responsable de ça, parce que si je ne m'étais pas immiscé - si, Harry, c'est le bon mot -, si je ne m'étais pas immiscé, vous auriez accepté ses conséquences sur une plus longue période de temps, et avec les limites d'une vie normale. Vous auriez appris à vous connaître moins rapidement, avec entre temps des moments où vous auriez été séparés, et le problème actuel n'en aurait jamais été un. Par conséquent, je suggère que vous passiez les trois derniers jours de ce trimestre à vous habituer à cette idée"

"Mais monsieur!" s'exclama Draco. "Ca ne sera pas simplement pour trois jours! Il y a les-"

Dumbledore eut l'air de ne pas avoir entendu Draco. "Il faut que vous compreniez", poursuivit-il, ses pensées dérivant comme elles l'avaient fait lorsqu'ils s'était assis pour la première fois, "que je n'aurais jamais fait tout ça avec aucun autre couple ici à Poudlard. Songez à votre avenir; vous allez peut-être exercer des métiers différents, avec des responsabilités différentes. Il sera inévitable que vous passiez du temps séparés l'un de l'autre. Je ne vous ai pas rendu un service en vous évitant d'avoir à gérer cet aspect du Nuage, c'est pourquoi ces trois derniers jours vous seront aussi vitaux que n'importe quel sort ou enchantement. C'est, je le crois, une petite période de temps, qui plus est raisonnable. Je vous promets que ça ne vous tuera pas"

"Mais monsieur" insista Harry, continuant ainsi les pensées de Draco. "Draco a raison. Ce n'est pas simplement pour trois jours. Il y a les vacances après, et elles durent à peu près trois semaines!"

"Ah" fit Dumbledore, et la lueur malicieuse réapparut dans son regard. "Ca sera uniquement pour trois jours. Certains, hum, arrangements ont été faits. Vous passerez tous les deux les vacances ici, à Poudlard, où vous serez bien plus libres que pendant les trimestres"

"Mais...?" commença Harry.

"Comment...?" demanda Draco.

"Draco, j'ai écrit à ton père il y a quelques jours. Je viens de recevoir sa réponse. Il est absolument ravi par la nouvelle"

"Euh, monsieur...quelle nouvelle?"

"Que tu as eu les meilleures notes de ton année pour ce trimestre. Ton père a été, comme tu peux l'imaginer, très satisfait, puisque c'est la première fois que tu réussis à battre Miss Granger"

"Mince alors! Je suis vraiment le premier du classement?"

"Tout à fait. La liste sur le tableau d'affichage dit exactement ceci: Place numéro un, meilleur élève de l'année: D.L. Malfoy, Serpentard. Je l'ai écrite moi-même"

"Mais je n'ai pas assisté aux cours depuis des semaines!"

"C'est vrai. Mais tu as appris bien plus de choses que tu n'aurais pu apprendre en classe"

Draco réfléchit un instant, un soupçon de la fierté des Serpentard montant dans sa poitrine. "Il y a anguille sous roche. Est-ce que je suis premier grâce à mes propres mérites, ou est-ce que vous avez trafiqué le classement? Hermione vient en combien?"

"Ah. J'ai placé Miss Granger en seconde position, ce qui, je le reconnais, est légèrement en dessous de son niveau habituel"

"Bon sang" s'exclama Harry en riant. "Elle doit avoir les boules!"

"Au contraire" répliqua Dumbledore avec un sourire. "Elle a l'air parfaitement satisfaite de sa place, et envoie ses félicitations à Draco. Et non, je n'ai pas trafiqué le classement, Draco. Ta première place est méritée. Il a été difficile de vous comparer tous les deux avec Hermione ce trimestre, étant donné que vous n'étiez pas en cours, mais récemment, Miss Granger n'a pas réussi un sort crucial, pas totalement en fait, et on ne peut pas en dire autant de vous"

Harry rit à nouveau. "Le sortilège d'oubliettes! C'est ça?!! Elle a eu l'air si choquée quand il n'a pas marché sur Pansy!"

"En fait, il a bien marché" corrigea Dumbledore. "Mais Miss Granger, étant une élève sérieuse, n'avait jamais lancé de sort illégal auparavant, et elle a mal calculé la puissance requise. Elle a bien enlevé quelques souvenirs de Miss Parkinson, mais seulement pendant une ou deux secondes. Le professeur Rogue l'a aidée à combler ce vide dans son savoir"

Draco semblait pensif, et n'était toujours pas entièrement convaincu. "Harry est à quelle place? Les progrès de Harry ont été aussi conséquents que les miens, si ce n'est plus"

"Ah. J'ai mis M. Potter en troisième position, et là je dois admettre que j'ai fait quelques petites modifications. Techniquement, j'aurais dû vous mettre tous les deux ex aequo, Harry, mais j'ai pensé qu'étant donné les circonstances, cet arrangement ne te dérangerait pas; pardonne-moi mon intrusion, encore une fois. Je suis conscient que tu as appris tout autant de choses que Draco, mais, il fallait que l'ordre soit...euh, dans cet ordre, pour produire l'effet désiré"

"Ca ne me dérange pas du tout, Professeur. Troisième est bien plus haut que ce que j'ai jamais été. Et ça ne me dérange certainement pas d'être troisième derrière Draco et Hermione"

"T'es sûr?" lui demanda Draco, s'émerveillant une fois de plus devant l'esprit Gryffondor. "Je ne veux pas qu'on te refuse quelque chose à cause de moi"

"Oh Draco, évidemment que j'en suis sûr! On ne m'a rien refusé du tout! Et puis souviens-toi, j'ai trouvé le fait de transplaner beaucoup plus dur que toi! Ta première place est totalement méritée, et je suis bien content d'avoir la troisième!"

Ils se regardèrent dans un silence de mutuelle affection; Harry, ravi de la réussite de Draco, et Draco, admiratif face à la noblesse naturelle de Harry. Dumbledore toussota.

Draco sembla plein d'espoir. "Et quel était exactement l'effet désiré dont vous avez parlé?"

"Ah. Eh bien, vu tes excellents résultats de ce trimestre, ton père a accédé et à ma requête et t'autorise à rester à Poudlard pendant les vacances de Noël pour que tu reçoives des cours particuliers plus poussés. Il a eu l'air ravi que je m'intéresse tout particulièrement à ton éducation, et a entièrement approuvé le programme que je lui ai brièvement exposé pour cet entraînement magique supplémentaire"

"Vous voulez dire...?". Draco se prit à espérer que ça allait se dérouler bien mieux qu'il ne le pensait.

"Oui. Potions Avancées, quelques travaux d'Enchantement et de Métamorphose supplémentaires, ainsi que quelques sorts plus utiles à lancer. Même si peut-être, ton père n'a pas besoin de savoir que ces cours supplémentaires ont techniquement déjà eu lieu"

Il leur sourit à tous les deux. "Et apparemment, pour une raison assez étrange, je n'arrive pas vraiment à découvrir pourquoi, peu de gens restent ici à Noël cette année. En fait, je crois qu'il y a seulement vous deux et quelques-uns de tes amis de Gryffondor, Harry"

"Alors ce sera seulement pour trois jours!" exulta Draco, en regardant Harry avec excitation.

Le sourire de Harry était si large qu'il crut que son visage allait se fendre en deux. "Monsieur, comment pourrions-nous jamais vous remercier?"

"Me remercier, Harry? Ce n'est pas la peine de me remercier. Ce devrait être plutôt moi qui devrait vous remercier, étant donné mon intrusion dans votre vie privée"

"Mais monsieur, au contraire" insista Draco. "Nous vous sommes tous les deux extrêmement reconnaissants pour le temps que vous nous avez donné ensemble. Ca a été merveilleux. Vous êtes sûr qu'il n'y a pas quelque chose que nous pourrions faire?"

"Eh bien" fit le Directeur en souriant. "Si vous le souhaitez, oui. C'est simple. Passez le meilleur Noël ensemble que vous n'ayez jamais passé. Allez un peu dehors et reprenez un peu de rouge aux joues. Rattrapez les quelques cours que vous avez manqués, si vous avez une demi-heure de libre. Soyez gentils avec vos amis, qui ont soufferts plus que vous ne pouvez l'imaginer durant cette histoire. Et..."

Harry et Draco attendirent patiemment.

"...par Merlin, remontez sur vos balais"

"Oh!" s'écria Harry. "Mon Eclair de Feu! Je ne sais même plus où il est!"

"Je crois que tu découvriras que le jeune M. Weasley l'a soigneusement gardé durant ces dernières semaines," fit Dumbledore avec bienveillance. "espérant qu'un jour tu en aies à nouveau besoin"

"Dieu seul sait," fit Draco, désespéré. "ce que ces brutes qui partagent mon dortoir ont bien pu faire de mes affaires! Ca ne m'étonnerait pas qu'ils aient réussi à saccager mon Nimbus"

Harry eut instantanément un sourire intérieur. Il savait exactement ce qu'il allait acheter à Draco pour Noël.

"Bon" conclut Dumbledore. "Le Dernier Souper approche. Voulez-vous manger seuls ce soir, ou êtes-vous ouverts à des invités?"

"Nous pouvons être seuls plus tard" répondit Draco, sachant instinctivement qu'il parlait aussi pour Harry. "Tous ceux qui veulent manger avec nous sont les bienvenus. A quelques exceptions près, bien sûr" ajouta-t-il en se souvenant du Fiasco Parkinson.

"Très bien" acquiesça Dumbledore. "Et que voulez-vous manger? Vous pouvez avoir ce que vous désirez, mais l'école aura ce soir une tourte au poulet et au jambon. N'est-ce pas bizarre que ça n'arrête pas de revenir au menu?"

Harry et Draco éclatèrent de rire, et Dumbledore les entendait encore rire quand il quitta l'Infirmerie, espérant, priant, qu'il avait fait la bonne chose.

****

Lorsque Draco eut un moment pour réfléchir plus tard dans la soirée, il s'enfonça dans son siège et regarda le Trio.

Ils avaient presque des moyens télépathiques pour communiquer. Pas comme lui-même avait avec Harry, des vagues magiques intermittentes d'émotions, de sentiments et de certitudes; la leur était bien plus spécifique, fondée sur des expériences, des intérêts et des passions communs. Un simple mot produisait la même réaction chez tous les trois, et déclenchait les mêmes pensées.

"Vous vous souvenez...?" pourrait dire Hermione. Ils se souvenaient de tout, et tous se souvenaient des choses dans le même ordre. Inconsciemment, le fait de se souvenir était naturel entre eux, et souvent, le commentaire suivant sautait trois ou quatre marches, laissant Draco se demander de quoi ils parlaient. "Vous pensez que...?" pourrait suggérer Ron. Evidemment, ils y avaient tous pensé, à tel point que ce n'était jamais la peine d'expliquer. Ils ne se définissaient pas par ce qu'ils disaient, mais plutôt par ce qu'ils n'avaient pas besoin de dire. "Ne pourrait-on pas...?" pourrait se demander Harry. Si, ils pourraient, ils pouvaient tout faire. Tout ce qu'ils voulaient. Ils avaient réécrits les règles de l'école dans leur propre intérêt, ils avaient gagné la confiance et le respect de tous ceux qui les entouraient, ils avaient forgé leur propre façon d'exister, qui les aidait par sa force et sa fiabilité à toute épreuve. Ils étaient un tout. Ils étaient une famille. Et ils ne savaient absolument pas qu'ils étaient exceptionnels.

Mais Draco ne se sentait pas mis à l'écart. Car si la Sainte Trinité était unie par leurs passés, leurs présents et leurs futurs incluaient Draco comme l'un d'entre eux, comme un égal, comme un maillon de leur chaîne. Et comme si souvent lorsqu'il était avec le Trio, il sentit une bouffée chaleureuse de privilège, de bonheur, d'authenticité. Il ne s'était jamais senti comme ça auparavant. Et il adorait cette sensation.

Harry rencontra son regard. Ils discutaient de quelque chose, peu importe le sujet. Parfois calme et pensif, parfois sérieux, parfois débordant d'hilarité, mais Harry rencontra son regard. Et il articula silencieusement 'Je t'aime' à l'intention de Draco, puis sourit et hocha la tête comme si Draco avait besoin d'une confirmation sur ce point-là, puis encore une fois 'Je t'aime, je t'aime, vraiment...Je t'aime'. Draco rosit, et sentit à nouveau ce sentiment écrasant d'appartenance, et de sécurité. Hermione remarqua cette petite interaction, et plaça distraitement la main sur l'avant-bras de Draco pendant qu'elle parlait avec Ron de peu-importe-le-sujet. Ce petit geste en dit autant que les murmures silencieux excessifs mais touchants de Harry. Ce petit geste laissa une marque, le marqua au fer rouge; il le fit devenir l'un d'entre eux.

Il se dit qu'il pourrait facilement s'habituer au bonheur.

Peut-être était-ce cette télépathie qui fit que Ron et Hermione partirent peu de temps après, mais c'était plus probablement Hermione qui avait vu les regards en cachette que se lançaient Harry et Draco et avait décidé qu'il était temps de les laisser tous les deux seuls. Mais quoi que ce fut, quelques instants après que la porte se fut refermée, et que Harry et Draco restent tous les deux dans leur petit royaume pour une dernière nuit, ils enlevèrent leurs vêtements et tombèrent sur leur lit, blottis dans les bras l'un de l'autre. Pas de paroles, pas de baisers, pas de mouvements. Simplement une étreinte.

Draco était de plus en plus émerveillé par la magie de leur relation. Bien sûr, il y avait le côté physique, qui avait été - et continuait d'être - une totale et joyeuse révélation. Au fur et à mesure que leur retenue s'était évaporée et que leur confiance avait grandi, ils avaient exploré mutuellement leur corps et s'étaient délectés des réactions de l'autre, heureux comme des chiots reniflant dans un jardin. Et parfois, c'était plus qu'une simple découverte; parfois, il y avait un sentiment de vie ou de mort dans leur acte amoureux, comme si leurs vies même dépendaient du contact physique le plus rapproché possible, comme si les murs de leur château risquaient de s'effondrer s'ils ne prouvaient pas constamment à l'autre, dans des moments de plaisir désespérés, sacrilèges, que rien d'autre ne comptait au monde. Et ce n'était pas une caresse particulière, un baiser ou l'intimité qui faisait trembler de plaisir Draco; pour lui, l'euphorie était Harry lui-même.

Ce qui rendait l'autre côté, le côté émotionnel, non-physique de leur unité d'autant plus tendre. Dans des moments comme celui-là, quand ils étaient étendus tous les deux parfaitement heureux de penser les mêmes choses et de respirer le même air, Draco ressentait autant de bonheur extatique et d'intimité que lors de leurs jeux créatifs et sans retenue. Le calme de ces moments-là leur permettait à tous les deux de se prélasser dans une aura d'appartenance, et pour Draco, le simple fait de regarder - plusieurs minutes d'affilée - le haut de la tête de Harry, la courbe de sa joue ou le creux de son cou le remplissait d'un tel émerveillement que souvent il arrivait à peine à croire qu'il n'avait pas passé les dernières semaines à rêvasser dans un monde fantasmagorique délicieux.

Ce fut Harry qui brisa en douceur leur rêverie.

"Trois jours, Draco" murmura-t-il. "C'est tout. Trois jours"

Draco embrassa légèrement Harry dans le cou. "Je peux y arriver pour trois jours. Et toi?"

"Sachant que lorsqu'ils seront passés, je pourrai à nouveau te serrer dans mes bras comme ça, oui; trois jours me semblent être faisable. Par contre, je ne sais pas trop pour les trois nuits..."

Il n'y avait plus rien à dire et, blottis l'un contre l'autre, ils sombrèrent dans un paisible sommeil.

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Voilà! Le chapitre 16 est terminé! Il ne reste désormais plus que deux chapitres...eh oui, c'est bientôt la fin! Si je m'en tiens à mon rythme, dans deux semaines, j'aurai terminé la traduction! Je posterai normalement le chapitre 17 lundi prochain! J'attends comme toujours vos impressions! Bisous!