Quelques petits commentaires pour mes reviewers:
Jeanne D'Arc: meuh non, t'es pas méchante! Mais quand tu dis "tant pis pour Malefoy", je suis pas d'accord... gniarf gniarf...
Skar l'avada kedavra est lancé par harry sur malefoy. ainsi, malefoy n'a pas le temps de lancer le sien sur Pétunia...
Merci encore pour vos reviews! c'est le seul moyen pour me motiver à mettre la suite aussi vite!
Allez, on y va...
Chapitre 5: Passage au Terrier
"Je suis un peu... déçu, Nagini... Tu ne m'as pas habitué à te voir faire des erreurs."
La pièce est plongée dans l'obscurité la plus totale, et un léger sifflement rageur se fait entendre...
"ssssshhhh Maître...ssssshhh l'enfant mourra bientôt ssssssshhhhhh... je vais.."
"Tu ne vas rien faire du tout, Nagini, puisque c'est moi qui décide ce que tu fais..." la voix rauque et cruelle semble légèrement ironique, bien que l'on puisse encore sentir la terrible colère qui la teintait auparavant.
" Bien sûr que le garçon mourra. Il m'a échappé l'année dernière, et il m'échappe à nouveau, à cause de votre incompétence, mais il mourra. Cela ne fait aucun doute."
On entend un léger tapotement, comme si l'être qui parle jouait avec ses doigts sur le bras d'un fauteuil. Il reprend, comme pour lui même:
" Ce n'est plus qu'une question de temps... Il ne me reste plus que quelques détails à accomplir avant de pouvoir enfin y accéder. Et alors, le vieux et ses mignons ne seront plus qu'un vague souvenir... Oui, ce n'est plus qu'une question de temps. Le troisième est presque à ma portée."
Puis sa voix redevient ferme, ironique à nouveau:
"Cette petite improvisation lui a sauvé la mise, mais ce n'est pas le cas pour tous... Encore une crise de conscience pour toi, Potter..."
**************************************
- Le troisième... le troisième...
- Il revient à lui. Harry, tu m'entends?
Harry ouvre les yeux, et se retrouve ébloui. il est allongé sur un sol dur, et une forme humaine est penchée au dessus de lui, dos au soleil, ce qui fait qu'il n'arrive pas à voir de qui il s'agit.
Soudain, il ne se sent pas bien. il se tourne sur le côté, et régurgite tout le petit déjeuner préparé par tante Pétunia quelques heures plus tôt.
- Tout va bien, Harry. C'est normal. Maintenant, c'est fini.
Au bout d'un moment, il se sent en état de s'assoir. Il voit alors que c'est Remus Lupin qui est à côté de lui. Il le regarde avec des yeux doux et inquiets à la fois.
- ça va aller? Puis sans attendre la réponse de Harry, Lupin lui tend une grosse barre de chocolat. Tiens, mange. Il ne faut pas rester le ventre vide, dans ces cas-là.
Harry prend la sucrerie sans rien dire, et en prend un morceau dans la bouche. Il aperçoit Tonks, un peu plus loin dans la rue, qui surveille les environs. Maugrey et Mr Weasley ne semblent pas être là.
Pendant quelques secondes, Harry ne comprend pas ce qu'il s'est passé, puis soudain tout lui revient à l'esprit. Il regarde autour de lui, affolé.
- Malefoy! Tante Pétunia!
- C'est bon, Harry. Malefoy a son compte, et ta tante va bien. Elle est choquée, bien sûr, mais elle va se remettre. Je sais que tu es encore sous le choc, mais j'aimerais vraiment que tu me dises exactement ce qui s'est passé. Tu t'en sens capable.
Harry acquiesce, une boule se formant lentement dans sa gorge. D'une voix tremblante, il raconte à Remus tout ce qui s'est passé, sans omettre de parler du sortilège Impardonnable qu'il a lancé en fin de compte. A ce moment-là du récit, Harry a les larmes aux yeux, et lance à Remus un regard suppliant. On dirait qu'il cherche à se faire pardonner un acte qu'il juge sans doute inadmissible lui-même.
Remus lui fait un sourire triste.
- Tu sais Harry, on n'a pas toujours le choix, quand on agit sous la pression. Et je crois qu'aujourd'hui tu as eu plus que ton compte, en ce qui concerne la pression.
A ce moment-là, dans un bang sonore, Maugrey et Mr Weasley transplanent à côté d'eux. Ils ont l'air profondément abattus, ce qui semble étonner Lupin.
- Arthur? Maugrey? Qu'est-ce qu'il y a?
Mr Weasley jette un regard furtif à Harry, puis se tourne vers Lupin.
- Nous devons partir au plus vite. Le coin va grouiller de policiers moldus, dans pas longtemps, et il vaudrait mieux qu'on ne soit plus là.
Lupin le regarde attentivement, puis acquiesce sans rien dire.
Mr Weasley se tourne à nouveau vers Harry.
- Ehem... Bon, Harry, on va transplaner jusqu'au Terrier. C'est le nouveau QG de l'Ordre. Donne-moi ta main.
Harry se lève, et cherche sa tante des yeux. Tonks est en train de lui parler un peu plus loin, et Tante Pétunia semble l'écouter avec une extrême attention, son visage de plus en plus décomposé.
Il commence à s'approcher des deux femmes, mais Mr Weasley l'attrape par le bras.
- Non, Harry. Pas maintenant. Nous on y va.
Et sans lui laisser le temps de répondre, Mr Weasley ferme les yeux. Le monde qui entoure Harry semble se tordre, tourbilloner, et il sent qu'il a un peu la nausée. Puis, il se retrouve dans le jardin des Weasley. Il règne un silence de plomb. Mr Weasley se tourne vers Harry:
- Molly a emmené les enfants au Chemin de Traverse. Elle ne voulait pas qu'ils te voient tout de suite.
Harry est étonné, et un peu déçu, aussi. Il s'attendait à trouver un peu de réconfort auprès de son copain, Ron. Est-ce que Molly pense qu'il peut représenter un danger pour ses enfants? C'est pour ça?
Il secoue la tête. Mme Weasley ne peut pas être au courant de ce qui s'est passé tout à l'heure.
Mr Weasley est entré dans la cuisine, et Harry s'empresse de le suivre. Il a un petit mouvement de surprise en entrant.
Assis à la grande table en bois, il y a Maugrey et Lupin, bien sûr, mais aussi Dumbledore, Fudge, Kingsley, Rogue, et deux sorciers qu'il ne connaît pas.
-Bonjour Harry. Lui dit Dumbledore, en le détaillant d'un regard perçant. Je sais que tu ne te sens sans doute pas très bien, mais j'aimerais que tu t'assois un moment avec nous, avant d'aller te reposer. tu t'en sens capable?
Harry acquiesce, mais lui dit:
- J'ai tout raconté à Remus. Il peut vous expliquer ce qui s'est passé.
- Je sais Harry. En fait c'est moi qui ai quelque chose à te dire.
Harry s'assoit,interloqué. Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer de plus grave que ce qui lui est arrivé sur Privet Drive?
- Je ne sais pas comment te dire ça, Harry. Visiblement, tu étais la cible d'une attaque bien préparée. Voldemort a fait... "neutraliser" Arabella pour ne pas qu'elle puisse donner l'alerte, mais il n'avait pas prévu que tu quitterais la maison de ton oncle et ta tante. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Harry. Tu as déjà beaucoup souffert à cause des agissements de Voldemort, et il va falloir que tu supportes ça aussi.
Avant de revenir chez Arabella, Lucius Malefoy est venu chez ton oncle et ta tante. Il venait en finir avec toi, mais tu n'étais plus là. Ton oncle et ton cousin, si. Ils... Ils n'ont rien pu faire, Harry.
Le regard de Dumbledore est emprunt d'une gigantesque compassion.
Harry ne ressent rien, pendant un instant. Il se souvient de toutes les fois où il s'est dit qu'il aimerait que son oncle et les siens se fassent... Mais aujourd'hui que c'est arrivé, il n'arrive pas à y croire. Vernon et Dudley... Harry les a haï. Mais il n'a jamais vraiment souhaité leur mort. Ils sont obtus ("étaient..." songe-t-il), mais ils ne méritaient certainement pas de mourir. A CAUSE DE LUI!!!
- Pourquoi... Pourquoi? POURQUOIIIIIIIII???!!!!!!
Harry n'en peut plus. Pourquoi faut-il que ce sorcier à qui il n'a rien demandé s'en prenne systématiquement à lui et aux siens?
- Harry, je sais ce que tu ressens.
- NON! Vous ne pouvez pas savoir. Personne ici ne peux savoir. Vous êtes-vous déjà demandé quel effet ça fait de se savoir en danger de mort constant? Et pas une menace générale, comme c'est le cas pour la plupart des ennemis de Voldemort, mais une menace personnelle! Une haine tenace comme celle de ce... monstre, c'est insupportable. Non, Professeur, vous ne pouvez pas savoir ce que je ressens, je...
- Il y a de ça 7 ans, le coupe Dumbledore de sa voix calme et profonde, j'ai vu ma femme et ma fille mourir, par la faute de Voldemort. Remus a perdu James, Lily et Sirius, ses meilleurs amis, et a dû admettre la trahison du dernier des Maraudeurs. Maugrey a été enfermé dans une malle pendant une année entière, et je peux t'assurer qu'il a vu mourir plus d'amis que la plupart d'entre nous. Tonks est orpheline. Ses parents ont été tués sous ses yeux, alors qu'elle avait six ans. Elle, elle s'en souvient, Harry.
Il soupire et le regarde avec encore plus de compassion.
- Ce que tu as vécu n'est absolument pas normal pour un garçon de ton âge, je te l'accorde, mais ce n'est normal pour aucun de nous. Mais il ne faut pas que tu t'enfermes, Harry. Tu n'es pas seul. Et le coupable tu le connais. Tu connais aussi la prophétie. Un jour tu seras prêt, et tu le vaincras. Ce jour-là, tu ne feras pas ce que tu as à faire uniquement pour toi, mais pour tous ceux qui ont souffert et qui souffrent encore à cause de Voldemort. Tu as raison, Harry: chacun a sa propre croix à porter, mais tu ne dois pas refuser l'aide qui t'est proposée.
Harry ne dit rien. Il ne sait pas quoi penser... Il n'avait jamais pensé aux sentiments de Remus, Tonks, et les autres adultes. Il les a toujours vus comme des personnes si fortes que rien ne pouvait les atteindre. Il se rend compte aujourd'hui qu'il a sans doute eu tort.
Soudain, il pense à quelqu'un d'autre:
- Ma tante!
Dumbledore acquiesce gravement.
- Elle est là-haut. Tonks lui a tout dit. Tu as raison, Harry. Elle aussi elle a sa croix a porter, et depuis des années, qui plus est. Elle a perdu sa soeur, et aujourd'hui son mari et son fils. Et elle a dû accepter la mort de son premier amour. Tout n'a pas été facile pour elle. C'est une Evans, Harry. Comme ta mère, elle paraît très forte. Mais là, c'est très dur pour elle.
Harry se lève, et les regarde, les yeux troubles.
- Je dois aller la voir. Je dois monter.
Dumbledore hoche gravement la tête.
- Oui, Harry. Elle aussi a besoin de toi.
Harry monte en courant, mais s'arrête devant une porte entrouverte d'où s'échappent des sanglots.
Il entre lentement. Il a l'impression que sa tante va le haïr parce que C'EST DE SA FAUTE si l'oncle Vernon et Dudley sont morts...
Pétunia est assise sur un fauteuil, la tête entre les mains. Elle sanglote misérablement. Soudain, elle relève la tête, et ses yeux pleins de larmes se fixent sur Harry.
- Oh, Harry! Comment... Comment ont-ils pu!
Harry s'approche, sans trop savoir quoi faire, terriblement mal à l'aise devant le désarroi de cette tante qu'il n'a appris à apprécier que depuis la veille. Inconsciemment, il pose une main sur son épaule, et aussitôt, il se sent mieux. Il sent une douce chaleur monter en lui, comme une onde d'énergie qui le traverse. Sa tante semble elle-même en ressentir les effets, puisqu'elle se calme progressivement.
Le jeune homme commence à se sentir plus sûr de lui. Une forte détermination envahit son visage.
- Il paiera, tante Pétunia. Ils paieront tous pour ça. Cela prendra le temps qu'il faut, mais je te promet qu'ils seront tous vengés... Papa, maman, Sirius, oncle Vernon, Dudley et tous les autres...
Sa tante le regarde longuement, puis d'une voix calme lui répond:
- Je te crois, Harry. Je te crois... Je vais aller me reposer un peu, maintenant. Tu devrais en faire autant.
Harry sort de la chambre, mais au lieu de se diriger vers la chambre de Ron, il redescend silencieusement les marches, pour s'arrêter devant la porte de la cuisine.
" De toutes manières, je n'arriverai jamais à me reposer, vu l'état dans lequel je suis". Pense-t-il
Il s'apprête à ouvrir la porte, mais en entendant la voix de Mr Weasley prononcer son prénom, il s'arrête, intrigué. Puis, il tend l'oreille..
**********************************************************************************************************************************************
- ... bien pour Harry. Ce n'est pas comme cela que je vois les choses, en tous cas.
- Arthur, vous savez très bien que Harry ne peut pas rester là. La voix de Dumbledore est calme, patiente. Voldemort s'en rendra compte tout de suite. Il reste trois semaines avant la fin des vacances scolaires, et c'est largement suffisant pour que Voldemort et ses lascars viennent faire un nouveau massacre ici. Je pense qu'on a eu notre content de massacres pour cet été, vous ne croyez pas?
- Mais, Professeur, où voulez-vous qu'il aille? où pensez-vous que Harry sera en sécurité? demande Tonks
- Je crains qu'il n'y aie qu'une seule solution. Même si elle sera dure à accepter pour Harry. Nous ne pouvons pas le mettre dans une famille moldue: la bénédiction du sang ne le protégerai pas plus qu'ici. Non, il n'y a qu'un endroit où il sera en relative sécurité et, d'ailleurs, seul Harry a le droit d'ouvrir à nouveau cet endroit, puisqu'il lui a été légué.
- Comment?! Vous n'envisagez pas de...
Tonks s'interrompt, et regarde Harry, comme tous les autres. Celui-ci est entré sans bruit, mais sans se cacher.
- Je ne sais pas quel est cet endroit où vous voulez m'envoyer, Dumbledore, mais je vous fais confiance. Si vous pensez que tout le monde se portera mieux si je vais là-bas, j'y vais, et tant pis pour le danger.
Dumbledore, comme les autres, le regarde longuement et attentivement. Puis il passe sa main sur sa longue barbe blanche, et s'appuie un peu plus sur le dossier de sa chaise.
- Harry, ce n'est pas vraiment une question de "danger", au sens physique du terme. Vois-tu, Sirius (Harry sursaute en entendant le nom de son parrain) a décidé de te léguer sa maison, avant sa... disparition. Dans le monde sorcier, cela veut dire que personne ne peut y entrer avant que tu ne t'en soie approprié. Or je pense que c'est là que tu seras le plus en sécurité. Tu bénéficieras de toutes les défenses magiques que j'ai mises en place, et tu ne seras pas seul. Mais il te faudra vivre avec tes souvenirs. Et quand je dis "vivre", cela veut dire que tu ne dois pas les SUBIR.
Harry baisse les yeux, et réfléchit, encore sous le choc de ce qu'il vient d'entendre. Il est donc propriétaire de la maison de son parrain. Mais effectivement, il n'est pas sûr que cette maison le rende très heureux. Au bout d'un moment, il relève la tête:
- Professeur, suis-je obligé de répondre tout de suite, ou bien est-ce que je peux vous donner ma réponse demain?
- Tu peux bien sûr dormir ici cette nuit, Harry. Mais pas plus longtemps. Toute la famille Weasley serait en danger, et je sais que tu ne veux pas ça.
Harry hoche la tête.
Tout à coup, la porte s'ouvre violemment et va cogner le mur derrière. Un grand rouquin apparaît, suivi de près par une belle jeune fille, aux longs cheveux bruns... Une voix fachée s'élève derrière eux:
- RONALD WEASLEY!!! JE T'INTERDIT DE CLAQUER LES PORTES COMME CA!!!
- J'arrive pas à croire que vous ayez fait exprès de nous faire partir alors que Harry devait arriver, et d'ailleurs... Ron s'interrompt, remarquant toute la petite foule qui peuple la cuisine. Que faites-vous tous ici.
- Mr Weasley, Miss Granger, c'est un plaisir de vous voir, dit en souriant Dumbledore. Je pense que vous comprendrez bientôt le pourquoi de cette petite cachotterie. Mais pour l'instant, je pense que vous devriez tout faire pour que Harry se sente bien ici. Il a une décision à prendre, et elle n'est pas facile. Ah! avant que vous ne posiez une foule de questions, ajoute-t-il en voyant les deux adolescents ouvrir la bouche, j'aimerais ajouter que Harry a eu un début de journée épuisant, et qu'il serait bon de ne pas l'embêter avec ça pour l'instant. Il vous en parlera quand il s'en sentira capable.
Puis, Dumbledore se lève, et s'étire.
- Quant à moi, je vais malheureusement devoir vous quitter. J'ai encore beaucoup de choses à faire, avant que le soleil ne se couche. Harry, souviens-toi: pense aussi aux autres.
Dumbledore lui fait un sourire, puis disparaît dans un léger "bang".
Le reste de la journée, Harry le passe avec ses deux amis. Ceux-ce sont un peu surpris, au début, de voir qu'il ne raconte pas ce qui s'est passé, mais ils ne le pressent pas de questions, et pour cela, Harry leur en est reconnaissant.
Ils restent donc dans la chambre de Ron, à jouer aux échecs, puis à regarder les albums photo de Ron. Hermione surprend à plusieurs reprises le regard de Harry, qui se perd dans le vide, comme s'il était plongé dans de profondes pensées. "parle-nous, Harry..." supplie Hermione en pensée.
Après le dîner, qui se passe tranquillement (Mr Weasley raconte plein d'anecdotes qui se sont passées cet été au sein de son service, au ministère), Harry décide de leur dire ce qui leur est arrivé, à sa tante et à lui. Il les emmène dans le jardin, sous le regard compatissant des parents de Ron. Là, ils s'assoient sur un tronc allongé au sol, et Harry regarde longuement ses deux amis.
- Elle n'est pas descendue de la soirée, sans doute ne sait-elle pas encore comment se comporter avec des gens comme nous, commence-t-il.
- De qui parle-tu, Harry? demande Hermione, intriguée. D'après son regard, Ron se pose la même question.
- Ma tante est là. Elle est dans la chambre de Percy.
- Ta quoi? ta tante est là? Ron ouvre de grands yeux. Comment...?
Alors Harry raconte tout. Il raconte la soirée de la veille, la colère d'oncle Vernon, la fuite. Puis, après une longue inspiration, il raconte la visite de la maison de Miss Figg. Hermione pousse un petit cri d'horreur quand Harry raconte ce qu'il a vu au plafond du salon, et Ron prend inconsciemment la main de la jeune fille, pour la rassurer, ce qui fait naître un pâle sourire sur le visage de Harry. Puis il raconte Nagani, sa ruse pour s'échapper, et le choc contre Lucius Malefoy. Il raconte tout, même le rêve qu'il a fait pendant son évanouissement.
- Alors tu as tué Malefoy? demande Ron d'une voix admirative.
- Je crois bien, oui.
- Harry, un sortilège d'Avada Kedavra... c'est interdit, bien sûr, mais c'est surtout incroyablement difficile à lancer! Il faut une très grande force pour le lancer, et surtout une grande dose de haine! Dit Hermione, d'une voix peu assurée
- Oh, je peux te garantir que j'en avais, de la haine... J'en avais vraiment beaucoup...
Ses deux amis le regardent, et Harry sent que derrière leur inquiétude se cache une pointe de peur. Il soupire.
- Je sais ce que vous pensez, que c'est un crime de lancer un tel sortilège. Mais je n'ai pas eu le temps de réfléchir. Il allait tuer tante Pétunia.
Ron se ressaisit le premier:
- Tu as bien fait. J'aurais fait la même chose! Enfin... J'aurais essayé.
Hermione secoue la tête:
- Et maintenant, où est-ce que tu vas aller? tu vas rester là?
Ron regarde Harry avec espoir.
- Non, dis celui-ci. Ce serait trop dangereux pour toute la famille de Ron.
Il les regarde longuement, l'un après l'autre.
- Je crois qu'on va finir l'été chez Sirius.
******************************************************************
Voilà, encore merci aux reviewers!
N'hésitez pas à me donner des conseils, des suggestions, des critiques, et tout le tralala... c'est mon carburant! D'ailleurs, si vous avez des idées pour mes titres de chapitres...
Jeanne D'Arc: meuh non, t'es pas méchante! Mais quand tu dis "tant pis pour Malefoy", je suis pas d'accord... gniarf gniarf...
Skar l'avada kedavra est lancé par harry sur malefoy. ainsi, malefoy n'a pas le temps de lancer le sien sur Pétunia...
Merci encore pour vos reviews! c'est le seul moyen pour me motiver à mettre la suite aussi vite!
Allez, on y va...
Chapitre 5: Passage au Terrier
"Je suis un peu... déçu, Nagini... Tu ne m'as pas habitué à te voir faire des erreurs."
La pièce est plongée dans l'obscurité la plus totale, et un léger sifflement rageur se fait entendre...
"ssssshhhh Maître...ssssshhh l'enfant mourra bientôt ssssssshhhhhh... je vais.."
"Tu ne vas rien faire du tout, Nagini, puisque c'est moi qui décide ce que tu fais..." la voix rauque et cruelle semble légèrement ironique, bien que l'on puisse encore sentir la terrible colère qui la teintait auparavant.
" Bien sûr que le garçon mourra. Il m'a échappé l'année dernière, et il m'échappe à nouveau, à cause de votre incompétence, mais il mourra. Cela ne fait aucun doute."
On entend un léger tapotement, comme si l'être qui parle jouait avec ses doigts sur le bras d'un fauteuil. Il reprend, comme pour lui même:
" Ce n'est plus qu'une question de temps... Il ne me reste plus que quelques détails à accomplir avant de pouvoir enfin y accéder. Et alors, le vieux et ses mignons ne seront plus qu'un vague souvenir... Oui, ce n'est plus qu'une question de temps. Le troisième est presque à ma portée."
Puis sa voix redevient ferme, ironique à nouveau:
"Cette petite improvisation lui a sauvé la mise, mais ce n'est pas le cas pour tous... Encore une crise de conscience pour toi, Potter..."
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- Le troisième... le troisième...
- Il revient à lui. Harry, tu m'entends?
Harry ouvre les yeux, et se retrouve ébloui. il est allongé sur un sol dur, et une forme humaine est penchée au dessus de lui, dos au soleil, ce qui fait qu'il n'arrive pas à voir de qui il s'agit.
Soudain, il ne se sent pas bien. il se tourne sur le côté, et régurgite tout le petit déjeuner préparé par tante Pétunia quelques heures plus tôt.
- Tout va bien, Harry. C'est normal. Maintenant, c'est fini.
Au bout d'un moment, il se sent en état de s'assoir. Il voit alors que c'est Remus Lupin qui est à côté de lui. Il le regarde avec des yeux doux et inquiets à la fois.
- ça va aller? Puis sans attendre la réponse de Harry, Lupin lui tend une grosse barre de chocolat. Tiens, mange. Il ne faut pas rester le ventre vide, dans ces cas-là.
Harry prend la sucrerie sans rien dire, et en prend un morceau dans la bouche. Il aperçoit Tonks, un peu plus loin dans la rue, qui surveille les environs. Maugrey et Mr Weasley ne semblent pas être là.
Pendant quelques secondes, Harry ne comprend pas ce qu'il s'est passé, puis soudain tout lui revient à l'esprit. Il regarde autour de lui, affolé.
- Malefoy! Tante Pétunia!
- C'est bon, Harry. Malefoy a son compte, et ta tante va bien. Elle est choquée, bien sûr, mais elle va se remettre. Je sais que tu es encore sous le choc, mais j'aimerais vraiment que tu me dises exactement ce qui s'est passé. Tu t'en sens capable.
Harry acquiesce, une boule se formant lentement dans sa gorge. D'une voix tremblante, il raconte à Remus tout ce qui s'est passé, sans omettre de parler du sortilège Impardonnable qu'il a lancé en fin de compte. A ce moment-là du récit, Harry a les larmes aux yeux, et lance à Remus un regard suppliant. On dirait qu'il cherche à se faire pardonner un acte qu'il juge sans doute inadmissible lui-même.
Remus lui fait un sourire triste.
- Tu sais Harry, on n'a pas toujours le choix, quand on agit sous la pression. Et je crois qu'aujourd'hui tu as eu plus que ton compte, en ce qui concerne la pression.
A ce moment-là, dans un bang sonore, Maugrey et Mr Weasley transplanent à côté d'eux. Ils ont l'air profondément abattus, ce qui semble étonner Lupin.
- Arthur? Maugrey? Qu'est-ce qu'il y a?
Mr Weasley jette un regard furtif à Harry, puis se tourne vers Lupin.
- Nous devons partir au plus vite. Le coin va grouiller de policiers moldus, dans pas longtemps, et il vaudrait mieux qu'on ne soit plus là.
Lupin le regarde attentivement, puis acquiesce sans rien dire.
Mr Weasley se tourne à nouveau vers Harry.
- Ehem... Bon, Harry, on va transplaner jusqu'au Terrier. C'est le nouveau QG de l'Ordre. Donne-moi ta main.
Harry se lève, et cherche sa tante des yeux. Tonks est en train de lui parler un peu plus loin, et Tante Pétunia semble l'écouter avec une extrême attention, son visage de plus en plus décomposé.
Il commence à s'approcher des deux femmes, mais Mr Weasley l'attrape par le bras.
- Non, Harry. Pas maintenant. Nous on y va.
Et sans lui laisser le temps de répondre, Mr Weasley ferme les yeux. Le monde qui entoure Harry semble se tordre, tourbilloner, et il sent qu'il a un peu la nausée. Puis, il se retrouve dans le jardin des Weasley. Il règne un silence de plomb. Mr Weasley se tourne vers Harry:
- Molly a emmené les enfants au Chemin de Traverse. Elle ne voulait pas qu'ils te voient tout de suite.
Harry est étonné, et un peu déçu, aussi. Il s'attendait à trouver un peu de réconfort auprès de son copain, Ron. Est-ce que Molly pense qu'il peut représenter un danger pour ses enfants? C'est pour ça?
Il secoue la tête. Mme Weasley ne peut pas être au courant de ce qui s'est passé tout à l'heure.
Mr Weasley est entré dans la cuisine, et Harry s'empresse de le suivre. Il a un petit mouvement de surprise en entrant.
Assis à la grande table en bois, il y a Maugrey et Lupin, bien sûr, mais aussi Dumbledore, Fudge, Kingsley, Rogue, et deux sorciers qu'il ne connaît pas.
-Bonjour Harry. Lui dit Dumbledore, en le détaillant d'un regard perçant. Je sais que tu ne te sens sans doute pas très bien, mais j'aimerais que tu t'assois un moment avec nous, avant d'aller te reposer. tu t'en sens capable?
Harry acquiesce, mais lui dit:
- J'ai tout raconté à Remus. Il peut vous expliquer ce qui s'est passé.
- Je sais Harry. En fait c'est moi qui ai quelque chose à te dire.
Harry s'assoit,interloqué. Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer de plus grave que ce qui lui est arrivé sur Privet Drive?
- Je ne sais pas comment te dire ça, Harry. Visiblement, tu étais la cible d'une attaque bien préparée. Voldemort a fait... "neutraliser" Arabella pour ne pas qu'elle puisse donner l'alerte, mais il n'avait pas prévu que tu quitterais la maison de ton oncle et ta tante. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Harry. Tu as déjà beaucoup souffert à cause des agissements de Voldemort, et il va falloir que tu supportes ça aussi.
Avant de revenir chez Arabella, Lucius Malefoy est venu chez ton oncle et ta tante. Il venait en finir avec toi, mais tu n'étais plus là. Ton oncle et ton cousin, si. Ils... Ils n'ont rien pu faire, Harry.
Le regard de Dumbledore est emprunt d'une gigantesque compassion.
Harry ne ressent rien, pendant un instant. Il se souvient de toutes les fois où il s'est dit qu'il aimerait que son oncle et les siens se fassent... Mais aujourd'hui que c'est arrivé, il n'arrive pas à y croire. Vernon et Dudley... Harry les a haï. Mais il n'a jamais vraiment souhaité leur mort. Ils sont obtus ("étaient..." songe-t-il), mais ils ne méritaient certainement pas de mourir. A CAUSE DE LUI!!!
- Pourquoi... Pourquoi? POURQUOIIIIIIIII???!!!!!!
Harry n'en peut plus. Pourquoi faut-il que ce sorcier à qui il n'a rien demandé s'en prenne systématiquement à lui et aux siens?
- Harry, je sais ce que tu ressens.
- NON! Vous ne pouvez pas savoir. Personne ici ne peux savoir. Vous êtes-vous déjà demandé quel effet ça fait de se savoir en danger de mort constant? Et pas une menace générale, comme c'est le cas pour la plupart des ennemis de Voldemort, mais une menace personnelle! Une haine tenace comme celle de ce... monstre, c'est insupportable. Non, Professeur, vous ne pouvez pas savoir ce que je ressens, je...
- Il y a de ça 7 ans, le coupe Dumbledore de sa voix calme et profonde, j'ai vu ma femme et ma fille mourir, par la faute de Voldemort. Remus a perdu James, Lily et Sirius, ses meilleurs amis, et a dû admettre la trahison du dernier des Maraudeurs. Maugrey a été enfermé dans une malle pendant une année entière, et je peux t'assurer qu'il a vu mourir plus d'amis que la plupart d'entre nous. Tonks est orpheline. Ses parents ont été tués sous ses yeux, alors qu'elle avait six ans. Elle, elle s'en souvient, Harry.
Il soupire et le regarde avec encore plus de compassion.
- Ce que tu as vécu n'est absolument pas normal pour un garçon de ton âge, je te l'accorde, mais ce n'est normal pour aucun de nous. Mais il ne faut pas que tu t'enfermes, Harry. Tu n'es pas seul. Et le coupable tu le connais. Tu connais aussi la prophétie. Un jour tu seras prêt, et tu le vaincras. Ce jour-là, tu ne feras pas ce que tu as à faire uniquement pour toi, mais pour tous ceux qui ont souffert et qui souffrent encore à cause de Voldemort. Tu as raison, Harry: chacun a sa propre croix à porter, mais tu ne dois pas refuser l'aide qui t'est proposée.
Harry ne dit rien. Il ne sait pas quoi penser... Il n'avait jamais pensé aux sentiments de Remus, Tonks, et les autres adultes. Il les a toujours vus comme des personnes si fortes que rien ne pouvait les atteindre. Il se rend compte aujourd'hui qu'il a sans doute eu tort.
Soudain, il pense à quelqu'un d'autre:
- Ma tante!
Dumbledore acquiesce gravement.
- Elle est là-haut. Tonks lui a tout dit. Tu as raison, Harry. Elle aussi elle a sa croix a porter, et depuis des années, qui plus est. Elle a perdu sa soeur, et aujourd'hui son mari et son fils. Et elle a dû accepter la mort de son premier amour. Tout n'a pas été facile pour elle. C'est une Evans, Harry. Comme ta mère, elle paraît très forte. Mais là, c'est très dur pour elle.
Harry se lève, et les regarde, les yeux troubles.
- Je dois aller la voir. Je dois monter.
Dumbledore hoche gravement la tête.
- Oui, Harry. Elle aussi a besoin de toi.
Harry monte en courant, mais s'arrête devant une porte entrouverte d'où s'échappent des sanglots.
Il entre lentement. Il a l'impression que sa tante va le haïr parce que C'EST DE SA FAUTE si l'oncle Vernon et Dudley sont morts...
Pétunia est assise sur un fauteuil, la tête entre les mains. Elle sanglote misérablement. Soudain, elle relève la tête, et ses yeux pleins de larmes se fixent sur Harry.
- Oh, Harry! Comment... Comment ont-ils pu!
Harry s'approche, sans trop savoir quoi faire, terriblement mal à l'aise devant le désarroi de cette tante qu'il n'a appris à apprécier que depuis la veille. Inconsciemment, il pose une main sur son épaule, et aussitôt, il se sent mieux. Il sent une douce chaleur monter en lui, comme une onde d'énergie qui le traverse. Sa tante semble elle-même en ressentir les effets, puisqu'elle se calme progressivement.
Le jeune homme commence à se sentir plus sûr de lui. Une forte détermination envahit son visage.
- Il paiera, tante Pétunia. Ils paieront tous pour ça. Cela prendra le temps qu'il faut, mais je te promet qu'ils seront tous vengés... Papa, maman, Sirius, oncle Vernon, Dudley et tous les autres...
Sa tante le regarde longuement, puis d'une voix calme lui répond:
- Je te crois, Harry. Je te crois... Je vais aller me reposer un peu, maintenant. Tu devrais en faire autant.
Harry sort de la chambre, mais au lieu de se diriger vers la chambre de Ron, il redescend silencieusement les marches, pour s'arrêter devant la porte de la cuisine.
" De toutes manières, je n'arriverai jamais à me reposer, vu l'état dans lequel je suis". Pense-t-il
Il s'apprête à ouvrir la porte, mais en entendant la voix de Mr Weasley prononcer son prénom, il s'arrête, intrigué. Puis, il tend l'oreille..
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- ... bien pour Harry. Ce n'est pas comme cela que je vois les choses, en tous cas.
- Arthur, vous savez très bien que Harry ne peut pas rester là. La voix de Dumbledore est calme, patiente. Voldemort s'en rendra compte tout de suite. Il reste trois semaines avant la fin des vacances scolaires, et c'est largement suffisant pour que Voldemort et ses lascars viennent faire un nouveau massacre ici. Je pense qu'on a eu notre content de massacres pour cet été, vous ne croyez pas?
- Mais, Professeur, où voulez-vous qu'il aille? où pensez-vous que Harry sera en sécurité? demande Tonks
- Je crains qu'il n'y aie qu'une seule solution. Même si elle sera dure à accepter pour Harry. Nous ne pouvons pas le mettre dans une famille moldue: la bénédiction du sang ne le protégerai pas plus qu'ici. Non, il n'y a qu'un endroit où il sera en relative sécurité et, d'ailleurs, seul Harry a le droit d'ouvrir à nouveau cet endroit, puisqu'il lui a été légué.
- Comment?! Vous n'envisagez pas de...
Tonks s'interrompt, et regarde Harry, comme tous les autres. Celui-ci est entré sans bruit, mais sans se cacher.
- Je ne sais pas quel est cet endroit où vous voulez m'envoyer, Dumbledore, mais je vous fais confiance. Si vous pensez que tout le monde se portera mieux si je vais là-bas, j'y vais, et tant pis pour le danger.
Dumbledore, comme les autres, le regarde longuement et attentivement. Puis il passe sa main sur sa longue barbe blanche, et s'appuie un peu plus sur le dossier de sa chaise.
- Harry, ce n'est pas vraiment une question de "danger", au sens physique du terme. Vois-tu, Sirius (Harry sursaute en entendant le nom de son parrain) a décidé de te léguer sa maison, avant sa... disparition. Dans le monde sorcier, cela veut dire que personne ne peut y entrer avant que tu ne t'en soie approprié. Or je pense que c'est là que tu seras le plus en sécurité. Tu bénéficieras de toutes les défenses magiques que j'ai mises en place, et tu ne seras pas seul. Mais il te faudra vivre avec tes souvenirs. Et quand je dis "vivre", cela veut dire que tu ne dois pas les SUBIR.
Harry baisse les yeux, et réfléchit, encore sous le choc de ce qu'il vient d'entendre. Il est donc propriétaire de la maison de son parrain. Mais effectivement, il n'est pas sûr que cette maison le rende très heureux. Au bout d'un moment, il relève la tête:
- Professeur, suis-je obligé de répondre tout de suite, ou bien est-ce que je peux vous donner ma réponse demain?
- Tu peux bien sûr dormir ici cette nuit, Harry. Mais pas plus longtemps. Toute la famille Weasley serait en danger, et je sais que tu ne veux pas ça.
Harry hoche la tête.
Tout à coup, la porte s'ouvre violemment et va cogner le mur derrière. Un grand rouquin apparaît, suivi de près par une belle jeune fille, aux longs cheveux bruns... Une voix fachée s'élève derrière eux:
- RONALD WEASLEY!!! JE T'INTERDIT DE CLAQUER LES PORTES COMME CA!!!
- J'arrive pas à croire que vous ayez fait exprès de nous faire partir alors que Harry devait arriver, et d'ailleurs... Ron s'interrompt, remarquant toute la petite foule qui peuple la cuisine. Que faites-vous tous ici.
- Mr Weasley, Miss Granger, c'est un plaisir de vous voir, dit en souriant Dumbledore. Je pense que vous comprendrez bientôt le pourquoi de cette petite cachotterie. Mais pour l'instant, je pense que vous devriez tout faire pour que Harry se sente bien ici. Il a une décision à prendre, et elle n'est pas facile. Ah! avant que vous ne posiez une foule de questions, ajoute-t-il en voyant les deux adolescents ouvrir la bouche, j'aimerais ajouter que Harry a eu un début de journée épuisant, et qu'il serait bon de ne pas l'embêter avec ça pour l'instant. Il vous en parlera quand il s'en sentira capable.
Puis, Dumbledore se lève, et s'étire.
- Quant à moi, je vais malheureusement devoir vous quitter. J'ai encore beaucoup de choses à faire, avant que le soleil ne se couche. Harry, souviens-toi: pense aussi aux autres.
Dumbledore lui fait un sourire, puis disparaît dans un léger "bang".
Le reste de la journée, Harry le passe avec ses deux amis. Ceux-ce sont un peu surpris, au début, de voir qu'il ne raconte pas ce qui s'est passé, mais ils ne le pressent pas de questions, et pour cela, Harry leur en est reconnaissant.
Ils restent donc dans la chambre de Ron, à jouer aux échecs, puis à regarder les albums photo de Ron. Hermione surprend à plusieurs reprises le regard de Harry, qui se perd dans le vide, comme s'il était plongé dans de profondes pensées. "parle-nous, Harry..." supplie Hermione en pensée.
Après le dîner, qui se passe tranquillement (Mr Weasley raconte plein d'anecdotes qui se sont passées cet été au sein de son service, au ministère), Harry décide de leur dire ce qui leur est arrivé, à sa tante et à lui. Il les emmène dans le jardin, sous le regard compatissant des parents de Ron. Là, ils s'assoient sur un tronc allongé au sol, et Harry regarde longuement ses deux amis.
- Elle n'est pas descendue de la soirée, sans doute ne sait-elle pas encore comment se comporter avec des gens comme nous, commence-t-il.
- De qui parle-tu, Harry? demande Hermione, intriguée. D'après son regard, Ron se pose la même question.
- Ma tante est là. Elle est dans la chambre de Percy.
- Ta quoi? ta tante est là? Ron ouvre de grands yeux. Comment...?
Alors Harry raconte tout. Il raconte la soirée de la veille, la colère d'oncle Vernon, la fuite. Puis, après une longue inspiration, il raconte la visite de la maison de Miss Figg. Hermione pousse un petit cri d'horreur quand Harry raconte ce qu'il a vu au plafond du salon, et Ron prend inconsciemment la main de la jeune fille, pour la rassurer, ce qui fait naître un pâle sourire sur le visage de Harry. Puis il raconte Nagani, sa ruse pour s'échapper, et le choc contre Lucius Malefoy. Il raconte tout, même le rêve qu'il a fait pendant son évanouissement.
- Alors tu as tué Malefoy? demande Ron d'une voix admirative.
- Je crois bien, oui.
- Harry, un sortilège d'Avada Kedavra... c'est interdit, bien sûr, mais c'est surtout incroyablement difficile à lancer! Il faut une très grande force pour le lancer, et surtout une grande dose de haine! Dit Hermione, d'une voix peu assurée
- Oh, je peux te garantir que j'en avais, de la haine... J'en avais vraiment beaucoup...
Ses deux amis le regardent, et Harry sent que derrière leur inquiétude se cache une pointe de peur. Il soupire.
- Je sais ce que vous pensez, que c'est un crime de lancer un tel sortilège. Mais je n'ai pas eu le temps de réfléchir. Il allait tuer tante Pétunia.
Ron se ressaisit le premier:
- Tu as bien fait. J'aurais fait la même chose! Enfin... J'aurais essayé.
Hermione secoue la tête:
- Et maintenant, où est-ce que tu vas aller? tu vas rester là?
Ron regarde Harry avec espoir.
- Non, dis celui-ci. Ce serait trop dangereux pour toute la famille de Ron.
Il les regarde longuement, l'un après l'autre.
- Je crois qu'on va finir l'été chez Sirius.
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