Joyeux Noël …

Auteur : Lucie

Disclaimer :  J'vais vous surprendre, les personnages ne m'appartiennent pas !

Ptit mot de l'auteur : C'est ma première fanfic ! En fait j'y penses depuis assez longtemps ... ( pour vous dire la vérité, j'ai écrit ce 1er chapitre à l'époque où il se déroule … ça vous donne une idée ! ) je vais essayer d'accélérer ma fréquence de production, sinon chuis pas sortie !

Ceux qui me connaissent un peu n'auront pas de grosse surprise en lisant ma fic … les autres, je vous laisse découvrir … ( ne me tapez pas siouplé ! )

J'attends vos avis, impressions, critiques, … avec impatience !

Bonne Lecture !

( Merci à Charlinette et à mon tit Yerno qui m'ont beta-readé cette fic ! )

Chapitre 1

« Elle est en arrêt depuis combien de temps ?

_45 minutes. … Asystolie

_C'est fini, on ne la récupérera pas. Arrêtez le massage. »

Gallant, le jeune externe se recula. La courbe de l'électrocardiogramme clignota un moment puis se transforma en une ligne malheureusement droite, alors que l'appareil émettait un « bip » strident auquel Haleih, l'infirmière, coupa court en pressant un bouton.

« Heure du décès : 0h 37. »

Luka retira ses gants, rageusement. Cette jeune femme avait à peine 25 ans. Elle était la mère d'une petite fille de 2 ans. Elle devait mener une vie paisible et heureuse et voilà que tout s'achevait brusquement, un vendredi soir de Décembre, à cause d'un chauffard.

« Je vais voir son mari. » annonça le docteur.

Il se dirigea lentement vers le jeune homme de type mexicain qui, assis la tête entre les mains, attendait impatiemment des nouvelles de sa femme. Il se releva à l'approche du médecin.

« M. Mazarez ? Je suis le Dr. Kovac, l'un des médecins qui s'est occupé de votre femme. » Le jeune mari lui serra vivement la main.

« Docteur, comment va-t-elle ? Puis-je la voir ?

_L'accident de votre femme était plus grave qu'on ne le croyait. Elle a subi un choc extrêmement violent et elle souffrait de lésions trop importantes … » commença-t-il.

Luka détestait cette façon d'annoncer les mauvaises nouvelles, en tournant autour du pot. Mais il devait bien reconnaître qu'il ne voyait pas d'autre manière de procéder afin de ne pas trop brusquer les familles éplorées.

« Nous avons fait tout ce que nous avons pu, mais … » A ces mots, le visage de M. Mazarez se décomposa.

« Elle est morte, je suis vraiment désolé. »

Le jeune homme, livide, tremblait, des larmes se mirent à couler le long de ses joues, doucement. Il déglutit avec difficulté :

« Je voudrais la voir »

Luka le mena dans la salle de réa où il s'effondra sur le corps inanimé de sa femme. Tout en pleurant et en l'embrassant, il lui murmurait à l'oreille des paroles douces en espagnol.

Luka, légèrement en retrait observait la scène avec tristesse. Il ne savait que trop ce que ressentait cet homme. Il savait exactement ce qu'il vivait à cet instant et ce qu'il vivrait plus tard. Il avait déjà vécu cette perte une fois et le revivait chaque fois qu'une scène similaire se déroulait devant ses yeux, chaque fois qu'il devait annoncer un décès à un proche d'une victime.

Le jeune veuf se releva, au bout de quelques minutes. Il se retourna et regarda le docteur Kovac, les yeux embués de larmes. Il secoua la tête.

« Maria, … Elle était tellement …, il soupira, tellement … Oh ! Mais comment est-ce possible ? Je ne pourrai jamais vivre sans elle. Elle était tout pour moi. Sans elle, plus rien n'a de sens.

_M. Mazarez, je sais ce que vous ressentez, et encore une fois, je ne peux que vous faire part de mes plus sincères condoléances. Vous devez surmonter cette épreuve, vous avez une petite fille. Vous ne pouvez pas l'abandonner. Vous devez vivre pour elle.

_ Elena ! Elle va grandir sans sa mère. A 2ans, on la prive de ce qu'il y a de plus indispensable au monde ! »

            Luka passa un certain temps à réconforter du mieux qu'il pouvait le jeune père, bien que, il était bien placé pour le savoir, il n'y ait pas grand chose à dire ou à faire pour apaiser sa douleur.

            Il se rendit ensuite dans le foyer où il se débarrassa de son stéthoscope et de sa blouse et récupéra ses affaires.

            Il s'apprêtait à quitter l'hôpital lorsqu'il fut hélé par Gallant :

« Dr. Kovac, pourriez vous venir voir mon patient ?

_ J'ai terminé depuis plus d'une demi-heure ! »

_Je sais, mais il tient absolument à vous voir. »

Luka soupira : « Bon, de quoi s'agit-il ?

_M. Crossman, un homme âgé, diabétique. Il a arrêté de faire ses piqûres d'insuline. » répondit Michael tout en lui tendant le dossier. Luka le saisit, le fixa un moment et poussa la porte de la salle 2, où il fut accueilli par un vieil homme obèse qui souriait tristement.

« Dr Kovac ! Je suis désolé de vous déranger, mais vous vous êtes tellement bien occupé de moi, la dernière fois !

_ Ce n'est rien. Alors, pourquoi avez-vous arrêté votre insuline ? Vous savez que c'est extrêmement dangereux.

Je sais bien, docteur, mais je n'arrive pas à me les faire seul. Ma fille s'occupait de moi, mais … » Il baissa les yeux.

« … elle est morte il y a 2 mois. Une crise cardiaque.

_Vous m'en voyez vraiment désolé … Pourquoi n'avez-vous pas expliqué cette situation à votre médecin traitant ou à votre mutuelle ? Ils auraient pu s'occuper de contacter une infirmière.

_Ca me gênait, j'ai horreur de déranger ...

_Mais voyons, c'est leur métier !

_Et puis, au début, j'ai cru que ça ne poserait pas de problèmes.

_Oui, mais pourquoi n'avoir rien fait quand vous vous êtes aperçu que c'était trop difficile ?

_Vous savez, je suis si seul …

_M. Crossman, vous n'avez pas arrêté votre traitement délibérément ?

_Non ! Mais, je reconnais que je n'ai pas non plus cherché de solutions. Ma fille était ma seule raison d'être. Sa mère est décédée en la mettant au monde. » Le vieil homme se mit alors à pleurer à chaudes larmes. Luka et Michael se regardèrent, mal à l'aise, ne sachant trop que faire. Luka songea qu'il n'avait vraiment pas besoin de cela. La journée avait déjà été suffisamment éprouvante ! Mais le patient se calma rapidement et s'excusa de cette brève crise de larmes. Les deux médecins le rassurèrent et l'enjoignirent à se soigner.

            Lorsqu'ils sortirent de la salle, Gallant demanda à son supérieur : « S'il souhaite mourir, on ne peut pas l'obliger à prendre son traitement, n'est-ce pas ?

_Bien sûr que non. C'est à lui de décider. Mais c'est dommage de finir sa vie ainsi.

_On peut le comprendre. Il est âgé et seul. Sa vie est derrière lui maintenant. A sa place, je crois que je ferais la même chose, j'aurais aussi du mal à lutter pour survivre ! Ca n'en vaut pas vraiment pas la peine, il a raison !

_Gallant, tu es médecin ! Notre travail consiste à soigner les autres, à faire en sorte qu'ils aillent mieux pour leur permettre de vivre. Nous devons les aider à reprendre goût en la vie, pas les pousser à se suicider ! Bon, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil à sa montre, je ne suis plus de garde depuis plus d'une heure, alors j'y vais. Appelle les services sociaux pour qu'ils lui parlent et voient ce qu'ils peuvent faire pour lui et garde le en observation une nuit ou deux. »

            Luka se dirigea vers la porte. A peine, celle-ci entrouverte, qu'un courant d'air glacial s'engouffra dans le hall des Urgences. Luka resserra son manteau contre lui et sortit en pressant le pas.

« Luka ! » Il tourna la tête. Abby, assise sur un banc, une cigarette et un gobelet de café dans les mains, lui souriait. Il s'approcha d'elle.

« Tu as fini ?

_Depuis un bout de temps ! Et toi ?

_Non, je suis là pour la nuit ! »

Il jeta un œil étonné vers sa veste légère, négligemment jetée sur ses épaules, par dessus sa blouse d'infirmière.

« Tu n'es pas frigorifiée ?

_Non, ça va. Elle leva la tête. Tiens, il commence à neiger ! » Elle le dévisagea. « Ca n'a pas l'air d'aller. La journée a été dure ?

_C'est rien de le dire ! »

Elle lui sourit gentiment. Un long silence pesant s'installa. Ils étaient toujours mal à l'aise lorsqu'ils se retrouvaient seuls, l'un en face de l'autre. Même du temps où ils sortaient ensemble, leurs sentiments n'avaient jamais été très clairs. En fait, ils n'avaient pas su ce qu'ils ressentaient et ils n'avaient pas réussi à être heureux tous les deux. Trop d'éléments extérieurs avaient compliqué leur histoire. Luka pensait que, au fond, ce n'était peut-être pas plus mal. Ils n'étaient sans doute pas faits l'un pour l'autre. Mais leurs attitudes respectives restaient plus ou moins ambiguës. Ils s'entendaient bien mieux aujourd'hui qu'auparavant, cependant, cette connivence risquait à tout instant de dégénérer. Ils ne souhaitaient pas, ni l'un ni l'autre que tout recommence, mais ne pouvaient s'empêcher de se rapprocher ostensiblement. De son côté, Abby était également de plus en plus proche de Carter. La situation en était d'autant plus difficile à gérer.

Luka rompit le silence : « Tu m'excuseras, mais je suis debout depuis presque 48h, alors, je vais aller me coucher ! »

Luka se tenait debout sur le quai presque désert de l'arrêt de métro. Il était totalement abattu. Sa garde n'avait rien eu de réjouissant : il avait prononcé plusieurs décès et avait du annoncer à une jeune femme qu'elle avait un cancer du sein. Tout cela ne faisait qu'accroître la mélancolie dans laquelle il était plongé depuis un moment.

Un couple, tendrement enlacé, s'arrêta à côté de lui. Les amoureux riaient gaiement et commencèrent à s'embrasser. Luka les regardait du coin de l'œil. Ils avaient l'air tellement heureux ! Cela aurait du le réconforter de constater que certaines personnes pouvaient encore l'être ! Mais rien ne pouvait le tirer de sa torpeur ! Cela lui rappelait sa solitude. Les fêtes approchaient et il n'avait personne avec qui partager ces instants magiques. Il aurait tellement aimé aller acheter des jouets pour ses enfants, décorer la maison avec eux, les voir jouer dans la neige, entendre leur rire joyeux à la découverte de leurs cadeaux, … Il voyait des familles unies et heureuses et cela le déprimait ; mais il voyait aussi des gens seuls et tristes et cela le déprimait davantage. La période des fêtes était toujours difficile pour lui. L'hiver était toujours un moment douloureux : Danjela, Jasna et Marko avaient été tués fin janvier. Et, pour lui, l'image de la neige qui tombait était maintenant indissociable du souvenir de ces 3 cercueils qu'il avait contemplé seul, accablé de chagrin, tandis que les flocons tourbillonnaient autour de lui. 

            Quand il arriva enfin chez lui, Luka était complètement exténué. Il se coucha directement et s'endormit aussitôt. Sa nuit fut cependant, plutôt agitée.

            Lorsqu'il se réveilla, le réveil posé sur la table de nuit indiquait qu'il était 9h30. Il se retourna machinalement mais son lit était désespérément vide. Lorsqu'il le partageait avec Danjela, tous les matins, il se retournait et la regardait dormir. Elle ouvrait généralement les yeux quelques minutes après lui, lui souriait et il se regardait ainsi, en silence, pendant un instant. Il gardait cette habitude.

            N'ayant aucune raison de traîner dans son lit, il se leva rapidement, se lava, s'habilla et, devant le vide sidéral qui emplissait son frigo, résolut d'aller boire un café au centre commercial voisin et d'en profiter pour faire quelques courses. A la vérité, il ne voulait pas rester seul chez lui à ressasser ses pensées. Il supportait de plus en plus mal sa solitude et, pour cette raison, il sortait le plus possible.

Un quart d'heure plus tard, il était assis dans un coffee-shop, devant un café et un journal. Il jeta un coup d'œil à la vaste salle presque vide : une famille de touristes déjeunait, attablée devant un véritable « breakfast » à l'américaine, un homme en costume buvait un café en pianotant sur le clavier de son ordinateur portable, deux garçons sirotaient des milk-shake en discutant de voitures pendant que la jeune fille qui les accompagnait grignotait un croissant en regardant autour d'elle, l'air de s'ennuyer profondément, dissimulée par une des plantes qui décoraient la salle, une femme surveillait deux petites filles qui jouaient entre les tables, une serveuse essuyait une table et une autre portait des viennoiseries à un couple qui venait de s'installer. Seul un léger brouhaha régnait dans la salle, relativement calme. Luka se plongea dans son journal. Un raclement de chaise : l'homme d'affaire qui s'en allait d'un pas pressé. Un claquement de porte : celle des toilettes. Tout redevint calme. Soudain, un fracas de chaise renversée se fit entendre et une voix qui sembla étrangement familière à Luka, s'éleva : « Oh  mon Dieu ! Kate ! Tess ! »

Il releva vivement la tête.

… A suivre …