Tout d'abord… un gigantesque remerciement à Tilicho, la fière et grande beta-reader qui me corrige tous mes chapitres depuis le début. En plus, elle y met du cœur et beaucoup de sérieux. Mieux encore ! Elle ne se plaint (presque) jamais ! La beta-reader idéale, quoi ! ^_____^
Merci à tous les reviewers ! Ca m'a fait chaud au cœur de voir plusieurs réactions suite au chapitre 4… Mais ça ne m'étonnait pas de ne pas avoir beaucoup de réponses : il y a tellement de fics désormais qu'il est impossible de répondre à toutes…
Sybille : Merci à toi pour tes compliments. En fait, les 5 premiers chapitres étaient déjà écrits et publiés sur un forum, il m'était donc impossible de changer le cours de l'histoire et le contenu des chapitres… J'espère que tu as trouvé la descriptions des personnages dans les différents chapitres.
Alana : Je sais, j'ai tardé mais je viens juste de découvrir comment convertir mes fichiers word en html… Mais ça ressemble à de l'esclavagisme ! Tu m'attacherais à mon bureau pour que j'écrive, ou quoi ? Non mais vraiment… ^____^ (Reveanne va bien ?)
Lily : Merci beaucoup. Mais le mot « talent » est à discuter…
Lyra Parle d'Or : Heu… je continue, je continue… Ne t'énerve pas ! ^_^ Merci énormément à toi. En effet, on devrait forcer les gens à mettre des reviews à chaque fic… Ca serait cool pour les auteurs !
Sora-Lin : je t'ai menacéerevolver sur la tempe de mettre un review alors c'est normal que t'en laisses un… ) Merci à toi ^_^ (non, pitié, pas la torture… argh… argh…)
Tinkerbell : De l'imagination ? j'en ai plein :D Ca dépasse de ma cervelle tellement j'en ai ! (beurk…) Oui oui, je continue… Merci à toi !
J'aimerais aussi vous informer que :
1. Je pars en voyage du 12 au 23 mai,
donc je ne pourrais pas bosser mes chapitres…
2. Les chapitres 1 à 5 étaient déjà tous écrits. Les autres mettront donc plus
de temps à arriver.
Merci encore ! Merci infiniment ! (eh oh, Neko… calme, calme…)
Beauxbâtons
Chapitre 5 : Prince
« Définir la magie blanche… LOUP ! »
Sébastien sursauta. A ses côtés, Nathaniel fronça les sourcils.
« Heu…. La magie blanche est la forme de magie la plus forte, c'est à dire qu'elle n'est pas neutre, au contraire de la majorité des sorts que nous utilisons… Elle ne peut agir que par une concentration d'éléments et de mouvements purs… et uniquement sur un phénomène qui provoque l'horreur dans l'âme de quelqu'un… »
Mlle Rougeau daigna écouter la réponse qu'elle avait exigé.
« Il existe quatre formes de magie : la neutre, la noire et la blanche. Ces deux dernières sont contraires, mais la magie blanche est néanmoins plus puissante. C'est une réunification de magie pure et de vérité absolue. La magie blanche n'agit que face à la noirceur des évènements, qu'elle soit de cause magique ou ordinaire. »
De la pendule accrochée au-dessus du tableau résonna un léger bruit de clochettes.
L'enseignante soupira.
« Très bien, nous n'aurons jamais fini à temps. Vous me résumerez le chapitre de votre manuel sur la magie blanche pour la prochaine fois. La face d'un rouleau de parchemin suffira. Loup, vous me ferez un devoir détaillé sur l'adjonction des corps magiques – de trois à cinq rouleaux. »
Sébastien déglutit difficilement. Avec quoi remplir trois rouleaux sur un sort que l'on pouvait définir en une dizaine de lignes à peine… ?
« Je vous prierai de ranger la salle avant de vous enfuir. » ajouta le professeur alors que la moitié de la classe se trouvait déjà dans le couloir.
La dizaine d'élèves restant vociféra mais tous se mirent rapidement à faire voler chaises et tables afin de reconstituer la classe en ses quatre rangées six chaises.
« Mais il n'y a rien à dire sur le sort d'adjonction des corps ! » s'exclama Circé.
Sébastien acquiesça tandis qu'il avalait sa bouchée de viande. La main de Gabrielle vint de poser sur la sienne dans un geste compatissant.
« Tu peux le dire ! » répondit Sébastien.
« Cette prof est complètement dérangée, si vous voulez mon avis. » déclara Nathaniel tout en scrutant son ami.
« Tu n'étonneras plus personne en disant cela ! » lança Sébastien avec un sourire moqueur. « Ne vous inquiétez pas !, continua-t-il à l'adresse de Circé et Gabrielle qui le regardaient avec des yeux inquiets. Je survivrai à ce devoir ! Et puis, je sais m'y faire, maintenant, ce n'est pas comme si c'était la première fois ! »
« Tu crois que vas tu trouver… ? » interrogea Gabrielle.
« Il faut que je mette la main sur la liste des gens pour qui ce sort a mal tourné, et les cas assez étonnants qu'on a pu voir au cours de ce dernier millénaire. Avec un recensement de ces personnes, j'arrive aisément à emplir trois rouleaux de parchemin. » assura Sébastien.
« Quel devoir stupide… »
Un silence s'établit à la table, rompu uniquement par le cliquetis des couverts de Sébastien –qui demeurait le seul à manger – et bercé par le brouhaha de la salle à manger.
« Il y a des montagnes de choses à dire sur les adjonctions des corps magiques. »
Ils se retournèrent vers le fond de la table. Adelanda observait le plafond.
« Non seulement tu as les cas étranges et les accidents, mais aussi le symbole de ce sort. Je croyais que nos études s'étaient assez avancées pour que vous puissiez comprendre que l'apparition de la magie n'était pas un malencontreux hasard, mais bel et bien des centaines de signes et sensations qui se sont enchaînées les unes aux autres. Dont les symboles. La magie résonne dans chaque atome et chaque vibration. Y compris chez les moldus, même les plus vides et inconscients de ceux-ci, car la sorcellerie est une réaction physique et chimique omniprésente, et chacun contribue à sa force tant qu'il existe, a existé ou existera. »
La sorcière se leva et disparut dans la foule de ses camarades. Ils sursautèrent lorsqu' Ildur, qui avait été assis en face d'Adelanda et resté inébranlable durant le discours de celle-ci, se redressa de son siège.
« Il y a également les potions d'adjonction, si ça peut t'aider. »
Il se volatilisa, laissant à la table de chêne quatre personnes abasourdies.
« … Chloé… »
Oui… ?
«Chloé… Chloé … »
Où est-ce que je suis… ? Où suis-je ? Où… ? Aïe. J'ai mal. J'ai très mal… Ca… Ca tire dans tout le corps… ça élance… ça passe dans le sang, puis dans les muscles… ça va jusqu'à comprimer l'air, à gonfler mes poumons de sang… aïe.
J'ai mal. J'ai très mal… J'essaye de parler, il faut que j'essaye…. Un vague raclement de gorge… Rien de plus… Je n'arrive à rien de plus.
Oh, mon dieu, j'entends mon cœur battre, mais il n'est pas sous mes côtes, oh, loin de là… il est… sous ma main gauche ? Oh, dieu du ciel… Je le sens battre… Juste sous mes doigts… C'est quoi ce souffle contre mon cou… ? Oh, de grâce… oh, merci, ce n'est pas le mien… quelle âme peut charitable que la mienne… j'ai l'impression que sa peau est tellement fine que je vais la transpercer et réellement avoir son cœur sous mes ongles si je fais un mouvement. Il… il parle… ? Je m'appelle… comment je m'appelle déjà… ? Ah, oui. Chloé. Et lui ? Comment ? Je n'ai pas bien entendu… Earl? « Le prince » ? C'est joli comme prénom… Ce n'est pas français… ce ne sont pas des sonorités auxquelles je suis habituée… Prince, je ne vous vois pas… Il y a trop d'ombres… Pas de lumière… pas de lumière… je vous devine plus qu'autre chose… Prince, je vais vous avouer un secret… J'ai peur du noir.
Adelanda se réveilla en sursaut. Trempée de sueur, les cheveux en bataille, ses doigts s'agrippaient à son drap comme si ce dernier était le Sauveur même. Ses ongles s'enfoncèrent si profondément dans le tissu qu'ils atteignirent également sa paume, et lorsque enfin elle desserra son étreinte, quelques minces filets de sang s'écoulèrent sur sa peau blanche et en maculèrent son bras. Dans sa gorge s'étouffa un sanglot. Elle passa rapidement sa main indemne sous ses yeux pour en débarrasser les perles de larmes et de sueur.
Un bras de la Lune s'était faufilée par-delà les lourds rideaux bleutés qui dissimulaient la fenêtre, et éclairait en quelques faisceaux certains coins de la chambre.
Adelanda repoussa ses draps et couvertures, mit deux pieds à terre et tituba, le couloir étroit étouffant sa présence, jusqu'à la salle de bain commune.
Elle fut d'abord aveuglée par l'éclat des moult lampes et bougies qui s'allumèrent dans un même souffle. Elle s'appuya lourdement sur une tablette de marbre, et actionna le robinet d'eau froide. Le jet limpide en découla immédiatement et elle coinça sa tête dans le lavabo, sous le flux rapide. L'eau imprégna ses cheveux, s'insinua dans ses oreilles, immergea son visage et le col de sa chemise.
A cette onde se mêlait ses propres pleurs, acides, salés.
« A… Adelanda ? Tu vas bien ? »
La voix de Circé résonna dans un écho bourdonnant. L'interpellée ferma le robinet et se tourna vers sa camarade. Circé se tenait dans l'encadrement de la porte, les cheveux défaits, les lèvres dessinées dans un murmure inquiet, son regard brun teinté d'anxiété.
Adelanda ne répondit pas tout de suite. Elle plongea son regard pâle dans les yeux vivants de Circé. Cette dernière la fixait, se dandinait d'un pied sur l'autre.
« Et puis, tu es trempée… qu'est-ce qui t'a pris ? Tu vas attraper la crève… »
Elle marcha vers une étagère et en déploya une serviette au blason de Beauxbâtons qu'elle tendit à Adelanda.
« Essuie-toi le visage et les cheveux avec ça… »
Adelanda posa la serviette sur ses cheveux imbibés d'eau.
« Tu ne dormais pas ? » demanda-t-elle à Circé. Cette dernière fit un signe négatif de la tête. Adelanda distinguait nettement deux pommettes rouges qui jaillissaient de sous ses cheveux châtain.
J'ai mal… j'ai de plus en plus mal… Prince, vous sentez ma douleur… ? Vous la sentez ? J'ai la vôtre à porter en fardeau… Mais m'avez-vous en revanche dépossédé de la mienne ? Prince, prince, je vous implore… vos yeux brillent, les miens sombrent… votre peau se reforme, la mienne se décompose de seconde en seconde… Mais tuez-moi… tuez-moi enfin… Prince… croyez-vous en Dieu ?
« Je ne savais pas que tu souffrais d'insomnie ! » déclara Circé tandis qu'elle offrait à Adelanda un nouveau pyjama (encore au blason de Beauxbâtons… tout ici était donc frappé à l'écusson de l'académie ?) Cette dernière scruta son amie.
« Je ne souffre pas d'insomnie. »
« Cauchemar ? »
Adelanda enfila le pyjama à rayure.
« On peut dire ça comme ça. »
Prince… Prince… vous m'entendez ? Prince ? Prince… Prince, où êtes-vous ? Oh, c'est tellement sombre ici… Prince, pitié, répondez… je n'entends plus votre souffle, Prince… Je ne le perçois plus…je ne saisis plus votre présence… Prince ? Prince ?
Prince ?
Prince ? Prince ?
« Prince… »
« Quoi ? »
Adelanda passa rapidement sa langue sur ses lèvres.
« Rien. »
Vous ne me croyez pas, Prince…. Mais un jour, vous verrez… un jour enfin, vous réaliserez à quel point les étoiles brillent… un jour, vous scruterez les montagnes à ma recherche… et un jour, vous porterez sur vos genoux meurtris un enfant… un enfant qui rira… qui aura vos yeux… il sera tout blanc, tout pur, il ne connaîtra ni la souffrance ni la tempête ni l'ombre…
« Bonne nuit Adelanda… »
L'interpellée ne répondit pas. Elle se glissa dans ses draps et s'enfonça profondément dans son matelas. Elle n'était même pas épuisée. Elle ne connaissait pas l'épuisement.
Un jour, Prince, un jour, mon ventre s'arrondira… il deviendra pâle comme la lune ! Et encore plus tard, j'aurais en mon sein l'enfant de la perfection, qui ne saura jamais ce que c'est que de subir les affres du froid ou de la tristesse, encore moins du désespoir. Il protégera son âme… sa seule âme…
« Prince, revenez. »
Elle sera fille. Je lui ai déjà donné un nom.
« Revenez, oh, revenez… »
Elle s'appellera Adelanda.
