Le chapitre 2 est en ligne ! Enfin ! J'y croyais plus !! Ca a été laborieux
mais bon !
*****
Quel est ton lien avec cette perle ?
« Ahhhhhhh !!! C'est enfin terminé pour aujourd'hui !! » S'exclama
Kagome en s'étirant.
« Oui ! Au moins ça de fait ! On est débarrassé du pire ! » Reprit
Yuka.
« Moui. Mais j'ai trouvé le sujet de dissertation d'Histoire plutôt
amusant ! Si j'avais eu le temps, je crois que j'aurais pu écrire une
copie double de plus !! Ahh ! 3 heures, c'est vraiment trop court ! »
Regretta Ayumi.
Ses trois amies la regardèrent atterrées.
« Ayumi est vraiment une élève studieuse ! S'exclamèrent-elle ensemble. »
Mêlées à une foule d'élèves empressés à la sortie de Furinkan, les quatre lycéennes se dirigeaient d'un pas lent vers la gare, se remettant de cette pénible première journée d'examens.
« Et pour toi Kagome, ça s'est bien passé ? Comme tu as été souvent
absente ces derniers temps, ça n'a pas du être évident. »
Elle acquiesça en soupirant « J'imagine qu'on y peut rien. J'ai du mal
à me concentrer en ce moment et je n'ai pas vraiment eu le temps
d'étudier. . . »
« Ah ! Moi je sais ce qui préoccupe notre Kagome-chan ! » S'exclama
Eri avec un petit rire.
« Hein ? »
« Tu penses trop à ton petit ami infidèle, jaloux et grossier !! »
« (Elle parle d'Inu-Yasha ? Remarque, ça lui convient assez. . .) »
« Alors, alors ?! T'en es où avec lui ? »
« Ben euh. . . Toujours au même point. . . On s'entend plutôt bien, et
puis si on cherche un peu, il a quand même ses bons côtés ! (je me
demande qui j'essaie de convaincre là ;-) »
« Tu veux dire que tu es complètement « guérie » et que vous êtes
seulement rester de bons amis ? »
« (Hmm. . . Bonne question !) C'est un peu plus compliqué que ça. . .
En fait. . . »
Tout à coup, un frisson longea sa colonne vertébrale, coupant net son «explication ». Elle détourna brusquement son regard, fixant un point indéfini avec insistance. . .
« Qu'est-ce que tu as ? »
« (C'est la même sensation que tout à l'heure. Cette fois, j'en suis
sure, je n'avais pas rêvé. . .) »
« Kagome-chan ? Tu es sure que tu vas bien ? »
« Ah ? Euh, oui oui ! Ne vous inquiétez pas ! Mais il va falloir que
j'y aille ! J'ai fait pas mal d'impasses sur les révisions pour
demain, et j'aimerais rentrer tôt pour rattraper ça ! »
« Quoi ? Mais . . .»
« Je suis désolée ! A demain ! »
Sans rien ajouter, elle partie à toute vitesse dans la direction qu'elle avait fixé.
« (Cette sensation. . . C'est vraiment la présence d'un fragment de
la perle ? Dans le présent ? Comment. . .) »
Eri, Yuka et Ayumi la regardèrent s'éloigner stupéfaites puis secouèrent la tête en soupirant.
« Non, elle n'est pas guéri du tout ! »
« La pauvre, elle est toujours amoureuse de ce type, ça la met dans
tous ses états d'en parler. »
« Je crois qu'on devrait la laisser tranquille avec ça pour le
moment.»
Elles hochèrent la tête d'un commun accord « Tu as raison. . . »
Au même moment, s'échappant discrètement d'une des interminables corvée de nettoyage que lui avait imposé le principal pour un motif douteux, Ranma rejoint sa fiancée, qui l'attendait adossée au portail du lycée, prévoyant son départ avancé.
« C'était quoi la raison cette fois ? »
« J'ai intercepté la vengeance du ciel de son Tatchi avec la statue à
l'effigie du dirlo de l'entrée. »
« Pour changer ! »
Dans un inhabituel silence pesant, le jeune couple emprunta le chemin habituel vers le dojo. Akane remarqua néanmoins que le jeune homme n'était pas monté sur la barrière comme à son habitude, mais marchait calmement à côté d'elle d'un air absent. Au bout de longues minutes interminables durant lesquelles ils n'échangèrent pas un mot, elle s'arrêta soudainement, laissant échapper un profond soupir.
« Qu'est-ce qu'il y a Akane ? »
« Rien de spécial. Je me demandais juste. . . » Murmura-t-elle
« Quoi ? »
« J'ai une faim de loup ! Pourquoi on ne passerait pas par l'Ucchan's
pour manger quelque chose ? C'est moi qui invite ! » Continua-t-elle
le plus jovialement possible, esquissant un sourire forcé.
Il la dévisagea un instant avec surprise, d'un air ébahi.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ?! »
« Pour rien, seulement, cette attitude ne te ressemble pas !
D'habitude, tu me fais toujours une scène lorsque je m'arrête chez
elle sur le retour !»
« Ca n'a rien à voir ! Tu t'inquiètes pour Ukyô n'est-ce pas ? Je
supporterai pas de voir cette petite mine sur ton visage pendant toute
la soirée. . . Tu ne m'as même pas fait la moindre remarque
désobligeante depuis tout à l'heure ! » S'exclama-t-elle d'une voix
boudeuse.
Malgré son étonnement, il se contenta de sourire à cette remarque, reprenant d'une voix hésitante.
« Alors. . . tu. . .tu ne m'en voudras pas ? »
« Moi aussi je me fais du soucis pour elle. . . Et puis, je n'ai pas
de raison, ni le droit de t'en vouloir. Après tout, Ukyô est ton amie
d'enfance, c'est normal que tu veuilles la protéger je suppose. . .
N'est-ce pas ? »
Observant ce regard à la fois triste et doux, Ranma ne put s'empêcher de penser à quel point cette « kawaiikunee iinazuke » pouvait être mignonne, bien qu'il refusait de l'admettre. . .
« Oui, une amie d'enfance, mais. . . »
« Mais ? »
Il secoua la tête « Bon, c'est décidé ! On y va alors, tu viens ? »
Terminant sa phrase, Ranma saisit avec sa délicatesse ordinaire la jeune fille dans ses bras (genre sac de ciment) pour rejoindre au plus vite le restaurant d'Ukyô en empruntant les toits des maisons du quartier !
« Arrête ! On est pas si pressé que ça ! Je veux descendre !!! »
« Tu peux pas t'empêcher de râler ? »
« Lâche-moi tout de suite ! »
« T'es sûre ? A 10 mètres du sol ? Remarque, si ça te tenais qu'à moi.
. . »
« Tu parles ! T'en profite ! Hentai !! »
« Dans tes rêves oui ! Ca m'amuse pas de transporter Miss Bibendum à
travers la ville ! »
« (Il est enfin redevenu normal !)Tu sais ce qu'il te dit le
bibendum ?!! »
« On est arrivé. »
« Hein ? »
Effectivement, l'appui de la terre ferme sous ses pieds et l'enseigne du restaurant devant elle confirmait ce qu'elle venait d'entendre. A leur grand étonnement, la pancarte devant la porte affichait ouvert, alors qu'il avait été recommander à la jeune cuisinière de mettre cet après-midi à profit pour prendre du repos. S'apprêtant à faire coulisser la porte d'entrée, leur mouvement fut soudain arrêter par une « voix » familière, venant de l'autre bout de la rue.
« Uiiiiiik ! Uiiiiik !! (Trad : Selon le vieillard de tout à l'heure,
je devrais plus être très loin de Nagasaki. . .) »
« P-chan ! Qu'est-ce que tu fais là ma puce ? » S'exclama avec joie
Akane, l'interpellant d'une petite voix mielleuse.
« Ryôga ! Encore paumé je suppose ! » Marmonna Ranma d'un air moqueur.
En effet, l'adorable petit cochon noir, entendant la voix de sa maîtresse, eut l'air à la fois surpris et ravi, puis alla à sa rencontre, traînant derrière lui son sac à dos, démesuré pour sa taille actuelle. . .
« Qu'est-ce que tu fais avec cet énorme sac ? » Lui demanda Akane, le
serrant affectueusement contre elle (étreinte dont il ne se défendit
absolument pas, malgré le regard menaçant de son rival, qui exposa le
contenu du sac d'un air narquois.)
« Voyons, des Goyas et du Misokatsu périmé. . . Dis-moi P-chan,
t'aurais pas fait un petit détour par Okinawa et Nagoya avant
d'arriver à revenir ici ? » Railla t'il en pressant son groin avec son
index.
« Uiiiiiiiiik !! (trad : La ferme abruti, je cherchais même pas à
revenir !) »
« Arrête de toujours t'en prendre à lui ! Il ne t'a rien fait ! »
« (Qu'est-ce qui faut pas entendre !) »
Sans s'attarder davantage, ils entrèrent finalement dans le restaurant où ils entendirent une voix chaleureuse les accueillir.
« Irasshai ! Ah ! Mais c'est Akane-chan et Ranma-kun ! »
« Bonjour Konatsu-kun !» Répondit Akane.
« Ca fait plaisir de vous voir ! Qu'est-ce que je vous sers ? »
Une voix se fit entendre de l'arrière cuisine « J'arrive tout de
suite ! »
« Ukyô-sama ! Vous devez vous reposer, aujourd'hui c'est moi qui
m'occupe de tout ! »
La jeune fille ne prit pas en compte cette remarque, rejoignant son
assistant derrière le comptoir « C'est bien ce qui m'inquiète ! Tu as
encore vendu une spéciale à 100 yens au dernier client ! »
« U-chan ! Tu ne devrais pas être au lit par hasard ? » Lui demanda
Ranma d'un ton de reproche.
« C'est ce que je n'arrête pas de lui répéter ! »
Ukyô le regarda avec surprise « Mais qu'est-ce que vous avez tous ? Je
vais très bien ! »
« Hein ? Tu plaisantes ? C'est pas l'impression que tu nous as donné
ce midi lorsque tu t'es évanouie ! Intervint Akane sur le même ton. Tu
nous as fait une de ses peurs ! »
« Moi ? Evanouie ? C'est possible. . . Une petite crise d'hypoglycémie
je suppose ! Hahaha ! »
Akane et Ranma s'échangèrent un regard interrogatif d'un air peu convaincu, mais n'insistèrent néanmoins pas, ne pouvant qu'admettre que la cuisinière paraissait effectivement être au mieux de sa forme. Soudainement, la lycéenne se leva d'un bond de sa place avec un air confus.
« Je sais ce que j'ai oublié ! »
« Ah ? »
« Il fallait que je la revois à la fin des cours pour lui rendre, ça
m'est complètement sorti de la tête ! »
« Rendre quoi à qui ? »
Sans répondre à sa question, elle fouilla au fond de son sac pour retrouver ce qu'elle y avait soigneusement ranger quelques heures auparavant.
« Qu'est-ce que tu en penses ? » Demanda-t-elle au jeune homme, lui
tendant le précieux flacon
Il l'observa désabusé « Bah, c'est juste trois cailloux ! Rien
d'extraordinaire. »
« Tu plaisantes ? Ces gemmes sont magnifiques ! »
Il plaça ses mains indifféremment derrière sa nuque « Si tu le dis.
C'est quoi, du béryl ? »
« Non, c'est plutôt. . . »
« Une perle. » Coupa Ukyô, saisissant délicatement le bijou.
Elle l'observa intensément, ne semblant pouvoir détacher son regard du trésor qui était entre ses mains, hypnotisée par l'éclat des fragments éclatants. D'une voix rêveuse, elle compléta simplement.
« La perle des quatre esprits, le plus précieux bijou du Japon
antique. Aujourd'hui on n'en parle que dans les légendes. . . »
« Comment tu le sais ? » Demanda Ranma assez sceptique.
Sans répondre, elle rendit le bijou à Akane, qui le rangea d'un mouvement hésitant, surprise du commentaire de la jeune fille. Cette dernière esquissa un sourire étrange, constatant son étonnement.
« Alors, ce serait toi. . . »
« Moi ? » Demanda-t-elle d'une petite voix perplexe.
Elle éclata de rire « Je suis d'accord avec lui, tu es très
mignonne ! »
« Avec lui ? Avec qui ? » Reprit Ranma feignant l'indifférence.
« C'est. . . un secret ! » Lança-t-elle d'une voix malicieuse.
« ??? »
En temps normal, cette remarque l'aurait sûrement flattée, mais l'inhabituelle intonation, à la fois grave et amusée de sa voix la mit mal à l'aise, d'autant que ce genre de compliment n'était certainement pas du genre d'une de ses principales rivales...
« Ukyô. . . Qu'est-ce qui t'arrive ? » Demanda Akane d'une voix
incertaine. « Tu n'es vraiment pas comme d'habitude ! »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Bien-sur que si ! » Elle remonta ses
manches, saisissant ses spatules avec une dextérité impressionnante « Je
vais vous faire goûter en avant première une nouvelle recette que j'ai
imaginé tout à l'heure ! Vous me direz ce que vous en pensez ! »
D'un pas léger, la jeune cuisinière retourna à son arrière cuisine en chantonnant pour chercher les quelques ingrédients qui lui manquaient. Malgré cette bonne humeur habituelle, Akane, Ranma, Konatsu et Ryôga portaient sur elle un regard incrédule. Non, elle n'était définitivement pas dans son état normal.
« Konatsu, il y a quelque chose qui préoccupe U-chan en ce moment ? »
« Je n'en sais rien. » Soupira-t-il « Elle est comme ça depuis qu'elle
est rentrée. J'ai l'impression de travailler pour une personne tout à
fait différente. En plus de ça, elle oublie tout ! En arrivant ici,
elle donnait l'impression de tout découvrir pour la première fois, mon
existence y compris. . . »
« C'est vrai ?! »
Il hocha la tête « Je suis vraiment inquiet, parce que ces absences
soudaines ne la dérange absolument pas, et elle agit comme si de rien
n'était. . . »
Un lourd silence s'installa alors, chacun réfléchissant à ce qui pouvait expliqué ce changement d'attitude soudain. Cependant, il fut rapidement brisé par le fracas dans lequel la porte d'entrée s'ouvrit, suivit de l'arrivée en trombe d'une jeune lycéenne essoufflée sous les regards stupéfaits des adolescents.
« Pfiouu ! J'ai mis du temps mais j'ai fini par trouver !! »
« Ah ! Pour une coïncidence ! » Déclara Akane en riant.
« Hein ? »
La nouvelle arrivante dévisagea tout le monde avec surprise, avant de reprendre avec un rire gêné.
« Héhéhé ! Akane-senpai ! On arrête pas de se croiser aujourd'hui ! »
« J'en ai bien l'impression Kagome-chan ! » elle continua d'une voix
faussement vexée « Mais pas de senpai entre nous !! »
« Suman, Akane-chan !"
« Je préfère ça ! » Conclue-t-elle en riant . « Ah, laisse-moi te
présenter : Voici Ranma Saotome, que tu as déjà aperçu ce matin, et
l'assistant de la restauratrice de l'Ucchan's (sisi, c'est un garçon)
Konatsu-kun. » Elle se retourna vers la jeune fille « Et voilà Kagome
Higurashi, dont j'ai fait la connaissance ce matin puisqu'elle fait
partit des élèves passant leurs examens de passage »
« Uiiiiiik ! (Trad : J'existe !) »
« Oh ! Comment ai-je pu t'oublier ma puce ! Ce petit cochon est mon
animal de compagnie, P-chan ! »
« Kawaii !!! Je peux le tenir ? »
« Bien-sur ! Il est gentil comme tout ne t'inquiète pas. » Elle lui
tendit doucement P-chan, sous le regard incrédule de Ranma.
« (T'es pitoyable Ryôga ! T'adores être le nombril du monde pas
vrai ?) »
« Qu'il est craquant ! On dirait qu'il est tout gêné ! »
« Tiens, c'est vrai ! Il est très intelligent et comprend tout ce
qu'on lui dit ! C'est bête à dire, mais il me donne l'impression
d'être presque humain parfois ! »
A cette remarque, P-chan se fit tout petit, émettant un petit cri plaintif, et leva un regard inquiet vers le jeune homme natté qui lui renvoya un sourire narquois.
« Ouais. . . presque, hein P-chan ?! (Prends-toi ça dans le
groin !!) »
« Uiiiiiiikkk ! (Trad : Tu me cherches ou quoi ?) » Grogna l'intéressé
« Hmm. Au fait Higurashi » Reprit-il, changeant complètement de sujet,
« c'est toi qui as épinglé le vieux ce matin non ? Joli coup ! »
« Merci, mais pour être honnête, je me suis étonnée toute seule. Par
contre, je peux te retourner le compliment, tu es aussi agile qu'un
Hanyô ! »
« Qu'un quoi ?! »
« Hein ? Euh. . . Ah ! Ca sent super bon ! » Elle observa rapidement
le tableau des menus « Est-ce que je pourrais avoir une océane s'il
vous plait ? »
« Ok ! Je m'en occupe tout de suite ! »
« Au fait, Kagome » Reprit Akane « Est-ce que tu n'aurais pas perdu. .
. »
Elle fut interrompue par la voix d'Ukyô, passant sa tête à travers le store entrouvert de l'arrière-cuisine.
« Konatsu, est-ce que tu sais où je range la charcuterie par hasard
? »
Il regarda sa patronne avec étonnement « Toujours sur le même étage
que le fromage je suppose. »
« Ah. . .d'accord » Elle referma le store qui ne mit que 2 secondes à
se rouvrir « Et c'est où ça au fait ? »
Il secoua faiblement la tête « J'arrive tout de suite ! »
Laissant Akane, Ranma et Ryôga à leur étonnement, il rejoint sa chère Ukyô- sama dans l'arrière boutique. De son côté, Kagome restait debout stupéfaite, fixant avec insistance l'endroit où elle avait aperçu Ukyô quelques secondes auparavant, avant de demander d'une voix peu assurée.
« Cette personne. . . Ce n'est pas l'élève qui s'est évanouie ce matin
sur le terrain de sport ? »
« Si, il s'agit d' Ukyô Kuonji, la plus réputée spécialiste
d'Okonomiyakis de la ville ! »
« Ah bon. . . »
Rapidement suivi par la jeune restauratrice, Konatsu ne mit pas longtemps à revenir, les bras charger de divers plat pré-commandés d'Okonomiyakis.
« Mais tu es sûr qu'on me les avait commandé en début d'après-midi ? »
« Oui, vous m'aviez même assuré que vous préfériez vous occuper de la
livraison vous-même ! »
Elle haussa les épaules « J'ai tellement de commandes, un oubli, ça
arrive à tout le monde ! »
« Pas à vous, Ukyô-sama. Enfin, je vais m'en charger ne vous inquiétez
pas. »
Sur ce, Konatsu quitta le restaurant en vitesse après avoir vérifié l'adresse de livraison une dernière fois. Sans s'en préoccuper davantage, Ukyô se plaça à nouveau devant sa table de travail, préparant les diverses commande sous les regards à la fois curieux et sceptiques des lycéens, ne reconnaissant pas dans les ingrédients utilisés et dans leur proportion une recette vraiment traditionnelle, bien que l'agilité dans sa préparation était toujours la même, sinon meilleure. Cependant, au moment d'assaisonner la pâte, elle redressa un visage ennuyé vers Ranma.
« Au fait Ranma, je te fais quoi comme okonomiyaki d'habitude ?! »
« Hein ?! » Il eut un petit rire forcé « Comme si tu ne le savais pas
! »
Elle secoua la tête « Non, j'en ai aucune idée. . . » Répondit-elle le
plus sérieusement du monde.
A cette réponse sèche, le jeune homme se demanda comment il devait réagir. Elle n'avait absolument pas l'air de plaisanter. . . Cependant, ce qui choquait le plus son ami d'enfance n'était pas qu'elle ne se souvienne pas de son menu spécial, mais plutôt le fait qu'elle l'ait appelé par son prénom, ce qu'elle n'avait encore jamais fait, ou presque. . .
De son côté, Kagome était aussi, sinon plus, abasourdie que le couple, mais pour des raisons différentes. A une distance si rapprochée, elle ne pu que constater que ses soupçons étaient justifiés, et ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait en examinant son front.
« (C'est bien ce qui m'avait semblé. . . C'est ici que se trouve le
fragment. Cette fille. serait un youkai ? Non, c'est impossible, je
m'en serais rendu compte lorsqu'elle s'est battu avec Akane-chan,
mais. . .) »
« Finalement j'ai pas si faim que ça. » Reprit à mi-voix Ranma.
« Quoi ?! C'est toi qui m'inquiète maintenant ! » S'exclama Akane
soucieuse, posant sa main sur son front. « T'as de la fièvre ? Tu veux
qu'on aille à la clinique de Tofu-Sensei ? »
« Hé, t'insinues quoi ?! »
« Que t'as un appétit insatiable ! »
Leur discussion fut coupée par l'agile mouvement de spatules d'Ukyô, envoyant d'un même coup les commandes des clients.
« C'est une recette un peu spéciale ! Vous m'en direz des
nouvelles ! » Commenta fièrement la cuisinière.
Après l'avoir remercier, Akane découpa un morceau à part, réservé à P-chan, que Ranma s'empressa de prendre devant ses yeux rageurs.
« Eh !! T'as fini de l'ennuyer ? Je croyais que t'avais pas faim ! »
« Ouais, mais là, c'est un devoir ! C'est trop bon pour lui ! Si t'en
as trop t'as qu'à me le donner, ça sera ça de moins sur tes
hanches ! »
« Je vois. . . »
Pour toute réponse, elle lui aplatit le visage sur le gril, avant de reprendre indifféremment.
« Ca à l'air délicieux ! Itadakimasu ! »
Sur ce, elle entama sa première bouchée. . . mais s'immobilisa soudainement après l'avoir mis en bouche, sentant des larmes lui monter aux yeux. Kagome et Ranma l'observèrent avec étonnement avant de l'imiter à leur tour, et eurent exactement la même réaction.
« Alors, c'est comment ? » Demanda Ukyô avec impatience, des étoiles plein les yeux.
Au bout de plusieurs secondes, après un effort surhumain pour avaler sa bouchée, Ranma demanda d'une voix inquiète :
« Euh. . . U-chan. . . Ta nouvelle recette, tu l'as empruntée à Akane ? »
L'intéressée s'étouffa presque, à la fois de colère et parce qu'elle avait essayé d'avaler à son tour pour lui exprimer sa façon de penser ! Il posa une main sur son épaule alors qu'elle se remettait difficilement de sa migraine violente, reprenant d'une voix compatissante.
« Tu comprends maintenant ce que j'endure quand tu prépares des
bentos ? »
« Ce n'est pas bon ? » Demanda la cuisinière d'un air désolé.
« C'est probablement dû à la fatigue. . . » La rassura Akane en
tordant le bras que Ranma avait imprudemment laissé sur son épaule.
« Au fait, c'est quoi l'ingrédient spécial que tu as ajouté ? »
« Le secret du chef ? La chair de fugu ! Mais le problème c'est que je
ne sais pas très bien le préparer. . . »
« Qu. . . QUOI ???? » S'exclamèrent les trois adolescents
Effectivement, Kagome, Ranma et Ryoga se sentirent progressivement pris de crampes atroces, ayant l'affreuse impression que leur sang ne circulait plus dans leurs veines. S'étouffant presque, il leur était de plus en plus pénible de trouver leur souffle, ne pouvant contenir une forte toux sous les yeux effarés d'Akane qui, de son côté ne ressentait étrangement aucun des symptômes dont ils souffraient.
« Arghhh. . . Qu'est-ce que. . . U-chan. . . » Articula difficilement
Ranma
« Qu'est-ce que tu leur as fait !! » S'exclama Akane avec colère.
« Moi ? Pas grand chose. . . » Protesta-t-elle innocemment.
« Tu te moques de moi ?! Je ne sais pas qui tu es, certainement pas
l'Ukyô que je connais en tout cas, mais tu as plutôt intérêt à me dire
qu'il existe un remède ! »
« Tu n'as vraiment aucun sens de l'humour ! » Soupira-t-elle du voix
boudeuse. « C'était une blague ! Le goût n'a rien à voir avec du fugu,
c'est juste que je ne sais absolument pas comment on cuisine ce que
vous appelez des Okonomiyakis ! J'espérais quand même que se serait
mangeable. Je suis déçue ! »
« Hein ?? »
« Ne t'inquiète pas ! Leur état actuel n'est pas du à un quelconque
poison. En fait, il s'explique par le jaki qui les entoure. Je pensais
que tu l'aurais remarquer ! »
« Quoi ?! »
« (Un jaki ? Quelle idiote !! Comment j'ai pu être aussi naïve ! Cette
fille n'est définitivement pas, ou tout du moins plus humaine depuis
qu'elle a perdu connaissance.) »Se reprocha intérieurement Kagome,
ayant de plus en plus de mal à trouver sa respiration. « (Je ne
parviens pas à le purifier, mes capacités seraient-elles plus limitées
dans mon époque ?. . . Mais pourquoi Akane n'en ressent pas les effets
également ? ) »
« Les humains y résistent très mal, et je suis d'ailleurs étonnée que
vous ayez mis tout ce temps à ressentir ses premiers effets. Mais ne
t'inquiète pas, tes amis vont juste être paralysés pendant quelques
heures, c'est tout. . . »
« Les humains. . . » Répéta Akane gravement « Qu'est-ce que tu es au
juste. ? »
Etudiant la jeune femme qui se trouvait devant elle, Akane dut admettre qu'elle ne correspondait assurément plus en rien avec « leur » Ukyô Kuonji. Son regard était vide d'expression, sa voix monotone, et son air indifférent. Elle se trouvait bel et bien face à une étrangère. Cette impression lui était familière, se rappelant la fois ou Kasumi avait été possédée, et elle même, lorsque son apparence fut intervertie avec celle d'une poupée pour se venger de Ranma. . .
« Ce que je suis ? » Répéta-t-elle d'une voix pensive, reprenant
étonnée. « En fait, je ne me suis jamais vraiment posé la question.
Mais peu importe si je peu être utile à Naraku-sama »
« Qui ?! »
« (Naraku ! Encore lui !! C'est bien son genre de laisser les autres
s'occuper de ses plans douteux ! Mais qu'est-ce qu'il vient faire
ici ?) » Songea Kagome abasourdie.
« Peu importe. . . Je ne voudrais pas le faire attendre davantage,
aussi, accepteriez-vous de me suivre mademoiselle ? » Demanda « Ukyô »
avec un inattendu respect.
« Et si je refusais ? »
« La paralysie de vos amis risquerait d'en être prolongé. . . De plus,
je crains que ce corps ne supporte plus l'hypnose très longtemps. . .
Comprends-tu ce que cela signifie ? »
Ne l'imaginant que trop bien, Akane abaissa sa garde inutile, sachant très bien que ce combat serait perdu d'avance.
« A. . . Attends. . . » Murmura Ranma dans une respiration saccadé.
« Tu es toujours conscient ? » Demanda le youkai étonné. « Tu es
vraiment résistant pour un humain, je suis impressionnée. »
« Garde tes compliments ! »Lança-t-il, tentant de se redresser
légèrement. « Qui que tu sois. . . si tu touches à. . .Akane. . . »
N'achevant pas sa phrase, le regard glacial qu'il lança à la jeune fille lui fit comprendre ce qu'aurait pu être ses derniers mots.
« Intéressant. . . »
« Je m'interdis de frapper les femmes, mais dans le cas d'un démon y a
prescription ! »
« Et téméraire en plus ! Décidément tu me plais énormément ! »
S'exclama « Ukyô » ravie. « Néanmoins, je pense que tu te surestimes.
. . »
« Quoi ?? »
« Penses-tu réellement pouvoir lever la main sur la personne possédant
le visage de ton amie d'enfance. . . Ukyô, c'est bien comme ça qu'elle
s'appelle ? »
Ne pouvant qu'admettre ce que l'inconnue avançait, Ranma perdit l'assurance qui lui permettait de supporter la puissance du jaki, se faisant de plus en plus pesante.
« S. . . Salaud ! »
« (Pas de doute. . . Un stratagème aussi bas qu'utiliser les humains
pour se battre entre eux, ne peut-être que l'?uvre de l'éducation de
Naraku. La personne possédant ce corps est définitivement un disciple
appliqué.) » Pensa avec dégoût Kagome à bout de force, incapable
d'effectuer le moindre geste pour la défense de la jeune fille. « (Je
ne comprends décidément pas où elle veut en venir.) »
« Qu'est-ce que tu attends de moi exactement ? » Demanda posément
Akane, sachant toute tentative inutile.
« La Shikon no Tama est un atout capital dans le jeu de mon maître.
Aussi, si vous avez compris votre situation, je vous prierais de me
suivre. »
« (Quoi ??? Quel rapport avec Akane) » Se demanda Kagome
« La. Shikon no tama. Tu parles de ça ? » Questionna cette dernière
étonnée, sortant les fragments qu'elle possédait depuis peu.
« Naniiii ??! » S'exclama la jeune miko abasourdie, l'étonnement lui
ayant redonner pour un instant l'usage de la parole. « (Akane ? Qu'est-
ce que tu fais avec ça ??) »
Kagome se reprocha intérieurement de ne pas avoir remarqué l'absence du précieux bijou. Ainsi, ce n'était pas uniquement la présence du fragment d'Ukyô, mais également de ceux possédés par Akane qui l'avait induite en erreur alors qu'elle était à la recherche du restaurant.
« (Ca explique tout. . . Les fragments de la perle que portait Akane
l'ont protégée du jaki en formant une sorte de kekkai. . . Mais. . .
Masaka ! Ca veut dire qu'elle pense qu'Akane-chan est. . . ?!) »
Se rendant compte du quiproquo, Kagome tenta de rassembler ses dernières forces pour résoudre le malentendu. . .
« Noooon ! C'est. . . C'est. . . Une. . . Mé. . . Mé. . . »
A bout de force, l'étudiante ne parvint à terminer sa phrase, luttant de son mieux pour ne pas s'évanouir.
« (Kagome. . . Cette « perle » brisée serait-elle si importante ? Quel
lien y a-t-il entre elle et toi ?). . . « Songea Akane. « Elle reprit
à voix haute. Je ne comprends rien à ce que tu racontes, et ne sais
absolument pas qui est ce type que tu appelles Naraku, mais peu
importe. C'est après moi que tu en as non ? Alors laisse Ranma et
Kagome en dehors de ça ! »
« (Héé !! C'est ma réplique ça !!) » Protesta intérieurement cette
dernière.
« Dois-je comprendre que tu acceptes ma condition ? » Demanda le
youkai.
La jeune fille hocha faiblement la tête
« Akane. . .» Coupa faiblement son fiancé.
Elle s'accroupit près de lui « Je n'ai pas vraiment le choix. . .
Désolée de te causer encore du soucis Ranma. »
« I. . .diote ! »
Ce fut le dernier mot qu'il prononça avant de fermer ses yeux bleus-gris. La jeune fille l'observa silencieusement d'une regard mêlant culpabilité et colère. Une colère qu'elle ne pouvait extérioriser, se reprochant son incapacité.
« Ranma no Baka ! Si j'avais seulement eu le choix. » Elle soupira
profondément avant de reprendre d'une petite voix. « Encore dépassée
par les événements, oui, je suis peut-être une idiote. . . Mais. . .
Malgré tout. . . »
Elle esquissa un triste sourire, frôlant d'une caresse la joue de ce paisible visage endormi.
« . Tu viendras n'est-ce pas ? »
Entre ses paupières mi-closes, Kagome quant à elle observa la scène, impuissante, ne pouvant effectuer le moindre geste, ni même manifester la moindre émotion, le visage paralysé et son esprit déjà loin, entraîné dans ce sommeil imposé. Cependant, elle crut apercevoir un éclat éblouissant envahir la pièce, enveloppant d'une lumière aveuglante les silhouettes des deux jeunes femmes. Mais rapidement, elle succomba à son tour à l'aura étouffante. . .
*****
A/N : Enfin terminé !! Je ne voyais plus le bout de ce chapitre ! J'aurais vraiment eu du mal à lancer cette histoire :-/ J'avais vraiment hâte d'arriver au chapitre 3 qui ne devrait plus tarder.
Encore une fois, je vous remercie d'avoir suivi cette histoire ! Domo arigatô minna-san !
*****
Quel est ton lien avec cette perle ?
« Ahhhhhhh !!! C'est enfin terminé pour aujourd'hui !! » S'exclama
Kagome en s'étirant.
« Oui ! Au moins ça de fait ! On est débarrassé du pire ! » Reprit
Yuka.
« Moui. Mais j'ai trouvé le sujet de dissertation d'Histoire plutôt
amusant ! Si j'avais eu le temps, je crois que j'aurais pu écrire une
copie double de plus !! Ahh ! 3 heures, c'est vraiment trop court ! »
Regretta Ayumi.
Ses trois amies la regardèrent atterrées.
« Ayumi est vraiment une élève studieuse ! S'exclamèrent-elle ensemble. »
Mêlées à une foule d'élèves empressés à la sortie de Furinkan, les quatre lycéennes se dirigeaient d'un pas lent vers la gare, se remettant de cette pénible première journée d'examens.
« Et pour toi Kagome, ça s'est bien passé ? Comme tu as été souvent
absente ces derniers temps, ça n'a pas du être évident. »
Elle acquiesça en soupirant « J'imagine qu'on y peut rien. J'ai du mal
à me concentrer en ce moment et je n'ai pas vraiment eu le temps
d'étudier. . . »
« Ah ! Moi je sais ce qui préoccupe notre Kagome-chan ! » S'exclama
Eri avec un petit rire.
« Hein ? »
« Tu penses trop à ton petit ami infidèle, jaloux et grossier !! »
« (Elle parle d'Inu-Yasha ? Remarque, ça lui convient assez. . .) »
« Alors, alors ?! T'en es où avec lui ? »
« Ben euh. . . Toujours au même point. . . On s'entend plutôt bien, et
puis si on cherche un peu, il a quand même ses bons côtés ! (je me
demande qui j'essaie de convaincre là ;-) »
« Tu veux dire que tu es complètement « guérie » et que vous êtes
seulement rester de bons amis ? »
« (Hmm. . . Bonne question !) C'est un peu plus compliqué que ça. . .
En fait. . . »
Tout à coup, un frisson longea sa colonne vertébrale, coupant net son «explication ». Elle détourna brusquement son regard, fixant un point indéfini avec insistance. . .
« Qu'est-ce que tu as ? »
« (C'est la même sensation que tout à l'heure. Cette fois, j'en suis
sure, je n'avais pas rêvé. . .) »
« Kagome-chan ? Tu es sure que tu vas bien ? »
« Ah ? Euh, oui oui ! Ne vous inquiétez pas ! Mais il va falloir que
j'y aille ! J'ai fait pas mal d'impasses sur les révisions pour
demain, et j'aimerais rentrer tôt pour rattraper ça ! »
« Quoi ? Mais . . .»
« Je suis désolée ! A demain ! »
Sans rien ajouter, elle partie à toute vitesse dans la direction qu'elle avait fixé.
« (Cette sensation. . . C'est vraiment la présence d'un fragment de
la perle ? Dans le présent ? Comment. . .) »
Eri, Yuka et Ayumi la regardèrent s'éloigner stupéfaites puis secouèrent la tête en soupirant.
« Non, elle n'est pas guéri du tout ! »
« La pauvre, elle est toujours amoureuse de ce type, ça la met dans
tous ses états d'en parler. »
« Je crois qu'on devrait la laisser tranquille avec ça pour le
moment.»
Elles hochèrent la tête d'un commun accord « Tu as raison. . . »
Au même moment, s'échappant discrètement d'une des interminables corvée de nettoyage que lui avait imposé le principal pour un motif douteux, Ranma rejoint sa fiancée, qui l'attendait adossée au portail du lycée, prévoyant son départ avancé.
« C'était quoi la raison cette fois ? »
« J'ai intercepté la vengeance du ciel de son Tatchi avec la statue à
l'effigie du dirlo de l'entrée. »
« Pour changer ! »
Dans un inhabituel silence pesant, le jeune couple emprunta le chemin habituel vers le dojo. Akane remarqua néanmoins que le jeune homme n'était pas monté sur la barrière comme à son habitude, mais marchait calmement à côté d'elle d'un air absent. Au bout de longues minutes interminables durant lesquelles ils n'échangèrent pas un mot, elle s'arrêta soudainement, laissant échapper un profond soupir.
« Qu'est-ce qu'il y a Akane ? »
« Rien de spécial. Je me demandais juste. . . » Murmura-t-elle
« Quoi ? »
« J'ai une faim de loup ! Pourquoi on ne passerait pas par l'Ucchan's
pour manger quelque chose ? C'est moi qui invite ! » Continua-t-elle
le plus jovialement possible, esquissant un sourire forcé.
Il la dévisagea un instant avec surprise, d'un air ébahi.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ?! »
« Pour rien, seulement, cette attitude ne te ressemble pas !
D'habitude, tu me fais toujours une scène lorsque je m'arrête chez
elle sur le retour !»
« Ca n'a rien à voir ! Tu t'inquiètes pour Ukyô n'est-ce pas ? Je
supporterai pas de voir cette petite mine sur ton visage pendant toute
la soirée. . . Tu ne m'as même pas fait la moindre remarque
désobligeante depuis tout à l'heure ! » S'exclama-t-elle d'une voix
boudeuse.
Malgré son étonnement, il se contenta de sourire à cette remarque, reprenant d'une voix hésitante.
« Alors. . . tu. . .tu ne m'en voudras pas ? »
« Moi aussi je me fais du soucis pour elle. . . Et puis, je n'ai pas
de raison, ni le droit de t'en vouloir. Après tout, Ukyô est ton amie
d'enfance, c'est normal que tu veuilles la protéger je suppose. . .
N'est-ce pas ? »
Observant ce regard à la fois triste et doux, Ranma ne put s'empêcher de penser à quel point cette « kawaiikunee iinazuke » pouvait être mignonne, bien qu'il refusait de l'admettre. . .
« Oui, une amie d'enfance, mais. . . »
« Mais ? »
Il secoua la tête « Bon, c'est décidé ! On y va alors, tu viens ? »
Terminant sa phrase, Ranma saisit avec sa délicatesse ordinaire la jeune fille dans ses bras (genre sac de ciment) pour rejoindre au plus vite le restaurant d'Ukyô en empruntant les toits des maisons du quartier !
« Arrête ! On est pas si pressé que ça ! Je veux descendre !!! »
« Tu peux pas t'empêcher de râler ? »
« Lâche-moi tout de suite ! »
« T'es sûre ? A 10 mètres du sol ? Remarque, si ça te tenais qu'à moi.
. . »
« Tu parles ! T'en profite ! Hentai !! »
« Dans tes rêves oui ! Ca m'amuse pas de transporter Miss Bibendum à
travers la ville ! »
« (Il est enfin redevenu normal !)Tu sais ce qu'il te dit le
bibendum ?!! »
« On est arrivé. »
« Hein ? »
Effectivement, l'appui de la terre ferme sous ses pieds et l'enseigne du restaurant devant elle confirmait ce qu'elle venait d'entendre. A leur grand étonnement, la pancarte devant la porte affichait ouvert, alors qu'il avait été recommander à la jeune cuisinière de mettre cet après-midi à profit pour prendre du repos. S'apprêtant à faire coulisser la porte d'entrée, leur mouvement fut soudain arrêter par une « voix » familière, venant de l'autre bout de la rue.
« Uiiiiiik ! Uiiiiik !! (Trad : Selon le vieillard de tout à l'heure,
je devrais plus être très loin de Nagasaki. . .) »
« P-chan ! Qu'est-ce que tu fais là ma puce ? » S'exclama avec joie
Akane, l'interpellant d'une petite voix mielleuse.
« Ryôga ! Encore paumé je suppose ! » Marmonna Ranma d'un air moqueur.
En effet, l'adorable petit cochon noir, entendant la voix de sa maîtresse, eut l'air à la fois surpris et ravi, puis alla à sa rencontre, traînant derrière lui son sac à dos, démesuré pour sa taille actuelle. . .
« Qu'est-ce que tu fais avec cet énorme sac ? » Lui demanda Akane, le
serrant affectueusement contre elle (étreinte dont il ne se défendit
absolument pas, malgré le regard menaçant de son rival, qui exposa le
contenu du sac d'un air narquois.)
« Voyons, des Goyas et du Misokatsu périmé. . . Dis-moi P-chan,
t'aurais pas fait un petit détour par Okinawa et Nagoya avant
d'arriver à revenir ici ? » Railla t'il en pressant son groin avec son
index.
« Uiiiiiiiiik !! (trad : La ferme abruti, je cherchais même pas à
revenir !) »
« Arrête de toujours t'en prendre à lui ! Il ne t'a rien fait ! »
« (Qu'est-ce qui faut pas entendre !) »
Sans s'attarder davantage, ils entrèrent finalement dans le restaurant où ils entendirent une voix chaleureuse les accueillir.
« Irasshai ! Ah ! Mais c'est Akane-chan et Ranma-kun ! »
« Bonjour Konatsu-kun !» Répondit Akane.
« Ca fait plaisir de vous voir ! Qu'est-ce que je vous sers ? »
Une voix se fit entendre de l'arrière cuisine « J'arrive tout de
suite ! »
« Ukyô-sama ! Vous devez vous reposer, aujourd'hui c'est moi qui
m'occupe de tout ! »
La jeune fille ne prit pas en compte cette remarque, rejoignant son
assistant derrière le comptoir « C'est bien ce qui m'inquiète ! Tu as
encore vendu une spéciale à 100 yens au dernier client ! »
« U-chan ! Tu ne devrais pas être au lit par hasard ? » Lui demanda
Ranma d'un ton de reproche.
« C'est ce que je n'arrête pas de lui répéter ! »
Ukyô le regarda avec surprise « Mais qu'est-ce que vous avez tous ? Je
vais très bien ! »
« Hein ? Tu plaisantes ? C'est pas l'impression que tu nous as donné
ce midi lorsque tu t'es évanouie ! Intervint Akane sur le même ton. Tu
nous as fait une de ses peurs ! »
« Moi ? Evanouie ? C'est possible. . . Une petite crise d'hypoglycémie
je suppose ! Hahaha ! »
Akane et Ranma s'échangèrent un regard interrogatif d'un air peu convaincu, mais n'insistèrent néanmoins pas, ne pouvant qu'admettre que la cuisinière paraissait effectivement être au mieux de sa forme. Soudainement, la lycéenne se leva d'un bond de sa place avec un air confus.
« Je sais ce que j'ai oublié ! »
« Ah ? »
« Il fallait que je la revois à la fin des cours pour lui rendre, ça
m'est complètement sorti de la tête ! »
« Rendre quoi à qui ? »
Sans répondre à sa question, elle fouilla au fond de son sac pour retrouver ce qu'elle y avait soigneusement ranger quelques heures auparavant.
« Qu'est-ce que tu en penses ? » Demanda-t-elle au jeune homme, lui
tendant le précieux flacon
Il l'observa désabusé « Bah, c'est juste trois cailloux ! Rien
d'extraordinaire. »
« Tu plaisantes ? Ces gemmes sont magnifiques ! »
Il plaça ses mains indifféremment derrière sa nuque « Si tu le dis.
C'est quoi, du béryl ? »
« Non, c'est plutôt. . . »
« Une perle. » Coupa Ukyô, saisissant délicatement le bijou.
Elle l'observa intensément, ne semblant pouvoir détacher son regard du trésor qui était entre ses mains, hypnotisée par l'éclat des fragments éclatants. D'une voix rêveuse, elle compléta simplement.
« La perle des quatre esprits, le plus précieux bijou du Japon
antique. Aujourd'hui on n'en parle que dans les légendes. . . »
« Comment tu le sais ? » Demanda Ranma assez sceptique.
Sans répondre, elle rendit le bijou à Akane, qui le rangea d'un mouvement hésitant, surprise du commentaire de la jeune fille. Cette dernière esquissa un sourire étrange, constatant son étonnement.
« Alors, ce serait toi. . . »
« Moi ? » Demanda-t-elle d'une petite voix perplexe.
Elle éclata de rire « Je suis d'accord avec lui, tu es très
mignonne ! »
« Avec lui ? Avec qui ? » Reprit Ranma feignant l'indifférence.
« C'est. . . un secret ! » Lança-t-elle d'une voix malicieuse.
« ??? »
En temps normal, cette remarque l'aurait sûrement flattée, mais l'inhabituelle intonation, à la fois grave et amusée de sa voix la mit mal à l'aise, d'autant que ce genre de compliment n'était certainement pas du genre d'une de ses principales rivales...
« Ukyô. . . Qu'est-ce qui t'arrive ? » Demanda Akane d'une voix
incertaine. « Tu n'es vraiment pas comme d'habitude ! »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Bien-sur que si ! » Elle remonta ses
manches, saisissant ses spatules avec une dextérité impressionnante « Je
vais vous faire goûter en avant première une nouvelle recette que j'ai
imaginé tout à l'heure ! Vous me direz ce que vous en pensez ! »
D'un pas léger, la jeune cuisinière retourna à son arrière cuisine en chantonnant pour chercher les quelques ingrédients qui lui manquaient. Malgré cette bonne humeur habituelle, Akane, Ranma, Konatsu et Ryôga portaient sur elle un regard incrédule. Non, elle n'était définitivement pas dans son état normal.
« Konatsu, il y a quelque chose qui préoccupe U-chan en ce moment ? »
« Je n'en sais rien. » Soupira-t-il « Elle est comme ça depuis qu'elle
est rentrée. J'ai l'impression de travailler pour une personne tout à
fait différente. En plus de ça, elle oublie tout ! En arrivant ici,
elle donnait l'impression de tout découvrir pour la première fois, mon
existence y compris. . . »
« C'est vrai ?! »
Il hocha la tête « Je suis vraiment inquiet, parce que ces absences
soudaines ne la dérange absolument pas, et elle agit comme si de rien
n'était. . . »
Un lourd silence s'installa alors, chacun réfléchissant à ce qui pouvait expliqué ce changement d'attitude soudain. Cependant, il fut rapidement brisé par le fracas dans lequel la porte d'entrée s'ouvrit, suivit de l'arrivée en trombe d'une jeune lycéenne essoufflée sous les regards stupéfaits des adolescents.
« Pfiouu ! J'ai mis du temps mais j'ai fini par trouver !! »
« Ah ! Pour une coïncidence ! » Déclara Akane en riant.
« Hein ? »
La nouvelle arrivante dévisagea tout le monde avec surprise, avant de reprendre avec un rire gêné.
« Héhéhé ! Akane-senpai ! On arrête pas de se croiser aujourd'hui ! »
« J'en ai bien l'impression Kagome-chan ! » elle continua d'une voix
faussement vexée « Mais pas de senpai entre nous !! »
« Suman, Akane-chan !"
« Je préfère ça ! » Conclue-t-elle en riant . « Ah, laisse-moi te
présenter : Voici Ranma Saotome, que tu as déjà aperçu ce matin, et
l'assistant de la restauratrice de l'Ucchan's (sisi, c'est un garçon)
Konatsu-kun. » Elle se retourna vers la jeune fille « Et voilà Kagome
Higurashi, dont j'ai fait la connaissance ce matin puisqu'elle fait
partit des élèves passant leurs examens de passage »
« Uiiiiiik ! (Trad : J'existe !) »
« Oh ! Comment ai-je pu t'oublier ma puce ! Ce petit cochon est mon
animal de compagnie, P-chan ! »
« Kawaii !!! Je peux le tenir ? »
« Bien-sur ! Il est gentil comme tout ne t'inquiète pas. » Elle lui
tendit doucement P-chan, sous le regard incrédule de Ranma.
« (T'es pitoyable Ryôga ! T'adores être le nombril du monde pas
vrai ?) »
« Qu'il est craquant ! On dirait qu'il est tout gêné ! »
« Tiens, c'est vrai ! Il est très intelligent et comprend tout ce
qu'on lui dit ! C'est bête à dire, mais il me donne l'impression
d'être presque humain parfois ! »
A cette remarque, P-chan se fit tout petit, émettant un petit cri plaintif, et leva un regard inquiet vers le jeune homme natté qui lui renvoya un sourire narquois.
« Ouais. . . presque, hein P-chan ?! (Prends-toi ça dans le
groin !!) »
« Uiiiiiiikkk ! (Trad : Tu me cherches ou quoi ?) » Grogna l'intéressé
« Hmm. Au fait Higurashi » Reprit-il, changeant complètement de sujet,
« c'est toi qui as épinglé le vieux ce matin non ? Joli coup ! »
« Merci, mais pour être honnête, je me suis étonnée toute seule. Par
contre, je peux te retourner le compliment, tu es aussi agile qu'un
Hanyô ! »
« Qu'un quoi ?! »
« Hein ? Euh. . . Ah ! Ca sent super bon ! » Elle observa rapidement
le tableau des menus « Est-ce que je pourrais avoir une océane s'il
vous plait ? »
« Ok ! Je m'en occupe tout de suite ! »
« Au fait, Kagome » Reprit Akane « Est-ce que tu n'aurais pas perdu. .
. »
Elle fut interrompue par la voix d'Ukyô, passant sa tête à travers le store entrouvert de l'arrière-cuisine.
« Konatsu, est-ce que tu sais où je range la charcuterie par hasard
? »
Il regarda sa patronne avec étonnement « Toujours sur le même étage
que le fromage je suppose. »
« Ah. . .d'accord » Elle referma le store qui ne mit que 2 secondes à
se rouvrir « Et c'est où ça au fait ? »
Il secoua faiblement la tête « J'arrive tout de suite ! »
Laissant Akane, Ranma et Ryôga à leur étonnement, il rejoint sa chère Ukyô- sama dans l'arrière boutique. De son côté, Kagome restait debout stupéfaite, fixant avec insistance l'endroit où elle avait aperçu Ukyô quelques secondes auparavant, avant de demander d'une voix peu assurée.
« Cette personne. . . Ce n'est pas l'élève qui s'est évanouie ce matin
sur le terrain de sport ? »
« Si, il s'agit d' Ukyô Kuonji, la plus réputée spécialiste
d'Okonomiyakis de la ville ! »
« Ah bon. . . »
Rapidement suivi par la jeune restauratrice, Konatsu ne mit pas longtemps à revenir, les bras charger de divers plat pré-commandés d'Okonomiyakis.
« Mais tu es sûr qu'on me les avait commandé en début d'après-midi ? »
« Oui, vous m'aviez même assuré que vous préfériez vous occuper de la
livraison vous-même ! »
Elle haussa les épaules « J'ai tellement de commandes, un oubli, ça
arrive à tout le monde ! »
« Pas à vous, Ukyô-sama. Enfin, je vais m'en charger ne vous inquiétez
pas. »
Sur ce, Konatsu quitta le restaurant en vitesse après avoir vérifié l'adresse de livraison une dernière fois. Sans s'en préoccuper davantage, Ukyô se plaça à nouveau devant sa table de travail, préparant les diverses commande sous les regards à la fois curieux et sceptiques des lycéens, ne reconnaissant pas dans les ingrédients utilisés et dans leur proportion une recette vraiment traditionnelle, bien que l'agilité dans sa préparation était toujours la même, sinon meilleure. Cependant, au moment d'assaisonner la pâte, elle redressa un visage ennuyé vers Ranma.
« Au fait Ranma, je te fais quoi comme okonomiyaki d'habitude ?! »
« Hein ?! » Il eut un petit rire forcé « Comme si tu ne le savais pas
! »
Elle secoua la tête « Non, j'en ai aucune idée. . . » Répondit-elle le
plus sérieusement du monde.
A cette réponse sèche, le jeune homme se demanda comment il devait réagir. Elle n'avait absolument pas l'air de plaisanter. . . Cependant, ce qui choquait le plus son ami d'enfance n'était pas qu'elle ne se souvienne pas de son menu spécial, mais plutôt le fait qu'elle l'ait appelé par son prénom, ce qu'elle n'avait encore jamais fait, ou presque. . .
De son côté, Kagome était aussi, sinon plus, abasourdie que le couple, mais pour des raisons différentes. A une distance si rapprochée, elle ne pu que constater que ses soupçons étaient justifiés, et ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait en examinant son front.
« (C'est bien ce qui m'avait semblé. . . C'est ici que se trouve le
fragment. Cette fille. serait un youkai ? Non, c'est impossible, je
m'en serais rendu compte lorsqu'elle s'est battu avec Akane-chan,
mais. . .) »
« Finalement j'ai pas si faim que ça. » Reprit à mi-voix Ranma.
« Quoi ?! C'est toi qui m'inquiète maintenant ! » S'exclama Akane
soucieuse, posant sa main sur son front. « T'as de la fièvre ? Tu veux
qu'on aille à la clinique de Tofu-Sensei ? »
« Hé, t'insinues quoi ?! »
« Que t'as un appétit insatiable ! »
Leur discussion fut coupée par l'agile mouvement de spatules d'Ukyô, envoyant d'un même coup les commandes des clients.
« C'est une recette un peu spéciale ! Vous m'en direz des
nouvelles ! » Commenta fièrement la cuisinière.
Après l'avoir remercier, Akane découpa un morceau à part, réservé à P-chan, que Ranma s'empressa de prendre devant ses yeux rageurs.
« Eh !! T'as fini de l'ennuyer ? Je croyais que t'avais pas faim ! »
« Ouais, mais là, c'est un devoir ! C'est trop bon pour lui ! Si t'en
as trop t'as qu'à me le donner, ça sera ça de moins sur tes
hanches ! »
« Je vois. . . »
Pour toute réponse, elle lui aplatit le visage sur le gril, avant de reprendre indifféremment.
« Ca à l'air délicieux ! Itadakimasu ! »
Sur ce, elle entama sa première bouchée. . . mais s'immobilisa soudainement après l'avoir mis en bouche, sentant des larmes lui monter aux yeux. Kagome et Ranma l'observèrent avec étonnement avant de l'imiter à leur tour, et eurent exactement la même réaction.
« Alors, c'est comment ? » Demanda Ukyô avec impatience, des étoiles plein les yeux.
Au bout de plusieurs secondes, après un effort surhumain pour avaler sa bouchée, Ranma demanda d'une voix inquiète :
« Euh. . . U-chan. . . Ta nouvelle recette, tu l'as empruntée à Akane ? »
L'intéressée s'étouffa presque, à la fois de colère et parce qu'elle avait essayé d'avaler à son tour pour lui exprimer sa façon de penser ! Il posa une main sur son épaule alors qu'elle se remettait difficilement de sa migraine violente, reprenant d'une voix compatissante.
« Tu comprends maintenant ce que j'endure quand tu prépares des
bentos ? »
« Ce n'est pas bon ? » Demanda la cuisinière d'un air désolé.
« C'est probablement dû à la fatigue. . . » La rassura Akane en
tordant le bras que Ranma avait imprudemment laissé sur son épaule.
« Au fait, c'est quoi l'ingrédient spécial que tu as ajouté ? »
« Le secret du chef ? La chair de fugu ! Mais le problème c'est que je
ne sais pas très bien le préparer. . . »
« Qu. . . QUOI ???? » S'exclamèrent les trois adolescents
Effectivement, Kagome, Ranma et Ryoga se sentirent progressivement pris de crampes atroces, ayant l'affreuse impression que leur sang ne circulait plus dans leurs veines. S'étouffant presque, il leur était de plus en plus pénible de trouver leur souffle, ne pouvant contenir une forte toux sous les yeux effarés d'Akane qui, de son côté ne ressentait étrangement aucun des symptômes dont ils souffraient.
« Arghhh. . . Qu'est-ce que. . . U-chan. . . » Articula difficilement
Ranma
« Qu'est-ce que tu leur as fait !! » S'exclama Akane avec colère.
« Moi ? Pas grand chose. . . » Protesta-t-elle innocemment.
« Tu te moques de moi ?! Je ne sais pas qui tu es, certainement pas
l'Ukyô que je connais en tout cas, mais tu as plutôt intérêt à me dire
qu'il existe un remède ! »
« Tu n'as vraiment aucun sens de l'humour ! » Soupira-t-elle du voix
boudeuse. « C'était une blague ! Le goût n'a rien à voir avec du fugu,
c'est juste que je ne sais absolument pas comment on cuisine ce que
vous appelez des Okonomiyakis ! J'espérais quand même que se serait
mangeable. Je suis déçue ! »
« Hein ?? »
« Ne t'inquiète pas ! Leur état actuel n'est pas du à un quelconque
poison. En fait, il s'explique par le jaki qui les entoure. Je pensais
que tu l'aurais remarquer ! »
« Quoi ?! »
« (Un jaki ? Quelle idiote !! Comment j'ai pu être aussi naïve ! Cette
fille n'est définitivement pas, ou tout du moins plus humaine depuis
qu'elle a perdu connaissance.) »Se reprocha intérieurement Kagome,
ayant de plus en plus de mal à trouver sa respiration. « (Je ne
parviens pas à le purifier, mes capacités seraient-elles plus limitées
dans mon époque ?. . . Mais pourquoi Akane n'en ressent pas les effets
également ? ) »
« Les humains y résistent très mal, et je suis d'ailleurs étonnée que
vous ayez mis tout ce temps à ressentir ses premiers effets. Mais ne
t'inquiète pas, tes amis vont juste être paralysés pendant quelques
heures, c'est tout. . . »
« Les humains. . . » Répéta Akane gravement « Qu'est-ce que tu es au
juste. ? »
Etudiant la jeune femme qui se trouvait devant elle, Akane dut admettre qu'elle ne correspondait assurément plus en rien avec « leur » Ukyô Kuonji. Son regard était vide d'expression, sa voix monotone, et son air indifférent. Elle se trouvait bel et bien face à une étrangère. Cette impression lui était familière, se rappelant la fois ou Kasumi avait été possédée, et elle même, lorsque son apparence fut intervertie avec celle d'une poupée pour se venger de Ranma. . .
« Ce que je suis ? » Répéta-t-elle d'une voix pensive, reprenant
étonnée. « En fait, je ne me suis jamais vraiment posé la question.
Mais peu importe si je peu être utile à Naraku-sama »
« Qui ?! »
« (Naraku ! Encore lui !! C'est bien son genre de laisser les autres
s'occuper de ses plans douteux ! Mais qu'est-ce qu'il vient faire
ici ?) » Songea Kagome abasourdie.
« Peu importe. . . Je ne voudrais pas le faire attendre davantage,
aussi, accepteriez-vous de me suivre mademoiselle ? » Demanda « Ukyô »
avec un inattendu respect.
« Et si je refusais ? »
« La paralysie de vos amis risquerait d'en être prolongé. . . De plus,
je crains que ce corps ne supporte plus l'hypnose très longtemps. . .
Comprends-tu ce que cela signifie ? »
Ne l'imaginant que trop bien, Akane abaissa sa garde inutile, sachant très bien que ce combat serait perdu d'avance.
« A. . . Attends. . . » Murmura Ranma dans une respiration saccadé.
« Tu es toujours conscient ? » Demanda le youkai étonné. « Tu es
vraiment résistant pour un humain, je suis impressionnée. »
« Garde tes compliments ! »Lança-t-il, tentant de se redresser
légèrement. « Qui que tu sois. . . si tu touches à. . .Akane. . . »
N'achevant pas sa phrase, le regard glacial qu'il lança à la jeune fille lui fit comprendre ce qu'aurait pu être ses derniers mots.
« Intéressant. . . »
« Je m'interdis de frapper les femmes, mais dans le cas d'un démon y a
prescription ! »
« Et téméraire en plus ! Décidément tu me plais énormément ! »
S'exclama « Ukyô » ravie. « Néanmoins, je pense que tu te surestimes.
. . »
« Quoi ?? »
« Penses-tu réellement pouvoir lever la main sur la personne possédant
le visage de ton amie d'enfance. . . Ukyô, c'est bien comme ça qu'elle
s'appelle ? »
Ne pouvant qu'admettre ce que l'inconnue avançait, Ranma perdit l'assurance qui lui permettait de supporter la puissance du jaki, se faisant de plus en plus pesante.
« S. . . Salaud ! »
« (Pas de doute. . . Un stratagème aussi bas qu'utiliser les humains
pour se battre entre eux, ne peut-être que l'?uvre de l'éducation de
Naraku. La personne possédant ce corps est définitivement un disciple
appliqué.) » Pensa avec dégoût Kagome à bout de force, incapable
d'effectuer le moindre geste pour la défense de la jeune fille. « (Je
ne comprends décidément pas où elle veut en venir.) »
« Qu'est-ce que tu attends de moi exactement ? » Demanda posément
Akane, sachant toute tentative inutile.
« La Shikon no Tama est un atout capital dans le jeu de mon maître.
Aussi, si vous avez compris votre situation, je vous prierais de me
suivre. »
« (Quoi ??? Quel rapport avec Akane) » Se demanda Kagome
« La. Shikon no tama. Tu parles de ça ? » Questionna cette dernière
étonnée, sortant les fragments qu'elle possédait depuis peu.
« Naniiii ??! » S'exclama la jeune miko abasourdie, l'étonnement lui
ayant redonner pour un instant l'usage de la parole. « (Akane ? Qu'est-
ce que tu fais avec ça ??) »
Kagome se reprocha intérieurement de ne pas avoir remarqué l'absence du précieux bijou. Ainsi, ce n'était pas uniquement la présence du fragment d'Ukyô, mais également de ceux possédés par Akane qui l'avait induite en erreur alors qu'elle était à la recherche du restaurant.
« (Ca explique tout. . . Les fragments de la perle que portait Akane
l'ont protégée du jaki en formant une sorte de kekkai. . . Mais. . .
Masaka ! Ca veut dire qu'elle pense qu'Akane-chan est. . . ?!) »
Se rendant compte du quiproquo, Kagome tenta de rassembler ses dernières forces pour résoudre le malentendu. . .
« Noooon ! C'est. . . C'est. . . Une. . . Mé. . . Mé. . . »
A bout de force, l'étudiante ne parvint à terminer sa phrase, luttant de son mieux pour ne pas s'évanouir.
« (Kagome. . . Cette « perle » brisée serait-elle si importante ? Quel
lien y a-t-il entre elle et toi ?). . . « Songea Akane. « Elle reprit
à voix haute. Je ne comprends rien à ce que tu racontes, et ne sais
absolument pas qui est ce type que tu appelles Naraku, mais peu
importe. C'est après moi que tu en as non ? Alors laisse Ranma et
Kagome en dehors de ça ! »
« (Héé !! C'est ma réplique ça !!) » Protesta intérieurement cette
dernière.
« Dois-je comprendre que tu acceptes ma condition ? » Demanda le
youkai.
La jeune fille hocha faiblement la tête
« Akane. . .» Coupa faiblement son fiancé.
Elle s'accroupit près de lui « Je n'ai pas vraiment le choix. . .
Désolée de te causer encore du soucis Ranma. »
« I. . .diote ! »
Ce fut le dernier mot qu'il prononça avant de fermer ses yeux bleus-gris. La jeune fille l'observa silencieusement d'une regard mêlant culpabilité et colère. Une colère qu'elle ne pouvait extérioriser, se reprochant son incapacité.
« Ranma no Baka ! Si j'avais seulement eu le choix. » Elle soupira
profondément avant de reprendre d'une petite voix. « Encore dépassée
par les événements, oui, je suis peut-être une idiote. . . Mais. . .
Malgré tout. . . »
Elle esquissa un triste sourire, frôlant d'une caresse la joue de ce paisible visage endormi.
« . Tu viendras n'est-ce pas ? »
Entre ses paupières mi-closes, Kagome quant à elle observa la scène, impuissante, ne pouvant effectuer le moindre geste, ni même manifester la moindre émotion, le visage paralysé et son esprit déjà loin, entraîné dans ce sommeil imposé. Cependant, elle crut apercevoir un éclat éblouissant envahir la pièce, enveloppant d'une lumière aveuglante les silhouettes des deux jeunes femmes. Mais rapidement, elle succomba à son tour à l'aura étouffante. . .
*****
A/N : Enfin terminé !! Je ne voyais plus le bout de ce chapitre ! J'aurais vraiment eu du mal à lancer cette histoire :-/ J'avais vraiment hâte d'arriver au chapitre 3 qui ne devrait plus tarder.
Encore une fois, je vous remercie d'avoir suivi cette histoire ! Domo arigatô minna-san !
