Titre : mercenaires

Auteur : Isabelle

Genre : AU, OOC (sans doute puisque que c'est AU)

Base : gundam wing

PARTIE 2

~ Talantes, salle du trône ~

*Incroyable, ce sont bien des mercenaires !* Quatre reconnaissait parfaitement le tatouage de guerrier qui figurait sur l'avant bras de chaque homme enchaîné et agenouillé devant lui, même si leur tatouage avait été décoloré à l'acide : un aigle et des flammes. Deux guerriers ! Prisonniers tous les deux de son père ! Il n'osait même pas penser à ce que son père leur ferait subir. Reléguant ses sombres pensées au fond de sa tête, il étudia plus précisément les deux hommes. Ils devaient avoir le même âge que lui, une vingtaine d'années [1]. Le plus petit des deux était aussi le plus musclé, on voyait parfaitement qu'il prenait soin de son corps. Quatre nota les différentes cicatrices qui ornaient les parties visibles de sa peau : cou, mains, visage. Il devinait ces cicatrices présentes sur tout son corps. Le fait qu'un tel homme se soit fait attraper le laissait perplexe. De plus, les yeux bleus ne cillèrent à aucun instant durant son inquisition. L'autre plus grand et légèrement moins musclé ne portait aucune cicatrice visible et semblait moins expérimenté, mais une détermination farouche se lisait au fond de son seul œil visible. En effet, une mèche de longs cheveux châtains recouvrait la moitié de son visage, et cachait ainsi l'un de ses yeux. Quatre était stupéfié par la beauté qui se dégageait de lui, une beauté brute et masculine, très différente de la sienne. *Comment ont-ils pu se faire avoir ? * Se redemanda-t-il à nouveau. *Il faut à tout prix que je les obtienne, il ne faut pas que mon père les ait *. Pensant à son père, il lui jeta un coup d'œil, ce qu'il vit le fit frissonner. Son père semblait aussi fasciné que lui, et il dévisageait le plus grand des deux hommes une lueur de désir fou au fond des yeux. Il décida de passer à l'attaque.

" Comment êtes-vous parvenus à les attraper commandant Rénada ? " Demanda-t-il.

Le commandant en question le salua puis sourit : " Nous avons du nous battre contre dix de ces hommes, j'ai perdu la moitié de mes hommes mais nous sommes parvenus à les tuer et à assommer ces deux là , Votre Altesse ".

Le regard ironique du petit guerrier n'échappa pas à Quatre. " Il y en avait dix ? ".

" Oui, Mon Seigneur ".

" Et, vous les avez tous tués sauf ces deux là ? " Répéta-t-il.

Une goutte de transpiration coula le long de la joue du commandant : " Oui ".

Quatre sourit puis ajouta : " La moitié de vos hommes ? ".

Le commandant hocha la tête et se courba.

" Où veux-tu en venir Quatre ? ".

Son père le fixait avec curiosité. Quatre se tourna vers lui.

" Oh ! A rien de particulier, père. Hum… " Quatre hésita puis se lança. " Père tu m'as demandé ce qui me ferait plaisir pour mon anniversaire, eh bien je voudrais ces deux hommes ". *Çà y est, je l'ai dit *.

Son père sembla sur le point de refuser, puis se ravisa *c'est si rare qu'il me demande quelque chose * et la lueur d'intérêt dans les yeux de son fils le fit réfléchir. *Hum…Le garçon aux yeux verts me plaît beaucoup, mais je pourrais l'avoir plus tard, quand Quatre se sera lasser, quant à l'autre, il serait amusant de voir jusqu'où la torture pourrait aller sans qu'il crie *. Il sourit à ces pensées et décida d'attendre, le plaisir n'en serait que plus grand, quand il mettrait la main sur eux. Il fixa un moment le jeune aux yeux verts, admirant à nouveau la courbe délicate de sa mâchoire et cet œil vert si lumineux.

" Bien ! Ils sont à toi ".

Quatre le fixa bouche bée, n'en revenant pas que son père ait accepté aussi facilement, il fronça les sourcils et se tourna vers les deux hommes.

" Dit moi, toi qui connais bien leur coutume, pourquoi leur tatouage est-il décoloré ? ".

" Eh bien, il me semble que cela signifie qu'ils ont commis un crime ou quelque chose dans ce genre ".

" Un crime ? ".

L'empereur se leva et s'approcha des deux hommes. Le plus petit bougea légèrement et se plaça devant l'autre. Une lueur de défi brilla dans son regard bleuté. Quatre se sentit frissonner à ce regard, un regard de prédateur, où d'un lion protégeant sa famille. Il se demanda alors si ces deux hommes étaient liés.

" Eh, bien, crois-tu me faire peur, petit. " L'empereur regarda l'homme avec ironie. Il s'approcha encore et poussa sans douceur le petit guerrier. Le jeune homme tomba sur le dos et attaché comme il l'était ne pu se relever, il grogna et tenta tant bien que mal de retrouver une position plus correcte. Pendant ce temps, l'empereur s'était arrêté près de l'homme mince. Celui-ci ne bougeait pas, fixant le sol. L'empereur approcha une main et saisie délicatement son visage. Quatre se leva pour protester mais ne dit rien, sachant que son père ne ferait pas quelque chose d'immoral devant lui.

" Tu as entendu ? Mon fils te veut. Mais il va d'abord falloir vous apprendre la discipline il serait dommage qu'un geste inconsidéré de votre part ne se finisse mal ". Il laissa ses doigts se promener sur le visage fin. D'un geste brusque il ôta le bandeau qui l'empêchait de parler, son pouce se posa alors sur ses lèvres et il approcha son visage près du sien.

J

Heero ne désirait qu'une chose : tuer cet homme qui osait toucher Trowa. Il regarda impuissant l'empereur caresser le visage puis les lèvres de son ami. Au moment où l'empereur approcha son visage, il détourna les yeux, incapable de regarder la scène. Ses yeux tombèrent alors sur un homme qu'il n'avait pas remarqué jusque là. Le jeune garçon devait être un peu plus âgé que lui, de longs cheveux coiffés en tresses multiples s'étalaient sur ses épaules, et ses yeux violets exprimaient le dégoût et la peur. Comme Heero, il ne semblait pas apprécier cette scène. Leurs yeux se rencontrèrent, et Heero sut à l'instant qu'ils avaient un allié dans la place.

A leur arrivée dans la salle du trône, Trowa nota la présence de trois individus devant eux. Tout d'abord un homme âgé de grande taille et qui respirait le pouvoir: *l'empereur, sans aucun doute *. Près de lui, se trouvait un jeune garçon de son âge, dont l'étonnement n'échappa pas à Trowa. Ses yeux bleus brillaient de curiosité et il ferma rapidement sa bouche quand il se rendit compte qu'il l'avait peut-être laissée trop longtemps ouverte : *le prince que l'on doit manipuler *. Et enfin dans l'ombre, près du fauteuil du prince, un homme plus âgé qui portait des tresses avec des rubans colorés : *Hum, je ne sais pas qui il est *. Il écouta passivement la discussion qui s'engagea et soupira mentalement de soulagement quand le jeune prince les réclama. *C'est bon, on va y arriver *. Il se raidit quand il vit l'empereur se lever et s'approcher d'eux un sourire ironique et une lueur de désir au fond des yeux. Heero tenta de s'interposer mais leur situation ne permettait aucun mouvement. L'empereur se débarrassa d'Heero facilement, puis il se rapprocha et déclara :

" Tu as entendu ? Mon fils te veut. Mais il va d'abord falloir vous apprendre la discipline il serait dommage qu'un geste inconsidéré de votre part ne se finisse mal ".

Quand Trowa sentit les doigts de l'empereur lui soulever le visage, puis le caresser, il se mordit les lèvres sous le lien. Il se crispa encore plus quand l'empereur lui ôta le bandeau et laissa son pouce errer sur ces lèvres. L'empereur approcha son visage du sien et Trowa ferma les yeux. Puis une chose inattendue se passa.

J

Quatre tenta de se maîtriser quand son père tenta d'embrasser le jeune homme, mais il ne le pouvait pas. Il se leva et s'approcha de son père pour le sommer d'arrêter son jeu stupide quand le rire de son père s'éleva dans la salle. Il stoppa net et le regarda étonné.

" C'est cela la grande puissance des mercenaires, regarde-moi çà " Il se releva et poussa brutalement Trowa celui-ci percuta le sol et du sang jaillit de sa tête. " Il ne disait rien, et il ne s'est même pas débattu, tu parles d'un guerrier, simplement une loque qui a peur pour sa vie ".

Trowa ne bougea pas sachant pertinemment qu'il se vengerait bien assez tôt de ces insultes.

Quatre regarda son père fixement : " Il sait très bien qu'il ne peut lutter contre toi, et le fait qu'il y ait une vingtaine de soldats armés dans la pièce permette de comprendre qu'il n'ait rien tenter ". Rétorqua-t-il froidement.

" Hum…Tu ne changeras jamais. Emmenez les dans la pièce des interrogatoires ".

" Mais… " Commença Quatre.

" Je ne vais pas te les donner tout de suite, si ce sont vraiment des criminels cela pourrait être dangereux, je vais d'abord les faire interroger et ensuite tu pourras t'amuser avec eux ".

Quatre hocha la tête puis ajouta : " Je veux participer à ces interrogatoires, cela m'intéresse ".

J

Les soldats les relevèrent brutalement. Trowa chancela légèrement, le sang s'écoula sur son visage et il ferma les yeux de douleur.

" Doucement " Quatre s'était approché et il frôla délicatement de la main la blessure sur le front de Trowa. Celui-ci frissonna sous la caresse inattendue. Il ouvrit les yeux et fixa le visage de ce garçon. La compassion s'y lisait ouvertement, et il semblait vraiment inquiet. Trowa n'en revenait pas, le prince dut s'en rendre compte car il lui sourit. Il se retourna vers son père :

" Hum, tu l'as sérieusement blessé, je vais l'emmener voir le docteur Gé ".

Son père haussa un sourcil puis hocha la tête : " Comme tu veux. Vous cinq accompagnez-les ".

Les soldats désignés s'inclinèrent et poussèrent Trowa vers une porte du fond de la salle. Heero voulu suivre mais il fut retenu par ses gardiens.

" Ne bouge pas ".

" Emmenez le, nous allons commencer l'interrogatoire " Un sourire de pur plaisir apparut sur les lèvres de l'empereur.

J

" Hum. Ce n'est qu'une simple écorchure, l'hématome disparaîtra sous quelques jours " Le médecin appliqua un baume sur la blessure de Trowa puis lui banda le front. Le jeune homme n'avait ni bouger ni parler durant l'intervention, mais Gé savait pertinemment qu'il devait souffrir, car de légers frémissements parcouraient son corps. Frémissements que seul le médecin pouvait sentir. Il finit son devoir, puis sourit au prince. " Voilà, Votre altesse, il est soigné ".

Quatre soupira de soulagement. Il avait cru que la blessure était plus grave quand le mercenaire avait chancelé lors de leur marche vers la pièce, mais celui-ci avait continué à marcher encadré par les soldats de son père. Il regarda les cinq hommes puis remercia le médecin : " Merci, docteur, vous pouvez nous laisser maintenant ".

Le vieux médecin s'inclina puis sortit de la pièce.

Quatre se tourna alors vers le jeune homme. Celui-ci était assis sur un tabouret, les poignets et les chevilles attachés par de solides chaînes, le regard perdu dans le vague, et la tête inclinée. Quatre ne pût à nouveau qu'admirer la partie visible de son visage. *Qu'est ce qui m'arrive ? Pourquoi suis-je si admiratif ? Hum, c'est sans doute par ce qu'il est un mercenaire *. Il s'approcha du jeune quand il fut interrompu par l'un des soldats.

" Pardonnez-moi Votre Majesté, mais ne devrions-nous pas rejoindre votre père ? ".

Quatre lui lança un regard mauvais auquel le soldat répondit en baissant vivement la tête et en se reculant.

" Pardonnez-moi… ".

" Çà suffit ! " Quatre fronça les sourcils puis ordonna aux soldats de sortir de la pièce.

" Attendez dehors ".

" Mais…Votre père… "Commença l'un des hommes.

" Je me fiche de ce que dit mon père. Obéissez et disparaissez de cette pièce, tout de suite ! ".

Les cinq hommes s'inclinèrent vivement et sortirent rapidement de la pièce.

Quatre soupira puis se tourna vers le jeune homme. Il fut surpris du manque d'expression du visage de celui-ci.

*Bien, commençons *. " Comme tu l'as sans doute deviné, je suis Quatre Raberba Winner. Et toi comment t'appelles-tu ? ". Quatre n'espérait pas obtenir de réponses immédiates, mais la lueur d'ironie qui traversa l'œil du garçon devant lui ne lui échappa pas.

" Qu'est qui t'amuses autant ? " Demanda-t-il vivement.

Le garçon bougea légèrement et grimaça quand sa tête l'élança. Quatre s'en aperçut et se rapprocha : " Hum. Apparemment, tu as encore mal. Mon père n'est qu'une grosse brute, mais je préfère çà à… " Quatre s'arrêta, se rendant compte de ce qu'il allait avouer. " Je ne peux rien faire pour toi, le docteur a dit que tu irais mieux avec le temps " Il soupira puis s'assit sur l'autre chaise face au guerrier. Ses yeux se posèrent alors sur le tatouage décoloré. Quelque chose clochait sur ce tatouage, Quatre le sentait. Il approcha lentement un doigt du dessin, mais n'eut pas le temps d'y toucher, le guerrier s'étant reculé vivement. Il le regardait à présent et Quatre put enfin entendre sa voix, basse et calme.

" N'y touchez pas ".

Quatre se souvint alors de leur tradition : toucher le tatouage d'un mercenaire signifiait rester avec lui toute sa vie, comment avait-il put oublier une telle chose. Quatre se sentit rougir, puis sourit.

" Hum, c'est vrai, nous ne sommes pas assez intimes pour que je veuille déjà partager ma vie avec toi ! ".