~ couloir, Talantes ~

Une troupe de curieux se trouvait devant l'entrée de la salle d'arme. Quand il passa près de la, Quatre s'arrêta lui-même. * Mais que se passe-t-il ? *. Caché de la vue des personnes présente, il écouta les bribes de phrases qui parvenaient jusqu'à lui.

" Vous croyez qu'il a une chance de remporter… ? ".

" Il me semble petit …".

" J'ai entendu dire que l'empereur avait capturé des mercenaires. Peut-être, en est-il un ? …".

" Je fais confiance au général, il va nous débarrasser de lui rapidement …".

Son cœur fit un bond. * Le général ? J'espère que ce n'est pas le général Kushrénada, et que ce n'est pas Heero ou Trowa face à lui *. Il décida d'intervenir. Il s'approcha de la foule en s'exclamant :

" Eh, bien ! Quel est cet attroupement ? ".

Plusieurs personnes se tournèrent vers lui, surprises. Mais le reconnaissant, tous les gens s'inclinèrent avec cérémonie. * Bande d'hypocrites !* . Il leur fit signe de se relever et avisa l'un des visages devant lui.

" Alors que se passe-t-il la dedans, comte Cardon ? ". Le dit comte s'inclina derechef et lui répondit de sa voix la plus charmeuse.

" Votre altesse…Je crois qu'un homme a défié le général Kushrénada. Et donc le général pour conserver son honneur a relevé ce défi ".

" Qui a osé le défier ? ".

" Hum… Je ne connais pas cet homme. Mais il a apparemment votre âge, il est assez petit et a les cheveux noirs. Ah, j'oubliais, il est couvert de cicatrices sur son visage et sur ses bras ".

* Alors c'est Heero ! Mais pourquoi aurait-il défié Treize ? Hum, je dois me méfier de ses dires, je suis sur que ce n'est pas la stricte vérité *. Comme il faisait mine de s'avancer, toutes les personnes présentent s'écartèrent, lui créant une allée vers la pièce. Il avança vivement, sans leur jeter un seul coup d'œil, s'inquiétant seulement du bruit de deux armes s'entrechoquant. Une fois entré, il se statufia.

La salle d'arme était énorme, elle servait aussi bien de musée, les murs étaient couverts d'objets divers servant à la guerre, que de salle d'entraînement. Sa grande originalité était qu'il n'y avait pas de toit, ou plutôt si, mais c'était un dôme transparent fait d'une ancienne magie. Ainsi il permettait d'admirer les performances des soldats s'entraînant, du dessus. Le milieu de la salle était bien entendu le point de mire de tous les regards. Et justement en ce centre, se trouvaient deux hommes. L'un grand, blond, une épée de grande taille à la main, et l'autre petit, brun, une épée plus petite, lui aussi à la main. * Quelle différence ! *. En effet, il avait deux générations face à lui. Son maître d'arme, expérimenté, ayant gagné plus de batailles que tous les grands généraux dans ses livres. Mais devant lui, cette fois se trouvait un guerrier, certes plus jeune, mais ayant été élevé par les mercenaires du nord. Et ce qu'il vit à ce moment, le fit réfléchir, quant à la véritable capacité des mercenaires : ils faisaient match nul.

Les deux hommes se fixaient, souriant. Leurs deux lames l'une contre l'autre. Le général portait quelques éraflures ça et là, de même qu'Heero. Il pouvait apercevoir une entaille bien nette recouvrir son tatouage car leurs vêtements s'étaient déchirés par endroit. * Que dois-je faire ? J'ai envi de laisser ce combat continuer afin de voir le résultat *. Il jeta un coup d'œil alentour, espérant trouver Duo ou Trowa. Les armes recommencèrent à bouger. Il ne put s'empêcher d'admirer leurs ballets. Les deux hommes, face à lui, maîtrisaient parfaitement leur art. * Oui, à ce niveau, on peut appeler cela de l'art *. Il se rendit alors compte, qu'ils ne se battaient pas pour une question d'honneur ou de fierté mal placée. * Ils se battent par plaisir, je vois de la joie dans leurs yeux. J'ai l'impression qu'ils sont heureux d'avoir trouvé un adversaire à leur taille *. Il fixait toujours le spectacle, quand une pulsion le fit se tourner. Duo se trouvait près de lui. Les deux amis se regardèrent puis se tournèrent à nouveau vers les duellistes.

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Après avoir déjeuné, Trowa et lui, avaient décidé de fureter dans le château. Ils s'étaient alors séparés et Heero avait commencé à avancer dans les couloirs. La première chose qui le frappa était la grandeur de * tout *. Tout était démesuré, quand son regard s'attardait sur un tableau, celui-ci était deux fois plus grand que nécessaire. Quand il franchissait une porte, celle-ci semblait être construite pour un géant, même le nombre de gardes aux devant de ces portes était disproportionné. * Ce château représente bien la folie de cet homme. Wu m'a même dit qu'il avait été construit par des esclaves et qu'il y avait eu beaucoup de morts. En tous les cas, même Northland n'est pas si grand…*. Il continuait d'avancer lentement, notant au passage, les différents endroits susceptibles de les intéresser par la suite, quand son ouïe capta le bruit d'armes. Il entrebâilla légèrement une porte et découvrit la salle d'arme. Des hommes plus ou moins jeunes s'entraînaient à faire des mouvements qu'il jugea de base. Certaines de ces personnes devaient faire ça pour l'amusement, surtout vu la façon dont elles étaient habillées. Mais il en cerna d'autres qui avaient apparemment un certain talent. Son œil expert se fixa sur un homme d'environ quarante ans situé dans le fond de la pièce, il montrait une passe à deux élèves attentifs. Son geste précis et élégant lui fit comprendre qu'il devait être un bretteur hors pair. Une envie physique de se mesurer à lui le prit. Mais il se calma, cela était très peu dans sa nature de se mettre en avant et de défier quelqu'un. Il décidait de sortir quand une voix l'interpella :

" Une minute, jeune homme ! ".

Il se retourna doucement pour se retrouver face à face avec l'homme qu'il avait remarqué un instant auparavant. Il avait les cheveux blonds légèrement ondulés dans le cou, une stature imposante et musclée juste ce qu'il faut, et des yeux bleus pour le moment interrogatifs.

" Serais-tu l'un de ces deux mercenaires dont on parle tant ? ". Heero ne sentit aucune animosité dans ces paroles juste un sentiment de curiosité. Il le fixa un moment, puis hocha la tête positivement. L'homme sourit, puis se présenta :

" Je suis Treize Kushrénada. Je suis l'entraîneur personnel du prince et à l'occasion général d'armée. Je suis très honoré de faire enfin la connaissance d'un véritable mercenaire du Nord, bien que l'occasion ne soit pas vraiment appréciable pour toi ". Heero ne répondit pas, le scrutant toujours. Un tilt se fit enfin dans sa tête * Kushrénada, mais oui, c'est lui qui a mener la bataille de Rhost à bien, alors que tout le monde croyait qu'elle était perdue d'avance. Non seulement cet homme est un bretteur hors pair, mais en plus c'est un stratège génial *. Le regard du général se fit plus perçant et il fut surpris de l'entendre dire :

" Accepterais-tu de te battre avec moi ? J'ai très envi de tester mon niveau ". * Son niveau ? Croit-il que je suis meilleur que lui ? Hum… Pourquoi pas, cela pourrait être amusant. Trowa m'a demandé d'être discret, mais je ne peux décemment pas refuser *. Il acquiesça, sa passion pour le combat l'emportant sur sa raison. Regardant alentour, il s'aperçut que les autres avaient cessé leur activité et avait écouté avec attention le monologue de treize. Il leur lança un regard indifférent, puis suivit le général.

" Je te laisse le choix des armes ". Il avait devant lui plusieurs styles de lames. Il choisit une épée de taille moyenne lui convenant parfaitement. Treize prit aussi cette arme mais de la taille du dessus. Les deux 'adversaires' se placèrent au milieu de la pièce puis s'observèrent quelques minutes. Ils se firent un salut respectueux et dans les règles de l'art puis croisèrent leur fer. * Trowa va me tuer…*.

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Trowa se promenait dans les étages supérieurs du palais. Il se demandait toujours où était Duo. Le jeune natté n'avait plus réapparu depuis la scène du bain, et cela l'inquiétait. * J'espère qu'il ne nous en veut pas. Heero a été un peu dur avec lui *. Il soupira légèrement quand il entendit un bruit. Il écouta plus attentivement, et se rendit compte qu'il s'agissait d'accords de piano. Il s'approcha de la porte derrière laquelle il devinait l'instrument. Délicatement, il l'entrouvrit et avisa le piano au centre de la pièce. Une femme, bien entendu de dos, y était installée, jouant avec une fougue qui lui plut immédiatement. * On sent tout de suite qu'elle a du caractère *. Les longs cheveux blonds touchaient presque le sol et il pouvait voir qu'elle portait une robe de soie bleue de très belle qualité. La musique se tut tout d'un coup et la femme se tourna vivement vers lui. Il put ainsi rencontrer des saphirs aussi froids que ceux de Heero.

" Qui es-tu ? ". Trowa la fixa sans rien dire. * Comment une personne qui arrive à créer autant d'émotion avec ce piano, peut-elle avoir l'air aussi froide ? *. Tout à ses réflexions, il ne s'aperçut pas qu'elle s'était levée et approchée de lui, que quand elle posa une main blanche sur son bras. Il ôta rapidement son bras et la regarda avec curiosité. Curiosité qu'il voyait, maintenant, aussi chez elle.

" Je suppose que tu es l'un de ces mercenaires du nord, n'est ce pas ? ". Il acquiesça. Elle fit rapidement le tour de lui, et il put lire de l'appréciation dans ses yeux.

" Magnifique. Tu es vraiment magnifique ". Il se sentit rougir sous le compliment. * Elle est vraiment directe *. Il contint son sentiment et continua à la fixer tranquillement.

" Je comprends mieux pourquoi Quatre était dans tous ses états. Je suis certaine que tu lui as fais beaucoup d'effets. Ah, Ah, Ah ". Il haussa un sourcil de stupeur devant sa déclaration. * Quoi ? Je lui aurais fait de l'effet ? *. Elle cessa de rire devant son air perplexe.

" Tu n'as pas l'air de me croire, mais crois en mon expérience, je le connais bien. Soit toi, soit ton compagnon, lui a fait beaucoup d'effets ! ". Elle lui sourit et il sentit une pointe de * jalousie ? * dans ce sourire.

Il décida alors de lui poser des questions, et demanda d'une voix calme :

" Mais, qui êtes-vous ? ".

" Oh, quelle idiote ". Elle s'inclina et se présenta :

" Dorothy Catalonia, maîtresse officielle du prince héritier ". * Sa maîtresse ? En effet, elle peut se targuer de le connaître. Mais alors pourquoi cette apparente jalousie ? *. " Et toi, quel est ton petit nom, mon joli ? ". Elle s'était à nouveau approchée de lui et il pouvait sentir son parfum, discret mais entêtant. Il murmura, tout en se reculant :

" Trowa… ".

" Hum, c'est mignon. Mais pourquoi recules-tu ? Je ne vais pas te manger. " Elle éclata de rire, quand il se retrouva coincé contre la porte-fenêtre. " Ah ! Tu ne peux plus m'échapper ". Elle allait se jeter sur lui, quand elle fut intéressée par quelque chose se passant apparemment à l'extérieur. Elle atterrit juste à côté de lui, et ouvrit la porte en grand. Il se tourna lui-même vers le dehors, et fut surpris de la vue qui s'offrait à ses yeux. Juste sous eux, un dôme transparent qu'il sentit magique, étalait sa magnificence. Mais ce n'est pas la beauté de cet édifice qui retenu son attention, mais ce qu'il y avait dessous. * Heero ? *.

" Hum. On dirait qu'il y a un combat ". Elle se tourna vers lui, et s'aperçut sûrement de sa pâleur :

" Ah ! C'est donc ton compagnon, la en bas ! Je… "

" Dorothy ! " La coupa une voix forte qui les fit sursauter tous les deux. Elle de joie, et lui de peur…

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Duo regardait le duel avec appréhension. Après avoir abandonné les deux mercenaires dans les bains, il s'était enfui dans sa chambre. La il avait longtemps réfléchi. * Il faut que je leur fasse confiance comme eux m'ont fait confiance *. Mais pour lui, la confiance était une chose précieuse, qu'il ne partageait qu'avec Quatre. Alors quand Heero lui avait dit qu'il n'hésiterait pas à tuer quatre, il ne l'avait pas supporté. Les aider à déchoir l'empereur, il était tout à fait partant, mais touché son ami, ça il n'en était pas question. Il le connaissait maintenant, et même s'il savait que Quatre lui cachait certaines choses, il avait entièrement confiance en lui, et il devinait la réciproque vraie. * Je ne peux pas…je ne pourrai jamais lui faire du mal…*. Il comprenait parfaitement l'allusion de Heero, mais il ne savait pas si Quatre serait vraiment pour l'éventuel assassinat de son père. Il sentit sa croix sur son cou. Il la prit alors entre ses doigts. * C'est bien mon dilemme cette croix *. Il s'était assis puis Luce était entrée peu de temps après lui apportant un plateau et lui indiquant que les deux mercenaires déjeunaient tranquillement aux cuisines. Ensuite, il avait décidé de discuter à nouveau avec eux. Il sortit donc à leur recherche, pour trouver Heero se battant avec le général. Au début, il avait voulu intervenir pour arrêter ce combat grotesque, mais après un moment, il se rendit compte que les deux hommes s'amusaient comme des enfants, rendant coup sur coup. Il les admira comme la plupart des gens qui s'étaient attroupés. Il sentit à un moment un mouvement de la foule et s'aperçut que Quatre avait fait son apparition. Il s'approcha alors lentement de son ami. Après un léger instant, Quatre le sentit et se tourna vers lui. Ils se sourirent puis reportèrent leur attention sur le duel. Un moment après, le prince se tourna vers lui et lui demanda :

" Hum…Dit moi, Duo, où est Trowa ? ". Duo se sentit paniquer, et il bégaya sous le regard inquisiteur :

" Je…Je ne… " Il baissa la tête puis soupira :

" Je ne sais pas… ". Il releva la tête pour croiser le regard * affolé ? * de son ami.

" Comment ça ? Tu ne sais pas ? Que veux-tu dire par-là ? ".

" Je…Je me suis légèrement disputé avec Heero, et je les ai laissés ".

" Duo ! Je t'avais demandé de t'occuper d'eux ! Et toi tu les laisses seuls ! ". Quatre haussa les sourcils puis se retourna pour quitter la pièce. Duo l'entendit dire :

" Il faut que je retrouve Trowa ". Il le suivit rapidement. Quatre se tourna vers lui et lui demanda :

" Non ! Tu restes là ! Quand ces deux là auront fini de s'amuser, je veux que tu t'occupes de Heero. Vous m'attendrez dans ma bibliothèque. C'est compris ? ". Duo hocha la tête vigoureusement et fixa le prince jusqu'à ce qu'il disparaisse au bout du couloir. * Mon dieu ! Qu'ai-je fait ? Si jamais il t'arrivait quelque chose Trowa, je crois que je m'en voudrais toute ma vie…*.