Partie 28

Merci à Kaly pour sa correction ^^

Le visage de son père irradiait de plaisir. Sa voix s'éleva, victorieuse.

" Qu'est ce tu croyais… ? ".

Incrédule, Quatre regardait alternativement son père et son épée, encore sous le choc de ce qui s'était passé.

" Tu…Tu m'as lancé un sort d'impuissance ? A moi ? ".

" Et il semblerait que j'ai bien fait, non ? ".

L'ironie dans le ton le fit frissonner.

/ C'est pas possible, il n'a pas pu faire ça ! Pas à son propre fils !/.

Il regarda, paralysé, son père s'abaisser et ramasser Sand Rock.

" Bien…Que vais-je faire maintenant ? ".

Il sourit puis se tourna vers Trowa. Il s'avança vers le Mercenaire puis plaça l'épée sur sa gorge. Quatre fit quelques pas en s'écriant :

" NON ! ".

Le rire de l'empereur s'éleva :

" Et que comptes-tu faire pour m'en empêcher ? ".

Quatre stoppa et le regarda avec haine.

" Je trouverai un moyen ! ".

Le rire redoubla.

" Tu ne comprends pas ? Je suis invincible ! ".

Il fit courir la lame sur le torse de Trowa, créant un filet de sang et faisant gémir le jeune homme.

/Oh ! Non ! Que puis-je faire ?/.

Trowa ne bougeait pas et Quatre voyait la souffrance que lui infligeait le grand blond. Rien, il ne pouvait rien faire. Le sort d'impuissance n'était pas interdit pour rien, sa puissance dépassait tous les autres sorts de contrôle. Il était déjà incroyable qu'il ait pu trouver un sorcier assez fort et cinglé pour le lancer…

Il cherchait de toutes ses forces, mais ne trouvait aucune solution.

Son père arrêta enfin de rire et reporta à nouveau son attention sur lui. Le sang coulait lentement mais Quatre savait que Trowa ne risquait rien. Son père n'avait pas l'intention de le tuer.

" Et maintenant ? Hum…Je crois que je vais te faire payer ton insubordination ! ".

Il leva l'épée et la caressa lentement.

" Avec cette belle lame que t'a offert ta mère… ".

Un rictus se forma sur son visage.

" …Peut-être avec l'idée de me tuer ! ".

Quatre ferma les yeux et serra les dents.

/Dire que je vais mourir…/.

/Quatre ! Je t'en prie ne te laisse pas abattre ! Je…Je suis certain qu'il y a un moyen !/.

/Je n'en vois aucun !/.

Tout à coup, il sentit son père bouger et il recula rapidement, évitant de ce fait l'attaque. Il fronça les sourcils puis se plaça derrière une chaise présente dans la pièce.

" Tututu, Quatre, tu ne fais que retarder les choses. Si j'étais toi je me laisserais faire bien gentiment ! ".

Les yeux emplis de folie de son père ne lui échappèrent pas.

/ Il a complètement perdu l'esprit /.

Il chercha une arme dans la pièce et vit une espèce de lance rouillée contre le mur. Evitant un nouveau coup d'estoc, il se précipita vers l'arme et la délogea de son support.

/Si je ne désire que me défendre, peut-être pourrai-je éviter ses coups…/.

Il se mit en position et parvint ainsi à esquiver les attaques de son père.

/ Mais si je ne peux pas riposter, je ne tiendrai pas longtemps/.

Tout à ses réflexions, il ne vit pas le geste sournois de son père qui entama sa chair près de l'épaule. Il poussa un cri de douleur puis recula avec rapidité.

/ Il faut trouver un moyen !/.

Il jeta un nouveau coup d'œil à Trowa qui ne pouvait que le soutenir du regard.

L

Heero frappa à la porte de la chambre de Duo, mais celle-ci s'ouvrit toute seule. Une peur innommable grandit en lui en pénétrant dans la pièce : vide, désespérément vide. *C'est pas vrai ! Il ne m'a pas écouté ?*. Il réfléchit un instant puis décida d'aller voir dans sa propre chambre. Commençant à mieux connaître son Duo, il se doutait qu'il pouvait très bien le trouver là-bas, où en tous les cas, il l'espérait. Il accéléra la marche et c'est presque en courant qu'il atteignit sa salle. Il déglutit péniblement en la voyant déjà entrouverte.

Il ne pouvait pas y croire : Duo ne s'y trouvait pas.

Il se mordit les lèvres puis décida de le chercher dans le château. Il espérait ardemment qu'il ne lui soit rien arrivé, sachant au fond de lui qu'il ne le supporterait pas. Pas après avoir découvert quelqu'un qui puisse toucher son cœur ainsi, lui montrer l'humanité qu'il avait enfouie au fond de lui depuis si longtemps. Il repensa à tous ces moments qu'ils avaient passés ensembles : à parler de son peuple, à jouer aux échecs ou tout simplement à rester l'un près de l'autre enlacés. *Trowa et maintenant Duo ! C'est pas possible !*.

Il traversa plusieurs couloirs, ceux-ci déjà emplis de Mercenaires et de gardes rester fidèles au prince. Il les questionna mais personne n'avait aperçu un homme aux longs cheveux.

Il commençait à devenir fou quand il entendit une conversation :

" Il en reste quatre…Ils se sont enfermés dans une chambre et ne veulent pas en sortir. Apparemment l'un d'eux est leur otage…Enfin d'après ce qu'ils disent. Tu crois qu'on devrait en parler au chef ? ".

Il s'approcha des deux hommes et plaqua celui qui venait de parler contre le mur :

" Où sont-ils ? ".

Le deuxième homme le prit par le bras pour tenter de le calmer.

" Heero ! Qu'est ce qui te prend ? ".

La crainte et l'inquiétude dans la voix du jeune guerrier lui remit les idées en place. Il était certain que pour ces hommes le voir perdre son sang froid était une première. C'est d'une attitude plus digne de lui qu'il s'adressa à eux.

" Je suis navré…Je…Je recherche quelqu'un et j'ai un peu paniqué ".

Le deuxième guerrier posa une main rassurante sur son épaule.

" Il s'agit d'un homme châtain aux longs cheveux ? ".

Heero acquiesça vivement. Il sentit un poids disparaître en lui.

" Ils disaient donc la vérité… ".

Le Mercenaire le fixa avec attention puis montra une direction du doigt.

" Ils sont dans l'une des pièces du fond. Allons-y ! ".

Ils se rendirent tous les trois vers le lieu où Heero espérait retrouver Duo, sain et sauf…

~~

Trowa fixait la joute qui avait lieu entre le père et le fils. Sa blessure le faisait souffrir mais il n'y prêtait pas attention. Tout ce qui comptait était de trouver un moyen de les sortir de là. Il tenta de se débarrasser de ses liens mais ceux-ci étaient beaucoup trop serrés pour qu'il puisse les défaire. Il releva les yeux et frissonna quand l'empereur réussit à toucher Quatre. * Si seulement j'avais ma magie…*. Il continuait à tenter de se libérer, quand un cri s'éleva dans la pièce. Il releva de nouveau vivement les yeux : Quatre se tenait le bras où une large plaie saignait abondamment.

/Quatre !/.

/Je suis navré, Trowa, je ne crois pas tenir encore très longtemps…/.

Trowa sentit son cœur se serrer. Il ne parvenait pas à croire que tout allait se terminer comme ça.

/C'est pas possible…Il y a un moyen ! J'en suis sûr !/.

Quatre évita de justesse une nouvelle attaque. L'empereur s'était remis à rire depuis peu et Trowa voyait parfaitement le plaisir qu'il prenait à jouer avec son fils. * Comment peut-il faire ça à son propre enfant ? *. Il n'imaginait pas que son père puisse lui faire la même chose.

Il ferma les yeux et se concentra. S'il pouvait trouver un peu d'énergie en lui, un reste de magie! Mais il avait tout utilisé pour soigner la princesse, et il savait cela parfaitement inutile. Une exclamation lui fit ouvrir les yeux. L'empereur avait lancé un sort sur l'épée et celle-ci brillait d'une lueur glacée.

" Je vais en finir ! ".

Quatre ouvrit de grands yeux face à cette nouvelle donnée.

/ Mais oui ! J'avais oublié. Trowa, j'ai la croix !/.

Trowa ne répondit pas immédiatement, se contentant de fixer les turquoises de Quatre. Il réfléchissait à ce qu'il pouvait faire. * Si nous sommes assez rapides, on peut faire quelque chose *.

/Quatre, il faut que tu me donnes la croix le plus vite possible…Le problème est qu'il va me falloir un peu de temps pour récupérer ma magie et préparer le contre sort. Il ne faudrait pas qu'il me voit…/.

Il vit son amant acquiescer puis se reconcentrer sur son combat. Quatre contourna à nouveau les obstacles tout en évitant les taillades agressives. Son père ne l'attaquait pas franchement et ne faisait que s'amuser. Trowa devinait que si l'empereur s'y mettait sérieusement, Quatre n'aurait sans doute aucune chance. Il remercia un moment la folie de cet homme.

Son amant parvenait petit à petit à se rapprocher de lui. Le sang coulait maintenant de différentes blessures sur tout son corps mais cela ne semblait pas le gêner outre mesure. Quatre avait un but et y était totalement attentif. Mais l'empereur dut s'en douter car il stoppa ses attaques et s'exclama d'une voix ironique :

" Et bien ? Tu veux rejoindre ton Mercenaire ? Tu penses qu'il pourra t'aider ? ".

Quatre fixa son père puis lui répondit tout en continuant de s'approcher de Trowa.

" N'oublie pas ce que je t'ai toujours dit, père : ils sont invincibles… ".

Quatre était maintenant à côté de lui, il s'abaissa et prit une couverture qui gisait à terre pour lui recouvrir délicatement son corps. L'empereur les regardait, un sourire mauvais aux lèvres.

" Vraiment ? Après tout, je peux bien te laisser lui dire au revoir ! ".

Quatre lui fit une grimace puis se pencha avec douceur sur lui.

" Trowa…Je suis désolé…Je ne pensais pas qu'il était aussi cinglé ".

Un ricanement se fit entendre.

Quatre hésita un instant puis continua de penser comme s'il parlait directement à son amant.

/ Que dois-je faire ?/.

/Essais de me la mettre dans la main/.

Quatre se mit à parler pour le rassurer et le caressa doucement tout en prenant la croix dans sa chemise à l'insu de son père. Trowa sentit enfin l'objet au creux de sa paume et retint un soupir de soulagement.

/On va s'en sortir/.

Quatre lui jeta un regard qu'il ne put déchiffrer.

/Quatre ?/.

Son amant se releva brusquement puis se tourna vers son père.

" Dis-moi ? Est-ce toi qui à… ".

/ Je vais l'occuper, concentre toi /.

Trowa fit aussitôt ce que lui demanda le blond et commença à sentir affluer la magie dans son jeune corps.

~~

Duo sentait sa gorge se serrer. Il avait une forte envie de pleurer, pleurer de sa stupidité de ne pas avoir écouté Heero, de sa peur envers ces hommes, de sa faiblesse. * Je suis vraiment un incapable…Je suis désolé Heero. Je ne te mérite vraiment pas *. Mais il restait digne, il ne leur montrerait pas, il tenterait de faire honneur à son futur amant, même si c'était une chose très difficile à faire.

Les hommes de l'empereur bougeaient lentement se dirigeant vers la sortie du palais. Quand ils entendaient une patrouille, ils se cachaient dans la première pièce près d'eux et pour le moment personne ne les avait trouver. L'homme qui le tenait et qui l'avait bâillonné le secouait comme un sac et Duo commençait sérieusement à avoir mal.

" Tu bouges ou tu fais quoique ce soit de suspect et t'es mort, moustique ! T'as compris ! ".

Il acquiesça rapidement, ne voulant pas recevoir un nouveau coup. Sa joue gauche l'élançait un peu, reste de sa petite rébellion du début. Ce qu'il espérait par dessus tout, c'était que ces hommes ne rejoignent pas l'empereur, car si c'était le cas, il se sentirait réellement fautif. Mais pour le moment, les soldats semblaient ne désirer qu'une seule chose : sortir du palais sans anicroche.

Il se demandait s'ils y parviendraient. Il savait parfaitement que ces trois là méritaient la mort pour toutes les cruautés qu'ils avaient engendrées, au même titre que leur maître. *Si seulement j'étais plus fort *. Il repensa alors à son enfance et à comment il en était arrivé là.

Quand il était petit, il était un bagarreur de première, cherchant toujours les ennuis, en premier lieu pour s'amuser, en deuxième pour attirer l'attention. A la suite d'un vol raté, il avait été pris en faute par des gardes du seigneur qu'avaient servi ses parents avant de disparaître. Le comte Maxwell avait décidé de s'occuper de ce vaurien et avait réussi à lui apprendre un semblant de respect. Sous son aile, Duo était parvenu à oublier les difficultés de sa petite enfance, il avait appris à lire et à écrire, à jouer aux échecs, à monter à cheval et même à se mettre en valeur.

De là était venu le problème.

L'empereur l'avait aperçu lors de l'anniversaire du comte et avait décidé de le faire venir au château. Au début, Duo avait cru que ce serait formidable et le comte l'avait aussi escompté, mais la vérité avait été autre. Il était rapidement devenu le jouet de l'empereur et comme il souhaitait ne pas décevoir son père adoptif, il n'en avait rien dit et été resté au palais sous le joug de ce monstre et de ses sbires…Bien entendu, il ne pourrait jamais oublié les humiliations qu'il avait reçues, son corps le lui rappelait tous les jours mais il avait espéré, un moment, qu'avec Heero il puisse réapprendre à vivre et à aimer. Car il l'aimait cet homme si froid d'apparence mais qui renfermait un cœur si bon, si généreux. Et ce cœur, il le lui avait donné. * Et pourtant je ne le vaux pas…*.

Les larmes finirent par couler, silencieuses. La pensée de Heero toujours en tête, il ferma les yeux et continua à se laisser faire, impuissant.

Ils étaient arrivés maintenant près d'une des grandes sorties du palais. Le problème était qu'elle était très bien gardée. Une dizaine de Mercenaires occupaient le devant des portes.

" Qu'est ce qu'on fait ? ".

" Une minute ! Je réfléchis ! ".

Il n'en eut pas vraiment le temps, car déjà un homme de haute taille les apercevait.

" Vous ! Que faites-vous ici ? ! ".

Le chef de la petite bande fronça rapidement les sourcils puis prit Duo dans ses bras en pointant son épée sur sa gorge.

" Approchez pas où je le tue ! ".

Le Mercenaire fit un sourire qui fit frissonner Duo. Sa voix grave s'éleva, pleine d'amusement.

" Qu'est ce que ça peut me faire ? ! Je le connais pas cet homme…Que tu le tue ou pas, cela m'est complètement égal… ".

Duo sentit son cœur manquer un battement. Mais le guerrier agissait normalement. Son peuple avait subi de lourdes pertes et une vie inconnue de plus ou de moins lui était parfaitement indifférent.

Son persécuteur sembla surpris un instant car il baissa son arme, mais il se reprit rapidement et d'un voix aussi ironique que son adversaire annonça :

" Vraiment ? Et si je te dis que cette petite chose est aimée par l'un des tiens ? ".

L'homme ouvrit les yeux puis secoua la tête. L'hésitation se lisait sur son visage.

" Et par qui ? ".

Un rictus déforma les lèvres du sbire de l'empereur.

" Heero… ".

La surprise apparut aussitôt sur les traits de leur vis à vis. Il recula d'un pas.

" Ce n'est pas possible ! Je ne vous crois pas ! ".

Le sbire secoua Duo à nouveau et, le poussant en avant, cria :

" Dis lui toi ! ".

Duo avala sa salive puis acquiesça doucement.

" Je…Je suis désolé… ".

Le guerrier le fixa un instant puis dégaina tout de même son arme. * Ca y est, c'est fini pour moi *.

" Désolé, ça prend pas avec moi ! tout le monde sait que Heero n'aime qu'une seule personne ! Et c'est pas ce type ! ".

Les trois grosses brutes poussèrent différents cris de protestation puis Duo se sentit entraîné vers l'arrière. Ils pénétrèrent dans une pièce qui devait servir d'antichambre. Quatre fauteuils trônaient au milieu et une fenêtre large éclairait le tout. Ils fermèrent la porte puis se regardèrent.

" Merde ! J'avais pas pensé qu'ils nous croiraient pas ! ".

Le plus petit du groupe se tourna vers celui qui leur servait de chef, oubliant Duo qui se réfugia contre le mur du fond.

" Qu'est ce qu'on fait maintenant ? On sait pas où est l'empereur et ces Mercenaires dominent tout le château ! On aurait dû faire comme les autres ! ".

" Ouais ! Mais c'est trop tard ! Alors, arrête de pleurnicher ! ".

Leur chef secoua la tête puis sourit :

" J'ai une idée… ".

Il s'approcha de la porte et cria :

" T'es là, le Mercenaire ? ".

Un léger oui lui répondit.

" Aller chercher Heero et vous verrez si j'ai raison ou pas ! ".

Duo ferma les yeux puis prit ses genoux dans ses bras. Si seulement il était plus fort, comme Heero, il aurait pu se débarrasser de ces vermines…

~~

Au moment où son père lança le sort, Quatre se souvint que justement lui aussi possédait une source de magie. Il le dit aussitôt à Trowa qui sembla réfléchir à cette nouvelle information. Il fallait qu'il la lui donne mais sans que son père ne se doute de quelque chose. Cela serait difficile mais il fallait tenter le coup. Tout en s'efforçant d'éviter les attaques de son père, il s'approcha de Trowa.

/Quand je pense qu'il s'amuse avec moi/.

Trowa le fixait avec attention, ne le quittant pas des yeux une seule fois. Son père stoppa tout à coup ses attaques.

/ Mince ! Il a dû comprendre/.

A sa grande surprise, il lui permit de parler à son amant. Il lui répondit avec fureur puis ne se préoccupa plus que de Trowa.

Il parvint à lui donner la croix sans trop de difficulté. Maintenant il fallait occuper son père jusqu'à ce que Trowa soit prêt. Il décida de le distraire en lui parlant. Sachant son père très orgueilleux, il devinait qu'il pourrait facilement détourner son attention.

La discussion tournait autour des exploits guerriers de son père depuis quelques minutes.

" Tu m'étonnes ! Peux-tu réellement tirer une gloire de combats aussi truqués ! ".

Un rictus lui répondit :

" C'est la victoire qui compte mon cher ! Peut importe la manière d'y arriver ! Mais ça tu ne l'as jamais compris !".

Quatre fixa sa lance défensive et tout à coup, il se demanda s'il pourrait vraiment abattre son propre père. Bien entendu, lui n'hésiterait pas, mais Quatre ne voulait pas devenir comme lui. Il détourna un instant le regard pour examiner Trowa. Le Mercenaire avait fermé les yeux et il devina qu'il préparait son incantation vu qu'il pouvait voir le bandeau sur ses lèvres bouger.

Mal lui en prit, son père fit de même et poussa une exclamation.

" Je vois ! Tu lui as redonné ses pouvoirs ! Il faut donc que je devienne plus sérieux ! ".

Quatre vit avec effroi les yeux de l'empereur changer, passant de la folie calme à une fureur sans pareille. Il cria :

" Trowa ! ".

Il recula rapidement devant son père et était maintenant près de son amant. Il le protégea de son corps en mettant la lance juste devant lui. Il vida son esprit et réussit à barrer le chemin par des contres efficaces. Son père stoppa :

" Tu es encore plus têtu que je le pensais ! Mais c'est la mort qui vous attend ".

Quatre recula encore et son pied heurta le pied de la table où était attaché Trowa. Il perdait l'équilibre tout en admirant sa mort quand il sentit quelque chose changer dans l'air.

~~

Plus ils approchaient de la pièce et plus Heero sentait une crainte l'envahir. Alex lui avait décrit les trois soldats et il avait parfaitement reconnu les fidèles toutous de l'empereur et cela lui faisait peur. Qui sait ce que ces malades pourraient faire à Duo. Malgré ses sentiments, il se devait de prendre la bonne décision et laisser partir ces trois-là n'était pas envisageable. Un plan germa dans son esprit et selon la situation il pourrait facilement l'appliquer. Il ralentit l'allure puis stoppa ses deux guerriers.

" Ecoutez moi… ! ".

Il leur expliqua avec précaution puis ils se regardèrent tous les trois.

" C'est risqué… ".

" Je sais ! Mais on peut pas se permettre de laisser ces hommes disparaître dans la nature ! Ils sont aussi dangereux que leur maître…Et j'aimerai qu'il n'arrive rien à Duo… ".

Alex acquiesça devant sa mine sombre puis ils se remirent en marche.

" On fera tout notre possible ! ".

Heero ferma rapidement les yeux puis se mordit les lèvres. * Tout va dépendre de toi Duo, j'espère que tu me fais réellement confiance…*.

" Heu…Heero ? ".

" Hn… ".

Alex sembla hésiter puis se lança :

" Vous êtes liés ? ".

Heero le fixa puis secoua lentement la tête.

" Mais…Alors, comment tu vas faire pour lui dire ? ".

" Là est tout le problème… ".