Partie 30
Merci à Kaly pour sa correction!
" Viens, sortons d'ici ! ".
Duo sourit puis suivit rapidement Heero en dehors de la pièce. Il jeta néanmoins un coup d'œil aux sbires de l'empereur. Ceux-ci étaient étendus et ligotés. Les deux autres Mercenaires s'étaient très bien occupés de leur cas, au vu des différentes traces de sang sur leurs visages et vêtements déchirés. Il croisa le regard d'Alex. Le grand guerrier lui fit un signe de tête et s'inclina respectueusement. Duo rougit légèrement et inclina à son tour la tête. Alex lui fit alors un signe de la main que Duo ne comprit pas. Le guerrier avait rejoint ses index et annulaires face à lui et ses deux paumes se touchaient. Il fronça les sourcils puis sortit rapidement rejoindre Heero.
Le visage soucieux de son futur amant lui rappela les derniers événements avant qu'il ne soit pris au piège.
" Heero ? Et la bataille ? Et Trowa ? ".
Heero stoppa dans son élan et lui prit la main.
" Nous avons remporté la bataille sans trop de dégâts…Le général Kushrénada s'est rallié à nous. Quant à Trowa… ".
Il secoua la tête n'ajoutant rien de plus. * Trowa, j'espère que Quatre t'a retrouvé ! Pourvu que tout se passe bien ! *. Duo frémit en demandant des nouvelles de l'empereur.
" Aux dernières nouvelles, personne ne l'avait vu…Je… ".
Duo s'approcha plus près.
" Je crains le pire… ".
Ils s'arrêtèrent et Duo prit le Mercenaire dans ses bras.
" Ne t'inquiète pas ! Je suis certain que Trowa va bien…Je pense que tu l'aurais encore ressenti s'il n'allait pas bien, non ? ".
Il sentit la main de Heero dans son dos et le jeune homme acquiesça. Ils restèrent un petit moment ainsi puis Heero s'exclama :
" Allons dans la grande salle ! Je pense que nous pourrons y retrouver mon chef ! ".
Duo déglutit. * Son chef…Celui qui dirige tous les Mercenaires. Ce doit être une personne impressionnante. Je me demande s'il ressemble à l'empereur *.
Tout en se dirigeant vers la dite pièce, ils rencontrèrent un nombre assez impressionnant de Mercenaires. Duo fut surpris du respect que ces hommes et femmes montraient envers Heero. Ce fait, lui fit changer le regard qu'il lui portait. * Heero a l'air si important, encore plus que je le croyais. Mais pourquoi m'a-t-il choisi ? *. Il serra la main qui le tenait. Heero le regarda puis accentua un peu plus sa prise sur lui. Ils atteignirent enfin la salle du trône et Duo se statufia en y pénétrant.
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Heero se desserra lentement de l'étreinte. Il fixa un instant les beaux yeux de son compagnon puis décida qu'ils devaient sortir d'ici et voir s'il y avait des nouvelles de Trowa, Quatre ou l'empereur. Il se dirigea vers la sortie sans plus se préoccuper de ses hommes ou des gardes de l'empereur. Il n'avait plus qu'une seule chose en tête : revoir Trowa, sain et sauf. Il s'avança rapidement puis sentit Duo à son côté. La voix soucieuse de son futur compagnon le rappela à l'ordre : il n'était pas le seul à s'inquiéter. Il lui prit la main et lui répondit. Quand ils se mirent à parler de l'empereur, il sentit un nouveau doute l'assaillir. *Pourvu que tu ailles bien, je m'en voudrais tellement ! *. Les bras de Duo se renfermèrent sur lui : chaleur et amour l'envahirent alors. * Duo ! Ce que je peux t'aimer… *. Il hocha la tête puis ils prirent la route de la grande salle sous son injonction.
* Je vois que nous contrôlons pratiquement toutes les parties du château…Il ne reste donc plus que l'empereur à destituer *. Une pression sur sa main le fit tourner la tête vers Duo. Il fit le même geste voulant rassurer le jeune homme.
Ils pénétrèrent enfin dans la salle du trône.
La première chose qu'il vit était son chef en bas des quelques marches séparant le trône de la pièce. Il était entouré d'une dizaine de Mercenaires très bien armés. Meiran et Wu Fei faisaient parti de ces gens. Ensuite les gardes du château étaient, eux, réunis près du siège impérial sur lequel était assis quelqu'un, il le devinait, mais de là où il était il ne pouvait voir qui. La personne portait une espèce de vêtement qu'il n'avait jamais vu auparavant. Un voile rouge le recouvrait des pieds à la tête. La voix grave de son roi s'éleva :
" Vous me dites que l'empereur est mort…Mais où sont les preuves que vous avancez ? ".
Il sentit son cœur accélérer quand la voix plus claire de Quatre répondit :
" Je l'ai tué moi même…Mais je suppose qu'il est normal que vous ayez des doutes…Si vous le souhaitez, je peux vous mener jusqu'à sa dépouille ".
Il entendit Duo à son côté soupirer de soulagement. Ils se fixèrent.
" Il est mort ! Quatre a réussi ! ".
Heero lui sourit avec tendresse et caressa sa joue.
" J'aurai aimé le faire moi même ! Mais c'est aussi bien comme ça ! Je crois que ton prince avait lui aussi quelques comptes à régler ".
Ils s'avancèrent dans la pièce se rapprochant de l'attroupement.
/Trowa ? Est ce que tu es là ?/.
Il n'y eut pas de réponse, Trowa ne se trouvait pas dans cette pièce. Il commença à se sentir mal. La douce voix de Duo demanda :
" Je ne vois pas Trowa…Il est pas là ? ".
Il secoua la tête puis tentant de ne pas s'en faire écouta l'échange qui avait lieu entre les deux dirigeants.
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Quatre pénétra dans la salle du trône. Il s'était changé et portait maintenant des habits cérémonials, constitués d'une chemise et pantalon noirs le tout recouvert d'un long voile rouge : les vêtements du pouvoir. Son père les portait rarement préférant les armures et autres signes distinctifs de la puissance, mais Quatre avait pensé que cet habit montrerait à l'ennemi de son père qu'il désirait la paix. De plus, s'il devait rencontrer le chef des Mercenaires cela devait se faire de la manière la plus officielle qu'il soit. Il devait des excuses à cet homme et à son peuple mais il ne devait pas lui faire de cadeaux, désormais, c'était lui qui dirigeait l'empire et personne d'autre. Il regretta de ne pas avoir plus de temps pour réfléchir à un traité ou compromis.
A peine sorti de sa chambre, changé, plusieurs ministres lui étaient tombés dessus, lui demandant où se trouvait son père. Il leur avait répondu froidement. Les ministres avaient ouvert des yeux ronds puis celui qui les menait avait déclaré :
" Alors, vous êtes notre nouvel empereur…C'est à vous de rencontrer le dirigeant du Nord… ".
Il avait acquiescé.
" Menez moi à lui ".
Et maintenant, il se trouvait là, le point de mire d'au moins une centaine de personnes, la plupart, des guerriers Mercenaires, sinon ses propres soldats. Mais ce qui le fit stopper était ce grand homme au milieu de la pièce qui le fixait avec sévérité. Il hésita, surpris. Ce Mercenaire ressemblait tellement à Trowa par sa taille, ses cheveux et la couleur de son œil qu'il aurait fallu être aveugle pour ne pas les relier. * Son père… ? *. De plus, le tatouage qui ornait son œil meurtri était très impressionnant. L'homme respirait la puissance et le pouvoir, mais tellement différents de ceux de son père. *Oui, J'ai trouvé. C'est le respect et la dignité que je peux lire en lui *. Le plus sereinement possible il s'approcha de son nouveau trône et resta debout juste devant.
" Je suis le nouveau dirigeant de ce pays car l'actuel empereur est mort...Mon nom est Quatre Raberba Winner. Que celui qui souhaite s'entretenir avec moi approche ".
A sa plus grande crainte, le grand Mercenaire avec le tatouage en forme de lune s'avança vers lui. * Mais alors ? Trowa…*.
" Je suis Harlaf Barton, roi des Mercenaires du Nord. Je me présente devant vous pour remédier à ces tueries qui ont lieu dans mon pays. Je ne sais pas si je peux dire que je suis venu en paix… Mais j'espère que nous allons pouvoir changer tout ça…".
Quatre frissonna légèrement sous le ton. L'homme savait ce qu'il voulait et ne repartirait pas sans l'avoir obtenu. Mais lui aussi le savait.
" Je pense que nous pourrons trouver moyen à nous entendre ".
Se sentant mal à l'aise, et surtout peu habitué à cette place, il se permit de s'asseoir. Le Mercenaire ne sembla pas s'en offusquer. Peut-être comprenait-il son malaise.
" Je ne souhaite pas cette guerre et y mettre fin sera une bonne chose pour nous tous".
Harlaf hocha la tête sans le quitter du regard. Quatre comprenait pourquoi toutes ses rumeurs s'étendaient sur le chef des Mercenaires. L'homme devant lui était né pour diriger : son charisme, sa force et son assurance étaient autant d'atouts que le peuple devait apprécier, atouts qui étaient totalement absents chez son père.
" Vous me dites que l'empereur est mort…Mais où sont les preuves que vous avancer ? ".
Il sourit un instant à cette question.
" Je l'ai tué moi même…Mais je suppose qu'il est normal que vous ayez des doutes…Si vous le souhaitez, je peux vous mener jusqu'à sa dépouille ".
Harlaf sembla un instant surpris puis acquiesça :
" En effet, j'aimerai vérifier par moi même…Car vous n'êtes pas sans savoir que cet homme est un monstre… ".
Quatre ne répondit pas et se contenta de se relever avec le plus de noblesse que lui avait appris ses professeurs. Il fit un geste à ses soldats puis s'adressa directement au Mercenaire.
" Suivez moi…Je vais vous le montrer ".
Il respira une bonne brassée d'air puis commença à descendre les marches vers l'une des sorties. De ce fait, son regard tomba sur Duo et Heero. Le brun lui lança un regard interrogatif et le natté, inquiet. Il se contenta de les ignorer. Bien entendu, il aurait pu leur faire un signe comme quoi Trowa allait bien, qu'il était toujours en vie. Mais ils l'avaient trahi et il était le maître maintenant, il ne devait de compte à personne sinon à lui même. Il continua à avancer sans se préoccuper d'eux. Il atteignit la porte, puis dès que Harlaf l'eut rejoint, se dirigea vers la pièce où il avait fait déposer le cadavre de son père un peu plus tôt.
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Duo fixait avec stupéfaction le grand homme qui lui tournait le dos. Il devina instantanément qu'il devait être le chef des Mercenaires. Sa stature et surtout son port le prouvaient. Il se dégageait de cet homme une impression de pouvoir que même le père de Quatre n'avait jamais frôlée. Il se rapprocha de Heero avec angoisse, mais ne lui montra pas. Il regarda plus attentivement et sentit son cœur battre plus régulièrement quand il entendit la voix de Quatre s'élever. * Il est mort…C'est fini alors ! *. Il soupira, heureux et surtout soulagé d'être enfin débarrassé de ce tyran. Il exclama alors tout haut ce qu'il pensait :
" Il est mort ! Quatre a réussi ! ".
Heero lui fit un beau sourire et lui caressa avec douceur la joue. Ce qu'il dit à ce moment lui fit extrêmement plaisir. Mais il était vrai aussi que Quatre avait à se battre contre son père : pour lui même, mais aussi pour prouver qu'il pouvait être un homme de décision. Car Duo devinait qu'il devait être difficile de tuer son propre père, même si celui-ci était un véritable monstre de barbarie.
Il se préoccupa alors de Trowa. Se mettant sur la pointe des pieds et scrutant comme il le pouvait la salle des yeux, il chercha le châtain. Fronçant les sourcils, il se rappela le lien et demanda directement à Heero ce qui le tracassait. Le brun confirma ses doutes : Trowa n'était pas là. Il n'ajouta rien, voyant que son compagnon ne voulait pas en parler.
Tout comme Heero, il se concentra sur la discussion qui avait lieu. Celle-ci ne dura pas longtemps, Le chef des Mercenaires voulait voir le corps de l'empereur. Duo se surprit à le vouloir lui aussi, mais il se reprit. * C'est terminé, il ne me fera plus jamais de mal… *.
Il fixa, inquiet, Quatre qui venait d'apparaître au bas des marches. Les yeux bleus de son ami ne reflétaient rien et il sentit son cœur se serrer. *Quatre ? *. Le blond passa devant eux sans s'arrêter, se contentant d'un regard froid et sans émotion. Il sentit Heero se tendre sans doute prêt à se jeter sur Quatre pour avoir des nouvelles de Trowa. Il s'avança pour tenter de le retenir quand une autre personne se plaça juste devant Heero. Harlaf Barton fixa avec attention Heero puis ses yeux se portèrent sur lui. L'émeraude semblait le scruter et il se sentit mal à l'aise. Sa voix s'éleva et Duo sentit un léger amusement dans le ton employé :
" Heero…Serait ce ce que je pense ? ".
Duo vit avec stupeur, le brun rougir et baisser la tête. Le rire du grand Mercenaire s'éleva alors puis Duo le vit faire le même signe qu'Alex lui avait fait plus tôt. Il baissa la tête à son tour ne sachant que répondre puis le roi se détourna :
" Excusez-moi, Votre Altesse ! Nous pouvons y aller maintenant ".
Duo regarda disparaître l'homme puis se tourna vers Heero qui avait toujours la tête abaissée. Ses longues mèches noires cachaient son visage toujours coloré de rouge.
" Heero… ? ".
" Hum ? ".
" Ca veut dire quoi ce signe ? ".
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Heero sentit la fureur le traverser dès que les yeux froids de Quatre se posèrent sur lui. * Pourquoi ne dit-il rien ? Il sait très bien que je suis inquiet pour Trowa ! Pourquoi ? ! *. Il serra les poings et les dents. Il avait une très forte envie de sauter sur le jeune prince et de lui demander où se trouvait le châtain et surtout s'il allait bien. Le blond les ignora superbement et il fit un pas tout en sentant Duo derrière lui qui se rapprochait rapidement. Cependant ce ne fut pas le natté qui l'arrêta mais le regard curieux que lui lança son chef. Il se sentit aussitôt rougir. Pas vraiment de honte, mais du fait que lui aussi, le grand guerrier Heero soit tombé dans le piège de l'amour. Il se rappelait parfaitement une conversation qu'il avait eu avec le père de Trowa le jour du départ de celui-ci à l'académie de magie.
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" Jamais, je ne me ferais avoir ! ".
" Mais oui, Bien entendu ! ".
" Arrêtez de vous moquer de moi… ".
Harlaf lui fit un sourire puis l'invita à s'asseoir.
" Heero. Tu seras un très grand guerrier, j'en suis persuadé…Mais tous les hommes, connus ou inconnus, riches ou pauvres, rois ou esclaves, ont leur point faible…Et il est le même pour tous…N'as tu pas aimé ce sentiment ? ".
Heero rougit vivement à la question dite avec ironie. Bien sûr qu'il avait aimé, même plus qu'aimé. Ce corps contre le sien, cette âme si proche de la sienne. Il faudrait être imbécile pour ne pas apprécier. Heero hésita puis se lança. Il savait que son chef était quelqu'un de sage et qui pourrait très certainement le guider.
" Nous…Nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre…Nos destins… ".
Harlaf se leva et vint poser une main sur son épaule.
" Même s'il n'est pas ton futur, il y aura quelqu'un d'autre ! Heero, crois moi, cela se passe de la même manière pour chacun d'entre nous ! ".
" Hum… ".
Heero se leva et fit face à son roi.
" Très bien. Alors j'attends de pouvoir rencontrer la personne qui partagera ma vie. En fait… ".
Il fit un pâle sourire.
" C'est une bonne chose qu'il s'en aille…Pour nous deux… ".
" Heero, je ne peux que te répéter les mots du devin…Quand tu la verras, tu seras que c'est la bonne personne… ".
" Hnn…J'en suis pas encore persuadé, Votre Altesse, mais on verra bien ! ".
" Va lui dire au revoir, il aura de la peine si tu ne le fais pas… ".
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" Heero…Serait ce ce que je pense ? ".
Il pencha la tête ne voulant pas sentir l'ironie qu'il y avait dans le ton de la question. Il releva tout de même les yeux en entendant le rire de son chef s'élever. Leurs regards se croisèrent et il vit le sourire éclatant du guerrier. Celui-ci lui réchauffa le cœur et encore plus quand il fit le signe de Bienvenue. Il le regarda rejoindre le nouvel empereur puis sentit Duo près de lui.
" Heero… ? ".
" Hum ? ".
" Ca veut dire quoi ce signe ? ".
Il se tourna vers Duo et lui prit les mains. Entre temps plusieurs Mercenaires, hommes et femmes s'étaient approchés d'eux.
" Heero ? ".
Il approcha Duo de lui puis lui murmura :
" N'ai pas peur… ".
Duo le fixa, un peu inquiet de ce mystère. Il l'embrassa sur la joue puis s'adressa à tout le monde :
" Je vous présente Duo…A partir de maintenant et pour toujours, s'il le désire, il sera mon compagnon, ma vie, mon Lien… ".
A la fin de sa phrase, il se tourna vers Duo, attendant avec une impatience non dissimulée la réponse du natté. Celui-ci ouvrit de grands yeux puis se jeta dans ses bras, des larmes de bonheur au coin des yeux.
" Heero. Oui ! Avec joie ! ".
Les Mercenaires et autres personnes de la salle s'exclamèrent et Heero vit avec plaisir, ceux de son peuple faire le signe de Bienvenue à son jeune compagnon.