Partie 32

Quatre stoppa face à la porte de sa chambre. Il se sentait mal, très mal. Non seulement il venait de perdre son meilleur ami intentionnellement mais maintenant il devait annoncer la nouvelle à Trowa. Il ne savait comment s'y prendre. Il avait agi égoïstement, en ne pensant qu'à lui et il ignorait comment le châtain allait réagir. De toutes façons, c'était fait et il ne pouvait revenir en arrière, nuance : il ne reviendrait pas en arrière.

Trowa n'était pas au courant de l'attaque du palais par son peuple et Quatre avait décidé de le prendre à son avantage en ne le lui révélant pas, après tout le châtain lui avait aussi caché des choses importantes. Quatre voulait connaître sa propre décision quant à leur couple et peut-être n'aurait-il pas à employer les grands moyens, en tous cas il l'espérait.

Il sortit la clef et l'introduisit dans la serrure. Prenant une grande inspiration, il pénétra dans la pièce. Trowa se trouvait sur le canapé et le fixait avec attention. Ses yeux verts luisirent et il se leva aussitôt que Quatre eut refermé la porte.

" Quatre ! Est-ce que tu vas bien ? ".

Il ne lui répondit pas, se contentant de le regarder, stupéfié. Il se détourna rapidement, sentant une légère rougeur s'étendre sur ses joues.

/Mais pourquoi porte-t-il ces vêtements ?/.

" Je…Je suis désolé, c'était les seuls à ma taille… ".

Quatre se tendit puis replaça son regard sur lui.

" Trowa…Comment puis-je faire pour que tu ne puisses plus entendre mes pensés ? ".

Il vit Trowa se crisper à son tour et baisser la tête.

" C'est…C'est assez difficile. En fait, il faut que tu ne penses pas à moi quand tu réfléchis. Je veux dire, il faut que tu fasses comme si tu te parlais à toi-même en gardant tes pensées dans ton esprit. Je sais que ce n'est pas facile, surtout au début. Le plus simple est que nous ne nous regardions pas. Tu auras plus de facilité à comprendre ce que je veux dire ".

" Me parler à moi même ? Mais, je ne le fais pas ? ".

/C'est étrange/.

Trowa secoua la tête.

" Non, inconsciemment dès que je suis là, ton esprit me parle…C'est…C'est l'une des conséquences…Du lien… ".

Quatre tourna la tête sur le côté puis s'approcha de Trowa.

" Pourquoi ? Pourquoi ne me l'as tu pas dit ? ".

Il s'arrêta devant la peine qu'il lisait en Trowa. Celui-ci releva son visage vers lui, puis fit un sourire triste.

" Je suis désolé, après mure réflexion, je sais que j'ai agi en idiot. Mais j'ai pensé que tu…Tu ne m'accepterais plus, si nous…Nous… ".

Quatre serra les dents devant l'apparente détresse de son vis à vis. Il commençait légèrement à comprendre mais tout n'était pas clair.

" Assis toi ! ".

Trowa recula et se laissa tomber sur le canapé, sous son regard impatient.

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Trowa n'arrêtait pas de réfléchir, à son comportement, à ce qu'il allait faire maintenant que Quatre connaissait une partie de ses mensonges, à sa vie future. Il savait déjà que selon la façon dont le blond réagirait, il resterait ou pas avec lui. Son souhait profond était de demeurer auprès de lui, de le soutenir dans la lourde tache du pouvoir, même si lui-même fuirait alors ses propres responsabilités. L'amour qu'il lui portait était réel, pur mais pourtant il lui manquait déjà quelque chose : la confiance. Il ne lui avait pas fait confiance et il le savait. Quatre allait lui en vouloir, et il devait trouver un moyen de se faire pardonner de tout. Le seul qu'il avait trouvé était d'accepter tout ce que Quatre lui demanderait.

Il en était à ces réflexions quand la porte de la chambre s'ouvrit devant Quatre. Il le fixa, son cœur battant la chamade, de joie et de peur. Il se leva tout en demandant à Quatre si tout allait bien. La réaction de son compagnon lui fit comprendre que la tenue qu'il portait était spéciale et il s'excusa, sans se rendre compte que Quatre n'avait pas parlé. Il regarda le blond se retourner vers lui puis demander :

" Trowa…Comment puis-je faire pour que tu ne puisses plus entendre mes pensés ? ".

Il resta sans voix un instant puis tenta de lui expliquer comment garder ses pensées pour soi. C'était une manipulation assez difficile, surtout quand on était étranger au clan. Les jeunes Mercenaires apprenaient dès l'enfance à penser pour eux-mêmes, et les cours portaient leurs fruits une fois lié, même si un Mercenaire sur deux y parvenait aussitôt. Quatre sembla étonné puis il s'approcha de lui et demanda d'une voix grave :

" Pourquoi ? Pourquoi ne me l'as tu pas dit ? ".

Trowa ne répondit rien, que pouvait-il dire ? Que sa mission était passée avant toutes autres considérations ? Qu'il n'avait pas eu confiance en lui ? Qu'il avait eu peur de le perdre s'il ne se donnait pas à lui ? Il le fixa puis étira ses lèvres en un sourire triste. Il tenta de lui donner une réponse mais les mots ne sortaient pas. Les pensées de son compagnon se bousculaient dans sa tête et il sentit comme de la compréhension provenant du blond. Quatre lui ordonna alors de s'asseoir ce qu'il fit immédiatement. Le prince s'approcha et se tint juste devant lui. Il baissa les yeux, ne parvenant pas à regarder son compagnon dans les yeux.

" Trowa…Je veux vraiment comprendre. Dis moi la vérité… ".

" Je…Je ne connaissais pas ta position vis à vis de ton père. Tu n'en avais jamais parlé, si ce n'est le premier jour où nous nous sommes rencontrés. Heero et moi avons décidé de ne rien te dire car tu étais son fils…Et que même si…Si c'était un homme mauvais, il restait ton père. Je sais bien que j'ai été idiot, j'aurai dû tout t'avouer lorsque nous avons fait l'amour, mais je doutais encore… ".

" Tu doutais de moi ? ".

Il baissa la tête.

" Et de moi aussi…Je me suis demandé si je n'avais pas fait une erreur…Tu sais Quatre, lorsqu'on se lie, c'est comme si on donnait une part de soi-même à l'autre. Je m'en suis voulu de ne pas t'en avoir parlé avant qu'on le fasse ".

Quatre secoua la tête.

" Mais pourquoi l'avoir fait si tu… ? ".

/ Je t'aime…/.

Quatre avança la main et lui releva le menton pour qu'ils puissent se regarder dans les yeux.

" Est-ce pour cette raison ? ".

Il acquiesça sans rien ajouter.

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" Je…Je ne peux pas le croire ! Comment a-t-il pu demander une chose pareille ?! ".

" Du calme ! Cela ne sert à rien de t'énerver ! ".

Heero se rassit et s'excusa. Il n'arrivait pas à le croire : Quatre avait exigé comme tribut Trowa, pour préserver la paix entre leurs peuples.

Il murmura :

" C'est ridicule…Mais pourquoi ? ".

Harlaf se leva et se posta devant la fenêtre.

" Heero. Je n'ai qu'une seule chose à te demander ".

" Je vous écoute ".

" Est-ce que Trowa souhaite rester ici ? ".

Heero fixa le dos de son chef, il avait ressenti la tension derrière ces quelques mots. Que pouvait-il répondre ? Il savait l'amour que son ami portait au prince, mais accepterait-il réellement de rester pour cette raison ? Il avait deviné que Quatre tenterait par tous les moyens de retenir Trowa, mais celui-là ! Il ferma les yeux et répondit.

" Je le pense…Mais…Pas de cette façon… ".

" Je vois. Donc maintenant c'est à ce jeune empereur d'obtenir ce qu'il veut ".

" Et vous ? ".

Harlaf se retourna vers lui et fit un sourire triste.

" Je le savais, Heero ".

" Vous…Vous le saviez ? ".

La surprise s'étala sur son visage.

" Enfin, je savais que mon fils me quitterait un jour, l'une de mes cartes me l'avait prédit. Je suis triste et en même temps heureux. Triste car il va falloir que j'abandonne mon enfant, ici, et heureux parce que je sais qu'il a trouvé sa place… ".

Heero hocha de la tête, ne sachant quoi ajouter. Tout avait été dit : le destin se réalisait toujours apparemment. Il se leva.

" Heero, j'ai une autre question… ".

Il acquiesça.

" Accepterais-tu de me succéder ? ".

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Quatre sortit de la chambre plusieurs heures après avoir commencé sa discussion avec Trowa. Il se sentait un peu mieux. Il n'avait pas été obligé de parler à son compagnon de l'ultimatum et celui-ci avait accepté de rester sans poser de problème.

Leur amour était réciproque et c'était juste ce qu'il lui fallait pour réellement lui pardonner : sa sincérité.

Il lui avait demandé de continuer à se reposer. Maintenant il devait parvenir à faire partir tout les Mercenaires sans que Trowa n'apprenne quoique ce soit. Ce serait dur mais avec de la persuasion il était certain d'y arriver. Le seul véritable problème était Heero. Comment pourrait-il lui expliquer que le brun était parti sans lui dire au revoir ?

Il était encore perdu dans ses pensées quand il fut obligé de s'arrêter devant quelqu'un. Il releva la tête et croisa des cobalt furieuses.

" Heero… ".

" Comment avez-vous pu faire un truc pareil ? ! ".

" Hum…Allons en parler dans ce bureau, veux-tu ? ".

Heero acquiesça en silence et le suivit. Quatre s'installa sur le divan, laissant de côté la grande table. Heero resta debout à le fixer, comme prêt à le tuer.

" Je sais ce que tu penses, mais j'aime Trowa et je ne le laisserai pas partir… ".

" Il y avait d'autres moyens que celui-ci ! Trowa serait resté près de vous, surtout après s'être lié avec vous ! ".

" Que veux-tu dire par là ? Comment peux-tu être aussi catégorique ? ".

Heero se mordit les lèvres.

" Mais qu'est-ce que vous croyez ? Que nous nous lions tout le temps ? Avec n'importe qui ? S'il vous a laissé lui faire l'amour, c'est qu'il avait entièrement confiance en vous ! Je ne sais pas ce qu'il vous a raconté, mais sachez une chose : s'il n'avait pas confiance en vous, il ne l'aurait tout simplement pas fait !".

Quatre le regarda fixement. Il ne parvenait pas à croire ces paroles.

" Il est aussi ton lien… ".

Heero fit un sourire ironique.

" Je croyais que vous connaissiez nos coutumes ? Vous devez savoir que chaque Mercenaire connaît une partie de son futur…Nous savions, lui et moi, que nous ne serions jamais plus que des amis. Si nous sommes devenus amants, et cela n'a été qu'une seule fois, c'est parce que nous nous quittions et nous voulions avoir un peu de l'autre en nous. Vous pouvez comprendre ça, non ? ".

Quatre ne savait plus quoi répliquer. Réalisant avec effarement ce qu'il avait fait.

" Vous vous rendez compte que vous avez peut-être tout gâché ? ".

Il baissa la tête et ferma les yeux.

" Je…Je…J'ai agi en ne pensant qu'à moi, j'avais tellement peur qu'il parte. Surtout quand j'ai deviné qu'il était le fils de votre chef. Je me suis dit que le seigneur Harlaf ne voudrait jamais qu'il reste ici. C'est pourquoi j'ai… ".

Il sentit une main se poser sur son épaule.

" Vous devez lui dire la vérité. Sinon il risque de vous en vouloir toute sa vie…Même s'il reste auprès de vous ".

Quatre se leva et ils se regardèrent avec fixité.

" Tu l'aimes, n'est-ce pas ? ".

Heero hésita un instant puis lui répondit :

" Trowa a toujours eu la première place dans mon cœur, et je ne veux pas qu'il souffre quand je serais au loin… ".

" Je comprends…Je vais tout lui dire, alors ".

" Il comprendra ".

Quatre se détourna et quitta la pièce.

" Merci ".

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Heero attendait de pied ferme le futur empereur, il voulait lui faire comprendre son erreur et pour cela il devrait lui dire ses quatre vérités. Mais cela ne lui faisait pas peur, pour Trowa il était prêt à braver tous les maux de la terre. De plus, le blond avait fait pleurer Duo et pour ça aussi il voulait se venger. Quatre était allé trop loin.

Quand il vit enfin apparaître le Talantais, il se plaça devant lui. L'homme était tellement perdu dans ses pensées qu'il s'arrêta à quelques centimètres d'Heero. Il le regarda avec colère puis après un court échange, ils se dirigèrent vers un salon où Quatre les mena. Ensuite il commença à attaquer, voulant comprendre pourquoi le blond avait fait une telle chose. Bien entendu les raisons étaient bonnes, il aurait sans doute fait la même chose pour garder Duo, mais la différence était que Trowa était un Mercenaire et que les gens de son peuple ne se liait pas comme ça pour jouer. Il tenta de lui expliquer. Quand Quatre ne répliqua plus, il comprit que le prince avait comprit son erreur et il en fut heureux. Il enfonça tout de même le morceau en ajoutant :

" Vous vous rendez compte que vous avez peut-être tout gâché ? ".

Il vit la tristesse s'étaler sur le visage face à lui et sentit sa colère diminuer. Il avait peut-être été trop loin. Après tout, Trowa aurait très bien pu lui aussi lui dire la vérité. Mais il devinait que son ami n'y avait même pas pensé. Il s'approcha du prince bégayant et posa une main rassurante sur son épaule. Il lui dit ce qu'il pensait et réfléchit aux dernières paroles du blond. *S'il l'aimait ? bien entendu quelle drôle de question…Il ne l'aimait plus comme il aimait Duo mais Trowa resterait toujours dans son cœur *. Il lui répondit simplement ce qu'il pensait puis fixa l'homme sortir de la pièce.

Il soupira puis décida de rejoindre Duo. Ils s'étaient revus après son entrevue avec son chef et Duo lui avait expliqué ce qui c'était passé avec Quatre. Peut-être aurait-il dû en parler avec le blond ? Mais il pensait que celui-ci devait d'abord régler ses affaires avec Trowa avant toute autres considérations. Il pénétra dans sa chambre et fut immédiatement assailli par un Duo inquiet.

" Heero ! Comment ça s'est passé ? Tu as pu parler avec lui ? Hein ? ".

Heero lui sourit avec chaleur et lui embrassa le bout du nez.

" Tout c'est bien passé, je crois qu'il a compris son erreur ".

Tout comme lui, Duo avait été abasourdi par l'annonce du prix pour la paix. Duo avait tout de suite secoué la tête et défendu son ami. Heero l'avait calmé puis lui avait dit que tout s'arrangerait. Maintenant, il n'y avait plus qu'à l'espérer. Il soupira puis entraînant Duo contre lui, s'allongea sur le canapé. Il avait besoin de repos après toutes ces nouvelles.

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Trowa n'arrivant pas à se rendormir s'était levé et accoudé au balcon. La nuit commençait à tomber et un air frais vint lui chatouiller le visage. Il soupira puis repensa aux paroles échangées avec Quatre. Le seul fait de lui avoir dit l'aimer avait suffit au blond pour se radoucir et lui pardonner. Il avait trouvé ce comportement étrange mais ne voulait plus y penser. Si son compagnon ne lui en voulait plus, c'était le principal.

Il baissa vivement la tête quand il entendit un drôle de bruit au dessous de lui : comme des pleurs de bébé. Il chercha du regard ce qui pouvait bien pousser ces cris. Ne voyant rien, il décida d'utiliser ses pouvoirs pour descendre. Il prononça un mot et enjamba sans difficulté la balustrade. Il se laissa tomber le long du mur et atterrit dans la chambre juste sous la sienne.

Le spectacle qui l'attendait quand il pénétra dans la pièce lui retourna le cœur et il recula vivement jusqu'au balcon. Il ferma les yeux puis se reprenant il avança à nouveau dans la chambre. C'était l'une de ces petites cellules où Duo l'avait enfermé le premier jour. Sur le lit reposait une femme d'environ trente ans. Elle avait été sans doute maltraitée, et du sang s'écoulait de plusieurs blessures sur tout son corps. Elle était morte. Il déglutit puis s'approcha du berceau qui reposait contre le mur près de la porte. Il se pencha et réalisa avec frayeur qu'il y avait bien un nourrisson dedans. Les mains tremblantes, il sortit le petit corps de son lit. La petite fille ne devait pas avoir plus de trois mois. A son grand soulagement, elle ne semblait pas malade, elle devait sans doute vouloir des câlins et son biberon. Il joua un instant avec elle, admirant ses grands yeux bleus. Après un instant, il décida de sortir de cet endroit de mort. La porte s'ouvrit sans difficulté et il fixa abasourdi les personnes allant et venant dans le couloir.

Il ne bougeait plus, ce fut les pleurs du bébé qui l'éveillèrent. Sur le coup une femme s'approcha de lui et s'écria :

" Trowa ? ! C'est toi ? ! Oh, comme je suis heureuse de te voir ! ".

Il lui fit un pâle sourire puis lui indiqua la chambre derrière lui.

" Il…Il y a une femme morte là dedans, peux-tu t'en occuper, Laë ? ".

Elle ouvrit de grands yeux puis appela d'autres personnes. Elle lui murmura :

" Ce sont tous ces hommes, ce sont de vrais monstres, ils ont profité de la pagaille pour… ".

Réalisant de quoi elle lui parlait, elle secoua la tête puis pénétra dans la pièce suivis des autres médecins. Trowa serra la petite fille puis décida d'aller voir Luce. Il rencontra un certain nombre de ses compatriotes. La plupart le saluèrent avec le sourire et il put entendre certaines bribes de conversation.

" Ils n'ont pas résisté longtemps ! ".

" Oui, mais heureusement que Heero était là ! ".

" Ce se serait terminé en massacre ! ".

Il retint un soupir. Pourquoi y avait-il eu cette attaque ? Cela n'était absolument pas prévu. Il se demanda si son père était là. Et si c'était le cas, si Quatre l'avait rencontré. C'était fort possible.

Il entra dans les cuisines et avisa Luce. Celle-ci préparait des repas en quantité pour nourrir tous les soldats.

" Luce ? ".

Elle sursauta puis se tourna vers lui.

" Oh ! C'est toi ! Comment vas-tu ? Je suis heureuse de te voir en un seul morceau ! ".

Il fronça les sourcils. Et si il était arrivé quelque chose à Heero, ou aux autres ?.

" Tu…Tu as vu Heero ? ".

" Oui, oui ! il allait bien et Duo aussi, ne t'inquiète pas ".

Il soupira de soulagement puis lui montra la petite qui jouait avec son col.

" Oh ! Mais quel ange ! ".

Elle la lui prit et commença à la pouponner.

" Je l'ai trouvé toute seule. Sa maman a été… ".

" Je vois…Je vais m'occuper d'elle et lui préparer un biberon si tu le désire ".

Il acquiesça mais ajouta :

" Puis-je rester ? ".

" Bien sûr ! ".

Il reprit le bébé et regarda Luce s'activer. Il repensa à tout ce qu'il avait vu. Pourquoi Quatre ne lui avait-il rien dit ? Il se demanda si le blond avait décidé de lui cacher que son peuple était là. Mais pourquoi ? Perdu dans ses pensées, il sentit que quelque chose lui faisait mal et un sourire étira ses lèvres quand il vit le bébé jouer avec ses cheveux.

Après un petit quart d'heure, la cuisinière lui tendit un biberon de lait.

" Tu vas savoir comment faire ? ".

Il acquiesça. Le bébé engloutit rapidement sa ration puis il patienta jusqu'à ce qu'elle fasse son rot. Une fois ceci fait, il la berça avec douceur.

" Tu sais y faire avec les enfants ! ".

" Hum… ".

Il n'avait pas envie de raconter sa vie. Il releva les yeux vers Luce puis lui demanda ce qui le tracassait :

" Sais-tu qui est ce bébé ? ".

Luce fronça les sourcils puis secoua la tête.

" Non, tu sais il y a beaucoup de villageoises qui viennent au château pour accoucher, c'est ici qu'on trouve les médecins…Je vais me renseigner ! ".

Il hocha de la tête puis se leva.

" Merci. Je retourne dans ma chambre ".

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Quatre sentit son cœur manquer un battement quand il pénétra dans sa chambre : Trowa n'y était plus. Il paniqua et ressortit aussitôt. Il questionna les gardes mais ceux ci n'avaient pas vu le Mercenaire sortir. Il secoua la tête, imaginant toutes sortes de scénarios. * Il a pas pu s'envoler ! Quoique que je suppose qu'avec ses pouvoirs…Mais où est-il ? Il doit connaître la vérité maintenant. Il doit m'en vouloir. Quel imbécile je suis ! *. Il parcourut les couloirs emplis de soldats et de Mercenaires, suivis par ses propres gardes. Il avait confiance en ses 'ennemis' mais on ne savait jamais. Il décida de chercher au niveau des lieux préférés du châtain et se dirigea vers la bibliothèque. Il allait y parvenir quand il stoppa devant la porte fermée. * Mais, je suis vraiment bête, il doit certainement être avec son père…*. Il se détourna aussitôt et s'avança, courant presque vers la pièce où il savait que le grand homme se trouvait. Tout en y allant, il passa devant la chambre de son amant. Il s'arrêta de nouveau puis son instinct le fit ouvrir la porte.