Si je t'aime…



Chapitre III : Sang-Froid



Auteur : Lojie

Date : 23 Août 2003

Disclaimer : Characters of Alias belong to J.J. Abrams, Bad Robot and ABC.

Ship : S/Sa/I/Other

Rating : PG-13

Genre : Angst/Aventure/Drama

Spoilers : post-Telling

Note de l'auteur : J'enchaîne les chaps parce que je me suis prise dans l'histoire et que c'est vraiment marrant de faire mumuse avec les persos d'Alias lol. Et je re-précise, cette fic n'est pas Sarkiney ! En effet, je suis plutôt une shipper S/V donc voir Sark et Syd ensemble n'est pas du tout un truc que je souhaite ^^'



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Sydney jeta un coup d'œil circulaire aux alentours juste après que les hommes de Stéphan Devot soient partis. Sark et elle se trouvaient assis au sol dans une cage à barreaux métalliques au beau milieu d'une cave aux rangées truffées de bouteilles de vins. Il n'y avait pas de caméras mais encore moins de soupirail par lequel s'échapper, sans oublier le fait qu'ils étaient coincés à l'intérieur de cette cage.

" Jack, " dit-elle avec mépris. " Je crois que votre cher ami se doutait dès le départ que nous n'étions pas ici pour admirer ses lustres et ses poulettes de luxe. "
" Perspicace mademoiselle Bristow, " répondit-il sur le même ton.

Elle détestait la façon dont il prononçait mademoiselle Bristow, un ton chantant aux intonations anglaises un soupçon hautain. Il savait sûrement beaucoup de choses sur elle. Sark travaillait depuis l'âge de seize ans pour Irina Derevko d'après Dixon, et il avait aussi travaillé avec Jack Bristow pour tenter de la retrouver.

" Maintenant je sais votre prénom, " déclara-t-elle subitement.
" C'est bien, " répondit-il en souriant. " Au moins vous savez quelque chose. "

Qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant avec son petit air supérieur…

" Je sais plus que ça sur vous, " renchérit Sydney sûre d'elle.

Bien ma fille, se dit-elle intérieurement. Tu fais preuve de beaucoup de puérilité infantile !

" Et que savez-vous exactement ? " Demanda-t-il, une lueur de curiosité s'était allumée derrière son regard.
" Vous avez été abandonné nourrisson à Belfast, vous avez tué un de vos tuteurs à l'âge de huit ans, sept ans et demi si vous préférez, pour vous enfuir de votre foyer puis vous avez été recruté par le K-Directore qui vous a entraîné de l'âge de dix à seize ans, puis vous êtes entré au service de The Man, autrement dit Irina Derevko. "
" Autrement dit votre mère, " ajouta Sark, le sourire grandissant.

Elle préféra ignorer sa dernière remarque. Le tueur se releva et observa un bref instant les lieux autour de lui. Il semblait chercher une issue.. ou alors un vin millésimé…

" Presque tout est faux, " déclara-t-il subitement.

Sydney lui jeta un regard surpris.

" Quelle est la vérité alors ? "
" La vérité prend du temps, " répondit-il d'un air absent.

C'en était trop. Elle se leva et le gifla soudainement. Il ne parut pas surpris et ne fit pas un seule geste pour éviter la main rageuse de la jeune femme. Sydney se sentit bête, elle s'était laissée emporter. Ce n'était pas digne d'un espion surentraîné comme elle, mais Sark avait la fâcheuse manie de trouver le mot ou la phrase, généralement teinté d'une allusion à sa mère, pour la faire sortir de ses gonds.

" Vous vous sentez mieux ? " Demanda-t-il impassible.
" Non, " admit-elle, avant d'ajouter après un bref silence : " Quelle est la vérité ? "
" Je n'ai jamais été abandonné, " répondit Sark. " Je n'ai pas tué ce tuteur pour m'enfuir. Je n'ai pas été recruté par le K-Directore. Je n'ai jamais été au service de The Man. "

Sydney hésitait à le croire. Tout ce que Dixon avait dit, était faux ? Elle avait du mal à se faire à cette idée. Il venait de semer le doute en elle. Alors qu'elle pensait qu'il ne parlerait plus, il reprit :

" J'ai été confié à une personne digne de confiance par ma mère, j'ai tué ce tuteur parce que j'avais envie de le tuer, je me suis volontairement engagé à suivre le programme du K-Directore et je suis devenu le partenaire de The Man. C'est tout. "
" Rien ne se résume à c'est tout. "
" Ecoutez mademoiselle Bristow, cette petite conversation est charmante, mais… si on sortait d'ici ? "
" Et comment ? "

Sark ne répondit rien et sourit simplement. Il mit ses doigts dans sa bouche au risque de s'étouffer et attrapa un fil accroché dans l'une de ses dents du fond. Il remonta une lime pointue qu'il avait caché dans son estomac. Sydney grimaça. Son extraction devait être douloureuse. Après quelques râles et contorsions buccales, Sark brandit fièrement la lime dans sa main droite. Puis il délaça l'une de ses chaussures. Il la lança contre l'une des rangées et plusieurs bouteilles se brisèrent sur le sol avec fracas.

Aussitôt, deux gardes entrèrent dans la cave. Ils stoppèrent en voyant la chaussure au milieu des bouteilles.

" Pauvres tâches, " leur lança Sark avec dégoût.

Les deux hommes l'ignorèrent.

" Larvettes… Pédés… Fils de putes… "

L'un des deux gardiens perdit patience et s'approcha menaçant de la cage, prêt à frapper le visage faussement angélique de Sark à travers les barreaux. Mais ce dernier esquiva l'attaque et bloqua son poing. Il sortit la lime cachée dans sa manche et la planta dans le cou du gardien sans hésiter. Sydney réagit enfin et attrapa l'arme à la taille de l'homme agonisant. Elle eut le temps d'abattre le second avant qu'il ne donne l'alerte. Le coup de feu avait dû alerter la cavalerie.

Sark attrapa les clefs de la cage qui étaient aussi accrochées à la taille du gardien, et ouvrit la cage. Il prit le temps de récupérer sa chaussure et de prendre une arme sur le second cadavre, puis les deux espions remontèrent les marches. Ils se débarrassèrent sans difficultés des hommes qu'ils croisèrent. Ils arrivèrent dans la salle principale où la fête continuait de se dérouler. Le coup de feu n'avait pas été entendu à cause de la musique, la valse avait laissé place à de l'électronique aux basses vibrantes. Le salon s'était transformé en véritable boite de nuit privée.

Le visage de Stéphan blanchit en voyant le couple réapparaître. Sark leva son arme et tira plusieurs coups en l'air. La foule se mit à hurler et à fuir. Dans la cohue générale, les hommes de Devot ne savaient plus où donner de la tête. Sark et Sydney se précipitèrent sur Stéphan qui ne parvint pas à s'éclipser à temps. Le tueur le tint en joue pendant que l'agent de la CIA le fouillait. Elle trouva rapidement le CD dans la poche intérieure du veston et le brandit victorieuse.

Quelque chose d'inattendu se produisit alors. Avec sang-froid, Sark appuya sur la détente. Le crâne de Stéphan Devot explosa et Sydney se retrouva couverte de sang et de matière grise. Elle leva un regard choqué avec Sark :

" Pourquoi avez-vous fait ça ? " Demanda-t-elle horrifiée par ce regard bleu et calme qui lui faisait face.
" On parlera plus tard, " répondit-il avant de l'attraper par le poignet et de l'emporter dehors.

Ils s'enfuirent vers le parking où toutes les voitures avaient été garées. La plupart des gens affolés étaient ici, à la recherche de sa voiture. Sauf que les clefs se trouvaient dans le manoir. Sark porta son choix sur une BMW d'un modèle récent, il n'eut aucun mal à ouvrir la portière puis à trafiquer les fils sous le volant pour entendre le moteur ronronner. Sydney encore choquée, prit place à côté de lui et il démarra en trombe. Elle se regarda dans le rétroviseur pour essuyer le sang sur son visage.

Après deux longues heures de route, ils s'arrêtèrent dans un gîte où Sark avait l'habitude de séjourner. Le propriétaire de l'endroit ne posa pas de questions en voyant le sang sur leurs habits. Seule la liasse de billets posée sur le comptoir avait de l'importance. C'était pour ça que Sark aimait ce lieu. L'homme leur procura même de nouveaux vêtements.

Ils montèrent dans la chambre au premier étage qui leur était réservée. Elle comportait deux lits séparés ce qui soulagea Sydney.

" Allez dans la salle de bains en premier, " dit-il en posant le costume que le propriétaire lui avait donné sur son lit.

Elle remarqua qu'il correspondait tout à fait aux goûts vestimentaires du jeune tueur. Ce devait être à lui et il l'avait laissé ici au cas où. Sark avait remarqué sa subite attention à propos de son costume :

" Natti et moi laissons souvent des vêtements de rechange dans les endroits où nous avons l'habitude de passer, " expliqua-t-il sans qu'elle n'ait rien demandé.

Alors elle tenait entre ses mains une robe de l'agent Hugues. Sydney ne répondit rien et s'enferma dans la salle de bains. Elle prit une douche pour nettoyer tout ce sang, puis enfila l'habit. Heureusement, leurs tailles n'étaient tellement différentes. Elle sortit au bout d'un quart d'heure et remarqua le regard curieux que Sark posa sur elle. Il semblait perturbé qu'elle porte une affaire de Natti.

Sans un mot, il passa à côté d'elle et prit la place dans la salle de bains. Sydney ignora son attitude, elle revoyait encore sous ses yeux la cervelle de Stéphan Devot exploser. Elle se plaça devant une armoire aux portes dotées de grands miroirs et s'observa : la robe était à bretelles et longue jusqu'aux genoux, blanc crémeux avec pour motifs de petites fleurs bleu pastel.

" Très jolie, " murmura-t-elle en souriant.

La cervelle de Stéphan Devot qui explose. Sydney lâcha un soupir agacé. Elle partit s'asseoir sur son lit et s'aperçut qu'elle avait faim. Heureusement, Sark ne tarda pas à sortir de la salle de bains, vêtu de son sombre complet qui faisait ressortir l'éclat glacial de son regard et la blondeur de ses cheveux.

" Allons dîner, " ordonna-t-il.

Sydney se surprit à obéir. Ils descendirent au restaurant du rez-de-chaussée et le propriétaire les invita à une table à l'écart du reste de la clientèle. Il leur distribua une carte des menus chacun puis disparut :

" On dirait que vous êtes des habitués des lieux, l'agent Hugues et vous, " nota Sydney en haussant un sourcil inquisiteur.
" En effet, " répondit Sark faussement concentré sur des menus qu'il connaissait par cœur.
" Il semble que vous et Natti, vous.. " Hésita-t-elle maligne. " Vous êtes plus que des partenaires, n'est-ce pas ? "

Sark leva brutalement son regard de la carte pour se plonger dans celui de Sydney. Il n'avait pas apprécié son sous-entendu à en croire les éclairs de colère qui traversaient ses pupilles.

" Il n'y a rien de ce que vous sous-entendez entre moi et l'agent Hugues, " répondit-il avec un calme paradoxal à son regard.
" Mais vous aimeriez, non ? " Insista-t-elle, se demandant parallèlement pourquoi elle cherchait à provoquer Sark, peut-être à cause de Stéphan Devot.
" Non car je suis atteint de la même malédiction que vous, " répondit-il en souriant légèrement.
" Une malédiction ? "
" Danny. "

Sydney resta sans voix. Comment osait-il ? Si elle n'avait pas été dans un endroit public, elle se serait lever pour le gifler une seconde fois.

" Vous n'êtes qu'une ordure, " déclara-t-elle en se plongeant à son tour dans le choix de menus.

Il ne répondit rien. Il s'en fichait.



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Le lendemain, Sydney et Sark purent être extractés et furent ramenés à Los Angeles. Ils firent leur compte-rendu à Dixon et le tueur ne cacha même pas qu'il avait gratuitement tué Stéphan Devot. Un malaise s'emparait de l'équipe dès que Sark avouait sans ciller un meurtre commis de sang-froid. Mais il ne tuait jamais sans raison, ce meurtre n'était sûrement pas aussi gratuit qu'il le prétendait.

Sydney décida de descendre le voir à sa cellule, à la plus grande surprise de Will qui n'appréciait pas trop de la voir tourner autour de l'homme qui l'avait torturé. Quand elle se trouva devant la vitre de sa cage de verre, il était assis de dos sur sa banquette. Cette vision lui parût brusquement familière, comme si elle l'avait déjà vu quelque part. Puis Sark se leva et elle cessa d'y penser :

" Pourquoi êtes-vous ici ? Sûrement pas pour me donner des nouvelles de l'agent Hugues, " dit-il avec sarcasme.

Il se plaça juste devant elle, seuls moins de cinq centimètres et une vitre les séparaient.

" Pourquoi avez-vous tué Stéphan Devot ? Je veux la vraie raison. " Ordonna-t-elle.
" Vous voulez ? " S'étonna faussement Sark face à son ton dur. " Je l'ai tué car il ne me plaisait pas de le savoir en vie. "
" Et en quel honneur ? "
" Il était l'un de mes professeurs quand je suivais la formation du K-Directore. Il savait trop de choses sur moi. Et je n'aime pas quand quelqu'un sait trop de choses sur moi. "
" C'est la seule et unique raison ? " Demanda Sydney, le soupçonnant de ne pas tout lui dire.
" Je n'aime pas non plus les proxénètes. "

Sur ce, il lui tourna le dos et partit se rasseoir sur sa banquette. Discussion terminée. Sydney savait qu'elle ne pouvait pas insister.



Fin du troisième chapitre



Petit Mot de la Fin : Mouahaha *rire diabolique* ! Vous ne savez toujours pas grand-chose sur monsieur Sark ! Les révélations arrivent dans le prochain chap, ne vous inquiétez pas ;)

Prochain chapitre : "Père "