Si je t'aime…



Chapitre VI : D'un Bleu Ardent



Auteur : Lojie

Date : 25 Août 2003

Disclaimer : Characters of Alias belong to J.J. Abrams, Bad Robot and ABC.

Ship : S/Sa/I/Other

Rating : NC-17

Genre : Angst/Aventure/Drama

Spoilers : post-Telling

Note de l'auteur : Pour le moment, la collaboration Sydney / Natti n'a pas donné de fructueux résultats pour retrouver ce Sark décidément bien caché. Mais ne vous inquiétez pas, il réapparaît dans ce chap ! Et la fin va vous embrouiller, héhéhé, j'adore écrire ce genre de fics au dénouement introuvable mdr !



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Singapour. Son père n'avait pas hésité une seule seconde après que Sydney lui ait exposé les faits. Il devait se rendre à Singapour. Sark et lui s'étaient souvent arrêtés dans cette ville durant les deux années d'absence de la jeune femme avant qu'il ne soit emprisonné. Jack Bristow y avait de nombreux contacts dont Alain Devot, qui n'était autre que le grand frère du défunt Stéphan Devot. Le monde était décidément petit.

Ensuite, il avait fallu convaincre Marcus Dixon sans rien dévoiler de la visite nocturne d'Irina Derevko. Heureusement, l'homme était plus facile à convaincre que Kendall. De surcroît, une profonde amitié et un grand respect le liait à Sydney. Cette dernière se sentait un peu coupable d'utiliser la nature de leur relation à ses fins mais elle avait un frère à retrouver. Marshall implanta un pisteur dans l'omoplate de Jack Bristow, le même modèle dont il s'était servi pour Irina Derevko.

Natti et Sydney n'avaient pas tenté de vérifier si le pistolet qui servait à désactiver la puce de Sark était encore dans les tiroirs de la CIA. Cela aurait irrémédiablement éveillé les soupçons et elles en étaient réduites à croire Derevko sur parole. Pour changer, elles étaient de nouveau dans un avion, avec Jack Bristow senior en prime. Ce dernier ne semblait ni inquiet, ni relaxé. Aucun trait de son visage ne trahissait ce qu'il pensait.

Alors que Natti avait réussi à s'assoupir, Sydney s'approcha de son père, un timide sourire aux lèvres. Il le lui rendit :

" Ca fait du bien de quitter cette cellule, " murmura-t-il, le regard insondable.
" Il n'y a plus que moi dans la famille qui n'y soit pas allée, " remarqua Sydney avec sarcasme.

Ils rirent doucement puis le silence les enveloppa de nouveau. Elle hésitait.

" Tu voulais me dire quelque chose ? " Demanda Jack, lisant tout ce qu'il voulait à travers les pupilles de sa fille.
" Oui, " admit-elle rougissante, son père l'avait toujours intimidé. " Comment.. comment est-ce que tu as découvert que Sark était ton fils ? "
" Je me doutais déjà qu'il était le fils d'Irina, " expliqua Jack. " Ensuite, il suffit de savoir compter. Au moment de la conception de Sark, Irina était encore Laura Bristow. Bien sûr il aurait très bien pu ne pas être mon fils, elle m'a été infidèle je le sais, mais certains signes ne trompent pas. "
" Tu as fait une recherche génétique ? " Devina Sydney amusée.
" Oui, " admit-il en souriant. " Et c'est bien mon fils à 98,9% de chance. "
" Et.. Et comment ça s'est passé au début ? Tu le lui as dit ou il le savait déjà ? "
" Sark l'a deviné, ma façade n'est apparemment pas quelque chose qui l'empêche de lire en moi. Il pouvait presque réciter chaque pensée qui traversait mon esprit. C'était.. effrayant. "

Sydney sourit une nouvelle fois. Le mot effrayant ne faisait habituellement pas parti du vocabulaire de son père.

" J'ai beaucoup appris de lui, et il a beaucoup appris de moi je crois, " ajouta Jack. " Ca m'a fait bizarre au début.. d'avoir un fils, surtout un fils comme lui… Un terroriste, un tueur, un disciple d'Irina Derevko. Mais au fil des mois, je me suis peu à peu laissé faire par mon instinct paternel et à présent, je suis autant attaché à lui qu'à toi. "

Sydney ne répondit rien et restait songeuse. Tout le monde était fasciné par Sark, y compris son père. Une sorte d'aura, de force magnétique poussait les gens à vouloir mieux le connaître. Elle en avait été elle-même victime. Jack Bristow senior possédait ce mystère qu'il avait transmis sans le savoir à son fils, et Irina Derevko avait un charme indéniable qui faisait que quand elle se trouvait dans une pièce, tout le monde se tournait vers elle. Sark en avait aussi hérité. Sydney se demanda brusquement si elle était pourvu de ces mêmes attributs.

Sans s'en rendre compte, elle s'endormit sur l'épaule de son père, se remémorant inconsciemment une comptine que lui chantonnait Laura Bristow le soir quand elle la bordait.



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Natti posa son léger sac sur le lit et observa son reflet dans un crasseux petit miroir accroché au mur. Sydney et Jack se trouvaient dans des chambres adjacentes. Leur motel était situé dans un quartier à touristes de Singapour. Ils se faisaient passer pour de simples Américains en séjour ici. Fatiguée, elle fit craquer les vertèbres de son cou : elle détestait l'avion.

Pourvu que la piste de Jack Bristow ne soit pas une nouvelle impasse. Cela dit, il y avait trop de coïncidences, Alain Devot était sûrement celui qui avait enlevé Sark pour venger la mort de son frère. Une seule question la fâchait, pourquoi l'avait-il enlevé alors que ses hommes auraient très bien pu abattre le jeune tueur sur le parking de l'hôpital ? Sydney pensait qu'Alain Devot savait que Sark n'était qu'un exécuteur, il le voulait vivant pour lui faire avouer qui avait commandité l'assassinat de Stéphan.

Cela dit, Natti trouvait ce raisonnement trop facile, il était évident que Matthieu Marais était le commanditaire. Il n'y avait pas besoin de torturer Sark pour le savoir. Perdue dans ses pensées, elle remarqua un léger craquement des nattes qui recouvraient le sol. Elle fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec un jeune homme cagoulé. Il lui planta une seringue dans le cou sans qu'elle n'ait eu le temps de parer.



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Sydney frappa de nouveaux coups à la porte de Natti. Toujours aucune réponse. Elle se retourna soucieuse vers son père qui acquiesça. Il fit voler en éclat la mince porte d'un seul coup de pied et elle bondit à l'intérieur, son arme braquée vers l'avant. Personne dans la chambre. Elle jeta un coup d'œil dans la minuscule salle d'eau. Rien non plus.

Elle retourna les bras ballants dans la chambre. Jack avait trouvé un mot sur le lit :

" Bienvenue à Singapour, famille Bristow, " lut-il à haute voix. " C'est écrit en français. "
" Alain Devot, " soupira Sydney.



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Natti ouvrit doucement les yeux. Nauséeuse, elle se redressa lentement. Elle porta aussitôt sa main à son cou et palpa l'endroit de la piqûre du bout de ses doigts, puis elle observa autour d'elle. Elle était dans une pièce sans fenêtre et dont la seule porte était verrouillée. Les murs étaient d'une teinte rose pale et une commode très typique de Singapour constituait le seul meuble, excepté le bas lit sur lequel elle se trouvait.

Aucun moyen de sortir. Natti cessa un instant de respirer. Elle sentait une présence familière. Le matelas bougea légèrement et elle se retourna vivement. Sark était assis juste derrière elle, il lui souriait :

" Bienvenue chez Alain Devot, " dit-il avec sarcasme.

Natti se jeta aussitôt dans ses bras, soulagé qu'il ait l'air en forme et surtout, qu'il soit vivant !

" Jack ! " S'exclama-t-elle. " Sydney et moi avions si peur ! "
" Sydney s'inquiétait pour moi ? " S'étonna-t-il, légèrement gêné par cette effusion de joie.
" On s'inquiétait tous pour toi, " rétorqua Natti sans le lâcher. " Même Jack Bristow ! "

Elle se redressa en se rappelant brusquement quelque chose.

" Eux aussi sont ici ? " Demanda-t-elle paniquée. " Et toi ? Est-ce qu'ils t'ont fait quelque chose ? "
" Je ne sais pas si Sydney et Jack sont ici. Ne t'inquiètes pas, je ne pense pas qu'ils leur feront du mal. Ils ne m'ont rien fait, " répondit Sark confiant. " Ce n'est pas nous qu'ils veulent, c'est… comment te le dire ? "
" Le nom de ton commanditaire pour l'assassinat de Stéphan Devot ? "

Il ne chercha pas à cacher sa surprise.

" Comment est-ce que tu le sais ? "
" Nous avons rendu visite à Matthieu Marais. "

Sark parût ennuyé.

" Cet homme devrait apprendre à tenir sa langue. Sinon il ira bientôt rejoindre les poissons au fond d'un lac, " marmonna-t-il.
" Tu es ici depuis ton enlèvement ? " Demanda Natti curieuse.
" Oui. Je n'ai pas bougé de cette pièce. "

Ils ne parlèrent plus et la jeune femme se sentit brusquement gênée. Elle jeta de furtifs coups d'œil à Sark. Il ne semblait pas non plus très à l'aise, quelque chose le tracassait.

" Tu m'as manqué, " admit-elle brusquement.
" Toi aussi tu m'as manqué, " répondit-il en souriant.

Natti s'avança vers lui jusqu'à que quelques centimètres seulement séparent leurs lèvres. Il détourna la tête et elle fronça les sourcils :

" Qu'est-ce qu'il y a ? Je croyais être à ton goût pourtant ? " Questionna-t-elle, surprise.
" Ce n'est pas ça, " murmura-t-il en osant de nouveau croiser son regard. " C'est juste que.. je suis ce que je suis et toi tu es de la CIA, nous ne faisons pas parti du même monde. "
" Depuis quand tu te préoccupes de ce que l'on peut ou pas faire ? " Rétorqua Natti. " Ca se trouve, nous serons morts ce soir, alors oublie les autres. "

Elle voulut l'embrasser mais il se déroba une seconde fois. Natti l'interrogea silencieusement du regard, perdant patience.

" Toutes les femmes auxquelles je me suis attaché, " reprit-il confus. " Elles.. C'est comme Sydney et les hommes. Chaque fois, ça se termine mal, et je sais qu'entre nous ça se terminera forcément mal. Je veux pas te faire ça Natti. "
" Je suis une grande fille Jack, " rétorqua-t-elle. " Je sais tout ça. Et je m'en fiche. "

Sark releva le regard vers elle, Natti se sentit aussitôt happer par ses pupilles d'un bleu ardent. Elle se perdit dans leur contemplation et remarqua à peine qu'il s'était approché tout près d'elle. Tendrement, ses lèvres se joignirent aux siennes et le baiser d'abord hésitant, devint rapidement passionné et enfiévré. Natti attendait ce moment depuis qu'elle était entrée dans la salle de briefing lors de sa première rencontre avec ce tueur prétendu sans cœur.

Elle pouvait palper dans ce baiser la force avec laquelle il la désirait, il éprouvait exactement les mêmes sentiments qu'elle. Il fit rapidement sauter tous les boutons de sa chemise et elle fit de même avec la sienne. Les doigts de Sark se glissèrent entre sa peau échaudée et le tissu de son soutien-gorge. Il le lui retira et sa bouche avide couvrit de baisers ses seins qu'il avait pris en coupe entre ses mains.

Il la poussa doucement en arrière et Natti se retrouva étendue sur le dos, savourant toutes les sensations qu'il faisait naître en elle. Leur amour était pressé, bestiale, à assouvir de toute urgence. Ils s'étaient tous les deux trop souvent retenus et avaient besoin de laisser filer leur frustration. Le pantalon et la culotte de Natti tombèrent au sol. Sark entreprit de torturer délicieusement son amante en stimulant entre ses doigts la partie la plus intime du corps de Natti. Elle manqua d'air et arqua brusquement son dos quand ses lèvres remplacèrent ses habiles doigts. Puis une vague de plaisir la fit frissonner le temps de quelques secondes, le temps d'un extase totale où le mot nirvana prenait toute son ampleur.

Sark retira le reste de ses vêtements et se coucha sur elle. Il lut dans ses yeux son accord tacite. Il ne pouvait plus atteindre et dût freiner son envie dévorante en entrant en elle. Il ferma les yeux quelques instants pour fixer cet afflux de sensations dans sa mémoire, puis les rouvrit pour plonger le bleu clair de son regard dans celui café de Natti. Il commença doucement des aller et retour entre ses reins, puis il dût accélérer le rythme et les hanches de la jeune femme suivirent. Ses longues jambes le tenaient en étau mais Sark n'avait nullement l'intention de fuir. L'orgasme le frappa divinement presque en même temps qu'elle.

Il roula ensuite sur le côté pour tenter de retrouver son souffle, une de ses mains palpa sous le bas lit et trouva ce qu'il cherchait. Il referma son poing dessus et se retourna vers Natti. Elle reprenait calmement sa respiration, comblée et épuisée. Elle lui adressa un regard confiant et Sark se sentit fléchir. Mais il n'avait pas le choix.

Il roula de nouveau sur elle et murmura au creux de son oreille :

" Je suis désolé. "

Il planta l'aiguille dans son cou.

" Je t'aime, " murmura-t-il en la voyant succomber aux effets du sédatif.

Une larme impuissante fila le long de la joue de Natti. Elle venait juste de reconnaître l'homme qui l'avait enlevé au motel, il venait de lui faire l'amour.



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Fin du sixième chapitre



Le Mot de le Fin : Là je paris que vous êtes tous perdus mdr ! Ne vous inquiétez pas, cette histoire est logique et le prochain chapitre qui sera le dernier, va éclairer vos lanternes ;)

Prochain chapitre " Prends Garde à Toi "