Si je t'aime…



Chapitre VII : Prends Garde à Toi



Auteur : Lojie

Date : 27 Août 2003

Disclaimer : Characters of Alias belong to J.J. Abrams, Bad Robot and ABC.

Ship : S/Sa/I/Other

Rating : PG-13

Genre : Angst/Aventure/Drama

Spoilers : post-Telling

Note de l'auteur : Chapitre final ! Vous allez enfin savoir le fin mot de cette histoire car tout est dans la chute ;) Vous verrez enfin clair dans le jeu de Sark décidément aussi tordu que le reste de la famille !



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Quelqu'un frappa discrètement à la porte de son bureau. Dixon releva le nez de ses papiers et ordonna d'entrer. Un garde du quartier des cellules de haute sécurité apparut, visiblement gêné d'être là. Ses collègues et lui avaient dû tirer à la courte paille pour choisir le malheureux qui irait prévenir leur supérieur.

" Qu'est-ce qui se passe ? " Demanda Marcus, sentant qu'une énième mauvaise nouvelle allait lui tomber dessus.
" On a trouvé un objet suspect dans la cellule de monsieur Jack Bristow, " répondit le gardien de plus en plus mal à l'aise.
" Qu'est-ce que c'est ? " S'impatienta le directeur agacé.

Pour toute réponse, le gardien déposa sur son bureau un guide touristique, Singapour était marqué en grand sur la couverture. Marcus soupira et prit l'objet. Il le feuilleta brièvement, quelques mots ou lettres étaient surlignés.

" Apportez-le au service de déchiffrage et voyez ce qu'ils peuvent en tirer, " déclara Dixon de mauvaise humeur. " Et prévenez l'agent Weiss que je dois contacter de toute urgence Sydney Bristow et seulement elle ! "

Le gardien reprit le livre et partit aussitôt exécuter les ordres. Quand il referma la porte, Marcus donna un grand coup de poing sur son bureau.

" Sark ! " Gronda-t-il hors de lui.



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Jack Bristow avait réussi à obtenir un rendez-vous avec Alain Devot, très occupé sous sa couverture d'homme d'affaires. Sydney et lui toujours dans leur chambre d'hôtel, devaient se rendre dans sa demeure à la localisation secrète dans une heure.

Assis sur le lit, Jack semblait tendu et nerveux ce qui inquiétait sa fille. Son père était habituellement d'un calme et d'une maîtrise de soi à faire pâlir les meilleurs joueurs d'échec.

" Quelque chose te tracasse ? " Demanda-t-elle finalement après un long silence.
" Oui, " admit-il aussitôt comme s'il attendait sa question. " J'aimerais.. que tu fasses quelque chose pour moi. "
" Dis-moi. "
" Il faut que tu me retires le traceur, " prononça rapidement Jack comme si ces mots lui brûlaient la langue.

Sydney resta interdite un court instant.

" Mais je ne peux pas ! " Rétorqua-t-elle. " Dixon a confiance en moi ! "
" Sydney, " reprit son père avec plus d'assurance. " Une voiture va venir nous chercher ici, nous aurons sûrement les yeux bandés et ils feront des détours pour que nous ne sachions pas où se trouve la demeure d'Alain Devot. Si jamais ils découvrent que j'ai un pisteur, je suis mort. "

Elle hésita de longues minutes. Jack la fixait, espérant une réponse positive. Un flash lui revint en mémoire, Irina Derevko lui avait fait la même requête il y a deux ans et demi pour ensuite le trahir. Sydney devait y penser.

" Enlève ta chemise, " déclara-t-elle à contrecœur.



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Weiss gigotait nerveusement sur un siège dans l'office de Dixon, face à son supérieur mécontent. Il se sentait affreusement coupable et même trois jours d'affilés à jouer avec son Yo-Yo ne suffiraient pas à le détendre.

" Je suis arrivé à mon bureau et Sark était assis dessus, " expliqua Weiss nerveux en se remémorant la scène. " Natti Hugues était dans votre office et il l'attendait. Ils venaient juste de rentrer de mission. Je n'ai pas fait attention car il arrivait souvent à Sark de venir nous voir en attendant l'agent Hugues. C'était devenu une habitude car il savait que nous n'apprécions pas sa compagnie et il aimait nous narguer. Il y avait cette brochure touristique pour Singapour sur mon bureau. Je lui ai demandé ce que c'était et il m'a répondu qu'une femme l'avait déposé là, Jack Bristow l'avait demandé. Je l'ai feuilleté mais il n'y avait aucune trace, aucune annotation suspecte. Sans réfléchir, je l'ai donné à Jack Bristow qui apparemment, l'attendait. "
" L'encre utilisée pour surligner les mots est une encre spéciale, " reprit Dixon avec un calme trompeur. " Elle n'apparaît qu'au bout de quelques jours. Sark a dû se procurer cette brochure et cette encre durant une mission, dans le dos de l'agent Hugues. "
" Je suis extrêmement désolé, " reprit Weiss confus. " Tout ceci est de ma faute, j'aurais dû vérifier que Jack Bristow avait bien demandé cette brochure. "
" En attendant, Natti, Sydney et Jack se trouvent à Singapour, à la recherche de Sark dont le kidnapping était sûrement un faux, et nous n'arrivons pas à les contacter. Quel merdier ! " S'énerva brusquement le directeur.
" Monsieur Dixon, " interrompit un homme à lunettes en entrant dans l'office.
" Oui ? "
" Nous avons fini de décoder la brochure… " prévint l'homme. " Ca va pas vous plaire… "

Weiss se ratatina encore plus sur son siège alors que Dixon semblait prêt à exploser.



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Comme l'avait prédit Jack Bristow, sa fille et lui furent cagoulés pendant tout le trajet et ils eurent la nette impression de faire plusieurs brusques changements de direction. Les hommes qui étaient venus les chercher s'étaient montrés courtois et parfaitement professionnels. On leur retira leurs cagoules après les avoir fait rentrer dans ce qui était sûrement une grande demeure.

Sydney observa un instant autour d'elle. Chaque meuble, chaque bibelot et chaque peinture sentait le luxe. Devant eux se trouvait un bureau où Alain Devot était assis, il ressemblait beaucoup à son frère défunt excepté son regard vert clair, Sydney pensa brièvement à Vaughn. Debout à côté de l'homme se trouvait Sark en parfaite santé. Elle sût aussitôt qu'elle s'était de nouveau faite avoir.

" Mademoiselle, monsieur Bristow, je suis Alain Devot, " se présenta l'homme en se levant, sûr de lui grâce aux quatre hommes armés qui gardaient les portes. " Et je suppose que je ne vous présente plus monsieur Sark. "
" Espèce de salop… " Gronda Sydney furieuse à l'adresse du tueur. " Tu es encore pire que ma mère ! "

Sydney croisa son froid regard glacé. Elle ne parvenait à lire aucune émotion sur son visage. La scène amusait Alain Devot alors que Jack s'était muré derrière une façade de calme et de neutralité.

" Monsieur Sark et moi avions passé un accord, " reprit le Français sans se préoccuper des regards furieux de Sydney. " Il tuait mon petit frère décidément trop dépensier et inconscient depuis quelques temps, pour mettre Matthieu Marais à sa place, homme sous mon contrôle bien sûr. En échange, je faisais semblant de la kidnapper et nous vous amenions jusqu'ici pour la suite. "
" Quelle suite ? " S'inquiéta Sydney. " Et où est Natti ? "
" Elle est ici dans une chambre au sous-sol, " intervint enfin Sark en s'avançant de quelques pas. " Je devais la voir une dernière fois. C'est pour ça que je l'ai enlevé. "

Le tueur arma son arme de deux balles et Alain Devot ne put s'empêcher de sourire. Sydney savait qu'elle allait mourir, mais la seule chose à laquelle elle pensait était sa douleur, le goût trop familier de la trahison, elle avait presque réussi à considérer Sark autrement que comme un ennemi.

Sark pointa d'abord son arme sur Jack Bristow imperturbable. Il défit délibérément la sécurité avec lenteur, savourant sa victoire. Elle pouvait percevoir dans son regard la même lueur que lors du meurtre de Stéphan Devot, l'appel du sang. Au moment où il allait tirer, Sydney se jeta brusquement sur son père et un coup de feu retentit.

Elle sentit du sang sur son visage et se retourna aussitôt vers Jack, allongé au sol sous elle. Elle palpa sa poitrine mais il n'avait rien. Pourtant une expression grave se lisait sur son visage. Sydney se releva et il fit de même. Sark avait toujours son arme au poing, Alain Devot était étendu au sol dans sa propre mare de sang. Aucun des gardes n'avait bougé, ils avaient été précédemment arrosés de copieuses liasses de billets.

" Il en savait trop, " déclara simplement le jeune tueur.

Sydney était bouche bée, incapable de réagir. Elle ne comprenait strictement rien à ce qui se passait. Jack Bristow s'approcha d'elle et lui encercla brusquement le torse pour qu'elle ne bouge plus.

" Papa ! " S'exclama-t-elle horrifiée. " Mais qu'est-ce que tu fais ? "

Sark s'approcha d'elle, une seringue à la main. Il lui adressa un bref sourire avant de lui planter l'aiguille dans le cou.



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" Nous avons enfin pu localiser les agents Sydney Bristow et Natti Hugues, " déclara Marshall dans la salle de briefing. " Une équipe est en route pour les récupérer. "

Autour de la table, Dixon, Weiss et Tippin avaient la tête basse, le goût amer de la défaite au fond de la gorge. Vaughn était là lui aussi. Il venait juste de revenir et ne comprenait pas grand-chose. On ne l'avait pas encore mis au courant de la situation.

" Mais pourquoi Sydney est à Singapour ? " Demanda-t-il abasourdi.
" Sark et Jack Bristow ont monté un coup ensemble, " répondit Dixon las. " Avant son faux enlèvement, Sark a réussi à transmettre à Jack une brochure sur Singapour, certains mots étaient surlignés grâce à une encre qui n'apparaît qu'au bout de quelques jours. C'est pour ça que la brochure a réussi à passer le contrôle des gardiens. Le message disait : Je vais enfin avoir l'une des choses que j'ai toujours désirée, vous allez enfin pouvoir reprendre votre rôle. Au moment venu, rendez-vous à Singapour près de chez notre ami. Suivez les instructions sur place. Après une fausse piste, sachant que Jack Bristow en connaissait beaucoup sur son fils, Natti Hugues et Sydney Bristow ont décidé de faire appel à ses services pour le retrouver. Après avoir pris connaissance de l'enquête, Jack a aussitôt ordonné qu'ils se rendent à Singapour pour rencontrer Alain Devot, sûrement l'ami dont parle Sark dans la brochure. Sur place, Natti Hugues s'est fait enlever par Sark, et Jack Bristow a réussi à convaincre sa fille de lui retirer le pisteur. Depuis les deux hommes ont disparu après que Sark ait abattu Alain Devot. Ce dernier avait organisé son faux enlèvement en échange de l'assassinat de son frère, Stéphan Devot. "
" Et pourquoi n'activez-vous pas la puce de Sark ? " Demanda Vaughn abasourdi.
" Nous l'avons fait, " intervint Weiss désabusé. " Mais il semblerait que sa puce ne soit plus en service, l'appareil pour la désactiver a été volé il y a un mois lors d'un transfert de matériel. On soupçonne Irina Derevko d'être dans le coup. Nous n'avons jamais prévenu Sark de ce fait, mais d'une manière ou d'une autre, il le savait. Pourtant, même Natti Hugues l'ignorait. "

Quelqu'un frappa à la porte et interrompit Weiss. Dixon ordonna d'entrer, il sentait déjà une mauvaise nouvelle arriver.

" Qu'est-ce qu'il y a ? " Demanda-t-il se préparant au pire.
" Nous venons de recevoir une missive, " déclara le jeune agent. " Matthieu Marais vient d'être tué. D'après la taupe du Quai d'Orsay, ce serait Irina Derevko qui serait l'auteur du meurtre. "

Le front de Vaughn se plissa, contrarié. Pourquoi fallait-il toujours que les méchants gagnent ?



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Natti était assise sur des caisses en bois. Sydney était debout à côté d'elle. Elles s'étaient réveillées il y a une heure dans ce petit port d'un village de campagne, presque désert. Comme par hasard, aucun habitant n'avait rien vu ou entendu. Elles ne devaient pas être loin de Singapour malgré tout. On leur avait laissé un téléphone portable pour contacter la CIA.

Elles ne parlaient pas, ruminant la trahison de Sark et Jack Bristow chacune de leur côté. Et Irina Derevko avait sûrement été de mèche avec eux, c'était elle qui les avait aiguillé vers le père de Sydney, c'était elle qui avait désactivé la puce du cerveau de son fils.

" Il ne me l'a jamais dit, " murmura soudainement Sydney, vexée et désespérée à la fois.
" Dit quoi ? " Demanda Natti, l'air préoccupé depuis son enlèvement.
" Pourquoi il a tué son tuteur, " répondit-elle en rivant son regard vers le sol.

Il y eut un court silence, puis l'agent Hugues reprit :

" Il y a trois choses que Sark déteste et qui peuvent le rendre très violent : qu'on sache trop de choses sur lui, les proxénètes et.. les pédophiles. "

L'agent Bristow leva un regard surpris vers sa collègue. Le silence se réinstalla de nouveau et les minutes filaient lentement. L'attention de Sydney fut subitement happée par un gamin qui passa devant eux, sifflotant un air que chantait Laura Bristow pour l'endormir le soir.

" L'amour est enfant de bohème, " murmura-t-elle en suivant inconsciemment le gamin.

Natti remarqua son attitude étrange, elle se leva des caisses et la suivit.

" Il n'a jamais connu de loi, " continua la jeune femme alors que l'enfant s'engouffra entre deux vieux hangars désaffectés tenant à peine debout. " Si tu ne m'aimes pas je t'aime… "

Natti la suivait pas à pas. Les deux femmes s'immiscèrent avec prudence dans l'étroit passage. L'enfant avait disparu, une silhouette familière se tenait à quelques mètres d'elles.

" Si je t'aime… " Murmura Sydney, continuant inconsciemment la chanson.
" Prends garde à toi, " termina Sark en esquissant un sourire.

Il y eut un long silence pendant lequel personne n'osait parler. Puis Natti s'énerva brusquement :

" Tu m'as trahi ! Comment as-tu osé me faire ça ! " Cracha-t-elle furieuse.
" Je t'avais prévenu, " déclara simplement Sark, il semblait désolé mais l'était-il vraiment ? " Et vous saviez très bien que je ne pouvais pas éternellement rester en cage. "
" Et mon père ? " Intervint Sydney plus calme que sa collègue.
" Il va bien, " répondit le jeune homme. " Il peut enfin reprendre son rôle. "
" Son rôle ? Quel rôle ? Et puis pourquoi as-tu aidé notre père à s'échapper ? Pourquoi as-tu mis en scène ce faux enlèvement ? " Demanda-t-elle précipitamment, sachant qu'ils avaient peu de temps et beaucoup de questions.
" Je suis bien placé pour savoir ce que l'on ressent dans cette cage de verre, " reprit Sark calmement. " L'impuissance.. Notre père en souffrait terriblement. Son rôle est de te protéger Sydney. Mais comment peut-il le faire en restant enfermé ? Il a déjà trahi une fois la CIA pour toi, en collaborant avec Irina Derevko pour te retrouver. Il n'a pas hésité à trahir une seconde fois la CIA. "
" Mais pourquoi l'as-tu aidé ? " Répéta-t-elle alors que Natti semblait être devenue muette.
" Nous désirons tous ce que nous n'avons jamais eu, " reprit-il un brin nostalgique. " Et je n'ai jamais eu de père avant. A présent, j'en ai un, à mes côtés et qui va dans la même direction. "
" Toi aussi tu t'es donné pour mission de me protéger ? " S'étonna Sydney qui aurait ri si la situation n'avait pas été si grave.
" Non, assez de gens veillent déjà sur toi, " admit-il, sous-entendant Irina Derevko.
" Alors sur qui veilles-tu ? "

Un large sourire illumina son visage et Sydney vit pour la première fois de la chaleur à travers ses pupilles bleues. Un bruit de palmes d'hélicoptère les interrompit brusquement. Sydney et Natti levèrent le regard pour voir l'appareil passer au-dessus de leurs têtes. Il venait les chercher. Elles avaient laissé le portable sur le quai pour être localisées. Quand elles baissèrent leurs regards, Sark avait déjà disparu.

Les deux femmes reprirent la direction du quai. L'hélicoptère les y attendait déjà. Natti serra un bout de papier dans sa poche, une publicité pour des livraisons de nourriture à domicile. Sark avait dû le lui glisser dans ses vêtements après l'avoir endormi.

Plusieurs mots étaient surlignés et le décodage fut facile.

Nous nous reverrons. Promis.



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Fin



Le Petit Mot de la Fin : Tin ! Din ! Ca y est, c'est fini ! Alors, vous avez aimé ? Ou est-ce que je dois avorter ma carrière d'auteur de fics d'Alias