Le problème quand on attend c'est que l'on peut pas agir... Narwain avait été sorti de prison mais tous le surveillaient. Moi je l'évitaient et dans les soupers il était toujours attablé le plus loin possible de nous deux. Un soir d'hiver, oui malgré le climat morodorien, ou plutôt à cause de celui ci un terrible et cruel hiver nous glaçait, nous étions tous regroupé dans le salon privé de la reine. J'étais en train de broder l'arbre du Gondor sur une cape noir, Eowyn était en train de vérifier le journal de bord sur les vivres et les habitants. Einior était en train de confectionner un livre de feuilles, où il collait et écrivait une remarque pour chaque feuille qu'il a avait trouvé lors du dernier âge. Il fredonnait très doucement un comptine du Nord. Faramir était penché avec Arrandir sur une carte de la terre du milieu et calculaient combien de temps cela prendra pour les hobbits pour rejoindre Edoras. Aragorn marchait de long en large. Le mauvais temps nous empêchait de sortir et nous manquions tous d'activité.


Il est connu que les elfes ne ressente pas le froid... Cela était vrai lors du troisième âge et avant... Maintenant que Sauron influençait le climat, le changement de température nous affectait, d'autant plus qu'on n'avait jamais connu cela auparavant. J'étais blotti sous un châle avec l'effigie du cheval du Rohan, mais je tremblais malgré moi. Eowyn se leva pour ranimer le feu. Aragorn était en train de grommeler nerveusement:

- Nous devons faire quelque chose... Nous ne pouvons pas rester ainsi alors que plus de gens tombe sous les ordres de Sauron...

Je lui répondit calmement:


- Gandalf nous a dit d'attendre...

- je sais... Mais si on pourrait monter une armée pour reprendre le Gondor


Eowyn aussi entra dans la conversation:

- Vous savez bien que les gens refusent de se battre...


Faramir releva la tête de la carte et dit tristement:

- Il nous faudra beaucoup d'hommes pour reprendre le Gondor et le garder...


Aragorn se tue mais continua à arpenter la pièce. Cela faisait des jours que nous n'avions pas reçu de nouvelles. J'étais encore très retournée par l'incident avec Narwain pour tenter d'entrer en contact avec Gandalf. Mais chaque matin, Eowyn et moi, nous priions pour tout les hobbits, à la comté ou à Mordor et pour Gandalf.

Arrandir soupira en regardant son jeune cousin, lui aussi étant un rôdeur ressentait cette envie d'agir... Mais nous devions attendre ce retour... Et si de nouveau quelqu'un arrivait à faire du mal à Gandalf? Que ferons nous? Au moins nous étions pas seul et notre peuple s'était agrandit. Mais qui savait quel voie était celle de la sagesse? Je pouvais vraiment comprendre le pauvre Frodon... La voix d'Aragorn me fit sursauter:

- Et si nous attaquions Mordor maintenant... De toute manière cela sera une petite attaque de diversion...

- Nous devons attendre Gandalf...

Aragorn s'assit à mes côtés. Il me prit la main mais ne dit pas un mot. Puis il finit par la lâcher et déclara d'une voix grave et haute:

- En temps que capitaine des rôdeurs je vais aller faire un tour de reconnaissance... Voir ce qui se passe dans les étendus qui furent autrefois amis... Cela Gandalf nous a pas interdit...

- Mais Estel, tu risques gros... Que ferait on sans le roi?

Il haussa les épaules et dit:

- J'ai toujours été un rôdeur... Je n'ai pas peur de cela ma dame...

Eowyn qui se tenait dans un coin s'avança et elle était de nouveau la guerrière virginale... Elle déclara:

- Je viendrai avec vous sire... Je connais très bien les plaines de Rohan...


Faramir se tourna. Dans l'espace d'un instant je le vi toiser Aragorn. L'amour avait déjà planté les racines dans son coeur et il ne voyait à travers la demande d'Eowyn qu'une preuve d'amour qu'elle offrait au roi du Gondor. Celui ci eut d'abord un lueur de tendresse pour elle, puis d'une voix résolu il déclara:

- Non Dame du Rohan... Je n'emmènerai personne avec moi... A part des rôdeurs qui connaissent la façon de vivre dans les terres sauvages... Votre place n'est pas dans les marais humide et les forêts obscurs à épier l'ennemi...

Le froid fit place à la fureur d'Eowyn et elle s'écria:

- Vous croyez que vous êtes le seul à ressentir cette claustrophobie de ce château et de cette situation?!? Vous croyez que seuls les hommes peuvent sentir cela?!? Et bien détrompez vous car Moi aussi je désire faire quelque chose... Héritier d' Isildur votre place est non plus dans la boue à épier!

Puis son visage se ferma elle jeta un dernier regard glacial sur Aragorn puis disparut dans sa chambre. Faramir s'assit sur un siège, il n'avait jamais vu Eowyn ainsi. Aragorn passa une main sur son visage d'un air égaré., puis il s'assit à mes côtés. Arrandir alluma sa pipe et se pencha vers le feu pour se réchauffer les mains, il murmura tristement:

- C'est pas dans la bataille que l'ennemi nous battra... Mais dans l'attente...

Einior laissa son livre sur une table et s'écria:

- Moi je pense que toutes les personnes qui désirent aller faire ce tour de reconnaissance y aille sous les ordres du roi... Que la personne soit une femme ou un homme... Car le temps est arrivé où nous sommes complètement égaux... De plus sire Aragorn, je vous dirai que j'ai vu Dame Eowyn se battre et elle se bat aussi bien que n'importe quel soldat...


Faramir soupira:

- Non, non, non... Elle n'agit pas de sa propre conscience... C'est l'Ombre qui la fait agir ainsi...

Toute la scène m'avait aussi énervé... Pourquoi Eowyn n'avait elle pas le droit d'aller se battre? Aragorn n'avait pas plus le droit d'aller là bas qu'elle...


- Non Eowyn agit de sa propre conscience... Elle aussi brûle de se battre... Faramir Eowyn se bat avec habilité et cela même depuis bien avant que l'on sache que L'unique a été retrouvé... Enfin si on regarde le temps du regard d'un mortel...


- Elle ne peut pas souiller sa peau blanche et ses cheveux blond par le sang de cette boucherie...


- Pas plus que vous ou Estel... La guerre est une horreur mais on n'a pas le choix... Nous devons agir... Et nous avons tous le droit d'agir comme on veut...

Tout ces hommes m'énervaient... Pour eux les femmes étaient des trésors à garder dans un coffre de peur qu'elles se blessent. J'espérais qu'Estel ne tentera pas de faire une telle chose car moi je n'était pas soumise comme une mortelle... J'eus soudainement la nostalgie du temps où je n'étais qu'une princesse et qu'il me voyait que comme un rêve. Puis je sursautai: étais je en train d'avoir la nostalgie du temps où Aragorn ne me connaissait pas vraiment? Je me levai et m'excusai:

- Je vais aller voir Eowyn...


Eowyn était assise dans l'embrasure d'une fenêtre, je m'assi à ses côtés et je ne dis rien. Elle parlera si elle veut, sinon elle saura que je la supporte... Elle se tourna vers moi, son visage était constellé de larmes:

- Je suis désolé d'avoir hurlé sur Aragorn... Ô! Faramir doit me haïr...

Je tentai de sécher ses larmes avec le pan de ma robe et lui répondit doucement:

- Vous avez bien fait de gronder Estel... Il se prenait pour je ne sais qui... En ce qui concerne Faramir... Je sais pas Eowyn... Même s'il vous détestes pour cela vous avez le droit d'être tel que vous avez envie d'être... Moi même je ne suis peut être pas la réplique parfaite de ce rêve qu'avait eu mon roi... Mais je pense que Aragorn comme Faramir est assez noble pour voir au delà de son ego ...

Eowyn continua à observer la pâle lueur du ciel et murmura:

- J'aimerais tant être un homme... Sans avoir à m'expliquer...


Comment pouvais je la contredire? La vie des hommes paressait tellement plus facile que celle des femmes... Je n'avais vraiment pas assez de sagesse pour être une elfe... Merci à Elebereth que je sois tombée amoureuse d'un mortel...


- Ô Arwen j'aimerais tellement aller dans la bataille... Me battre avec honneur et gloire... Je ne veux pas attendre mon aimé dans un château froid et silencieux... je veux le suivre... Je croyais que je ressentais seulement ça à cause de Grima mais maintenant je me rend compte que suis vraiment une guerrière...

Elle avait trouvé sa voie, je devais seulement l'encourager...

- Eowyn, si c'est vraiment votre désir... Faites le ... Battez vous pour que l'on accepte cela... Et parlez en à Faramir... je sais que votre relation est encore naissante comparée à la mienne, mais c'est à travers les tests qu'une relation se fortifie.... Courage Eowyn...

Je lui baisai le front avec tout mon amour, puis je la laissai seule... Je ne pouvais rien pour elle. Sauf parler à Estel...