CHAPITRE 05
Bien que Severus sache parfaitement bien que ses élèves avaient des vies et des pensées—certainement des vies et des pensées insignifiantes, mais des vies et des pensées tout de même—en dehors de la salle de classe, il n'était pas enchanté par l'idée que cette fille allait le voir en pyjama et en robe de chambre. Cependant, se serait senti totalement ridicule, s'il l'avait fait attendre dehors jusqu'à ce qu'il soit à nouveau habillé convenablement. Pyjama, alors. Il soupira et alla ouvrir la porte.
Clairement, elle n'avait pas été préparée à la vue qui la salua, car elle rougit violemment. La nuance profonde de violet que son visage jurait de manière plutôt ridicule avec son pyjama et sa robe de chambre rose pâle. "Je suis désolée, Professeur, je…"
Il attendit quelques secondes, les sourcils levés et la main posée sur le bouton de porte, mais cela avait à l'évidence été tout ce qu'elle pouvait produire. "Voulais-tu seulement admirer mon pyjama, ou est-ce qu'il y avait autre chose, Viviane?"
"Je… bien sûr, je veux dire, bien sûr qu'il y avait autre chose… êtes-vous très fatigué?"
"Oui, je suis très fatigué. Encore autre chose?"
A cela, elle se hérissa. "Pourriez vous arrêter cela? A bien y penser, votre jeu là est si… si totalement stupide, je ne sais vraiment pas pourquoi cela me met toujours en colère "
"Félicitations," dit-il et il lui fit une tournée d'applaudissements moqueurs en solo, "Il t'a fallu beaucoup de temps pour trouver cela, cependant "
"C'est beaucoup plus facile ici que dans la salle de classe, vous savez…" Elle baissa les yeux vers ses pieds vêtus de chaussettes. "En tout cas… pensez-vous que nous pourrions parler un peu?"
"Si tu promets de ne pas m'interroger sur Une Histoire de Poudlard …"
Maintenant elle sourit. "Ce n'est pas une mauvaise idée du tout, vous savez? Mais en fait, je voulais simplement parler… Poser quelques questions, peut-être?"
"Tu," dit-il, reculant pour lui donner accès à son salon, "est le fléau de mon existence. Je viens de—" Il s'interrompit, agitant une main négligente vers les images qui encombraient l'horizon de son esprit.
"Vous venez de quoi?"
D'une manière ou d'une autre, ces yeux intensément curieux étaient un peu moins ennuyeux ici que dans la salle de classe. Il devait lui accorder ceci: aussi irritante ou mal chronométrée qu'elle puisse être, sa soif de connaissance était toujours complètement authentique. Et elle avait choisi le moment idéal pour l'importuner—de son point de vue à elle, bien sûr. Il était fatigué, son esprit n'était rien de plus qu'une agitation bouillante d'émotions et de sensations, parsemée de quelques pensées errantes et de ce sentiment écrasant de vide, le compagnon maintenant familier de ses jours et nuits solitaires. Il était épuisé, et utilisait ses dernières réserves d'énergie pour maintenir ses défenses levées, bien qu'il sente qu'il ne faisait pas un très bon travail à cela. Ce soupçon était rigoureusement prouvé par le fait qu'elle se tenait maintenant dans son très propre espace privé.
"Je viens de participer à un acte de violence qui… eh bien, il suffit de dire que la simple pensée te ferait devenir folle"
"M. McNair semblait un peu moins secoué "
La sécheresse de sa remarque le cajola presque au point de le faire rire. "Eh bien, il…" L'épuisement qui s'étendait jusqu'à ses os lui rendait difficile le fait de choisir ses mots comme il avait coutume de le faire. "Nous sommes des êtres humains, Viviane, et ainsi nous ne réagissons pas de la même manière aux mêmes situations "
"Vous avez raison, oui. Mais cela n'aurait pas fait de mal s'il avait été un peu plus secoué. M. Mal—je veux dire, Lucius n'avait pas l'air d'aller trop bien…"
Severus lui fit un sourire moqueur. "Tu succombes aux quatre pintes de sang de Vélane qui coulent dans ses veines? Tu ne serais pas la première," ajouta-t-il, malicieusement, à son glapissement indigné. "Et maintenant—" il changea avec succès de mode pour revenir au mode total de salle de classe "—tu ferais mieux de poser tes questions, Viviane, autrement tu te retrouveras dehors dans le couloir en moins de temps qu'il n'en faut à Londubat pour faire fondre un chaudron "
Elle lui lança un regard à demi incertain, à demi interrogateur, pour une fois pas obstrué par ce balai éponge de cheveux indociles, qu'elle avait nattés pour la nuit. "Je ne sais pas…" A son soupir peu patient, elle continua hâtivement, "vous voyez, j'étais sûr que je pourrais le faire, quand j'étais dans ma chambre. J'étais absolument convaincue que tout ce dont j'avais besoin était d'un peu de courage et de détermination, pour pouvoir surmonter le premier obstacle. Les remarques acerbes," ajouta-t-elle, quand il lui lança un coup d'oeil interrogateur.
"Il semble que tu ais réussi à le braver " Il lui fit signe de s'asseoir et ralluma la cheminée. "Alors, quel est le problème maintenant?"
"Eh bien… vous devez reconnaître que votre personnage de salle de classe—et c'est le seul côté de vous que j'ai connu jusqu'ici, du moins jusqu'à il y a quelques jours… Vous ne rendez pas cela facile pour les gens de montrer leurs faiblesses. Quand vous m'avez frappée—"
"Peut-être," l'interrompit-il, étonné de son propre malaise avec ce souvenir " que ce n'était pas entièrement justifié "
"Votre colère était certainement justifiée. Bien que je ne pense pas que gifler les gens en pleine figure soit un argument valide. Sinon autre chose, c'est un signe de faiblesse. Une admission d'impotence. D'impuissance," se corrigea-t-elle, rougissant furieusement.
Il renifla. "Si voir cela de cette façon t'aide…"
"Cela vous rend certainement plus humain "
"Et tu penses que je pourrais en fait aimer cela?"
"Honnêtement!" Elle croisa les bras et lui lança un regard noir. Elle y devenait très forte. "Je me fiche que vous aimiez cela ou pas, mais cela rend certainement les choses plus faciles pour moi. Pensez-vous que je pourrais avoir une tasse de chocolat chaud?"
Severus sentit un rire remuer profondément en lui. Elle était extrêmement irritante, c'était vrai, et il ne sentait vraiment aucune inclination pour des discussions du soir avec elle. Mais tout de même… Il ne pouvait pas nier que cette situation était en quelque sorte… rafraîchissante. Avec un regard qu'il avait prévu de rendre cinglant, mais il avait peur qu'il puisse avoir eu moins que l'effet désiré, il s'empara de la cloche en argent et sonna Peggy. Seulement quelques secondes après elle, Elias arriva en volant dans la pièce, attiré de son perchoir dans la chambre à coucher de Severus par le tintement. Quand il eut presque atteint l'épaule de Severus, il sembla changer d'avis, dévia brusquement et atterrit au lieu de cela sur les genoux de la fille.
"Aime-t-il être touché?" demanda-t-elle, de manière un peu dubitative et regardant en coin et avec appréhension le bec noir énorme.
"S'il vient à toi de sa propre volonté, il n'attend rien de moins qu'une séance de câlins," répondit-il, incapable d'ôter entièrement le venin de sa voix. Le chocolat arriva, et il se versa un autre whisky avant de s'asseoir sur le fauteuil en face du sien. "Eh bien, alors, de quoi est-ce que tu voulais parler?"
"De beaucoup de choses, en fait. Vous voyez, quand vous avez mentionné Azkaban ce soir…" Elle pinça ses lèvres et souffla sur le liquide chaud, puis prit une petite gorgée hésitante.
Il hocha la tête. "Tes parents?"
"Oui. Mes parents, les Détraqueurs…" Ses yeux rencontrèrent les siens, et il soutint son regard quelque temps. Elle était très facile à lire, beaucoup trop facile… "je ne devrais probablement pas parler de lui, parce que vous vous fâcherez. Mais je me souviens de ce dont Sirius avait l'air après s'être échappé de cet endroit épouvantable. Peut-être que c'est mal de faire l'analogie, mais…" Sa voix s'estompa à nouveau, et il pouvait voir sa lèvre inférieure frémir légèrement.
"L'analogie," commença-t-il prudemment, "est certainement permise. Tes parents ont souffert sous l'influence des Détraqueurs pendant quatorze ans, sans la protection que Black pouvait se procurer. Et bien que…" Il fit une courte pause, ne sachant pas s'il devait continuer de la manière qu'il avait prévu. D'autre part, pourquoi et, par-dessus tout, comment devait-il lui cacher la vérité ? Ses sentiments envers St. Jean et Tabitha étaient ce qu'ils étaient, et il avait d'excellentes raisons pour son aversion et sa méfiance. "Bien que nous n'ayons pas été en meilleur termes pendant les dernières années qui ont précédé la chute de Voldemort…" Il s'arrêta à nouveau. "Laisse-moi reformuler cela: j'ai peu de raisons pour attribuer quoi que ce soit de positif à St. Jean et Tabitha Lestrange. Cependant, d'un point de vue objectif, je suppose qu'ils avaient en effet des souvenirs heureux, car je suis assez sûr qu'ils t'ont aimée de leur propre façon, et ainsi ils étaient probablement extrêmement susceptibles à l'effet destructeur des Détraqueurs "
Elle hocha la tête, et but silencieusement à petits coups son chocolat. " Pourriez vous me dire comment ils étaient?"
Severus soupira. "Oui, bien sûr que je vais le faire. St. Jean—ton père—était… un ami. Au moins je pensais qu'il l'était, et peut-être que j'avais même raison… autrefois…" Non Ceci n'allait pas du tout. Et il se trouvait en face d'un dilemme qu'il n'aimait pas le moins du monde. S'il lui parlait de Lestrange, cela signifiait dévoiler beaucoup au sujet de lui-même. Des choses qu'il avait décidé d'enterrer il y a longtemps, parce qu'elles étaient pénibles, ou simplement inutiles. D'autre part, elle avait le droit de savoir.
"Parler de lui implique trop parler de vous, n'est-ce pas?"
Odieuse fille. Trop maligne de moitié, et essayant même d'avoir du tact. D'une manière épouvantablement Gryffondor, bien sûr. "Oui. Oui, c'est le cas "
Le bout de sa tresse—même cela était frisé—glissa entre ses doigts, tandis que son autre main caressait doucement les plumes d'Elias. "Et… j'imagine que vous n'êtes pas vraiment pour déterrer le passé… ce doit être difficile à contrôler…"
"Assez!" Il se leva vivement et s'avança à grands pas vers la bouteille de whisky. Elle n'en contenait pas autant qu'elle le devrait, après seulement quatre jours de séjour. Sans la regarder, il continua, "tu es venue ici pour poser des questions, je crois, pas pour fourrer ton nez dans ma vie—montrant autant de subtilité qu'on peut s'y attendre de la part d'un Gryffondor " Il entendit sa prise rapide de respiration, et le coassement bref d'Elias, souligné par des battements d'ailes. "Alors ai la gentillesse—" il se retourna, prêt à lui lancer un autre commentaire cinglant, et se heurta presque à elle. Les pieds chaussés de chaussettes n'avaient pas fait de bruit sur la moquette quand elle s'était approchée de lui.
"La joue gauche cette fois, s'il vous plaît " Elle tourna la tête vers la droite, lui offrant son visage rougi. "Comme vous semblez être à nouveau à cours d'arguments…"
"Hors de mon chemin!"
"N'aimeriez-vous pas me frapper d'abord? C'est un tel soulagement, n'est-ce pas?"
De la pure rébellion d'adolescent—rien qu'il ne connaisse pas à fond. C'était exaspérant, et il se sentit tenté de la gifler. A nouveau. Mais cela aurait signifié un contact physique, et elle se tenait trop près de lui pour son confort de toute façon. Alors il baissa simplement vers elle un regard noir— aussi ridiculement petite qu'elle soit, pas beaucoup plus qu'un mètre cinquante, le sommet de sa tête au niveau de son sternum—et attendit qu'elle s'écarte. Elle ne bougea pas d'un poil. Il passa son verre de sa main droite à sa main gauche et, de son coude gauche, lui donna une poussée assez brusque, si bien qu'elle trébucha et réussit à peine à garder son équilibre. "Dehors!" aboya-t-il, "Immédiatement! Sors de mes chambres!"
La fille le regardait avec des yeux rétrécis. "Il faut peu de chose pour vous perturber, vraiment "
"Dehors!" répéta-t-il, faisant un pas menaçant vers elle.
Elle lui lança un autre Regard—perspicace? Méprisant? Blessé? Pas qu'il s'en soucie—et se dirigea vers la porte. Quand elle se referma avec un déclic, il avala sa boisson d'un trait. Il faut peu de chose pour vous perturber— ces mots n'arrêtaient pas de sonner à ses oreilles, se moquant de lui. Dans un soudain accès de rage, il lança le verre maintenant vide dans la cheminée. Bien sûr qu'il était perturbé. Qui ne serait pas perturbé après la soirée qu'il avait eue? Ses nerfs étaient à vif, son humeur était sur le point de déborder; sa réaction—réaction excessive? —était entièrement justifiée. Mais d'une manière ou d'une autre, la justification semblait mauvaise.
ßßßß*ßßßß
Le matin suivant, après seulement quatre heures de sommeil, il se réveilla grincheux et de mauvais poil. Des cauchemars avaient troublé son sommeil, et Severus se sentait en sueur et fatigué, plus épuisé par les images qui l'avaient hanté qu'il ne l'aurait été, s'il n'avait pas dormi du tout. Il devait se lever, cependant, car le Polynectar devait être remué, et il ne restait qu'un seul ingrédient final à ajouter au Falsitaserum pour que la préparation soit prête. A en juger de la qualité de la lumière du matin, il était en retard en tout cas. Tout en soulevant des jambes encore de plomb par-dessus le bord du lit, il se dit qu'il rencontrerait probablement la fille en bas au petit déjeuner. Elle semblait être une lève-tôt. Cependant, rester dans sa chambre et faire monter son repas par Peggy n'était pas une option viable, car il devait aussi parler à Lucius. Ils s'étaient permis quelques jours d'oisiveté relative, mais maintenant il était vraiment temps de se bouger. Pas une pensée particulièrement agréable, étant donnée l'énormité de leurs tâches.
Une douche prolongée et une tasse d'un délicieux thé parfumé à l'églantine que Peggy de avait posée sur sa commode pendant qu'il était dans la salle de bains—d'une manière ou d'une autre, l'elfe savait toujours exactement ce dont il avait besoin—rendirent son humeur un peu moins sombre. En bas dans la salle de travail, il vérifia que les potions progressaient de manière satisfaisante; cette tâche le força à se concentrer juste assez pour bannir toute pensée au sujet de l'odieuse fille dans quelque placard à demi-éclairé de son esprit, pour regagner lentement quelque état d'esprit vaguement acceptable.
Il l'avait presque oubliée quand il entra dans la salle de petit déjeuner.
L'image qui le salua était d'une telle vie de famille terre à terre, d'une telle harmonie révoltante, qu'il tourna presque sur ses talons pour quitter à nouveau la pièce. Elle était déjà assise à table, avec Selene sur les genoux, babillant à l'enfant dans quelque dégoûtant demi-langage, se-voulant-maternel et incohérent... Il se repris juste à temps avant qu'elle ne lève les yeux, et composa soigneusement sur son visage un masque d'indifférence polie. Après tout, c'était comme ça qu'étaient les filles, devenant toutes folles et tarabiscotées au sujet de faons de licornes et de bébés et de cartes de St Valentin kitsch… Il éleva mentalement les sourcils pour lui-même—pensait-il vraiment à cette fille comme s'il était un garçon de quinze ans? Ou essayait-il seulement de trouver quelque défaut, n'importe quel défaut, à cette ennuyeuse perfection Gryffondor?
Selene, les cheveux dorés et les yeux verts, lutta pour descendre des genoux de la fille, atterrit sur ses mains et ses genoux, se mit maladroitement sur ses pieds à nouveau avec l'entêtement typique des bébés, et courut en contournant la table. Les bras tendus vers le haut en direction de Severus, elle s'arrêta et exigea, "Dans les bras!"
Il aimait vraiment bien cette petite fille, tout comme il aimait bien Drago. Hésitant comme il l'était de permettre à qui que ce soit de le toucher, ou même de venir trop près de lui—il en faut peu pour vous perturber, odieuse, odieuse fille! —il n'avait aucune difficulté à endurer des contacts physiques avec les petits enfants, il les accueillait même volontiers, s'ils étaient administrés à petites doses. Se montrer en spectacle, cependant, tenant Selene et jouant avec elle, sous les yeux curieux de cette fille— avaient-ils une lueur d'ironie? —était… eh bien, désagréable, pour ne pas dire plus. La tentative maladroite d'hier soir pour se faufiler dans son intimité avait été vraiment assez pour le dissuader de n'importe quelle répétition, et il sentait que, d'une certaine façon, lui permettre d'observer son interaction avec l'enfant était un autre pas dans cette direction.
Quels que soient ses scrupules néanmoins, et en dépit de son empressement normal à sortir sa propre frustration sur les autres—et où était Londubat quand on avait vraiment besoin de lui, pensa-t-il avec une ironie désabusée—il ne serait pas correct de décevoir Selene, dont les yeux débordaient déjà de larmes. En partie, ceci était de la comédie, et Severus le savait. Un regard blessé de la part de ces yeux vert de jade, combinés avec la cavité sur son menton qui se montrait quand elle pinçait à moitié ses lèvres, et faisait à moitié la moue—et son père faisait tout ce qu'elle voulait. Il était terriblement difficile de lui résister, et même Narcissa devait reconnaître que, si elle n'avait pas une humeur si légère, elle serait maintenant devenu le tyran de la famille.
Alors il se pencha pour la ramasser, et, de manière peu surprenante, ses yeux devinrent immédiatement brillants. Sans aucune trace de larmes. "Petite futée," dit-il, tirant une de ses boucles. "Qu'est-ce tu fais ici en bas, de toute façon? Il est encore très tôt, tu devrais dormir "
"Viviane " Elle pointa du doigt vers la fille et hocha vigoureusement la tête. "Papa dit 'Lene va siéger elle."
"L'assiéger, Selene, l'assiéger "
"Oui!" Elle hocha à nouveau la tête, et attrapa une mèche de ses cheveux. Avec un air de concentration intense, la pointe de sa langue dépassant d'entre ses lèvres, elle commença à la natter.
"Je vois. Et as-tu passé ton temps à assiéger, ou as-tu déjà pris ton petit déjeuner?"
" Lene t'attend!"
"Oh, c'est très gentil " Il lança à la fille un regard malicieux par dessus l'épaule de Selene. "Tu ne faisais pas confiance à Viviane pour t'aider convenablement?"
Un sourire béat et plus de fossettes. " Lene arrive juste. Et Viviane explique le siéger "
"Assiéger, Selene "
"Oui! Regarde, Oncle Sev, tu as une natte!"
"En effet. Et Viviane a un accès de toux " Il regarda la fille, qui s'était à l'évidence étranglée avec son café en un effort vain pour réprimer un accès de rire. Alors il s'assit à sa place coutumière et, laissé entièrement de marbre par les toussotements et rires nerveux à sa droite, il tendit à Selene sa tasse de lait tiède. "As-tu fini de suffoquer maintenant?" demanda-t-il, avec hargne, quand elle eut finalement repris son souffle.
"Euh, oui…" Elle lui lança un regard de côté. "Désolée, je… c'est juste si étrange de vous voir comme ça… je n'arrête pas de me pincer le bras, simplement pour me convaincre que je ne rêve pas "
Severus roula des yeux. "Je suppose que cela aurait été extrêmement rassurant si je l'avais mangée vivante, n'est-ce pas?"
"N-non." Elle rougit et commença à déchirer de petits morceaux de sa tranche de pain grillé. "C'est juste… eh bien, hors du personnage, je suppose "
"Qu'est-ce qui te fais penser que tu pourrais avoir une si précise idée de mon personnage?" Il appela un morceau de gâteau à thé et mit une cuillère dans la main tendue de Selene.
"Je connais la partie que vous choisissez de montrer à vos élèves," dit-elle d'un ton rogue. "Et même vous devriez reconnaître qu'elle est totalement opposée à votre comportement ici "
"Es-tu en train de suggérer que tu es la même insupportable je-sais-tout avec Potter et son copain roux que tu l'es en classe?"
"Non " Elle prit une petite gorgée de café et commença à rire nerveusement—encore une fois! "Mais ma coiffure est à peu près la même!"
Etait-il vraiment en train de se chamailler avec une élève? Severus trouvait l'évidence transmise par ses propres yeux et ses propres oreilles difficile à croire. Il voulait ne pas apprécier cela, voulait mettre une fin à ceci une fois pour toutes avec un commentaire d'une telle froideur et d'une telle cruauté qu'elle s'enfuirait de la salle et n'oserait plus jamais… Il émit un soupir intérieur de frustration, parce que ceci était exactement ce qu'il ne pouvait pas se permettre—ils devaient coopérer, il était impératif qu'elle leur face confiance, du moins à un certain degré. Une fois que Lucius serait le Directeur de Poudlard, ils auraient besoin de tous les alliés qu'ils pourraient avoir pour garder le contrôle de la situation. Et, probablement dans un futur encore plus proche mais flou et incertain, il y avait tout le problème avec ses parents, les plans que Voldemort pourrait avoir pour elle… Non. Autant que cela l'irrite, il était extrêmement peu recommandé de l'intimider au delà du point de non-retour.
Il était encore en train d'essayer de trouver une réplique appropriée, quand la porte s'ouvrit, et Drago entra d'un pas nonchalant, suivi par Lucius. Intéressant, pensa Severus, très intéressant—aussitôt que les deux Malfoys étaient entrés dans la pièce, la fille était devenue soumise et maussade. Il fallait remédier à ceci, le plus tôt possible. Il n'avait pas l'intention de devenir quelque chose comme son seul confident.
Selene brandit sa cuillère et croassa, "Papa, 'Lene siège Viviane!"
"Comme c'est tout à fait charmant, ma chérie. Mais maintenant—" en dépit de ses protestations, il la souleva des genoux de Severus et, après l'avoir reposée, la poussa gentiment vers la porte "—tu vas devoir nous laisser. Non," il pointa du doigt vers le couloir, où Narcissa l'attendait, "fais ce que je t'ai dit. Maintenant!"
Elle lui lança un regard plein de larmes, mais sans résultat. Lucius secoua la tête avec impatience et répéta, "Maintenant!" Elle renifla, puis traîna finalement des pieds vers la porte, chaque pas exprimant la réticence. "Eh bien," dit Lucius, quand la porte se fut refermée derrière elle, "il semble que nous devions un peu changer nos plans de vacances"
Lui et Drago s'assirent en face de la fille, qui, en dépit de son malaise apparent en présence des deux hommes blonds, montrait déjà les premiers signes de curiosité. "À cause d'hier soir?" demanda-t-elle finalement, sa voix juste un peu criarde. Severus remarqua qu'elle évitait studieusement tout contact oculaire avec n'importe lequel des deux, son regard rivé au portrait de Domitien Malfoy.
Lucius ne semblait pas s'en offusquer. "Exactement. Pour le moment, Voldemort veut simplement que les Détraqueurs abandonnent leurs postes à Azkaban, et libèrent les prisonniers. Surtout les Lestranges, bien sûr, mais je suppose que cela ne lui déplaira pas si beaucoup de criminels errent dans le pays "
"Faisant le sale travail pour lui," renchérit la fille.
Drago, qui jusqu'à ce point avait silencieusement vidé trois tasses de thé, hocha la tête. "La plupart d'entre eux auront des rancunes énormes contre ceux qui les ont mis là-bas. Est-ce—" il s'empara à nouveau de la théière et s'adressa à son père "—est-ce qu'ils sont tous toujours sous surveillance rapprochée? Par les Détraqueurs, je veux dire "
Lucius ouvrit la bouche pour répondre, mais la fille, apparemment de retour au plein mode bûcheuse, s'était déjà lancée elle-même dans un monologue. "Bien sûr que non. Seulement ceux qui ont commis des crimes classifiés comme impardonnables par l'Acte de Régulation Magique de 1878—"
"Oh, ferme la!" l'interrompit Drago, "on croirait entendre Binns!"
"Au moins je sais exactement de quoi je parle!"
"Binns aussi, mais cela ne le rend pas moins ennuyeux et toi non plus!"
Même Severus sursauta quand le poing de Lucius vint s'écraser sur la table, faisant danser les tasses sur leurs soucoupes. "Arrêtez ceci! Immédiatement " Le visage de la fille devint aussi blanc que la nappe, et elle hocha la tête. Drago ne dit rien, mais Severus vit que ses lèvres étaient légèrement pincées. Bien que Lucius ne soit certainement pas le plus indulgent des pères, une explosion comme celle-ci était en effet rare. Et son fils savait qu'il valait mieux ne pas le provoquer plus.
Pendant quelques secondes interminables, le silence dans la salle fut absolu. Puis Lucius se racla la gorge. "Il est temps pour vous—" son regard dévia d'abord vers la fille puis vers sa droite, vers Drago "—de reconnaître le sérieux de notre situation. Rien de ceci n'est sujet à plaisanterie ou à chamailleries. Et ne me parlez pas —" il pointa son index droit vers la fille, anticipant sa protestation indignée "—de n'importe quelle bêtise comme quoi Nous-Sommes-Jeunes-Et-Nous-Avons-Le-Droit-De-Prendre-Les-Problèmes-A-La-Légère ! Vous deux devrez grandir plus vite que vous le voulez. Vous êtes les enfants de ceux que Voldemort considère comme ses partisans les plus loyaux. Et croyez moi, il a perdu son sens de l'humour il y a longtemps!"
Bien qu'il soit presque aussi étonné par cette explosion que les deux jeunes, qui étaient toujours assis immobiles, dévisageant le visage de Lucius qui était pâle d'émotion, Severus le comprenait très bien. Vrai, ils avaient tous été loin d'être sérieux, même au sujet des problèmes les plus conséquents, quand ils avaient eu l'âge de Drago et de Viviane. Mais il n'y avait pas moyen de le nier: la situation, au moins comme elle semblait actuellement être, était bien plus complexe et par conséquent dangereuse que ce qu'elle avait été il y a vingt ans. En plus, il n'avait nullement oublié ce soir d'été 1972, quand Julius Malfoy avait giflé son fils, parce que Lucius avait osé questionner les choix de Voldemort. Lucius était dans une position presque identique maintenant, avec une famille à protéger, seulement avec l'aggravation supplémentaire qu'il jouait un double jeu extrêmement périlleux. Les adultes pouvaient être libres de faire une plaisanterie de temps en temps—bien que Severus soit assez sûr que eux aussi perdraient leur sens de l'humour plus plutôt tôt que tard—mais seulement parce qu'ils connaissaient la pleine étendue du danger. Pour ceux qui ne la connaissaient pas, il était plus sage de prendre les choses sérieusement.
"Maintenant," Lucius continua son discours sur un ton un peu plus calme, "vous allez devoir prendre votre part au travail que nous devrons faire. Considérant les derniers développements, et l'impatience de Voldemort à voir la chute d'Azkaban, nous devons faire de cela notre première priorité "
La fille était toujours complètement choquée et silencieuse, Drago avait à l'évidence regagné ses esprits. "Mais que pouvons-nous, je veux dire—" il inclina le menton vers le côté opposé de la table "—elle et moi, faire à ce sujet?"
"Aussi paradoxal que cela puisse sembler," déclara Severus, "vous deux devrez travailler contre nous, d'une certaine façon " Il se versa un autre café, pris une petite gorgée, grimaça, et envoya l'Elfe de Maison en chercher une nouvelle cafetière. Quand une nouvelle tasse lui eut été apportée et eut été remplie de café chaud, il continua, "Lucius, Owen et moi, allons devoir—" Il fut interrompu par l'entrée d'Owen et de Sibylle. Elle avait toujours l'air un peu secouée, mais avait bien meilleur air qu'hier soir. "En parlant du loup," dit-il, et il se leva pour saluer les nouveaux-venus.
"Sommes-nous trop en avance?" demanda Owen, serrant la main de Lucius.
"Non, non. Nous commencions tout juste à discuter de nos tâches. Vous arrivez au parfait moment "
Ils s'assirent—Sibylle à gauche de la fille, provoquant un regard aux yeux écarquillés et un peu soumis—et Severus reprit le fil de son discours. "Comme je le disais, Lucius, Owen et moi, devrons développer une stratégie pour prendre Azkaban. Tandis que vous—" les têtes des jeunes se levèrent d'un coup et simultanément "—vous devrez passer la bibliothèque au peigne fin pour trouver des textes sur les Détraqueurs, les lire, et essayer de trouver autant d'informations que possible. Voyant que—" il fit un sourire moqueur à la fille "—vous avez une certaine tendance à mettre le nez où il ne faut pas, peut-être que Sibylle aurait la gentillesse de surveiller vos activités et peut-être aussi de vous donner un coup de main "
"Bien sûr " Alors, elle se tourna vers la fille, qui lui avait jeté des coups d'oeil en coin à chaque instant. "Mademoiselle Granger—"
"Viviane," corrigea Lucius.
"Ah, bien sûr. Il faudra quelque temps pour s'y habituer. Eh bien alors, Viviane, je suggère que tu me regarde bien et longuement, exactement comme ta lamentable franchise de Gryffondor te le dit. Ensuite, puis-je te demander d'exprimer ton opinion, ou de poser n'importe quelle question qui puisse te venir à l'esprit. Pour que tu puisses finalement rediriger ton attention vers les questions d'importance vitale "
La fille hocha la tête, et avala. "Je… désolée, Professeur, je—"
"Je suppose," dit Sibylle, pas du tout froidement, "que tu pourrais aussi m'appeler Sibylle. Surtout que—" elle fit un sourire sardonique à la fille "—tu n'es pas une de mes élèves "
"Oui, je… c'est seulement que… je veux dire, je pensais que je vous connaissais !" Ses yeux passèrent de l'un à l'autre avec un air accusateur. "Je veux dire, s'il vous plaît essayez de comprendre, je… il y a quelques jours, tout allait… eh bien, pas vraiment bien, mais au moins je savais où j'en étais au milieu de tout ceci. Drago était connard et un futur Mangemort, Lucius était le mal incarné, vous—" elle fit un petit geste impuissant vers Sibylle "—n'étiez qu'une vieille folle et un charlatan… je ne savais même pas que vous étiez une Serpentard," dit-elle avec indignation et elle prit une petite gorgée de café. "Et Narcissa et M. Mc—je veux dire Owen, j'admets que mes idées sur la plupart d'entre vous étaient assez à deux dimensions. Mais maintenant vous vous êtes soudain transformés des silhouettes de carton en personnes, et c'est…eh bien, cela embrouille terriblement," termina-t-elle.
Lucius poussa un profond soupir. "Très bien. Maintenant que mon estimée cousine nous a expliqué que nous sommes des personnes et non pas des silhouettes de carton, pourrions-nous s'il vous plaît revenir à notre discussion?"
ßßß*ßßßß
"Et penser," dit Owen, "Que j'étais sûr que je n'aurais plus jamais à refaire cela…" Il posa son verre et lança un regard sombre au parchemin devant lui.
"En effet" Lucius ré-emplit leurs verres. "Sans mentionner que tous ces complots et planifications ont d'une manière ou d'une autre perdu leur charme. Je suppose que nous nous faisons vieux…"
Severus éleva son verre. "Santé! Au vieil âge!"
"Puissions-nous tous l'atteindre," ajouta Lucius avec un sourire moqueur. "Bien que, considérant la folie véritable de cette tentative, je n'en sois pas si sûr "
"Hmmm…" Owen lissa sa moustache. "En nous comptant et en comptant Pettigrow—" Severus renifla de manière moqueuse. "Eh bien, oui. Mais on peut toujours le compter comme chair à canon, comme disent les Moldus. Enfin bref, nous sommes seize. Pas exactement une pensée rassurante "
C'était la fin d'après-midi maintenant. Les trois sorciers s'étaient retirés dans le bureau de Lucius immédiatement après le déjeuner, pour commencer leur planification stratégique, et Sibylle avait dirigé les deux jeunes vers la bibliothèque. La fille avait eu l'air considérablement plus gaie que Drago.
"Pas vraiment," consentit Severus. "Mais je pense que c'est la seule façon. Nous devons simplement décider qui va éliminer le Gouverneur, et qui va aller à Azkaban pour s'occuper des gardes "
"Tu dis 'aller à Azkaban' comme si tu pouvais simplement transplaner là-bas," dit Lucius, fronçant des sourcils vers lui. "C'est incartable, au cas où tu l'aies oublié "
"Bien sûr que non. Mais vous semblez avoir oublié que nous avons toujours quelques contacts au Ministère. Bien que ce soit dommage que le chef de l'ALM (Note d'Auteur: Application de la loi Magique) ne soit plus automatiquement le Gouverneur d'Azkaban "
"Putain de séparation des pouvoirs!" dit Lucius et il vida son verre d'un trait.
"Enculé de Montesquieu!" Severus leva son verre en un toast moqueur et fit de même. "Et Bulstrode," ajouta-t-il. "Comment ce vertueux idiot a jamais pu finir avec une fille à Serpentard est un mystère pour moi "
"Peut-être que Maribel l'a trouvé aussi ennuyeux que toi, tu le trouves ennuyeux," suggéra Owen. "Moi, en tout cas, je me souviens très bien de sa réputation. Elle était dans sa sixième année quand nous avons commencé à Poudlard, et—"
"Qu'est-ce que c'est que ça?" l'interrompit Lucius, élevant la main pour demander le silence.
Ils écoutèrent. Il semblait y avoir quelque confusion en bas dans le couloir d'entrée, et cela se déplaçait apparemment vers le premier étage, car les voix—toutes deux haut perchées—devenaient plus bruyantes. Les trois hommes se levèrent et tirèrent leurs baguettes. Quand les Elfes de Maison devenaient nerveux, c'était d'habitude à cause d'un intrus, et dans des temps comme ceux-ci, il était prudent d'être préparé à de mauvaises surprises. Puis, les mots et les voix—l'une d'elles n'étant clairement pas celle d'un Elfe de Maison—devinrent intelligibles, et les trois sorciers se sourirent l'un l'autre et remirent leurs baguettes dans leurs poches.
"Non, Mademoiselle Selene, vous ne pouvez pas l'amener à l'intérieur!"
"Mais Lene le trouve! Il est gentil!"
"Non, Mademoiselle Selene, il n'est pas gentil! Il est sale, et dangereux!"
Ils entendirent clairement le bruit de la petite fille frappant du pied. "Non, il l'est pas! Il l'est pas! Il aime bien Lene! Lene l'emmène dedans pour montrer à papa!"
"Oh, pour l'amour de Merlin, qu'est-ce qu'elle est en train de faire rentrer dans la maison maintenant?" marmonna Lucius, et il s'avança à grands pas vers la porte, suivi par les deux autres.
Dans le couloir, un Elfe de Maison très décoiffé essayait—bien qu'il fût beaucoup inhibé par le respect qui avait été martelé dans son cerveau depuis le jour de sa naissance—d'empêcher Selene d'amener un grand chien noir plus loin dans la maison. Quand l'animal vit les trois sorciers émerger du bureau, il recula de quelques pas et émit un grognement inquiétant. Lucius regarda Severus par-dessus son épaule. "Black?" demanda-t-il.
Severus hocha la tête. "Lui-même. Selene, va voir ton père "
La petite fille, qui sentait à l'évidence que quelque chose n'allait pas, se laissa ramasser par Lucius sans un son de protestation. Depuis la sécurité de ses bras, elle regarda en bas vers l'énorme bête avec de larges yeux verts. "Lene garde le chien?" demanda-t-elle.
"Pas vraiment, ma chérie. Surtout, ce n'est pas un vrai chien. M. Black, vous pouvez vous montrer "
Le chien émit un court aboiement, et, en moins d'une seconde, Sirius Black se tenait devant eux. Selene était en extase. "Encore!" cria-t-elle, et elle applaudit. "Encore!" Black lui fit un clin d'oeil et se retransforma, seulement pour retourner à sa forme humaine immédiatement après. "Comme cela, eh, petite?" dit-il. Puis il se tourna vers Lucius. "Malfoy," dit-il, d'une voix qui ne contenait plus de trace de bienveillance ni de chaleur. "Rogue. McNair. Dumbledore m'a dit de venir ici "
"Dans ce cas," répondit Lucius d'un ton glacial, "je suppose que nous devrons tolérer votre présence. Quelles sont exactement les instructions de Dumbledore?"
"Rester ici quelques jours, pour que vous puissiez me préparer au rôle que je vais devoir jouer "
"Charmant," dit Severus à travers des dents serrées. Ses yeux balayèrent la silhouette de son ennemi juré. Puis il se tourna vers Lucius. "Peut-être que ton… invité pourrait envisager de se rafraîchir un peu?"
Lucius, dont les narines flamboyaient—que ce soit de dégoût olfactif ou d'indignation de devoir jouer l'hôte pour Sirius Black était dur à déterminer—hocha la tête. "Bien sûr " Avec un hochement impatient de la tête, il appela d'un geste l'Elfe de Maison qui avait battu en retraite derrière un énorme pot de fleur. "Conduisez M. Black aux chambres d'amis du troisième étage. Nous vous attendrons en bas dans le salon," s'adressa-t-il à Black avant de lui tourner le dos en un tourbillon impressionnant de robes. "Oh, et," remarqua-t-il, parlant par-dessus son épaule, " changez vous en quelque chose de décent. Sans puces, si possible "
Black grogna quelque chose d'inintelligible et suivit l'Elfe de Maison.
"Je suppose," dit Owen, pendant qu'ils descendaient les escaliers, " que nous ne devons pas le provoquer trop, tu sais, Lucius? Après tout, il a ce tempérament abominable, et il y a des enfants dans la maison…"
Lucius s'arrêta net et se tourna pour regarder vers le haut. "Il n'oserait pas," siffla-t-il, resserrant par réflexe sa poigne sur sa fille.
"N'oublie pas qu'il a passé douze ans à Azkaban," dit Severus. "Pas que j'aie pitié de lui, mais cet homme doit être complètement ravagé. Et, à moins que Voldemort ne chute et que Pettigrow soit attrapé, il n'a pratiquement rien à perdre. Mets ensemble ces deux facteurs, et le mélange que tu obtiens est tout à fait explosif. Alors je suis d'accord avec Owen. Nous devons au moins essayer de le traiter poliment. Tout le reste peut attendre jusqu'à ce que tout ceci soit fini. Après—" il échangea un sourire sauvage avec Lucius "—nous serons libres de donner libre cours à tous nos désirs de vengeance "
Ils continuèrent de descendre et entrèrent dans le salon pour attendre Black. Selene fut envoyée à sa mère, qui, avec Yelena, commençait déjà les préparatifs de leur départ pour Poudlard vers la fin juillet.
Black les rejoignit une demi-heure plus tard, rasé de près; apparemment, il avait aussi pris une douche. "Magnifique hospitalité, Malfoy," dit-il, l'ironie dégouttant de chaque mot. Il désigna ses robes du doigt. "Est-ce que ce sont les restes de la dernière saison, ou appartenaient-ils à une de tes innombrables victimes?"
Lucius donna une chiquenaude à une petite tache imaginaire de poussière sur sa manche. "Un des avantages d'avoir de l'argent. On peut même se permettre de donner de nouveaux vêtements à des chiens errants sans abris "
"La question est d'où vient cet argent "
"Pas d'un quelconque pot-de-vin, du moins, comme quelque Aurors que je connais" répondit Lucius, ses yeux devenant plus étroits. "Aucun Malfoy n'a jamais eu besoin d'être sur le registre du personnel de qui que ce soit "
Il était temps d'intervenir, pensa Severus. Bien que, pour dire la vérité, il n'eût rien aimé de mieux que de regarder Lucius casser le nez de l'autre. Il pouvait seulement imaginer la rage accumulée que devait ressentir Lucius —après tout, les parents de Black avaient, sinon tué, du moins accidentellement causé la mort de son père. Etre obligé de collaborer avec l'insupportable Gryffondor était déjà assez mauvais; être obligé de l'héberger dans la même maison où Julius Malfoy était mort était évidemment beaucoup trop même pour le sang-froid de Lucius. "Je pense," dit-il, rompant la tension qui grésillait, "que nous devrions commencer notre travail. Souvenez-vous: plus tôt nous commençons, plus vite ce sera fini "
Lucius, les mains encore serrées en poings tendus, fit court hochement de tête. "Des paroles sages en effet. Asseyez-vous, tout le monde " Les quatre hommes s'assirent en silence. "Et maintenant, commençons le cours de Métamorphose le plus difficile de nos vies: comment transformer un Gryffondor en Serpentard "
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L'heure et demie suivante—ils n'avaient pas plus de temps pour leur première 'leçon', car l'heure du dîner approchait—fut l'une des plus étranges que Severus ait jamais vécue; il supposa que les autres sentaient plus ou moins la même chose.
Ils avaient tous trente sept ans maintenant, et se connaissaient depuis qu'ils avaient onze ans. Et d'une manière ou d'une autre, ces premières impressions, accumulées pendant leurs tout premiers jours d'école, prévalaient toujours. Il était difficile de voir l'homme derrière le garçon—pas avec Lucius ou Owen, bien sûr, car ils avaient plus d'expériences en commun que seulement l'école. Mais avec Black… La personne Sirius Black avait changé sans aucun doute, bien que, que ce soit en mieux ou en pire fût une question entièrement différente. Mais les émotions et les souvenirs connectés à lui restaient les mêmes. A moins de compter l'épisode malheureux de la Cabane Hurlante, Severus l'avait rencontré pour la dernière fois il y a presque quatorze ans, seulement quelques jours avant son emprisonnement. Pour Lucius et Owen, la dernière rencontre était encore plus éloignée. Ils n'avaient rien vu de Black depuis leur remise de diplômes. Leurs vies avaient pris des chemins si différents, et le Destin avait laissé ses empreintes sur eux tous. Pas que n'importe lequel d'entre eux ait essentiellement changé, si un tel changement était même possible. Mais il y avait des rides sur leurs visages, il y avait du gris dans leurs cheveux, et leurs âmes étaient couvertes de cicatrices.
Et tout de même, ils devaient parler de ces jours-là, si loin du présent qu'ils semblaient appartenir aux souvenirs d'autres personnes; ils devaient ré-évoquer leurs années à Poudlard pour donner à Black une meilleure idée du genre de personne que Barty Croupton avait été. Ce procédé impliquait raconter beaucoup de choses gardées secrètes, mais les trois Serpentards n'étaient pas les seuls à devoir donner des morceaux de leur passé. Les commentaires de Black et, plus que les commentaires, ses questions révélaient beaucoup de choses.
Apparemment, cette première brève séance les avait plongés tous les quatre dans une humeur un peu pensive. Et ce très heureusement, pensa Severus en retournant dans ses chambres pour se laver les mains et se changer pour le dîner. Car ils s'étaient tous calmés pendant leur voyage dans le passé. Et les choses semblaient se mettre à leur place. En racontant ces vieilles histoires, une sorte de hiérarchie de priorités commençait à émerger: les rancunes mesquines et les ressentiments d'écoliers se séparaient graduellement des sentiments plus adultes, rétrécis à la bonne taille et pourraient finalement peut-être être oubliés. Ce qui restait était la haine. La vraie haine froide qui ne diminuerait jamais. Mais elle était devenu une entité bien définie à laquelle on pouvait faire face. Elle pourrait être mise de coté quelque temps, jusqu'à ce que le bon moment arrive. Pour le moment, ils pourraient travailler ensemble. Des gens comme Dumbledore appelleraient probablement cela une trêve, et iraient même jusqu'à espérer que cela puisse un jour se développer en paix. Severus ricana pour lui même. C'était tout sauf ça. S'il devait y avoir une étiquette, on devait y lire 'Patience'. La patience d'un chat gardant un trou de souris. Mais pour le moment, cela conviendrait tout à fait bien.
Quand il entra dans le salon adjacent à la salle à manger, où l'apéritif était servi, Owen, Sibylle et Black étaient déjà là. L'atmosphère était froide plutôt que tendue, remarqua-t-il. Pas que cela soit une grande surprise, car ni Sibylle ni Owen n'avaient jamais eu de conflits personnels impliquant Black. Leur animosité—s'il y avait animosité—était plus due à la traditionnelle inimitié Serpentard-Gryffondor, qui semblait toujours avoir existé et pouvait, du moins théoriquement, prendre toute expression concrète sur la large gamme entre la haine furieuse et un évitement prudent.
La vraie surprise de ce soir, cependant, venait d'une direction entièrement différente, une qu'il n'aurait jamais soupçonné.
Considérant l'amitié proche liant Potter, Weasley et la fille, Severus se serait attendu à ce que la fille se lance littéralement dans les bras de Black, reconnaissante de trouver quelque décence Gryffondor dans cette fosse diabolique d'amoralité Serpentard. Après tout, elle avait sauvé cet homme d'un sort pire que la mort, avec Potter. Diable, elle avait risqué l'exclusion en désarmant Severus dans la Cabane Hurlante. Ainsi, il ne s'attendait à rien de moins qu'à une scène émouvante de sentimentalité exubérante de Gryffondor. Les choses, cependant, se passèrent un peu différemment.
La fille passa la porte, et, à la vue de Black, Severus la vit se raidir, même si c'était imperceptiblement. Puis elle s'avança à grands pas vers lui—il parlait à Sibylle et se tenait dos à elle—attendit qu'il se retourne pour voir qui les avait rejoints, et dit simplement, "Bonsoir, Sirius," en étendant sa main pour lui serrer la sienne.
Black semblait au moins aussi abasourdi que Severus, bien qu'il fut moins doué pour masquer ses émotions. Ses bras, déjà à moitié levés pour l'attirer dans une étreinte écrasante, retombèrent à ses côtés, et il lui fallut un moment pour se repérer et prendre sa main. "Bonsoir, Hermione "
"Viviane," dit-elle. "C'est mon nom, tu sais "
Il lâcha sa main, visiblement gêné. "Oui, je… c'est ce que Dumbledore m'a dit. Penser que tu es…" Il s'est arrêta, ne sachant évidemment pas comment continuer. Derrière son dos, Sibylle fit un clin d'oeil à Severus. "Je n'aurai pas une moins bonne opinion de toi parce que tu es la fille des Lestranges," réussit-il finalement.
Cela, pensa Severus, voyant les lèvres de la fille devenir une mince ligne, était certainement le pire qu'il aurait pu dire. D'autre part, ceci était Black, alors à quoi d'autre fallait-il s'attendre.
"J'espère que non," répondit-elle, sa voix frémissant légèrement.
S'il avait été possible pour Severus de ressentir quoi que ce soit de ressemblant à de la pitié ou à de la compassion pour cet homme, il l'aurait sûrement ressenti maintenant. Black était conscient de la gaffe qu'il venait de commettre, mais il eut au moins le bon sens de simplement laisser les choses comme elles étaient, sans ajouter plus de malaise à la situation en bégayant des explications ou des excuses. Mais la rupture était là-bas, et si le reste de la famille Malfoy n'avait pas choisi ce moment précis pour entrer dans la pièce, le silence n'aurait certainement pas été brisé. Du moins pas par la fille, qui resta boudeuse et retirée pendant toute la durée du dîner.
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Ils avaient tous peu dormi hier soir et s'étaient levés tôt, si bien que les invités avaient pris leur congé assez tôt, et tout le monde se retira dans ses chambres peu après dîner. Black semblait aussi mort de fatigue, et le vin, dont il avait consommé une assez grande quantité, semblait avoir augmenté cette fatigue. Severus, cependant, ne sentait pas l'envie de se coucher immédiatement—il devait penser et méditer au sujet de beaucoup trop de choses. Alors, une fois qu'il fût retourné dans ses appartements, il commanda un autre café et un cognac, et s'assit devant la cheminée. Peut-être s'était-il attendu à cela, peut-être l'avait-il même prévu—en tout cas, il ne fut pas trop étonné quand, après que peut-être une demi-heure eut passé, quelqu'un frappa à sa porte. Plus ou moins sûr de l'identité de la personne, il ne prit pas la peine de se lever, mais appela simplement "Entre!"
Elle ne s'était pas encore changée en vêtements de nuit et avait uniquement ôté ses robes, si bien qu'elle se tenait devant lui en jeans et avec une chemise blanche à fines rayures bleues. "Je vous dérange?"
"Pas vraiment," dit-il, étonné de vraiment être sincère. Bien qu'il préférât sa solitude, il était curieux de découvrir ce qui s'était exactement passé ce soir entre elle et Black. "Du chocolat?"
"Hmm…" Elle lui lança un regard incertain. "Pensez-vous que je pourrais avoir quelque chose de plus fort?"
"Tu veux dire du chocolat concentré?"
Elle roula des yeux. "Je pensais que nous étions d'accord sur le fait que vous deviez arrêter ces sarcasmes "
"Cela," répondit-il, "était simplement une impression. Tu as dit que c'était stupide, ou inutile. Moi, cependant, j'apprécie beaucoup cela "
"Pourquoi ne suis-je pas étonnée?" Elle fit un geste vers l'autre fauteuil. "Puis-je m'asseoir?"
"Bien sûr "
"Et puis-je avoir un whisky?"
Il la regarda pensivement. "Ton premier?"
"Il y a une première fois pour tout," dit-elle aigrement. "Et j'ai quinze ans, vous savez "
"Ah " Il leva les sourcils. "Ce qui t'autorise à boire?"
"Je pense que oui. En plus, les gens disent que c'est relaxant "
Il se dirigea vers la table supportant la bouteille et les verres et lui versa une petite quantité. "Es-tu en train de suggérer que tu es tendue?"
"Un peu," marmonna-t-elle, remontant ses pieds et pliant ses jambes sous elle. Il lui tendit le verre et elle leva les yeux vers lui. "Vous étiez remarquablement civil avec Sirius "
"Ah bon?" Il s'assit, se sentant plutôt amusé par sa tentative de subtilité.
"Si je le dis moi-même… Qu'est ce qui se passe entre lui et Lucius?"
"Les parents de Black ont causé la mort de son père"
Ses yeux s'élargirent. "Ils… l'ont tué?"
"Je suppose que ce serait appelé homicide involontaire par les Moldus, mais oui, ils l'ont tué. Le père de Black, pour être exact. Et n'a pas été puni pour cela "
"Oh," dit-elle, quand il eut fini de lui raconter l'histoire. "Eh bien, je suppose que cela explique beaucoup de choses. Combien de temps va-t-il rester?"
"Quelques jours " Il ne put pas résister à la mettre en boîte. "Assez pour que vous ayez tous les deux beaucoup de conversations enthousiastes au sujet de Potter "
"Je ne —"commença-t-elle avec passion, mais elle se tût alors. "Vous me provoquez intentionnellement ?" demanda-t-elle finalement.
Il rit tout bas. "Bien sûr. Quoi que ce soit dont tu doives te débarrasser, cela semble avoir besoin d'un peu de provocation "
Elle n'avait pas encore tressé ses cheveux pour la nuit. Dévisageant son verre, elle attrapa une mèche frisée et commença à la tordre autour de son index droit. Puis elle prit une petite gorgée de whisky. "Je ne suis simplement pas sûr que je doive le dire à vous."
"Parce que tu ne veux pas verser de l'huile sur le feu ?"
"Plus ou moins, oui "
Il renifla doucement. "Dans ce cas, permets-moi de t'assurer que mes sentiments à propos de M. Black ne changeront pas d'un seul iota, quoi que tu dus dire à son sujet "
"Non, mais…" Elle prit une autre petite gorgée et leva les yeux, cette fois sans éviter son regard. "C'est comme dire à quelqu'un qui déteste les chats que vous avez des ennuis avec votre propre chat. Il n'est pas très probable que vous receviez une réaction objective"
"Eh bien, j'ai peur que tu ne puisses pas en trouver du tout dans cette maison," remarqua-t-il sèchement.
"Je sais…" une autre boucle de cheveux fut choisie et tordue en une épaisse corde brillante. "Mais je ne peux pas me parler à tout moment. Pas au sujet des choses importantes, en tout cas"
"T'imagines-tu être amoureuse de lui?"
"Non!" vint la réponse indignée. "Bien sûr que non!"
Pour cacher son amusement, il se leva et se versa un autre verre. "Tu ne serais pas la première," dit-il, retournant à sa chaise, "ni la dernière, j'imagine. Cependant, je ne peux pas dire que je ne sois pas soulagé que tes problèmes soient de nature autre qu'amoureuse"
Elle lui lança un regard curieux. "Pourquoi?"
L'image de Mathilda Reynolds dériva à travers son esprit. Mathilda, pâle et presque sans vie, étendue au travers de son lit après une overdose de potion somnifère. Non, cette fille ne méritait certainement pas d'être traitée comme Black avait traité son amante d'alors. Et connaissant Black, il y avait peu de chance qu'une relation se passe mieux que ses équipées passées. "Parce que je le connais depuis assez de temps pour avertir n'importe quelle femme de se méfier lui. Et crois-moi, ceci n'a rien à faire avec mes sentiments envers lui "
"Il est beau, cependant, n'est-ce pas?" dit-elle, mais il avait l'impression qu'elle voulait qu'il la contredise, plutôt que de consentir.
"Je suppose qu'il l'est. Alors pourquoi est-ce que tes sentiments sont si évidemment ambigus?"
Elle soupira. "Vous n'étiez pas là… je veux dire, vous étiez là, mais…" De dessous ses cils, elle lui lança un regard interrogateur.
"Si vous faites allusion à la Cabane Hurlante, je m'en suis remis. Du moins en ce qui concerne ton comportement et celui de tes amis "
"Oh " Elle avait l'air soulagée. "C'est… eh bien, c'est rassurant " Un bref silence s'ensuivit, puis elle dit précipitamment, "J'ai peur de lui!"
"Et tu devrais avoir peur," répondit-il calmement.
"Mais il ne m'a rien fait! Il a toujours été gentil, et—"
"Viviane," l'interrompit-il, "Pourquoi ne reconnais-tu pas la simple vérité que, bien qu'il n'ait jamais montré que de la bienveillance envers toi—pas qu'il eut eu beaucoup d'occasions de faire autre chose—il est tout de même un homme très dangereux ?"
"Cela semble si…"
"Serpentard?" demanda-t-il, incapable de réprimer un sourire. Elle grommela simplement. Il prit une petite gorgée de whisky et l'examina quelque temps. "Tu te souviens des obstacles protégeant la Pierre Philosophale?" demanda-t-il finalement.
"Honnêtement! Comment aurais-je pu oublier?"
"C'était simplement une question rhétorique. Maintenant dis-moi la vérité: quelles étaient les tâches que tu as résolues?"
Elle lâcha ses cheveux et commença au lieu de cela à tourner son verre entre ses doigts. "Le Filet du Diable, et le vôtre. Pourquoi?"
"Parce que—bien que le Filet du Diable ait été choisi pour une autre raison—ces deux tâches exigeaient beaucoup de Serpentardise, tu sais?"
"De l'ambition?" demanda-t-elle, fronçant les sourcils.
"Pas du tout. Se distancer des émotions, garder un esprit clair devant le danger. C'est un trait essentiel de presque tous les Serpentards "
"Hmm…" Elle inclina la tête de côté. "Je n'y ai jamais pensé de cette façon "
"Non, bien sûr que non. Presque personne ne le fait, parce que le jugement des gens, en supposant qu'ils en aient du tout, est d'habitude brouillé par les clichés et les préjugés. C'est peut-être encore plus vrai en ce qui concerne les Gryffondors. Parce que nous sommes aux bouts opposés du spectre, il n'y a aucun sens à nier cela. Toi, cependant, tu possèdes assez d'intelligence pour au moins regarder derrière la surface des choses " Ce compliment, ou plutôt cette reconnaissance de son intellect l'avait clairement prise par surprise, car elle le dévisagea simplement avec des yeux écarquillés. Il leva les sourcils, et elle détourna son regard. "D'une certaine façon, je suppose que tu devrais te considérer comme très chanceuse: Gryffondor par éducation, Serpentard par nature. Tu es une fille chanceuse en effet "
