Chapitre 4: «Halloween»
Le lendemain dans la Tree House, tout était d'un calme apaisant. Marguerite lisait un Sherlock Holmes que Malone lui avait prêté, assise sur un sofa très confortable, Roxton bavardait gaiement avec Challenger dans la cuisine et Véronica faisait les yeux doux à Ned, sans vraiment s'en rendre compte, dans la salle de séjour face à Miss Krux. Celle-ci leva la tête de son bouquin pour déclarer soudainement;
-Nous sommes le trente octobre, demain c'est Halloween.
-Et alors?, demanda Lord Roxton en tournant la tête vers elle, vous n'avez tout de même pas l'intention de vous déguiser?
Elle le scruta avec des yeux féroces, puis reprit
-Ce n'était qu'une observation, rien de plus....
Sur ce elle replongea son nez dans le livre, ne donnant pas à John le plaisir de lui répondre.
Lorsqu'ils eurent terminé de dîner, Marguerite monta dans sa chambre et découvrit une enveloppe sur son lit, à son nom. Elle fixa l'enveloppe interloquée, puis l'ouvrit.
Cher Marguerite Krux
Nous avons la fierté de vous inviter à notre soirée d'Halloween, venez déguisée et au plaisir de vous rencontrer.
Ps: une carte vous indiquera le chemin de mon château.
Éric
Elle fouilla dans l'enveloppe et trouva la carte en question, qui pouvait donc l'inviter? Elle croyait plutôt à une plaisanterie de Roxton qu'à une invitation pour une soirée d'Halloween! Elle sortit presque rageusement de sa chambre et alla rejoindre le petit groupe autour de la table qui la fixait avec des yeux acusateurs
-Quoi!, s'exclama-t-elle, vous ne croyez tout de même pas que j'ai écrit ces lettres? non ne dites rien! détrompez-vous, même si je trouve tout cela assez amusant, je n'ai pas écrit tout cela!, se défendit-elle en lançant des élairs à John Roxton
-Ne me regardez pas avec ses yeux ma chère, je n'ai pas écrit ces lettres.
-Qui cela peut bien être, puisque les deux seuls suspects sont éliminés?, ria Malone
Marguerite haussa les épaules d'un air désinvolte.
-Qu'allons-nous faire?, demanda George
-Moi je vais y aller, décida Lady Krux visiblement insouciante des dangers à assister à une soirée avec des gens qu'aucun d'eux connaissaient.
-Nous allons vous accompagner, ordonna Challenger en s'adressant ainsi à Roxton, Malone et Véronica.
-Qui y sera...des hommes singes? Sérieusement pourquoi irions-nous là-bas?, s'opposa John.
-Ne venez pas, si c'est ce que vous désirez, moi et Véronica auront peut-être la chance de rencontrer de parfaits gentlemen dans cette foutu jungle!, ironisa Marguerite.
-Bon...dans ce cas je ne veux pas manquer ça....je vous suis votre altesse
Vraiment il était certain de se mettre dans un guêpier! C'était trop étrange...un château ou une demeure au beau milieu de nulle part, une invitation à un bal costumé....pourquoi allait-il avec eux? Pour veiller à ce que rien ne leur arrive ou surveiller Marguerite et ses petites manigances?
-Je vous souhaite une belle fin de soirée, dit la jeune blonde distraitement.
-Pourquoi? Questionna le reporter où la déception marquait son visage.
Marguerite attrapa Véronica par le poignet pour la diriger vers sa chambre.
-Pour quelle raison vous ne venez pas avec nous?
-Et bien je trouve cela ridicule! Roxtonn a raison vous savez, c'est probablement un piège....puis je n'ai pas de déguisement qui convient....
-Je vois....trouvez-vous une autre défaite que le danger! Puis pour ce qui est d'un costume....
Elle ouvrit un coffre, près de sa commode, en sorti deux robes et en tendit une à la jeune femme.
-Elle sera peut-être un peu juste, mais elle vous ira comme un gant...donc vous n'avez plus aucune raison de vous esquiver...
Véronica saisit la robe et la regarda d'un air étonné.
-Merci, bredouilla-t-elle,
La robe de Marguerite était magnifique, une robe médiévale du temps des filles du roi, d'une couleur noire et rouge, tout à fait à son image. Des lacets noirs s'entrecroisaient de sa taille au haut de sa poitrine sur le tissu rouge. Celle de la jeune blonde ressemblait fort à la robe de Lady Krux, excepté les couleurs bleu marine et bleu pâle. Elles se coiffèrent mutuellement. Marguerite décida de remonter la tignasse blonde de la jeune femme en y laissant s'échapper des boucles totalement rebelles autour de son visage. Véronica, elle, remonta quelques cheveux au-dessus de la tête de Marguerite y laissant, de ce fait, la majorité de ses cheveux lousses. Elle conclua sa coiffure d'une pince argentée. Par la suite, elles se maquillèrent finement, fières du résultat, elles se regardèrent devant la glace.
-On ne vous reconnait plus ma chère, déclara malicieusement Marguerite, Allez! il est temps d'aller vous pavaner devant Malone. Sur ces derniers mots, elle poussa Véronica hors de sa chambre.
Les trois hommes attendaient les deux jeunes femmes avec une pointe d'impatience, face à l'élévateur. John avança avec un petit soupir...il se figea net, le souffle coupé en voyant Marguerite descendre les escaliers et se poser face à lui. Jamais, il n'avait vu pareille femme, belle, séduisante et distinguée. Pourtant elle inspirait aussi cette force vitale dans ses regards et sa façon d'agir, elle ressemblait à une déesse....ou une démone? Il bouscula ses pensés, mais ne pu détacher les yeux de Mrs Krux. Et s'en fut de même pour Malone qui souriait à Véronica en essayant de ne pas démontrer sa fascination! Marguerite, comme à l'accoutumé, rompit la magie qui régnait dans la pièce.
-Vous allez me détailler de cette façon pendant combien de temps, John Roxton? demanda-t-elle, sur un ton arrogant.
-Vous savez...vous êtes merveilleuse..., s'entendit murmurer le chasseur, ça n'avait pas été là la phrase qu'il avait espéré sortir, il aurait été de son habitude d'affirmer plutôt; «il est rare de rencontrer une aussi belle Lady que vous dans les alentours.»
Marguerite, elle même n'était plus très convaincue de pouvoir détourner les yeux de John. Habillé d'un smoking très éléguant et d'une chemise blanche, accentué d'un noeud papillon, il était tout simplement beau à damner un dieu. Elle devait s'avouer qu'il n'aurait fallu qu'une seule approche de sa part, pour qu'elle se jete à son cou! «Non, mais pour qui te prends-tu Marguerite Krux! il n'est pas question que tu te mettes dans tout ces états pour si peu!»
Véronica et Malone parlaient gentiment. Le jeune reporter et Challenger portaient un toxedo noir. George, quelque peu agacé d'assister à leur yeux doux, s'impatienta.
-La soirée est pour aujourd'hui ou pour demain?
Les petits couples se tournèrent avec un petit sourire d'excuse et partirent dans le chemin indiqué sur la carte. Lorsqu'enfin, non très loin de la Tree House, logeait un magnifique château. Marguerite fut la première, aidée de Challenger, à ouvrir la porte. Ils pénétrèrent dans l'immense demeure qui s'ouvrait sur la salle de bal où des millers d'aristocrates bien vêtus évoluaient sur la piste. Tout cela semblait irréel, puisqu'ils se situaient dans la jungle! Un grand buffet froid servait d'entrée avant le repas principal, installé sur le côté du mur de pierre. Malone invita Véronica à danser, comme si c'aurait été la chose la plus évidente au monde. Challenger préféra laisser Marguerite et Roxton en tête à tête, figé l'un en face de l'autre, pour aller vers le buffet. Lord Roxton prit un air faussement solennel, s'inclina légèrement et demanda
-Auriez-vous...
Un homme s'interposa entre lui et sa conquête, se pencha devant «sa» Marguerite pour lui demander sans se soucier qu'il était là!
-Voudriez-vous m'accorder cette danse, belle demoiselle?
La demoiselle en question, du faire un grand effort pour ne pas éclater de rire, elle leva la tête vers John et une envie soudaine de jouer avec le feu l'incita à répondre d'une voix mielleuse, avec un petit sourire qu'elle tenta de rendre désinvolte vis-à-vis le chasseur qui la dérobait du regard.
-Oui avec plaisir.
Donc, elle s'enfuit sur la piste laissant Roxton derrière elle. Celui-ci arqua un sourcil presque satisfait...Oh non, elle n'allait pas gagner! Il songea un moment à inviter une femme pour la rendre jalouse, mais lorqu'il vit l'étranger se pencher pour caresser le visage de Marguerite, ce fut plus fort que lui! Il retrouva la jeune femme et son chanteur de pomme qui se penchait maintenant pour l'embrasser. Il cogna férocement sur l'épaule de l'homme.
-Pourais-je emprunter votre cavalière?
L'homme n'eut pas le choix de d'acquiescer poliment en voyant les yeux assasins que lui lançait Roxton. Il partit lentement en laissant la place à John qui enlaça la taille de sa compagne.
-À quoi jouez-vous dites moi?, questionna-t-il
Il était beaucoup trop près!!! et elle était trop bouleversée à cette seule étreinte...elle ignora la question en enchaînant les pas de danse, valait mieux se concentrer uniquement sur cela et pas sur autre chose...comme le corps de John à....
-Aie!, s'écria-t-elle en remarquant qu'il venait de lui écraser les orteils pour attirer son attention.
-Marguerite? j'aimerais être au courant de vos petits jeux.
-Moi...jouer? franchement je ne faisais que danser avec un parfait gentleman contrairement à vous, se moqua-t-elle, de plus vous l'avez fait fuir, que puis-je faire si vous êtes....jaloux!
Au son de ses propres paroles, elle effaça son sourire malicieux et le regarda dans les yeux. Pendant une fraction de seconde, rien de plus, elle crut un instant au sens de sa phrase, peut-être que John Roxton était réellement jaloux, peut-être ressentait-il plus qu'une attirance physique à son égard. Elle enleva tout espoir de son esprit, puis reprit avec arrogance;
-John je ne vous appartiens pas , je suis libre de faire ce qu'il me plaît, par l'occurence, de danser et d'embrasser celui que je désire.
Elle avait encore tout gâché se maudit-elle intérieurement en apercevant le visage de Roxton s'assombrir!
-Oh, j'en suis conscient mon coeur, qu'est-ce qui vous fait croire que je vous voulais pour moi et moi seul? Sachez que je peux trouver une femme beaucoup mieux que vous, moins arrogante et vaniteuse!, mentit-il
Elle se défit de leur étreinte qui devenait plus langoureuse, comme sous l'effet d'une douche froide. Elle le défia du regard
-Je ne vous ai rien demandé!, cria-t-elle un peu trop fort en partant blessée sachant qu'elle avait cherché la bataille. Elle alla rejoindre le buffet et s'assit sur une chaise, son visage plongé entre ses mains pour essayer de se calmer. Elle l'avait mérité non? alors pourquoi se sentait-elle si mal?
Un homme vint s'asseoir sur une chaise à ses côtés et demanda
-Belle soirée n'est-ce pas?
-mmh....mmh, répondit-t-elle en haussant les épaules.
-Vous n'avez pas l'air très ravie...
Elle leva la tête pour faire face à cet inconnu qui tentait d'engendrer une conversation avec elle. Elle se raidit sur sa chaise en croisant le visage de l'homme, il était beau à couper le souffle. Des mèches noires dansaient sur son front, dissimulant presque ses yeux couleur d'océan. Il était bien bâti et assez grand. Il n'était pas aussi séduisant que John, mais il en valait le coup d'oeil. «Tu ne pourrais pas, ne serais-ce qu'une minute oublier Lord Roxton!» se fâchat une petite voix au fond d'elle.
-Je...non...disons que je ne m'entends pas très bien avec une certaine personne...quoi que, ce n'est pas nouveau, soupira-t-elle
-Si vous voulez que je fasse quoique ce soit, vous n'avez qu'à demander et je le ferai, on refuse mal des faveurs à une aussi belle femme que vous.
Marguerite sourit, mais ne su trop quoi répondre...plein de plans machiavéliques trotaient dans petite tête, sauf qu'elle ne crut pas bon de les mettre en oeuvre... Roxton la méprisait assez comme cela!
-Si votre coeur n'est pas trop blessé, puis-je vous demander de danser? s'enquit l'homme avec un ton poétique
Cet individu était beau parleur...beau oui!!!, pensa Marguerite, puis que risquait-t-elle, si ce n'était que des regards jaloux de la part de son très cher John! Il allait vite regretter de l'avoir remise à sa place celui-là!
-Je veux bien danser avec vous, cela me ferait le plus grand plaisir, affirma-t-elle.
L'étranger lui tendit la main et ils se levèrent ensemble pour s'avancer vers la piste.
-J'oublais, s'excusa l'homme, je me nomme Éric, puis-je savoir le vôtre?
-Marguerite...Éric, est-ce vous qui avez envoyé les lettres d'invitation?
-Exactement.
-Comment avez-vous fait pour connaître nos noms et la Tree House?
-Secret, murmura-t-il avec un petit clin d'oeil.
Il cachait quelque chose, elle parvenait à découvrir facilement les menteurs et même si le prétendu Éric était beau, il mentait...très bien aussi. Elle hocha la tête sans rien ajouter, elle lui arracherait la vérité plus tard.
Roxton aperçut, en tourna la tête vers les danseur, Marguerite dans les bras d'un homme encore une fois...pourtant, elle semblait différente, heureuse et captivée par l'inconnu. John dut se contenir pour ne pas agir comme un homme des cavernes; cogner l'étranger avec une massue et traîner sa bien-aimée par les cheveux. Il inspira lentement et tourna son esprit vers ce bal...c'était trop étrange de voir des gens classiques danser comme dans les congrès de Londres...tout cela n'avait pas de sens! Il avait d'ailleurs pour devise « lorsque que c'est trop beau pour être vrai cela cache quelque chose.» Il soupira, puis alla rejoindre Challenger debout devant le buffet.
Lorsque l'orchestre s'arrêta, tous passèrent à la seconde salle où se trouvait une magnifique table à manger bien garnie. Éric conduisit sa cavalière à la table des maîtres, située sur une plate-forme éloignée des autres.
Véronica et Malone étaient assis, accompagnés de Challenger et le délaissé Roxton, sans parler, bien entendu, des centaines de personnes qui bavardaient en dégustant leurs plats. Véronica remarqua rapidement Marguerite agir un peu plus loin et demanda au journaliste
-Que fait-elle?
-Aucune idée, mais ce qui est certain, c'est qu'elle semble prendre plaisir à cette soirée, dit-il en pointant du doigt Lady Krux qui se levait pour porter un baiser sur la joue d'Éric.
Elle jouait plutôt avec John...il ne fallait pas être très intelligent pour le comprendre.
La jeune blonde éclata de rire.
-Si je me trouvais face à un homme pareil, je réagirais sûrement de cette façon.
Ned lui fit une grimace de désappointement, puis baissa le nez dans sa nourriture.
Marguerite sentit le regard grave d'Éric se poser sur elle et leva la tête avec l'intention de lui demander ce qui n'allait pas, mais il ouvrit la bouche
-Je dois vous avouer une chose, puisque je tiens à vous et que je ne vous veux aucun mal. J'aimerais que vous quittiez immédiatement les lieux après la soirée et que vous laissiez vos amis.
Confuse, Marguerite ne comprenait plus tout à fait la situation.
-Pourquoi donc?
-Car ce château est hanté par un démon, chaque personne que vous voyez ici ne sont qu'illusion...des esprits qui ont prit une forme humaine, au douxième coup de minuit ils disparaîtront. Moi je suis le serviteur du démon et je devais inviter des humains afin qu'il procède à un rituel d'Halloween, mais les seules personnes que j'ai pu trouver sont vous et vos amis! Je ne veux pour rien au monde que vous soyiez impliquée dans tout cela et encore moins...tuée. Alors partez après la cérémonie, je vous en prie, je me ferai punir, mais ce n'est rien que de vous perdre. Vous êtes tous prisonniers ici...venez, suivez-moi s'il vous plait.
Marguerite du trouver tout le courage de sa personne pour ne pas courir rejoindre Roxton, Malone, Challenger et Véronica! Elle fixa Éric ne sachant trop comment réagir. Elle vit une lueur d'inquiétude traverser les yeux bleus du serviteur, donc elle le suivit. Il la conduisit à l'étage du château où longeait un long couloir sans fin avec plusieurs portes sur l'aile Est et Ouest. Ils pénétrèrent dans une chambre médiévale avec des bureaux de bois ancien, un grand lit à baldaquin et une grande fenêtre donnant sur toute la jungle. La lune reflétait près du lit qui était couvert de pétales de rose. Tout du décor follement romanesque. Derrière un bureau, il lui désigna un passage secret assez étroit.
-Lorsque minuit sonnera, c'est-à-dire dans deux heures, prenez ce passage qui vous mènera à l'extérieur.
La jeune femme subjuguée par le décor de la chambre tourna brusquement la tête.
-Pensez-vous sérieusement que je serais heureuse toute seule au beau milieu de la jungle!, s'écria-t-elle furieuse
-Marguerite ne vous fâchez pas...vous préférez mourir?
-non
Il lui donna un baiser sur le front puis murmura
-J'essaierai de vous rejoindre ma très chère.
Même si cet homme était beau, elle se fichait éperdument de lui! Elle avait voulu jusqu'ici démontrer à Roxton qu'elle était loin d'être une femme de qui on obtient tout ce que l'on veut. Elle n'était pas prête à abandonner John pour cet homme si séduisant...malgré que...Elle fut interrompue dans ses pensées lorsque Éric se pencha pour l'embrasser...coment résister. Elle répondit à son baiser et agit machinalement en comparant Roxton et Éric, pendant que celui-ci la déposait sur le lit.
En cet instant Roxton vérifiait les lieux après s'être aperçu qu'ils ne pouvaient pas sortir du château...Il ouvrit une seconde porte où Marguerite et son cavalier de la soirée semblait s'amuser! Son coeur fit trois tours en voyant Miss Krux dans les bras de cet étranger, c'est à peine s'il ne faisait pas un infarctus! Il aurait volontiers tiré cet homme du lit pour lui faire voir qu'il marchait sur son territoire. Toutefois, il contrôla son envie de tuer et déclara sèchement.
-J'espère ne pas vous déranger Marguerite. Lorsque vous aurez terminé, j'aimerais vous dire un mot.
La jeune femme sursauta et lui fallut quelques secondes pour voir dans quelle situation elle s'était mise...Oh... jamais elle n'aurait été plus loin avec Éric, mais puisqu'elle en était-là valait mieux jouer le jeux! Donc elle regarda Éric qui avait l'air d'un enfant qui avait fait une bêtise, pas étonnant étant donné les regards meurtriers de John...elle dut contenir un sourire même si tout cela n'avait rien d'amusant...
Roxton sortit férocement en claquant la porte, jamais il n'avait été aussi furieux, jaloux, prêt à tuer! De toutes les femmes au monde pourquoi fallait-il que ce soit Marguerite qui réveille en lui des sentiments qui jusqu'ici n'avait aucunement fait surface? Il connaissait cette femme depuis presque deux ans et il ne pouvait quasiment pas l'approcher, tandis que cet homme, cet étranger avait obtenu d'elle plus que lui en deux, trois heures! Il serait capable d'attendre toute une vie pour lui faire perdre ses résistances, mais jusque-là pourquoi lui rendait-elle la vie impossible! Il se passa nerveusement une main dans ses cheveux...cela ne lui ressemblait guère d'être dans un état pareil pour une femme! Il se rendait bien compte qu'elle avait désormait gagné une place importante dans sa vie depuis quelques mois. Finalement...il était inconsciemment amoureux de Lady Marguerite Krux.
Marguerite finit par se dégager d'Éric et sauta à pieds joints du lit.
-Écoutez Éric, je suis désolée, j'étais complètement ailleurs...vous me connaissez mal, même si ce n'est pas la grande amitié entre moi, Roxton et les autres, je n'ai pas l'intention de les laisser avec le diable.
-Je comprends très bien, dit-il en baissant les yeux.
-À vous de décider si vous voulez vous enfuir avec nous, maintenant une chose de réglée, excusez-moi, mais je dois parler avec John.
Avant qu'elle n'eut tourné les talons, Éric posa une question
-Qu'y a-t-il entre Roxton et vous?
-Roxton et moi?, ria-t-elle, rien si ce n'est qu'une hostilité réciproque...« Oui tente de te mentir à toi-même, Marguerite Krux! »
-Vous m'en voyez ravi, cependant avec son comportement, on pourrait croire qu'il est amoureux.
Roxton épris d'elle? et quoi encore? Certes, ils étaient très attirés l'un vers l'autre, mais envisager, ne serait-ce qu'une relation à court terme, s'était voué àl'échec!
-Vous vous trompez...,finit-elle par dire fermement.
Il lui fit un sourire sceptique, puis ils sortirent de la chambre pour retrouver Roxton qui les attendait au bout du couloir. Une fois devant lui, le chasseur maugréa
-J'aimerais vous parler seul à seul Marguerite.
Comme elle ne cillait pas, John la prit par le poignet pour l'amener dans un coin isolé, où il la plaqua au mur.
-...Roxton!, récria-t-elle un peu moins fière à présent.
-Maintenant ça suffit!, mais qu'est-ce qui vous prend bon sang? Vous avez perdu la tête?, cria-t-il sous la colère, dites moi ce qui serait arrivé si je n'étais pas entré?
-Calmez-vous! Je ne faisais rien de mal!
-Me calmer?!?
-John vous exagérez...je n'ai pas commis de crime que je sache!
-Non...mais vous avez essayé toute la soirée de me rendre jaloux...pourquoi? J'en ai aucune idée, mais pour cela, vous n'étiez pas obligée d'agir comme...une traînée! Vous auriez pu être plus modeste! Vous connaissez cet homme depuis combien de temps? deux heures, trois, tout ou plus! et vous étiez sur le point de coucher avec lui!
Ses mots avait dépassé ses pensés...il s'apprêtait à s'excuser pour son comportement et s'expliquer plus calmement, mais elle le gifla avec un regard remplit de haine...il l'avait mérité et il le savait, mais il ne s'était pas attendu à ce qu'elle soit aussi furieuse.
-Une traînée?!?, hurla-t-elle rageusement, vous me prenez pour qui, Lord Roxton? allez faire un sermon à quelqu'un d'autre! Vous me connaissez très mal...c'est vrai j'ai joué avec le feu aujourd'hui...mais vous n'êtes pas placé pour dicter ma conduite! Je n'avais pas l'intention de me jeter dans les bras d'Éric, si cela peut vous rassurer...vous êtes entré au mauvais moment!
Elle n'avait pu jouer la comédie plus longtemps...peut-être l'avait-t-elle cherché, néanmoins il aurait pu se dispenser de cette remarque! Ce qu'elle supportait mal d'un homme c'était bien qu'il la juge sans fondement. C'est vrai, elle agissait souvent sans penser aux conséquences de ses actes et elle aimait vivre ainsi...par contre John n'avait aucun droit sur sa personne!
Avant que Marguerite ne lui envoie cette fois un coup de poing, Roxton la libéra et elle s'enfuit d'une démarche déterminée vers Éric. Il avait été stupide! N'ayant d'autre choix que de la suivre il la suivit d'un pas lent. S'il avait perdu le peu que Marguerite lui avait donné, son amitié, la faute était sur les épaules d'Éric! Alors en silence il ne put s'empêcher de défier Éric du regard.
-Il est bientôt minuit, maugréa Lady Krux
Éric regarda sa montre...Il ne restait plus que 5 minutes! Autant faire échapper les amis de Marguerite aussi...
-Bon...allez chercher vos amis...
-Pourquoi?, questionna Roxton légèrement confus
-Je vous raconterai plus tard, retorqua la jeune femme sèchement
Ils descendirent de l'étage et se séparèrent. Roxton retrouva le Professeur, puis
Marguerite, Véronica et Malone. Ils se rejoignirent dans la chambre du haut, mais le deuxième coup de minuit sonna. Le serviteur baissa gravement la tête.
-Je suis désolé nous sommes arrivés trop tard...
-Pourrais-je savoir ce qui se passe?, demanda Malone complètement ignorant.
Soudain, il n'y eut plus aucun bruit. Des grilles de fer se refermèrent sur toutes les fenêtres du château, ainsi que tous les passages.
-Il n'y a plus aucun espoir pour vous...les esprits jouerons avec vos corps, ensuite le démon vous tuera.
-Oh seulement cela? ça pourrait être pire, assura Roxton ironique.
-Y a-t-il un autre moyen de s'échapper?, interrogea la jeune blonde.
-Peut-être...il faut que vous surviviez jusqu'à demain
-De mieux en mieux...souffla le chasseur
-Ça ne devrait pas être trop dur, encouragea Véronica en ignorant les propos de John.
-Je propose de fouiller le château!, décida Challenger, il fallait bien bouger pour trouver un moyen de sortir de ce château vivant! Roxton, Marguerite, vous vérifierez cet étage avec Éric, tandis que moi, Véronica et Malone iront dans les dongeons.
-Entendu George, approuva John Roxton.
Il se séparèrent rapidement. Le château s'était assombri, depuis minuit et le silence qui y reignait avait de quoi rendre fou. Marguerite frissona, elle était glacée! Elle ralentit le pas...une sensation désagréable la traversa, comme un vent glacial transperçant son être. Elle s'arrêta, puis ferma les yeux.
-Marguerite tout va bien?, s'enquit Roxton en se tournant vers la jeune femme.
-Oui je vais très bien...
-Écoutez Roxton, je dois vous laisser explorer seul...le démon est sûrement à ma recherche.
Le chasseur resta silencieux et regarda avec joie Éric rebrousser chemin. Ils marchèrent sans dire un mot pendant quelques minutes en vérifiant plusieurs chambres, lorsque Marguerite se posa devant lui et l'arrêta en posant les mains sur ses épaules. Il fronça les sourcils.
-Qu'y a-t-il Marguerite?
-Suivez-moi John, murmura-t-elle, en descendant une main le long de son bras pour prendre doucement la sienne.
-Décidément, je ne vous suis plus.
Elle posa un doigt sur ses lèvres et sourit doucement.
-Chut....
Il la suivit sans un mot dans une chambre qui en déduit être celle des maîtres. La belle Lady se tourna une seconde fois vers lui, s'approcha à quelques centimètres de son visage et l'embrassa avec une telle passion qu'il en perdit la notion du temps. Il l'enlaça fougueusement pour répondre à son baiser...Il ne sut trop quand, ni comment, mais elle lui enleva sa chemise en quelques secondes et se retrouva un peu plus loin sur le sol. C'est à ce moment précis qu'il recula, s'arrachant ainsi au rêve qui avait hanté ses nuits pour la pousser doucement.
-Marguerite vous n'êtes pas vous-même! Ce ne peut pas être vous
-Voyons Roxton! De quoi diable parlez-vous?
-Vous ne pouvez pas être Marguerite, répéta-t-il en essayant de se convaincre lui-même.
-Vous voyez quelqu'un d'autre, se borna celle-ci.
-Non...mais tout ce que je sais est que Marguerite n'agirait pas de cette façon, surtout après ce qui s'est passé.
-Vous avez raison, avoua enfin l'esprit, je ne suis pas Marguerite, je me suis toutefois bien amusé. De plus il y avait longtemps que je n'avais pas intégré un corps. Et vous embrassez comme un dieu!
Il lui fit un sourire en coin. Entendre ces mots de la bouche de Marguerite l'amusait énormément.
-Vous ne croyez pas qu'il serait nécessaire de me rendre la vraie Marguerite?
-Vraiment? vous le voulez? alors parfait! Par contre je dois vous prévenir, tous les esprit ne seront pas aussi conciliants! C'est bien parce que vous me faites craquer. Je vous rend votre Marguerite.
Sur ces derniers mots, elle sortit du corps de la jeune femme. Celle-ci bascula vers l'arrière sous le choc et John la retint rapidement pour qu'elle n'heurte pas le sol.
Acrochée aux épaules nues de Roxton, elle mit quelques secondes à recouvrir ses esprits et à s'apercevoir dans quelle position elle était placée. Elle se remémora la dispute qu'ils avaient eu et cela suffit à la faire reculer de plusieurs pas.
-Que faites-vous sans chemise Lord Roxton?, demanda-t-elle sèchement même si ce qu'elle voyait lui plaisait beaucoup!
-Il faisait terriblement chaud dans cette chambre en votre compagnie, répondit-il de cette voix trop moqueuse.
-Très drôle, railla-t-elle, mais ce qui l'est encore plus, c'est que je ne me souviens plus de vous avoir accompagné ici justement!
-En effet, puisque vous êtiez possédée par un esprit.
-Par...vous n'êtes pas sérieux John!
-Bien sûr! Pourquoi mentirais-je?
-Mon dieu...il faut absolument s'évader de ce château!
Lorsque Marguerite tourna les talons, il la saisit doucement par le bras. Il fallait à tout prix qu'il lui adresse ses excuses. Bien qu'elle faisait l'indépendante, il l'avait blessée et il le regrettait.
-Marguerite, pour tout à l'heure, je suis désolé, ce n'était pas ce que je voulais dire.
Elle leva les yeux vers lui. Des yeux qui trahissaient ce qu'elle ressentait. Elle haussa les épaules
-Ça va aller, je l'ai mérité. Je prenais un malin plaisir à vous rendre furieux et j'avais mes torts, mais à l'avenir réfléchissez deux fois avant de parler!
Roxton sourit, puis glissa une main sur la joue de la jeune femme.
-Maintenant, allons rejoindre les autres, dit-il
-Bonne idée!
Véronica, Malone et Challenger marchaient lentement dans un sous-sol sinueux où se situaient les donjons. Des armures de chevalier longeaient le couloir de gauche et celui de droite, des prisons.
-Je n'aime pas cet endroit, murmura Véronica avec un pressentiment qui ne promettait rien de bon.
Un courant d'air froid les fit frissonner. Challenger qui examinait les lieux fut pris d'une longue secousse et plongea ailleurs dans son esprit. Il prit une grande lance métallique que tenait l'un des chevaliers de fer et la lança sur Malone.
-Ned!!!, cria Véronica
Le jeune reporter se retourna et n'eut pas le temps d'éviter tout à fait la lance, celle-ci atterrit dans son épaule. Il la retira avec un cri de douleur, puis esquiva la seconde attaque de Challenger.
-George, qu'est-ce qui vous prend!!!!, hurla-t-il en évitant un coup de chaîne que tenait le scientifique.
Véronica, déroutée par ce changement de comportement, empoigna le casque d'un chevalier et cria à la vue d'une tête de mort. Le coeur battant, elle se rua sur Challenger et l'assomma d'un bon coup.
-Bien joué!, remercia Malone en prenant la jeune femme dans ses bras.
-On fête quoi ici, Neddy-Boy, taquina Roxton en s'approchant.
-Rien, souffla Malone entre deux respirations et en s'écartant légèrement de la jolie blonde, Challenger n'était pas lui-même.
L'accusé ouvrit douloureusement les yeux et se frotta la nuque.
-Que s'est-t-il passé?, demanda George
Ned et Véronica reculèrent de peur qu'il les attaque encore une fois. Pour répondre à la pauvre question de Challenger, Marguerite haussa les épaules et dit posément:
-D'après ce que Malone dit, je crois que c'était le tour d'un esprit.
Les barreaux de fer près des cellules cédèrent subitement faisant place à une bête énorme munie d'ailes gigantesques et des yeux rouges. Elle ressemblait fort aux dessins que se faisaient les hommes d'antan des démons sanguinaires. Éric marchait lentement au côté du démon la tête baissée. Une voix caverneuse les fit reculer de plusieurs mètres.
-Occupe-toi de cet homme et de cette femme, je prends les trois autres, dit-il en pointant Véronica, Malone et Challenger de ses yeux couleur sang.
-Je suis désolé, mais je n'ai d'autre choix, s'excusa piteusement Éric à l'avis de
Marguerite en courant, couteau en main, vers Roxton...
Le diable, lui, se mit à la poursuite de ses proies qui essayaient au mieux de lui échapper. Sans perdre une seconde le monstre s'envola tenant Véronica entre ses griffes. Légèrement paniqué, Malone empoigna ce qu'il y avait à proximité. Une lance de chevalier. Même s'il n'était pas le meilleur lanceur de javelot, il l'envoya de toutes ses forces. Elle entra dans une aile de la bête qui poussa un cri strident, pour ensuite lâcher Véronica. Ned tenta de rattraper la jeune femme, mais celle-ci tomba lourdement sur lui. Challenger se précipita à leur rencontre pour les aider à se relever. Le démon avait disparu.
Roxton et Éric se battaient férocement avec une énergie presque incroyable. Le «Match» n'était cependant pas loyal. Le serviteur ne cessait de balancer son couteau devant le chasseur. Marguerite qui regardait le combat en se rongeant presque les ongles, ne pouvait plus supporter de les regarder.
-Éric, John!!! Arrêtez!!!!, cria-t-elle d'une voix déterminée en avançant à quelques pas d'eux.
-Je suis vraiment désolé, mais je ne peux me permettre de désobéir à mon maître. Il n'y a que vous qui aurez la vie sauve.
Habituellement cette remarque aurait suffit à Marguerite, mais la vie d'eux tous l'importait bien plus qu'elle ne voulait l'avouer. Roxton la fixait hésitant. Ces quelques secondes perdues, Éric en profita! Il lança le couteau en direction de son combattant. Marguerite, sans réfléchir, poussa John et reçut le couteau à sa place un peu au-dessus du ventre. Elle resta debout hébétée, puis vacilla.
-Marguerite!!!, crièrent les deux hommes en se précipitant près d'elle. Roxton la tint dans ses bras avant qu'elle ne s'effondre, et posa la tête de la jeune femme délicatement sur ses genoux. La gorge serrée il articula:
-Marguerite...Bon sang pourquoi as-tu fait cela!
Lady Krux ne répondit rien en soutenant son regard triste.
-Marguerite...s'il te plait parle moi...
Au moment où il se rendait compte que cette femme avait de l'importance comme personne d'autre pour lui, il fallait que tout cela arrive! La vie ne voulait vraiment pas le ménager!
-Me pardonnes-tu de t'avoir fait subir la pire année de ta vie?, demanda-t-elle avec un petit sourire triste. Ses yeux bleu-vert exprimaient une tristesse différente. La peine de savoir qu'elle allait tout perdre, la frayeur de voir que sa vie finissait de cette façon, sans avoir vraiment vécu le bonheur. Une larme coula sur sa joue et murmura dans un souffle inaudible trois mots en Grec avant de fermer les yeux...
Accablé, Roxton serra Lady Krux étroitement contre son épaule.
-Marguerite…ne me quitte pas, murmura-t-il, ne voulant pas admettre que la jeune femme soit morte…Il n'imaginait pas du tout revenir à Londres sans elle.
Éric regardait tristement John et Marguerite sans trouver de mot…que pouvait-il dire si ce n'était qu'il regrettait. Il avait très bien compris les derniers mots de la belle
Lady et ceux-ci lui enlevaient tout espoir de la conquérir si jamais elle ne périssait pas…
Voyant Challenger s'avancer auprès de Marguerite, Roxton la redéposa sur ses genoux. Le visionnaire déclara sinistrement en tâtant son pou :
-Son cœur bat encore, elle est pour l'instant évanouie, mais d'ici trente minutes tout au plus, elle fera une hémorragie interne…
-Que pouvons-nous faire?, implora John d'une voix qu'il essaya de rendre détachée.
-Pour commencer, il faudrait retourner dans la Tree House, je pourrais éventuellement trouver une solution.
-Mais comment allons-nous sortir d'ici ? Si le démon décide de s'exposer nous sommes condamnés !
Éric détacha son regard de Marguerite.
-Il y a une fenêtre qui ne se ferme jamais, elle se situe au rez-de-chaussée, avec un peu de chance vous pourrez tous sortir sans trop de problème, dit-il tranquillement
Véronica, Challenger et Malone ne perdirent pas de temps et se levèrent suivit un peu par derrière du serviteur et de John qui portait Marguerite dans ses bras.
-Si elle survit, Lord Roxton, promettez-moi de prendre soin d'elle et de ne pas la faire souffrir…Si vous ne l'aimez pas dites le lui, ce que je doute fortement…Je vous dis tout cela car même si je m'évade d'ici, je ne pourrai jamais obtenir ce qu'elle vous a donné…Cette femme est mystérieuse et secrète, parfois un peu trop allez vous me dire…elle a cependant ses raisons de l'être. Gagnez sa confiance et vous allez ouvrir son cœur…Transpercez son âme et ses secrets alors vous gagnerez son amour…si ce n'ai pas déjà fait
Roxton hocha la tête confus…Cet homme semblait être au courant de tout ce que recelait Marguerite au fond d'elle, ce qui piquait au vif sa curiosité.
-Je ne sais pas comment je ferais sans elle…, admit-il
Ils arrivèrent devant la fenêtre lorsque la bête fit son entrée en projetant des flammes.
-Vite partez !, cria Éric en s'opposant à son maître
-Traître !, rugit la voix caverneuse.
Le démon, furieux, lança une sphère de feu en direction de son serviteur qui l'évita de justesse. Le monstre ne s'arrêta pas là, il se vengea en crachant du feu vers les aventuriers. Mais une lumière blanche éblouissante fit stopper le feu du diable. Une femme habillée de blanc apparut au beau milieu de l'illumination en citant une incantation grecque. Une sphère d'énergie blanche, puissante et aveuglante, frappa le démon qui bascula et disparut dans un cri sourd.
L'étrangère vêtue de blanc descendit au sol. Elle était d'une beauté sans pareille. Elle avait des cheveux bruns presque noirs et des yeux noisette avec des traces de vert très clair. Elle aida Éric à se relever et lui sourit.
-Je me nomme Kira la grande prêtresse et servante de la divine Wicca. Je défends le bien du mal. Éric, admiratif, prit la main de la belle prêtresse.
-Merci de nous avoir sauvé…, bredouilla-t-il
-Tu est maintenant libre Éric… je sais que tu as toujours été sous l'emprise du démon, mais je te demande de me suivre dans mon monde à moi…
-Où donc ?
-Loin d'ici…, répondit-elle simplement.
-Je vous suivrai…mais ne pouvez-vous pas guérir…
-Marguerite ? bien entendu…habituellement les lois de la nature n'acceptent pas de faire revivre un mort, néanmoins elle respire toujours ce n'est pas tout à fait enfreindre le règlement, dit-elle avec un petit sourire…
Kira passa devant Véronica en fixant la jeune blonde d'une façon étrange, avant de prononcer une seconde incantation qui fit disparaître la blessure de Marguerite, qui resta inconsciente.
-Elle a besoin de repos, expliqua la prêtresse, venez Éric nous partons.
-Un instant, dit celui-ci en s'approchant de la blessée, Au revoir ma douce…je sais à quel point tu désires chasser tes erreurs et tes démons passés, alors pour cela il faudra te confier Marguerite.
Il donna un petit baiser sur le front de la jeune femme, souhaita bonne route aux autres et rejoignit la servante de bien.
La fenêtre face à Véronica s'ouvrit. Ils sortirent tous soulagés d'être enfin hors de danger… Il n'y avait pas beaucoup de chemin à faire avant d'arriver à la Tree House. Et ils marchèrent sans un mot, tandis que Véronica fronçait les sourcils, préoccupée par le regard presque inquisiteur de Kira. Lorsqu'ils entrèrent dans la maison, Roxton monta les escaliers pour poser Marguerite dans sa chambre. Il la regarda un long moment. Elle portait toujours sa magnifique robe qui lui disait quelque chose. Par contre ses cheveux étaient complètement détachés sur l'oreiller. Qu'allait-il faire une fois hors du plateau. Cette question le harcelait sans cesse. Il ne le savait pas encore, mais ce qui était très clair dans son esprit c'est qu'il n'allait pas quitter Marguerite. Il la demanderait même en mariage si c'était l'unique solution pour l'avoir à ses côtés… à condition qu'elle accepte ! Il soupira longuement.
-Si tu savais, pensa-t-il tout haut.
-Si je savais quoi ?, demanda la voix endormie de Marguerite qui avait ouvert les yeux avec un sourire.
-À quel point vous êtes importante dans ma vie Lady Marguerite Krux…
Il fit mine de se redresser du lit, mais elle arrêta son geste en lui tenant le bras, puis s'assit.
Elle plaça sa main sur la nuque de John et l'attira vers elle pour l'embrasser. Ensuite, elle recula et lui dit avec un sourire malin.
-Vous pouvez partir maintenant…
Il lui rendit son sourire, mais ne posa aucune question, du genre ; Qu'est-ce que vous cachez ? Ou quels étaient les derniers mots que vous avez affirmés avant de tomber en agonie ? Il se contenta toutefois de la remercier
-Marguerite… merci…
-Pourquoi ? Elle comprit puis haussa les épaules en reprenant ses airs nonchalants, Bah, pour le nombre de fois que vous m'avez sauvée…
Roxton secoua la tête en souriant puis sortit de la chambre avec une dernière attention à la jeune femme.
Le lendemain matin Marguerite se leva. Avec son bon sommeil récupérateur, la journée s'annonçait sans fâcheux événements pour elle. Elle enleva sa chemise de nuit et enfila sa fameuse jupe d'expédition et un chemisier blanc. Lorsqu'elle pénétra dans la salle à manger, personne n'y était. Elle présuma donc, qu'ils dormaient. Elle se remémora les paroles d'Éric…«Ce confier hin ? plus facile à dire qu'à faire !» De plus cela lui prendrait une journée pour tout lui avouer… elle ne voulait guerre de sa pitié non plus ! Malone l'avait appris, lui et ses stupides talents de découverte ! Elle avait dû le menacer pendant plus de deux heures pour qu'il ne dise rien à personne. Il ignorait «Dieu merci !» certaines choses d'elle, comme sa réelle motivation et quelques autres petits détails.
-Bien dormi ?, demanda Véronica qui entra dans la cuisine.
Marguerite sursauta et se tourna vers la jeune femme.
-Oui, comme un bébé !
-Vous vous sentez mieux ?
-Oui à merveille ! et vous ça va ?
-Très bien… merci
Véronica se dirigea derrière près du foyer où habituellement ils faisaient bouillir une marmite. Malone, Challenger et Roxton arrivèrent en même temps et s'assirent autour de la table, comme des hommes affamés.
-Oh non !!!, s'écria Véronica, il ne nous reste aucune provision ! Les hommes singes ont dû tout apporter !
-Ne faites pas cette tête…au moins ils n'ont rien détruit, souligna Marguerite.
-Il faudrait aller chercher de la nourriture tout de même ! Qui vient avec moi ?
-Je vous accompagne, déclara Marguerite posément.
-Je viens aussi, décida le chasseur.
-Je vous suis Roxton, dit-Malone
Tous se retournèrent vers Challenger.
-Pourriez-vous rester pour surveiller la Tree House ?, interrogea gentiment Véronica
-Je n'ai pas d'autre choix !, rétorqua le scientifique.
Roxton, Malone et Marguerite s'équipèrent donc de leur arme et sortirent de la maison suivant la jeune femme de la jungle.
